n° 197 - 2013 Vol. 44 (2) www.sfo-asso.com connaître, cultiver et

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n° 197 - 2013 Vol. 44 (2) www.sfo-asso.com connaître, cultiver et
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L’ORCHIDOPHILE
connaître, cultiver et protéger les orchidées
www.sfo-asso.com
L’Orchidophile 197 - Juin 2013 - 44 (2)
n° 197 - 2013
Vol. 44 (2)
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE
SOMMAIRE
L'ORCHIDOPHILE n° 197 - 2013 - vol. 44 (2)
Présidents d’honneur
† Georges MOREL (1970-1972) – Marcel LECOUFLE – (1972-1981) – † Dr Jean CAMARD (1981-1982)
† Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) – † Roger BARBIER (1995-1998) – Janine BOURNÉRIAS (1998-2002)
Alain JOUY (2002-2008)
Composition du Bureau
Président :
Vice-présidents :
Pierre LAURENCHET
Jean-Michel HERVOUET
Secrétaire générale :
Agnès MÉTIVIER
Secrétaire général adjoint: Jean-Pierre AMARDEILH
Trésorier :
Robert BORDES
Rédacteur de L’Orchidophile :
David LAFARGE
Responsable des expositions :
Michel LE ROY
Relations extérieures :
Charlotte DUPONT
Protection :
Pascal DESCOURVIÈRES
Recherche de financements : Philippe FELDMANN
Commission des voyages : Jean-Michel HERVOUET
Composition du Conseil d’Administration
Jean-Pierre AMARDEILH, Agnès ARTIGES, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Jean-Marie BERGEROT, Robert BORDES,
Michel DÉMARES, Pascal DESCOURVIÈRES, Charlotte DUPONT, Philippe FELDMANN, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET,
Jean-Claude GOORIS, Jean HÉRAULT, Jean-Michel HERVOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE,
Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LECARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE,
Daniel PRAT, Michel SERET, Ofélia TÉQUI, Jacqueline VAQUETTE.
Bibliothécaire : Michel GIRAUD
Associations régionales, Groupements et Sections
99
SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Président: Bernard GERBAUD,
16 rue Georges Brassens, 24 700 MONTPON-MÉNESTÉ[email protected] - http://sfoaquitaine.jimdo.com/
SFO AUVERGNE (03-15-23-43-58 et 63) – Présidente : Chantal
RIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT – [email protected] http://www.sfo-auvergne.org/
SFO SECTION BOURGOGNE (21-58-71-89) V. GILLET, 11 rue de
Belle-Vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON – [email protected]
SFO CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : Charles
DOUCHET, 681 route d'Arian, 41 250 FONTAINES-EN-SOLOGNE [email protected] - http://sfocl.free.fr/
SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-92-93-94) Président : Alain BENOÎT, 33
rue des Maraïchers, 75 020 PARIS - [email protected] www.sfo-idf.com/
SFO LANGUEDOC (12-30-34 et 48) – Président : Francis
DABONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30 000 NÎMES [email protected] - http://perso.orange.fr/michel.nicole/
SFO LORRAINE-ALSACE (54-55-57-67-68 et 88) – Président :
Monique G UESNE , 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE - monique.
[email protected]
SFO NORD (02-59-60-62 et 80) – Président : Frédéric DEBRUILLE, 18
boulevard Louise Michel, 59 490 SOMAIN - debruillef@
113
137
165
ORCHIDÉES EXOTIQUES
Une nouvelle combinaison pour le genre Trichosma Lindl.
(Orchidaceae)
Varia AGUSTIN (†)–––––––––––––––––––––––––– 99
La variabilité des formes cultivées de Vanda coerulea
Griff. ex Lindl.
Philippe CHRISTOPHE ––––––––––––––––––––– 113
Des géants chez Bulbophyllum Thouars
Baptiste DANIEL ––––––––––––––––––––––––––– 145
Des Orchidées terrestres dans le jardin
Carsten HAMMER ––––––––––––––––––––––––– 165
Dendrochilum magnum Reichb. f. (fiche de culture)
Jean-Pierre LE PABIC ––––––––––––––––––––––– 171
Sociétés adhérentes et correspondantes
ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO)
Président : Albert FALCINELLI – [email protected] 1 rue du bastion Montmorency, 11 370 LEUCATE - www.afjo.org
ASSOCIATION PIXIFLORE
Présidente : Caroline LAHMEK - [email protected] - 11 rue Pierre Curie, 94 120 FONTENAY-SOUS-BOIS –
http://www.pixiflore.com
GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO)
Présidente : Denise Roucoule – [email protected] - 37 rue de l’Autan blanc, 31 214 L’UNION –
http://www.gmpao.org
ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA)
Présidente : Christiane MERLO – [email protected] - Maison des Associations, 33520 BRUGES –
http://opea.free.fr
SOCIÉTÉ MÉDITERRANÉENNE D’ORCHIDOLOGIE
Président : Roland Martin – 04 250 LA MOTTE DU CAIRE
ORCHIDÉES D’EUROPE
Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, une orchidée
d’été dans le paysage rhénan et rhodanien (seconde partie)
Christian DIRWIMMER* & Georges RIEHM –––– 103
wanadoo.fr - http://www.orchid-nord.com
SFO NORMANDIE (14-27-61 et 76) – Présidente : Georgette
L ECARPENTIER , 15 rue Beaudouin, 27 700 LES ANDELYS [email protected] - http://sfo-normandie.fr
SFO PACA (04-05-06-13-83 et 84) – Président : Pierre-Michel BLAIS,
Les Douvelles, route de Salernes, 83 570 ENTRECASTEAUX [email protected] - http://sfoprovence-alpescotedazur.jimdo.com/
SFO POITOU-CHARENTES ET VENDÉE (16-17-79-85 et 86) Président : Jean-Claude G UÉRIN , 45 Grand’ Rue, 79 200 LA
PEYRATTE – [email protected] - http://www.
orchidee-poitou-charentes.org/
SFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : Roselyne BUSCAIL,
12 Allée des Argelats, 66 180 VILLENEUVE DE LA RAHO [email protected]
SFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73 et 74) – Président :
Michel S ÉRET , 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS [email protected] - http://sfo.rhonealpes.free.fr/
SFO STRASBOURG – AROS – Président : Brigitte REDONNET, 12 bis
Le Canal, 67 120 WOLXHEIM - [email protected] - http://aros.
asso.fr/home.php
SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCEAN (SOLO)
http://www.orchidees-loire-ocean.fr
103
Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986
Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France.
© SFO – Paris – Dépôt légal juin 2013 – ISSN : 0750-0386
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ORCHIDÉES D’EUROPE (suite)
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
D’ORCHIDOPHILIE
Association sans but lucratif
régie par la loi du 1er juillet 1901
Agréée par le Ministère de l’Écologie
et du Développement durable
Adhérente à :
– l’EOC (European Orchid Council) ;
– la FFSN (Fédération Française des
Sociétés de Sciences Naturelles) ;
– la SNHF (Société Nationale
d’Horticulture de France).
Siège social: 17, quai de la Seine,
75019 PARIS,
Tél. 01 40 37 36 46 (répondeur)
[email protected]
www.sfo-asso.com
Quatre numéros par an
La « balade » aux Orchidées de Mouret
Jean-Paul FAVRE ––––––––––––––––––––––––––––– 119
Révision de la cartographie des orchidées de Corse
Bertrand SCHATZ, Alain DELAGE,
Philippe GENIEZ & Laetitia HUGOT ––––––––––––– 137
Que penser de l’Ophrys du Mont des Oiseaux
présent dans le Var ?
Lorraine BENNERY et Olivier HIRSCHY –––––––––– 151
COIN DES ARTISTES
Angraecum linearifolium Garay
Elizabeth LABALETTE, Nicole BORDES &
Jean-Michel HERVOUET ––––––––––––––––––––––– 157
ORCHIDÉE-CLIC
Orchidées sauvages de Sumatra
Orchidées indigènes du Nord-Ouest Pacifique
et des Rocheuses canadiennes
Philippe DURBIN––––––––––––––––––––––––––––– 169
EN SAVOIR PLUS
Neotinea maculata en Irlande et en Italie…
La germination des graines chez un Dactylorhiza
du nord de l’Europe
Pierre AUTHIER–––––––––––––––––––––––––––––– 177
Directeur de la publication
Pierre LAURENCHET
Rédacteur
David LAFARGE
Comité de rédaction
Jean-Pierre AMARDEILH
Pierre AUTHIER
Nicole BORDES
Pascal DESCOURVIÈRES
Jean-Michel HERVOUET
Hélène RODRIGUEZ
Photographie de première
de couverture :
VIE DE LA SOCIÉTÉ ET INFORMATIONS)
Informations ––––––––––––––––––––––––– 98, 160, 163, 174
Vient de paraître ––––––––––––––––––––––124, 144, 150, 164
Assemblée générale de la SFO, 2 mars 2013 ––––––––––––175
Notes de lecture ––––––––––––––––––––––––––––––––––182
EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS
L’écho des expositions : Nos lecteurs nous écrivent ––––––––125
Les étranges vanilles du rayon crèmerie
Jean-Michel HERVOUET ––––––––––––––––––––––– 161
Calendrier
Michel LE ROY ––––––––––––––––––––––––––––––– 173
Vanda coerulea
(Photo Philippe CHRISTOPHE).
Les articles publiés engagent exclusivement la responsabilité de leurs auteurs.
Les insertions publicitaires gratuites n’engagent pas la responsabilité de la rédaction.
La rédaction reste libre d’accepter, d’amender ou de refuser les manuscrits qui lui sont proposés. Elle peut être amenée à remplacer ou supprimer les clichés ou illustrations de
qualité insuffisante.
La reproduction partielle ou totale des articles publiés dans
L’Orchidophile n’est autorisée que sous réserve de l’accord
préalable des auteurs et de la rédaction.
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
INFOS
WORLD ORCHID CONFERENCE
21e Conférence mondiale
(WOC). Après Singapour en
2011, c’est l’Afrique du Sud
qui hébergera, à Johannesburg, la 21e conférence mondiale sur les orchidées
(WOC) du 10 au 14 septembre 2014. Le thème retenu pour cette édition est le
suivant : « Orchids, Gold in the Green age » en référence
à l’industrie minière autour de la capitale économique
du pays et aux nécessaires efforts de conservation déjà
mis en place ou qui restent à accomplir. Pour l’occasion, une orchidée a été choisie comme emblème du
congrès : Angraecum stella-africae, l’étoile d’Afrique.
Il s’agit d’une espèce fortement menacée d’extinction,
mais, heureusement, son milieu d’origine en Afrique
du Sud est protégé au cœur d’une réserve naturelle.
Au cours de la conférence elle-même, qui dure du 10
au 13 septembre, des spécialistes du monde entier
aborderont tous les thèmes en lien avec les orchidées :
culture, recherche scientifique, protection, rôle des jardins botaniques et des réserves naturelles. Un accent
particulier sera mis sur la culture des espèces terrestres, emblématiques du pays hôte. Plusieurs membres
de la SFO ont déposé des propositions d’intervention
et nous vous tiendrons au courant de la suite donnée
à ces demandes.
Si le WOC est l’occasion de réunir des spécialistes et
des conférenciers du monde entier, c’est également le
moment d’une grande exposition, avec les producteurs
de toute la planète. En 2014, plus de 10 000 m2 sont
alloués à la mise en place des stands de vente et des
décors de l’exposition. Nous vous tiendrons informés
des dernières nouvelles de l’organisation de ce 21e
WOC. En attendant, n’hésitez pas à consulter le site
internet dédié : www.woc21.org.
les trois structures françaises membres de l’EOC), a
présenté la candidature française pour l’organisation
de la 17e édition de ce grand événement, en 2018.
Grâce au travail considérable de l’équipe de préparation (P. LAURENCHET, SFO ; J.-C. LACHARPAGNE,
France Orchidées ; A. JOUY, SNHF), et tout particulièrement de Michel LE ROY (responsable des expositions, SFO) et de Charlotte DUPONT (responsable
des relations extérieures, SFO), notre candidature a
été retenue et l’EOC, réuni en assemblée générale à
Londres le 13 avril dernier, a attribué l’organisation
de cette manifestation à notre Société et à ses partenaires. Trente ans après, Paris aura donc le plaisir et
l’honneur de recevoir les orchidophiles de toute l’Europe et du monde entier. Nous tenons à féliciter très
chaleureusement nos deux collègues, avec, en particulier, un hommage au travail de longue haleine de
Charlotte, membre du bureau exécutif de l’EOC depuis plusieurs années, qui œuvre à la reconnaissance
internationale des orchidophiles français.
Maintenant, il reste un travail considérable à accomplir
pour mener à bien ce projet et montrer que les orchidophiles français sont présents et ne déméritent pas.
Toutes les bonnes volontés seront utiles, qu’elles
soient individuelles ou émanent d’autre associations. Vous retrouverez, au fil des prochains numéros
de la revue, des informations actualisées pour vous tenir au courant de l’avancement de ce projet enthousiasmant. Suivez les actualités du Conseil européen
pour les orchidées en vous rendant sur le site www.
europeanorchidcouncil.eu.
CAHIER DE LA SFO
Depuis quelques mois, nous vous avons proposé de
souscrire à une nouvelle publication de notre association, le Cahier consacré aux Sabots est maintenant disponible auprès de la SFO. Vous trouverez un
résumé complet de cette publication dans ce numéro.
EUROPEAN ORCHID COUNCIL
17e Congrès et exposition du Conseil européen
pour les orchidées (EOCCE). Tous les trois ans, le
Conseil européen pour les orchidées (EOC), dont la
SFO est membre, se réunit en congrès et présente, à
cette occasion, une grande exposition internationale.
Le dernier congrès qui s’est tenu en France a eu lieu
à Paris en 1988. La SFO, en partenariat avec France
Orchidées et la section Orchidées de la SNHF (soit
98
TISSER LA TOILE
Nous vous avons déjà signalé la présence de la SFO et
de la revue sur Facebook. Depuis quelques semaines,
nous animons aussi une page dédiée à la revue (L’Orchidophile, SFO) et nous avons ouvert un compte Twitter (@OrchidoSFO). Tous les outils sont maintenant réunis pour vous tenir informés et échanger avec vous sur
la revue et les autres activités de la Société.
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Une nouvelle combinaison pour le
genre Trichosma Lindl. (Orchidaceae)
Varia AGUSTIN (†)*
AGUSTIN V., 2013.- A new combination in Trichosma Lindl. (Orchidaceae).
L’Orchidophile 197: 99-102.
Une espèce rare, peu connue, Trichosma compressoclavatum (Orchidaceae) a été
récemment redécouverte à Muaro Jambi, dans la province Jambi, sur l’île de Sumatra, en
Indonésie. Un certain nombre de spécimens ont pu être trouvés lors de l’ouverture d’une
nouvelle zone de plantation de palmiers à huile. L’habitat naturel de cette population sera
donc prochainement totalement détruit.
Résumé.– Une espèce rare et mal connue, Trichosma compressoclavatum (Orchidaceae) a été
récemment redécouverte à Muaro Jambi, province de Jambi, sur l’île de Sumatra en Indonésie,
constituant une nouvelle addition à la flore de Sumatra. Des informations détaillées sur la taxinomie, les types, la morphologie, l’écologie, la distribution et les spécimens étudiés sont données,
ainsi que des illustrations de ce taxon. Une nouvelle et nécessaire combinaison taxinomique est
également proposée, Trichosma compressoclavatum (J. J. Sm.) V. Agustin..
Mots clés.– Orchidaceae ; Trichosma; Trichosma
compressoclavatum ; nouvelle espèce : Sumatra ;
taxinomie.
Abstract.– A rare, poorly known species - Trichosma compressoclavatum (Orchidaceae) were
recently rediscovered in Muaro Jambi regency,
Jambi province, Sumatra island, Indonesia representing new addition to the flora of mainland
Sumatra island. Detailed information on taxonomy, types, morphology, ecology, distributions
and studied voucher specimens, as well as illustration are provided here for this species. A necessary nomenclature combination is also proposed, namely Trichosma compressoclavatum
(J. J. Sm.) V. Agustin.
Key words.– Orchidaceae; Trichosma; Trichosma
compressoclavatum; New Combination; Sumatra;
taxonomy.
Cette nouvelle collecte donne des informations importantes et représente une addition significative à la flore de l’île principale de
Sumatra. Des données sur la taxinomie, la mor-
phologie, l’écologie et la distribution de ce
taxon, accompagnées d’illustrations des spécimens, seront présentées.
Traitements taxinomiques
Trichosma Lindl., Edwards’s Bot. Reg. 28 : t. 21
(1842)
Synonyme (homotype) : Eria Lindl. sect. Trichosma Lindl., J. Proc. Linn. Soc. Bota. 3: 52
(1859).
Espèce type : Trichosma suavis Lindl. Edwards’s
Bot. Reg. 28 : t. 21 (1842).
Synonyme (homotype) : Eria suavis (Lindl.)
Lindl., J. Proc. Linn. Soc. Bot. 3: 52 (1859).
Le genre Trichosma sensu stricto comprend
environ douze espèces précédemment transférées dans ce genre principalement distribué sur
la partie continentale de l’Asie du sud-est. À Sumatra et sur les îles voisines, on trouve à ce jour
quatre espèces, dont une est endémique. Trichosma neglectum (Ridl.) Rauschert et Trichosma nutans (Lindl.) Brieger sont des taxons
très répandus, retrouvés en Thaïlande, en Malaisie (péninsule continentale), à Sumatra et à
Bornéo. Trichosma genuflexum (J.J. Sm.) Rauschert est plus rare et sa distribution est limitée
à Sumatra et à Bornéo. Trichosma compressoclavatum (J. J. Sm.) V. Agustin comb. nov.
(= Eria compressoclavata J.J. Sm.) est endémique à Sumatra. Son aire de distribution est
strictement limitée à la zone de Muaro Jambi
et à l’île voisine de Bangka.
(†) C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès brutal de l'auteur de cet article
pendant l'élaboration de ce numéro. Il a été emporté en quelques semaines par une maladie
foudroyante. Toutes nos condoléances à sa famille et à ses proches.
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Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus,
une orchidée d’été dans le paysage rhénan
et rhodanien (seconde partie)
Christian DIRWIMMER* & Georges RIEHM**
DIRWIMMER C. & RIEHM G., 2013.- Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, a late flowering orchid in its
biotopes of the Rhine and Rhone valleys (part 2). L’Orchidophile 197: 103-112.
Selon les observations actuelles et sauf informations complémentaires et bienvenues, Ophrys
elatior semble être strictement inféodé aux plaines et terrasses alluviales de l’espace rhénanrhodanien moyen. Il s’agit en général de pelouses ou landes sèches, sablonneuses à caillouteuses
essentiellement calcaires, installées dans ce qui est (ou fut avant canalisation et endiguement)
le lit majeur de ces fleuves et de leurs affluents principaux. (Fig. 1).
Résumé.– La première partie de cette contribution
a permis de refaire connaissance avec ce taxon rare
et localisé et de préciser en particulier l’originalité
de sa floraison, tardive et étalée. Cette seconde partie permettra de définir son aire de répartition géographique et de présenter deux sites rhénans majeurs et originaux dans lesquels il prospère encore.
Mots clés.– Orchidaceae, Ophrys elatior, répartition
géographique, Plaine du Rhin, Plaine du Rhône, vallée de l’Ain, Taubergiessen, Petite Camargue Alsacienne.
Abstract.– The first part of this contribution aimed
at improving the knowledge of this rare and local
species, to stress its originality, particularly its late
flowering stretching over the whole summer. This
second part will provide an insight on its distribution
and present two original major Rhine valley sites
in which it is still thriving.
Key words.– Orchidaceae, Ophrys elatior, distribution, Rhine, Rhône and River Ain valleys, Taubergiessen, Petite Camargue Alsacienne.
O. elatior est un taxon de pleine lumière,
occasionnellement de mi-ombre lorsqu’une
haie, un bosquet ou une lisière viennent ponctuer les stations. La nature très sèche de ces
sols et les risques d’épisodes estivaux chauds
et secs influent bien sûr sur la floraison que
l’on sait tardive et qui se révèle ainsi aléatoire
et irrégulière.
UNE DISTRIBUTION RESTREINTE
L’aire de répartition géographique d’O. elatior, hormis nouvelles et d’ailleurs possibles découvertes, s’étend de Strasbourg au nord
jusqu’à Lyon au sud. Elle est toutefois fractionnée en de nombreux îlots.
La Plaine d’Alsace
On distingue par ce terme la vaste plaine
d’effondrement bordée par les Vosges à l’ouest
et la Forêt-Noire à l’est. Très légèrement inclinée vers le nord et peu accidentée (hormis le
pointement volcanique du Kaiserstuhl sur la
rive allemande), elle est drainée par le Rhin et
ses affluents qui alimentent la plus importante
nappe phréatique du continent européen. Le
climat y connaît déjà de sensibles influences
continentales (hivers froids et brumeux, étés
chauds, faible pluviosité de 500 à 700 mm souvent concentrée sur les épisodes orageux estivaux).
la rive alsacienne. On ne connaît à ce jour,
sur le terrain et dans les archives, aucun relevé
au nord de Strasbourg, mais quelques biotopes
favorables demandent encore à être explorés. La
station la plus septentrionale connue se situe à
Plobsheim, localité en grande banlieue sud de
Strasbourg, encore faut-il signaler que les der-
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
margue Alsacienne » que nous
présenterons ci-après en raison
Fig. 1.– Aire de
de son originalité, tout en y anrépartition
nexant le site du terrain de foot
d’Ophrys elatior
de Village-Neuf, situé tout à
(dessin de
proximité. Il s’agit là des stations
G. RIEHM).
les plus remarquables d’O. elatior
en Alsace.
la rive badoise. Par-delà le
fleuve et la frontière, la plaine badoise présente les mêmes biotopes que son homologue alsacienne. Malgré une pression humaine tout aussi forte, le Land de
Bade a su préserver et mettre en
valeur quelques sites rhénans
où O. elatior persiste durablement sur pelouses sèches et
caillouteuses, et ne semble pas
menacé.
Au nord, la première station,
d’importance majeure, est
connue sous la dénomination de
Taubergiessen, à hauteur de la
commune française de Rhinau,
et à un jet de galet du Rhin du
parc de loisirs de Rust, l’un des
plus importants d’Europe. L’importance et la spécificité du Taubergiessen lui valent un chapitre
= Lieux d’observation d’Ophrys elatior :
1 = Plobsheim, 2 = Biesheim, 3 = Blotzheim - Rosenau - Village-Neuf - Kembs, île du Rhin ci-après.
Petit-Landau - Ottmarsheim, 4 = Kappel, 5 = Ihringen, 6 = Neuenburg - Steinenstadt - Bad
Bellingen - Istein, 7 = Meroux, 8 = Mathay, 9 = Dardagny - Russin - Vallon de l’Allondon Plus au sud, les stations d’O.
Pougny - Viry, 10 - Pont d’Ain - Jujurieux - Priay - Oussiat, 11 = Corbonod, 12 = Balan elatior, de moindre importance
Loyettes - Saint-Jean de Niost, 13 = Marignieu, 14 = Jonage - Meyzieu - Vaulx En Velin Rillieux La Pape, 15 = Excenevez - Sciez, 16 = Rumilly.
numérique (à Steinenstadt, Bad
Bellingen, Ihringen, Neuenburg),
niers relevés commencent à dater (E. KAPP s’égrènent en un chapelet jusqu’aux confins de
1962, R. ENGEL 1981, M. ROHMER un pied isolé Bâle, au pays des « Trois Frontières » (France, Alen 1995). L’essentiel de la station semble avoir lemagne, Suisse). Le site le plus intéressant se réété victime de la création d’un golf !
vèle être la petite Réserve Naturelle d’Istein, juste
Il faut ensuite en passant par Biesheim en contrebas d’une autoroute fort fréquentée. Se
(1894 !) gagner le sud du département du Haut- situe là le locus classicus d’O. elatior découvert en
Rhin (68) pour trouver d’autres stations : Blotz- 1972 par R. GUMPRECHT. La prairie d’Istein
heim près de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, l’île abrite de nombreuses autres espèces d’orchidées,
du Rhin à Kembs (espace compris entre le la plus remarquable étant Limodorum abortivum
Vieux-Rhin et le Canal d’Alsace), Petit-Landau (Linné) O. SWARTZ 1799, très rare en Allemagne
(J.P. CARTIER et A. PIERNÉ, SFOLA, 2012). En pas- et étonnamment absent d’Alsace. Mais peut-être
sant par Rosenau (observations de 1981 à 2002), que le réchauffement climatique nous le fera déon atteint le site remarquable de la « Petite Ca- couvrir d’ici quelque temps. Cette station, peu
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La variabilité des formes cultivées
de Vanda coerulea Griff. ex Lindl.
Philippe CHRISTOPHE*
CHRISTOPHE P., 2013.- Variability of cultivated Vanda coerulea. L’Orchidophile 197 : 113-118.
Philippe CHRISTOPHE est un amateur français installé depuis quelques années en Thaïlande.
Collectionneur d’orchidées, il trouve dans cette région du monde la possibilité de cultiver
directement dans son jardin : un rêve pour beaucoup de nos lecteurs ! Il nous fait ici profiter
de la production et de la culture orchidophile locale pour découvrir une espèce connue, mais
trop souvent considérée à tort comme uniforme : Vanda coerulea.
Résumé.– De par la taille, la forme, la texture et
principalement en raison de la couleur bleue de
ses fleurs, une espèce occupe une place tout à
fait particulière dans le monde fascinant des
orchidées : c'est le mythique Vanda coerulea.
Néanmoins, le caractère très variable de cette
espèce est bien souvent sous estimé ou ignoré
par les amateurs en raison de l'uniformisation
des plantes proposées de nos jours à la vente.
À la suite d'une présentation succincte de
l'espèce ainsi que d'une évocation de son
importance en hybridation, cet article propose
de décrire quelques unes des formes les moins
connues de Vanda coerulea.
Mots clés.– Vanda coerulea ; Vanda coerulea f.
alba ; Vanda f. delicata ; Vanda coerulea f.
rogersii ; hybridation.
Présentation de l’espèce
Vanda coerulea est une espèce des montagnes et hautes collines tropicales que l’on rencontre entre 800 et 2 000 mètres, altitudes où
en hiver les températures nocturnes sont comprises entre 7 et 10 °C et peuvent occasionnellement descendre à 0 °C. Elle pousse sur de
petits arbres à feuilles caduques à des hauteurs
de 3 à 12 m au-dessus du sol et elle est présente
dans le nord de la Birmanie (Myanmar), le sud
et le sud-ouest de la province du Yunnan en
Chine, le nord-est de l’Inde (Khasia Hills,
Assam) et le nord de la Thaïlande.
Robustes, les sujets âgés peuvent dépasser
1 m 50, voire 2 m mais une plante de 30 cm peut
déjà fleurir aisément. Si l’on compare avec les
Abstract.– Thanks to its size, shape, texture but
mostly to its blue flowers, one species holds a
very special place in the fascinating world of
orchids : the legendary Vanda coerulea. So it is
surprising that the great variability of this
species is quite often underestimated or even
unknown by collectors because of the
standardization of the plants offered for sale.
After a brief presentation of the species as well
as a mention of its importance in hybridization,
this article proposes to profile some of the less
known forms of Vanda coerulea.
Key words.– Vanda coerulea; Vanda coerulea f.
alba; Vanda f. delicata; Vanda coerulea f. rogersii;
hybridisation.
Fig. 1.– Vanda coerulea. En culture en Thaïlande,
août 2012 (Photo P. CHRISTOPHE).
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Fig. 2.– Vanda coerulea de couleur bleu azur.
En culture en Thaïlande, novembre 2008
(Photo P. CHRISTOPHE).
autres vandas, les feuilles de cette espèce forment un angle beaucoup plus ouvert par rapport à la tige et de ce fait un œil exercé reconnaîtra aisément Vanda coerulea d’une autre
plante. Sa longue inflorescence porte de 6 à 15
grosses fleurs d’une texture unique.
Classée en annexe I de la CITES, convention
qui régit le commerce international des espèces,
cette plante est devenue extrêmement rare dans
son biotope, principalement en raison d’un
prélèvement continu mais également suite à la
destruction de son habitat naturel. Toutefois
quelques rares régions isolées semblent encore
préservées de nos jours et, malheureusement,
on trouve toujours des plantes de Vanda coerulea issues d’arrachages vendues le long de certaines routes de l’État Shan en Birmanie. Ces
plantes sont par la suite proposées dans les
marchés spécialisés le long de la frontière entre
la Thaïlande et la Birmanie (Myanmar) ou encore à Bangkok même.
L’exceptionnelle contribution de Vanda
coerulea en hybridation
Le bleu étant une couleur très rarement rencontrée parmi les orchidées épiphytes, Vanda
coerulea a joué un rôle majeur en hybridation.
L’ensemble des vandas bleus aux fleurs de taille
imposante ainsi que de nombreux autres hybrides intergénériques (Ascocenda, Vascostylis,
etc...) ont pour parent cette plante. De plus, la
114
large palette de couleurs offerte par l’espèce a
largement été utilisée par les obtenteurs : bleu
azur, bleu lavande, bleu foncé, pourpre, violet
pale, rose, blanc pur ainsi que toutes les
nuances intermédiaires.
Mais l’apport de Vanda coerulea à l’hybridation ne s’arrête pas à sa couleur : les plantes sont
tolérantes au froid, vigoureuses, florifères, portant de nombreuses et grosses fleurs pouvant
durer jusqu’à un mois réparties le long d’une
inflorescence largement érigée au-dessus des
feuilles. Les fleurs tessellées de nombreux hybrides sont ainsi héritées de Vanda coerulea.
Enfin, l’espèce tend à transmettre l’ensemble de
ces caractéristiques à sa descendance.
Fig. 3.– Lobes latéraux de Vanda coerulea, septembre 2011 (Photo P. CHRISTOPHE)
Certains hybrides sont si proches de l’espèce
que seul un examen des lobes latéraux permet
de reconnaître l’espèce des autres plantes : ceuxci, chez Vanda coerulea, sont rejetés en arrière et
se terminent en forme de crochets très fins, aiguisés et acérés (Fig. 3).
L’espèce dans son milieu naturel (Fig. 4)
Dans son milieu naturel, l’espèce fleurit de
juillet à décembre. Les fleurs mesurent généralement de 5 à 10 cm de diamètre. Dans la nature, les feuilles des plantes sont plus courtes et
plus étroites que celles des sujets rencontrés en
culture. Les fleurs sont le plus souvent peu tessellées avec des pétales fréquemment tordus en
arrière.
Toutes proportions gardées, les plantes aux
fleurs de très grande taille, aux couleurs in-
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La « balade » aux Orchidées de Mouret
Jean-Paul FAVRE*
FAVRE J.-P., 2013.- R. L’Orchidophile 197: 119-123.
Il s’appelle André RAYNAL, mais on peut aussi l’appeler Charlie en raison du surnom qui
lui était attribué lorsqu’il jouait au football, il y a bien longtemps maintenant. Il n’est pas
très grand, convivial, joyeux, muni d’un bâton en main et coiffé d’un béret. Il parle aux uns
et aux autres, de son bel accent, en attendant l’heure du départ. Bientôt, comme tous les 8
mai depuis 1998, c’est lui qui mènera la randonnée rituelle, organisée par l’Association de
Sauvegarde du Patrimoine de Mouret (Fig. 1).
Nous sommes donc à Mouret, petit village
aveyronnais doté de deux châteaux et de jolies
maisons traditionnelles de grès rouge, perché
sur un promontoire dans la vallée du Dourdou,
pas très loin de Marcillac, de Salles-la-Source,
de Villecomtal (Fig. 2).
Au fur et à mesure de leur arrivée, les participants sont accueillis à la salle des fêtes et se
voient proposer le café et de la fouace ou d’autres pâtisseries goûteuses faites à la maison, le
tout offert par les membres de l’association présents (qui sont le plus souvent Michelle et Michel CALIXTE, Jean-Marie CATUSSE, Sylvie et
Bernard POUGET, Mireille PRADAL, Monique
MAZAR… et bien sûr Charlie !). La convivialité
et la qualité de l’accueil font évidemment par-
Fig. 2.– Vue de Mouret (Photo N. BORDES).
Fig. 1.– Affiche annonçant la sortie.
tie prenante de cette journée dédiée aux Orchidées : sollicité il y a bientôt dix ans pour animer
l’excursion (chaque année, une personne différente était invitée pour apporter à la randonnée une orientation en fonction de ses
compétences et de sa personnalité), j’y suis revenu chaque année par la suite pour le plaisir
de retrouver cette ambiance tellement amicale
et ceux qui, depuis, sont devenus des amis.
D’ailleurs, Nicole et Robert BORDES (respectivement membre du comité de rédaction de
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l’Orchidophile et trésorier de la SFO) participent assez souvent à cette randonnée rituelle.
Vers 9 h 30, la « procession » s’ébranle.
Comme tous les ans, elle suit André qui la guide
sur les petits chemins qui mènent à la chapelle
de Saint-Jean-le-Froid qui domine la vallée
(Fig. 3), lieu du pique-nique. Selon les centres
d’intérêt et les compétences des uns et des autres, les groupes se font et se défont spontanément, pour parler bien sûr des plantes et des Orchidées, mais aussi de l’architecture et du patrimoine local, des plantes médicinales ou
toxiques (avec des recettes plus ou moins précises), de l’histoire et des traditions, des « Enfarinés de la Bécarie » (ces catholiques réfractaires
au Concordat de Paris de 1801 qui créait un
clergé constitutionnel, ils habitaient au village de
la Bécarie (Cantal) comme d’autres en différents
hameaux de l’Aveyron et du Cantal) et aussi, vous
initier à reconnaître les oiseaux à leur chant…
Au niveau botanique, l’intérêt principal de
cette excursion réside dans la différence entre
les deux substrats géologiques traversés et les
deux écotypes de végétation et d’Orchidées
rencontrés : silicicole et calcicole.
Au départ, ce sont les « Terres rouges » acides
et un merveilleux paysage de reliefs et d’ondulations dans les grès permiens qui affleurent en
mosaïque au cœur des prairies vertes (Figures 2
& 4). La végétation traduit l’évolution entre
l’humidité printanière et la sécheresse estivale
avec par exemple la présence du saxifrage granuleux – Saxifraga granulata ou l’oenanthe
faux-boucage – Oenanthe pimpinelloides. Mais
aussi sur quelques mètres en fonction de l’épaisseur du sol, le cortège végétal passe du Sedum
album et des Muscari comosum et M. neglectum
sur sol squelettique au narcisse - Narcissus poeticus et à la cardamine des prés - Cardamine pratensis - des prairies fraîches.
Les premières Orchidées sont repérées dès
les premiers pas : Anacamptis morio, Dactylorhiza maculata, Orchis mascula, Cephalanthera
longifolia (en bouton) et surtout Anacamptis
laxiflora, station découverte lors de l’une des
randonnées précédentes.
Il faut ensuite, après avoir traversé plusieurs
petits hameaux aux magnifiques maisons de
120
grès rouge, remonter le versant de la vallée par
les pistes d’une forêt feuillue de chênes et de
châtaigniers au cortège végétal silicicole et atlantique prononcé : alisier torminal – Sorbus
torminalis, néflier – Mespilus germanica, eupatoire chanvrine – Eupatorium cannabinum…
Un arrêt rituel se fait au niveau des ruines de
la « Dommerie de Combanière » (hameau isolé
où étaient mis à l’écart et nourris les personnes
atteintes de la peste) qu’André commente, ce
qui permet un regroupement général.
C’est au sortir de la forêt que se présente
dans le paysage le petit plateau calcaire de
Saint-Jean-le-Froid qui surplombe le paysage.
La différence de végétation est évidente, même
vue de loin : les prés n’ont pas les mêmes aspects car leur composition en Poacées a changé
et surtout les flancs du plateau sont couverts
d’une lande à genévrier (Fig. 5). La transition
est rapide et spectaculaire sur le talus du chemin : en quelques dizaines de mètres, les premières Orchidées calcicoles fleurissent : Orchis
purpurea, Orchis militaris, Ophrys apifera,
Ophrys scolopax (Fig. 6)… Les maisons du petit
village sous l’aplomb du plateau se bigarrent de
grès rouge et de calcaire blanc.
En général, il est déjà midi passé ; cependant
personne n’est pressé de déjeuner car le cortège
végétal de ce milieu (junipéraie secondaire et
xéro-mésobromion à faciès d’alysso-sedion
pour les phytosociologues) est riche et bien
typé : Blackstonia perfoliata, Fumana procumbens, Globularia punctata, Hippocrepis comosa,
Sedum sediforme, Staehelina dubia…
Les groupes se dispersent, s’appellent, se reforment, se consultent et chacun se régale, tout
en faisant s’envoler dans sa quête ce magnifique
insecte au vol si particulier et aux antennes en
collier de perles noires qu’est l’ascalaphe bariolée – Libelloides coccajus (Fig. 7).
Il y a là, entre autre et par ordre alphabétique :
Orchis anthropophora, Anacamptis morio, Anacamptis pyramidalis, Cephalanthera longifolia, Cephalanthera rubra, Gymnadenia conopsea, Himantoglossum hircinum, Limodorum abortivum
(Fig. 8), Listera ovata, Neotinea ustulata (Fig. 9),
Orchis militaris, Orchis purpurea, Ophrys apifera,
Ophrys araneola, Ophrys aranifera (Fig. 10),
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VIENT DE PARAÎTRE
Hardy Cypripedium - Species, hybrids and cultivation
par Werner FROSCH et Phillip CRIBB
Kew Publishing, 2012, 160 pp. Texte en anglais. Prix : £ 45,
en vente sur www.kewbooks.com, ISBN 978 1 84246 464 9.
La maison d’édition des
Jardins botaniques royaux
de Kew est reconnue unanimement pour son sérieux et la qualité de ses
productions, entre autres
sujets sur les Orchidées.
C’est donc toujours un
plaisir de découvrir un
nouvel ouvrage.
Werner FROSCH est un spécialiste incontesté du
genre Cypripedium. Après de nombreux voyages
en Chine et aux États-Unis pour étudier les espèces dans la nature, il est également à l’origine de
la majorité des hybrides disponibles dans le commerce actuellement. Phillip CRIBB, lui, est reconnu
internationalement pour ses études sur la taxinomie des Orchidées et il a été conservateur adjoint
de l’Herbier de Kew jusqu’à sa retraite en 2006, il
est également l’auteur d’une monographie du
genre Cypripedium (1989).
Cet ouvrage s’adresse autant aux cultivateurs
amateurs qu’aux collectionneurs chevronnés, en
passant par les botanistes et tous les amoureux des
Orchidées. Abondamment illustré (plus de 300
photos couleur d’excellente qualité), c’est d’abord
un guide visuel qui permet de mieux appréhender le genre traité. Toutes les espèces actuellement
connues sont présentées, avec une rapide description des plantes et de nombreuses photos, qui illustrent autant les fleurs que la plante entière et
son milieu naturel. Une très large sélection d’hybrides (la quasi-totalité des obtentions existantes)
complète le tableau.
Les autres chapitres sont consacrés à la taxinomie
et à la classification du genre, traité ici en treize
sections, ce qui prend en compte les plus récentes
analyses phylogénétiques, à l’écologie du genre,
avec la présentation des milieux d’origine des
plantes. Cette partie de l’ouvrage aborde tous les
points importants pour comprendre le mode de
vie des plantes. De la pollinisation à la floraison
124
en passant par la germination, tous les stades du
développement sont détaillés. L’amplitude des saisons, la description des milieux, les études du sol
et de son pH, les associations mycorhiziennes
mais aussi les effets dramatiques de la transformation des milieux ou les enjeux de la conservation des espèces ne sont pas oubliés. Les lecteurs
apprécieront que les auteurs mettent en garde
contre les dangers des prélèvements sauvages.
Adressé avant tout aux cultivateurs amateurs ou professionnels, l’accent est clairement mis sur des
méthodes de culture mises au point par un expert
reconnu. Un des chapitres intéressera très certainement un grand nombre de lecteurs, il s’agit de la
méthode de culture au jardin. Pour les orchidophiles,
c’est le moyen de prolonger la passion de la culture
hors de la serre, de la maison ou de l’appartement.
Pour ceux qui n’ont pas la chance de profiter d’un
jardin, la culture en pot n’est pas négligée et une terrasse ou un balcon sont alors suffisants pour admirer
les magnifiques floraisons ouvertes par ce genre fabuleux. Werner FROSCH explique également comment amener de jeunes plantes issues de semis
jusqu’à la maturité. Les ravageurs et les maladies sont
également traités, avec les différences que l’on
peut imaginer pour une culture en extérieur.
En conclusion, ce livre est une addition importante à la littérature orchidophile classique. Il
s’inscrit dans une nouvelle vague de publications
qui traitent de la culture d’Orchidées tempérées
et rustiques cultivables sous nos latitudes. Cette
nouvelle mode, loin de mettre en danger les stations naturelles, pourrait au contraire permettre
de mieux diffuser les connaissances orchidophiles
et de sensibiliser un plus large public. Une nouvelle phase de l’orchidophilie et de l’orchidéiculture s’ouvre en ce moment devant nous, il est
temps que les Français prennent à leur tour le
train en marche et ne restent pas spectateurs de
cette évolution ! Ce livre est une bonne occasion
pour une mise à jour des connaissances.
David LAFARGE
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L’ÉCHO DES EXPOSITIONS
Nos lecteurs nous écrivent
Nouveauté dans cette rubrique, pour ce numéro de la revue, nous ne nous contentons
plus de relater une exposition unique, mais plusieurs expositions auxquelles des membres
de la SFO ont participé ou assisté. Le printemps est riche en manifestations orchidophiles,
c’est l’occasion de découvrir, près de chez vous ou plus loin, des plantes merveilleuses et des
organisateurs tous dévoués à leur passion pour les orchidées quelle que soit leur association.
C’est aussi l’occasion de parler d’expositions se déroulant hors de la région parisienne.
Tous nos lecteurs souhaitant relater une exposition appréciée près de chez eux sont invités
à se manifester auprès de la rédaction ([email protected]).
Un lieu emblématique, à la fois
prestigieux et insolite, et vous voilà
transporté « Au pays des Incas »
Du 17 au 20 janvier 2013, le 9e Salon international à Paris de la FFAO(1) avec toutes ses
sections d’Ile-de-France auxquelles s’ajoute, depuis deux ans, l’AFCoP2, venue de Bretagne et
essentiellement dédiée aux amateurs de miniatures tels les pleurothallis, restrepias et autres
petits joyaux (Fig. 1) a eu lieu à la Fondation
Eugène Napoléon, près de la place de la Nation
à Paris.
Expo promise comme les deux années précédentes à un grand succès, en plein Paris, facilement accessible par les transports en
commun, à une centaine de mètres de la Place
de la Nation, succès hélas ! légèrement compromis cette année par les caprices de la météo (la
neige, encore une fois cette année).
Le lieu : la Fondation Eugène Napoléon,
construction à la forme originale dont il faut
rappeler les origines. Le 26 janvier 1853, le
Conseil Municipal de Paris destine une somme
de 600 000 F à l’achat d’un collier de diamants
pour la future Impératrice Eugénie DE MONTIJO.
Eugénie accepte ce cadeau mais préfère à ce
collier coûteux que soit créé un établissement
d’éducation pour les jeunes filles pauvres. Pour
rappeler l’acte généreux de l’Impératrice,
(1)
(2)
l’architecte HITTORF va donner aux bâtiments la
forme d’un collier. Actuellement, ce sont toujours des locaux scolaires accueillant aussi des
élèves handicapés. La Fondation Eugène Napoléon y organise également des concerts, des
conférences, des visites… et, en l’occurrence,
héberge cette exposition d’orchidées !
Fig. 1.– Restrepia antennifera, présenté par L’AFCOP
(Photo H. RODRIGUEZ).
Fédération française des amateurs d’orchidées.
Association française des collectionneurs de Pleurothallidés.
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Les bâtiments sont vastes: l’exposition s’étale
dans de nombreuses salles. L’accueil se fait dans
une grande pièce, chacune des sections de la
FFAO s’occupant soit de la vente de livres, de
cartes postales ou gadgets divers, soit des conseils
de culture et des séances de rempotage, soit encore de la diffusion d’infos auprès des visiteurs.
Des artisans sont installés dans une deuxième
salle. Il y a là les « habituels » de ces manifestations, souvent cités ici, bijoux (Lavault et Tendance Orchidée), la boutique péruvienne El Inti,
la Maison de l’Orchidée de Paris, les Tillandsias,
Alejandra REY (photos nature), plus une artistepeintre encore jamais rencontrée, qui exerce son
art sur des plumes de dinde ou autres. Le travail
est minutieux, délicat, précis, les résultats étonnants. (Fig. 2).
Fig. 2.– Plumes peintes
(Photo H. RODRIGUEZ).
Fig. 3.– Le magnifique cadre de la chapelle
(Photo H. RODRIGUEZ).
Il faut sortir de cette salle par une autre
porte, traverser un vaste jardin, afin d’arriver à
l’expo proprement dite. Celle-ci a droit à un véritable écrin, la chapelle du lieu, petit bijou toujours en activité ! (Fig. 3). Le confessionnal
arbore aujourd’hui une décoration surprenante
de plantes vertes, l’autel est abondamment
fleuri par une présentation de plantes (Fig. 4),
toute la nef est « colonisée » par les orchidées.
L’ensemble est grandiose !
Sur tout le pourtour de la chapelle, les stands
des différentes sections de la FFAO rivalisent
d’imagination et d’invention pour illustrer le
thème et nous offrir le meilleur de leurs collections (Fig. 5). Au centre, ce sont les stands des
différents producteurs : L’Orchidium, La Cour
des Orchidées, AM Orchidées pour la France.
De l’étranger sont venus Röllke Orchideenzucht, Asendorfer Orchideenzucht (Allemagne), Azienda Agricola Nardotto Capello
(Italie), Mundiflora (Équateur).
Plusieurs conférences sont programmées :
orchidées d’Australie, phalaenopsis, paphiopedilums, culture, conférences principalement
axées sur les exotiques.
L’ensemble des orchidées est d’une rare
beauté ! Les juges vont avoir beaucoup de mal
pour attribuer leurs récompenses ! De nombreuses « cocardes » sont visibles. En sont
ornés, entre autres, une maxillaria à la floraison abondante, un catasetum remarquable, des
paphiopedilums généreux en fleurs et arborant
une santé robuste… Le jury de la SNHF, section Orchidées (SNHF-O), présidé par Jean-
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L’écho des expos
6
7
Fig. 6.– L’une des plantes primées, Paphiopedilum
Maudiae ‘Potomac’, présentée par Asendorfer (Photo
H. RODRIGUEZ). Fig. 7.– Paphiopedilum tonsum,
présenté par Asendorfer (Photo H. RODRIGUEZ).
Fig. 4.– Le décor, un travail considérable pour
les bénévoles et les producteurs, ici
AM Orchidées (Photo H. RODRIGUEZ).
Fig. 5.– L’un des stands d’association, Orchidée 78
(Photo H. RODRIGUEZ).
Yves GIL récompensera finalement 27 plantes
ou groupes de plantes avec, à la première place,
un très bel Angraecum eburneum var. superbum,
mais aussi notre fameux Catasetum Orglade,
plusieurs phragmipediums et paphiopedilums
(Figures 6 et 7) ou encore un Renanthera.
Un seul bémol peut-être, certains producteurs invités vendent au premier étage et l’escalier paraît tout à coup bien raide à des jambes
déjà fatiguées par les longs moments passés
dans l’exposition…
Petites suggestions pour la prochaine édition : la possibilité de s’offrir un café ou une petite collation sans être obligé de ressortir vers
un commerce, proche, heureusement ! Si, si ça
compte ! Enfin, pour 2014, je rêve d’un prix
d’entrée en baisse : j’ai vu une famille entière, 3
adultes et 2 enfants ayant manifestement dépassé 12 ans, faire marche arrière après avoir
calculé juste devant moi que leur sortie dans
Paris, outre les transports en commun depuis
une proche banlieue, leur reviendrait presque
à 100 euros… Les temps sont durs !
Néanmoins, cette exposition est une des plus
abouties qu’il m’ait été donné de voir cette
année, les organisateurs connaissent bien leur
domaine et tout est fait pour parvenir à une
grande réussite ! Qui dira jamais la somme de
travail, d’imagination, de bénévolat, de bonnes
volontés nécessaire pour parvenir à cette présentation de haut niveau ?
Hélène RODRIGUEZ
[email protected]
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
Toujours le même « coup de cœur »
pour la « Biennale d’orchidées »
de Pringy, février 2013
Mon compte-rendu sera succinct car la place
m’est mesurée et tout un article a déjà été
consacré à cette expo en 2011 (voir L’Orchidophile n° 191) mais mon enthousiasme pour cette
manifestation reste entier. Encore une fois, j’ai
pu apprécier la qualité de l’accueil, la chaleur et
la convivialité de tous les organisateurs et adhérents présents, leur écoute, leur volonté de rendre les plantes visibles, « à hauteur d’œil » bien
souvent, sans abuser des « grilles », ici remplacées par des arceaux ou des gloriettes, autant
d’atouts qui font la réussite de cette présentation.
Sur la scène, pour la première fois ici, trônent
les orchidées des Serres du Sénat. Bel ensemble
se détachant sur un fond noir, judicieusement
éclairé par des spots, l’idéal pour les photographes ! (Fig. 8).
Trois producteurs présents : AM Orchidées La Cour des Orchidées - Amazone (Belgique)
L’école de juges d’Orchidées -mise sur pied par
la SNHF- a été sollicitée. Le « champion de l’exposition » est un Sarcochilus Fitzhart du Sénat
datant de 1963 (Fig. 9). Certaines potées du
Luxembourg affichent avec « verdeur » un âge
encore beaucoup plus canonique !
Distinguées également, une Lycaste Anna
Katerina, un Dendrochilum glumacerum d’Amazone Orchidées et un Dendrobium cornutum
Fig. 9.– Sarcochilus Fitzhart, cultivé aux Serres
du Sénat (Photo H. RODRIGUEZ).
d’AM Orchidées. Une adhérente « éleveuse » cumule trois prix avec un Cirrhopetalum (Fig. 10),
une Lycaste skinneri var. rosea et un Bulbophyllum mandibulare.
En résumé, une exposition qui mérite largement une visite !
Hélène RODRIGUEZ
[email protected]
Fig. 8.– Le stand des Serres du Sénat à Pringy (Photo H. RODRIGUEZ).
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L’écho des expos
Fig. 11.– Dialaelia non identifié
(Photo H. RODRIGUEZ).
Fig. 10.– Cirrhopetalum cultivé par une « éleveuse »
amateur et récompensé par les juges
(Photo H. RODRIGUEZ)
Fig. 12.– Phaius pulchellus
(Photo H. RODRIGUEZ).
Pour la première fois depuis 1987,
« Mille et une orchidées »
au Jardin des Plantes, dans les grandes
serres tropicales rénovées et
réaménagées en 2010
Intriguée par des avis radicalement opposés
de plusieurs amis, certains orchidophiles, d’autres non, j’ai couru au Jardin des Plantes pour
me faire ma propre opinion ! Il était temps,
c’était le dernier jour ! Le public était d’ailleurs
dense pour cet ultime rendez-vous…
Presque un mois pour la durée ! Facile de
comprendre tous les problèmes de « fraîcheur »
des plantes évoqués par des amis arrivés sans
doute à un mauvais moment pour leur visite.
Le cadre est somptueux, on se croirait transporté soudainement dans la forêt équatoriale, l’illusion étant presque complète puisqu’il est possible en montant un escalier, d’avoir une vue
plongeante sur toute la grande serre, exactement
comme si l’on dominait la canopée. Les plantes
trouvent là aisément leur place, dans l’exubérance
de la végétation bien installée et dans une atmosphère que l’on jurerait tropicale…
Là encore se retrouvent les plantes du Sénat
et des serres du Luxembourg, celles des Serres
d’Auteuil et une petite partie de celles du Muséum, gardées à l’Arboretum de Chèvreloup
près de Versailles.
Trois producteurs : AM Orchidées, La Cour
des Orchidées, VACHEROT & LECOUFLE.
Une cascade de phalaenopsis blancs - ce sont
incontestablement les orchidées majoritaires de
l’exposition- encadre celle de la serre. Mais le
public s’extasie aussi devant une Dialaelia
(Fig. 11), des dendrobiums, oncidiums, calanthes, epidendrums, encyclias, Phaius pulchellus (Fig. 12) etc.
Sur la petite pièce d’eau au bas, une pirogue
vogue, chargée d’orchidées, toujours des
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phalaenopsis hybrides (Fig. 13) ! Immortaliser
cette pirogue s’avère difficile même d’en haut car
l’imposant panneau rectangulaire « VACHEROT &
LECOUFLE » est difficilement évitable, de quelque
côté que l’on se tourne…
Visites et conseils sont assurés par des membres de l’AFCPO(3). L’animateur présent ce
jour-là, volubile et chaleureux, a assuré un accueil très sympathique aux visiteurs, prenant
incontestablement beaucoup de plaisir à satisfaire leur curiosité !
Des panneaux pédagogiques très intéressants, notamment un qui évoque la multitude
de formes prises par les orchidées :
Orchidées bijoux (Macodes), coquillages,
narcisses, boutons de nacre (Stelis argentata), anémone de mer (Bulbophyllum medusae), éventails
(Cirrhopetalum), lutin, bourdon (Ophrys fuciflora), petites bestioles, feuille qui fleurit (Pleurothallis), pluie d’or (Oncidium), petits sabots,
insecte, oiseau… (La place m’étant réduite, je
vous suggère un petit jeu : trouver les autres
exemples…).
À la fin de ma visite, j’avais compris aisément la divergence d’opinions sur cette expo,
(3)
éminemment grand public ! Ceux de mes amis
simplement touchés par la beauté des plantes
ont été comblés, les « orchidophiles » un peu
moins car ils n’ont vu aucune rareté, aucune
orchidée miniature bien entendu… Mais l’important est toujours de « donner à voir » et
d’amener le plus grand nombre possible de visiteurs à ces plantes fascinantes !
C’était une présentation « grand public » et,
en cela, elle a bien évidemment atteint parfaitement son but et enchanté les néophytes !
Hélène RODRIGUEZ
[email protected]
Une expo… deux points de vue!
Le Muséum National d’Histoire Naturelle a
organisé, pour la première fois, une exposition
grand public autour des orchidées. Une belle
initiative, qui malheureusement, m’a semblée
décevante dans sa réalisation.
Je suis convaincu, pour ma part, que ce n’est
pas en prenant le grand public pour un ensemble d’ignares que l’on atteint le but, tout à fait
louable, de la vulgarisation et du succès. C’est
Association française culture et protection des orchidées.
Fig. 13.– La pirogue des phalaenopsis hybrides (Photo H. RODRIGUEZ).
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L’écho des expos
comme si on imaginait que l’écoute d’un
album d’André RIEU amènera le public à écouter un jour l’intégrale de BRAHMS ! Je ne blâme
pas les producteurs invités, ni les collections
sollicitées pour prêter des plantes, mais bien le
principe de l’organisation. Si les panneaux didactiques plutôt réussis parvenaient à sauver
l’ensemble du point de vue pédagogique, des
erreurs flagrantes d’étiquetage [que dire de ce
Cymbidium ornithorhynchum (sic), désignant
pourtant ostensiblement un Oncidium ? Ce
n’est là qu’un des nombreux exemples…]. On
peut tout de même s’étonner que dans un temple du savoir, regroupant de nombreux botanistes, personne n’ait pu corriger de telles
erreurs en un mois d’exposition !
D’autre part, je regrette que le Muséum, avec
lequel, pourtant, la SFO travaille régulièrement
(nos bénévoles ont permis d’identifier de nombreux spécimens de l’herbier), n’ait pas fait
appel à l’ensemble des grandes associations nationales, par l’intermédiaire de la SNHF par
exemple. Pourquoi diviser ainsi des associations
qui ne demandent aujourd’hui qu’à collaborer
autour de telles manifestations ?
Un avis plutôt négatif, donc, de mon côté,
mais que je préfère mettre sur le compte de la
« jeunesse » de cet événement. Je ne doute pas
de la bonne volonté des organisateurs, qui réussiront, n’en doutons pas, à renouveler l’expérience
avec, cette fois, de quoi satisfaire tout le monde !
Fig . 14.– Le décor commun des orchidées des amateurs et des professionnels (Photo B. BIAIS).
David LAFARGE
Bienvenue à une nouvelle exposition
dans le sud-ouest!
En mars 2013, la première édition de l’exposition d’orchidées et de bonsaïs de Bruges, en
Gironde, près de Bordeaux a été organisée par
l’OPEA(4). Pour une première, ce fut une réussite. Les bénévoles de l’association ont transformé une belle salle aux murs de pierre pour y
installer un véritable coin de jungle.
Tout un côté de la salle principale était en
effet occupé par un décor commun regroupant,
une fois n’est pas coutume, les plantes des amateurs et celles des producteurs invités (Alfa Orchidées et Orkinabalu). Sur une vingtaine de
(4)
(5)
Fig . 15.– Paphiopedilum villosum var. annamense,
récompensé par une médaille de bronze de l’AFJO
(Photo B. BIAIS).
mètres, les plantes étaient offertes aux regards
des visiteurs (Fig. 14), nombreux malgré le
manque de communication autour de cette
première édition.
Un jugement de plantes a été organisé par
l’AFJO(5), association membre de la SFO, tout
comme l’OPEA d’ailleurs (Fig. 15). Les visiteurs
Orchidées et plantes exotiques d’Aquitaine.
Association francophone pour le jugement d’orchidées.
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
Dans le sud-ouest toujours, la biennale
du GMPAO(6) à L’Union (31)
Un peu plus tôt dans cette saison orchidophile, au mois de novembre 2012, le GMPAO a
organisé, pour la cinquième fois, sa biennale
d’orchidées, de plus en plus réputée et attirant
un public toujours plus nombreux (Fig. 18).
La salle de L’Union, dans l’agglomération
toulousaine, offre un bel espace, sous un très
haut plafond, propice à l’organisation d’expositions, surtout quand les membres du GMPAO
s’en mêlent ! Ici, chacun des producteurs (Kopf,
Fig. 16.– L’arche aux oncidiums, l’une des attractions
favorites des visiteurs de l’exposition
de Bruges (Photo B. BIAIS).
Fig. 17.– L’espace d’exposition dédié aux bonsaïs,
un peu de zen dans la jungle ! (Photo B. BIAIS).
Fig. 18.– L’affluence des grands jours autour des
stands (Photo GMPAO).
ont particulièrement apprécié l’arche aux oncidiums, qui explosait tant la couleur jaune d’or
des fleurs était éclatante (Fig. 16).
Il faut noter aussi qu’en plus des orchidées,
des bonsaïs (Fig. 17), des cactées et des plantes
carnivores étaient présentés, ce qui permet à
tout le monde de trouver son compte et de découvrir de nouvelles merveilles végétales. La petite tourbière recréée pour l’occasion dans un
coin du décor était d’ailleurs l’une des attractions favorites du public, avec son ambiance
humide et brumeuse.
Une jolie exposition donc, qui ne mérite qu’à
se développer pour ses prochaines éditions ! Rappelons que l’OPEA organise par ailleurs chaque
année une exposition d’orchidées dans le cadre
des serres du Jardin Botanique de la Ville de Bordeaux, à la fin du mois de septembre.
Fig. 19.– Le stand des amateurs du GMPAO
(Photo AFJO).
Joël Jacq, La Canopée, La Cour des Orchidées,
KJ Orchids, Nardotto e Capello, Alfa Orchidées
et Ryanne Orchidées) a son stand de vente et
son espace d’exposition dédiés et accolés l’un à
l’autre. Ainsi, les plus belles plantes des exposants sont à proximité de leurs propriétaires, ce
David LAFARGE
[email protected]
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(6)
Groupement Midi-Pyrénées des amateurs d’orchidées
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L’écho des expos
Fig. 20.– Paphiopedilum sanderianum, cultivé par
un amateur et récompensé par une médaille d’or de
l’AFJO (Photo AFJO).
Fig. 21.– Laelia pumila ‘Black Diamond’ sur le stand
de La Cour des Orchidées, récompensé par une médaille de bronze (Photo GMPAO).
qui permet aux visiteurs d’obtenir facilement
des réponses à leurs questions. Les bénévoles du
GMPAO se chargent également d’assurer le service d’information auprès des badauds, avec
beaucoup de gentillesse et de clarté.
Les amateurs ne sont pas en reste et le stand
qu’ils occupent (Fig. 19) est rempli de plantes plus
intéressantes les unes que les autres, notamment
de très beaux paphiopedilums, comme ce Paph.
sanderianum qui recevra une médaille d’or
(Fig. 20). Seul petit bémol, les barrières qui empêchent de s’approcher suffisamment des plantes
pour en profiter pleinement et l’éclairage, qui ne
met pas suffisamment les orchidées en valeur
dans ce coin de l’espace d’exposition.
Des ventes d’accessoires, de plantes carnivores ou de tillandsias et autres épiphytes complètent le tout, avec également une belle expo
photo, qui traite autant des plantes exotiques
que de la flore orchidophile locale, bien riche !
Un jugement est là aussi organisé par l’AFJO
(Fig. 21), avec un jury qui intègre, en plus des
juges de l’association, les producteurs (qui bien
entendu ne peuvent pas voter pour leurs propres plantes !). On voit bien que l’idée du jugement, inexistant en France il y a quelques
années seulement, fait son chemin et que c’est
une pratique qui se répand, comme dans tous
les grands pays orchidophiles. Il était temps que
la France rattrape son retard !
Créativité, originalité et pédagogie
à Pont-Sainte-Marie
Consacrer un article à l’exposition organisée
par l’AAOE (Association des Amateurs d’Orchidées Exotiques) à Pont-Sainte-Marie, pourquoi ?
Ses ambitions égalent-elles celles du WOC
(World Orchid Conference) de Singapour, de
l’EOCCE (European Orchid Council Conference
and Exhibition) de Budapest, ou encore de la
très célèbre exposition de l’abbaye de Vaucelles ? Rien de tout cela : mais, compte tenu de
la créativité de ses concepteurs, de l’originalité
de ses décors et de ses propositions pédagogiques, l’exposition qui se tenait à la fin du
mois de janvier dans la banlieue de Troyes
mérite qu’on s’y attarde.
Le titre de l’exposition, « Orchidées en lumière », évoque les régions tropicales et équatoriales où poussent les orchidées exotiques ; il
rappelle les pays chauds d’Asie du Sud-Est,
d’Afrique ou d’Amérique centrale et du Sud, baignés de lumière et d’humidité. Puisque la grande
majorité des orchidées cultivées sont des Phalaenopsis, qui exigent une luminosité optimale,
l’association entre orchidée et besoin de lumière
coule aujourd’hui presque de source. Or, ce qui
vaut pour ces plantes n’est pas généralisable : c’est
cet aspect des biotopes d’orchidées que l’AAOE
a voulu… mettre en lumière.
Le décor est divisé en trois pôles, correspondant chacun à un besoin lumineux spécifique des
orchidées : pleine lumière (Fig. 22), mi-ombre
(Fig. 23) et ombre. Chaque plante exposée est
David LAFARGE
[email protected]
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Fig. 22.– Espace des orchidées de pleine lumière (Photo M. LE ROY).
Fig. 23.– Orchidées de mi-ombre (Photo M. LE ROY).
Fig. 24.– Angraecum Orchidglade (Photo M. LE ROY).
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placée dans un emplacement
adéquat du point de vue de
son éclairement. Un panneau
pédagogique, placé dans chacune des trois zones, explique
pourquoi l’orchidée exige ce
niveau de luminosité. Selon
qu’elles sont épiphytes ou terrestres, qu’elles poussent en
haut de la canopée, à mi-hauteur, sur les troncs ou les
grosses branches, dans les forêts décidues ou persistantes,
le besoin en lumière diffère en
effet d’une espèce à l’autre,
souvent même à l’intérieur
d’un genre. C’est ainsi qu’on
trouve, par exemple, Angraecum Orchidglade (Angraecum
sequipedale x Angraecum giryamae) (Fig. 24) ou Dendrobium macrophyllum (Fig. 25)
dans la zone de mi-ombre,
tandis que Phragmipedium
Memoria Dick Clements
(Phragmipedium sargentianum x Phragmipedium besseae) (Fig. 26) se trouve à la
frontière entre zones de miombre et d’ombre.
Que d’imagination de la
part des concepteurs quant à
la délimitation des divers espaces ! En effet, où que l’on se
place devant le décor, on
n’aperçoit qu’un seul biotope.
Un rideau de bambous, un
mur végétal, quelques plantes
hautes constituent des cloisons
naturelles. Il faut faire le tour
du décor pour découvrir
toutes les espèces présentées.
Qui plus est, à l’intérieur d’une
même zone de luminosité, les
espaces dédiés à chaque exposant sont circonscrits par
des sols variables : sable, graviers, tapis de feuilles mortes,
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Fig. 25.– Dendrobium macrophyllum (Photo M. LE ROY).
Fig. 26.– Phragmipedium Mem. Dick Clements (Photo M. LE ROY).
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Fig. 27.– Le faux lac, qui sert d’écrin aux plantes (Photo M. LE ROY).
Fig. 28.– Epidendrum escobarianum
(Photo M. LE ROY).
mousses, écorces, etc., autant de matériaux aux
tonalités chaudes.
La palme de l’originalité, en ce qui concerne
l’emplacement dédié aux plantes, revient aux
membres de l’AAOE : le leur est recouvert de
bouteilles plastiques pulvérisées. Si la couleur
bleue, dominante, donne l’impression d’un lac
(Fig. 27), aucune fuite n’est à craindre !
Autre point fort de cette exposition, quelques
plantes rares telles que Dendrobium antennatum
ou un magnifique spécimen de Maxillaria elatior ; la curiosité suprême reste le rarissime Epidendrum escobarianum (Fig. 28), plante épiphyte
d’ombre à mi-ombre poussant en Colombie.
Le jury, composé des membres de l’École des
Juges d’Orchidées (EJO) de la SNHF, a noté la
qualité des plantes présentées tant par les professionnels que par les amateurs.
Que nous réserve l’AAOE pour la prochaine
exposition ? Après les parfums d’orchidées de
Vitry-le-François en 2012 et la lumière en 2013,
gageons qu’un thème d’une égale originalité
nourrira la prochaine exposition.
Michel LE ROY
[email protected]
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Révision de la cartographie
des orchidées de Corse
Bertrand SCHATZ*, Alain DELAGE**, Philippe GENIEZ*** & Laetitia HUGOT**
SCHATZ B., DELAGE A., GENIEZ P. & HUGOT L. 2013.- Revision of the mapping
of the Orchids of Corsica. L’Orchidophile 197: 137-144.
La Corse est un lieu privilégié pour les orchidophiles, car ils y trouvent une abondance
printanière et une diversité remarquable, ainsi que plusieurs espèces rares d’orchidées ou
inexistantes sur le continent (JEANMONOD & GAMISANS, 2007 ; SCHATZ et al., 2012).
Résumé.– La région administrative de Corse est
l’une des plus riches de France en ce qui
concerne les orchidées. Le point est fait sur la
cartographie, l’évolution des populations, les
dangers qui les menacent et le rôle de plusieurs
associations et institutions dans l’amélioration
des connaissances de l’orchidoflore de la Corse.
Mots clés.– Flore de France ; Flore de Corse ;
Orchidaceae.
Abstract.– The island-region of Corsica is one of
the richest of France regarding the Orchid family.
Mapping, follow up of the populations and the various threats are reviewed. Furthermore, the role
of several institutions and associations in the improvement of our knowledge of the Orchid flora
of Corsica is pointed out.
Key words.– Flora of France; Flora of Corsica;
Orchidaceae.
Fig. 1.– Ophrys conradiae. Environs de Corte, le
8 juin 2011 (Photo P. GENIEZ).
La Corse, une région particulièrement
riche en orchidées
Voici quelques chiffres pour la France métropolitaine : le nombre d’espèces par région
présente un gradient important du nord-ouest
au sud-est, avec environ une quarantaine d’espèces pour chaque région de la Bretagne au
Nord-Pas-de-Calais alors qu’il existe plus d’une
centaine d’espèces en Provence-Alpes-Côte
d’Azur (108) et en Languedoc-Roussillon
(106). Avec 79 espèces, la région Corse se situe
en cinquième position dans ce classement. Mais
elle est très nettement en tête si l’on rapporte
ce nombre à la surface régionale (densité
régionale) avec 9 espèces pour 1 000 km². Elle
est également sur le podium pour le nombre
d’espèces en protection nationale (avec 14 espèces), mais très loin en tête pour le nombre
d’espèces présentes en France dans une seule
région administrative. En effet, 20 espèces (et
sous-espèces) sont uniquement présentes en
Corse au niveau national : l’Ophrys de Corse
(Ophrys corsica Foelsche & Foelsche), l’Ophrys
d’avril (Ophrys aprilia Devillers & DevillersTerschuren), l’Ophrys oublié (Ophrys neglecta
Parlatore), l’Ophrys d’Éléonore (Ophrys eleonorae Devillers-Terschuren & Devillers),
l’Ophrys d’Anne (Ophrys annae Devillers-Terschuren & Devillers), l’Ophrys de Madame
Conrad (Ophrys conradiae Melki & Deschâtres)
(Fig. 1), l’Ophrys de Moris [Ophrys morisii
(Martelli) Soò], l’Ophrys de Peraiola (Ophrys
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Fig. 2.– Gennaria diphylla. Ermitage de la Trinité,
Bonifacio, le 12 avril 2009 (Photo P. GENIEZ).
Fig. 3.– Dactylorhiza saccifera. Saint-Pierre de
Venaco, le 7 juin 2011 (Photo P. GENIEZ).
peraiolae Foelsche, Foelsche & Gerbaud),
l’Ophrys précoce [Ophrys panormitana subsp.
praecox (Corrias) Delforge], l’Ophrys zoné
(Ophrys zonata Devillers-Terschuren & Devillers), l’Ophrys funèbre (Ophrys funerea Viviani), l’Ophrys marbré (Ophrys marmorata
Foelsche & Foelsche), l’Orchis de la Corse [Neotinea corsica (Vivani) Foelsche], l’Orchis de la
Sardaigne (Orchis ichnusae Devillers-Terschuren & Devillers), l’Orchis à long éperon (Anacamptis longicornu (Poiret) Bateman, Pridgeon
& Chase), l’Orchis pauciflore (Orchis pauciflora
Tenore), la Platanthère d’Algérie (Platanthera
algeriensis Battandier & Trabut), la Gennarie à
deux feuilles [Gennaria diphylla (Link) Parlatore] (Fig. 2), la Dactylorhize à sac [Dactylorhiza saccifera (Brongniart) Soò] (Fig. 3) et le
Sérapias de la Nurra (Serapias nurrica Corrias)
(Fig. 4) (BOURNÉRIAS & PRAT, 2005 ; JEANMONOD
& GAMISANS, 2007 ; SCHATZ et al., 2012).
À l’inverse, et comme classiquement pour
d’autres groupes espèces en Corse (JEANMONOD
& GAMISANS, 2007), il faut aussi noter l’absence
remarquée de certaines espèces bien présentes en
France continentale, comme par exemple le
Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus Linné),
l’Orchis bouc [Himantoglossum hircinum (Linné)
Sprengel] ou encore la Goodyère rampante
[Goodyera repens (Linné) Brown]. Cette extrême
diversité des Orchidées en Corse trouve en partie son origine dans le fait que l’Île de Beauté, en
dépit de sa situation très méridionale, comporte
une couverture forestière très importante qui permet la présence de nombreuses espèces de milieux humides et frais en plus des Orchidées typiques des zones ouvertes méditerranéennes.
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Variations de présence des orchidées
Est-ce que cette orchidoflore a changé ? Dans
le cadre d’une collaboration entre le Centre
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HANUS J., 1984.– Orchis spitzelii Sauter, en Corse.
L’Orchidophile. 76, 1277.
JEANMONOD D. & GAMISANS J., 2007.– Flora Corsica. EdiSud. 921 p.
SCHATZ B. & GENIEZ, P. 2009.– Variations diachronique
de l’habitat et des populations d’orchidées méditerranéennes. 25e colloque national de la Société Française d’Orchidophilie (SFO), Montpellier, 30 mai-1er
* CEFE (Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive), UMR 5175
CNRS, 1919 route de Mende,
34293 Montpellier, France
[email protected]
juin 2009.
SCHATZ B., GENIEZ P., DELAGE A., HUGOT L., 2012.–
Sauvegarder les orchidées de Corse. Stantari 28,
8-15.
UICN France, MNHN, FCBN & SFO 2010.– La
liste rouge des espèces menacées de France –
Chapitre Orchidées de France métropolitaine.
Paris, France.
** Conservatoire Botanique
National de Corse, Office de
l’Environnement de la Corse
[email protected] et
[email protected]
*** EPHE (Ecole Pratique des
Hautes Etudes), UMR 5175 CNRS,
1919 route de Mende, 34293
Montpellier, France
[email protected]
VIENT DE PARAÎTRE
Las Orquideas del occidente de Mexico
par Jorge Roberto Gonzáles TAMAYO et Lizbeth HERNÁNDEZ-HERNÁNDEZ, Coecytjal
Texte en langue espagnole. Se renseigner auprès d’Alain JOUY pour plus d’informations.
Je viens de recevoir le premier tome de cet ouvrage
qui devrait en compter
six. Il couvre la flore des
Orchidées de l’ouest mexicain, une zone offrant une
très grande variété d’écosystèmes allant de la côte
Pacifique aux hauts sommets des volcans qui marquent la frontière entre
les états d Jalisco et de Colima. La richesse de cette
flore, que j’ai pu découvrir en partie quand je résidais à Guadalajara, est d’une étonnante richesse.
Ainsi ce premier tome ne couvre-t-il que deux
genres : Cypripedium et Habenaria ! Il compte
pourtant quelque 300 pages dans un format 215 x
280 mm.
Les auteurs en sont Roberto González TAMAYO, auteur principal, et Lizbeth HERNÁNDEZ-HERNÁNDEZ.
Roberto est bien connu des membres de la SFO, il
a publié jadis des articles dans L’Orchidophile et a
présenté une communication lors du colloque
tenu par la SFO en 1999. C’est l’un des spécialiste
mexicains des Orchidées les plus réputés et il se
double d’un excellent illustrateur. Il appartint
pendant de longues années à l’Instituto de Botanica de l’Université de Guadalajara (Jalisco,
Mexico). L’ouvrage, en espagnol, commence par
une présentation générale de la famille et offre des
informations sur la culture de ces plantes, leur
144
écologie et les moyens de les herboriser pour
conservation des exemplaires en herbier. Ensuite
les différentes espèces rencontrées dans cette région sont présentées de manière très précise avec
diagnose, relations avec les espèces voisines et discussion. Chaque espèce est illustrée d’une planche
dessinée, le plus souvent par l’auteur principal. En
fin de tome un certain nombre de photographies
illustrent les principales espèces et quelques cartes
proposent une cartographie sommaire.
Cet ouvrage scientifique dans sa conception permet de se familiariser avec une flore qui n’est pas
toujours bien connue en Europe et présente
l’avantage important d’avoir pour guide l’un des
meilleurs spécialistes. J’ajouterai que ce travail est
d’autant plus remarquable que Roberto est, malheureusement, atteint de cécité depuis de longues
années ce qui complique sensiblement son travail.
Heureusement il a pu compter sur l’aide efficace et
compétente de Lizbeth pour réaliser ce travail de
dominicain. Je ne puis toutefois fournir un agenda
de parution des autres tomes ! Celui-ci est vendu
au Mexique pour environ 33 euros, mais il faudra
tenir compte des frais d’expédition et de douanes
qui ne sont pas clairement connus à ce jour. Nous
pouvons proposer à ceux qui seraient intéressés
de se faire connaître ([email protected]) et,
entre temps, nous allons rechercher le moyen le
plus économique pour importer cet ouvrage et indiquerons le coût final rendu en France.
Alain JOUY
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Des géants chez Bulbophyllum Thouars
Baptiste DANIEL*
DANIEL B., 2013.- Giant bulbophyllums. L’Orchidophile 197: 145-150.
Baptiste Daniel est un tout jeune orchidophile, qui écrit pour nous son premier article, tiré
de son expérience de la culture de ces plantes extraordinaires, chez lui, mais aussi dans les
serres de Marcel LECOUFLE, fréquentées assidument à l’occasion d’un apprentissage.
Résumé.– Le genre Bulbophyllum est l'un des plus importants dans la grande famille des Orchidées. En
effet, près de 1 800 espèces sont recensées à ce jour. Parmi elles, trois plantes se démarquent par leur
taille « gigantesque ». Avec des feuilles pouvant mesurer entre 60 cm et 1,80 m de long, Bulbophyllum
phalaenopsis, B. fletcherianum et B. macrobulbon sont les plus gros représentants de ce genre. Ce sont
ces trois « géants » que je vais vous faire découvrir ou redécouvrir.
Mots clés.– Orchidées ; Nouvelle-Guinée ; Bulbophyllum phalaenopsis ; Bulbophyllum fletcherianum ; Bulbophyllum macrobulbon.
Abstract.– The genus Bulbophyllum is one of the most important among the orchid family, with about 1800
species up to day. Among this genus, three plants stand up by their gigantic size. With leaves up to 1.80m
long, Bulbophyllum phalaenopsis, B. fletcherianum and B. macrobulbon are the biggest representatives
of this genus. Here are the three “giants” presented here.
Key words.– Orchids; New-Guinea; Bulbophyllum phalaenopsis; Bulbophyllum fletcherianum; Bulbophyllum
macrobulbon.
Lorengau
No
uv
ell
Kavieng
e
Vanimo
Wewak
OCÉAN
PACIFIQUE
Irl
a
Rabaul
Wabag
e
nd
Madang
Kimbe
Arawa
Mount Hagen
Goroka
Kerema
Popondetta
Îles
d’E
Daru
PORT MORESBY
Alotau
n tr
ec
as
tea
ux
ille
nv
Lae
ne
Nou
velle Bretag
i
ga
Bou
Description du genre
L’étymologie du mot Bulbophyllum provient du grec bulbos
(bulbe) et phyllos (feuilles), en
référence aux bulbes garnis
d’une ou deux feuilles selon les
espèces. Nos trois géants se classent dans la sous-famille des
Epidendroideae dans la tribu des
Epidendreae, la sous-tribu des
Bulbophyllinae et la section des
Macrobulbon.
Arch
i
Lou pel d
isia e
d e la
Mer de Corail
Origine géographique et
conditions climatiques
Originaire de Nouvelle-Guinée, île se trou- tions annuelles sont comprises selon les diffévant à l’ouest de l’Océan Pacifique et au nord rentes zones de l’île : entre 760 mm en plaine et
de l’Australie, ces plantes profitent d’un climat 5 840 mm sur les montagnes.
particulier, de type tropical humide avec une
Le graphique page suivante détaille les préinfluence océanique. Les températures sont cipitations mensuelles à Port Moresby. Les
comprises, entre 21 °C et 32 °C, dans la capitale pluies sont abondantes de novembre à mai. Le
Port Moresby tout au long de l’année. Il pleut creux des mois de juin à octobre marque la saibeaucoup en Nouvelle-Guinée ; les précipita- son sèche.
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250
Précipitations mensuelles
moyennes à Port Moresby
(mm/mois)
200
150
100
50
0
J
F M A M
J
J
A
S O N D
Après ce bref aperçu des conditions climatiques en Nouvelle-Guinée passons à la description et la culture de nos trois « géants ».
Bulbophyllum phalaenopsis J.J. Smith
Ce Bulbophyllum est également appelé B. giganteum. Il tire son nom de la forte ressemblance de ses feuilles avec celles de Phalaenopsis
gigantea. C’est J. J. SMITH qui pour la première
fois décrit B. phalaenopsis en 1937 dans un bul-
146
letin du jardin botanique de Buitenzorg. L’origine de cette plante fut donnée comme provenant de la rivière Siriwo en Nouvelle-Guinée.
Groupés et de forme ovoïde, ses pseudobulbes
à la texture granuleuse sont de couleur verte à
marron et peuvent atteindre une taille similaire
à celle d’une balle de tennis (Fig. 1). Les feuilles
de B. phalaenopsis sont simples, coriaces, de
forme oblongue, et peuvent atteindre entre
1,20 m et 1,50 m de long. D’un vert profond,
ces feuilles possèdent un limbe et une nervure
centrale de couleur violacée (Fig. 2). Avec les
années elles ont tendance à rougir légèrement.
Les fleurs apparaissent à la base des pseudobulbes matures, dans une bractée blanche, sous
forme de grappe. De texture cireuse, elles sont
d’un rouge profond moucheté de petits points
blanc-jaunâtre. Elles possèdent un sépale dorsal
de 5 cm de long de forme ovoïde, formant un
casque. L’intérieur de ce sépale est tapissé d’un
Fig. 1.– Bulbophyllum phalaenopsis, en culture chez
Marcel LECOUFLE (Photo B. DANIEL).
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Lumière et température
L’intensité lumineuse doit être de préférence
diffuse pour éviter tout risque de brûlure du
feuillage. Les feuilles les plus exposées aux
rayons du soleil auront tendance à rougir. Parfois, on pourra observer aussi une décoloration
ou un éclaircissement du feuillage. L’intensité
lumineuse devra être par conséquent comprise
entre 10 000 et 20 000 lux.
La température devrait être de 18 à 25 °C le
jour et ne devrait pas descendre en dessous de
15 °C la nuit.
Fertilisation
Utilisez un engrais foliaire équilibré de type
20-20-20 à raison d’une fois par semaine tout
au long de l’année. Ou encore, utilisez un engrais foliaire plus fort en azote et en potasse de
type 20-10-20. Certains jardins botaniques utilisent des engrais à libération lente de type ‘osmocote’ qu’ils intègrent au substrat mais per-
sonnellement je le déconseille car il peut y avoir
une surcharge d’éléments nutritifs qui serait
nuisible à la plante.
Floraison
Les fleurs peuvent apparaître au printemps
comme en automne. Elles sont groupées et durent en moyenne une quinzaine de jours.
Vous disposez maintenant de toutes les clés
de la réussite ! Je vous souhaite donc une
bonne culture.
BIBLIOGRAPHIE
SIEGERIST E. S., 2001.– Bulbophyllums and their al-
lies, a grower’s guide. Tumber Press, Portland London. 251 p.
Sites internet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Papouasie-NouvelleGuin%C3%A9e
http://www.orchidsonline.com.au
http://www.universorchidees.org
* Baptiste DANIEL
[email protected]
VIENT DE PARAÎTRE
Belles et sauvages par Lorraine BENNERY & Olivier HIRSCHY,
Format à l’italienne 24 cm x 22 cm, 130 pages, 27,90 €
www.oiseauplume-editions.com
Belles et sauvages…
Évidemment, cela ne
pouvait s’adresser
qu’aux amoureux des
orchidées, nombreux,
et ils seront comblés !
Les auteurs nous invitent à une agréable balade par monts et par vaux à leur découverte avec
pour objectif de les admirer tout en douceur
grâce à une iconographie de grande qualité. Afin
d’aider le lecteur, les orchidées y sont classées selon les grandes divisions biogéographiques de
notre pays et l’on présente aussi les « inclassables »,
particulièrement nombreuses dans cette famille, ce
qui anime les conversations de beaucoup d’orchi-
150
dophiles. Bien sûr, beaucoup des questions que l’on
peut se poser à leur sujet trouvent leur réponse car
cet ouvrage se veut pédagogique sans toutefois prétendre à l’exhaustivité. La rareté et la protection, la
pollinisation, la variabilité et d’autres thèmes sont
abordés ainsi que de précieux conseils pour les capturer en photo. On trouvera dans le rabat de tête
la présentation des auteurs et dans celui de fin d’ouvrage un glossaire bien utile.
Alors, laissons nous guider par la beauté des
images – et aussi leur originalité, comme cette photo
de Serapias prospérant sur une vieille toiture ! Un
livre qui comblera les novices et enchantera tous
les amateurs de nos orchidées sauvages.
JEAN-PIERRE AMARDEILH
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Que penser de l’Ophrys du
Mont des Oiseaux présent dans le Var ?
Lorraine BENNERY et Olivier HIRSCHY*
BENNERY L. & HIRSCHY O., 2013.- Considerations on “the Ophrys du Mont des Oiseaux”, a bee orchid of
the fuciflora complex in the Département Var (Southern France). L’Orchidophile 197: 151-156.
Dans le genre Ophrys, la taxinomie du groupe de l’Ophrys fuciflora (F.W. Schmidt)
Moench reste d’un abord complexe et malaisé dans le tiers sud de la France (régions MidiPyrénées, Languedoc-Roussillon mais surtout Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur).
Résumé.– Éléments de discussions concernant
les plantes tardives du Var présentes au Mont des
Oiseaux, appartenant au complexe de l’Ophrys
fuciflora.
Mots clés.– Orchidaceae ; complexe d’Ophrys fuciflora ; flore du Var.
Abstract.– Items of discussions about a late flowering Ophrys in the département Var (Southern
France) of the Ophrys fuciflora complex.
Key words.– Orchidaceae; Ophrys fuciflora complex; flora of the département Var.
Introduction
Les différents auteurs peinent en effet à définir une classification. L’Atlas des Orchidées de
France publié en 2010 fait état de plusieurs
groupes de plantes plus ou moins bien reconnus qui n’ont pu être clairement cartographiés,
faute d’identification formelle. C‘est peu de dire
qu’il reste encore du pain sur la planche…
Les observateurs de terrain et les cartographes sont du coup partiellement démunis
voire déroutés. Il faut préciser que l’approche
conceptuelle de la taxinomie des différents auteurs, mais aussi le choix et la pertinence des
critères de différenciation sont parfois difficiles
à interpréter avec la réalité du terrain. En outre,
les connaissances génétiques n’apportent pas
d’éclairage satisfaisant aujourd’hui.
Malgré tout, depuis une vingtaine d’années,
la description de plusieurs taxons a permis une
amélioration certaine de la lisibilité et de la
compréhension de ce complexe d’O. fuciflora.
Fig. 1.– Ophrys gracilis ?, Barbières (Drôme).
12 mai 2011 (Photo O. HIRSCHY).
Pour la série fuciflora, nous pouvons retenir
les taxons suivants comme présents dans la dition : O. fuciflora, Ophrys annae J. Devillers-Terschuren & P. Devillers (uniquement en Corse),
Ophrys linearis (Moggridge) P. Delforge et al.,
Ophrys pseudoscolopax (Moggridge) H. F. Paulus & Gack, Ophrys druentica P. Delforge & Viglione, Ophrys gresivaudanica O. Gerbaud,
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus,
Ophrys aegirtica P. Delforge, Ophrys fuciflora
subsp. souchei R. Martin & E. Véla et Ophrys fuciflora subsp. montiliensis Aubenas & Scappaticci.
Le lecteur notera que les deux derniers font
partie des ophrys à phénologie tardive et ont été
nommés en 2012 en remplacement des noms de
travail qui étaient respectivement Ophrys tardif
du Vaucluse et Ophrys du Roubion.
D’autres plantes ont par ailleurs été identifiées par quelques auteurs mais sont loin de
faire l’unanimité, fautes d’observations et de
discussions : il s’agit des O. gracilis (Büel, O. Danesch & E. Danesch) Englmaier (Fig. 1) et O.
brachyotes Reichenbach, deux taxons italiens.
Il est également bon de préciser que le binôme
O. pseudoscolopax reste entaché d’interprétations
contradictoires et qu’il est controversé. Pour les
plantes du littoral des Bouches-du-Rhône et du
Var, assez bien caractérisées, nous lui préférons
la combinaison O. linearis. Nos observations annuelles comparatives depuis 2007 dans le cadre
d’un recensement des différents ensembles du
complexe fuciflora dans le Grand Sud-Est de la
France concluent qu’elles sont en tout état de
cause bien différentes des plantes observées en
vallée du Rhône (Ardèche, Gard, Vaucluse,
Drôme et marges de l’Isère). Cette dernière entité, en contact avec d’autres taxons proches et
riche de plantes dont le spectre de variabilité est
très large - ce qui complique sa compréhension
- mériterait d’être délimitée plus formellement
au regard de l’imbroglio qu’elle suscite et de l’impasse taxinomique qu’elle constitue !
Le travail de Michel DEMANGE
L’étude considérable réalisée par notre regretté collègue M. DEMANGE publiée dans les
numéros 188, 190 et 191 de L’Orchidophile a eu
le mérite de ré-ouvrir un débat complexe mais
fort intéressant.
Michel avait parfois attribué des noms de
travail provisoires à certaines entités. Ainsi,
« l’Ophrys du Comtat » a peu après été baptisé
O. fuciflora subsp. souchei. De même, il avait
suggéré au travers de l’appellation provisoire
« Ophrys du Tricastin » de clarifier le statut des
plantes de la vallée du Rhône rattachées, faute
152
de mieux, mais à tort, à O. pseudoscolopax.
Enfin, il avait mis en avant un troisième groupe
de plantes très originales recensées sur une petite partie du littoral varois et baptisées
« Ophrys du Mont des Oiseaux », du nom de la
colline où une des stations de ces plantes est
connue de plusieurs observateurs, sur la commune de Carqueiranne.
Ayant eu la chance de collaborer avec Michel
dès 2008 en étudiant un maximum de plantes
et de stations du complexe d’O. fuciflora dans
le Grand Sud-Est (plus d’une centaine de sites
à la fin de la saison 2012), nous souhaitons
poursuivre ses recherches. Force est de constater que cet état des lieux est loin d’être achevé,
vu la complexité du sujet.
Ainsi, durant le printemps 2008, nous avons
volontairement et successivement observé en
quelques jours d’intervalle l’O. druentica dans
les Baronnies (Fig. 2), l’O. « pseudoscolopax » de
la vallée du Rhône en Ardèche à la mi-mai
Fig. 2.– Ophrys druentica, Crupies (Drôme).
15 mai 2007 (Photo L. BENNERY).
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Ophrys du Mont des Oiseaux dans le Var ?
Fig. 3.– Ophrys « pseudoscolopax » faute de mieux,
Villeneuve-de-Berg (Ardèche). 10 mai 2008
(Photo L. BENNERY).
(Fig. 3), tous les deux bien différents ! Dans la
foulée, nous avons découvert les plantes tardives du Mont des Oiseaux le 21 mai suivies des
toutes premières fleurs de l’O. aegirtica dans le
Tarn le 29 mai et l’O. fuciflora subsp. souchei le
31 mai dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Depuis, nous avons revu séparément chacune des entités, ce qui nous a permis d’isoler
plusieurs critères de différenciation morphologiques (quantitatifs et qualitatifs), phénologiques, écologiques et biogéographiques,
importants à considérer pour notre réflexion.
Précisons que nous ne donnerons pas de
mesures chiffrées dans cet article pour ne pas
l’alourdir, mais simplement des grands traits
aidant à dresser le portrait légèrement différentiel de cet « Ophrys du Mont des Oiseaux »
(Figures 4 à 6).
Les quelques rares observateurs des trois entités de plantes tardives ont des avis partagés
quant à l’originalité des plantes varoises, attitude parfaitement compréhensible à première
vue tant le sujet est ardu. Nous souhaitons insister sur le fait que notre avis s’est forgé petit à
petit depuis 2008.
Étant donné que les plantes du Var sont
actuellement toujours majoritairement rap-
Fig. 4.– Ophrys du Mont des Oiseaux (vue générale), Carqueiranne (Var). 21 mai 2008 (Photo L. BENNERY).
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LE COIN DES ARTISTES
Angraecum linearifolium Garay
Elizabeth LABALETTE* (aquarelle),
Nicole BORDES** & Jean-Michel HERVOUET*** (textes)
LABALETTE E. (watercolour), BORDES N. & HERVOUET J.-M. (texts) 2013.- Angraecum linearifolium.
L’Orchidophile 197: 157-160.
Les angraecoïdes sont des plantes africaines et principalement malgaches. Certaines
espèces sont très souvent rencontrées dans les collections (Angraecum sesquipedale) mais
d’autres sont beaucoup moins fréquentes. C’est le cas de l’espèce choisie par l’artiste de ce
numéro, Angraecum linearifolium. La plante représentée dans ce numéro est cultivée par
Michèle DUCHON, propriétaire d’Orkinabalu, une jeune entreprise implantée dans le Médoc,
entre les vignes et l’océan, à quelques dizaines de kilomètres de Bordeaux (33). Nous tenons
à la remercier pour l’accueil de l’artiste dans ses serres.
Présentation du genre
Le genre Angraecum fait partie de la sousfamille des Epidendroideae, tribu des Vandaeae
et sous-tribu des Angraecinae. Les genres les plus
proches sont Aerangis, Jumellea et Aeranthes. Le
genre a été nommé par Jean-Baptiste BORY de
SAINT-VINCENT, botaniste français des XVIIIe et
XIXe siècles (1778-1846). Dans le cadre de cet article, notons que BORY est originaire d’Agen et
qu’il a fait une partie de ses études à Bordeaux
avant la révolution. Une proximité géographique, donc, entre le botaniste, l’artiste, la plante
et le rédacteur de la revue ! Les missions principales de BORY l’ont amené à la Réunion, à l’île
Maurice, à Mayotte et à Madagascar, territoires
sous domination française à cette époque. Tout
naturellement, c’est donc l’un des premiers botanistes à avoir décrit les plantes qui nous intéressent ici. Le nom de genre correspond au mot
« angrek » utilisé pour désigner toutes les Orchidées dans de nombreuses langues de l’Océan
Indien, en particulier le javanais, le malais et l’indonésien. La première espèce décrite par BORY
lui-même est Angraecum eburneum, en 1805.
Les plantes sont monopodiales, avec une tige
de longueur extrêmement variable (la taille des
plantes va de certaines espèces insignifiantes à
Fig. 1.– Angraecum linearifolium in situ, Anjozorobe,
Madagascar, octobre 2012 (Photo J.-M. HERVOUET).
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Les étranges vanilles du rayon crèmerie
Jean-Michel HERVOUET*
HERVOUET J.-M., 2013.- The amazing vanillas of the dairy section. L’Orchidophile 197: 161-163.
Avec humour, mais pas sans rigueur botanique, Jean-Michel HERVOUET est parti herboriser
pour nous dans les rayons réfrigérés des supermarchés. Pour y trouver quoi allez-vous penser ?
De la vanille bien sûr !
Résumé.– Un examen des reproductions de la
fleur de vanille dans les produits laitiers réserve
bien des surprises.
Mots clés.– Orchidaceae ; Orchidées ; vanille.
Abstract.– Examining illustrations of vanilla flowers on dairy products yields amazing results.
Key words.– Orchidaceae; Orchids; vanilla.
Introduction
La vanille est un genre d’orchidées pantropical dont on connaît actuellement environ 105
espèces. C’est l’espèce d’origine mexicaine, Vanilla planifolia Andrews, qui fournit l’essentiel
de la vanille utilisée dans l’alimentation. Elle est
connue depuis longtemps, les aztèques l’ajoutaient au chocolat pour fabriquer la boisson des
nobles qu’ils offrirent à CORTEZ pour l’accueillir. La vanilline, que l’on sait synthétiser depuis
1876, est le plus important composant de
l’arôme. C’est un aldéhyde aromatique qui,
dans les gousses particulièrement riches, peut
cristalliser, formant ce que l’on nomme la « vanille givrée ». Une autre espèce, Vanilla pompona Schiede, encore appelée vanillon, contient
moins de vanilline et son usage tend à être
abandonné. C’est donc Vanilla planifolia qui
fournit désormais la presque totalité de la vanille naturelle qui agrémente nos desserts. Mais
au fait, à quoi ressemble-t-elle ?
C’est une liane qui peut mesurer plusieurs
mètres. Les feuilles sont plates comme son nom
l’indique, d’environ 15 cm de long, avec des
nervures parallèles, comme il se doit pour une
monocotylédone. Et la fleur ? Comme toute
fleur d’orchidée, elle possède 3 sépales et 3 pétales, l’un des pétales étant différencié en labelle
(Fig. 1). Il est replié ou roulé ici dans le sens de
la longueur et cache souvent la colonne, organe
qui contient les étamines, qui ne sont donc pas
libres, le pollen étant de plus aggloméré en pollinies, au nombre de 4 pour la vanille. Sépales et
pétales mesurent jusqu’à 6 cm de long, le labelle
est un peu plus petit, moins de 45 mm. La fleur
est entièrement jaune. Le fruit, vert au départ
et brun après traitement, est la partie qui va
fournir la gousse de vanille que nous connaissons. Ayant en tête ces brefs rappels, allons
maintenant retrouver la vanille au rayon crèmerie. Prenez une petite laine, il y fait frais, et
allons découvrir une étonnante biodiversité.
Fig. 1.– Vanilla planifolia. En culture au pied du
Marojejy. 26 octobre 2005 (Photo J.-M. HERVOUET).
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
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Au rayon crèmerie
Pour éviter un choc trop brutal, commençons par le yaourt gourmand de Mamie
Nova (Fig. 2), on voit sur l’emballage deux
gousses et la fleur est bien celle d’une orchidée, même si les taches rouges du labelle sont
surprenantes. Un Cymbidium hybride a
peut-être servi de modèle. Petite ombre au
tableau, la feuille a des nervures de dicotylédone. Soyons indulgents, c’est une classe
voisine ; c’est un peu comme si, au rayon
charcuterie, on peignait une vache sur une
3
Fig. 2.–
Fig. 3.–
Fig. 4.–
Fig. 5.–
Fig. 6.–
Fig. 7.–
4
6
7
5
162
Mamie Nova.
Marie Morin.
Malo.
Nestlé. La Laitière. Feuilleté de mousse.
Nestlé. La Laitière. Secret de mousse.
Danone. Activia.
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Les étranges vanilles du rayon crèmerie
boîte de terrine de canard, pas de quoi fouetter
un chapon ! Voyons une marque qui fleure bon
le terroir et l’authenticité, le yaourt Marie
Morin au lait de brebis (Fig. 3). La situation se
dégrade, il y a 5 pétales… et un tube au milieu !
Le peintre en fleurs (et visiblement en herbe…)
se serait-il inspiré du narcisse ? Même s’il a une
couronne en coupe au milieu, ce dernier a
quand même 6 pétales (ou tépales). Même
structure, on ne sait qui a espionné l’autre, chez
le yaourt sucré au lait entier de Malo (oui,
fabriqué à Saint-Malo). Il est vrai que la mention « saveur vanille » dénonce l’utilisation de
la vanilline de synthèse, donc ici pas plus de
vraie vanille à l’intérieur que sur l’étiquette.
Tournons-nous résolument vers un géant de
l’agro-alimentaire, qui a certainement mobilisé
des équipes entières pour soigner les détails :
Nestlé. Le feuilleté de mousse de la laitière (visiblement de VERMEER) et ses fines feuilles au
chocolat noir (Fig. 5) fait de louables progrès
sur la représentation du labelle, mais patatras !
Il reste à côté encore 6 pétales, une nette
rechute vers le narcisse. Avec la nouvelle recette,
le secret de mousse (Fig. 6), c’est la descente
aux enfers, on perd un pétale, le tube disparaît
mais, horresco referens, il apparaît maintenant
au milieu une petite touffe d’étamines libres !
Passons vite à la concurrence… Hélas la crème
dessert de Elle & Vire répète le même schéma,
la Perle de Lait de Yoplait a copié aussi, avec
cette fois-ci des pétales blancs comme neige.
Allez, une dernière tentative, Danone, et son
Activia au « Bifidus actif regularis » (Fig. 7).
Peine perdue ! Il vous aidera peut-être à réguler le transit dès 15 jours mais vous sert encore
5 pétales jaunes et des étamines libres ! Cette
structure erronée, que l’on trouve chez des
rosacées, l’emporte donc à une écrasante majorité ! Mamie Nova, Marie Morin, et tous vos
collègues, nous ne sommes pas emballés par
vos emballages. Suivez plutôt notre recette :
choisissez la crème des artistes, contrôlez leur
taux de matière grise et représentez exactement
celle qui est, comme le chantait Boby LAPOINTE,
une des mamelles du destin, quelle avanie !
* Jean-Michel HERVOUET
61 rue du Lieutenant Ricard
78 400 Chatou [email protected]
EOCCE 2018
Dans le cadre de l'organisation du congrès européen
de 2018 à Paris, la SFO et les autres associations associées à la préparation de cet évènement lancent un
concours pour la création du logo. Faites parvenir
vos créations à [email protected]. Elles
seront ensuite soumises au comité d'organisation,
qui choisira la proposition la plus adaptée et la plus
séduisante. Parmi les thèmes importants, les orchidées, bien sûr, mais sans oublier Paris, destination
élue par les membres de l'EOC pour accueillir l'évènement international. À vos crayons, palettes graphiques et autres écrans!
RÉUNION
La prochaine réunion des présidents des SFOs régionales, suivie par la réunion du conseil d’administration auront lieu le 5 octobre 2013 à 10 h 00
(présidents) et 14 h 00 (CA) au local de la SFO.
VOYAGES
Pascal JARIGE (Primula Naturaliste), vous propose de
nouveaux voyages orchidophiles en France, en
Europe, ou plus loin ! Contactez Pascal pour de plus
amples informations :
Pascal JARIGE,
Thorenas, 38 112 Meaudre, 04 76 94 29 24,
[email protected],
www.primula-naturaliste.com
Grèce : Épire du 22 au 30 juin.
Bulgarie : Rila, Pirin et Rhodopes du 1er au 11 juillet.
France : Pyrénées orientales du 13 au 21 juillet.
France : Briançonnais du 22 au 28 juillet.
Afrique du Sud : Le Cap et Namaqualand du 17 août
au 1er septembre.
Madagascar : orchidées et plantes des hauts-plateaux
du 6 au 21 octobre.
La Réunion : Parfums, épices et orchidées du 16 au
24 novembre.
Tunisie ou Maroc : du 28 décembre au 4 janvier 2014.
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
VIENT DE PARAÎTRE
L’Orchidophile – Hors-série spécial Cypripedioideae,
ouvrage collectif, Société française d’orchidophilie
ISSN 0750-0386 - 136 p. Prix 23 €, en vente à la SFO.
La SFO, en plus de la revue
régulière, publie, pour la
première fois, un numéro
hors-série dédié à un
groupe d’orchidées. Des
spécialistes, amateurs et
botanistes du monde entier se sont associés à la rédaction de ce numéro
pour donner aux lecteurs
une vision d’ensemble des
Cypripedioideae, les sabots de Vénus.
Ce numéro, au format 21 x 29,7, plus grand que la
revue habituelle est également beaucoup plus
épais et c’est un véritable un double de la revue habituelle qui sont offerts à nos lecteurs. Tous les
genres sont abordés, à l’exception de Selenipedium,
faute d’auteur pour ces orchidées sud-américaines
si particulières.
Des présentations générales, comme celle de Guido
BRAEM, abordent la taxinomie des orchidées, avec
des exemples concrets (et controversés !) appliqués
à la sous-famille discutée dans ce numéro spécial.
Ensuite, plusieurs auteurs abordent le genre Cypripedium, que ce soit pour traiter de sa présence
Paphiopedilum sangii
(Photo M. GUNTHER)
164
en Asie (C. BASSET), de l’évolution des populations
pyrénéennes de C. calceolus (M.-B. GARCIA) ou de
la culture des espèces rustiques en Europe (J.
HUTCHINGS). C’est donc une vision générale du
genre qui sera donnée aux lecteurs, qu’ils apprécient
les plantes dans la nature ou qu’ils souhaitent les
cultiver dans leur jardin ou en serre alpine.
Le genre Mexipedium est abordé par le biais d’une
fiche de culture pour la seule espèce connue, M. xerophyticum (S. HÉBLER).
Le genre Paphiopedilum, l’un des favoris des cultivateurs, n’est pas en reste, avec une liste complète
des espèces, accompagnée de nombreuses photos
et de courtes descriptions (D. LAFARGE), de conseils
de culture (J.-C. GRIPON) ou encore de discussions
sur la taxinomie de certaines espèces (H. PERNER)
et des espèces et hybrides qui ont marqué l’orchidophilie française (P. SAUVÊTRE).
Pour terminer, le genre Phragmipedium est abordé,
avec un accent tout particulier sur les espèces récemment découvertes Phrag. besseae, Phrag. dalessandroi et Phrag. kovachii bien entendu (O.
GRUSS, A. MANRIQUE, W. CAVESTRO), ou pour les espèces aux longs pétales (R.-J. QUÉNÉ). L’histoire de
l’hybridation de ce genre, qui a connu un fort regain d’intérêt au cours des dernières années, n’est
pas oubliée (G. DECKER).
Tous les articles sont accompagnés d’une abondante
iconographie, ce qui est très caractéristique de notre revue, qui a toujours su mettre en valeur de belles
images pour accompagner les textes.
Les articles spécifiques sont complétés par un
lexique général appliqué aux genres étudiés et par
une liste complète des noms de taxons abordés, avec
mention du nom de l’auteur, du lieu et de la date
de publication de la description originale.
Vendu à un prix très abordable par la SFO, ce numéro spécial ne fait pas partie de l’abonnement à
L’Orchidophile. Il est donc nécessaire de le commander grâce au bon de commande présent dans
ce numéro, ou en adressant le règlement par courrier à la SFO.
LA RÉDACTION
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Des Orchidées terrestres dans le jardin
Carsten HAMMER*
(traduit de l’allemand par Anne FOURNIER)
HAMMER C., 2013.- Terrestrial Orchids for the garden. L’Orchidophile 197: 165-168.
Carsten HAMMER est responsable de la section locale de Hessen-Nassau pour la D.O.G.
(Deutsche Orchideen-Gessellschaft), l’équivalent germanique de notre propre Société dont
il est membre du conseil d’administration. Carsten est également un juge international
accrédité, qui consacre un temps important à la formation de nouveaux juges dans son
association. Membre du bureau de l’EOC (European Orchid Council), il s’intéresse
particulièrement aux Pleurothallidinées ou aux Dendrochilums et il apprécie les voyages
autour du monde à la découverte des orchidées. Il nous fait le plaisir de rédiger un rapide
article introductif à la culture d’orchidées terrestres au jardin en Europe.
Résumé.– Récit de l’introduction d’orchidées terrestres en culture dans un jardin
européen.
Mots clés.– Orchidée terrestre ; Cypripedium ; Dactylorhiza ; jardin.
Abstract.– The author tells us how he managed to introduce terrestrial orchids in
this garden, located in Germany.
Key words.– Terrestrial orchid; Cypripedium; Dactylorhiza; garden.
Il y a onze ans, nous avons acheté une maison, avec
une petite mare près de laquelle poussaient deux pieds
de Dactylorhiza. Après quelques années, j’ai décidé de
leur adjoindre de nouvelles espèces, à travers des achats
bien entendu. En effet, les prélèvements de plantes
dans la nature sont souvent interdits, et surtout fortement déconseillés. Les plantes issues de l’horticulture
Fig. 1.– Bac de culture au début du mois d’avril 2010
(Photo C. HAMMER).
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
Fig. 2.– Nouvelle pousse de Cypripedium,
le 22 avril 2010 (Photo C. HAMMER).
Fig. 3.– Les dactylorhizas présents à l’achat de la
maison, 1er mai 2010 (Photo C. HAMMER).
Fig. 4.– Cypripedium kentuckiense, 2010
(Photo C. HAMMER).
Fig. 5.– Dactylorhiza (hybride de Dact. fuchsii),
2010 (Photo C. HAMMER).
Fig. 6.– Cypripedium reginae, 2010
(Photo C. HAMMER).
2
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3
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ORCHIDÉE-CLIC
Du Nord-Ouest du continent américain à l’Indonésie, la passion des orchidées tropicales
ou indigènes se retrouve sur le Net. Si vous avez créé un site sur les orchidées ou si vous
connaissez des sites de référence, n'hésitez pas à en faire part à l'auteur de la rubrique par
messagerie. Bonne lecture et bon surf !
Philippe DURBIN*
Wild orchids in Sumatra (site en Anglais)
Orchidées sauvages de Sumatra
http://orchidofsumatra.blogspot.fr/
La grande île de Sumatra est connue pour
ses richesses naturelles faunistiques et floristiques, les orchidées ne sont pas en reste
puisqu’il en a été recensé plus d’un millier d’espèces. Ce blog réalisé par TUN JANG† présente
un très grand nombre d’espèces indonésiennes
avec une navigation extrêmement simple. Il est
constitué d’une liste d’espèce sur la gauche de
l’écran, un clic sur une espèce ouvre une fiche
constituée de photos et d’informations sur le
taxon. Parmi ces indications, on trouvera une
description qui, pour certaines espèces, est très
précise, ainsi qu’une liste des synonymes. Un
point est particulièrement intéressant dans ces
fiches : l’auteur a inséré une copie de l’article
dans lequel l’espèce a été décrite pour la première fois ainsi que des dessins ou des gravures
provenant de livres anciens, ces dernières étant
souvent d’une grande finesse. Enfin la réparti-
tion du taxon en Asie du Sud-Est est aussi précisée.
L’onglet « Pages » permet d’accéder à des clés
facilitant la recherche d’une espèce à partir d’un
des quelque cinquante genres mentionnés dans
le blog. Que de belles fleurs dans ces pages, il
n’y a que l’embarras du choix ! Quelques
« coups de cœur » : Liparis mainyi d’un rouge
profond, ce qui change radicalement de celui
de nos contrées, citons aussi Coelogyne pulverula avec ses contrastes tranchants ou encore
l’étonnant Cirrhopetalum medusae aux sépales
en longues lanières et dans le même style, Habenaria medusa, encore plus élégant !
Si vous souhaitez vous rendre compte de ce
que contient le site dans son ensemble : cliquez
à gauche de l’écran sur « Sidebar » puis sur
« Mosaic » dans le menu qui s’ouvre, et vous
verrez alors apparaître un kaléidoscope de centaines de photographies d’orchidées que l’on
peut faire défiler à loisir avec l’ascenseur. Toutes
les images du blog sont juxtaposées, avec le
nom de l’espèce qui apparaît au passage du
pointeur. Il y a peu de sites qui offrent une telle
concentration de clichés. Malgré l’abondance
d’informations transmises par ce blog, et une
liste des espèces s’allongeant presque chaque
jour, TUN JANG est l’auteur d’autres sites Internet sur les orchidées d’autres territoires d’Asie
du Sud-Est, alors peut-être irons-nous lui rendre visite une autre fois…
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Native Orchids of the Pacific Northwest and the
Canadian Rockies (site en Anglais)
Orchidées indigènes du Nord-Ouest Pacifique et des
Rocheuses canadiennes
http:/nativeorchidsofthepacificnorthwest.blogspot.fr/
Le nord-ouest Pacifique est la région d’Amérique du Nord qui s’étend du nord de la Californie, au sud de l’Alaska et jusqu’aux plus
hauts sommets des Rocheuses canadiennes.
Cette zone, quelquefois appelée Cascadia est
bien définie par son climat tempéré et ses
grandes forêts humides où les conifères dominent. C’est dans cette région que, rayonnant
autour de l’état de Washington, Ronald Hanko
photographie les orchidées sauvages. Naturellement, ce territoire n’a pas la luxuriance de Sumatra, mais il recèle tout de même de bien
beaux bijoux, en témoigne par exemple, la
photo de Calypso bulbosa affichée en médaillon
sur la page d’accueil.
Dans un de ses premiers articles, l’auteur
explique comment, en 2009, il s’est lancé dans
la chasse photographique des plantes sauvages
après 30 ans de culture d’orchidées tropicales.
Maintenant il mène ses deux passions de
concert avec un égal plaisir et publie ses superbes photos sur Internet pour le plaisir de
170
tous. Bien qu’il n’y ait pas de fonction « mosaïque » pour avoir un aperçu des photos dans
leur ensemble, on s’y retrouve aisément par la
table des matières chronologique, à gauche de
l’écran, ou bien par la liste des mots-clés qui
renvoie aux articles du blog. Ainsi, on peut découvrir quelques raretés d’Amérique septentrionale comme, par exemple, Cypripedium
fascicularum, un sabot de Vénus nord-américain petit et peu fréquent, ou bien la toute
blanche Cephalanthera austiniae, appelée aussi
orchidée fantôme et qui mérite bien son nom.
Tous les individus de cette espèce sont totalement dépourvus de chlorophylle comme c’est
le cas pour quelques rares spécimens de céphalanthère ou d’épipactis européens. À ne pas
manquer aussi Amerorchis rotundifolia, espèce
unique dans le genre et autrefois rattachée au
genre Orchis, l‘auteur compare les fleurs de
cette endémique d’Amérique du Nord à des
anges…
Des liens permettent d’accéder aux deux autres blogs que Ronald HANKO entretient régulièrement, l’un consacré à ses orchidées de
culture, qui mérite sans conteste le détour et le
second plus généraliste, que l’auteur qualifie
lui-même de divagations naturalistes. Les amateurs de nature et de belles photographies apprécieront sûrement ce supplément de balades
dans l’état de Washington.
Philippe DURBIN
[email protected]
† Déplorons le décès de TUN JANG (alias Varia
AGUSTIN) et souhaitons que d’autres poursuivront l’alimentation de ses blogs.
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EN SAVOIR PLUS
Pierre AUTHIER* nous propose dans ce numéro, les notes de lectures de deux articles
différents. Découvrez que l’autogamie ne nuit pas forcément à la diversité génétique et
que dans certaines conditions, les plantes préfèrent se préserver et vivre longtemps plutôt
que de se reproduire massivement. Bref, une foule d’informations sur les stratégies de
survie des individus et des espèces !
Neotinea maculata en Irlande et en Italie…
Source de la documentation : Duffy K.J. et al., 2009.– Ecology and genetic diversity of the dense-flowered
orchid, Neotinea maculata, at the centre and edge of its range. Annals of Botany 104 : 507-516..
Présentation de l’espèce (Figures 1 à 2)
Neotinea maculata (Desf.) Stearn [= Orchis
intacta Link ; = Neotinea intacta (Link) Rchb.
f. ; = Aceras intacta Rchb. f., etc.] est une espèce
d’orchidée bien reconnaissable à ses épis
denses de très petites fleurs blanchâtres, verdâtres ou roses, à son labelle trilobé et souvent
taché ou lavé de pourpre ainsi que par la présence d’un petit éperon de 1-2 mm. C’est essentiellement une plante méditerranéo-atlantique, étendant son aire de Madère et des
Canaries à l’ouest jusqu’au Proche Orient à
l’est, l’essentiel de son aire étant confiné à la région méditerranéenne. Au nord, curieusement,
quelques stations isolées sont présentes sur la
côte ouest de l’Irlande. La carte générale de répartition qui accompagne ce texte (Fig. 2) illustre bien à la fois la concentration de ses stations dans le bassin méditerranéen et le
caractère très isolé (par rapport à l’aire principale) des stations irlandaises.
Les questions des auteurs…
Les populations isolées, en limite d’aire
(comme en Irlande) et celles situées en plein
centre de l’aire principale (comme en Italie),
présentent-elles les mêmes caractéristiques ?
Plus précisément, sont-elles aussi variables génétiquement ? Par ailleurs, la production de
fruits et de graines est-elle aussi importante
chez les plantes irlandaises que chez les plantes
italiennes ?
Fig. 1.– Neotinea maculata. Gorges du Galamus
(sud de la France). 21 avril 2001
(Photo H. RODRIGUEZ).
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
Carte de répartition
générale de Neotinea
maculata. Notez la
situation très isolée des
populations d’Irlande.
Et les réponses apportées (plus
quelques informations diverses)…
(i) En Irlande, l’espèce n’est présente que
dans treize secteurs, tous localisés sur la côte
ouest. Là, les individus ne forment que de petites populations, de moins de vingt individus
le plus souvent. En Italie au contraire, l’espèce
est abondante, représentée par d’assez nombreuses populations de plus d’une centaine
d’individus chacune ;
(ii) les populations de ces deux pays sont
bien différentes génétiquement, ce qui signifie
que leur « histoire personnelle » n’a pas suivi
les mêmes chemins. Les populations d’Irlande
ne proviennent donc pas de lointains ancêtres
des populations italiennes (et réciproquement).
Toutefois, et c’est tout à fait remarquable, leur
variabilité génétique est sensiblement identique. Il y a en effet à peu près autant des différences génétiques entre les individus irlandais
qu’il y en a entre les individus italiens. En clair :
les petites et rares populations montrent une
variabilité génétique qui est (presque) aussi importante que celle des grandes populations situées dans l’aire principale… Ceci est une
garantie bien nécessaire pour affronter la diversité parfois imprévisible des conditions de
178
vie (canicule, stress hydrique, etc.) et explique
sans doute en partie le maintien de longue date
des populations irlandaises ;
(iii) les fleurs de cette espèce sont odorantes
et leur éperon contient du nectar. Les pollinisateurs potentiels sont des mouches et des
guêpes mais les auteurs notent bien clairement
qu’aucun pollinisateur confirmé n’est connu (il
y a encore du pain sur la planche pour les orchidologues !). Il semble certain qu’aucun insecte n’intervient en Irlande mais par contre
une certaine dose de fécondation par les insectes intervient en Italie mais elle reste à
quantifier…
(iv) la reproduction est d’ailleurs essentiellement autogame, c’est-à-dire qu’il y a autofécondation (le pollen d’une fleur féconde les
ovules de la même fleur). L’intervention de
pollinisateurs n’est donc pas nécessaire même si
elle peut intervenir, comme nous l’avons indiqué plus haut, chez les populations italiennes. Le
rendement reproductif est élevé dans les deux
pays (pas de données chiffrées). Toutefois, les auteurs indiquent que dans un autre pays, l’Estonie, lui aussi extérieur à l’aire principale de l’espèce, ce rendement à été estimé à seulement
20,9 %, ce qui est assez faible ;
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En savoir plus
(v) Il n’est pas inintéressant de noter que les
autres espèces du genre [telle l’orchis brulé, N.
ustulata (L.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W.
Chase, l’ex Orchis ustulata L.] sont totalement
dépourvues de nectar et que leur reproduction
est parfaitement allogame, nécessitant l’activité
pollinisatrice d’insectes. La classification basée
sur l’ADN rassemble ces espèces dans le même
genre (Neotinea) mais un critère aussi important que la biologie reproductive les sépare nettement… ;
(vi) des paquets de pollen (appelés massulae) ont été observés sur le stigmate de fleurs
encore fermées, un phénomène appelé cléistogamie (du grec kleisto, fermé). C’est pour l’individu une assurance tout risque : même si la
fleur épanouie et bien ouverte ne s’autoféconde
pas ou n’est pas fécondée par le pollen apporté
par un éventuel insecte, la pollinisation/fécondation a déjà eu lieu, au moins chez certaines
fleurs encore fermées ;
(vii) soyons précis : les capsules contiennent
environ 1 355 ± 52,5 graines chacune en
moyenne ;
(viii) les champignons symbiotiques mycorhizant cette orchidées appartiennent aux
genres Tulasnella, Leptodontidium et Ceratobasidium… Tous se présentent, à l’état végétatif,
sous forme de filaments blanchâtres ;
(ix) ainsi donc des espèces autogames
comme celle-ci ne souffrent pas le moins du
monde de leur autogamie… qui devrait pourtant – selon certaines théories bien ancrées et
répandues - engendrer une « dépression de
consanguinité », des malformations… et un
avenir sombre pour l’espèce elle-même… (cf.,
chez l’espèce humaine, les conséquences des
« mariages consanguins »). L’espèce se passe
donc joyeusement de la visite des pollinisateurs
sans souffrir apparemment de dépression génétique aiguë ou d’une diminution du nombre
et (ou) de la taille de ses populations… Elle vit
donc sa vie d’orchidée et fait ses bébés toute
seule, sans l’aide d’insectes, mais avec cependant une belle descendance !
(ix) Alors, demandera t-on : pourquoi les
populations d’Irlande sont-elles si peu nombreuses et de si petite taille ? Les auteurs font intervenir deux hypothèses, qui restent à tester et
ne sont pas exclusives l’une de l’autre :
(a) l’intervention de facteurs climatiques
peu favorables ;
(b) l’absence ou la rareté dans le sol irlandais des champignons mycorhiziens adaptés à
cette orchidée, ce qui évidemment est peu favorable soit à la germination soit au développement des graines produites.
REMERCIEMENTS
À Hélène RODRIGUEZ pour les illustrations fournies avec
amabilité et célérité et à Pascal DESCOURVIÈRES et David
LAFARGE pour la relecture attentive de ce texte.
La germination des graines chez un
Dactylorhiza du nord de l’Europe
Source de la documentation : ØIEN D.-I. et al., 2008.– Germination ecology of the boreal-alpine terrestrial
orchid Dactylorhiza lapponica (Orchidaceae). Annales Botanici Fennici 45 : 161-172.
Présentation de l’espèce
Dactylorhiza lapponica possède, comme
nombre d’espèces de ce genre, un statut taxinomique controversé. C’est ainsi que KREUTZ
(2004) ne liste pas moins d’une vingtaine de synonymes. Décrit initialement comme variété
d’Orchis angustifolia en 1843 (= O. angustifolia
var. lapponica) mais hissé au rang spécifique
par VERMEULEN en 1947 sous le binôme de Dactylorchis lapponica puis par SOÓ en 1962 sous le
binôme de Dactylorhiza lapponica, on le
retrouve raccordé avec rang infraspécifique à
divers Dactylorhiza [D. majalis, D. cruenta et D.
traunsteineri], une diversité de traitement qui
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
NOTES DE LECTURE
Les Naturalistes Belges, Vol. 93 (Orchid.
25) hors série 2012.
244 pages. Prix 30 €, port
inclus. A commander auprès
de l’éditeur (Section « Orchidées d’Europe » des
« Naturalistes Belges »),
Avenue du Pic vert 3,
B-1640 Rhode, Saint-Genèse, Belgique (courriel :
soenb@ belgacom.net).
Après le bilan des activités de la section « Orchidées d’Europe » et la présentation des modifications apportées à la deuxième édition du
« Guide des orchidées de France, de Suisse et du
Benelux » (P. DELFORGE), on trouvera au sommaire de ce « Spécial orchidées », toujours substantiel - et cette fois ci totalement « insulaire »
- plusieurs articles concernant la Méditerranée
orientale. P. DEVILLERS et al présentent une documentation photographique à propos des orchidées de Lesbos en complément d’un article
publié par les mêmes auteurs en 2010. P. DELFORGE apporte une contribution à la connaissance des orchidées de l’île d’Icaria en Egée
orientale. Icaria a toujours été dans son histoire
géologique rattachée au continent asiatique,
elle est riche de 31 espèces dont l’étude est relativement récente et l’auteur fait le point sur les
mentions plus anciennes dont certaines ne correspondent pas à la réalité. Une cartographie
précise leur répartition. Du même auteur, publication d’Ophrys ×parvaisiana P. Delforge,
hybride issu du croisement d’O. bombyliflora et
d’O. calypsus var. pseudoapulica, décrit de l’île
de Cythère (Attique, Grèce). P. DEVILLERS et J.
DEVILLERS-TERSCHUREN se penchent sur les problèmes de l’orchidoflore de la grande île de
Chypre, les caractères diagnostiques des taxons
et leurs relations avec ceux des régions continentales avoisinantes. En effet Chypre est relativement isolée en Méditerannée orientale et sa
flore possède ses caractères propres. Les auteurs
étudient plus particulièrement 3 groupes, ceux
d’Ophrys bornmuelleri, O. umbilicata et O.
182
mammosa, donnant lieu à la publication de
deux nouvelles espèces. La première, Ophrys
aphrodite P. Devillers & J. Devillers-Terschuren
pour désigner ce qui était jusqu’alors confondu
avec O. bornmuelleri, espèce absente de la dition et la seconde, Ophrys astarte P. Devillers &
J. Devillers-Terschuren un taxon à sépales verts
du groupe d’O. umbilicata. Notons également
le changement de statut d’Ophrys posteria (B.
Baumann & H. Baumann) P. Devillers & J. Devillers-Terschuren, auparavant traité au rang de
sous-espèce d’O. mammosa. Par ailleurs, pour
clarifier la situation dans le groupe d’O. iricolor
sur l’île de Malte P. DELFORGE décrit une espèce
nouvelle : Ophrys hospitalis P. Delforge, endémique de Malte et jusque là assimilé à O. mesaritica, en fait absent de l’île. Pour terminer, nous
faisons un grand bond vers le nord où T. Pickner expose son point de vue sur l’évolution et la
différentiation de certains taxons du genre Dactylorhiza dans deux îles de la mer Baltique, Saaremaa (Estonie) et Gotland (Suède).
Jean-Pierre AMARDEILH
Les bulletins des SFO régionales
Gazette de la Société Française d’Orchidophilie, Groupement Pyrénées Est n° 1 - 2012
(4 pages, disponible en pdf).
Il faut saluer la sortie du
premier numéro de ce
tout nouveau groupement, qui remplace l’ancien « Groupement Roussillon ». Les quatre pages
sont consacrées à des
comptes rendus de sorties : le 25 mars à Torreilles-Barcarès, le 12 mai
dans le Fenouillèdes et le 10 juin à Nohèdes, ainsi
qu’au programme des réunions de fin 2012 - début 2013. Un bon début en attendant qu’il se fasse
mieux connaître.
Gil SCAPPATICCI
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Notes de lecture
NOTES DE LECTURE
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie d’Aquitaine, année 2012, n° 10 (12
pages, disponible en pdf).
L’éditorial de B. GERBEAU
montre combien cette
jeune société est déjà très
dynamique par ses nombreuses activités. Celuici présente d’ailleurs le
compte rendu de la première exposition (réussie!), à Périgueux, et celui
du « 1er chantier de nettoyage d’une station humide en Gironde », engagé
dans le but de préserver Anacamptis palustris. S. ESNAULT rapporte ensuite les péripéties d’un fructueux voyage orchidophile en Sardaigne, semblet-il au cours du mois d’avril. Puis, O. CABANNE publie les photographies de dix hybrides de Gironde,
dont trois intergénériques avec les parents : Anacamptis coriophora subsp. fragrans × A. pyramidalis, Anacamptis morio × A. pyramidalis, Anacamptis coriophora subsp. coriophora × A. morio.
Enfin, les informations associatives, réunions, cartographie, site Internet, ne sont pas oubliées.
Gil SCAPPATICCI
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie d’Aquitaine, décembre 2012, n° 11 (26
pages, disponible en pdf).
Ce bulletin entame, avec
W. BRONDEL, une cartographie complète des 48
taxons de la Gironde, en
commençant par le genre
Anacamptis. Il liste les espèces absentes, mais
connues dans les départements limitrophes, et
signale les hybrides les
plus courants du département. Puis,
J.-M. NADEAU rend hommage à Marcel ESCAT, un
des plus anciens adhérents, cartographe de la
Dordogne de 1987 à 2002, décédé à 90 ans. En-
fin, on trouvera un article de fond de N. J. VEREECKEN, « Les clés de la pollinisation des Ophrys »,
panorama historique, technique et iconographique, reproduit de l’ouvrage « Les Ophrys d’Italie de R. SOUCHE », et, bien sûr, toutes les informations associatives (réunions, sorties, stages et
expositions, site Internet).
Gil SCAPPATICCI
Fragrans, bulletins de l’Aros n° 7 de juin
2011 (12 pages), 8 de décembre 2011 (28
pages), 9 de juin 2012 (31 pages) et 10 de décembre 2012 (11 pages) (disponibles en pdf).
Le n° 7 est presque entièrement consacré aux Orchidées exotiques, avec le
genre Cypripedium dans
son jardin, par E. WOLLENSCHLAEGER, le Phalaenopsis « Mini Mark », par
C. BATISSE, et le genre Ascocentrum, par H. GRASSER. Il nous emmène aussi
faire une visite du jardin botanique de Saverne en
mai, où fleurissent plusieurs orchidées locales, avec
F. et J.-M. JAEHN. Le n° 8 présente encore deux articles sur la culture: La Cochleanthes Molière, par
C. ULMER, et « De la graine nue à la plantule », par
J.-L. KEHLHOFFNER et l’équipe des apprentis-sorciers (!). Pour les orchidées indigènes, il contient
la première partie d’un long (43 pages au total)
et très documenté article de Ch. DIRWIMMER,
« Contribution à la connaissance d’Epipactis helleborine subsp. minor (Engel) Engel ». Il est complété dans le n° 9 par d’autres observations de
Haute-Saône, Ardèche et Languedoc, la description statistique et morphométrique des deux stations bas-rhinoises majeures et un comparatif avec
d’autres taxons européens très proches, notamment E. voethii. Au passage, l’auteur relève
quelques affirmations qu’il considère erronées sur
le milieu où pousse E. helleborine subsp. minor,
qui serait en très grande majorité acide, et non pas
des lentilles calcaires. Un compte rendu d’exposition au Parc de l’Orangerie de Strasbourg
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
NOTES DE LECTURE
termine ce numéro. Le n° 10 est entièrement dédié aux orchidées tropicales, avec une exposition
« au pays des luthiers », « Les engrais orchidées »,
par P. KAUFFMANN et Angraecum sesquipedale, par
G. GRUNENWALD. Tous ces fascicules contiennent,
bien sur, les informations associatives.
Gil SCAPPATICCI
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie Auvergne (L’Orchis arverne), printemps
2012, n° 13 (16 pages).
Ce dernier bulletin est
consacré essentiellement à
la relation d’un voyage à la
Réunion, en avril 2011,
par J. DAUGE, et à des
comptes rendus de sorties,
le 12 mai sur les Côtes de
Clermont
(Puy-deDôme), le 15 mai dans le
sud de l’Allier, le 21 mai à
l’Avoiron (Puy-de-Dôme), le 28 mai à Pileyre
(Puy-de-Dôme), le 11 juin sur les coteaux
d’Ebreuil (Allier) et le 19 juin dans la vallée du Fossat (Puy-de-Dôme) par J.-J. GUILLAUMIN. De
même, le 23 juin au marais de Lambre à Gerzat
(Puy-de-Dôme), par M. et A. Charreyron. Il se termine avec P. CALMELS qui parle de son exposé sur
« les Orchidées sauvages en Haute-Loire » au cours
des Rencontres naturalistes de ce département.
Gil SCAPPATICCI
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie de Lorraine-Alsace, 2013 (102 pages).
Le morceau de bravoure
de ce bulletin (30 pages)
est un article sur « Cinq
siècles de découvertes en
Alsace », signé H. MATHÉ. L’auteur s’est attaché
à établir la date de découverte de chaque orchidée dans la région, en
puisant dans les documents les plus anciens (dès 1532 !). On y trouve
184
une biographie de chaque auteur des premières
signalisations, la reproduction d’illustrations anciennes, une bibliographie et webographie importantes, et la liste des documents étudiés. La
date de première signalisation d’une trentaine
d’hybrides est également mentionnée. Cet article a nécessité la traduction de textes en vieil allemand et en latin.
H. MATHÉ est également l’auteur d’un autre article qui fait référence au passé ; il est intitulé
« L’étymologie des noms d’Orchidées ».
Suivent des compte rendus de sorties, du
29 avril à Rimbach-près-Guebwiller, Soulzmatt
et Westhalten (68), par P. PITOIS, du 24 mai à la
Côte de Moselle, par H. BAILLET, du 24 juin à la
montagne de Chasseral (canton de Berne,
Suisse), à la recherche des Gymnadenia, par Ch.
BOILLAT, et du 5 août au nord de Saverne (67),
à la découverte d’Epipactis helleborine subsp.
minor, par A. PIERNÉ.
« La couleur comme communication entre orchidées et insectes pollinisateurs », par B. SCHATZ,
est également un article majeur. Il explique que
la couleur des fleurs est aussi un facteur important (avec d’autres : odeur, morphologie…)
dans l’attraction des pollinisateurs, et laisse présager qu’on a encore bien des découvertes à
faire dans ce domaine d’études, comme le montrent les exemples récents étudiés.
Pour les orchidées exotiques, on trouvera un
compte rendu d’exposition (Orchidifolie 2012),
par M. GUESNÉ, une présentation de Polystachya
clareae, par D. KARADJOFF, et « Histoire d’une
maladie », par J. SOUVAY, qui raconte le cheminement d’un orchidophile passionné.
Enfin, H. MATHÉ analyse l’ouvrage « Natura
2000 en Lorraine », qui fait le point des actions
pour la mise en place du réseau en Lorraine, et
J.-M. BERGEROT publie une cartographie complète de la Meurthe-et Moselle, avec présentation du département, cartes et sources.
Ce bulletin se termine par un index des articles,
par thèmes et par auteurs, depuis les débuts en
2004 (10 ans).
Gil SCAPPATICCI
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Notes de lecture
NOTES DE LECTURE
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie Languedoc, janvier 2013, n° 10 (24
pages).
L’éditorial de M. NICOLE
rappelle les dix années
du bulletin de l’association et cite les actions
qui affirment le dynamisme de celle-ci. Après
les informations associatives, et un bilan des quatre sorties 2012 (27 mars,
au nord de Montpellier,
7 avril à Rivesaltes, 26 mai sur le causse Méjean
et du 27 au 29 mai dans l’Aveyron), on retrouve
la rubrique habituelle « Observations dans nos départements ». Comme partout, des floraisons très
précoces ont été constatées avant que le froid et
la sécheresse ne s’en mêle, condamnant la première vague de floraison. Après les désastres,
bonne nouvelle, un nouveau taxon pour le
Gard a été trouvé en mai, Limodorum abortivum
var. trabutianum. Plus tard, les Epipactis étaient
au rendez-vous, avec E. exilis (col du Mas de
l’Ayre) ainsi qu’E. provincialis, confirmé à Montclus, et un hybride Anacamptis coriophora subsp.
coriophora × A. morio (encore au col du Mas de
l’Ayre). Dans l’Aveyron, découverte d’Ophrys speculum (un pied, au nord de Rodez) et d’Epipactis
helleborinne var. minor (forêt d’Aubrac).
M. NICOLE dresse ensuite une petite histoire de
dix ans de bulletin SFOL, avec ses rubriques
maintenant classiques, notamment sur les promenades orchidophiles et la protection, et aussi
les articles généraux. L’un de ceux-ci, « Les Orchidées de l’Hérault au XIXe siècle », avec les noms
anciens et seulement sept Ophrys… est présenté
par M. NICOLE et R. SOUCHE. Puis on retrouve la
rubrique « Á la découverte… », avec Le Causse
de Grézalles (Hérault), par M. NICOLE, et « Le patrimoine orchidologique autour d’Anduze (Gard) »,
par G. CALCATELLE. On passe à « La gestion communale des espaces verts à orchidées… » sur SaintMathieu-de-Tréviers (Hérault), par Ph. FELDMANN, ou comment augmenter et protéger les
populations d’orchidées par une concertation
avec la municipalité, aboutissant à la mise en
place d’une gestion appropriée (22 espèces à la
clé !).
On poursuit avec « Parcours autobiographique
d’un botaniste virosé », le point de vue de R.
SOUCHE… par lui-même. Puis, Ph. FELDMANN
met à jour la liste rouge des orchidées du Languedoc. Le nouveau statut résulte surtout d’une
aggravation des menaces pour plusieurs espèces, dont Anacamptis papilionacea, Dactylorhiza occitanica, D. elata, Epipactis rhodanensis
Listera (Neottia) cordata, Neotinea tridentata,
Ophrys gr. bertolonii… Ce qui devrait inciter les
autorités à porter une attention particulière à
plusieurs d’entre elles. On revient à l’histoire,
avec celle « de la SFO Languedoc », par F. DABONNEVILLE, qui rappelle son évolution et ses
activités depuis sa création en 1984 par une dizaine de membres ; les effectifs atteignent la
centaine en 2012. Enfin, F. BONNET rend « Hommage à Michel DEMANGE », orchidophile parisien bien connu et géologue professionnel,
disparu en 2012, et qui a fait une partie de sa
carrière en Haut-Languedoc.
Ce bulletin « des dix ans » se termine par « Un
regard sur les Ophrys d’Italie (Ophrys d’Italia) », présentation d’un ouvrage récent de R. ROMOLINI et R. SOUCHE.
Gil SCAPPATICCI
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie Poitou-Charentes et Vendée, 2012,
(100 pages).
Ce bulletin garde la présentation de ces prédécesseurs, sans en perdre la
qualité, en particulier iconographique. Outre les
rubriques liées à la vie et
aux activités de cette SFO
régionale (site web de
cette dernière, réunions
diverses, expositions et
salons, sorties passées et à venir, activités de
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L’Orchidophile 197, Juin 2013 (2)
NOTES DE LECTURE
protection et de gestion sur différents sites,
etc.), on y trouve les comptes-rendus des sorties
locales effectuées en 2012, toujours accompagnées
de leur tableau récapitulatif des taxons rencontrés, ainsi que plusieurs articles plus importants.
Côté exotisme, J.-C. GUÉRIN continue sa présentation des orchidées malgaches entamée depuis plusieurs années. Sinon, D. PETIT souhaite
apprendre aux néophytes à utiliser l’outil
« Google Earth », J.-M. MATHÉ témoigne de la
découverte d’un liparis charentais issu de l’herbier DUFFORT (actuellement déposé en Charente) retrouvé à Strasbourg (il en profite aussi
pour faire le point sur la situation de Liparis
loeselii en Poitou-Charentes et dresser une
étude détaillée des orchidées trouvées dans
l’herbier DUFFORT, dans deux autres articles séparés), et M. ALLARD & J.-C. JUDE font la présentation des ophrys du groupe d’O. bertolonii.
Enfin, on n’oubliera ni le compte-rendu d’un
séjour botanique et orchidophile dans le Vercors
et le Buëch, du 5 au 9 juin 2012 (M. BRÉRET et
D. PATTIER), ni celui, plus traditionnel, de l’escapade printanière de J.-C. JUDE et M. ALLARD,
lesquels nous convient cette année à découvrir
l’orchidoflore de la Croatie, où ils purent observer une quarantaine d’espèces.
Olivier GERBAUD
Bulletin de la Société Française d’Orchidophilie Rhône-Alpes, avril 2012, n° 25 (48
pages), et novembre 2012, n° 26 (64 pages)
(disponible en pdf).
Le lecteur de ses deux
opuscules retrouvera
d’abord, comme par le
passé, les informations
relatives à la vie de l’association (en particulier
les programmes et
comptes-rendus d’activités, le point sur l’avancement de la cartographie - sous la houlette de J. BRY, et celle de notre ouvrage régional en cours - que supervise D.
186
BONARDI, voire des hommages divers), puis ses
rubriques habituelles (le recensement des nouvelles découvertes et observations, la présentation de bulletins d’autres SFO régionales et la
chronique philatélique de C. MARION…). Mais
des articles de fonds sont également bien présents ! Dans le numéro 25, on trouvera en particulier une note sur Ophrys occidentalis et autres orchidées des alentours de Ternay dans le
Rhône (G. SCAPPATICCI et L. FRANCON), la description d’Ophrys ×velae, un hybride sicilien entre O. flammeola et O. lutea (P. DUTHILLEUL et R.
MARTIN), la présentation d’une nouvelle variété
castanearum d’Epipactis helleborine (A. GÉVAUDAN), l’observation de pollinisateurs/consommateurs sur Neottia nidus-avis (L. BERGER), enfin les résultats d’une étude relative à l’aptitude
à l’autofécondation de certains Epipactis (M. CIMINERa, A. GÉVAUDAN & D. PRAT). Le numéro 26
propose, par exemple, de partir à la découverte
des orchidées de l’île de la Table Ronde (P. PRESSON) et du parc de la Tête d’Or (P. DURBIN) dans
le Rhône, ou à celle de nigritelles des HautesAlpes dans le Galibier (M. et O. GERBAUD) ; il présente aussi la description de nouveaux hybrides
de Rhône-Alpes : Epipactis × pratii et Epipactis
× jacquetii, à savoir, respectivement E. atrorubens
× E. rhodanensis et E. fibri × E. helleborine (A. GEVAUDAN, G. SCAPPATICCI et P. DURBIN), ainsi
qu’une mise au point concernant Neotinea ustulata var. aestivalis (G. SCAPPATICCI).
Olivier GERBAUD
La publicité dans
l’Orchidophile est
GRATUITE
pour les adhérents de la
S.F.O. sur des sujets se
rapportant aux Orchidées
et dans la mesure des
places disponibles.
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE
SOMMAIRE
L'ORCHIDOPHILE n° 197 - 2013 - vol. 44 (2)
Présidents d’honneur
† Georges MOREL (1970-1972) – Marcel LECOUFLE – (1972-1981) – † Dr Jean CAMARD (1981-1982)
† Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) – † Roger BARBIER (1995-1998) – Janine BOURNÉRIAS (1998-2002)
Alain JOUY (2002-2008)
Composition du Bureau
Président :
Vice-présidents :
Pierre LAURENCHET
Jean-Michel HERVOUET
Secrétaire générale :
Agnès MÉTIVIER
Secrétaire général adjoint: Jean-Pierre AMARDEILH
Trésorier :
Robert BORDES
Rédacteur de L’Orchidophile :
David LAFARGE
Responsable des expositions :
Michel LE ROY
Relations extérieures :
Charlotte DUPONT
Protection :
Pascal DESCOURVIÈRES
Recherche de financements : Philippe FELDMANN
Commission des voyages : Jean-Michel HERVOUET
Composition du Conseil d’Administration
Jean-Pierre AMARDEILH, Agnès ARTIGES, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Jean-Marie BERGEROT, Robert BORDES,
Michel DÉMARES, Pascal DESCOURVIÈRES, Charlotte DUPONT, Philippe FELDMANN, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET,
Jean-Claude GOORIS, Jean HÉRAULT, Jean-Michel HERVOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE,
Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LECARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE,
Daniel PRAT, Michel SERET, Ofélia TÉQUI, Jacqueline VAQUETTE.
Bibliothécaire : Michel GIRAUD
Associations régionales, Groupements et Sections
99
SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Président: Bernard GERBAUD,
16 rue Georges Brassens, 24 700 MONTPON-MÉNESTÉ[email protected] - http://sfoaquitaine.jimdo.com/
SFO AUVERGNE (03-15-23-43-58 et 63) – Présidente : Chantal
RIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT – [email protected] http://www.sfo-auvergne.org/
SFO SECTION BOURGOGNE (21-58-71-89) V. GILLET, 11 rue de
Belle-Vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON – [email protected]
SFO CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : Charles
DOUCHET, 681 route d'Arian, 41 250 FONTAINES-EN-SOLOGNE [email protected] - http://sfocl.free.fr/
SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-92-93-94) Président : Alain BENOÎT, 33
rue des Maraïchers, 75 020 PARIS - [email protected] www.sfo-idf.com/
SFO LANGUEDOC (12-30-34 et 48) – Président : Francis
DABONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30 000 NÎMES [email protected] - http://perso.orange.fr/michel.nicole/
SFO LORRAINE-ALSACE (54-55-57-67-68 et 88) – Président :
Monique G UESNE , 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE - monique.
[email protected]
SFO NORD (02-59-60-62 et 80) – Président : Frédéric DEBRUILLE, 18
boulevard Louise Michel, 59 490 SOMAIN - debruillef@
113
137
165
ORCHIDÉES EXOTIQUES
Une nouvelle combinaison pour le genre Trichosma Lindl.
(Orchidaceae)
Varia AGUSTIN (†)–––––––––––––––––––––––––– 99
La variabilité des formes cultivées de Vanda coerulea
Griff. ex Lindl.
Philippe CHRISTOPHE ––––––––––––––––––––– 113
Des géants chez Bulbophyllum Thouars
Baptiste DANIEL ––––––––––––––––––––––––––– 145
Des Orchidées terrestres dans le jardin
Carsten HAMMER ––––––––––––––––––––––––– 165
Dendrochilum magnum Reichb. f. (fiche de culture)
Jean-Pierre LE PABIC ––––––––––––––––––––––– 171
Sociétés adhérentes et correspondantes
ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO)
Président : Albert FALCINELLI – [email protected] 1 rue du bastion Montmorency, 11 370 LEUCATE - www.afjo.org
ASSOCIATION PIXIFLORE
Présidente : Caroline LAHMEK - [email protected] - 11 rue Pierre Curie, 94 120 FONTENAY-SOUS-BOIS –
http://www.pixiflore.com
GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO)
Présidente : Denise Roucoule – [email protected] - 37 rue de l’Autan blanc, 31 214 L’UNION –
http://www.gmpao.org
ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA)
Présidente : Christiane MERLO – [email protected] - Maison des Associations, 33520 BRUGES –
http://opea.free.fr
SOCIÉTÉ MÉDITERRANÉENNE D’ORCHIDOLOGIE
Président : Roland Martin – 04 250 LA MOTTE DU CAIRE
ORCHIDÉES D’EUROPE
Ophrys elatior Gumprecht ex H. F. Paulus, une orchidée
d’été dans le paysage rhénan et rhodanien (seconde partie)
Christian DIRWIMMER* & Georges RIEHM –––– 103
wanadoo.fr - http://www.orchid-nord.com
SFO NORMANDIE (14-27-61 et 76) – Présidente : Georgette
L ECARPENTIER , 15 rue Beaudouin, 27 700 LES ANDELYS [email protected] - http://sfo-normandie.fr
SFO PACA (04-05-06-13-83 et 84) – Président : Pierre-Michel BLAIS,
Les Douvelles, route de Salernes, 83 570 ENTRECASTEAUX [email protected] - http://sfoprovence-alpescotedazur.jimdo.com/
SFO POITOU-CHARENTES ET VENDÉE (16-17-79-85 et 86) Président : Jean-Claude G UÉRIN , 45 Grand’ Rue, 79 200 LA
PEYRATTE – [email protected] - http://www.
orchidee-poitou-charentes.org/
SFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : Roselyne BUSCAIL,
12 Allée des Argelats, 66 180 VILLENEUVE DE LA RAHO [email protected]
SFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73 et 74) – Président :
Michel S ÉRET , 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS [email protected] - http://sfo.rhonealpes.free.fr/
SFO STRASBOURG – AROS – Président : Brigitte REDONNET, 12 bis
Le Canal, 67 120 WOLXHEIM - [email protected] - http://aros.
asso.fr/home.php
SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCEAN (SOLO)
http://www.orchidees-loire-ocean.fr
103
Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986
Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France.
© SFO – Paris – Dépôt légal juin 2013 – ISSN : 0750-0386