Topoguide St-Cloud04
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Topoguide St-Cloud04 UN 9/09/04 C PAR 15:16 Page 1 DANS S R U O LE PARC DE SA De la Seine au plateau À la découverte d’un espace naturel INT-C LOU D Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 2 SOMMAIRE Introduction page 3 Mode d’emploi du topo-guide 4 Le parcours : point 1 : le bas parc 5 point 2 : le bas du coteau 8 point 3 : deux paysages, quatre milieux 8 point 4 : à l’orée du bois 15 point 5 : entre les deux bois 15 point 6 : zoom-découverte - la petite clairière 18 point 7 : la grande carrière 20 point 8 : la petite carrière 22 point 9 : points de vue 22 point 10 : point final 23 point 11 : détour par le pont du Diable 24 point 12 : détour par l’île Monsieur 25 Nouveau : le « parc nautique de l’île de Monsieur » 26 Envoi : n’oubliez pas le guide ! 28 Lexique 29 Index des ligneux 30 Bibliographie 31 Que faire au parc de Saint-Cloud ? 32 L’association Espaces 34 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 3 DE LA SEINE AU PLATEAU : le bas parc, le coteau calcaire et les bosquets Le Domaine national de Saint-Cloud est un espace paysager et naturel remarquable. Parc de promenade, lieu de beauté chargé d’histoire, il constitue également le massif boisé le plus important, en termes de dynamique forestière, présent sur la petite couronne parisienne. Il s’intègre dans le tissu d’espaces naturels qui se succèdent depuis la grande couronne jusqu’au Val de Seine, aux portes mêmes de Paris. À ce titre, il représente un maillon essentiel du corridor écologique qui permet à la faune et à la flore de circuler en région parisienne. Certes, le territoire du Domaine de Saint-Cloud est doublement marqué par la domestication: par sa conception dès le XVIIe siècle en tant que parc d’agrément, dessiné par Le Nôtre, paysagiste du roi Louis XIV, autour du château, et entretenu comme tel depuis lors malgré les vicissitudes de l’histoire, par sa situation en lisière de l’agglomération parisienne à forte densité urbaine, avec tout ce que cela implique de pression exercée sur le site: passage du chemin de fer, des voies routières, forte fréquentation du public, pollution, etc. Il n’en reste pas moins un site naturel exceptionnel que le Conseil général des Hauts-de-Seine a intégré dans son schéma départemental des espaces naturels sensibles afin d’affirmer et de développer sa dimension écologique. Il se trouve, à ce titre, situé au cœur du futur Parcours des coteaux ou Parc des hauteurs du Val de Seine. Par ailleurs, le parc abrite de nombreux supports d’activité destinés au public: le Musée historique du Domaine national de Saint-Cloud, le Stade Français, la Vélocipéderie, le guignol, les chalets restaurants, les jardins familiaux, l’étang de Villeneuve pour les pêcheurs, la fête de Saint-Cloud et autres manifestations éphémères… de même que la ferme à vocation pédagogique installée dans le pavillon du Piqueur, et plus particulièrement destinée aux enfants. L’association Espaces y est présente depuis 1995. En collaboration avec le Centre des monuments nationaux gestionnaire du Domaine national de Saint-Cloud, elle y anime un chantier d’insertion qui a pour objectif la formation de jeunes en situation d’exclusion aux métiers d’élagage*, de bûcheronnage* et de débardage* à cheval. L’équipe d’Espaces s’occupe donc plus particulièrement de l’entretien et de la mise en valeur de la partie boisée du domaine. Depuis l’été 2003, l’association assure également avec le Domaine le ramassage hippomobile des déchets dans l’ensemble du parc. Ce guide s’intéresse au parc en tant qu’espace naturel en relation avec l’empreinte de l’homme, passée et présente. 3 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 4 MODE D’EMPLOI DU TOPO-GUIDE Direction Détour Zoom découverte Encart Le circuit proposé ici constitue la première partie d’un ensemble de plusieurs parcours proposant la découverte des milieux naturels du parc. En effet, sa superficie - 450 hectares ! - ne permet pas de le parcourir de manière complète en une seule sortie. Il s’agit plus ici d’une promenade d’observation que d’une marche sportive. Prévoir une petite heure de marche, à laquelle il faut rajouter le temps de nombreuses haltes d’observation, variable selon la curiosité des uns et des autres… et celui du retour. On peut suivre le parcours à vélo, à petite allure, à part quelques incursions dans les sous-bois denses, où il sera nécessaire de laisser les vélos au bord de l’allée. Des vélos tous-terrains bien équipés de vitesses sont recommandés, le relief étant très accidenté. La marche, en tant que mode de locomotion lent, reste cependant le moyen idéal pour découvrir le parc. Pour ce parcours, un “zoom découverte” est proposé sur un site particulier, sélectionné en fonction de son exemplarité en tant qu’écosystème ; une description précise du lieu et des relations qu’entretiennent ses différents composants, faune, flore, sol, pratiques d’entretien ou de culture, etc. permet alors de pénétrer dans l’intimité du site et de sa dynamique vitale. Des encarts permettant d’éclairer des aspects particuliers du site (histoire, géologie, entretien du parc, particularité botanique, etc.) sont insérés en regard des commentaires, de même que des invitations à faire un détour vers l’un des multiples points d’intérêt situés à proximité du parcours. Un plan du parcours sur la dernière page de couverture, un petit lexique des mots suivis d’un astérisque, un index des ligneux, une bibliographie viennent compléter la description du parcours. Enfin, tous les renseignements pratiques nécessaires au bon usage de ce topo-guide – moyens de transport public, horaires d’ouverture, tarifs, événements, etc. – font l’objet d’un chapitre intitulé " Que faire au parc de Saint-Cloud ? " situé en fin d’ouvrage. Quelques recommandations. Fleurs et branches font partie de la chaîne de la vie végétale et animale que l’on va observer et admirer ici ; on prendra soin de les respecter, de les laisser en place, de leur éviter le voisinage des détritus et l’irruption intempestive des chiens. On protégera également les grimpantes, que l’on prend à tort pour des parasites : à titre d’exemple, le lierre offre ses baies aux oiseaux dès le mois de mars, nourrit les insectes en automne et abrite l’hiver certains animaux qui s’y reproduisent aux beaux jours. A toutes et tous, bonne balade ! 4 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 5 LE PARCOURS POINT 1 – LE BAS PARC Départ de la grille de la Manufacture, à côté du Musée national de la céramique de Sèvres. Parking et tram à proximité immédiate. Tournant le dos au fleuve, on se dirige vers le pied du coteau. On se trouve ici sur la rive gauche du fleuve, dans le bas parc séparé de la Seine par l’ex-île Monsieur et la route départementale n°7 située à l’emplacement de l’ancien petit bras de Seine. L’île Monsieur constitue la façade fluviale du parc dont elle faisait autrefois partie ; elle est bordée par le chemin de halage qui en permet aujourd’hui l’accès aux promeneurs et aux habitants fluviaux installés le long de la rive. Un détour par l’île Monsieur, à la découverte de ses paysages insolites, est proposé en fin de parcours. Le bas parc, malgré sa superficie relativement restreinte, est un des espaces les plus fréquentés du parc de Saint-Cloud. Son relief plat facilite le passage du nord au sud, du pont de Saint-Cloud au pont de Sèvres, et en fait un lieu idéal de détente pour le public. C’est ici que se déroulent depuis la fin du XVIIIe siècle les fameuses "fêtes de Saint-Cloud", deux fois par an, à la fin de l’été et au printemps succédant aux pèlerinages institués en l’honneur de Saint Clodoald à partir de 1375. À la fin du XVIIe siècle, au moment où l’on réunit diverses propriétés pour constituer le parc du château de Monsieur, frère du roi Louis XIV, le bas parc s’étend au sud jusqu’au débouché de la vallée du ru de Marivel, à Sèvres. Le Nôtre organise les jardins bas autour de deux pôles majeurs : un quadrillage savant de parterres et de bosquets, ponctués de ronds-points et de bassins, se déploie autour des axes des façades des deux édifices du parc, à savoir le château au nord et le Trianon, devenu pavillon de Breteuil au sud (voir les plans de l’encart sur l’évolution du coteau). Aujourd’hui, le château n’existe plus mais le réseau de parterres, bassins, jets et cascade qui lui faisaient face subsiste encore. Le pavillon de Breteuil, quant à lui, ne fait plus partie intégrante du parc. Remis en 1876 au Comité International des Poids et Mesures, il est maintenant occupé par le Bureau International des Poids et Mesures (B.I.P.M.), laboratoire de métrologie scientifique dont la mission essentielle est d’assurer l’uniformité et le perfectionnement des mesures physiques dans le monde. Le mètre étalon et le kilogramme 5 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 6 international en platine iridié y sont conservés. Les parterres de broderies, les bassins et la fontaine qui lui faisaient face ont fait place à la grande pelouse que l’on va longer. En 1876, la Manufacture de Céramique dut déménager des locaux de la Manufacture Royale située au centre de Sèvres. Elle s’installa alors en bord de Seine, au sud du parc ; le Musée de la Céramique occupe le bâtiment principal, les ateliers de la manufacture sont répartis dans les autres édifices. La visite de la partie nord du bas parc ne fait pas l’objet de ce guide. Si toutefois l’occasion se présentait, choisir de préférence un dimanche de juin pour jouir du spectacle des grandes eaux ; passer en chemin - au-delà du rond de la Croix de Saint-André - devant les groupes sculptés de "La France couronnant l’Art et l’Industrie" et des putti des sculpteurs Robert et Diebolt, vestiges du palais de l’Industrie de l’Exposition universelle de 1855, abandonnés là depuis 1900. Au pied des arbres d’alignement situés à côté des quinconces, on pouvait observer la gagée des champs (Gagea villosa, famille des Liliacées), plante protégée. Les travaux de replantation de l’allée du Grand Jet (automne 2000) l’avaient fait disparaître partiellement, mais elle a réapparu depuis. Il subsiste également quelques bulbes au pied des vieux marronniers aux alentours des 24 Jets. La gagée prend la clef des champs Les gagées sont des plantes bulbeuses de la famille des lys, ails et autres oignons. Elles se rencontrent en France dans les champs cultivés sableux ou rocailleux, donc plutôt dans les régions de la vigne. En Ile-de-France, elle a quasiment disparu du fait des traitements herbicides des cultures. En fait, cette plante s’est maintenue en région parisienne "dans les allées et quinconces des parcs où la plante paraît se plaire au pied des arbres, surtout des tilleuls et des marronniers d’Inde" (Cosson et Germain de Saint-Pierre, 1861). Il subsiste deux stations en Ile-de-France, dans le parc du château de Saint-Germain-en-Laye et au parc de Saint-Cloud. On peut penser que cette espèce est le dernier témoin vivant du passé agricole du coteau, une époque pas si lointaine où l’on cultivait la vigne de Suresnes à Issy. Gagée des Champs Le parcours va suivre un chemin qui gravit le coteau jusqu’au plateau surplombant la vallée (75 mètres de dénivellation) et permettre ainsi de repérer les trois principales entités paysagères du domaine : le fond de vallée ou bas parc le coteau de la Croix de Saint-André le plateau ou haut parc 6 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 7 Le site dans l’histoire À l’origine, la forêt de Rouvray couvre la totalité du site jusqu’à Boulogne, à l’exception de la Seine dont les berges aux contours encore flous sont des marais envahis de joncs. De multiples ruisseaux ou "rus" dévalent les pentes des coteaux pour venir se jeter dans le fleuve. Ainsi c’est le ru de Vaucresson - ou Vaulichard -, alimenté par les étangs de la Marche, du Fer à Cheval et de Villeneuve, près de Garches, puis encore grossi des eaux de plusieurs autres sources, qui servira à alimenter les jets d’eau et la cascade du parc de Saint-Cloud, elle-même située à l’emplacement d’une cascade naturelle du ru. Au sud, le ru de Marivel coule à ciel ouvert de sa source située aux étangs de Porchefontaine jusqu’au grand lac qui submerge alors toute la plaine de Boulogne et qui deviendra la Seine. Il reçoit au passage les eaux de drainage des étangs de Ville d’Avray et des bois de Sèvres et Meudon, modelant ainsi toute la vallée. Cette abondance d’eau sera propice à l’établissement humain. Au VIe siècle, les moines de Clodoald, petit-fils de Clovis et futur Saint-Cloud, installés dans le petit bourg de Nogent, défrichent le sol pour cultiver des champs et des vignes. Nogent devient Saint-Cloud et le développement économique de l’Ile-deFrance au Moyen Âge entraîne l’aménagement du coteau autour des chemins de circulation, des grandes routes des chasses royales, et des villages implantés aux carrefours. La forêt continue à reculer au profit des cultures, le paysage est ponctué de moulins à eau et à vent, d’abreuvoirs et de lavoirs ; les vignes produisent une piquette alors très appréciée qui va contribuer à la fréquentation festive du site pour ses auberges et guinguettes très en vogue auprès des parisiens au XIXe siècle. À cette époque, l’eau omniprésente permet l’installation d’industries prospères telles que tanneries, blanchisseries et brasseries. De même, le sol calcaire des coteaux est exploité pour les pierres de construction et la pierre à plâtre. L’activité des carrières s’intensifie au rythme de l’urbanisation jusqu’au seuil du XXe siècle. Aujourd’hui la forêt fait encore partie de la série forestière qui va de Rueil jusqu’audelà de Versailles, pérennisant ainsi la continuité écologique. 7 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 8 POINT 2 – LE BAS DU COTEAU Dans le bas du terrain du pavillon de Breteuil, un groupe de buis en sous-bois, remarquables par leur taille, apporte une note verte bienvenue en hiver. Les buis, arbres à croissance lente et feuillage persistant*, sont parfaitement adaptés à ce sous-bois calcaire. On laisse à gauche l’allée qui monte entre les marronniers le long de la clôture du terrain du pavillon de Breteuil. On reste dans le fond de vallée en longeant le coteau boisé : on suit vers le nord l’allée Verte bordée de jeunes tilleuls (reconnaissables en hiver à la couleur rouge de leurs rameaux et aux fruits qui subsistent jusque vers Noël). POINT 3 – DEUX PAYSAGES, QUATRE MILIEUX On se trouve à la lisière entre deux paysages très contrastés, le coteau boisé et l’étendue gazonnée du bas parc. Le coteau est composé de la futaie* et du sous-bois, et le milieu spécifique de la lisière vient s’intercaler entre le coteau et le gazon. 1) La futaie*. À gauche, les pentes du coteau calcaire sont recouvertes de la futaie* irrégulière du bois de la Croix de Saint-André composée de frênes, d’érables, de hêtres et de chênes, avec quelques ormes et merisiers en lisière. Elles surplombent un sous-bois où dominent tantôt des bouquets de clématites (lianes envahissantes) et des sureaux, tantôt des recrûs* de jeunes arbres pionniers comme les érables sycomores et les frênes. En hiver, on observe nettement un couloir de chablis* descendant du rond-point de la Balustrade vers la Seine, dans l’axe de l’allée de la Lanterne ; il marque le passage de la tempête de décembre 1999. Cette ouverture pourra permettre à la dynamique forestière de se réinstaller : la chute des arbres crée des zones de lumière qui seront colonisées par des essences héliophiles* telles que bouleaux, érables, frênes, merisiers, ormes, en concurrence avec les clématites et les ronces. 2) Le gazon. À droite, les gazons du bas parc s’étendent jusqu’au quai de Sèvres, traversés d’allées suivant le tracé rectiligne établi par Le Nôtre et bordés de marronniers et de tilleuls. Les marronniers trop âgés ont été récemment renouvelés, sauf le long du quai. Au milieu des gazons, si on a la chance de passer avant les premières tontes… et les fêtes foraines, on peut trouver les plantes suivantes : la véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys, famille des 8 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 9 Scrofulariacées), la renoncule à tête d’or (Ranunculus auricomus, famille des Renonculacées), les violettes (Viola odorata et Viola canina, famille des Violacées), la pâquerette (Bellis perennis, famille des Astéracées), la potentille rampante (Potentilla reptans, famille des Rosacées), le pissenlit (Taraxacum officinale, famille des Astéracées), les labiées comme le lierre terrestre (Glechoma hederacea) et la brunelle commune (Prunella vulgaris), etc. Potentille Renoncule à tête d’or Véronique petit chêne Brunelle Violette odorante À l’origine, Le Nôtre avait englobé la partie basse du coteau située entre l’allée Verte et l’allée du Mail, dans le bas parc. Le traitement au sol était le même. Le coteau n’était boisé qu’à partir de l’allée du Mail. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le boisement est étendu, confortant son caractère pittoresque, alors à la mode. Il est intéressant de remarquer que, pendant la dernière guerre encore, le bas du coteau gardait un aspect proche de celui du bas parc, avec, notamment, une absence de sousbois. Le peuplement de frênes, jeunes à cet endroit, confirme cette évolution récente. Le coteau en 1943 9 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 10 Évolution du coteau À partir de 1665, Le Nôtre utilise le coteau comme charnière entre le bas parc et le haut parc. Une connexion nord-sud, baptisée allée du Mail et parallèle à l’allée du Belvédère qui ceinture le haut parc conduit du château au Trianon. Elle est reliée au bas parc par un réseau d’allées secondaires en continuité avec la composition générale de celui-ci. Par contre, la partie du coteau située entre l’allée du Mail et l’allée de la Balustrade, très en pente, reste libre de tout aménagement. Le XIXe siècle vient compléter cette composition restée intacte jusque-là. Un réseau d’allées serpentines permet de gravir le coteau à partir de la porte du Mail (côté Sèvres). L’allée de Tranche-montagne vient relier l’extrémité sud de l’allée de la Balustrade aux cascades. Elle passe sous la route grâce à un pont, baptisé ensuite pont du Diable, et descend doucement dans le bois de Saint-André après avoir coupé l’allée du Mail. Aujourd’hui, le gazon s’étend seulement sur la partie plane du bas parc, encore très marquée par les compositions de Le Nôtre. Le boisement est présent sur les pentes du coteau. La circulation par l’allée de Tranche-montagne est interrompue dans sa partie haute par le bâtiment annexe du pavillon de Breteuil. Ainsi, l’ordonnancement du XIXe siècle a été perturbé : certaines allées se voient transformées en culs-de-sac, et certains espaces pittoresques comme celui du Pont du Diable isolés du reste du coteau. L’allée du Mail, quant à elle, a conservé son schéma origine. Il n’en reste pas moins qu’il manque désormais à tout ce bel ordonnancement de jardins destinés à mettre le château en valeur… le château lui-même, incendié en 1870 lors de la guerre francoprussienne. 10 Plan levé en 1845 par l’officier du Corps royal d’Etat-Major Un nouveau réseau d’allées, de forme serpentine, est créé. Topoguide St-Cloud04 9/09/04 Pourquoi le sol est-il riche en produits azotés ? Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène : • la pollution atmosphérique (les gaz d’échappement, etc.) • l’accumulation des feuilles mortes ou des produits de fauche ou tonte en lisière, non ramassés. À ces deux raisons générales vient s’ajouter une autre propre à ce site : • le ravinement dû à la pente des coteaux entraîne une accumulation des matières en pied de coteau. Le phénomène est encore amplifié ici par la gestion, jusqu’à récemment (voir plus haut chapitre 2, le gazon), de cette première partie du coteau en zone nue sous la futaie : cela a favorisé l’émergence de plantes concurrentielles nitrophiles* (le lierre, la clématite, le sureau), au détriment des autres espèces, systématiquement détruites pendant des années et peu capables de lutter contre la vigueur des premières. 15:16 Page 11 En plus du bois de futaie* et de la pelouse du bas parc, on se trouve en présence de deux autres types de milieux naturels représentés par le sous-bois et la lisière, tous deux caractéristiques des bois urbains à sol riche en matière organique et en azote. 3) La lisière. Ici, en bas de coteau, la strate herbacée – ou parterre d’herbe – est typique d’un sol encore enrichi par des fauches régulières non évacuées et par des apports de feuilles. Les ficaires (Ranunculus ficaria, famille des Renonculacées), à floraison précoce en tout début de printemps y forment un tapis très couvrant de petites feuilles arrondies, d’un vert brillant, et de fleurs jaune vif à pétales allongés, ponctué ici ou là de groupes de rumex (Rumex sanguineus et Rumex obtusifolius, famille des Polygonacées), de lierre terrestre (Glechoma hederacea, famille des Labiées) à minuscules fleurs d’un bleu violacé, d’orties (Urtica dioica, famille des Urticacées), de plantain (Plantago major et Plantago lanceolata, famille des Plantaginacées), de cerfeuil des bois (Chaerophyllum temulum, famille des Apiacées), de laitue des murailles (Mycelis muralis, famille des Astéracées), de benoîte (Geum urbanum, famille des Rosacées) et d’arums (Arum italicum, famille des Aracées). Le cortège est solidaire d’un tapis herbacé de graminées dominé par le dactyle (Dactylis glomerata) et le pâturin des prés (Poa pratensis). En fait, là où la lisière est fréquemment fauchée, on trouvera plutôt des plantes gazonnantes du type de celles qu’on a pu observer dans les pelouses du bas parc ; ailleurs, on retrouvera les grandes vivaces comme le rumex, la laitue des murailles, le cerfeuil des bois. On voit également ici le rôle de la lumière qui influe sur la présence d’une espèce : les stations de ficaires sont très denses là où les conditions de lumière et de sol sont optimales – lumière diffuse et sol forestier riche – puis tendent à se raréfier pour disparaître ensuite au profit d’autres groupements (voir également page 16 le même phénomène dans la clairière du zoom découverte). D’une manière générale, tous les végétaux indigènes, même les plus 11 Rumex ou oseille à feuilles obtuses Lierre terrestre Plantin Laitue des murailles Benoîte Pâturin des prés Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 12 communs, sont dépendants des conditions du milieu ; plus les conditions sont variées, plus il peut y avoir d’espèces différentes. La lisière est la zone charnière entre l’écosystème forestier et l’écosystème du gazon. Elle favorise les échanges entre les espèces d’oiseaux et de plantes propres aux deux milieux. Les ornithologues y trouveront un terrain d’observation privilégié. Ficaire 4) Le sous-bois. Il bénéficie, quant à lui, de nombreuses trouées de lumière dues à la chute ou à l’abattage de hauts fûts*, de même que d’un sol très riche en azote. Le milieu est donc dominé par des espèces nitrophiles* : érables (dont la graine dite " lourde" lui permet, comme le gland du chêne, de percer le tapis de lierre et de ronces pour germer et croître) sureaux, clématites et les diverses herbacées citées précédemment à propos de la lisière. Le développement de ces espèces, plus concurrentielles que les autres, se fait au détriment d’une diversité biologique plus grande. L’importance des zones de clématites empêche la régénération naturelle de frênes, de chênes et de merisiers ; sur le plan des herbacées, on ne retrouve pas de ficaires. L’homogénéité des conditions limite la diversité des essences forestières. Quelques petits charmes caractérisés en hiver par leur feuillage marcescent*, inhabituels dans un tel milieu, peuvent être pourtant observés. 12 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 13 Les différents jardins du parc de Saint-Cloud Les premiers jardins à apparaître sur le coteau furent les jardins à l’italienne jouxtant, au XVIe siècle, la résidence de la famille de Gondi, banquiers originaires de Florence. On pouvait y voir des terrasses ponctuées de buis et ornées de statues, des grottes agrémentées de savantes machineries et un jeu de cascades et fontaines reliant les terrasses aux parterres de bord de Seine. Il n’en reste aucune trace aujourd’hui. Mais c’est surtout au XVIIe siècle avec Le Nôtre, paysagiste du roi, que le parc prend à la fois son visage et son étendue actuels. Le travail de Le Nôtre a consisté à élaborer une composition d’ensemble, construite autour de deux grands axes majeurs – l’allée de la Lanterne et l’allée de Marnes – ménageant de larges vues sur la vallée de la Seine et au-delà, en tirant parti du terrain existant et de ses contraintes topologiques. Il utilise ainsi la pente pour créer la Grande Cascade à l’emplacement de la chute naturelle. Ces grandes allées sont recoupées par des allées perpendiculaires ou rayonnantes quadrillant l’espace de bosquets, parterres, pelouses et bassins. Plus on s’éloigne de la Seine et du coteau, plus le parc rejoint sa dimension naturelle et champêtre ; ainsi, les bosquets forestiers du plateau étaient à l’époque traités en prés à faucher, voir en champs cultivés. C’est un exemple remarquable de jardin à la française ou jardin classique, qui sera peu modifié sous le Consulat et l’Empire. Le jardin de Valois, derrière le Bassin des 24 Jets, vient d’être rénové dans un esprit de jardin classique. De même, en 2000, lors du tricentenaire de la mort de Le Nôtre, les jardins de la Grande Perspective, situés entre la Grande Gerbe et la Terrasse du Château, sont restaurés dans l’esprit de ce qu’ils étaient au XVIIe siècle. Au XIXe siècle un jardin à l’anglaise a été aménagé sur la colline de Montretout et baptisé Trocadéro pour commémorer la victoire remportée en Espagne par le Duc d’Angoulême, fils aîné de Charles X, dans ce bourg fortifié de la baie de Cadix. Il comporte une grande variété d’arbres de toutes provenances, une volière, une pièce d’eau. Il est bordé à l’est par le jardin d’Apollon restauré dans les années 1970. Enfin, le Domaine du parc de Saint-Cloud offre aux jardins familiaux la plus vaste emprise du département. Les jardins familiaux, dits "ouvriers" à l’époque, ont été créés sous l’égide de la Ligue du coin de terre et du foyer, dont l’abbé Lemire a été l’initiateur en 1896. Ils se répandirent au XXe siècle autour des grandes villes. Les jardins du parc de Saint-Cloud sont ceux de l’association du Cycle et de l’Auto : ce sont 240 lopins de terre au nord du parc, entre le Pré de la Belle et l’allée de Marnes. Ils proposent aujourd’hui un spectacle et une pratique de la nature très différents du reste du parc, dans une démarche active et concrète. Aux antipodes du parc, le domaine de Villeneuve, rattaché au parc sous Napoléon III, doit faire l’objet d’une réhabilitation prochaine pour retrouver son aspect de jardin pittoresque du début du XIXe siècle. 13 La grande perspective telle que Monsieur la voyait des étages du château. (Vue prise du belvédère élevé provisoirement à l’occasion du tricentenaire de la mort de Lenôtre célébré en l’an 2000.) Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 14 Une girafe à Saint-Cloud ? Mais oui, deux fois : en 1827 et en 1999 ! En 1827, la girafe offerte au roi par le vice-roi d’Égypte fut présentée en grande pompe à Charles X et à la cour au parc de Saint-Cloud. Avant cette royale rencontre, elle avait traversé la Méditerranée d’Alexandrie à Marseille sur un bateau dont il avait fallu percer le pont pour qu’émerge le grand cou. Elle s’était ensuite rendue – à pied – de Marseille à Saint-Cloud en 41 jours sous les vivats car on n’avait jamais vu de girafe en France. Son épopée fut à l’origine d’une mode vestimentaire et capillaire dite "à la girafe", et d’une importante production de divers objets utilitaires, vases, assiettes, etc. En 1999, Générik Vapeur, une troupe de théâtre de rue de Marseille, construit une girafe de 10 mètres en bambou et lui fait faire le même voyage pour se donner en spectacle aux étapes. On peut encore voir sa silhouette peinte sur le trottoir du pont de Saint-Cloud ; elle vous indique le chemin de sa prestation au parc de Saint-Cloud le 26 septembre 1999. 14 Le patrimoine arboré Le patrimoine arboré, couvrant 186 hectares sur les 450 hectares de l’ensemble du parc, comprend : • des arbres d’alignement taillés en rideau, en bordure des allées et des ronds forestiers, • des parcelles forestières traitées en futaies aujourd’hui vieillissantes, entourées par des allées, • des sujets isolés, laissés en parure libre et situés sur des parcelles traitées en prairies. Les alignements sont composés de marronniers, de tilleuls et d’érables, souvent sur quatre rangées soulignant les perspectives principales. L’orme planté dès le XVIe siècle avec des frênes et des chênes a presque disparu, victime de la graphiose* ; les sujets qui subsistent sont condamnés à terme. Dans la forêt, on trouve des essences indigènes et des essences colonisatrices : chêne, hêtre, érable plane et érable sycomore, merisier, marronnier, châtaignier, frêne. Des essences décoratives ont été introduites à l’époque de Napoléon III : hêtre pourpre, sophora, séquoia, tulipier et pin. Le plan de gestion du domaine est guidé par les préoccupations suivantes : sécurité, sauvegarde du patrimoine par régénération naturelle ou semi-assistée des espèces plantées, et entretien courant. L’abattage des sujets sénescents est prioritaire. Il est prévu de revenir à des allées simples, sauf sur les allées les plus larges, et de laisser les arbres le plus possible en parure libre. La tempête du 26 décembre 1999 qui a provoqué des dégâts considérables entraînera la prise de nouvelles dispositions pour les années à venir. Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 15 POINT 4 – A L’ORÉE DU BOIS. Au croisement des allées, on rencontre un espace en demi-cercle au pied du coteau, là où trois bancs invitent à s’attarder un instant ; on emprunte l’allée goudronnée qui monte à gauche entre deux alignements de marronniers, tout droit, jusqu’à rejoindre l’extrémité de l’allée du Mail. On distingue de jeunes ifs, rares tâches vertes en hiver, dans le sous-bois de droite, peu avant d’atteindre l’allée. Une fois arrivé en haut de la côte, remarquer sur la gauche le double alignement de tilleuls taillés en rideau sur l’allée du Mail qui conduit au pavillon de Breteuil. POINT 5 : ENTRE LES DEUX BOIS On traverse l’allée du Mail pour prendre, en face, un petit chemin de terre signalé par une barrière en bois. On franchit la barrière forestière et on emprunte le chemin qui serpente et oblique vers le sud en longeant un muret de pierre ; il va parcourir le coteau sur toute la longueur du bois de la Côte du Mail et déboucher à l’extrémité sud de l’allée de la Balustrade, non loin de la prairie de la Butte aux Chèvres. S’arrêter au premier virage très serré, 30 mètres après la barrière forestière, pour le zoom découverte sur la petite clairière. Tout au long du chemin, on se trouvera dans la même situation géologique que précédemment, à savoir un coteau calcaire formé par l’érosion de la Seine et exposé à l’est ; on traverse donc encore une zone de bois et sous-bois, à dominante d’espèces nitrophiles* excluant une plus grande variété d’espèces. Cependant, des “accidents” dans le site, tels que clairières, anciennes carrières, affleurements de calcaire, défrichages sélectifs, sont venus modifier l’équilibre écologique et apporter, dans la plupart des cas, une richesse et une diversité accrues. 15 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 16 Des chevaux à Saint-Cloud ! Depuis quelques années, il n'est pas rare de rencontrer, au détour d'une allée, une ou plusieurs magnifiques juments, sur le chemin du travail ou paissant paisiblement dans la prairie de la plaine des 4 cèdres ou dans la plaine de Combleval à l'ouest du parc. Il s'agit de Gitane, Elise et Eternelle, juments de trait. La première, ardennaise-percheronne, 9 ans et 900 kg, appartient au Domaine et loge à la ferme du Piqueur ; les deux autres sont boulonnaises, ont 7 ans, 750 kg chacune sur la balance, et sont gracieusement mises à disposition par leur propriétaire, habitant de Marnes-laCoquette. L'une d'elle a donné naissance le 8 mai 2004 à un poulain mâle de 60 kg. Ces trois juments font partie de l'équipe du chantier d'insertion de l'association Espaces au Domaine de Saint-Cloud où elles rendent des services inestimables. Le débardage à cheval Rôdé dès avant la tempête de 1999, le débardage à cheval des grumes tombées ou abattues a permis de dégager les allées et bosquets du parc dans le respect de la nature. Il s'agit d'extraire des carrés boisés le bois qui est au sol ; le cheval accède aux endroits inaccessibles par tracteur en respectant les jeunes plants. En effet, l'utilisation d'engins mécaniques engendre des dégâts souvent irréversibles : ornières dans les sols dans lesquelles plus rien ne pousse pendant longtemps, arbres abattus pour leur laisser le passage. Formées aux techniques du débardage, les juments sont capables de tracter des troncs et des souches d'arbres aussi lourds qu'elles. Avec une remorque attelée, les juments peuvent déplacer de lourdes charges, produits issus du travail de bûcheronnage, tel que le bois de chauffage proposé à la vente au public. Elles transportent aussi les personnes, agents en insertion se rendant sur leur site d'intervention avec leurs outils de travail, ou usagers du parc lors des animations festives. Le cheval de trait : évolution Le cheptel national de chevaux de trait est actuellement représenté par environ 80 000 individus (purs et croisés) répartis en neuf races : Ardennais, Percherons, Boulonnais, Comtois, Cob, Bretons, Auxois, Poitevin, Trait du Nord. Ce patrimoine génétique français est unique en Europe. Cette diversité a été rendue possible grâce à la mission de conservation des haras nationaux qui ont maintenu les races en destinant les chevaux à la boucherie. Le cheval a nettement évolué dans son utilisation ; il a perdu son rôle d'antan, celui d'énergie équine pour le travail des champs. Il est maintenant utilisé pour le débardage dans les zones péri-urbaines ou présentant des intérêts écologiques importants (pour la faune et/ou la flore) et comme débroussailleur pour entretenir la qualité écologique des paysages et leur biodiversité. Il revient également dans les villes en tant que cantonnier pour le ramassage des ordures, comme à Saint-Pierresur-Dives, Trouville, Cabourg et Rambouillet. C'est ainsi qu'Espaces et le Domaine national de Saint-Cloud participent au congrès des chevaux territoriaux dont la première édition s'est déroulée en octobre 2001 à Trouville ; la seconde édition est prévue en octobre 2004 à Lisieux. On les aperçoit de plus en plus sur les routes départementales, dans certaines villes ou encore lors de diverses manifestations en faveur du tourisme en roulotte. L'avenir du cheptel reste tout de même fragile. Les effectifs pourraient décroître rapidement si on n'encourageait pas vivement le travail avec les chevaux, l'utilisation par les collectivités et le développement dans diverses activités de loisir. On pourra se reporter au livre "Le cheval dans la vie quotidienne" de Bernadette Lizet, ethnologue avec qui Espaces travaille depuis plusieurs années tant sur le thème du cheval que de la botanique urbaine (Edition Jean-Michel Place, 27 euros, 1996, 220 pages). 16 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 17 La remorque Landon: du développement durable avant l'heure! Retrouvée par l'équipe de l'association Espaces au fond d'une écurie du Domaine, celle-ci a été rénovée, briquée et repeinte par l'équipe avec l'aide précieuse des agents du Domaine pour refaire les freins en bois et certains éléments essentiels. C'est alors que, oh surprise ! on découvrit sur les quatre beaux essieux la signature « Landon à Sèvres ». Effectivement, au XIXe siècle, on n'importait pas de très loin le matériel, on se fournissait au plus près… Après quelques recherches dans les archives de la Ville de Sèvres, il s'avère qu'Ernest Adrien Landon est « fabriquant de voitures » dans le centre du bourg de Sèvres (rue des Ecoles, appelée aujourd'hui rue Victor Hugo, et rue du Château, aujourd'hui rue Lecoq). Né à Nogent/Seine en 1843 et décédé à Sèvres en 1919, il est fils et frère de charrons, tous deux également installés à Sèvres. On distingue sur une carte postale du début du siècle l'atelier de fabrique de voitures du 7 rue des Ecoles… qui laissera place dès 1921 à un carrossier puis un garage à voitures motorisées, avant d'être remplacé en 1989 par un immeuble de bureaux, illustrant l'histoire de l'économie locale. La remorque date donc de la seconde moitié du XIXe siècle. On apprend aussi qu'Ernest Landon est conseiller municipal de Sèvres de 1896 à 1919 et administrateur de l'hôpital. Une petite rue du centre-ville, la rue Caroline Landon, bienfaitrice de la ville, en fait mémoire. En effet, à sa mort, Caroline Staentzel-Landon, sans enfant, fit don à la ville et à l'hôpital des biens du couple. Ernest Landon est ainsi l'auteur de la remorque de Saint-Cloud, la signature des actes d'état civil et des registres du conseil municipal étant la même que celle ornant les quatre essieux de notre voiture… flambant neuve ! La remorque sert aujourd'hui aux démonstrations de fauchage à l'ancienne, aux opérations de nettoyage dans le Domaine ou lors de manifestations festives. Le ramassage hippomobile Après le débardage à cheval, voici le service de nettoyage hippomobile. L'équipe du chantier d'insertion de l'association Espaces assure, depuis juillet 2003, un service régulier de ramassage des déchets : 2 à 3 fois par semaine selon la saison. A cet effet, une nouvelle remorque (moderne !), a été achetée avec l'aide de la Fondation Gaz de France et de la Caisse d'épargne Ile-deFrance Ouest. L'équipe de nettoyage est composée de palefreniers formés à l'attelage à un cheval par le Centre d'étude zootechnique de la Bergerie nationale de Rambouillet et de 2 ou 3 agents d'environnement qui assurent le ramassage. Elle progresse durant une journée complète à travers tout le parc, le long des dessertes aménagées et dans les sentiers inaccessibles par les engins motorisés qui assuraient préalablement le nettoyage. Une journée de prospection correspond à un parcours de 20 à 25 kilomètres pour 1 à 6 m3 de détritus. La présence régulière de l'équipage sur les sites permet d'apporter des améliorations sur le traitement des déchets, la répartition des poubelles et déceler d'éventuelles anomalies. L'équipe a également pour mission de sensibiliser le public au respect du parc, à la lutte contre les déchets sauvages et pollutions diverses. On remarque par ailleurs que le maniement des chevaux de trait par des personnes en situation difficile qui ont entamé un parcours d'insertion fonctionne de façon très satisfaisante. Les activités de travail avec des chevaux lourds leur permettent de prendre confiance en eux, les responsabilisent et rajoutent une dimension affective. Le cheval devient un outil de lien social. Le service de nettoyage hippomobile représente un nouveau développement de l'utilisation du cheval et de la démarche de développement durable engagée par le Domaine national de Saint-Cloud. Elle contribue au renforcement de l'action d'insertion par l'écologie urbaine engagée avec le domaine depuis le début de l'année 1996. 17 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 18 POINT 6 - ZOOM DÉCOUVERTE : LA PETITE CLAIRIÈRE Ainsi, dans la partie extérieure de la courbure serrée du premier des deux virages du chemin, se trouve une sorte de petite clairière présentant un aspect de friche exubérante, lorsqu’elle n’a pas encore été fauchée. Bardane Berce Si on a la chance de trouver le site en hautes herbes (plutôt à la période estivale), on pourra distinguer dans cette zone bien pourvue en lumière et en chaleur une faune et une flore très actives. À gauche du chemin, la flore se développe jusqu’à plus d’un mètre de hauteur, encadrée à l’est par les tilleuls de l’allée du Mail, au sud par des sujets de sureau, d’érable sycomore (ici, arbre de franc-pied, c’est-à-dire issu de graine), d’érable plane (feuille beaucoup plus découpée, plus proche de celle du platane que celle de l’érable sycomore), d’orme, de merisier, le tout très envahi à la belle saison par les clématites, avec au fond, dans la direction du sud/ouest, un grand robinier et un marronnier atteint de rouille*, et, en limite ouest de la clairière, un volis* d’érable, souvenir de la tempête de décembre 1999. On s’exercera à y distinguer les plantes suivantes : les hautes tiges d’armoise vivace (Artemisia vulgaris, famille des Astéracées) soit vertes, soit sèches et de couleur brunâtre si ce sont les tiges de l’année précédente. le gaillet gratteron (Galium aparine, famille des Rubiacées), volubile et foisonnant, s’accrochant aux plantes voisines et… aux pantalons ! les boutons d’or (Ranunculus acris, famille des Renonculacées) les bardanes (Arctium minus, famille des Astéracées) de près d’un mètre de haut, à très grandes feuilles, à fruits en forme d’hameçon s’agrippant à tout ce qui les effleure, dont les graines sont prisées des oiseaux granivores, et à petites fleurs violettes ressemblant à celles des chardons. des chardons (Cirsium lanceolatum, famille des Astéracées) bisannuels, à longues feuilles lancéolées, très robustes, à ne pas confondre avec le chardon commun (Cirsium arvense) beaucoup moins impressionnant, tous deux de la famille des Composées. des berces communes ou "patte d’ours" (Heracleum sphondylium, famille des Apiacées), grandes ombellifères à feuilles composées et à fleurs blanches. le cerfeuil musqué (Myrrhis odorata, famille des Apiacées), ombellifère qui fleurit en juin, à ne pas confondre avec le cerfeuil des bois (Chaerophyllum temulum, famille des Apiacées) qui lui ressemble beaucoup mais qui fleurit en avril et présente des pousses de feuilles de couleur rougeâtre en juin. le géranium (Geranium pyrenaicum, famille des Géraniacées) à petites fleurs mauves ou roses ; de nombreuses espèces évoluant dans les pelouses négligées peuvent être confondues avec lui. l’ortie (Urtica dioica, famille des Urticacées) bien connue de tous ! 18 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 19 À droite du chemin, dans le sens de la montée, sous un haut marronnier, se dresse un taillis* d’érable sycomore, c’est-à-dire une cépée d’arbres issus de souche, contrairement aux érables de franc pied (= issus de graines) observés de l’autre côté du chemin. Sur les branches hautes des arbres, de nombreux oiseaux se font entendre : plusieurs sortes de mésanges, des grives au ventre blanc tacheté de noir, des merles, des rossignols. Armoise Gaillet gratteron Grive Chardon lancéolé Géranium des Pyrénées Mésange charbonnière 19 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 20 Après le deuxième virage, on passe entre deux gros marronniers – en début de printemps, celui de gauche est à fleurs blanches (Aesculus hippocastanum), celui de droite à fleurs roses (Aesculus X carnea) – et on poursuit le circuit en suivant le chemin le long du muret de pierre. Au-dessus du muret, la futaie* a fait place à un fourré de recrûs de frênes. Au-delà, on remarque de nouveau le milieu mono spécifique composé essentiellement de sureaux et de clématites. POINT 7 – LA GRANDE CARRIÈRE A peu près au tiers du tronçon droit du chemin, sur la droite, se trouvent les vestiges d’une carrière de calcaire (époque du Lutécien) affleurant dans la pente, avec, sur le devant, un élargissement du chemin correspondant à ce qui fut l’aire de stockage et d’enlèvement des blocs de pierre. Les bancs de roche étaient d’une épaisseur remarquable. Quelques cavités ou "karsts" émaillent les bancs de roche friable, souvenirs des temps préhistoriques où les eaux de ruissellement se frayaient un passage à travers le coteau pour se jeter dans le grand lac qui laissa ensuite la place à la Seine. Cette carrière est un exemple, remarquable aux portes de Paris, d’exploitation à la fois à ciel ouvert et souterraine. Aujourd’hui, l’accès aux galeries est bouché. Quelques merisiers - reconnaissables en hiver à leur écorce à lenticelles horizontales - partagent l’espace ainsi dégagé avec les inévitables sycomores, un orme encore intact (au centre de l’espace, au bord du chemin), des hêtres et un petit frêne dominé par les hautes branches des arbres alentour. À gauche du chemin, en face de la carrière, on peut voir un boqueteau de robiniers (appelés communément acacias). Le robinier comme l’ailante sont deux exemples d’espèces exotiques qui, une fois introduites en France, s’y sont développées spontanément et y sont devenues des plantes envahissantes, très présentes sur les remblais des friches jusqu’au cœur des agglomérations les plus denses. Juste en face de la carrière, sur le coteau tombant, se trouve un exemple de défrichage sélectif du sous-bois visant à favoriser la diversité du milieu. L’équipe d’Espaces a opéré ici une coupe sélective au cours de l’année 1997/1998 en évitant de raser à nu le sous-bois existant, ce qui aurait provoqué l’apparition du lierre puis des érables planes à l’exclusion des autres espèces. Les lianes arborescentes ont été arrachées pour dégager le sol et favoriser la pousse des arbres dont on a sélectionné les jeunes sujets au profit des essences les plus rares comme les frênes, les merisiers, les charmes et en éliminant le plus possible les érables planes. Parallèlement, des îlots de clématites ont été conservés pour permettre aux oiseaux, ainsi dérangés, de nicher. 20 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 21 Depuis, le temps a fait son œuvre, la clématite exubérante a envahi l’espace et on ne distingue plus ce travail de défrichage qu’en hiver, au moment où les masses des différents volumes végétaux sont plus facilement repérables. Les caractéristiques géologiques du site Par deux fois, l’océan a recouvert le Bassin parisien. Le paysage que nous connaissons est le résultat d’une très longue période aux épisodes lacustres puis marins pendant laquelle se sont déposés les sédiments qui donneront les différentes couches de calcaires, gypses, argiles, marnes, sables siliceux… À cette période d’accumulation a succédé l’action d’érosion de la Seine. La plaine alluviale de Billancourt (sables et limons) s’étend jusqu’aux coteaux de Boulogne et Passy. Le coteau sur lequel repose le parc de Saint-Cloud laisse apparaître des strates géologiques issues de la sédimentation des anciennes mers. Dès l’époque gallo-romaine, la pierre de construction a été extraite du plateau calcaire qui constitue le sous-sol du département actuel des Hauts-de-Seine. L’exploitation des carrières a atteint son apogée à l’aube de l’ère industrielle. Après épuisement des affleurements rocheux, les exploitations sont devenues souterraines. Certaines ont été utilisées ultérieurement comme champignonnières. Les dernières ont cessé toute activité au début du XXe siècle. À Saint-Cloud, le percement des deux tunnels de l’autoroute de l’ouest a fait disparaître les carrières de Montretout. Sont encore visibles les carrières sous le rond-point de la Lanterne (voir points 7 et 8) qui permettent de voir la succession des couches de terrain : • au sommet, des marnes blanchâtres, plus ou moins argileuses, • plus bas, un calcaire du Lutécien supérieur qui apparaît sous forme de bancs lités d’épaisseurs variables séparés par de minces couches marneuses. Les documents d’archives prouvent que ces carrières n’étaient plus exploitées au début du XIXe siècle. Cependant, elles furent réutilisées à la période de construction de la voie ferrée en 1841-1842, années où fut aussi construite la route qui relie l’allée de la Balustrade à la grille du Mail à Sèvres, avec le pont du Diable en franchissement sur l’allée de Tranche-montagne. 21 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 22 POINT 8 – LA PETITE CARRIÈRE Au gré du chemin, on remarque les vestiges d’une deuxième carrière, plus petite que la précédente. S’arrêter à mi-chemin entre les deux carrières, pour tenter de découvrir le grand frêne à terre. Sur la pente descendante, à gauche du sentier, on pouvait voir, jusqu’à la fin du mois de décembre 1999, se dresser un grand frêne solitaire. L’arbre se singularisait par d’anciennes marques de martelage, preuves d’une décision d’abattage de l’Office National des Forêts : l’arbre ainsi désigné était marqué au corps et au pied, de manière à ce que, et le grume* et la souche restant en place, présentent la preuve de la décision officielle. Las !… la tempête du 26 décembre 1999 s’est substituée aux bûcherons et le frêne est maintenant au sol. On peut observer dans la terre prise dans l’entrelacs des racines de sa souche gigantesque des fragments - de couleur blanchâtre - du terrain calcaire existant sous la couche de substrat. Ici encore, l’exubérance de la végétation rend l’observation difficile. Un groupe de petits ailantes (jeunes pousses de couleur rougeâtre) situé entre le frêne et le chemin, face à un marronnier, signale sa présence ; seuls les audacieux que la pente ne rebute pas pourront, en hiver, quand le terrain est à peu près praticable, découvrir le frêne à terre. POINT 9 : POINTS DE VUE Une vingtaine de mètres après la petite carrière, toujours sur le versant descendant, trois grands arbres - un hêtre, un marronnier, un érable sycomore - sont régulièrement éhoupés (dont le houppier* a été taillé) pour ménager une vue de la Balustrade sur les lointains : on peut encore voir les traces de griffes d’élagueur sur les troncs restants, en particulier sur celui du hêtre. Encore un peu plus haut, juste avant le début du grillage qui clôt l’emprise du B.I.P.M. (pavillon de Breteuil), on peut découvrir un beau panorama sur Paris, la Tour Eiffel, le Sacré-Cœur, les immeubles du quartier du pont de Sèvres, les cheminées de l’usine de traitement des déchets ménagers d’Issyles-Moulineaux, etc. Face au grillage, côté amont, on remarque nettement un jeune fourré* d’érables et de frênes, avec un gaulis* de merisiers au premier plan, le long du chemin. Une cinquantaine de mètres plus haut sur la droite, quelques merisiers et un important groupe de frênes voisinent avec d’énormes marronniers, alors qu’en contrebas, à gauche, un vieux chêne surplombe seul une population d’érables sycomores. Trois chênes ponctuent le chemin, juste avant son débouché sur l’allée de la Balustrade : deux chênes 22 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 23 à gauche, l’un derrière la barrière et l’autre devant, penché. Au pied du chêne à droite on pouvait observer jusqu’en décembre 1999 de petits rejets de noisetiers. La chute d’un chêne abattu par la tempête les a écrasés. Peut-être repousseront-ils en cépée… Avis de tempête La tempête qui a soufflé sur une partie de la France le 26 décembre 1999 est responsable de dégâts estimés à environ 50 millions de Francs pour le seul parc de Saint-Cloud. Le bilan est de 17 500 arbres abattus, mutilés ou à abattre dont 1 000 arbres d’alignement et 16 500 sujets situés dans les bosquets et les parties boisées. Après nettoyage, élagage*, débardage*, stockage des bois coupés et préservés, une vaste politique de replantation est entreprise en vue de la régénération du parc boisé. Il faudra des années pour redonner au parc la qualité du paysage d’avant la tempête. À la réouverture du parc au printemps 2000, seule une partie du parc était praticable. Depuis, les allées et bosquets ont été dégagés et réouverts à la fréquentation du public. L’allée de la Broussaille a été entièrement refaite et les allées latérales plantées de tilleuls en alignement et d’une haie de charmes en bordure extérieure. POINT 10 : POINT FINAL Le parcours est terminé, il ne reste plus qu’à se diriger vers la sortie ou à se laisser tenter par deux détours, l’un très court (le pont du Diable), l’autre plus long (l’île Monsieur). Dans tous les cas, une fois arrivé au bout du chemin du coteau, suivre l’allée de la Balustrade qui descend à gauche, puis traverser la route pour continuer tout droit. Attention à la traversée ! Le virage est serré et la visibilité très mauvaise. En hiver, on peut avoir un premier aperçu du pont du Diable sur la gauche, juste après la traversée de la route. Remonter ensuite vers la butte aux Chèvres, lieu de rendez-vous des Sévriens, en longeant toujours la lisière de la prairie (marcher dans l’herbe). Un peu plus loin, deux chemins s’ouvrent sur la gauche. Le premier, large et dégagé, semble repartir en arrière ; c’est celui du petit vallon que le pont du Diable enjambe une vingtaine de mètres plus loin (voir point 11, le détour par le pont du Diable). Le deuxième part juste après le premier ; étroit et tortueux, très raide, il permet de redescendre vers le bas parc sans emprunter la route dépourvue de trottoirs et très fréquentée. 23 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 24 Une fois arrivé au péage de la grille du Mail, on prendra l’allée Verte pour rejoindre la grille de la Manufacture. On remarquera au passage, de part et d’autre de cette allée un alignement original de féviers (Gleditschia triacanthos). S’il reste un peu de temps, le détour par l’île Monsieur (voir point 12) permettra d’avoir un point de vue différent sur le parc et de finir la balade au bord de l’eau, en longeant la Seine par le chemin de halage avant de repartir vers la station du tram. Il peut également faire l’objet d’une promenade indépendante. POINT 11 : DÉTOUR PAR LE PONT DU DIABLE Si l’on se sent d’humeur à musarder, un détour par le pont du diable s’impose. Le chemin s’appelait autrefois l’allée de Tranche-montagne, ancienne carrière à ciel ouvert, mais on la trouve aussi désignée sous le nom de l’allée du Diable sur des cartes postales du début du XXe siècle. Elle a été percée à l’époque de Louis-Philippe, après 1840, à l’occasion du réaménagement de cette partie du coteau afin d’améliorer les circulations. L’allée de Tranche-montagne permettait aux promeneurs de se rendre de la cascade à la partie sud du coteau, vers Sèvres. En même temps, le tracé de la route entre le coteau et la porte du Mail – elle-même ouverte à la fin du XVIIIe siècle - était modifié. Il fallut donc édifier un pont pour enjamber l’allée. Le pont, petit édifice à bossage rustique quelquefois appelé "pont brut" dans les guides anciens, a été construit par l’architecte Dubreuil en 1841, en pierre et moellons, les pierres provenant des carrières toutes proches. Au-delà du pont, les gorges se prolongent, bordées de bancs de calcaire affleurant par endroits, pour terminer en cul-de-sac contre la clôture du pavillon de Breteuil. Malgré l’état d’abandon du site dû à la désaffection de l’allée en impasse, on peut encore imaginer le caractère pittoresque du pont dans son environnement boisé au XIXe siècle. La première partie de l’allée de Tranche-montagne, qui va de la cascade à l’allée du Mail, subsiste encore aujourd’hui. 24 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 25 POINT 12 : DÉTOUR PAR L’ÎLE MONSIEUR Prendre le chemin de halage à partir de la station du tram "Musée de Sèvres", au pied du pont de Sèvres. L’île Monsieur présente aujourd’hui un des rares grands espaces ouverts du Val de Seine. De l’île, et plus particulièrement de sa pointe nord, il est possible d’apprécier la géomorphologie générale du parc : le coteau boisé dominant le méandre de la Seine, avec la dépression causée par le vallon du ru de Vaucresson, ou ru de Vaulichard. L’observation depuis les berges de Boulogne donne l’impression d’une continuité entre l’île et les coteaux en raison de la persistance du boisement sur le chemin de halage : aulnes, érables, frênes, merisiers, ormes. Le chemin de halage est entretenu par les équipes d’Espaces pour permettre la circulation sur ce site de qualité dans le respect de la végétation spontanée. S’il est en impasse vers Saint-Cloud, il se poursuit vers Meudon et Issy-les-Moulineaux. L’île a un passé ferroviaire encore présent de par le T2. Le ballast* y subsiste et crée une friche xérique*. Aujourd’hui et depuis l’abandon du site par les activités de la firme Renault, l’île est en quête de réaffectation ; les curieux qui veulent découvrir l’intérieur de l’île se heurtent à l’obstacle constitué par la voie du tramway. Pourtant, c’est dans les mâchefers* qu’évolue une alternance de boisements – buddleias (Buddleya davidii) et cornouillers (Cornus sanguinea) – et de strate herbacée. Des groupes de chardonnerets, oiseaux bariolés mangeurs de graines, peuvent être rencontrés. De nombreux passereaux comme le pouillot ou le pinson s’y ébattent également. La flore, bien présente, est fidèle au milieu sec. On trouvera l’œillet prolifère (Petrorhagia prolifera, famille des Caryophyllacées), l’onagre (Oenothera biennis, famille des Onagracées), le bouillon blanc (Verbascum thapsus, famille des Scrofulariacées), le panais (Pastinaca sativa, famille des Apiacées) ou encore l’exclusive centaurée (Centaurea leucophae, famille des Asteracées). Sous les marronniers, sans trop chercher, on découvrira deux espèces d’orchidées : le grand orchis bouc (Himantoglossum hircinum) et le petit orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), tous deux de la famille des Orchidacées. 25 Le pouillot véloce Topoguide St-Cloud04 9/09/04 Oeillet prolifère Bouillon blanc Onagre Panais 15:16 Page 26 Cette végétation spécifique des milieux secs constitue, avec les hangars de stockage désaffectés de Renault, un paysage étonnant au pied du prestigieux site du Domaine de Saint-Cloud. Aujourd’hui, le terrain est investi par les équipements d’une moto-école, par le parking des habitants fluviaux, et par les installations de trois associations : Nautique-Sèvres, la Société Nationale de Sauvetage en Mer et le club Val de Seine Nautique d’aviron (voir coordonnées en fin de guide). L’île Monsieur, comme sa voisine l’île Seguin, se prépare à de profondes mutations ; située sur la commune de Sèvres, elle fait actuellement l’objet d’un projet intercommunal de base de loisirs et d’activités nautiques. Il fut un temps pourtant, certes lointain, où l’île était… une île. Au XVIIe siècle, Le Nôtre, paysagiste du roi, intègre dans sa composition des jardins de Saint-Cloud l’île de Rochelet située en aval du pont de Sèvres pour en faire un lieu ordonné autour d’allées et de bosquets. L’île est désormais appelée l’île de Monsieur, du nom du frère du roi Louis XIV, le duc Philippe d’Orléans, commanditaire de ces somptueux jardins. À l’occasion de l’Exposition universelle de 1889, les chemins de fer de l’ouest construisent une voie ferrée le long de la Seine, d’Issy Plaine à Puteaux. Le petit bras de Seine séparant l’île de la "terre ferme" est comblé pour pouvoir accueillir une gare. Aujourd’hui l’île occupe une position stratégique pour la continuité écologique et paysagère au sein de la vallée de la Seine et de l’ensemble du massif boisé comprenant le parc de Saint-Cloud et les forêts de Saint-Cucufa, de Fausses Reposes et des Gallicourts. Par ailleurs, l’île Monsieur constitue toujours le lien physique entre le parc et le fleuve ; elle devrait pouvoir, à ce titre, permettre la circulation de tout élément vital, homme, faune ou flore, de l’un à l’autre. Dans le cadre de son aménagement, un passage piéton est prévu vers le parc au nord de l’île. Pinson NOUVEAU : LE « PARC NAUTIQUE DE L'ILE DE MONSIEUR ! » Orchis pyramidal Le projet de base nautique sur l'île Monsieur est maintenant connu : le Syndicat mixte pour les activités nautiques, sportives et de loisirs du Val de Seine qui regroupe le Département des Hauts-de-Seine et les villes de Boulogne-Billancourt, Chaville, Saint-Cloud, Sèvres et Ville d'Avray a retenu le projet de l'équipe menée par le cabinet sévrien 2AD Architecture. Espaces est partie prenante de la protection et du développement de cet espace naturel. 26 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 27 Une île dédiée aux sports et aux espaces verts "Activités nautiques, sports de glisse, de plein air, jeux, promenades, pique-niques trouveront un cadre vert dans le futur parc de l'île de Monsieur" est-il déclaré dans la presse en mars 2003. Afin d'améliorer l'accès au bord de Seine, de donner à ce parc urbain son unité et de le sécuriser, les voies du tramway (T2) seront dévoyées. Une promenade haute, pour piétons et cyclistes, pourra ainsi doubler le chemin de halage reliant l'île Saint-Germain, à Issy-les-Moulineaux, à l'île Monsieur. Une "plage" située à proximité des pontons d'embarquement du parc nautique accueillera les pique-niques ou jeux de balle. Une guinguette et un centre de loisirs viendront compléter ce programme. A la demande des associations, l'accent est mis sur la qualité des constructions, dans le respect des normes HQE (Haute Qualité Architecturale) et sur la dimension naturelle du parc. Les végétaux existants, les taillis et futaies, refuges des petits mammifères et des oiseaux, seront préservés au maximum. 27 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 BOIS DE CHAUFFAGE À VENDRE TOUTE L’ANNÉE Bois fendu et coupé en 30 ou 50cm Bois séché à l’extérieur depuis au moins 1 an Bois mélangé, nombreuses essences (Chêne, Charme, Érable, Frêne, Robinier faux acacia…) Tous les bois ont été débardés dans le respect de l’environnement : aucun emploi de véhicule à moteur, utilisation uniquement des chevaux de trait. 50 ¤ le stère (1 m3 d’encombrement) pour 30 cm 40 ¤ le stère pour 50 cm Aucune livraison possible Bois à retirer sur place : • du lundi au jeudi, de 8h à 17h, • les samedis 2 et 16 octobre, 6 et 27 novembre, 4 décembre 2004 de 9h à 11h. (aide pour le chargement) Renseignements et prise de rendez-vous pour l’enlèvement par téléphone, le jeudi exclusivement, de 8h à 17h au 06 75 66 95 84 Règlement par chèque uniquement, à l’ordre de l’association Espaces OFFRE RÉSERVÉE AUX ADHÉRENTS DE L’ASSOCIAESPACES (adhésion annuelle de 8 ¤ qui peut TION être réglée lors du premier achat) Page 28 L'île Monsieur : un fort potentiel écologique, une opportunité sociale La veille écologique assurée sur l'île par l'Association Espaces dans le cadre d'une convention relative aux espaces naturels sensibles avec le Conseil général des Hauts-de-Seine a permis de découvrir plusieurs plantes rares sur l'île. Forte de sa connaissance du terrain, Espaces a pu mettre en avant quelques principes simples de génie écologique qui permettraient de valoriser le site durablement. La prise en compte de la géologie du terrain, formé de sables alluvionnaires sous la couche de remblais hétérogènes, nous indique la présence sous-jacente de l'eau de la nappe d'accompagnement de la Seine, qu'un simple trou creusé dans le sol fait apparaître. Dès lors, il est aisé de ménager des zones humides ou lagunage, riches de végétaux hélophytes, de libellules, de martins-pêcheurs et de batraciens, et qui serviraient de zones d'expansion des crues. L'eau est naturellement présente aussi sous forme de pluie. La récupération des eaux d'écoulement des toitures permet d'éviter de surcharger le réseau d'assainissement, d'alimenter la rivière artificielle en projet ou, après stockage, d'assurer les arrosages des plantations. Les végétaux indigènes adaptés au site seront utilisés. Des zones refuges pour la faune et la flore sont indispensables à la survie écologique du parc. Une bande boisée, de même qu'une prairie naturelle fleurie, à l'écart des zones d'activité, favorise l'accueil d'une importante biodiversité. La réalisation de toitures végétalisées apporte une zone supplémentaire propice à la flore et à la faune. Des passages à faune pourront être installés pour permettre le passage de la petite faune, tels que crapauds et grenouilles, en particulier vers le parc de Saint-Cloud. Il s'agit là d'un passage indispensable pour renforcer la continuité du corridor écologique du Val de Seine. Des emplois d'insertion. La préservation et le développement du potentiel écologique du site impliquent qu'une équipe y travaille pendant les travaux : création d'un îlot de préservation des végétaux existants et de mise en culture de la flore à acclimater, pose de clôtures et ganivelles, préparation et amendement du sol, etc. De même, la gestion du parc devra éviter les interventions mécaniques lourdes et l'utilisation de produits chimiques au profit d'un entretien "doux", inscrit dans une démarche de développement durable, s'appuyant sur une équipe présente sur le terrain. L'emploi de personnes en insertion a fait ses preuves dans le domaine de la gestion des espaces naturels. Il renforcerait ici la réponse du projet aux enjeux de mieux-disant social et écologique. ENVOI : N’OUBLIEZ PAS LE GUIDE ! La balade est terminée ; elle avait été préparée pour vous dans le souci constant de votre plaisir. Elle vous a plu un peu, beaucoup, passionnément… pas du tout ! Faites-nous part de vos réflexions, tant sur le fond que sur les aspects pratiques ; la suite n’en sera que meilleure. A bientôt ! 28 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 29 LEXIQUE • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ballast : pierres concassées que l’on tasse sous les traverses d’une voie ferrée. bûcheronnage : toute opération liée à l’abattage et au façonnage d’un arbre. cépée : ensemble de rejets de souche. chablis : arbre renversé par le vent, la neige ou le vieillissement. chandelle : arbre éhoupé par le vent ; seul le tronc principal, sans tête, reste debout. débardage : transfert du bois du lieu de coupe au chemin carrossable ; se fait à l’aide de treuils, de tracteurs, de chevaux ou de bœufs. élagage : taille aérienne d’un arbre ; taille rectiligne ou sanitaire. fourré : jeune peuplement forestier composé de brins de faible hauteur (de 0,5 à 2,5 m) difficilement pénétrable. fût : partie du tronc compris entre la souche et le houppier. futaie : peuplement forestier composé d’arbres issus de semences, de même âge et de même diamètre. gaulis : jeune peuplement de futaie régulière dont les brins (ou gaules) ont un diamètre de l’ordre de 5 cm et perdent leurs branches basses. graminée : plante de la famille des Poacées plus communément appelée herbe. graphiose : champignon lié à l’orme, propagé par les insectes ; à l’origine de la quasi-disparition des ormes. grume : tronc d’arbre abattu et découpé aux deux extrémités. héliophile : qui aime la lumière. houppier : ensemble de la ramification d’un arbre. ligneux : grand végétal à fibre ligneuse ; par opposition à herbacé. mâchefer : scorie de combustion d’ordures et de houille, utilisée dans la confection des ballasts. marcescent : se dit d’un feuillage qui flétrit à l’automne mais ne tombe qu’au printemps suivant, comme celui du chêne, du charme, du hêtre. nitrophile : qui demande beaucoup de nitrates (ou azote) pour se développer. persistant : se dit d’un feuillage qui subsiste en toute saison, comme celui de l’if, du buis, du troène. recrû : ensemble des pousses qui se développent sur les souches après la coupe d’un taillis. rouille : maladie des végétaux provoquée par des champignons et caractérisée par des taches semblables à des taches de rouille. taillis : peuplement forestier dont les brins sont issus de rejets de souche. taillis sous futaie : peuplement de taillis dominé par les arbres de futaie. volis : houppier d’un arbre en chandelle. xérique : milieu drainant, peu humifié, et exposé au soleil. 29 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 30 INDEX DES LIGNEUX cités dans le topoguide Variétés les plus fréquemment rencontrées sur le parcours "Le charme d’Adam est d’être à poil !" Si cette phrase énonce une vérité indiscutable, elle sert également de moyen mnémotechnique pour faire la différence entre un charme et un hêtre, deux arbres à forte ressemblance. Si on observe attentivement leurs feuilles, on note que le pourtour des feuilles du charme a des dents (Adam = à dents), alors que celui des feuilles du hêtre a… des poils ! 30 • Aulne : aulne glutineux (Alnus glutinosa), famille des Bétulacées • Ailante ou faux vernis du Japon (Ailanthus altissima), famille des Simaroubacées • Bouleau : bouleau blanc (Betula alba), famille des Bétulacées • Buis (Buxus sempervirens), famille des Buxacées • Charme (Carpinus betulus), famille des Corylacées • Châtaignier (Castanea sativa), famille des Fagacées • Chêne : chêne pédonculé (Quercus robur), famille des Fagacées • Clématite : clématite des haies (Clématis vitalba), famille des Ranunculacées • Erable sycomore (Acer pseudoplatanus), famille des Aceracées • Erable plane (Acer platanoides), famille des Aceracées • Frêne : frêne élevé (Fraxinus excelcior), famille des Oléacées • Févier d’Amérique (Gleditsia triacanthos), famille des Fabacées • Hêtre (Fagus sylvatica), famille des Fagacées • Hêtre pourpre (Fagus sylvatica cv. "purpurea") • If (Taxus baccata), famille des Taxacées • Marronnier : marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), famille des Hippocastanacées • Merisier (Prunus avium), famille des Rosacées • Noisetier (Corylus avellana), famille des Corylacées • Noyer (Juglans regia), famille des Juglandacées • Orme : orme des montagne (Ulmus glabra), famille des Ulmacées • Pin : pin noir (Pinus nigra), famille des Pinacées • Robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia), famille des Fabacées • Séquoia : séquoia géant (Sequoiadendron giganteum), famille des Taxodiacées • Sophora du Japon (Sophora japonica), famille des Fabacées • Sureau noir (Sambucus nigra), famille des Caprifoliacées • Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata), famille des Tiliacées • Tulipier (Liriodendron tulipifera), famille des Magnoliacées Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 31 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages traitant de Saint-Cloud : "Saint-Cloud, le Domaine national" éditions du Patrimoine, 1998 "Saint-Cloud", Georges Darney, édition Lafitte Reprints, Marseille, 1981 "Saint-Cloud, les Hauts-de-Seine", Mariette Portet, édition Corlet, 1975 "L’art des fontainiers" éditions de la caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1996 "Saint-Cloud, le parc aux trésors", article paru dans le numéro de mai 1999 de la revue "92 express" "Histoires d’eau à Sèvres, Saint-Cloud et Ville d’Avray", Maurice Leroy, bulletin de la Société d’archéologie et d’histoire de Sèvres, Savara, de juin 1994 "Petite histoire des jardins de Saint-Cloud", Association des Amis du Parc de Saint-Cloud, 2001. Archives du Domaine de Saint-Cloud, études et diagnostics faits sur le parc de Saint-Cloud : "Plan de gestion pour la mise en valeur du Patrimoine arboré du Parc", Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments Historiques, 1998 "Diagnostic et orientations en vue de la mise en valeur du coteau ", O. Damée et F. Fendrich, 1994 "Le parc et les jardins" Grahal, 1993 Plans et photographies anciens Ouvrage sur la flore : "Guide des plantes à fleurs, des arbres et des arbustes d’Europe occidentale", D. Mac Clintock, R.S.R.Fitter, S. & C. Favarger, édition Delachaux et Niestlé, 1986 Ouvrage sur la géologie : "Les souterrains de Paris", A. Guini, M. Vire, Lorenz Blanc, Gelez, édition nord-Patrimoine SNS, 2000 Des guides de référence : "Un parcours dans le parc de l’Île Saint-Germain", association Espaces et Conseil Général des Hautsde-Seine, 1998 "Découvrir Meudon", Catherine Dessus, édition O’Val, 1996 "Les Hauts-de-Seine à pied", Fédération française de la randonnée pédestre, réf. D092, 2e édition, mars 2002. 31 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 32 QUE FAIRE AU PARC DE SAINT-CLOUD ? Marnes-la-Coquette. Accès : gare de Garches/Marnes-la-Coquette, bus 360 et 460. Ouvert du lundi au vendredi de 14h à 17h30.Fermé les samedis, dimanches et jours fériés. Tél : 0147 01 15 97 1 – MARCHER ET OBSERVER LA NATURE : emportez ce topo-guide et partez dans les allées et sur les chemins, yeux, oreilles et nez à l’affût ! Voir également les expositions temporaires de la serre de Valois entre les Vingt-Quatre Jets et la Grille d’Orléans. Profitez des démonstrations d’élagage et de débardage à cheval par l’équipe d’Espaces lors des divers événements organisés tout au long de l’année au sein du parc. En semaine, vous pourrez également apercevoir l’équipe d’Espaces qui aide à la collecte des détritus du parc grâce à une charrette 4 – ADMIRER LA GRANDE CASCADE, composition du XVIIe siècle due à Le Pautre, agrandie ensuite par J.H. Mansart. Bas parc par l’entrée Clémenceau. Jeux d’eau tous les dimanches du mois de juin. Se renseigner auprès de la Conservation au 01 41 12 02 90 tractée par une jument de trait. 2 – ROULER A VÉLO, voiture à pédales ou électrique pour toute la famille : 5 – RIRE AVEC GUIGNOL, les mercredis, samedis et dimanches à 15h, la vélocipéderie se situe derrière le bassin de la Grande Gerbe. Activité 16h et 17h. Allée de la Glacière, côté Grille d’Orléans. Entrée payante. payante, à l’heure ou à la journée. Ouvert de 9h30 à 20h les samedis et Tél : 01 48 21 75 37 dimanches, l’après-midi les autres jours. Tél : 01 47 71 64 29 6 – APPRENDRE A LA FERME DU PIQUEUR, ferme pédagogique installée 3 – VISITER UN MUSÉE : dans l’ancien haras de Napoléon III et animée par l’association "L’enfance de Musée historique : évoque les grandes heures passées du château et du l’Art". Elle propose aux enfants de 4 à 12 ans la découverte des animaux de parc. Le musée est installé dans les écuries et l’appartement de Richard l’étable et de la basse-cour, du potager et du verger grâce à des ateliers Mique, architecte de Marie-Antoinette. A gauche après avoir passé la Grille d’éveil modulables (1h30, une demie journée ou une journée) et payants d’Honneur (côté Saint-Cloud). Ouvert de 14h à 18h, les mercredis samedis, (public : individuels, scolaires et centres de loisir) sur réservation, ou visite dimanches et jours fériés. Entrée payante. Tél : 01 41 12 02 90 libre. Visite payante, les samedis, dimanches et jours fériés de 10h à 12h30 Musée national de la Céramique : faïences, porcelaines, terres cuites et de 13h30 à 17h30. Animation et ateliers pour les familles les week-ends. provenant du monde entier. Le long de la Seine, à l’extrémité sud du parc, Gare SNCF Garches/Marnes-la-Coquette (ligne de Saint-Lazare à Saint-Nom- 4 Grande Rue à Sèvres. Ouvert de 10h à 17h tous les jours sauf mardis. Tél : la-Bretèche). Entrée par la Porte Verte. Renseignements et inscriptions au 01 41 14 04 20 01 46 02 24 53. Musée Pasteur : musée des applications de la Recherche à Marnes la Coquette. Ancien pavillon des Cent Gardes occupé par Napoléon III. En 7 – RENCONTRER l’association des Amis du Parc de Saint-Cloud qui s’est 1884, les bâtiments ont été mis à la disposition de Pasteur pour y installer donnée pour mission d’enrichir les collections du Musée Historique et de des laboratoires, des réserves d’animaux. Pasteur y résidait l’été. Son veiller à la protection du Parc. Bâtiment des Écuries Basses, près de la grille appartement est devenu musée. Parc de Villeneuve-l’étang. Accès voiture d’honneur. Sur rendez-vous. Permanence le mercredi. Tél : 01 41 12 02 90, au 3 boulevard Raymond Poincaré. Accès piétons au 3 avenue Pasteur, poste 317. Répondeur : 01 45 66 57 89. 32 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 33 8 – ILE MONSIEUR - CLUBS NAUTIQUES : DOMAINE NATIONAL DE SAINT-CLOUD : Athlétic Club de Boulogne-Billancourt aviron. ACBB aviron, péniche, quai du 92210 Saint-Cloud. Tél : 01 41 12 02 90. Fax : 01 47 71 38 20 4 septembre, sous le pont de l’autoroute A13 à Boulogne-Billancourt. Horaires d’ouverture. Toute l’année, tous les jours, de 7h30 le matin à : Tél : 01 46 05 92 84, site www.acbbaviron.com 20h, pendant les mois 1, 2, 11 et 12 Ecole française de canoë-kayak BAC. 2, Grande rue, Sèvres. Tél: 01 47 08 03 81, site http://clubdubac.free.fr Nautique Sèvres. Au premier étage de l’ancienne gare du pont de Sèvres, 21h, pendant les mois 3, 4, 9 et 10 22h, pendant les mois 5, 6, 7 et 8 Le parc est fermé en cas de forte tempête en raison des risques de chutes de tous les mercredis de 18h30 à 20h30. Tél : 01 34 74 16 11, site branches. www.nautique-sevres.org Accès : Société Nationale de Sauvetage en Mer. Tél : 01 64 91 14 30, contact [email protected] Val-de-Seine Nautique. Samedi et dimanche de 9h à 12h à la base nautique de l’île Monsieur. Tél : 06 09 01 91 11 VSN aviron. 2, Grande rue, Sèvres. Tél : 01 45 39 56 01 métro : ligne 9, arrêt Pont de Sèvres pour l’entrée par la Grille de la Manufacture ; ligne 10, arrêt Pont de Saint-Cloud pour l’entrée par la Grille Clémenceau ou la Grille d’Honneur. bus : lignes 160, 169, 171, 179, arrêt Musée de Sèvres ou Manufacture de Sèvres ; lignes 52, 72, 175, arrêt Parc de Saint-Cloud ; ligne 467, arrêt Gare de Garches/Marnes la Coquette. 9 – SE RESTAURER : tramway : ligne T2, arrêt Parc de Saint-Cloud ou Musée de Sèvres. Nombreux cafés et restaurants disséminés dans tout le parc. Fermés l’hiver. chemin de fer : gares de Saint-Cloud, Garches/Marnes-la-Coquette ou Sèvres/Ville-d’Avray ; ligne Versailles Rive-Droite ou Saint-Nom-la- 10 – FAIRE LA FÊTE. À Saint-Cloud, c’est toujours la fête : depuis le pèlerinage en l’honneur de Saint Clodoald le 7 septembre, jusqu’à la fête des Bretèche/La Défense ou Saint-Lazare. voiture : autoroute A13, sortie Saint-Cloud ou route départementale RD7. Mirlitons qui lui a succédé le premier dimanche de septembre et la fête foraine actuelle qui se tient dans le bas parc à la fin de l’été (voir les feux d’artifice) et depuis quelques années au printemps. ATTENTION ! Le pavillon de Breteuil qui abrite le Bureau International des Poids et Mesures ne se visite pas. Les ateliers de la Manufacture de Sèvres, situés à côté du musée de la Céramique, ne sont pas ouverts au public sauf pour de petits groupes, après demande écrite auprès du directeur de la Manufacture (Tél : 01 45 34 89 83). On peut y voir le processus de fabrication d’une pièce de céramique. 33 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 34 Espaces, l'insertion par l'écologie urbaine dans le Val de Seine L'association Espaces assure depuis 1995 la gestion de grands espaces naturels du Val de Seine à travers la création d'emplois d'insertion pour des personnes en situation d'exclusion. Quatre équipes d'éco-cantonniers travaillent à l'entretien et à la réhabilitation du chemin de halage et des berges de Seine de la rive gauche entre Issy-les-Moulineaux et Suresnes, de la rive droite à Boulogne-Billancourt. Une équipe d'agents d'environnement prend en charge la réhabilitation des espaces naturels du parcours des parcs et des coteaux du Val de Seine dans le cadre du Schéma départemental des Espaces naturels sensibles mis en place par le Conseil général des Hauts-de-Seine. L'association Espaces anime un atelier d'insertion à Meudon-la-Forêt, les Jardins de l'Espoir, en partenariat avec la Maison de l'emploi. Ce projet de potager biologique au cœur d'une cité est destiné à aider les personnes en difficulté à reprendre pied dans un cursus d'insertion. Espaces gère le pigeonnier de Meudon-la-Forêt. L’association est chargée par la ville de Clamart de créer un jardin solidaire sur le plateau. Une équipe d’agents d’environnement appuie les services Espaces verts de la ville de Boulogne-billancourt depuis l’été 2003. Dans le Domaine national de Saint-Cloud, l’équipe d'agents d'environnement en espaces boisés participe à l'entretien du domaine (voir pages 16 et 17). Ce chantier d’insertion est financé par les villes de Garches (CCAS), Marnes-la-Coquette, Saint-Cloud et Ville d'Avray, le Centre des monuments nationaux, le Conseil général des Hauts-deSeine (Plan départemental d'insertion et Programme d'intervention en faveur des jeunes), la Direction départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle (DDTEFP), l’Association de gestion des fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), l’Agence de l’eau Seine-Normandie, la Fondation Gaz de France et la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France Ouest. ESPACES – 37, route de Vaugirard, 92190, Meudon Tél : 01 55 64 13 40 • Fax : 01 55 64 13 49 • Mèl : [email protected] • www.association-espaces.org Une autre idée de promenade dans le Val de Seine : le Topo-Guide "Un parcours dans le parc de l'île Saint-Germain" vous propose de découvrir les "jardins imprévus" de ce parc aux portes de Paris. Vous pouvez le commander à l'association ESPACES pour la somme de 3 € + 1 € de port. 34 Je souhaite soutenir ESPACES : Je soutiens la réhabilitation des espaces naturels du Val de Seine Je soutiens la réinsertion de personnes en difficulté et la création d'emplois Je désire adhérer à l'association ESPACES et je verse la somme de : ❏ 8 €, cotisation simple ❏ 16 €, cotisation de soutien À renvoyer à l'association ESPACES avec vos nom, prénom, adresse, téléphone, mèl (messagerie électronique) et facultativement vos activités (professionnelles, bénévoles, etc.). Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 35 6. L’équipe d’entretien des talus ferroviaires SURESNES BOIS DE BOULOGNE 5. L’équipe d’entretien des Espaces naurels sensibles SAINT-CLOUD ESPACES DANS LE VAL DE SEINE GARCHES 7. L’équipe du chantier d’insertion du Domaine national de Saint-Cloud PARIS La SE IN E BOULOGNE-BILLANCOURT PARC DE SAINT-CLOUD 9. L’équipe Boulogne-Billancourt, Espaces verts VILLE-D’AVRAY Colline Brimborion SÈVRES Ile Se gu in 8. Les Jardins de l’Espoir, à Meudon-la-Forêt 10. Le Jardin solidaire de la rue Danton, à Clamart 1. L’équipe berge de Seine rive gauche MEUDON 2. L’équipe berge de Seine rive droite in rma -Ge t n i za Ile S berge de Seine, 4. L’équipe île Saint-Germain 3. L’équipe berge de Seine, chantier ISSY-LES-MOULINEAUX Colline Rodin 35 Topoguide St-Cloud04 9/09/04 15:16 Page 36 © ESPACES 2001 Dépôt légal : 3e trimestre 2004 3e édition Imprimé en France sur papier recyclé Prix : 4 € Auteurs : Anne-Claire Gadenne et Claude Latreille, Bruno Macé et Thomas Morichon Photographies et illustrations : Espaces Réalisation : AI Éditions. Tél. 01 49 10 07 63