PORCO ROSSO Intervention de Pascal

PORCO ROSSO
Intervention de Pascal-Alex Vincent
1. Un film d'animation, comment ça marche ?
Porco Rosso est l'un des derniers films d'animation à ne pas avoir eu recours à
l'informatique. Il a entièrement été fait à la main, comme autrefois, loin des films
d'animation en 3D si populaires aujourd'hui.
Les animateurs ont dessiné puis peint, sur des feuilles de celluloïd, les différents éléments
: le décor, les personnages, l'avant-plan. (cf en pj 2 celluloïds du film).
Puis ces celluloïds ont été posés sur une caméra multiplane - caméra inventée par les
Studios Disney, où l'on pose les celluloïds sur différentes vitres, créant ainsi la
profondeur de champ (cf photo en pj).
Au cinéma, il faut 24 images pour créer 1 image de film, mais l'animation japonaise en
utilise généralement 12.
2. Le cochon, ce héros
Le cochon est partout ! Dans les contes (Les trois petits cochons, Les Contes du
Chat Perché), dans la religion (Saint Antoine et son cochon), dans le Bouddhisme (il y
représente l'ignorance) ou dans l'astrologie chinoise (il y représente l'intégrité et la
sincérité). Quelle image donne-t-il de lui ? Est-il perçu de manière positive ou négative
? Comment les élèves le voient-ils ? Sale et glouton, ou bien généreux et sensible ?
Miyazaki, lui, en fait une créature ambivalente : marginal, bougon et solitaire, il est aussi
non-violent, fidèle, aventureux et loyal !
Porco Rosso est un cochon, certes, mais il agit comme un homme. Décrivons, à partir
d'une image, ce qui le caractérise au début du film : il fume, il boit, il lézarde au soleil en
lisant des magazines de cinéma... (cf dernière image en pj). Porco Rosso est un bon vivant !
3. Hayao Miyazaki, le monsieur derrière Porco Rosso
Porco Rosso est un film d'auteur, en ce sens où il est le film pensé, voulu et réalisé par
un seul homme : Hayao Miyazaki. Ce monsieur est japonais et est né pendant la Seconde
Guerre. En quoi ce film lui est-il personnel ? Le papa de Miyazaki dirigeait une entreprise
aéronautique qui fabriquait des pièces d'avion de guerre. Miyazaki a toujours aimé les
avions, mais aussi l'Italie, les cochons et Saint-Exupéry. Miyazaki, comme Porco Rosso,
n'aime pas la guerre, qui a dévasté son pays et son enfance. C'est donc ça, un film
d'auteur : un film où l'on parle de ce que l'on connait, de ce que l'on aime et aussi de ce
que l'on aime pas. Un film qui ressemble à son réalisateur.
4. Les filles sont courageuses
La quasi-totalité des films réalisés par Hayao Miyazaki ont pour personnage principal une
fille (Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro, etc...) - alors que le cinéma
japonais s'est longtemps conjugué au masculin. Chez Miyazaki, les filles sont
courageuses, obstinées, combattantes, impulsives, honnêtes et infatigables. Quelles sont
les caractéristiques de Gina et Fio ? En quoi se complètent-elles ? Et surtout : comment
agissent-elles sur Porco Rosso ? En l'aidant à réparer son hydravion, Fio n'aide-t-elle pas,
finalement, Porco Rosso à se réparer lui-même ?
5. Gentils et méchants
Dans Porco Rosso, comme dans toutes les histoires, il y a des gentils et des méchants.
Comment Miyazaki caractérise-t-il, visuellement, les méchants ? Cicatrices, bandeau de
pirate, regard en dessous, transpiration, etc... : faisons la liste des choix de Miyazaki pour,
en quelques coups de pinceau, représenter ses vilains (cf pj).
Mais ces méchants sont-ils vraiment méchants ? Ne sont-ils pas plutôt ridicules ? Chez
Miyazaki, contrairement à chez Walt Disney, les méchants ne sont jamais vraiment
méchants. Ils ont leurs raisons, leurs drames, leurs faiblesses. Ils sont humains.
Font-ils peur ? Pointons dans la première séquence, tout ce qui désigne les pirates
comme inoffensifs - incapables qu'ils sont de résister à un groupe d'écolières (cf pj)
6. Quel genre ?
Porco Rosso est un film japonais qui se passe en Méditerranée et met en scène des
personnages italiens. A quel genre appartient-il ? C'est un film d'aventures, c'est une
comédie, c'est un film romantique. C'est aussi et surtout un film à la gloire de l'aviation,
et un film de guerre.
Un film de guerre, oui, mais où il n'y a ni bons ni méchants - et encore moins de morts.
Cela relève aussi de choix du réalisateur, Hayao Miyazaki.