L`histoire

A la rencontre du Tigre !
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Les tigres au CERZA
Au CERZA, nous avons deux sous-espèces de tigres différentes. Il y a d’abord mâles de
tigres de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) et un couple de tigres blancs (Panthera
tigris).
A gauche un tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae), à droite un tigre blanc (Panthera tigris)
© Gérard Lacz - CERZA
Différences entre les mâles et les femelles
Chez les tigres, on distingue les mâles des femelles grâce à leur corpulence. Les mâles
sont en général beaucoup massifs est imposants que les femelles. Chez les tigres de
Sumatra, un mâle pèse environ 200 kg et une femelle 150 kg mais ce poids peut varier
en fonction des sous-espèces et le plus gros prédateur terrestre est le tigre de Sibérie
avec un poids pouvant aller jusqu’à 350 kg. Il faut savoir que dans la nature les tigres
ont une espérance de vie d’une quinzaine d’années, et en captivité ils peuvent vivre plus
d’une vingtaine d’années.
Répartition géographique
Le tigre de Sumatra est originaire de l’île de Sumatra, mais lorsque l’on regarde la
répartition géographique des tigres dans leur ensemble, on remarque qu’ils occupent
des milieux extrêmement variés. On les retrouve de Sibérie, où les températures
peuvent atteindre les – 40°C, jusqu’au sud de l’Indonésie, où le climat est beaucoup
plus chaud. Dans ces contrées les tigres passent la majeure partie de leurs journées à
se prélasser à l’abri du soleil ou même complètement dans l’eau (car ce sont aussi
d’excellents nageurs), totalement incapables de chasser la journée à cause de la
chaleur. C'est entre autre à cause de cette chaleur que le tigre est plutôt un animal qui
vit la nuit et se repose le jour.
Il existe 5 sous-espèces de tigres à l'heure actuelle : le tigre de Sumatra (Panthera tigris
sumatrae), le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris), le tigre de Sibérie (Panthera tigris
altaica), le tigre d’Indochine (Panthera tigris corbetti), et tigre de Chine (Panthera tigris
amoyensis). Au début du XX siècle, il en existait encore 8. Depuis, 3 ont disparues : le
tigre de Bali (Panthera tigris balica) dans les années 1940, le tigre de la
Caspienne (Panthera tigris virgata) dans les années 1970 et tigre de Java (Panthera
tigris sondaica) dans les années 1980. Les tigres, comme beaucoup de grands
prédateurs aujourd’hui, sont extrêmement menacés et le tigre de Chine, par exemple ne
compte plus qu’une dizaine d’individus.
P. t. tigris
P. t. corbetti
P. t. sumatrae
P. t. amoyensis
Répartition actuelle des 5 sous-espèces de tigres © CERZA
P. t. altaica
Morphologie
Les tigres, contrairement à d’autres félins sont les seuls a être rayés de bandes noires
plus ou moins larges selon les individus et les sous-espèces. Ajoutées à leur robe de
couleur ocre, ils sont parfaitement camouflés dans les hautes herbes. Contrairement à
ce qu’on pourrait penser, le pelage du tigre de Sibérie n’est pas blanc. Il est ocre, plus
clair que celui des autres sous-espèces, et il s'éclaircit encore plus pendant l'hiver afin
de lui permettre de se fondre dans les paysages enneigés. Il porte tout de même une
fourrure blanche sur le ventre, les pattes postérieures et la queue. Et puis bien sûr, sa
fourrure est beaucoup plus épaisse que chez les autres tigres, et les couches de
graisse qu’il accumule au niveau des flancs et du ventre, lui assurent une bonne
résistance aux hivers rigoureux de Sibérie.
La robe rayée du tigre lui offre un parfait camouflage dans les hautes herbes.
© Gérard Lacz
Mais alors, qui est le tigre blanc ?
Le tigre blanc n’est pas du tout un tigre de Sibérie. Ce n’est pas non plus un tigre
albinos (ses yeux ne sont pas rouges mais bleus, et il porte des rayures). C’est un tigre
du Bengale qui a une particularité génétique. Les gènes c’est l’information contenue
dans chacune des cellules du corps. Les gènes vont déterminer par exemple la couleur
des yeux, le groupe sanguin… On comporte tous deux fois chaque gène, un est donné
par la mère et l’autre par le père. Les tigres blancs sont porteurs d’un gène qui est
responsable de la couleur blanche. Un tigre ne sera blanc que s’il possède deux “gènes
blancs”. Si il porte un gène qui code pour la couleur ocre et un gène qui code pour la
couleur blanche il sera ocre. Comme le gène responsable de la couleur blanche est très
rare, il est encore plus rare qu’un individu en ait deux. On estime qu’avec le petit
nombre de tigres encore présents à l’état sauvage, il est quasiment impossible d’en
rencontrer un blanc. De plus, un tigre blanc ne pourrait pas survivre dans la nature :
incapable de se confondre avec son environnement, il ne pourrait pas chasser car il
serait trop vite repéré par les proies. C’est pourquoi ces animaux ne sont pas
réintroduits car ils mourraient de faim à plus ou moins court terme.
Cette femelle tigre blanc s’est accouplée avec un autre mâle
tigre blanc, sa portée est donc toute blanche.
© Gérard Lacz
Cette femelle ocre est porteuse d’un gène blanc et d’un gène
ocre. En s’accouplant avec un tigre blanc elle a donné un petit
blanc, et un petit ocre. © CERZA
La chasse, parlons-en !
Pour chasser, les tigres sont formidablement équipés. Ils ont d’abord les sens
extrêmement aiguisés, surtout la vue et l’ouïe. Ils ont ensuite une musculature très
puissante. Ils peuvent faire des bonds de plus de 5 mètres de long pour surprendre
leurs proies. Leurs griffes rétractiles leur permettent d’avoir toujours à leur disposition
des armes tranchantes et précises pour attraper les proies. Enfin, leur crâne court et
massif, augmente la force de leur mâchoire et c’est en mordant leurs proies au niveau
du cou ou en l’étouffant au niveau du museau qu’ils les maîtrisent.
Malgré tout, un tigre n’arrive à attraper sa proie qu’une fois sur 10 à 15. Cependant,
comme beaucoup de prédateurs, il n’a pas besoin de manger souvent par contre dès
qu’il le peut, il se rattrape en avalant de grandes quantités de viande. S’il peut donc
jeûner pendant plusieurs jours, il peut aussi ingérer 30 kg de viande d’un seul coup.
Mode de vie
Dans la nature les tigres sont des animaux plutôt solitaires, chaque tigre possède son
propre territoire. Il va le marquer par son urine et le défendre si un autre individu y
pénètre.
Mâle et femelle ne se rencontrent que pour s'accoupler que lorsque la femelle est en
chaleur. Ils passent alors plusieurs jours ensemble, au cours desquels ils s’accouplent
en moyenne toutes les 10 min. Ils se séparent ensuite et vont vivre leur vie chacun de
leur côté. Une fois les petits nés, la femelle s'en occupe donc toute seule. La gestation
dure 3 mois et demi car la mère doit continuer à chasser. Si elle durait plus longtemps,
les petits, et par conséquent le ventre de la Maman, seraient énormes et elle ne pourrait
plus chasser pour se nourrir… Elle met bas dans un endroit confortable à l'abri des
regards indiscrets, comme une grotte ou un tronc creux. Les petits sont minuscules, et
seront aveugles jusqu'à presque deux mois. Cela évite qu'ils n'explorent trop les
alentours de leur abri quand leur mère s'en va chasser, ce qui serait très dangereux
pour eux. D'ailleurs, elle les déplace régulièrement pour les changer de cachette. Mais il
y a aussi des cas qui ont été relatés dans la littérature où le père prend soins des
jeunes. Donc même si on décrit les tigres comme solitaires, on a encore sûrement
beaucoup de choses à apprendre d’eux.
Conservation
La question que l’on peut se poser aujourd’hui c’est de savoir si nous allons avoir assez
de temps pour en apprendre plus sur les tigres. Comme nous l’avons vu plus haut,
toutes les sous-espèces sont aujourd’hui dans une situation critique, la réduction et la
fragmentation de leur habitat, la diminution de la quantité de grandes proies, la chasse
et le braconnage dont ils sont victimes, notamment parce que certains de leurs organes
procureraient force et vigueur, leur mauvaise presse due aux tristement célèbres tigres
mangeurs d’homme… les condamnent à disparaître. Heureusement, aujourd’hui
certaines instances, notamment les zoos, et associations luttent pour sauvegarder ces
tigres.
Le trafic d’ossements ou encore de peau de tigre est une réelle menace pour les 5 sous-espèces actuelles de tigres.
© EAZA