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Montmartre
La Gazette
de
Vive nos Présidents !
J. Bachellerie
▲
Un des graphs
de Miss-Tic
sur un mur
de Montmartre.
Le Moulin Rouge accueille les Présidents des associations montmartroises - ceux qui ont
pu se libérer... - et grâce auxquels la vie à Montmartre est si vivante. Vous reconnaîtrez de
gauche à droite, entourés par les girls, Sylvie Fourmond, Présidente de l’ACLA (Association des
Commerçants Lepic Abbesses), Frédéric Loup, Président de l’Association des Commerçants
du Haut Montmartre, Joëlle Leclerc, Présidente des P’tits Poulbots, Gilles Chiriaux, Président
de l’association L’Atelier Charles Dullin, Brigitte Houdinière, Présidente du Comité des Fêtes et
Actions sociales du 18ème, Jean-Marc Tarrit, Président de la République de Montmartre, Roger
Dangueuger, Président du Syndicat d’Initiative de Montmartre, JeanPaul Nguyen, Président de l’association Maquis’Art Montmartre. Nos
présidents vous souhaitent une bonne lecture de La Gazette N°45 !
L a v o i x d u v i ll a g e
N° 45 Mars/Septembre 2012 - 1 $
Sommaire
L’actualité du Syndicat p.04
Roger DANGUEUGER,
Rédacteur en chef
La vie
du village
p.8
L
F. Loup
Antoine Westerman
lance Le Coq Rico
rue Lepic.
Lire page 16
Dossier
’année 2012 est une année d’élections :
Présidentielle, législative. Pour le SIM,
c’est aussi une année d’élection, avec le
renouvellement en juin du Bureau. Per-
mettez-moi de lancer un appel à toutes les
bonnes volontés. Je serai candidat à ma propre
succession pour trois dernières années de Prési-
Street art
à Montmatre
dence, et si je suis réélu, il sera temps après de
laisser ma place à un autre.
J. Bachellerie
DR
p.18
DR
Edito
Concernant la sécurité publique sur la Butte
Montmartre, nous avons rencontré à plusieurs
reprises le Directeur de cabinet du Préfet de police et le Commissaire du 18ème arrondissement.
M.-F. Turpaud
Montmartre
et ses rues
La rue Muller p.26
Nous avons attiré leur attention sur le fait que
Montmartre est une zone où règnent toutes sortes
de délinquance et qui mérite une véritable poli-
tique de sécurisation, pour les touristes, les com-
Montmartre
des Arts
mercants et les riverains. N’hésitez pas à nous
MOULIN ROUGE®
Les Petits Princes du
Moulin Rouge
p.28
faire part de vos préoccupations sur ces questions difficiles qui nous concernent tous.
La sortie de la Gazette de Montmartre corres-
Montmartre des Montmartrois
pond à celle du Plan-Guide de Montmartre 2012.
Perrette
Souplex
Avec les Présidents des associations montmar-
p.29
DR
DR
troises qui « font » la couverture, nous nous
M. Jean
p.30
engageons tous à œuvrer pour le rayonnement
de Montmartre !
Photo de couverture : Philippe Simon
Texte : Géraldine Dujat
La Gazette de Montmartre N°45 / 03
L’actualité
du Syndicat
Les actions du Syndicat
Plan Guide de
Montmartre 2012
Nous sommes heureux
de vous annoncer
la parution du
nouveau Plan Guide
et bonnes adresses
de Montmartre 2012.
En vente à 1€ à notre
accueil, il décline
en six langues une
vraie visite guidée
chronologique,
culturelle et historique
des 38 sites d’intérêt
de notre village.
Ce joli plan, dont le
créateur est Bernard
Deubelbeiss est
dessiné en 3D et
amusera petits et
grands dans leur
découverte de la Butte.
Remercions tous les
annonceurs fidèles
du Plan-Guide, qui
nous renouvellent
leur confiance chaque
année.
Fête des
Vendanges
de Montmartre 2012
La 79 ème édition des Vendanges
de Montmartre a pour thème
cette annèe :
Montmartre fête
les gourmandises Le 18 ème ou l’Art des Mets
Les grands rendez-vous : la journée des
bouts d’chou, la journée chocolat, la grande
chorale du 18ème, le grand défilé, le parcours
du goût, le feu d’artifice, la cérémonie des
non-demandes en mariage et enfin le spectacle de clôture. Toute l’équipe du SIM et ses
partenaires vous donnent rendez-vous sur
son stand, place Jean Marais et au 21, place
du Tertre les 12, 13 et 14 octobre. Au menu :
nombreuses animations, dégustation du Clos
Montmartre…
Retrouvez tout le programme sur www.fetedesvendangesdemontmartre.com
Erratum
A l’occasion de la Saint Valentin, Elodie du
Syndicat d’Initiative a organisé le dimanche
12 février une journée consacrée aux amoureux, avec une belle balade guidée ainsi qu’un
concours photo où les heureux gagnants, Eric
et Pascal ont remporté le 1er prix, deux dîners
spectacles au Moulin Rouge. Nous remercions chaleureusement nos nombreux partenaires qui ont contribué à la réussite de cette magnifique journée, notamment le Moulin
Rouge, le Musée de Montmartre, Chez Ma Cousine et le Musée de l’Erotisme.
Elodie
04 / La Gazette de Montmartre N°45
DR
Saint Valentin
à Montmartre
Dans la Gazette n°44, décembre
2011, dans l’article de Jacques
Bachellerie page 11, intitulé
la Semaine du Goût, saveurs
et légendes, une erreur s’est
glissée : c’est bien Antoine
Heerah qui est l’initiateur de
l’organisation des animations
dans les classes.
Le Syndicat d’Initiative
est venu en soutien à belle
initiative.
Bravo Antoine !
La rédaction de La Gazette
de Montmartre vous prie de
l’excuser.
L’application officielle
« Balades à Montmartre »
u
Nouvea
bientôt sur iPhone
La
chasse
aux
œufs
2012
De plus en plus de participants !
Pour sa 3ème édition,le Syndicat d’Initiative,en partenariat avec
Métro et la paroisse Saint-Pierre de Montmartre, organise
trois grandes chasses aux œufs dans les jardins de SaintPierre, samedi 31 mars, dimanche 1er avril et vendredi 6
avril (journée réservé aux scolaires).
Un vent de technologie souffle sur les ailes de nos moulins ! Courant avril, l’application iPhone «Balades à Montmartre» va faire
son apparition sur l’Appstore. Application officielle du Syndicat
d’Initiative, elle propose 4 visites audio guidées originales créées
par Jean-Manuel Gabert, guide culturel officiel de l’Office de Tourisme de Paris et grand spécialiste de Montmartre. L’occasion
de découvrir ou redécouvrir la Butte au fil de parcours émaillés
d’anecdotes passionnantes et de photos anciennes. D’abord disponibles en français, les balades seront prochainement traduites
en anglais. L’application sera également disponible sur Android et
Windows Phone avant la fin de l’année.
Téléchargeable en 3G ou par wifi gratuit au Syndicat d’Initiative.
2,99€ par balade.
Fête des mères à Montmartre !
Salade de Fruits…
Jolie... Jolie…
Tu plais à mon père,
tu plais à ma mère !
Chez ma Cousine
A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours
Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle,
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12, rue Norvins 75018 Paris
E mail : [email protected]
Site : cabaretchezmacousine.com
Pour la deuxième année
consécutive, c’est avec plaisir
que le Syndicat d’Initiative de
Montmartre organise une aprèsmidi à l’occasion de la Fête des
mères dimanche 3 juin à 15h00.
Les enfants âgés de 6 à 10
ans sont invités à s’inscrire
par email à l’adresse
suivante : catherine@
montmartre-guide.com
Il vous sera demandé une
participation de 3€ par enfant.
Nous comptons sur vous
pour venir nombreux !
La Gazette de Montmartre N°45 / 05
L’actualité
du Syndicat
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Des visites guidées
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de Paris et Le Cœur de Paris.
Vous découvrirez que Paris n’est
pas l’enfer urbain que l’on prétend avec la visite Le Vrai Paris.
Les beaux jours arrivent, il fait
bon s’aérer et s’évader à vélo.
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la journée afin de profiter de la
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Montmartre et à proximité
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Paris, cette résidence de charme
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mythique des cabarets parisiens
le Moulin Rouge, qui est mitoyen. Sa situation privilégiée
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06 / La Gazette de Montmartre N°45
Les tarifs
Visites guidées
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(sauf la visite Paris Je t’aime
35€/personne)
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Tarif journée : 15€/personne
Tarif demi-journée :
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Tarif journée : 10€/personne sur
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emplacement privilégié entre la place
Clichy et la butte Montmartre. Située dans
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accès rapide aux célèbres attractions
touristiques du quartier : la place du
Tertre, la basilique du Sacré-Cœur et le
Moulin Rouge ainsi que les cinémas et
nombreux bars à proximité. L’Apart’hotel
met à votre disposition 113 studios et
appartements deux pièces, tous
entièrement équipés avec cuisine et salle
de bains. Un large choix de services
hôteliers est proposé : réception 24h/24,
petit déjeuner, business corner, service de
ménage, laverie automatique, parking
privé, etc. Pour plus de confort et de
tranquillité, choisissez le Club Apartment
parmi les différents types de logements
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avec une couette, d’une station iPod ainsi
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continental, service de ménage quotidien
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Valérie Mader
Nouvel
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Boîte à Images - C’est à Montmartre
où Valérie Mader habite qu’elle expose
ses premiers dessins. C’est aussi
dans ce village qu’elle commence à
exploiter de nouvelles techniques de
création, à les faire évoluer et qui lui
permettront de s’exprimer toujours
avec l’harmonie qui caractérise
l’ensemble de ses œuvres. En 2005,
elle s’installe à Perpignan, lieu cher à
Dali et à travers plusieurs expositions
se fait connaître en LanguedocRoussillon. Mais elle ne peut oublier
Montmartre où son âme d’artiste s’est
façonnée et le Studio 28 lui ouvre ses portes. La reconnaissance
est au rendez-vous. Une nouvelle exposition en novembredécembre 2011 rue Caulaincourt est aussi couronnée de succès.
De retour dans le sud, nouvelles créations, nouvelles expositions
(Perpignan, Céret..). Elle aime le sud mais ne peut oublier ses
racines. Alors c’est promis nous la reverrons bientôt pour un
nouvel accrochage de Boîte à Images... Val, tu aimes Montmartre
et Montmartre te le rend bien !
Le bus bleu
Osmoz Living,
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la location saisonnière
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Le bus bleu vous propose des balades à
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guide français, anglais ou italien.
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de la location saisonnière classique en associant les avantages
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confort de l’hôtel pour le plus
grand bonheur des propriétaires
et des locataires.
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pleinement de leur liberté tout
en augmentant leurs rentes ; les
seconds vivent une réelle immersion parisienne dans un ap-
partement cosy et confortable et
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de leur séjour…
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La Gazette de Montmartre N°45 / 07
La vie
Semaine Sainte et Pâques
du village
Sacré-Cœur de Montmartre
Les Papillons Blancs
Dimanche des Rameaux le 1er avril
10h30 Bénédiction des Rameaux et
Messe Solennelle
A la mairie du 18ème dimanche 8 janvier, le Comité des Fêtes et d’Actions
sociales était présent aux côtés de la République de Montmartre pour
remettre aux Papillons Blancs une participation pour leur gala annuel,
en rencontrant les personnes ayant participé au défilé des vendanges
depuis plusieurs années.
Jeudi Saint le 5 avril
10h00 Office des Tenèbres
19h00 Célébration de la Cène
22h30 Veillée au Reposoir
L
e lundi 20 janvier, ce sont plus
de 850 de nos aînés de l’arrondissement qui ont pu assister au
traditionnel gala du Moulin
Rouge, offert par sa direction, en
association avec le Comité des
Fêtes, en présence de Daniel
Vaillant, député-maire du 18ème et
d’Annick Lepetit adjointe au
maire de Paris. C’est toujours un
moment inégalable de magie et de
féérie pour tous nos anciens qui
attendent impatiemment cet événement. Le 27 janvier, 400 personnes ont pu apprécier la chaleureuse ambiance qui régnait pour
la galette des rois qui s’est fait attendre, après un incident de livraison, mais attente bien compensée
par la présence du maire de Paris ,
Bertrand Delanoé, de Daniel
Vaillant et des élus de l’arrondisse-
Vendredi Saint le 6 avril
12h30 Chemin de Croix présidé par le
Cardinal André Vingt Trois
Rdv Square Louise Michel (Métro
Anvers)
19h00 Célébration de la Passion
ment et une belle animation des
Compagnons de Montmartre et
leurs musiciens. La programmation du Comité continue avec des
actions qui seront menées en faveur des enfants dès le printemps.
Grâce à la générosité de nos donateurs, et amateurs du Clos Montmartre, nous sommes heureux de
pouvoir perpétuer toutes ces belles
manifestations pour le plus grand
bonheur de tous, dans cet esprit
de convivialité propre à l’arrondissement. ◆
Samedi Saint le 7 avril
21h00 Vigile Pascale avec 21
baptêmes d’adultes
Messe de la Résurrection
Saint Jour de Pâques le 8 avril
9h00 Laudes du jour de Pâques
11h00 Messe solennelle de la
Résurrection présidée par Monseigneur
Jean-Yves Nahmias
16h00 Vêpres solennelle
Autres messes de Pâques :
7h00, 18h00, 22h00
Dimanche de la divine Miséricorde
le 15 avril
Messe solennelle :
11h00, 18h00, 22h00
Contact :
Basilique du Sacré-Cœur
35, rue du Chevalier de la Barre
Tél. : 01.53.41.89.00
www.sacre-coeur-montmartre.fr
Saint-Pierre de Montmartre
Brigitte Houdinière
Présidente Comité Fêtes et
Actions Sociales du XVIIIème
Jeudi Saint le 5 avril
19h30 Messe
Dimanche de Pâques,
9h00 et 11h00 Messes
Vendredi Saint le 6 avril
19h30 Office de la Passion
Info : Saint-Pierre de Montmartre
2, rue du Mont Cenis
Tél. : 01 46 06 57 63
Samedi Saint le 7 avril
21h30 Vigile Pascale
Nathalie et Christian Durand
L’authenticité d’un métier…
10ème récompense pour la Charcuterie Durand !
Les 12 et 18 mars dernier, notre charcutier préféré, Christian
Durand, a reçu la médaille de bronze pour son fromage de
tête, la médaille de bronze pour le boudin noir ainsi que la
médaille de bronze pour la reconnaissance de l’artisanat.
Récompense remise par la Chambre des Métiers.
Diplôme du fromage de
tête
Médaille de bronze en 1998
et 1999
Médaille d’or en 2002
et 2003
Médaille d’argent en 2004
et 2009
DR
•
•
•
Mousse et foie de volaille
• Médaille d’or en 2004
Brève Montmartroise
La presse de retour sur la place des Abbesses !
Dans le courant du mois d’avril, un kiosque à journaux remplacera les
cabines téléphoniques de la place des Abbesses.
08 / La Gazette de Montmartre N°45
Diplôme du boudin noir
Médaille de bronze en 1995
Médaille d’or en 1999
et 2002
•
•
Pâté de foie de porc
Grand Prix d’excellence
en 2004
•
Musée de Montmartre
Brigitte
Coiffure
Le musée de Montmartre continue sa rénovation : les premières salles du musée ont été
refaites, le ravalement de la façade nord de l’hôtel de Rosimond est achevé, les jardins
poursuivent leur rafraîchissement… Et, comme promis, le musée et ses jardins restent ouverts
tous les jours pour vous accueillir.
A
Musée ouvert
tous les jours de 10h à 18h
12, rue Cortot 75018 Paris
www.museedemontmartre.fr
Tél. : 01 49 25 89 39
DR
Disparition
P. Simon
G. Bottini, Au bar,1904
Coll.particulière
DR
noter dès à présent dans vos
agendas : le 13 septembre prochain, ouverture de l’exposition
« Autour du Chat Noir à Montmartre. Arts et plaisirs 18801910 ».
200 œuvres originales, provenant
principalement de collections privées jamais présentées au public,
du musée Carnavalet et des collections du musée de Montmartre, remettent en scène ce célèbre cabaret, centre de l’activité
artistique et littéraire d’avantgarde à Paris.
A voir du 13 septembre 2012 au
13 janvier 2013. ◆
Katia Orbeck, ancienne propriétaire du Sabot Rouge, nous a quittés à l’âge de 89 ans.
Elle a été inhumée le 22 décembre dernier en l’Eglise Saint-Pierre.
Elle a connu les grands noms de la Butte : Toto du Pichet du Tertre, Fred Bretonnière du Grenier,
Henry Borde du Cadet de Gascogne et les débuts d’Aznavour et de bien d’autres au Tire-bouchon. Egalement Patachou, qui coupait les cravates…
Véritable Montmartroise, aimée de tous les peintres, « ses voisins, se souviendront toujours de
Katia suivi d’Amine, son grand chien noir, quittant la rue St Vincent, empruntant les escaliers
de la Butte pour se rendre place du Tertre au Sabot Rouge » rappelle sa fille Michèle FyferlingBouchard qui remercie tous ceux qui ont accompagné sa maman pour un dernier adieu à SaintPierre de Montmartre.
Les petites histoires de Marielle
Après 30 années de coiffure,
Brigitte Bélouard part à la
retraite et remplace peignes,
brosses et sèche-cheveux par
dés à couture, aiguilles à broder… sa deuxième passion.
Elle a ouvert son salon en 1983
et les plus grandes figures de
la Butte comptaient parmi ses
clients les plus fidèles : Anne
Roumanoff, Michou…
Son salon était un lieu de vie
où les gens se sentaient un
peu comme « à la maison ».
Des demandes les plus excentriques comme la teinture de
barbe, coupe de cheveux et
coupe de champagne se mêlaient à la bonne ambiance du
salon.
Passionnée de Montmartre,
Brigitte continuera à offrir
généreusement son temps au
bénévolat pour le Comité des
Fêtes et d’Actions sociales du
18ème et le SI Montmartre dans
le cadre de la fête des Vendanges.
Brigitte remercie chaleureusement sa clientèle pour sa fidélité et sa gentillesse.
N.L.
La Gazette de Montmartre N°45 / 09
La vie
du village
La sécurité sur l’ensemble de la Butte Montmartre
Les Présidents se mobilisent...
• Présence plus importante de la Police pédestre et
à vélo du 18ème, plus efficaces qu’en voiture.
Monsieur le Préfet s’est engagé sur le long terme et
nous l’avons à nouveau rencontré le 27 janvier à la
Préfecture de Police pour faire un point… Monsieur
FIAMENGHI a confirmé la continuité des actions
mises en place et cela, avec une grande réactivité à
partir de Pâques.
Nous remercions Monsieur le Ministre LEFEBVRE,
Monsieur le Préfet FIAMENGHI, et Monsieur le
Commissaire Divisionnaire CLOUZEAU pour leur
présence et leur implication dans ce dispositif…
Madame Sylvie Fourmond,
Secrétaire Générale du SIM et Présidente
de l’ACLA.
DR
Monsieur le Ministre s’est aussitôt engagé à
prendre contact directement avec le Ministre de
l’Intérieur à ce sujet…
Monsieur le Ministre a tenu ses engagements.
Nous avons rencontré sur le site des Abbesses
Monsieur Jean-Louis FIAMENGHI, directeur du
cabinet du Préfet de police de Paris le mardi 26
décembre à 9 h.
Les 4 présidents ont évoqué les problèmes suivants :
• Joueurs de bonneteau rue de Steinkerque
• Vendeurs à la sauvette de toutes sortes
• Tresseurs devant la basilique et les jardins du
Sacré-Cœur
• Agressions et vols avec violence des touristes par
des mineurs…
• Prolifération des vols sur la voie publique et dans
les commerces
Nous avons eu le plaisir de constater qu’un dispositif a été mis en place le jour même par Monsieur
Jean-Louis FIAMENGHI :
• 5 véhicules de CRS répartis sur les points névralgiques
De g. à d. D. Le Bars Commissaire Central Adjoint, J.L. Fiamenghi Directeur
du Cabinet du Préfet de Police de Paris, J. Foucaud Conseiller Police du
Préfet de Police, Sylvie Fourmond, Roger Dangueuger et Frédéric Loup.
DR
Le 18 décembre, Monsieur Frédéric LEFEbvRE,
secrétaire d’état chargé du Commerce et de l’Artisanat, des Pme et du Tourisme, avait rendez-vous au
marché de Noël des Abbesses, avec les présidents
des associations : Sylvie FOURMOND (ACLA), Frédéric LOUP (Haut Montmartre), Gilles CHIRIAUX
(place Charles Dullin), et Roger DANGUEUGER
(Syndicat Initiative Montmartre). Il a été longuement
évoqué le sujet du développement du tourisme et
aussi celui de la sécurité de Montmartre.
Le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau.
Rencontre avec le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau
Depuis le mois de janvier 2010, le Commissaire Divisionnaire
Matthieu Clouzeau mène son action de Responsable de la
sécurité du 18ème arrondissement. Aujourd’hui, il nous dévoile le
plus important dispositif policier de la capitale déployé dans un
arrondissement aux multiples facettes.
L
a sécurité de la Butte se décline en deux niveaux : celui
du haut de la Butte et celui du
bas de la Butte.
A ces deux niveaux, il convient
d’ajouter la problématique des
grands Boulevards avec des excès de violence et de consommation d’alcool.
Pour faire face, le Commissariat
du 18ème arrondissement est le
seul à disposer d’une brigade
anti-criminalité (Bac permanente), d’équipes présentes
24h/24h
disposant
d’une
connaissance parfaite de leur
secteur de compétence. En complément de ce dispositif, le Com-
missariat du 18ème bénéficie du
plan de vidéo-protection en cours
de mise en œuvre sur Paris. Notamment, rue Steinkerque pour
pallier aux joueurs de bonneteau.
Les résultats encourageants obtenus depuis leur installation en
janvier seront étendus à d’autres
sites du quartier d’ici juin 2012
(85 caméras au total sur le 18ème
arrondissement).
Les images sont visualisées en
direct, enregistrées et conservées
trente jours durant.
Il faut voir au travers de ce dispositif une aide non négligeable
en termes de preuve aux incivilités commises.
10 / La Gazette de Montmartre N°45
A la question des Roms, le Commissaire Clouzeau précise que la
situation est comparable à celles
rencontrées dans les principaux
sites touristiques parisiens : Tour
Eiffel, Champs Elysées… Leur
présence s’explique par l’attrait
économique que représente la
France et est facilitée par la libre
circulation des personnes dans
l’Espace Schengen.
De très nombreuses interpellations, opérations de contrôle et
de vérification d’identité sont
réalisées quotidiennement, avec
l’appui durant les fêtes de fin
d’année de policiers roumains,
intégrés au sein des équipes de
police du 18ème pour contenir
cette problématique et lutter
contre les réseaux de mendicité
et de vols.
Les agents de police font partie
intégrante du paysage Montmartrois, qu’ils soient en tenue,
en civil, à pied ou en VTT. Ils
font en sorte d’assurer la sécurité
des habitants du quartier et des
millions de touristes que l’on accueille tous les ans à Montmartre.
Ce dispositif local est très régulièrement renforcé par d’autres
effectifs. En effet, Monsieur le
Préfet de Police a été très sensible
à la sécurité de la Butte Montmartre et a concédé la mise en
place de trois périmètres à sécurisation renforcée (P.S.R.) localisés à Barbès, Château Rouge et
Montmartre.
Ces P.S.R. intègrent des Compagnies Républicaines de Sécurité (C.R.S.), des effectifs de la
Compagnie de Sécurisation et
d’Intervention et, la nuit des patrouilles de la Brigade Anti Criminalité de Paris.
Au cours de l’entretien, le Commissaire Clouzeau a abordé en
Les vingtquatrièmes
Foulées
du Tertre
La Fête
de la Librairie
Quartorzième édition
Cette manifestation se tiendra samedi 28
avril. Elle fait écho à la Sainte Jordi, fête
catalane qui a lieu le 23 avril et lors de
laquelle on s’offre livres et roses.
L
a rose est le présent qu’aurait
offert, selon la légende, San
Jordi à la princesse après avoir terrassé le dragon qui terrorisait la
région et détenait la belle princesse. Cette rose serait née du sang
du dragon. Le livre est apparu un
peu plus tard dans la tradition, il
serait un témoignage des catalans
à ces grandes plumes mortes un
23 avril que sont Miguel de Cervantès et William Shakespeare.
Par leur travail quotidien de recherche et de lecture, les libraires
indépendants vous conseillent et
vous orientent au-delà des best sellers au succès commercial programmé. A l’instar des cinémas
indépendants, et autrefois des disquaires indépendants, les libraires
indépendants nous font découvrir
leur coup de cœur, des « petits »
auteurs (par le tirage et non par le
talent) vers lesquels nous ne serions
pas allés seuls. Ils ouvrent des horizons, donnent une chance aux
auteurs et éditeurs méritants. Cet
évènement constitue une journée
Isaure Simon
toute transparence les sources
d’incivilité qui « polluent » la
Butte Montmartre et les solutions qu’il convient d’y apporter.
La saisie du matériel, efficace
pour lutter contre les ventes à la
sauvette et les musiciens de rue,
s’avère peu dissuasive pour les
tresseurs.
La lutte contre l’activité illégale
des portraitistes non autorisés
pourra être intensifiée sur la
même base dès la parution d’un
arrêté municipal en cours d’élaboration.
La MPC (Mission Prévention et
Communication) est à la disposition des riverains pour répondre aux doléances ou questions, et apporter tout conseil en
matière de sécurité (ex. : diagnostic de sécurité d’un immeuble...). Elle est joignable au
01 53 41 51 46 aux heures de
bureau et au
[email protected]
Pour les appels d’urgence, avoir
le réflexe 17 Police Secours. Le
standard du Commissariat du
18ème est également disponible
01 53 41 50 00. Les missions
qui n’ont pas pu être honorées
faute d’effectifs disponibles (ex. :
tapages) sont enregistrées sur un
registre pour permettre une visibilité et une prise en compte ultérieure par la M.P.C.
La mise en œuvre de la plainte
sur rendez-vous pour éviter toute
attente (du lundi au vendredi de
09h à 20h, en appelant au 01 53
41 85 00). Le 18ème est le seul
arrondissement parisien à avoir
mis en œuvre ce dispositif.
Pour les commerçants et professions à risque, la Préfecture de
Police a créé un site internet spécifique : www.cespplussur.fr
riche en conseils et informations
pratiques.
En conclusion, le Commissaire
Clouzeau tient à préciser que la
Butte Montmartre demeure un
site relativement protégé.
Il convient de relativiser les problèmes rencontrés comparés à
d’autres quartiers du 18ème.
La meilleure solution reste à apprendre à vivre ensemble et que
chacun soit responsable de sa
tranquillité… civique, tout simplement. ◆
de rencontres, d’échanges entre les
professionnels du livre et le public.
En vous rendant chez votre libraire
préféré, vous recevrez une rose et
un exemplaire de : Une Saison en
Librairie… ◆
Nadia L.
Librairie des Abbesses/
Association Verbes
30, rue Yvonne-le-Tac
75018 Paris
Tél : 01.46.06.84.30
Les 24èmes Foulées du Tertre à
Montmartre ont eu lieu samedi
24 mars.
Elles étaient cette année dédiées à l’Association des Pti’ts
Poulbots.
C’est le rendez-vous annuel
de l’Athlétique Club Police du
18ème pour une course à pied
sur route au départ du SacréCœur.
Félicitatations à tous les participants !
Nadia L.
La Gazette de Montmartre N°45 / 11
La vie
du village
L’Ecaille de la Mascotte
E
ntre la cascade murale, le vivier à homard, un panel
gourmand et gourmet des meilleures huîtres de France vous est
proposé. Ces huîtres, non seulement ont un nom, mais aussi
un « pedigree ». Ici, se côtoient
les Fines de Cancale de chez
Jean Gléron, les Tsarskaya des
Parcs St Kerber à Cancale, les
Pousses en Claire Royal Cabanon, les Fines de Claire de chez
David Hervé à Saint-Just-Luzac… et bien sûr homards et
langoustines des côtes bretonnes, les crevettes bio de Madagascar. Le luxe dans la décoration, comme le luxe et la rareté du produit, vous permettent
à un prix juste de les déguster,
soit sur le coin d’une table, soit
à la carte, soit en les faisant livrer
à domicile.
Pour l’épicerie fine de la mer : les
sardines, thon, maquereaux et
soupes de la Belle Illoise à Quiberon, les fameuses rillettes (17
recettes) de la Paimpolaise, les
algues (fraiches et sèches) de
chez Bord à Bord à Roscoff, les
beurres de chez Bordier à SaintMalo (dont le fameux beurre
aux algues), les saumons et
autres poissons fumés ainsi que
le tarama de la maison Safa…
Plus original, «L’Escargot de la
Butte» de fabrication artisanale,
anciennement rue Joseph-deMaistre. Une sélection de vins
de la Mascotte est également
disponible à la vente à emporter.
Thierry Campion ne s’est pas
12 / La Gazette de Montmartre N°45
Nadia L.
L’Ecaille de la Mascotte a ouvert ses portes au 52, rue des
Abbesses le 19 décembre 2011. Thierry Campion, le propriétaire,
nous dévoile une collection de fruits de mer exceptionnelle.
trompé ! Par sa gentillesse, sa rigueur et la qualité de ses produits, l’Ecaille de la Mascotte a
déjà gagné son challenge, elle est
déjà une référence. ◆
N. L.
LES PLUS : Ouvert tous les jours,
non-stop de 9h à minuit
Un accueil très sympathique et
professionnel
52, rue des Abbesses
Tél. : 01 46 06 28 15
Une délégation coréenne
DR
accueillie par le SIM
▲ M. Kim Hwang Sik,
DR
DR
Premier Ministre de Corée reçoit des
mains de Roger Dangueuger, Président du SIM, une bouteille du
fameux Clos Montmartre.
▲ Frédéric Loup, Vice Président du SIM donne quelques
explications à M. Kim Hwang Sik sur la façade de Saint-Pierre
de Montmartre.
▲ Kim Hwang Sik, Premier Ministre de la Corée au centre entouré de gauche à droite par Frédéric
Loup, Vice Président S.I. de Montmartre, Ahn Ho Young, Vice Premier Ministre, Ministre des Affaires
étrangères et du commerce, Son Excellence Park Heung Shin, Ambassadeur de la République de Corée
en France et à Monaco, Roger Dangueuger Président S.I. de Montmartre, Han Man Hee, Vice Ministre
du Territoire, Transport and Affaires maritimes, Kim Suk Min, Vice Ministre.
D
imanche 11 mars, 9h45. Invités au Forum mondial de
l’eau à Marseille, une délégation
coréenne, emmenée par son
Premier Ministre Monsieur
Kim Hwang Sik nous a fait
l’honneur de nous rendre visite.
C’est donc, en transit à Montmartre, qu’une vingtaine de ministres, députés et diplomates est
venue visiter notre magnifique
butte Montmartre. Quelques
minutes ont suffit à cette illustre
assemblée pour tomber amoureux du plus romantique quartier
de Paris. Une brève discussion
s’est engagée entre le Président
du SIM et le Premier Ministre,
laquelle portait sur des futurs
échanges touristiques et pourquoi pas un jumelage... 10h15,
Monsieur le Premier Ministre est
reparti avec une bouteille de Clos
Montmartre, histoire de se préparer pour le Forum mondial de
l’eau ! ◆
La photo mystère de Montmartre
J. Bachellerie
J. Bachellerie
Pas d’erreur, nous sommes bien à Montmartre et non à Londres, comme cette
plaque de rue, et l’architecture typiquement anglaise pourraient nous le faire
penser !
Soyez perspicaces et identifiez le lieu correspondant aux deux photos ci-dessus
en nous indiquant son adresse exacte et envoyez-nous votre réponse par courrier
au Syndicat d’initiative de Montmartre, 21 place du Tertre, 75018 Paris. Un cadeau
surprise sera offert au premier lecteur qui nous donnera la réponse exacte.
La Gazette de Montmartre N°45 / 13
La vie
du village
Chemin de Croix à
« Attention ! Abeilles ». Ces panneaux rue Gabrielle, vont bientôt
intriguer riverains et visiteurs !
N
on, ce n’est pas un canular
ou un décor de film ! Les
abeilles vont bientôt arriver sur
la Butte, dans le courant du
moi de mai… Deux ruches
vont être installées sur une plateforme de bois, au sein de
l’Espace vert, conservé et très
réglementé, qui s’étend en
contrebas de la place du Calvaire et de la rue Gabrielle. Il y
aura aussi un abreuvoir car les
abeilles ont besoin de beau-
coup d’eau. Ces abeilles de type
« Buckfast », spécialité qui correspond à la vie citadine sont
résistantes et non agressives.
Les ruches seront sous la responsabilité de l’ADDM, l’Association de
défense de Montmartre. Quatre
membres de l’ADDM ont reçu une
formation apicole et ont obtenu
leur diplôme auprès de la Société
Centrale d’Apiculture. L’association espère récolter 15 à 20 kilos de
miel par ruche. Jouissant de la
proximité du Square Louise Michel qui bénéficie d’une végétation
riche et abondante, les abeilles auront de quoi butiner : acacias, fleur
de marronnier, mûrier blanc pleureur, magnolia, tulipier de Virginie, arbre de Judée qui de mai à
juin forment un bouquet géant de
fleurs pourpres. La place du Calvaire apportera elle, tilleuls argentés
et glycines. Les récoltes de miel à
venir ouvrent la voie à de nouvelles
festivités montmartroises…
Alors… Qui sera le Grand Maître
des abeilles de le Butte ? ◆
N. L.
Le Périgord
à Montmartre
Du 25 au 28 mai 2012
Pour la 5ème année consécutive,
le Périgord revient sur la Butte
Montmartre. De nombreux stands
de produits régionaux (foie gras,
truffes, cèpes, noix, fraises,
vin…) et d’artisanat s’installent
rue Azais et Square Nadar.
Vous pourrez découvrir et participer aux shows culinaires organisés par l’association Foie Gras du
Périgord. Tout au long de la journée des recettes périgourdines
vous seront présentées au Square
Nadar.
Contact : Conseil Général de la
Dordogne - www.cg24.fr
14 / La Gazette de Montmartre N°45
Saint-Pierre
de Montmartre
Pour la première fois, à
l’initiative du Père Sonnier,
tous les vendredis de Carême
à 15h30, un Chemin de
Croix débutera dans l’église
Saint-Pierre, continuera dans
les jardins de Saint-Pierre,
jusqu’au Calvaire. Les fidèles
pourront également admirer
les nouvelles plantations
offertes et plantées par un paroissien dévoué.
Montmartre
La Gazette
de
Directeur de le publication et rédacteur
en chef :
Roger Dangueuger
Comité de rédaction : Jacques Bachellerie, Gilles Chiriaux, Roger Dangueuger,
Sylvie Fourmond, Nadia Laraba, Mélanie
Moya, Marielle-Frédérique Turpaud.
Création­/Direction artistique/Réalisation :
Philippe Simon
Secrétariat de rédaction : Géraldine Dujat
Nadia L.
Nos amies les
abeilles arrivent
21, place du Tertre - 75018 Paris
Tél. : 01 42 62 21 21
Fax : 01 42 62 60 68
Email : [email protected]
www.montmartre-guide.com
Ont participé à ce numéro :
Jacques Bachellerie, Alain Barta,
Géraldine Dujat, Nadia Laraba,
Frédéric Loup, Mélanie Moya,
Marielle-Frédéric Turpaud, Elodie Ziegler, .
Impression : DCFA
34 allée des Soudanes
78430 Louveciennes
Commission paritaire : en cours
ISSN : 1626-9640
Frédéric MLoup
Une belle réussite pour
le marché de Noël
du Haut-Montmartre
L
Montmartre
La Gazette
de
Bulletin d’abonnement à retourner 21 place du Tertre
75018 Paris accompagné de votre règlement par chèque bancaire libellé à l’ordre du S.I. Montmartre 10€ pour un an port
inclus pour la France métropolitaine
Nom :
Prénom :
F.L.
Adresse :
Code postal :
Ville :
Email :
F.L.
e neuf décembre 2011, à 18
heures, tout Montmartre
était présent pour l’ouverture
du premier marché de Noël.
Pendant trois semaines, 53 chalets furent disposés sur le parvis
du Sacré Cœur et les rues environnantes. Un marché de Noël,
comme un village où la fête de
Noël a eu sa place.
Nous y avons dégusté des
crêpes, des beignets et bien
d’autres friandises mais aussi,
du bon vin chaud, et ce, bien
entendu, avec modération.
Nous y avons trouvé tout un
choix de produits du terroir, de
l’artisanat et des objets cadeaux.
Ce fut un village de fête qui, si
le Père Noël le veut bien, se renouvellera l’an prochain.
Merci à tous d’y être passés ! ◆
Abonnez-vous à
Frédéric Loup, Président de
l’Association des Commerçants
du Haut Montmartre
Dimanche 18 mars, Robert
s’est éteint terrassé par une
longue et douloureuse maladie.
Il avait 74 ans.
Garde Champêtre de la
République de Montmartre, il était
très apprécié sur la Butte. Il était
toujours affable, attentif aux autres et disponible pour « Faire le bien
dans la joie ».
Revêtu de son bel uniforme, coiffé
de son célèbre bicorne, en tête
des défilés montmartrois, il portait
fièrement avec panache la
bannière de la République de
Montmartre.
Toutes nos pensées à
ses proches.
DR
Robert Schelcher
nous a quittés
La Gazette de Montmartre N°45 / 15
Antoine Westerman et
le Chef du Coq Rico, Thierry
Lébé, devant l’œuvre de son ami
le peintre Christophe Meyer.
du village
Le Montmartre
d’Antoine Westermann
« Tous les soirs en rentrant à la maison, je traverse la place du Tertre, j’ai l’impression d’être un touriste alsacien. C’est merveilleux. »
Le Coq Rico
98, rue Lepic 75018 Paris
Tél. ; 01 42 59 82 89
www.lecoqrico.com
Service voiturier / Ouvert 7/7
Antoine Westermann entouré de toute sa brigade.
Qu’évoque pour vous Montmartre ?
Pourrait-on imaginer comme le
Goncourt chez Drouant la remise
d’un prix artistique au Coq Rico ?
Si Montmartre dans l’inconscient
collectif rime avec tourisme, c’est
aussi aujourd’hui un des centres importants de la vie parisienne. Montmartre, c’est le bonheur de chanter,
de créer, de peindre, d’écouter et
d’écrire, c’est et ça restera toujours
un univers de création… Alors, oui,
pourquoi pas un prix ? J’aime beaucoup la peinture et plus précisément
celle d’un très grand ami peintre
strasbourgeois, Christophe Meyer.
Une de ses œuvres décore l’arrière
salle du restaurant, une toile qui re-
F. Loup
Antoine Westermann : Après avoir
quitté mon trois étoiles en Alsace, le
Buerehiesel, mon premier restaurant
Mon Vieil Ami a vu le jour sur l’île
Saint-Louis. J’avais oublié une toute
petite chose... L’île Saint-Louis avec
tous ces charmes cachés est et reste
une île et très peu de parisiens la visite. Avec Drouant, place Gaillon, j’ai
découvert une institution. Le quartier
de l’Opéra est un centre avec toutes
les caractéristiques de la vie et la force
d’un centre. Diriger Drouant est une
expérience riche et constructive.
Malgré tout, j’avais besoin d’innover, de donner libre cours à ma créativité culinaire. Un soir, après de
nombreuses et infructueuses visites
dans tout Paris, l’agence qui m’accompagnait m’informa timidement
qu’il avait un petit endroit disponible à Montmartre, rue Lepic.
Ce fut le déclic. Une de mes tantes
vivait ici, j’en garde de merveilleux
souvenirs d’enfance. Mon nouveau
point d’ancrage, c’était là et nulle
part ailleurs. L’accueil de certains
commerçants de Montmartre fût
extrêmement chaleureux.
F. Loup
Pourquoi ce choix de vous installer
sur la Butte Montmartre ?
Le Poulet rôti à la Westermann
Pour le poulet, choisir un poulet d’environ 2 kg (si pas assez nombreux accommoder les restes le lendemain, en salade, en béchamel... garder la carcasse pour faire un bouillon ou un fond).
Prendre chez le volailler un poulet d’au minimum 100 jours élevé en plein air pour la qualité de sa texture et le goût de son terroir. 20 gr de beurre, 20 gr d’huile d’olive, poivrer, saler. Placer dans un four
à 220° d’abord sur un côté de cuisse pendant 20 minutes, puis 20 minutes sur l’autre côté de cuisse.
Puis poser le poulet sur son assise traditionnelle et le laisser rôtir 1/2 heure en l’arrosant régulièrement.
Le sortir du four, le conserver emballé dans un papier aluminium, enlever la moitié de la graisse du
plat, remettre au four et laisser brunir les sucs, sans noircir. Ajouter un demi verre d’eau aux sucs
bruns et réserver au four éteint pendant la découpe du poulet. Puis mélanger, jus et sucs puis poser
le poulet découpé dans le plat. Servir avec les frites Pont Neuf et une salade verte de saison (vinaigrette vinaigre de miel, huile d’olive, une cuillère à soupe de jus de citron, persil et ciboulette).
16 / La Gazette de Montmartre N°45
présente un coq… évidemment !
Montmartre, c’est l’intimité d’un village et les avantages de la ville. Ici, je
me sens chez moi, en sécurité, les touristes ont leurs restaurants, les Montmartrois ont aussi besoin d’avoir le
leur et leur univers.
J’ai eu la chance de trouver un emplacement en face du Moulin de la Galette d’Antoine Heerah. Regardez, de
mon restaurant, j’ai le reflet du Moulin, c’est magnifique, non ? Cet emplacement pour le Coq Rico est un
privilège.
Montmartre a une âme. La cuisine
m’a fait travailler et grandir. Quatorze
ans partagés entre Lisbonne, Madère,
Washington et Vienne où je forme
▲
La vie
Le Coq Rico
F. Loup
Nadia L.
des équipes. Trois restaurants à Paris,
je travaille sur l’île Saint-Louis et à
Opéra, mais j’ai choisi un seul endroit
pour vivre... Montmartre !
Comment définiriez votre cuisine ?
Ma cuisine est très simple, je n’ai pas
besoin d’étonner. Il me faut juste
donner un peu d’émotion et beaucoup de cœur. Pour moi, ce qui
prime avant tout, c’est le goût des
choses, utiliser les meilleurs produits
possibles. Et surtout, faire plaisir…
rien de compliqué. Les tables sont
des groupes d’amis, les produits « la
volaille », (mon plat préféré), la qualité est naturelle, les plats simples,
terrines,
soupes,
consommés,
grillade à la broche… Tous sont travaillés autrement. Quelle belle récompense lorsque des Parisiens et
Montmartrois gourmets et gour-
Antoine Westermann est connu
pour sa cuisine inventive et
goûteuse qui puise son inspiration dans les souvenirs de table
de son enfance alsacienne.
Aujourd’hui, sa cuisine fait
fusionner les traditions d’Alsace
avec celles du reste du monde
et donne une place prépondérante au travail des légumes.
Sa constante recherche, son
engagement pour l’innovation dans les
saveurs et la mise en valeur des produits
l’ont conduit à s’ouvrir à de nouvelles techniques, cultures de cuisine et de restauration. Au-delà de sa Haute Cuisine triplement étoilée après le Buerehiesel, Mon
Viel Ami et le Drouant, le Chef Antoine
Westermann vient d’ouvrir son nouveau
restaurant Le Coq Rico au 108, rue Lepic
où il propose les plus belles volailles : poulet de Bresse, magret de canard fumé...
Grand passionné par la ferme, gourmand
et gastronome, il a toujours gardé l’envie
de produire une volaille unique, magique…
celle qu’il lui fait rappeler son enfance.
A partir d’une intuition, de son expérience
et d’un ami biologiste, il a concocté sa
propre recette… Le résultat était là : produire « la poularde » par excellence !
mands me disent tout simplement :
« c’est bon. » Quelle belle récompense
aussi pour Thierry Lébé , le Chef de
Coq Rico et toute sa brigade. ◆
Merci Antoine Westermann d’avoir
su conjuguer avec autant de talent
« la plume » de Chez Drouant et
« les plumes de Coq Rico »!
Nadia L.
Le peintre
Christophe
Meyer
accompagne de
ses œuvres
Le Coq Rico.
Le conte du Coq Rico
américain d’Harry qui, quelque temps plus tôt, était arrivé en Europe
pour apporter du sang neuf dans les gènes de ses cousins européens.
Le Coq Rico ne connut que calme et volupté dans la douce
Alsace, mangeant à sa faim, sans le souci du lendemain. On ne
lui avait pas coupé les ailes, il était de la bonne graine et pouvait
prendre son envol.
Le rêve du Coq Rico était de chanter chaque matin au-dessus de
la plus belle ville du monde. Il rêvait de Paris chaque jour, mais
connaissait surtout le Sacré-Cœur qu’il voyait sur une vielle
photo jaunie trônant dans l’étable de la ferme de Mina, au-dessus
de l’espace à traire les vaches.
A-t-il pu voler jusqu’à Montmartre ? Chante- t-il chaque matin à
l’aube rue Lepic ? Dans le cœur d’un Alsacien à Paris, certainement…
Le Coq Rico, d’après Antoine Westermann…
DR
Le Coq Rico est né en Alsace, dans la basse-cour de la jolie
ferme de Mina, au Nord des Vosges pas loin de Wissembourg.
C’est le fils d’Harry Rico et Pada Rico.
Ses origines sont parfaitement identifiées. Son grand-père fut
l’un des premiers poulets d’Alsace envoyés dans la Russie des
années 2000 mais il n’eut pas la chance de le connaître.
Le père du Coq Rico est un coq de souche alsacienne. Il porte le
prénom de son parrain américain qui le protégea jusqu’à ce que
Liesel, sa grand-mère, puisse construire un nouveau foyer.
Liesel, la mère d’Harry Jr, dut se rapprocher du plus jeune coq de sa
basse-cour, un italien, du nom de Roco Rico. Il éleva Harry et l’initia
aux plaisirs gourmands qui l’avaient lui-même bercé. En adoptant
Harry, Rocco lui transmit son nom par amour pour la jolie Liesel.
C’était la grande époque de la mondialisation pour la volaille. Pada,
la maman de Rico, rencontra Harry Jr lorsqu’elle fût importée d’Indonésie en vue de créer de nouvelles souches. Comme le parrain
La Gazette de Montmartre N°45 / 17
Dossier
Street art
à Montmartre
L
Art ou vandalisme ?
Le débat qui cherche à déterminer
si le graffiti est un art ou un acte
de vandalisme existe depuis toujours.
Qui dit vrai et qui dit faux ? Bien
que le graffiti ait gagné ses lettres
de noblesse depuis fort longtemps
déjà, certains réfractaires considèrent qu’il s’agit d’un cancre pour
la société et le qualifient même de
métastase ! Pourtant, tout porte à
J. B.
e mot italien graffiti dérive du
latin graphium (éraflure) qui tire
son étymologie du grec graphein
signifiant indifféremment écrire,
dessiner ou peindre. En langue
française, graffiti vient de l’italien graffito, terme désignant un stylet à écrire
: c’est le nom donné aux dessins ou inscriptions calligraphiés, peints, ou tracés
de diverses manières.
Le mot anglais tag signifie étiquette :
un tag correspond à la signature d’un
nom qui est soit apposé pour signer un
graff soit utilisé seul et pour lui-même.
J. Bachellerie
Mémoire de la vie quotidienne des humains depuis l’Antiquité, les graffiti ont toujours été un moyen
d’expression, ludique, événementielle, revendicatrice, dénonciatrice, contestataire, amoureuse...
18 / La Gazette de Montmartre N°45
croire que s’il est réalisé dans un
contexte légal, le graffiti est un excellent moyen de stimuler la créativité des jeunes et de les pousser
à développer leurs talents, ce qui
est somme toute très positif pour
une agglomération. Du coup, ces
jeunes ont davantage confiance en
eux et perçoivent leur avenir d’un
nouvel oeil. Souvent, tags et grafitti irritent, parfois ils séduisent.
Les effacer systématiquement ? Et
si c’était des oeuvres d’art ; et si on
détruisait l’œuvre d’un futur nouveau Basquiat ? Aux propriétaires
des murs de décider.
J. B.
J. B.
J. B.
J. B.
Histoire d’une
expression populaire
Qu’il s’agisse de symboles religieux, d’inscriptions militaires, de
silhouettes humaines ou animales
ou encore de simples ornements,
de symboles ou de slogans politiques, ces dessins en disent long
sur les modes de vie, les croyances
ou les centres d’intérêts au fil des
siècles.
▲ Dire que la poésie
graffitée est un sport
dangereux est tout sauf
accessoire
déclare Miss.Tic !
On les trouvait sur les murs de
maisons, d’églises, de châteaux,
dans les cachots, les tours, les
moulins à vent, les carrières souterraines, sur les rochers, etc ...
Le graffiti urbain s’est développé
souvent dans un contexte de
tensions politiques : pendant les
révolutions, pendant la guerre
d’Algérie, en mai 1968 au Quartier Latin, sur le Mur de Berlin…
Certains graffiti relèvent de la
communication pure et servent
donc à diffuser un message, par
exemple un message politique,
souvent (mais pas uniquement)
un message clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du
nord, en Bretagne ou en Corse,
« V » de la victoire et de la liberté
sous l’occupation nazie, etc.
Vers la fin des années 1960 et dans
plusieurs pays des deux côtés de
l’Atlantique, du fait notamment
de la disponibilité d’aérosols de
peintures “émaillées”, originelle-
La Gazette de Montmartre N°45 / 19
ment destinés à la peinture automobiles, une partie des tags et
des graffiti a gagné une vocation
esthétique.
Cette forme d’expression urbaine
est née à New York, rejoignant
ainsi le mouvement hip-hop. Les
premiers tags firent leur apparition sur les métros de la ville.
Seul moyen de se faire voir et
connaître, les graffeurs n’hésitaient pas à peindre des biens de
propriété comme les trains mais
aussi les murs et autres devantures
de magasins. De par leur circuit
universitaire ou autodidacte, leur
vécu, leurs expériences, bien des
artistes évoluent dans le mouvement des graffitis : des peintres
américains comme Keith Haring,
Jean-Michel Basquiat ont ce
tronc commun d’être des “graffiti artists” de renommée internationale, exposant dans les plus
grandes galeries de peinture et les
musées.
Voyant un réel engouement de
certains jeunes pour le graffiti, les
peintres new-yorkais ont voyagé
et importé ce nouvel art en Europe. Dès lors, le paysage urbain
des grandes capitales comme Paris
et Londres ne se pensait plus sans
les tags et autres graffiti.
En 1960, le photographe Brassaï
publie le livre Graffiti, fruit de
J. B.
J. B.
J. B.
J. B.
Dossier
Street Art
20 / La Gazette de Montmartre N°45
trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le
graffiti comme une forme d’Art
Brut, primitif, éphémère. Picasso
y participe. C’est sans doute la
première fois que l’on évoque le
graffiti comme un art.
Dans la foulée de mai 1968, les
messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en
qualité graphique. Ils sont notamment le fait d’étudiants en philo-
sophie, en littérature, en sciences
politiques ou en art et font souvent preuve d’humour absurde
ou d’un sens de la formule plutôt
étudié : “Cache-toi, objet !”, “Une
révolution qui demande que l’on
se sacrifie pour elle est une révolution à la papa.”, “Le bonheur est
une idée neuve.”, “La poésie est
dans la rue”, “La vie est ailleurs”,
“Désobéir d’abord, alors écris sur
les murs”. C’est de cet affichage
C. Chaveau
J. B.
sauvage et militant que naît une
tradition parisienne du graffiti à
vocation esthétique.
Malgré un rejet quasi systématique des autorités pour le Street
Art, le graffiti s’est construit
comme une véritable institution.
Ainsi, les graffeurs ont élaboré
leur style et créé des codes spécifiques à l’art urbain. Dès 1970,
le tag se distingue des fresques et
autres lettrages exécutés d’un seul
trait ayant souvent une forme très
arrondie.
Aussi, le milieu voit apparaître de
nombreux courants et techniques
différentes ; le but de ces peintures est d’interpeller et d’impressionner le spectateur. Aussi les
graffeurs misent plus sur leur capacité à peindre des surfaces extravagantes que sur la qualité visuelle
de leur œuvre. Malgré une difficile
reconnaissance, les tagueurs ont
su acquérir la confiance des galeristes et autres artistes.
Usage actuel
En France, les graffiti issus de la
tradition nord américaine (tags,
graff…) côtoient les graffiti issus
de la tradition ouest-européenne
(collages, pochoirs). Les auteurs
de ces graffiti sont appelés graffeurs ou graffiti-artists plutôt que
graffiteurs. Lorsque le graffeur
passe dans le domaine des créations légales, on parle de peintre
en aérosol. Ces graffeurs se font
connaître en apposant leur signature ou celle du collectif auquel ils
appartiennent sous leurs œuvres,
sur les murs, les métros ou encore
les camions.
Des graffeurs-artistes affirment
créer leurs images en réaction à
la saturation publicitaire : à des
images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des
messages faisant la promotion de
produits standardisés, ils opposent
une publicité pour eux-mêmes.
La mémoire en tant que trace
est un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses
amours, en dessinant sur ses bancs
d’école ou en inscrivant sur un
mur le témoignage de son passage,
l’auteur de graffiti transforme son
support en un véritable pan de
mémoire : mémoire collective,
mémoire des événements, mémoire individuelle…
La Gazette de Montmartre N°45 / 21
22 / La Gazette de Montmartre N°45
C. Chaveau
Le graffiti relève parfois de l’art
visuel, de la littérature ou encore
de l’humour. Il constitue alors une
manifestation de l’esprit humain,
poétique de par son aspect éphémère et altruiste, de par son mode
de diffusion.
Toujours dans l’esprit graffiti,
certains graffeurs tendent à une
démarche artistique et créent des
fresques colorées et aux formes
compliquées..
Dès leurs débuts, le tag et le graffiti se sont battus pour ne pas être
vus comme un vandalisme primaire mais comme un art à part
J. B.
J. B.
J. B.
Dossier
Street Art
entière. Ainsi, graffeurs et autres
artistes urbains ont fait évoluer
leur conception du graffiti dans
le but de se faire accepter de tous,
notamment de certaines hautes
institutions.
Il existe de nombreuses techniques
de graffiti ou d’art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir, support
où l’illustration à reproduire est
découpée, en négatif ), la peinture
J. B.
J. B.
J. B.
C. Chaveau
J. B.
J. B.
à l’aérographe, la gravure auxquels
on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l’affiche,
les stickers (autocollants), les
moulages (en résine ou en plâtre
collés sur les murs) et la mosaïque.
Les débuts 2000 sont marqués par
la suprématie de l’art conceptuel,
l’installation, le land art, la vidéo,
le multimédia… Miss.Tic subit
toujours, comme les autres figures
de l’art mural, le scepticisme des
marchands et des musées. Cependant, en 2002, son exposition à
la fondation Paul Ricard Muses
et Hommes marque un nouvel
élan. Avec un brin d’arrogance et
comme pour signifier une continuité avec les maîtres de la peinture, elle y réinterprète un certain
nombre d’œuvres du patrimoine
(Le Caravage, Raphaël, Delacroix,
David, Gauguin, Manet, Toulouse-Lautrec, Renoir, Gustave
Moreau…), rehaussées de charges
critiques et de jeux de mots.
Miss.Tic et la génération d’artistes
qui l’accompagne ayant modifié
nos repères esthétiques, les institutions commencent à accréditer
certains artistes de ce mouvement.
D’ailleurs, du 27 mars au 3 mai
2009, a lieu l’exposition Le Tag
au Grand Palais avec la collection
Gallizia, soit 300 œuvres de 150
graffeurs internationaux, sous le
patronage de Christine Albanel,
ministre de la Culture et de la
Communication. Plus de 80 000
visiteurs en cinq semaines s’y sont
pressés !
La Gazette de Montmartre N°45 / 23
J. B.
Dossier
Street Art
Du 7 juillet au 29 novembre
2009, la Fondation Cartier pour
l’art contemporain enchaîne avec
l’exposition Né dans la rue, se déployant dans les espaces d’exposition, sur la façade et dans le jardin.
Quelques mois plus tard, les 13,
14 et 15 février 2010, l’Exposition-Vente T.A.G. Les lettres
de noblesse voit défiler 5 000
visiteurs au Palais de Tokyo. Les
œuvres exposées ont été vendues
le lundi 15 février par la société
Pierre Bergé & Associés au profit
de l’association SOS Racisme.
Nombreux sont les touristes
et promeneurs qui découvrent
quelques œuvres artistiques sur
les murs de notre quartier et beaucoup photographient les graffiti
d’artistes contemporains qui ont
su se faire connaître en choisissant
la rue comme musée avant de finir, pour certains, dans les galeries
parisiennes.
Un des premiers à installer ses
dessins sur les murs de notre quartier fut Jérôme Mesnager avec
ses hommes blancs. Beaucoup
d’autres le suivirent comme Gregos
et ses masques en relief, Pitr et ses
pochoirs, FKDL (Franck Duval),
passionné par la récupération de
vieux papiers et pratiquant le collage et la peinture de grands panneaux aux couleurs vives, Space Invader et ses mosaïques, Ema et ses
24 / La Gazette de Montmartre N°45
J. B.
Fresques murales, tags et
graffiti dans notre quartier
hommes goutte d’eau ou Culbuto,
des groupes d’artistes comme Rue
Meurt d’Art et Murmure..
Quant à Miss.Tic, native de
Montmartre qui pratique le pochoir à la bombe, toujours avec
humour et poésie, elle exposa des
œuvres à la Galerie W, rue Lepic,
en 2011.
Voici quelques suggestions d’itinéraires pour découvrir des
œuvres éphémères de notre quartier, en ouvrant bien vos yeux et
en regardant attentivement tout
autour de vous : rue Durantin,
rue d’Orchampt, rue Lepic, à
la Galerie W, rue Tholozé, place
Émile Goudeau, rue de la Mire,
rue Saint-Rustique, rue SaintVincent, rue et place du Calvaire,
rue des Trois Frères, rue SaintÉleuthère, rue Foyatier
Les promeneurs les plus intéressés
iront peut-être plus loin dans notre
arrondissement pour voir le mur
de fresques de la Rue Ordener, les
rideaux de magasins de la Rue Cavalloti ou la fresque de la Villa des
Tulipes peinte par Nicole RouxDufort, à la demande de l’association des habitants de la villa.
La rue est une galerie permanente à
qui sait regarder. Certains s’occupent
de la rénover, de la décorer, de l’animer et de la faire vivre ; d’autres avec
humour et beaucoup de talent ten-
J. B.
J. B.
J. B.
Le dégraffitage
tent de l’habiller de vêtements variés
multicolores et hétéroclites.
Comme l’écrit superbement Norman Mailer dans The Faith of Graffiti , “ l ‘art des graffiti est un oiseau
sauvage qui ne se laisse pas apprivoiser ! Il est le cri de révolte et d’affirmation de soi de la jeune tribu qui
projette les apocalypses futures sur
les parois des nouvelles cavernes
urbaines, il est un art du refus qui
s’exprime dans des lieux bien ciblés
de l’espace urbain, selon une stratégie de la visibilité. Il est offert aux
passants anonymes par des artistes
qui ne sont pas tous anonymes,
pour un moment d’arrêt dans la
turbulence, une grimace dans la banalité ambiante ou un sourire pour
réchauffer un mur lépreux.”
La peinture murale est le témoin
des préoccupations propres à
chaque âge. Cet art, peut être public, privé, laïc, religieux, populaire, élitiste ou même politique.
Étroitement lié à l’ architecture,
la peinture murale favorise l’expression de l’imagination de ses
artistes. L’appréciation dans tous
les cas reste très subjective, comme
l’est d’ailleurs le regard porté sur
toutes les œuvres d’Art.
Certains pensent qu’il faut conserver ces arts de la rue puisque ce
sont des fruits de la création humaine et que leur but n’est pas
de dégrader mais d’embellir ou
d’informer !
D’autres trouvent que notre environnement urbain est envahi par
tout et n’importe quoi ; très souvent, ils pensent qu’il s’agit d’annotations illisibles, aux «lettres» biscornues qui ne signifient quelque chose
que pour ceux qui les ont faites,
une véritable lèpre qui le défigure
et que quelque soit leur nature, ils
affirment qu’il est inadmissible que
cela soit fait de manière sauvage
n’importe où. Ils ne veulent pas
alors parler d’art, mais simplement
de dégradation de biens. ◆
L’enlèvement des graffiti sur les
immeubles privés et municipaux de la
Ville de Paris a été confié à
l’entreprise privée HTP anti-graffiti.
Trois solutions pour signaler des
graffitis.
• Contacter HTP anti-graffiti afin de
signaler un graffiti, vous pouvez
appeler le numéro vert :
0 800 00 46 26 (numéro gratuit pour
les appels passés de France à partir
d’un poste fixe ou d’un téléphone
mobile) : le matin vous aurez une
opératrice et l’après-midi un
répondeur.
• Appeler le centre d’appel de la
Mairie de Paris : 3975 (prix d’un appel
local à partir d’un poste fixe sauf tarif
propre à votre opérateur)..
• Taper sur internet paris.fr/graffiti
L’intervention reste gratuite pour tous
les graffitis visibles par le
public(situés impérativement dans
une partie publique et non privative)
et apposés à une hauteur maximale
de 4 mètres à partir du niveau du sol
sur les immeubles privés et publics,
murs d’enceinte, grilles, palissades
ancrées, plaques de rue, mobilier
urbain minéral, escaliers, trottoirs,
rideaux des commerces visibles aux
heures de fermeture, ainsi que sur les
ouvrages d’art tels que les passages
souterrains (ouvert à la circulation
piétonne avec ou sans circulation
automobile), les ponts, les piliers de
soutènement (situés impérativement
dans une partie publique et non
privative). L’opération est réalisée par
l’entreprise prestataire de la Ville de
Paris (cette opération concerne
uniquement le nettoyage des graffitis).
Le nombre de nettoyages à effectuer à
une même adresse n’est pas limité.
• Notre arrondissement est, après le
Xème, le plus traité pour l’enlèvement
des tags : en octobre 2011, 2 533 m²
ont été nettoyés dans le XVIIIème
( 3 521 m² dans le Xème ). Sur la totalité
de Paris, il a été nettoyé 28 360 m² de
tags et de graffiti.
En octobre 2011, sur Paris, 6 648
interventions ont été effectuées, dont
122 pour effacer des tags injurieux,
par l’entreprise HTP anti-graffiti.
Une détection rapide est faite
conjointement par la société HTP
anti-graffiti et les services de la Ville :
des releveurs circulent régulièrement
dans les rues du quartier et les
éboueurs signalent les nouveaux tags.
Jacques Bachellerie
La Gazette de Montmartre N°45 / 25
Montmartre
et ses rues
La pente douce
de la rue Muller
Monter…
Je commençai mon exploration en
descendant à l’arrêt « Muller » du bus
85, au lieu de descendre à l’arrêt
« Utrillo » de notre Montmartrobus
quand il vient de la mairie du
XVIIIème (métro Jules Joffrin), et de
26 / La Gazette de Montmartre N°45
▲ En 1905.
M.-F. T.
de temps en temps, les deux dernières étant le 4 en 1920, et le 6 en
2000. Au passage, le 7 et le 14 disparurent.
Montant au flanc des jardins du Sacré-Cœur jusqu’au 2 de la rue Lamarck, un escalier de 65 mètres de
long, bordé de trois maisons côté
pair (de bas en haut : 1890, 1870,
1900), est un des plus jolis coins du
village, mais si les anciennes photos
et les mémoires fidèles continuent de
parler « des escaliers de la rue Muller » cet escalier est devenu la rue
Maurice Utrillo le 18 avril 1963, et
donc c’est une autre histoire.
Pour couronner ce tracé mouvementé, la rue Muller a deux débuts
et deux fins, officiellement enregistrés : elle commence au 49 rue de
Clignancourt et au 1 de la rue Ramey, et elle finit en une adorable
placette où se croisent le 8 de la rue
Paul Albert et le 33 de la rue Feutrier : c’est ainsi que la définit le
décret du 9 juillet 1870, alignant
par la même occasion les maisons
d’angle du côté Clignancourt. En
seulement 181 mètres de long elle
nous promet bien des surprises !
descendre l’escadrin aigu. C’est être
en bas de la pente. Douce, certes, plus
douce que bien des ruelles montmartroises, mais pente quand même. Arrivant par le métro Château-Rouge,
après le zig-zag de la rue Poulet, j’arriverais au même point.
A l’horizon, escaladant le ciel, l’escalier célébrissime. Le temps est clair, le
soleil d’hiver est radieux, ma foi ! mes
brodequins de marche, mon bâton
ferré et en route !
Dès le départ, un décor plein de tendresse, comme souvent chez nous :
sur le mur du premier étage, au-dessus des murs mystiquement tapissés
de bouteilles des Caves parisiennes,
un mouton peint. Caché quand les
volets sont ouverts, il me regarde avec
curiosité. Qui a dit à qui : « Dessinemoi un mouton sur ce mur » ?
Lors de ma seconde expédition le 28
février, je vis des panneaux de sens
interdit qui avaient fleuri devant les
façades, d’un coup, sans prévenir, en
dépit du bon sens, comme des jonquilles printanières, dimanche 26
(source : un haut dignitaire de la République de Montmartre). Je raconterai plus loin ce qu’il en advint.
▲ Rêver dans le
soleil couchant à
L’été en pente douce.
Un carrefour pour
Raymond Devos
Premier carrefour avec la rue Feutrier.
De droite à gauche : une brocante, un
bar-hôtel, un bar musical de nuit.
La brocante, c’est le 5 de la rue, De
l’autre côté de la Butte, le royaume de
Julien Brisedoux, dont l’extension a
colonisé le marché Vernaison. Le patron absent, la boutique reste magique : tout et son contraire, voilà
apparemment la seule ligne de
conduite. D’un Goldorak géant à des
pastels de danseuses, des chaises années 50 pour décor de film jusqu’au
buste de Beethoven et un crâne
sculpté, tout, vous dis-je.
Le bar-hôtel Le Muller a le charme
des bistrots en bois dont le sol suit la
M.-F. T.
E
lle portait le nom du propriétaire
du terrain, Muller. Puis vinrent
le 8 (1840) le 2 (1850) et ensuite
Montmartre devint, avec le hameau Clignancourt et un coin de St
Ouen, le XVIII° arrondissement.
Alors vinrent en 1860 le 21 et le 30,
suivi d’une vague de constructions en
1870 (les numéros 3, 5, 16, 18, 19 et
28) et en 1880 en même temps que le
chantier de la future basilique (les 9,
13, 15, 23 et 32).
D’autres maisons poussèrent ensuite
DR
Elle était déjà dessinée sur le cadastre de Montmartre quand nous étions un village autonome, et pas encore une commune
libre, avant 1860. En fait, elle traçait son sillon dès 1825, longeant le porche de l’unique maison de l’époque (1750) qui ait
survécu : le numéro 22 et ses 4 étages sur 114 mètres carrés, sans cave évidemment (nous sommes sur le flanc est de la
Butte, tout près du square Louise Michel, c’est-à-dire en pleine zone de carrières).
▲ Le bar-hôtel
Le Muller.
pente montmartroise. Deux panneaux devant lui : l’un confirmant
que non désolé la rue Muller ne se
remonte plus, et l’autre disant que ah
non, la rue Feutrier ne se descend plus
vers del Sarte. J’observerai avec régal
les voitures arrivant là, depuis Clignancourt, découvrant le panneau
non-Muller, freinant, et se rabattant
alors à gauche en ignorant superbement le non-Feutrier.
Le bar, le Blue note, bien connu des
amateurs de musique brésilienne, est
toujours clos aux heures où je passe.
Lui aussi a sa jonquille rouge, nonMuller, mais pas de flèche bleue pour
signaler qu’à droite la rue Feutrier se
remonte désormais.
On sent de grands moment en devenir, ici. Raymond Devos aurait été
heureux. Je propose qu’on donne son
nom à ce carrefour.
Un poulpe dans la vitrine
Dans la vitrine du 11, je sursaute : un
reptile me fixe de ses yeux de verre.
Naturalisé. A côté d’un singe. Naturalisé aussi. Autour de ces animaux
pour cabinet de curiosités, des livres :
je suis devant les célèbres éditions Baleine, où naquit Gabriel Lecouvreur,
alias le Poulpe. D’ailleurs un splendide poulpe en bronze règne au-dessus des titres les plus récents.
L’hiver a la terrasse de l’été
Me voici déjà arrivée. Le flamboiement du soleil déclinant m’incite à
rester en terrasse de L’été en Pente
douce. Donc je ne verrai sa merveilleuse décoration intérieure, avec son
plafond historique hérité de l’ancienne boulangerie, aux amours délicats, qu’à ma seconde expédition.
Assise sur la chaise de fer, un chocolat
chaud parfumé, je savoure la flâne.
Devant moi, raide, effrayant dans sa
rigueur, l’escalier qui monte vers le
2 de la rue Lamarck.
Du temps où elle était le 36 de la rue
Muller, cette maison fut l’atelier d’un
photographe témoin de son temps,
M.-F. T.
Marielle-Frédérique Turpaud
Devant le 19, mes pieds me freinent :
ils ont vu, tracée à la craie blanche et
bleue sur le bitume, une marelle. Une
vraie, avec la terre et le ciel, même si la
terre est sous-titrée de cinq caractères
chinois. Une marelle à la craie, à l’ère
de la console en relief et de la Wii avec
capteurs, cette chose fragile et persistante, cette âme transmise de poulbot
déjà grand à titi encore petit, ah je ne
peux que la contourner avec respect.
Au long des trottoirs – je n’arrête pas
de passer de l’un à l’autre – les voitures
sont stationnées nez à nez, les dociles
face aux étourdies, ou aux garées avant
dimanche (ou aux rebelles, qui sait ?)
Le 22, la plus ancienne maison de la
rue. 1750 ! On salue bien bas. A son
pied, une vitrine voilée de blanc : c’est
▲ La vitrine
du Poulpe.
M.-F. T.
De la terre au ciel
le lieu de Louise Duneton, illustratrice, et le lieu est galerie et atelier
d’artistes. Je lui raconte l’histoire de
la maison, expliquant du même coup
son pavage ancien qu’ils ont conservé.
Les couleurs vives du travail en cours,
les dessins de Louise sur son site, à la
fois sensuels et symbolistes, tout me
ravit. La fille de l’auteur de La puce à
l’oreille sait la force des mots et elle la
démultiplie par la justesse de son
trait : d’ailleurs son très beau conte
Les deux ânesses est le logo de sa carte
de visite.
A la hauteur du Soleil de la Butte, je
me retourne. Je suis à 311 mètres du
métro. Et je savoure le carrousel des
voitures qui descendent-montent la
rue Muller ou partent en marche arrière vers la rue Clignancourt devant
l’insistance de la voiture descendante,
sûre de son bon droit et forte de l’élan
de la pente.
▲ La craie défie
Apple.
M.-F. T.
Je rêve en regardant les couvertures
colorées du Poulpe… l’humour corrosif de Jean-Bernard Pouy, héritier
des anar espagnols de 1936... ses derniers livres aussi explosifs que son
devenu classique Spinoza… les aventures déjantées de Lecouvreur… mon
achat et ma lecture du Tractatus Logico-Philosophicus de Ludwig Wittgenstein, parce que le Poulpe l’avait
lu… mes recherches pour trouver
l’image de l’avion qu’il restaure avec
l’argent gagné dans ses aventures…
Tous ceux qui ont lu le Poulpe y ont
des souvenirs personnels : ce n’est pas
un personnage de polar, c’est la part
de courage qui dort en nous et qu’on
voudrait pouvoir réveiller, nous aussi,
quand un fait divers nous révolte le
matin au café…
▲ Au-dessus du
sanctuaire de
Bacchus, une
hallucination, déjà...
comme on dit : François Gabriel
(1883-1964). « Gabriel, roi des photographes de la Butte sacrée » ainsi le
présentait une enseigne de Marcel
Matho qui, sur le mur de la maison,
au premier étage, signalait son atelier
depuis 1914 (à la façon du lapin d’André Gill sur la façade de A ma campagne d’Adèle Lecerf). Caricature
très montmartroise, où il porte une
couronne, et où son appareil photo
est prolongé d’une poire, une vraie,
avec ses feuilles. Décroché en 1959
lorsqu’il cesse son activité, et parti
aux USA, Zeus seul sait où. De 1914
à 1959, Gabriel photographia ses
clients, ses groupes, ses noces, ses touristes, sur les gradins naturels de l’escalier devant sa maison. Une extraordinaire collection de visages et de vêtements ! Et en 1939, dans la rue
Lamarck, en haut de la rue Muller, le
tournage du film Sans lendemain, de
Max Ophüls, avec Edwige Feuillère,
Gabriello et Pauline Carton, qui sortit le 22 mars 1940. Tant de clichés
merveilleux sauvés de l’oubli par Hélène, sa petite-fille…
Devant moi, juste à gauche de l’escadrin, une porte de ferraille verte, qui
sonne en retombant, c’est un accès au
square devenu Louise Michel le 18
décembre 2003. L’allée qui est devant
moi conduit au pied de la fontaine
édifiée par Paul Gasq en 1932.
A ma droite-droite, la rue Feutrier,
qui termine sa boucle ici.
Si vous descendez (à pied) jusqu’à la
porte bleue du numéro 21, vous verrez la plaque inaugurée par le ministre Daniel Vaillant, député-maire,
le 8 mars 2010, qui nous rappelle que
Rosa Luxembourg, militante communiste en Allemagne, résida deux
ans dans cette maison, de 1894 à
1896.
A ma droite, après le Botak Café, la
rue Paul Albert monte en biais. C’est
au 17, dans une adorable maison à
colombages, que vivait Monique Morelli, immortelle interprète des chansons de grands Montmartrois comme
Carco, Mac Orlan, Gaston Couté ou
Jehan-Rictus.
Oui décidément de belles voisines
pour Louise Michel !
A ma gauche, derrière cette terrasse
isolée du monde, la rue Paul Albert
descend en escalier – un chat campe
en haut, silencieux gardien du gouffre
– jusqu’aux rues del Sarte, Ronsard et
Charles Nodier, autant dire presque
au boulevard, au bruit, à la foule, au
métro Anvers…
Je préfère rester là, dans la tendre
beauté des fantômes fiers qui, un jour
ou un autre, comme moi ce soir,
comme vous demain, ont croisé la rue
Muller.
Dans le bon sens. ◆
Marielle-Frédérique Turpaud.
La Gazette de Montmartre N°45 / 27
Montmartre
des Arts
MOULIN ROUGE®
Les Petits Princes
du Moulin Rouge
▲ Les petits chevaux prennent
la pause sur la scène du Moulin Rouge.
Petite chronique ordinaire d’un cabaret extraordinaire !
L
’air est froid et des fumerolles
s’échappent de la bouche du
métro Blanche, petits serpentins inquisiteurs qui envahissent la célèbre place.
« Les Petits Chevaux du Moulin
Rouge » lit-on sur le van qui se gare
devant l’entrée des artistes du cabaret… bruits de sabots sur la tôle,
impatience de rentrer en scène pour
ces artistes !
La porte s’ouvre, un « Faites attention ! Chaud devant ! » est lancé par
les deux palefreniers, amis fidèles de
ces petites créatures. Rapides
comme l’éclair, à petites foulées, les
Falabellas cavalent jusqu’à l’entrée !
Pas d’autographes pour les passants
qui attendaient l’arrivée des divas.
Ces petites stars très professionnelles ont leurs caractères !
Dans les coulisses, c’est une joyeuse
pagaille qui règne ! Les sept chevaux toy qui portent les noms des
sept nains se chamaillent gentiment
dans leur loge très VIP aménagée
en petit box d’écurie : bottes de foin
pour patienter, chaussons pour ne
28 / La Gazette de Montmartre N°45
pas glisser sur scène, petites plumes
et strass pour parer ces vedettes :
Music-Hall oblige !
« Show on stage ! » résonne en coulisses, les oreilles se dressent, la
porte s’ouvre et un bruit de galop se
fait entendre… Les danseuses habituées à cette jolie musique se décalent de part et d’autre afin de laisser passer les stars pressées d’entrer
sur scène dans le tableau « Cirque »
de la revue « Féerie ». Une danseuse
et Atchoum, une danseuse et Grincheux, une danseuse et Joyeux…
petit à petit les duos se forment.
« Ohhhhh ! » exclamation des 850
spectateurs dans la salle qui regardent
les chevaux arriver tour à tour. Le
moniteur de contrôle en coulisses,
surveillé de près par les palefreniers
aux aguets, déroule un spectacle sans
faille. Ils sont satisfaits… Les chevaux
ont terminé leurs performances et reprennent le chemin de la loge en attendant le seconde représentation.
Quelques caresses, sceau d’eau
fraîche, friandises, visites des danseuses… On se détend avant de re-
Lisa Camus
C’est quand vient le soir et que les ailes du cabaret virevoltent et embrasent
le ciel de Paris que les petits princes du Moulin Rouge arrivent dans leur
carrosse… Show devant !
partir en scène tout à l’heure, quoi
de plus normal ?
Il n’y a pas de doute, ces artistes
sont bien les petits princes du Moulin Rouge… D’ailleurs, demain matin ils seront les seuls artistes à pouvoir dormir jusqu’à midi dans leur
haras à quelques kilomètres de Paris. Dure, dure la vie d’artiste ! ◆
Mélanie MOYA
▲ Une dernière
pose avant
d’entrer en scène !
Montmartre
des Montmartrois
Perrette
Souplex,
« Bon Dieu, mais c’est bien-sûr ! »
Un caractère bien trempé, une énergie et un enthousiasme fou, Perette a un
sacré bagou et l’humilité propre aux grandes comédiennes. Née le 22 avril
1930, elle est la fille de Raymond Souplex, célèbre chansonnier et acteur.
P.S. : Beaucoup d’émotion… Mon
père y a vécu trente-cinq ans. Cette
maison me rappelle tellement de
souvenirs d’enfance, des rencontres
avec les amis artistes de mon père,
des acteurs, des peintres, des écrivains… C’est le Montmartre de mon
enfance.
Quel regard portez-vous sur le
Montmartre d’aujourd’hui ?
Je ne vis pas dans le passé, j’avance, j’ai
des projets de théâtre et de cinéma.
Vous savez, j’ai vécu au Canada de
1988 à 2010, où j’ai monté une école
de théâtre Les feux de la rampe. Aujourd’hui, avec un ami, nous avons le
projet de monter une pièce de théâtre :
Colette l’insoumise, en attente de subvention ! Bien sûr, je regrette la simplicité des gens d’antan. Autrefois on
pouvait trouver près de chez soi une
librairie, un cordonnier, un charcutier… Alors qu’aujourd’hui, ces mêmes
échoppes sont celles de marchands de
fringues ou d’agences bancaires et immobilières. Je désapprouve également
la fermeture de certains cabarets et
cafés-théâtre, l’ambiance n’est plus la
même. Fidèle à Montmartre, mais surtout à une des plus grande figure de la
Butte, Michou. Des années d’amitié.
Je le considère comme mon frère.
J’ai eu la chance de tourner très jeune
dans de nombreux films, plusieurs
films avec mon père, notamment
dans Paris chante toujours de Pierre
Montazel en 1951, Les carottes sont
cuites, et Culottes courtes de Robert
Vernay. Et puis, j’ai fait partie du trio
Les filles à Papa, formé avec Suzanne
Gabriello et Françoise Dorin dans les
années 60. J’ai interprété, également,
la fille de mon père dans la série Les 5
dernières minutes, Perrette Bourrel, la
fille du commissaire Bourrel… Et
bien sûr, j’ai joué dans de nombreuses
pièces de théâtre. Le théâtre et la
peinture sont des arts que j’affectionne particulièrement. J’aimerai citer Aslan, peintre, illustrateur et surtout sculpteur, l’auteur entre autre du
buste de Dalida. J’aime énormément
son travail. Nous sommes très amis.
▲ Inauguration
de la plaque rue
Cauchois à la
mémoire de
Raymond Souplex
en présence de
Daniel Vaillant
Député Maire du
18éme.
DR
N.L. : Le 5 décembre dernier, au 7
rue Cauchois, une plaque à la
mémoire de votre père a été
inaugurée. Qu’avez-vous ressenti
lors de cet hommage ?
Vous avez une filmographie
impressionnante et tourné avec de
grands comédiens
DR
A
ssise sur son canapé, Perrette
Souplex, ancienne élève du
Conservatoire National supérieur d’Art dramatique, décorée des
Arts et des Lettres, me dévisage de
ses grands yeux magnifiques, avant
de se dévoiler…
▲ Perrette Souplex
Les Français ont encore en mémoire
les films et les répliques cultes de
votre père, Raymond Souplex .
Mon père, de son vrai nom Raymond Guillermain n’était pas seule-
Pour l’anecdote La Célestine parue de 1482 à 1592, sous le voile de l’anonyme.
On l’avait attribuée déjà à plusieurs écrivains célèbres,
lorsqu’en 1502, un correcteur d’imprimerie remarqua dans
un prologue en vers, mis en tête de l’ouvrage que les lettres
initiales de chaque strophe, rapprochées les unes des autres,
formaient le nom de Fernando de Rojas, qui devait être l’auteur
du livre... et l’était en effet, ainsi qu’il l’avoua. C’était un homme
de robe, il craignit que l’ouvrage ne parût indigne de la gravité
de sa profession, et voilà pourquoi il ne se nomma pas d’abord.
Mais, quand le succès l’eut absous en quelque sorte, il avoua
son œuvre. Son but était, semble-t-il, d’avoir voulu corriger le
vice par sa peinture même la plus énergique.
ment acteur et chansonnier, il était
aussi dialoguiste et scénariste. Il était
très brillant, et avait un humour monumental ! Il interprètait dans
l’émission humoristique Sur le Banc,
le rôle d’un clochard un peu philosophe, la Hurlette, avec pour partenaire Jane Sourza dans le rôle de
Carmen. Emission qui battait à
l’époque des records d’audience !
Mon père s’est produit sur les plus
grandes scènes : Théâtre de Dix
Heures, les Deux Anes, Radio Paris... Il a joué avec les plus grands :
Fréhel, Reggiani, Michel Bouquet,
Pierre Brasseur, Serge Gainsbourg,
Jean-Pierre Cassel, Ginette Leclerc,
Cécile Aubry… Et bien sûr, Les 5
dernières minutes de Claude Loursais, Manon de Henri-Georges
Clouzot..
Y-a-t-il un rôle que vous rêvez
interpréter ?
La Celestine. C’est un rôle absolument magnifique. Demi-drame et
demi-roman espagnol de la fin du
XVe siècle. Vieille entremetteuse, à
demi sorcière, prenant le masque de
la dévotion pour commettre ses méfaits, hantant les églises et les couvents…
Nous avons hâte de vous retrouver
sur scène Perrette ! Alors … avis aux
metteurs scène ! ◆
Nadia L.
La Gazette de Montmartre N°45 / 29
Montmartre
des Montmartrois
Monsieur Jean
Il y a des gens qui n’aiment pas l’eau froide… Ça leur donne du courage ; ça
leur donne surtout des idées ! C’est ce que m’a avoué Jean Pezareix, noble
et grand chat depuis son fauteuil.
30 / La Gazette de Montmartre N°45
marquant : « Ce type a le regard du
diable, il t’hypnotise… Il fascine autant que sa peinture… Glaçant ! »
On se remet au boulot. Le bâtiment
n’attend pas ! De fil en aiguille, ça se
décante. L’eau chauffe... Elle va bientôt bouillir ! Monsieur Jean se lance.
En 1955, il s’assied à son compte, les
choses sérieuses vont pouvoir commencer... quarante ans de choses sérieuses. Des bâtiments dont il peut
sans fausse modestie être fier : hôpitaux, sièges sociaux, entrepôts, HLM
et la gare de fret de Roissy CDG,
immense construction aux jeux de
fenêtres originaux.
Patrie des artistes et de dépaysement,
Monsieur Jean n’était pas sans
connaître la Butte. Il s’y installe en
1985 dans un appartement qui frisait l’œil de l’architecte… C’est vrai
qu’elle est belle sa demeure, aussi
belle que le panorama qui s’y invite.
Tous les souvenirs font fouillis. C’est
l’échafaudage d’une vie… Il suffit
juste qu’on vous explique… Monsieur Jean le fait avec une bonhommie qui m’épate ! De ses tableaux,
quelques mots justes et simples…
Ces petites choses ? « Cadeaux
d’amis, simplement parce que je les
trouvais belles… » Vous voyez !
Quels discours et tralalas pourraient
vous en apprendre plus ? Cette collection d’assiettes de tous les restaurants montmartrois, illustrées chacune par un artiste différent ? « Une
DR
Et Montmartre
dans tout ça ?
▲ Jean Pezareix à
la Crémaillère
idée comme ça… ça m’a semblé
amusant » J’aime bien les gens
simples… sans pose… Vous aimerez
Monsieur Jean…
Bien sûr, Montmartre a bien changé…
Monsieur Jean reste discret, si même
un peu déçu.
Ces souvenirs pacotille fatras…
Les Abbesses carnaval, les crêpes et
sodas… enfin tout cet envahissement brutal business qui fait que l’on
se croit toujours ailleurs en restant
ici… Il a toujours des idées Monsieur Jean : mobilier urbain, structures, il connaît son métier. Faudrait
peut-être l’écouter un peu !
Avant de partir, Monsieur Jean m’a
fait visiter… J’ai jeté un œil sur le
chauffe-eau… Croyez-moi, c’est du
costaud… ◆
La maquette de
l’aérogare des
Agents de Fret
Roissy-Charles de
Gaulle, une des
réalistion de
Monsieur Jean.
A.B.
DR
L
’idée de passer toute ma vie, à me
laver à l’eau froide sur l’évier de
la cuisine, m’a donné, dès l’enfance l’envie d’un certain confort. Et
pour ça je n’avais qu’une solution :
travailler le plus vite et le plus efficacement possible… Je m’y suis mis
très rapidement, j’aurais même commencé plus tôt, sans la guerre… »
Période que Monsieur Jean passera à
la campagne dans la Corrèze de ses
origines avec sa mère, son frère et sa
sœur. Encore l’eau froide et cinq kilomètres à pied pour aller à l’école…
ça forge ! Et le retour à Paris n’est pas
si joyeux : toujours les tickets de rationnement, les queues interminables, les beefsteaks microscopiques
et si peu de charbon pour chauffer
l’eau, comme une malédiction !
Alors, Monsieur Jean va bûcher à
l’école, jusqu’au bac et plus, ça réchauffe et ça finira par payer… Une
petite idée vient de germer : puisque
la première vocation (la chirurgie) se
heurte à la modestie des moyens,
Monsieur Jean construira sa vie au
sens brut. L’architecture est plaisante, les opportunités brillantes,
l’accès au travail, rapide… Direction
les Beaux-Arts !
La période est intense pour Monsieur Jean. Les petits boulots s’enchaînent. On vend de tout, on
achète de tout… Le système D dans
les années d’après-guerre est un terrain propice à ceux que la ténacité
anime… Et aucun bras n’est de
trop ! Monsieur Jean en aura des
crampes à courir partout ! Mais
l’eau tiédit, c’est un signe… Photographe ambulant boulevard SaintMichel, vendeur de journaux (New
York Herald Tribune) sur les
Champs-Elysées, ça forme à l’approche ! Faut voir du monde quand
on est jeune…
Des rencontres, il en fera : Juliette
Greco l’étrange, Gainsbourg aux
Beaux-Arts, passionné de musique,
peintre qui n’aimait pas ses toiles, on
connait la suite… Picasso, souvenir