Télécharger ce numéro de La Gazette de - Montmartre
Transcription
Télécharger ce numéro de La Gazette de - Montmartre
Montmartre La Gazette de Vive nos Présidents ! J. Bachellerie ▲ Un des graphs de Miss-Tic sur un mur de Montmartre. Le Moulin Rouge accueille les Présidents des associations montmartroises - ceux qui ont pu se libérer... - et grâce auxquels la vie à Montmartre est si vivante. Vous reconnaîtrez de gauche à droite, entourés par les girls, Sylvie Fourmond, Présidente de l’ACLA (Association des Commerçants Lepic Abbesses), Frédéric Loup, Président de l’Association des Commerçants du Haut Montmartre, Joëlle Leclerc, Présidente des P’tits Poulbots, Gilles Chiriaux, Président de l’association L’Atelier Charles Dullin, Brigitte Houdinière, Présidente du Comité des Fêtes et Actions sociales du 18ème, Jean-Marc Tarrit, Président de la République de Montmartre, Roger Dangueuger, Président du Syndicat d’Initiative de Montmartre, JeanPaul Nguyen, Président de l’association Maquis’Art Montmartre. Nos présidents vous souhaitent une bonne lecture de La Gazette N°45 ! L a v o i x d u v i ll a g e N° 45 Mars/Septembre 2012 - 1 $ Sommaire L’actualité du Syndicat p.04 Roger DANGUEUGER, Rédacteur en chef La vie du village p.8 L F. Loup Antoine Westerman lance Le Coq Rico rue Lepic. Lire page 16 Dossier ’année 2012 est une année d’élections : Présidentielle, législative. Pour le SIM, c’est aussi une année d’élection, avec le renouvellement en juin du Bureau. Per- mettez-moi de lancer un appel à toutes les bonnes volontés. Je serai candidat à ma propre succession pour trois dernières années de Prési- Street art à Montmatre dence, et si je suis réélu, il sera temps après de laisser ma place à un autre. J. Bachellerie DR p.18 DR Edito Concernant la sécurité publique sur la Butte Montmartre, nous avons rencontré à plusieurs reprises le Directeur de cabinet du Préfet de police et le Commissaire du 18ème arrondissement. M.-F. Turpaud Montmartre et ses rues La rue Muller p.26 Nous avons attiré leur attention sur le fait que Montmartre est une zone où règnent toutes sortes de délinquance et qui mérite une véritable poli- tique de sécurisation, pour les touristes, les com- Montmartre des Arts mercants et les riverains. N’hésitez pas à nous MOULIN ROUGE® Les Petits Princes du Moulin Rouge p.28 faire part de vos préoccupations sur ces questions difficiles qui nous concernent tous. La sortie de la Gazette de Montmartre corres- Montmartre des Montmartrois pond à celle du Plan-Guide de Montmartre 2012. Perrette Souplex Avec les Présidents des associations montmar- p.29 DR DR troises qui « font » la couverture, nous nous M. Jean p.30 engageons tous à œuvrer pour le rayonnement de Montmartre ! Photo de couverture : Philippe Simon Texte : Géraldine Dujat La Gazette de Montmartre N°45 / 03 L’actualité du Syndicat Les actions du Syndicat Plan Guide de Montmartre 2012 Nous sommes heureux de vous annoncer la parution du nouveau Plan Guide et bonnes adresses de Montmartre 2012. En vente à 1€ à notre accueil, il décline en six langues une vraie visite guidée chronologique, culturelle et historique des 38 sites d’intérêt de notre village. Ce joli plan, dont le créateur est Bernard Deubelbeiss est dessiné en 3D et amusera petits et grands dans leur découverte de la Butte. Remercions tous les annonceurs fidèles du Plan-Guide, qui nous renouvellent leur confiance chaque année. Fête des Vendanges de Montmartre 2012 La 79 ème édition des Vendanges de Montmartre a pour thème cette annèe : Montmartre fête les gourmandises Le 18 ème ou l’Art des Mets Les grands rendez-vous : la journée des bouts d’chou, la journée chocolat, la grande chorale du 18ème, le grand défilé, le parcours du goût, le feu d’artifice, la cérémonie des non-demandes en mariage et enfin le spectacle de clôture. Toute l’équipe du SIM et ses partenaires vous donnent rendez-vous sur son stand, place Jean Marais et au 21, place du Tertre les 12, 13 et 14 octobre. Au menu : nombreuses animations, dégustation du Clos Montmartre… Retrouvez tout le programme sur www.fetedesvendangesdemontmartre.com Erratum A l’occasion de la Saint Valentin, Elodie du Syndicat d’Initiative a organisé le dimanche 12 février une journée consacrée aux amoureux, avec une belle balade guidée ainsi qu’un concours photo où les heureux gagnants, Eric et Pascal ont remporté le 1er prix, deux dîners spectacles au Moulin Rouge. Nous remercions chaleureusement nos nombreux partenaires qui ont contribué à la réussite de cette magnifique journée, notamment le Moulin Rouge, le Musée de Montmartre, Chez Ma Cousine et le Musée de l’Erotisme. Elodie 04 / La Gazette de Montmartre N°45 DR Saint Valentin à Montmartre Dans la Gazette n°44, décembre 2011, dans l’article de Jacques Bachellerie page 11, intitulé la Semaine du Goût, saveurs et légendes, une erreur s’est glissée : c’est bien Antoine Heerah qui est l’initiateur de l’organisation des animations dans les classes. Le Syndicat d’Initiative est venu en soutien à belle initiative. Bravo Antoine ! La rédaction de La Gazette de Montmartre vous prie de l’excuser. L’application officielle « Balades à Montmartre » u Nouvea bientôt sur iPhone La chasse aux œufs 2012 De plus en plus de participants ! Pour sa 3ème édition,le Syndicat d’Initiative,en partenariat avec Métro et la paroisse Saint-Pierre de Montmartre, organise trois grandes chasses aux œufs dans les jardins de SaintPierre, samedi 31 mars, dimanche 1er avril et vendredi 6 avril (journée réservé aux scolaires). Un vent de technologie souffle sur les ailes de nos moulins ! Courant avril, l’application iPhone «Balades à Montmartre» va faire son apparition sur l’Appstore. Application officielle du Syndicat d’Initiative, elle propose 4 visites audio guidées originales créées par Jean-Manuel Gabert, guide culturel officiel de l’Office de Tourisme de Paris et grand spécialiste de Montmartre. L’occasion de découvrir ou redécouvrir la Butte au fil de parcours émaillés d’anecdotes passionnantes et de photos anciennes. D’abord disponibles en français, les balades seront prochainement traduites en anglais. L’application sera également disponible sur Android et Windows Phone avant la fin de l’année. Téléchargeable en 3G ou par wifi gratuit au Syndicat d’Initiative. 2,99€ par balade. Fête des mères à Montmartre ! Salade de Fruits… Jolie... Jolie… Tu plais à mon père, tu plais à ma mère ! Chez ma Cousine A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle, Chansonniers, Magiciens, Imitateurs, Humoristes… Tél. : 01 46 06 49 35 - Fax : 01 42 64 27 87 12, rue Norvins 75018 Paris E mail : [email protected] Site : cabaretchezmacousine.com Pour la deuxième année consécutive, c’est avec plaisir que le Syndicat d’Initiative de Montmartre organise une aprèsmidi à l’occasion de la Fête des mères dimanche 3 juin à 15h00. Les enfants âgés de 6 à 10 ans sont invités à s’inscrire par email à l’adresse suivante : catherine@ montmartre-guide.com Il vous sera demandé une participation de 3€ par enfant. Nous comptons sur vous pour venir nombreux ! La Gazette de Montmartre N°45 / 05 L’actualité du Syndicat adhére nt DR Véloparis Nouvel Des visites guidées en vélo à travers Paris Nouvel adhére DR Véloparis vous propose un choix de circuits touristiques et thématiques de Paris à vélo. S ur les pistes cyclables, en toute sécurité, vous serez séduits par le prestige des monuments de la capitale avec nos visites, telles que L’incontournable de Paris et Le Cœur de Paris. Vous découvrirez que Paris n’est pas l’enfer urbain que l’on prétend avec la visite Le Vrai Paris. Les beaux jours arrivent, il fait bon s’aérer et s’évader à vélo. Mettez-vous au vert avec une ballade détente dans le Bois de Boulogne. De jour comme de nuit, Véloparis vous guide dans la capitale. La visite Paris By Night donne un nouveau regard sur la ville Lumière, et pour une «touch» plus romantique optez pour la visite Paris Je t’aime. Le plus : Nos chers Montmartrois peuvent louer un vélo pendant une demi-journée ou toute la journée afin de profiter de la saison. ◆ Une nouvelle résidence hôtelière adhére nt DR Nouvel S ituée au pied de la butte Montmartre et à proximité des quartiers les plus animés de Paris, cette résidence de charme est décorée dans l’esprit du plus mythique des cabarets parisiens le Moulin Rouge, qui est mitoyen. Sa situation privilégiée vous garantit un accès rapide à tous les lieux les plus emblématiques de la capitale. La résidence comprend 5 appartements / 4 personnes et 9 studios / 2 personnes, tous sont équipés de kitchenette ce qui permet à chacun d’être indépendant, autonome et de mieux contrôler ses frais de restauration. Tarifs : Studio 2 personnes 105 à 115€. Appartement 2 pièces 4 personnes 170€ (tarifs susceptibles de changer selon certaines saisons). ◆ Contact : Emmanuel ou Florence 1, rue Lepic 75018 Paris Tél. : +33 (0)1 42 62 54 10 Email : [email protected] Site : http://www.residenceblanche.fr 06 / La Gazette de Montmartre N°45 Les tarifs Visites guidées Tarif unique de 30€/personne (sauf la visite Paris Je t’aime 35€/personne) Location Tarif journée : 15€/personne Tarif demi-journée : 10€/personne Offre exclusive Location Tarif journée : 10€/personne sur présentation de La Gazette n°45 Retrouvez-nous au 44, rue d’Orsel 75018 Paris Tél. : 01 42 64 97 39 Email: [email protected] www.veloparis.com nt Citadines Montmartre Citadines Montmartre Paris bénéficie d’un emplacement privilégié entre la place Clichy et la butte Montmartre. Située dans une rue résidentielle, l’Apart’hotel offre un accès rapide aux célèbres attractions touristiques du quartier : la place du Tertre, la basilique du Sacré-Cœur et le Moulin Rouge ainsi que les cinémas et nombreux bars à proximité. L’Apart’hotel met à votre disposition 113 studios et appartements deux pièces, tous entièrement équipés avec cuisine et salle de bains. Un large choix de services hôteliers est proposé : réception 24h/24, petit déjeuner, business corner, service de ménage, laverie automatique, parking privé, etc. Pour plus de confort et de tranquillité, choisissez le Club Apartment parmi les différents types de logements proposés. Vous bénéficierez d’un grand lit avec une couette, d’une station iPod ainsi que des services inclus (petit déjeuner continental, service de ménage quotidien et gamme étoffée de produits d’accueil). Citadines Montmartre, 16, avenue Rachel, 75018 Paris Tél. : +33 1 44 70 45 50 [email protected] Valérie Mader Nouvel adhére nt Boîte à Images - C’est à Montmartre où Valérie Mader habite qu’elle expose ses premiers dessins. C’est aussi dans ce village qu’elle commence à exploiter de nouvelles techniques de création, à les faire évoluer et qui lui permettront de s’exprimer toujours avec l’harmonie qui caractérise l’ensemble de ses œuvres. En 2005, elle s’installe à Perpignan, lieu cher à Dali et à travers plusieurs expositions se fait connaître en LanguedocRoussillon. Mais elle ne peut oublier Montmartre où son âme d’artiste s’est façonnée et le Studio 28 lui ouvre ses portes. La reconnaissance est au rendez-vous. Une nouvelle exposition en novembredécembre 2011 rue Caulaincourt est aussi couronnée de succès. De retour dans le sud, nouvelles créations, nouvelles expositions (Perpignan, Céret..). Elle aime le sud mais ne peut oublier ses racines. Alors c’est promis nous la reverrons bientôt pour un nouvel accrochage de Boîte à Images... Val, tu aimes Montmartre et Montmartre te le rend bien ! Le bus bleu Osmoz Living, Nouvel adhére nt adhére nt DR DR la location saisonnière améliorée Nouvel Le bus bleu vous propose des balades à thème ou sur-mesure dans un autocar historique, un Renault de 1958. Équipé de sept places confortables, il vous fera profiter d’une vue panoramique et dégagée sur les plus beaux monuments et dans les plus beaux quartiers de Paris. De jour comme de nuit, un chauffeur expérimenté vous conduira dans ce véhicule magnifique et insolite, pour apprécier la capitale, son raffinement et sa convivialité. De une à sept personnes, vous serez pris en charge pour une heure, une soirée, dans une ambiance sympathique avec un guide français, anglais ou italien. Tarif : à partir de 28€ par personne (si groupe de sept personnes) pour une heure. Chaque litre d’essence consommé est compensé en CO2 par la production d’énergie verte (hydroélectricité sans production de CO2) à moins de 500 km du lieu de consommation. Contact : www.lebusbleu.fr [email protected] D epuis maintenant trois ans, une nouvelle forme d’hébergement existe sur la Butte. Osmoz Living bouscule les codes de la location saisonnière classique en associant les avantages de la location de vacances au confort de l’hôtel pour le plus grand bonheur des propriétaires et des locataires. Les premiers peuvent profiter pleinement de leur liberté tout en augmentant leurs rentes ; les seconds vivent une réelle immersion parisienne dans un ap- partement cosy et confortable et sont accompagnés tout au long de leur séjour… Dynamique et forte d’expérience dans les domaines de la vente, de la transaction et de la gestion locative immobilière, l’équipe d’Osmoz Living, met toutes ses compétences en œuvre pour offrir à ses clients un service inédit et de qualité. ◆ Benjamin Rondreux www.ozmoz-paris.com Tél : 01 42 55 46 06 La Gazette de Montmartre N°45 / 07 La vie Semaine Sainte et Pâques du village Sacré-Cœur de Montmartre Les Papillons Blancs Dimanche des Rameaux le 1er avril 10h30 Bénédiction des Rameaux et Messe Solennelle A la mairie du 18ème dimanche 8 janvier, le Comité des Fêtes et d’Actions sociales était présent aux côtés de la République de Montmartre pour remettre aux Papillons Blancs une participation pour leur gala annuel, en rencontrant les personnes ayant participé au défilé des vendanges depuis plusieurs années. Jeudi Saint le 5 avril 10h00 Office des Tenèbres 19h00 Célébration de la Cène 22h30 Veillée au Reposoir L e lundi 20 janvier, ce sont plus de 850 de nos aînés de l’arrondissement qui ont pu assister au traditionnel gala du Moulin Rouge, offert par sa direction, en association avec le Comité des Fêtes, en présence de Daniel Vaillant, député-maire du 18ème et d’Annick Lepetit adjointe au maire de Paris. C’est toujours un moment inégalable de magie et de féérie pour tous nos anciens qui attendent impatiemment cet événement. Le 27 janvier, 400 personnes ont pu apprécier la chaleureuse ambiance qui régnait pour la galette des rois qui s’est fait attendre, après un incident de livraison, mais attente bien compensée par la présence du maire de Paris , Bertrand Delanoé, de Daniel Vaillant et des élus de l’arrondisse- Vendredi Saint le 6 avril 12h30 Chemin de Croix présidé par le Cardinal André Vingt Trois Rdv Square Louise Michel (Métro Anvers) 19h00 Célébration de la Passion ment et une belle animation des Compagnons de Montmartre et leurs musiciens. La programmation du Comité continue avec des actions qui seront menées en faveur des enfants dès le printemps. Grâce à la générosité de nos donateurs, et amateurs du Clos Montmartre, nous sommes heureux de pouvoir perpétuer toutes ces belles manifestations pour le plus grand bonheur de tous, dans cet esprit de convivialité propre à l’arrondissement. ◆ Samedi Saint le 7 avril 21h00 Vigile Pascale avec 21 baptêmes d’adultes Messe de la Résurrection Saint Jour de Pâques le 8 avril 9h00 Laudes du jour de Pâques 11h00 Messe solennelle de la Résurrection présidée par Monseigneur Jean-Yves Nahmias 16h00 Vêpres solennelle Autres messes de Pâques : 7h00, 18h00, 22h00 Dimanche de la divine Miséricorde le 15 avril Messe solennelle : 11h00, 18h00, 22h00 Contact : Basilique du Sacré-Cœur 35, rue du Chevalier de la Barre Tél. : 01.53.41.89.00 www.sacre-coeur-montmartre.fr Saint-Pierre de Montmartre Brigitte Houdinière Présidente Comité Fêtes et Actions Sociales du XVIIIème Jeudi Saint le 5 avril 19h30 Messe Dimanche de Pâques, 9h00 et 11h00 Messes Vendredi Saint le 6 avril 19h30 Office de la Passion Info : Saint-Pierre de Montmartre 2, rue du Mont Cenis Tél. : 01 46 06 57 63 Samedi Saint le 7 avril 21h30 Vigile Pascale Nathalie et Christian Durand L’authenticité d’un métier… 10ème récompense pour la Charcuterie Durand ! Les 12 et 18 mars dernier, notre charcutier préféré, Christian Durand, a reçu la médaille de bronze pour son fromage de tête, la médaille de bronze pour le boudin noir ainsi que la médaille de bronze pour la reconnaissance de l’artisanat. Récompense remise par la Chambre des Métiers. Diplôme du fromage de tête Médaille de bronze en 1998 et 1999 Médaille d’or en 2002 et 2003 Médaille d’argent en 2004 et 2009 DR • • • Mousse et foie de volaille • Médaille d’or en 2004 Brève Montmartroise La presse de retour sur la place des Abbesses ! Dans le courant du mois d’avril, un kiosque à journaux remplacera les cabines téléphoniques de la place des Abbesses. 08 / La Gazette de Montmartre N°45 Diplôme du boudin noir Médaille de bronze en 1995 Médaille d’or en 1999 et 2002 • • Pâté de foie de porc Grand Prix d’excellence en 2004 • Musée de Montmartre Brigitte Coiffure Le musée de Montmartre continue sa rénovation : les premières salles du musée ont été refaites, le ravalement de la façade nord de l’hôtel de Rosimond est achevé, les jardins poursuivent leur rafraîchissement… Et, comme promis, le musée et ses jardins restent ouverts tous les jours pour vous accueillir. A Musée ouvert tous les jours de 10h à 18h 12, rue Cortot 75018 Paris www.museedemontmartre.fr Tél. : 01 49 25 89 39 DR Disparition P. Simon G. Bottini, Au bar,1904 Coll.particulière DR noter dès à présent dans vos agendas : le 13 septembre prochain, ouverture de l’exposition « Autour du Chat Noir à Montmartre. Arts et plaisirs 18801910 ». 200 œuvres originales, provenant principalement de collections privées jamais présentées au public, du musée Carnavalet et des collections du musée de Montmartre, remettent en scène ce célèbre cabaret, centre de l’activité artistique et littéraire d’avantgarde à Paris. A voir du 13 septembre 2012 au 13 janvier 2013. ◆ Katia Orbeck, ancienne propriétaire du Sabot Rouge, nous a quittés à l’âge de 89 ans. Elle a été inhumée le 22 décembre dernier en l’Eglise Saint-Pierre. Elle a connu les grands noms de la Butte : Toto du Pichet du Tertre, Fred Bretonnière du Grenier, Henry Borde du Cadet de Gascogne et les débuts d’Aznavour et de bien d’autres au Tire-bouchon. Egalement Patachou, qui coupait les cravates… Véritable Montmartroise, aimée de tous les peintres, « ses voisins, se souviendront toujours de Katia suivi d’Amine, son grand chien noir, quittant la rue St Vincent, empruntant les escaliers de la Butte pour se rendre place du Tertre au Sabot Rouge » rappelle sa fille Michèle FyferlingBouchard qui remercie tous ceux qui ont accompagné sa maman pour un dernier adieu à SaintPierre de Montmartre. Les petites histoires de Marielle Après 30 années de coiffure, Brigitte Bélouard part à la retraite et remplace peignes, brosses et sèche-cheveux par dés à couture, aiguilles à broder… sa deuxième passion. Elle a ouvert son salon en 1983 et les plus grandes figures de la Butte comptaient parmi ses clients les plus fidèles : Anne Roumanoff, Michou… Son salon était un lieu de vie où les gens se sentaient un peu comme « à la maison ». Des demandes les plus excentriques comme la teinture de barbe, coupe de cheveux et coupe de champagne se mêlaient à la bonne ambiance du salon. Passionnée de Montmartre, Brigitte continuera à offrir généreusement son temps au bénévolat pour le Comité des Fêtes et d’Actions sociales du 18ème et le SI Montmartre dans le cadre de la fête des Vendanges. Brigitte remercie chaleureusement sa clientèle pour sa fidélité et sa gentillesse. N.L. La Gazette de Montmartre N°45 / 09 La vie du village La sécurité sur l’ensemble de la Butte Montmartre Les Présidents se mobilisent... • Présence plus importante de la Police pédestre et à vélo du 18ème, plus efficaces qu’en voiture. Monsieur le Préfet s’est engagé sur le long terme et nous l’avons à nouveau rencontré le 27 janvier à la Préfecture de Police pour faire un point… Monsieur FIAMENGHI a confirmé la continuité des actions mises en place et cela, avec une grande réactivité à partir de Pâques. Nous remercions Monsieur le Ministre LEFEBVRE, Monsieur le Préfet FIAMENGHI, et Monsieur le Commissaire Divisionnaire CLOUZEAU pour leur présence et leur implication dans ce dispositif… Madame Sylvie Fourmond, Secrétaire Générale du SIM et Présidente de l’ACLA. DR Monsieur le Ministre s’est aussitôt engagé à prendre contact directement avec le Ministre de l’Intérieur à ce sujet… Monsieur le Ministre a tenu ses engagements. Nous avons rencontré sur le site des Abbesses Monsieur Jean-Louis FIAMENGHI, directeur du cabinet du Préfet de police de Paris le mardi 26 décembre à 9 h. Les 4 présidents ont évoqué les problèmes suivants : • Joueurs de bonneteau rue de Steinkerque • Vendeurs à la sauvette de toutes sortes • Tresseurs devant la basilique et les jardins du Sacré-Cœur • Agressions et vols avec violence des touristes par des mineurs… • Prolifération des vols sur la voie publique et dans les commerces Nous avons eu le plaisir de constater qu’un dispositif a été mis en place le jour même par Monsieur Jean-Louis FIAMENGHI : • 5 véhicules de CRS répartis sur les points névralgiques De g. à d. D. Le Bars Commissaire Central Adjoint, J.L. Fiamenghi Directeur du Cabinet du Préfet de Police de Paris, J. Foucaud Conseiller Police du Préfet de Police, Sylvie Fourmond, Roger Dangueuger et Frédéric Loup. DR Le 18 décembre, Monsieur Frédéric LEFEbvRE, secrétaire d’état chargé du Commerce et de l’Artisanat, des Pme et du Tourisme, avait rendez-vous au marché de Noël des Abbesses, avec les présidents des associations : Sylvie FOURMOND (ACLA), Frédéric LOUP (Haut Montmartre), Gilles CHIRIAUX (place Charles Dullin), et Roger DANGUEUGER (Syndicat Initiative Montmartre). Il a été longuement évoqué le sujet du développement du tourisme et aussi celui de la sécurité de Montmartre. Le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau. Rencontre avec le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau Depuis le mois de janvier 2010, le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau mène son action de Responsable de la sécurité du 18ème arrondissement. Aujourd’hui, il nous dévoile le plus important dispositif policier de la capitale déployé dans un arrondissement aux multiples facettes. L a sécurité de la Butte se décline en deux niveaux : celui du haut de la Butte et celui du bas de la Butte. A ces deux niveaux, il convient d’ajouter la problématique des grands Boulevards avec des excès de violence et de consommation d’alcool. Pour faire face, le Commissariat du 18ème arrondissement est le seul à disposer d’une brigade anti-criminalité (Bac permanente), d’équipes présentes 24h/24h disposant d’une connaissance parfaite de leur secteur de compétence. En complément de ce dispositif, le Com- missariat du 18ème bénéficie du plan de vidéo-protection en cours de mise en œuvre sur Paris. Notamment, rue Steinkerque pour pallier aux joueurs de bonneteau. Les résultats encourageants obtenus depuis leur installation en janvier seront étendus à d’autres sites du quartier d’ici juin 2012 (85 caméras au total sur le 18ème arrondissement). Les images sont visualisées en direct, enregistrées et conservées trente jours durant. Il faut voir au travers de ce dispositif une aide non négligeable en termes de preuve aux incivilités commises. 10 / La Gazette de Montmartre N°45 A la question des Roms, le Commissaire Clouzeau précise que la situation est comparable à celles rencontrées dans les principaux sites touristiques parisiens : Tour Eiffel, Champs Elysées… Leur présence s’explique par l’attrait économique que représente la France et est facilitée par la libre circulation des personnes dans l’Espace Schengen. De très nombreuses interpellations, opérations de contrôle et de vérification d’identité sont réalisées quotidiennement, avec l’appui durant les fêtes de fin d’année de policiers roumains, intégrés au sein des équipes de police du 18ème pour contenir cette problématique et lutter contre les réseaux de mendicité et de vols. Les agents de police font partie intégrante du paysage Montmartrois, qu’ils soient en tenue, en civil, à pied ou en VTT. Ils font en sorte d’assurer la sécurité des habitants du quartier et des millions de touristes que l’on accueille tous les ans à Montmartre. Ce dispositif local est très régulièrement renforcé par d’autres effectifs. En effet, Monsieur le Préfet de Police a été très sensible à la sécurité de la Butte Montmartre et a concédé la mise en place de trois périmètres à sécurisation renforcée (P.S.R.) localisés à Barbès, Château Rouge et Montmartre. Ces P.S.R. intègrent des Compagnies Républicaines de Sécurité (C.R.S.), des effectifs de la Compagnie de Sécurisation et d’Intervention et, la nuit des patrouilles de la Brigade Anti Criminalité de Paris. Au cours de l’entretien, le Commissaire Clouzeau a abordé en Les vingtquatrièmes Foulées du Tertre La Fête de la Librairie Quartorzième édition Cette manifestation se tiendra samedi 28 avril. Elle fait écho à la Sainte Jordi, fête catalane qui a lieu le 23 avril et lors de laquelle on s’offre livres et roses. L a rose est le présent qu’aurait offert, selon la légende, San Jordi à la princesse après avoir terrassé le dragon qui terrorisait la région et détenait la belle princesse. Cette rose serait née du sang du dragon. Le livre est apparu un peu plus tard dans la tradition, il serait un témoignage des catalans à ces grandes plumes mortes un 23 avril que sont Miguel de Cervantès et William Shakespeare. Par leur travail quotidien de recherche et de lecture, les libraires indépendants vous conseillent et vous orientent au-delà des best sellers au succès commercial programmé. A l’instar des cinémas indépendants, et autrefois des disquaires indépendants, les libraires indépendants nous font découvrir leur coup de cœur, des « petits » auteurs (par le tirage et non par le talent) vers lesquels nous ne serions pas allés seuls. Ils ouvrent des horizons, donnent une chance aux auteurs et éditeurs méritants. Cet évènement constitue une journée Isaure Simon toute transparence les sources d’incivilité qui « polluent » la Butte Montmartre et les solutions qu’il convient d’y apporter. La saisie du matériel, efficace pour lutter contre les ventes à la sauvette et les musiciens de rue, s’avère peu dissuasive pour les tresseurs. La lutte contre l’activité illégale des portraitistes non autorisés pourra être intensifiée sur la même base dès la parution d’un arrêté municipal en cours d’élaboration. La MPC (Mission Prévention et Communication) est à la disposition des riverains pour répondre aux doléances ou questions, et apporter tout conseil en matière de sécurité (ex. : diagnostic de sécurité d’un immeuble...). Elle est joignable au 01 53 41 51 46 aux heures de bureau et au [email protected] Pour les appels d’urgence, avoir le réflexe 17 Police Secours. Le standard du Commissariat du 18ème est également disponible 01 53 41 50 00. Les missions qui n’ont pas pu être honorées faute d’effectifs disponibles (ex. : tapages) sont enregistrées sur un registre pour permettre une visibilité et une prise en compte ultérieure par la M.P.C. La mise en œuvre de la plainte sur rendez-vous pour éviter toute attente (du lundi au vendredi de 09h à 20h, en appelant au 01 53 41 85 00). Le 18ème est le seul arrondissement parisien à avoir mis en œuvre ce dispositif. Pour les commerçants et professions à risque, la Préfecture de Police a créé un site internet spécifique : www.cespplussur.fr riche en conseils et informations pratiques. En conclusion, le Commissaire Clouzeau tient à préciser que la Butte Montmartre demeure un site relativement protégé. Il convient de relativiser les problèmes rencontrés comparés à d’autres quartiers du 18ème. La meilleure solution reste à apprendre à vivre ensemble et que chacun soit responsable de sa tranquillité… civique, tout simplement. ◆ de rencontres, d’échanges entre les professionnels du livre et le public. En vous rendant chez votre libraire préféré, vous recevrez une rose et un exemplaire de : Une Saison en Librairie… ◆ Nadia L. Librairie des Abbesses/ Association Verbes 30, rue Yvonne-le-Tac 75018 Paris Tél : 01.46.06.84.30 Les 24èmes Foulées du Tertre à Montmartre ont eu lieu samedi 24 mars. Elles étaient cette année dédiées à l’Association des Pti’ts Poulbots. C’est le rendez-vous annuel de l’Athlétique Club Police du 18ème pour une course à pied sur route au départ du SacréCœur. Félicitatations à tous les participants ! Nadia L. La Gazette de Montmartre N°45 / 11 La vie du village L’Ecaille de la Mascotte E ntre la cascade murale, le vivier à homard, un panel gourmand et gourmet des meilleures huîtres de France vous est proposé. Ces huîtres, non seulement ont un nom, mais aussi un « pedigree ». Ici, se côtoient les Fines de Cancale de chez Jean Gléron, les Tsarskaya des Parcs St Kerber à Cancale, les Pousses en Claire Royal Cabanon, les Fines de Claire de chez David Hervé à Saint-Just-Luzac… et bien sûr homards et langoustines des côtes bretonnes, les crevettes bio de Madagascar. Le luxe dans la décoration, comme le luxe et la rareté du produit, vous permettent à un prix juste de les déguster, soit sur le coin d’une table, soit à la carte, soit en les faisant livrer à domicile. Pour l’épicerie fine de la mer : les sardines, thon, maquereaux et soupes de la Belle Illoise à Quiberon, les fameuses rillettes (17 recettes) de la Paimpolaise, les algues (fraiches et sèches) de chez Bord à Bord à Roscoff, les beurres de chez Bordier à SaintMalo (dont le fameux beurre aux algues), les saumons et autres poissons fumés ainsi que le tarama de la maison Safa… Plus original, «L’Escargot de la Butte» de fabrication artisanale, anciennement rue Joseph-deMaistre. Une sélection de vins de la Mascotte est également disponible à la vente à emporter. Thierry Campion ne s’est pas 12 / La Gazette de Montmartre N°45 Nadia L. L’Ecaille de la Mascotte a ouvert ses portes au 52, rue des Abbesses le 19 décembre 2011. Thierry Campion, le propriétaire, nous dévoile une collection de fruits de mer exceptionnelle. trompé ! Par sa gentillesse, sa rigueur et la qualité de ses produits, l’Ecaille de la Mascotte a déjà gagné son challenge, elle est déjà une référence. ◆ N. L. LES PLUS : Ouvert tous les jours, non-stop de 9h à minuit Un accueil très sympathique et professionnel 52, rue des Abbesses Tél. : 01 46 06 28 15 Une délégation coréenne DR accueillie par le SIM ▲ M. Kim Hwang Sik, DR DR Premier Ministre de Corée reçoit des mains de Roger Dangueuger, Président du SIM, une bouteille du fameux Clos Montmartre. ▲ Frédéric Loup, Vice Président du SIM donne quelques explications à M. Kim Hwang Sik sur la façade de Saint-Pierre de Montmartre. ▲ Kim Hwang Sik, Premier Ministre de la Corée au centre entouré de gauche à droite par Frédéric Loup, Vice Président S.I. de Montmartre, Ahn Ho Young, Vice Premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères et du commerce, Son Excellence Park Heung Shin, Ambassadeur de la République de Corée en France et à Monaco, Roger Dangueuger Président S.I. de Montmartre, Han Man Hee, Vice Ministre du Territoire, Transport and Affaires maritimes, Kim Suk Min, Vice Ministre. D imanche 11 mars, 9h45. Invités au Forum mondial de l’eau à Marseille, une délégation coréenne, emmenée par son Premier Ministre Monsieur Kim Hwang Sik nous a fait l’honneur de nous rendre visite. C’est donc, en transit à Montmartre, qu’une vingtaine de ministres, députés et diplomates est venue visiter notre magnifique butte Montmartre. Quelques minutes ont suffit à cette illustre assemblée pour tomber amoureux du plus romantique quartier de Paris. Une brève discussion s’est engagée entre le Président du SIM et le Premier Ministre, laquelle portait sur des futurs échanges touristiques et pourquoi pas un jumelage... 10h15, Monsieur le Premier Ministre est reparti avec une bouteille de Clos Montmartre, histoire de se préparer pour le Forum mondial de l’eau ! ◆ La photo mystère de Montmartre J. Bachellerie J. Bachellerie Pas d’erreur, nous sommes bien à Montmartre et non à Londres, comme cette plaque de rue, et l’architecture typiquement anglaise pourraient nous le faire penser ! Soyez perspicaces et identifiez le lieu correspondant aux deux photos ci-dessus en nous indiquant son adresse exacte et envoyez-nous votre réponse par courrier au Syndicat d’initiative de Montmartre, 21 place du Tertre, 75018 Paris. Un cadeau surprise sera offert au premier lecteur qui nous donnera la réponse exacte. La Gazette de Montmartre N°45 / 13 La vie du village Chemin de Croix à « Attention ! Abeilles ». Ces panneaux rue Gabrielle, vont bientôt intriguer riverains et visiteurs ! N on, ce n’est pas un canular ou un décor de film ! Les abeilles vont bientôt arriver sur la Butte, dans le courant du moi de mai… Deux ruches vont être installées sur une plateforme de bois, au sein de l’Espace vert, conservé et très réglementé, qui s’étend en contrebas de la place du Calvaire et de la rue Gabrielle. Il y aura aussi un abreuvoir car les abeilles ont besoin de beau- coup d’eau. Ces abeilles de type « Buckfast », spécialité qui correspond à la vie citadine sont résistantes et non agressives. Les ruches seront sous la responsabilité de l’ADDM, l’Association de défense de Montmartre. Quatre membres de l’ADDM ont reçu une formation apicole et ont obtenu leur diplôme auprès de la Société Centrale d’Apiculture. L’association espère récolter 15 à 20 kilos de miel par ruche. Jouissant de la proximité du Square Louise Michel qui bénéficie d’une végétation riche et abondante, les abeilles auront de quoi butiner : acacias, fleur de marronnier, mûrier blanc pleureur, magnolia, tulipier de Virginie, arbre de Judée qui de mai à juin forment un bouquet géant de fleurs pourpres. La place du Calvaire apportera elle, tilleuls argentés et glycines. Les récoltes de miel à venir ouvrent la voie à de nouvelles festivités montmartroises… Alors… Qui sera le Grand Maître des abeilles de le Butte ? ◆ N. L. Le Périgord à Montmartre Du 25 au 28 mai 2012 Pour la 5ème année consécutive, le Périgord revient sur la Butte Montmartre. De nombreux stands de produits régionaux (foie gras, truffes, cèpes, noix, fraises, vin…) et d’artisanat s’installent rue Azais et Square Nadar. Vous pourrez découvrir et participer aux shows culinaires organisés par l’association Foie Gras du Périgord. Tout au long de la journée des recettes périgourdines vous seront présentées au Square Nadar. Contact : Conseil Général de la Dordogne - www.cg24.fr 14 / La Gazette de Montmartre N°45 Saint-Pierre de Montmartre Pour la première fois, à l’initiative du Père Sonnier, tous les vendredis de Carême à 15h30, un Chemin de Croix débutera dans l’église Saint-Pierre, continuera dans les jardins de Saint-Pierre, jusqu’au Calvaire. Les fidèles pourront également admirer les nouvelles plantations offertes et plantées par un paroissien dévoué. Montmartre La Gazette de Directeur de le publication et rédacteur en chef : Roger Dangueuger Comité de rédaction : Jacques Bachellerie, Gilles Chiriaux, Roger Dangueuger, Sylvie Fourmond, Nadia Laraba, Mélanie Moya, Marielle-Frédérique Turpaud. Création/Direction artistique/Réalisation : Philippe Simon Secrétariat de rédaction : Géraldine Dujat Nadia L. Nos amies les abeilles arrivent 21, place du Tertre - 75018 Paris Tél. : 01 42 62 21 21 Fax : 01 42 62 60 68 Email : [email protected] www.montmartre-guide.com Ont participé à ce numéro : Jacques Bachellerie, Alain Barta, Géraldine Dujat, Nadia Laraba, Frédéric Loup, Mélanie Moya, Marielle-Frédéric Turpaud, Elodie Ziegler, . Impression : DCFA 34 allée des Soudanes 78430 Louveciennes Commission paritaire : en cours ISSN : 1626-9640 Frédéric MLoup Une belle réussite pour le marché de Noël du Haut-Montmartre L Montmartre La Gazette de Bulletin d’abonnement à retourner 21 place du Tertre 75018 Paris accompagné de votre règlement par chèque bancaire libellé à l’ordre du S.I. Montmartre 10€ pour un an port inclus pour la France métropolitaine Nom : Prénom : F.L. Adresse : Code postal : Ville : Email : F.L. e neuf décembre 2011, à 18 heures, tout Montmartre était présent pour l’ouverture du premier marché de Noël. Pendant trois semaines, 53 chalets furent disposés sur le parvis du Sacré Cœur et les rues environnantes. Un marché de Noël, comme un village où la fête de Noël a eu sa place. Nous y avons dégusté des crêpes, des beignets et bien d’autres friandises mais aussi, du bon vin chaud, et ce, bien entendu, avec modération. Nous y avons trouvé tout un choix de produits du terroir, de l’artisanat et des objets cadeaux. Ce fut un village de fête qui, si le Père Noël le veut bien, se renouvellera l’an prochain. Merci à tous d’y être passés ! ◆ Abonnez-vous à Frédéric Loup, Président de l’Association des Commerçants du Haut Montmartre Dimanche 18 mars, Robert s’est éteint terrassé par une longue et douloureuse maladie. Il avait 74 ans. Garde Champêtre de la République de Montmartre, il était très apprécié sur la Butte. Il était toujours affable, attentif aux autres et disponible pour « Faire le bien dans la joie ». Revêtu de son bel uniforme, coiffé de son célèbre bicorne, en tête des défilés montmartrois, il portait fièrement avec panache la bannière de la République de Montmartre. Toutes nos pensées à ses proches. DR Robert Schelcher nous a quittés La Gazette de Montmartre N°45 / 15 Antoine Westerman et le Chef du Coq Rico, Thierry Lébé, devant l’œuvre de son ami le peintre Christophe Meyer. du village Le Montmartre d’Antoine Westermann « Tous les soirs en rentrant à la maison, je traverse la place du Tertre, j’ai l’impression d’être un touriste alsacien. C’est merveilleux. » Le Coq Rico 98, rue Lepic 75018 Paris Tél. ; 01 42 59 82 89 www.lecoqrico.com Service voiturier / Ouvert 7/7 Antoine Westermann entouré de toute sa brigade. Qu’évoque pour vous Montmartre ? Pourrait-on imaginer comme le Goncourt chez Drouant la remise d’un prix artistique au Coq Rico ? Si Montmartre dans l’inconscient collectif rime avec tourisme, c’est aussi aujourd’hui un des centres importants de la vie parisienne. Montmartre, c’est le bonheur de chanter, de créer, de peindre, d’écouter et d’écrire, c’est et ça restera toujours un univers de création… Alors, oui, pourquoi pas un prix ? J’aime beaucoup la peinture et plus précisément celle d’un très grand ami peintre strasbourgeois, Christophe Meyer. Une de ses œuvres décore l’arrière salle du restaurant, une toile qui re- F. Loup Antoine Westermann : Après avoir quitté mon trois étoiles en Alsace, le Buerehiesel, mon premier restaurant Mon Vieil Ami a vu le jour sur l’île Saint-Louis. J’avais oublié une toute petite chose... L’île Saint-Louis avec tous ces charmes cachés est et reste une île et très peu de parisiens la visite. Avec Drouant, place Gaillon, j’ai découvert une institution. Le quartier de l’Opéra est un centre avec toutes les caractéristiques de la vie et la force d’un centre. Diriger Drouant est une expérience riche et constructive. Malgré tout, j’avais besoin d’innover, de donner libre cours à ma créativité culinaire. Un soir, après de nombreuses et infructueuses visites dans tout Paris, l’agence qui m’accompagnait m’informa timidement qu’il avait un petit endroit disponible à Montmartre, rue Lepic. Ce fut le déclic. Une de mes tantes vivait ici, j’en garde de merveilleux souvenirs d’enfance. Mon nouveau point d’ancrage, c’était là et nulle part ailleurs. L’accueil de certains commerçants de Montmartre fût extrêmement chaleureux. F. Loup Pourquoi ce choix de vous installer sur la Butte Montmartre ? Le Poulet rôti à la Westermann Pour le poulet, choisir un poulet d’environ 2 kg (si pas assez nombreux accommoder les restes le lendemain, en salade, en béchamel... garder la carcasse pour faire un bouillon ou un fond). Prendre chez le volailler un poulet d’au minimum 100 jours élevé en plein air pour la qualité de sa texture et le goût de son terroir. 20 gr de beurre, 20 gr d’huile d’olive, poivrer, saler. Placer dans un four à 220° d’abord sur un côté de cuisse pendant 20 minutes, puis 20 minutes sur l’autre côté de cuisse. Puis poser le poulet sur son assise traditionnelle et le laisser rôtir 1/2 heure en l’arrosant régulièrement. Le sortir du four, le conserver emballé dans un papier aluminium, enlever la moitié de la graisse du plat, remettre au four et laisser brunir les sucs, sans noircir. Ajouter un demi verre d’eau aux sucs bruns et réserver au four éteint pendant la découpe du poulet. Puis mélanger, jus et sucs puis poser le poulet découpé dans le plat. Servir avec les frites Pont Neuf et une salade verte de saison (vinaigrette vinaigre de miel, huile d’olive, une cuillère à soupe de jus de citron, persil et ciboulette). 16 / La Gazette de Montmartre N°45 présente un coq… évidemment ! Montmartre, c’est l’intimité d’un village et les avantages de la ville. Ici, je me sens chez moi, en sécurité, les touristes ont leurs restaurants, les Montmartrois ont aussi besoin d’avoir le leur et leur univers. J’ai eu la chance de trouver un emplacement en face du Moulin de la Galette d’Antoine Heerah. Regardez, de mon restaurant, j’ai le reflet du Moulin, c’est magnifique, non ? Cet emplacement pour le Coq Rico est un privilège. Montmartre a une âme. La cuisine m’a fait travailler et grandir. Quatorze ans partagés entre Lisbonne, Madère, Washington et Vienne où je forme ▲ La vie Le Coq Rico F. Loup Nadia L. des équipes. Trois restaurants à Paris, je travaille sur l’île Saint-Louis et à Opéra, mais j’ai choisi un seul endroit pour vivre... Montmartre ! Comment définiriez votre cuisine ? Ma cuisine est très simple, je n’ai pas besoin d’étonner. Il me faut juste donner un peu d’émotion et beaucoup de cœur. Pour moi, ce qui prime avant tout, c’est le goût des choses, utiliser les meilleurs produits possibles. Et surtout, faire plaisir… rien de compliqué. Les tables sont des groupes d’amis, les produits « la volaille », (mon plat préféré), la qualité est naturelle, les plats simples, terrines, soupes, consommés, grillade à la broche… Tous sont travaillés autrement. Quelle belle récompense lorsque des Parisiens et Montmartrois gourmets et gour- Antoine Westermann est connu pour sa cuisine inventive et goûteuse qui puise son inspiration dans les souvenirs de table de son enfance alsacienne. Aujourd’hui, sa cuisine fait fusionner les traditions d’Alsace avec celles du reste du monde et donne une place prépondérante au travail des légumes. Sa constante recherche, son engagement pour l’innovation dans les saveurs et la mise en valeur des produits l’ont conduit à s’ouvrir à de nouvelles techniques, cultures de cuisine et de restauration. Au-delà de sa Haute Cuisine triplement étoilée après le Buerehiesel, Mon Viel Ami et le Drouant, le Chef Antoine Westermann vient d’ouvrir son nouveau restaurant Le Coq Rico au 108, rue Lepic où il propose les plus belles volailles : poulet de Bresse, magret de canard fumé... Grand passionné par la ferme, gourmand et gastronome, il a toujours gardé l’envie de produire une volaille unique, magique… celle qu’il lui fait rappeler son enfance. A partir d’une intuition, de son expérience et d’un ami biologiste, il a concocté sa propre recette… Le résultat était là : produire « la poularde » par excellence ! mands me disent tout simplement : « c’est bon. » Quelle belle récompense aussi pour Thierry Lébé , le Chef de Coq Rico et toute sa brigade. ◆ Merci Antoine Westermann d’avoir su conjuguer avec autant de talent « la plume » de Chez Drouant et « les plumes de Coq Rico »! Nadia L. Le peintre Christophe Meyer accompagne de ses œuvres Le Coq Rico. Le conte du Coq Rico américain d’Harry qui, quelque temps plus tôt, était arrivé en Europe pour apporter du sang neuf dans les gènes de ses cousins européens. Le Coq Rico ne connut que calme et volupté dans la douce Alsace, mangeant à sa faim, sans le souci du lendemain. On ne lui avait pas coupé les ailes, il était de la bonne graine et pouvait prendre son envol. Le rêve du Coq Rico était de chanter chaque matin au-dessus de la plus belle ville du monde. Il rêvait de Paris chaque jour, mais connaissait surtout le Sacré-Cœur qu’il voyait sur une vielle photo jaunie trônant dans l’étable de la ferme de Mina, au-dessus de l’espace à traire les vaches. A-t-il pu voler jusqu’à Montmartre ? Chante- t-il chaque matin à l’aube rue Lepic ? Dans le cœur d’un Alsacien à Paris, certainement… Le Coq Rico, d’après Antoine Westermann… DR Le Coq Rico est né en Alsace, dans la basse-cour de la jolie ferme de Mina, au Nord des Vosges pas loin de Wissembourg. C’est le fils d’Harry Rico et Pada Rico. Ses origines sont parfaitement identifiées. Son grand-père fut l’un des premiers poulets d’Alsace envoyés dans la Russie des années 2000 mais il n’eut pas la chance de le connaître. Le père du Coq Rico est un coq de souche alsacienne. Il porte le prénom de son parrain américain qui le protégea jusqu’à ce que Liesel, sa grand-mère, puisse construire un nouveau foyer. Liesel, la mère d’Harry Jr, dut se rapprocher du plus jeune coq de sa basse-cour, un italien, du nom de Roco Rico. Il éleva Harry et l’initia aux plaisirs gourmands qui l’avaient lui-même bercé. En adoptant Harry, Rocco lui transmit son nom par amour pour la jolie Liesel. C’était la grande époque de la mondialisation pour la volaille. Pada, la maman de Rico, rencontra Harry Jr lorsqu’elle fût importée d’Indonésie en vue de créer de nouvelles souches. Comme le parrain La Gazette de Montmartre N°45 / 17 Dossier Street art à Montmartre L Art ou vandalisme ? Le débat qui cherche à déterminer si le graffiti est un art ou un acte de vandalisme existe depuis toujours. Qui dit vrai et qui dit faux ? Bien que le graffiti ait gagné ses lettres de noblesse depuis fort longtemps déjà, certains réfractaires considèrent qu’il s’agit d’un cancre pour la société et le qualifient même de métastase ! Pourtant, tout porte à J. B. e mot italien graffiti dérive du latin graphium (éraflure) qui tire son étymologie du grec graphein signifiant indifféremment écrire, dessiner ou peindre. En langue française, graffiti vient de l’italien graffito, terme désignant un stylet à écrire : c’est le nom donné aux dessins ou inscriptions calligraphiés, peints, ou tracés de diverses manières. Le mot anglais tag signifie étiquette : un tag correspond à la signature d’un nom qui est soit apposé pour signer un graff soit utilisé seul et pour lui-même. J. Bachellerie Mémoire de la vie quotidienne des humains depuis l’Antiquité, les graffiti ont toujours été un moyen d’expression, ludique, événementielle, revendicatrice, dénonciatrice, contestataire, amoureuse... 18 / La Gazette de Montmartre N°45 croire que s’il est réalisé dans un contexte légal, le graffiti est un excellent moyen de stimuler la créativité des jeunes et de les pousser à développer leurs talents, ce qui est somme toute très positif pour une agglomération. Du coup, ces jeunes ont davantage confiance en eux et perçoivent leur avenir d’un nouvel oeil. Souvent, tags et grafitti irritent, parfois ils séduisent. Les effacer systématiquement ? Et si c’était des oeuvres d’art ; et si on détruisait l’œuvre d’un futur nouveau Basquiat ? Aux propriétaires des murs de décider. J. B. J. B. J. B. J. B. Histoire d’une expression populaire Qu’il s’agisse de symboles religieux, d’inscriptions militaires, de silhouettes humaines ou animales ou encore de simples ornements, de symboles ou de slogans politiques, ces dessins en disent long sur les modes de vie, les croyances ou les centres d’intérêts au fil des siècles. ▲ Dire que la poésie graffitée est un sport dangereux est tout sauf accessoire déclare Miss.Tic ! On les trouvait sur les murs de maisons, d’églises, de châteaux, dans les cachots, les tours, les moulins à vent, les carrières souterraines, sur les rochers, etc ... Le graffiti urbain s’est développé souvent dans un contexte de tensions politiques : pendant les révolutions, pendant la guerre d’Algérie, en mai 1968 au Quartier Latin, sur le Mur de Berlin… Certains graffiti relèvent de la communication pure et servent donc à diffuser un message, par exemple un message politique, souvent (mais pas uniquement) un message clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du nord, en Bretagne ou en Corse, « V » de la victoire et de la liberté sous l’occupation nazie, etc. Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l’Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d’aérosols de peintures “émaillées”, originelle- La Gazette de Montmartre N°45 / 19 ment destinés à la peinture automobiles, une partie des tags et des graffiti a gagné une vocation esthétique. Cette forme d’expression urbaine est née à New York, rejoignant ainsi le mouvement hip-hop. Les premiers tags firent leur apparition sur les métros de la ville. Seul moyen de se faire voir et connaître, les graffeurs n’hésitaient pas à peindre des biens de propriété comme les trains mais aussi les murs et autres devantures de magasins. De par leur circuit universitaire ou autodidacte, leur vécu, leurs expériences, bien des artistes évoluent dans le mouvement des graffitis : des peintres américains comme Keith Haring, Jean-Michel Basquiat ont ce tronc commun d’être des “graffiti artists” de renommée internationale, exposant dans les plus grandes galeries de peinture et les musées. Voyant un réel engouement de certains jeunes pour le graffiti, les peintres new-yorkais ont voyagé et importé ce nouvel art en Europe. Dès lors, le paysage urbain des grandes capitales comme Paris et Londres ne se pensait plus sans les tags et autres graffiti. En 1960, le photographe Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de J. B. J. B. J. B. J. B. Dossier Street Art 20 / La Gazette de Montmartre N°45 trente ans de recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d’Art Brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C’est sans doute la première fois que l’on évoque le graffiti comme un art. Dans la foulée de mai 1968, les messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en qualité graphique. Ils sont notamment le fait d’étudiants en philo- sophie, en littérature, en sciences politiques ou en art et font souvent preuve d’humour absurde ou d’un sens de la formule plutôt étudié : “Cache-toi, objet !”, “Une révolution qui demande que l’on se sacrifie pour elle est une révolution à la papa.”, “Le bonheur est une idée neuve.”, “La poésie est dans la rue”, “La vie est ailleurs”, “Désobéir d’abord, alors écris sur les murs”. C’est de cet affichage C. Chaveau J. B. sauvage et militant que naît une tradition parisienne du graffiti à vocation esthétique. Malgré un rejet quasi systématique des autorités pour le Street Art, le graffiti s’est construit comme une véritable institution. Ainsi, les graffeurs ont élaboré leur style et créé des codes spécifiques à l’art urbain. Dès 1970, le tag se distingue des fresques et autres lettrages exécutés d’un seul trait ayant souvent une forme très arrondie. Aussi, le milieu voit apparaître de nombreux courants et techniques différentes ; le but de ces peintures est d’interpeller et d’impressionner le spectateur. Aussi les graffeurs misent plus sur leur capacité à peindre des surfaces extravagantes que sur la qualité visuelle de leur œuvre. Malgré une difficile reconnaissance, les tagueurs ont su acquérir la confiance des galeristes et autres artistes. Usage actuel En France, les graffiti issus de la tradition nord américaine (tags, graff…) côtoient les graffiti issus de la tradition ouest-européenne (collages, pochoirs). Les auteurs de ces graffiti sont appelés graffeurs ou graffiti-artists plutôt que graffiteurs. Lorsque le graffeur passe dans le domaine des créations légales, on parle de peintre en aérosol. Ces graffeurs se font connaître en apposant leur signature ou celle du collectif auquel ils appartiennent sous leurs œuvres, sur les murs, les métros ou encore les camions. Des graffeurs-artistes affirment créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. La mémoire en tant que trace est un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses amours, en dessinant sur ses bancs d’école ou en inscrivant sur un mur le témoignage de son passage, l’auteur de graffiti transforme son support en un véritable pan de mémoire : mémoire collective, mémoire des événements, mémoire individuelle… La Gazette de Montmartre N°45 / 21 22 / La Gazette de Montmartre N°45 C. Chaveau Le graffiti relève parfois de l’art visuel, de la littérature ou encore de l’humour. Il constitue alors une manifestation de l’esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste, de par son mode de diffusion. Toujours dans l’esprit graffiti, certains graffeurs tendent à une démarche artistique et créent des fresques colorées et aux formes compliquées.. Dès leurs débuts, le tag et le graffiti se sont battus pour ne pas être vus comme un vandalisme primaire mais comme un art à part J. B. J. B. J. B. Dossier Street Art entière. Ainsi, graffeurs et autres artistes urbains ont fait évoluer leur conception du graffiti dans le but de se faire accepter de tous, notamment de certaines hautes institutions. Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d’art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir, support où l’illustration à reproduire est découpée, en négatif ), la peinture J. B. J. B. J. B. C. Chaveau J. B. J. B. à l’aérographe, la gravure auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l’affiche, les stickers (autocollants), les moulages (en résine ou en plâtre collés sur les murs) et la mosaïque. Les débuts 2000 sont marqués par la suprématie de l’art conceptuel, l’installation, le land art, la vidéo, le multimédia… Miss.Tic subit toujours, comme les autres figures de l’art mural, le scepticisme des marchands et des musées. Cependant, en 2002, son exposition à la fondation Paul Ricard Muses et Hommes marque un nouvel élan. Avec un brin d’arrogance et comme pour signifier une continuité avec les maîtres de la peinture, elle y réinterprète un certain nombre d’œuvres du patrimoine (Le Caravage, Raphaël, Delacroix, David, Gauguin, Manet, Toulouse-Lautrec, Renoir, Gustave Moreau…), rehaussées de charges critiques et de jeux de mots. Miss.Tic et la génération d’artistes qui l’accompagne ayant modifié nos repères esthétiques, les institutions commencent à accréditer certains artistes de ce mouvement. D’ailleurs, du 27 mars au 3 mai 2009, a lieu l’exposition Le Tag au Grand Palais avec la collection Gallizia, soit 300 œuvres de 150 graffeurs internationaux, sous le patronage de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication. Plus de 80 000 visiteurs en cinq semaines s’y sont pressés ! La Gazette de Montmartre N°45 / 23 J. B. Dossier Street Art Du 7 juillet au 29 novembre 2009, la Fondation Cartier pour l’art contemporain enchaîne avec l’exposition Né dans la rue, se déployant dans les espaces d’exposition, sur la façade et dans le jardin. Quelques mois plus tard, les 13, 14 et 15 février 2010, l’Exposition-Vente T.A.G. Les lettres de noblesse voit défiler 5 000 visiteurs au Palais de Tokyo. Les œuvres exposées ont été vendues le lundi 15 février par la société Pierre Bergé & Associés au profit de l’association SOS Racisme. Nombreux sont les touristes et promeneurs qui découvrent quelques œuvres artistiques sur les murs de notre quartier et beaucoup photographient les graffiti d’artistes contemporains qui ont su se faire connaître en choisissant la rue comme musée avant de finir, pour certains, dans les galeries parisiennes. Un des premiers à installer ses dessins sur les murs de notre quartier fut Jérôme Mesnager avec ses hommes blancs. Beaucoup d’autres le suivirent comme Gregos et ses masques en relief, Pitr et ses pochoirs, FKDL (Franck Duval), passionné par la récupération de vieux papiers et pratiquant le collage et la peinture de grands panneaux aux couleurs vives, Space Invader et ses mosaïques, Ema et ses 24 / La Gazette de Montmartre N°45 J. B. Fresques murales, tags et graffiti dans notre quartier hommes goutte d’eau ou Culbuto, des groupes d’artistes comme Rue Meurt d’Art et Murmure.. Quant à Miss.Tic, native de Montmartre qui pratique le pochoir à la bombe, toujours avec humour et poésie, elle exposa des œuvres à la Galerie W, rue Lepic, en 2011. Voici quelques suggestions d’itinéraires pour découvrir des œuvres éphémères de notre quartier, en ouvrant bien vos yeux et en regardant attentivement tout autour de vous : rue Durantin, rue d’Orchampt, rue Lepic, à la Galerie W, rue Tholozé, place Émile Goudeau, rue de la Mire, rue Saint-Rustique, rue SaintVincent, rue et place du Calvaire, rue des Trois Frères, rue SaintÉleuthère, rue Foyatier Les promeneurs les plus intéressés iront peut-être plus loin dans notre arrondissement pour voir le mur de fresques de la Rue Ordener, les rideaux de magasins de la Rue Cavalloti ou la fresque de la Villa des Tulipes peinte par Nicole RouxDufort, à la demande de l’association des habitants de la villa. La rue est une galerie permanente à qui sait regarder. Certains s’occupent de la rénover, de la décorer, de l’animer et de la faire vivre ; d’autres avec humour et beaucoup de talent ten- J. B. J. B. J. B. Le dégraffitage tent de l’habiller de vêtements variés multicolores et hétéroclites. Comme l’écrit superbement Norman Mailer dans The Faith of Graffiti , “ l ‘art des graffiti est un oiseau sauvage qui ne se laisse pas apprivoiser ! Il est le cri de révolte et d’affirmation de soi de la jeune tribu qui projette les apocalypses futures sur les parois des nouvelles cavernes urbaines, il est un art du refus qui s’exprime dans des lieux bien ciblés de l’espace urbain, selon une stratégie de la visibilité. Il est offert aux passants anonymes par des artistes qui ne sont pas tous anonymes, pour un moment d’arrêt dans la turbulence, une grimace dans la banalité ambiante ou un sourire pour réchauffer un mur lépreux.” La peinture murale est le témoin des préoccupations propres à chaque âge. Cet art, peut être public, privé, laïc, religieux, populaire, élitiste ou même politique. Étroitement lié à l’ architecture, la peinture murale favorise l’expression de l’imagination de ses artistes. L’appréciation dans tous les cas reste très subjective, comme l’est d’ailleurs le regard porté sur toutes les œuvres d’Art. Certains pensent qu’il faut conserver ces arts de la rue puisque ce sont des fruits de la création humaine et que leur but n’est pas de dégrader mais d’embellir ou d’informer ! D’autres trouvent que notre environnement urbain est envahi par tout et n’importe quoi ; très souvent, ils pensent qu’il s’agit d’annotations illisibles, aux «lettres» biscornues qui ne signifient quelque chose que pour ceux qui les ont faites, une véritable lèpre qui le défigure et que quelque soit leur nature, ils affirment qu’il est inadmissible que cela soit fait de manière sauvage n’importe où. Ils ne veulent pas alors parler d’art, mais simplement de dégradation de biens. ◆ L’enlèvement des graffiti sur les immeubles privés et municipaux de la Ville de Paris a été confié à l’entreprise privée HTP anti-graffiti. Trois solutions pour signaler des graffitis. • Contacter HTP anti-graffiti afin de signaler un graffiti, vous pouvez appeler le numéro vert : 0 800 00 46 26 (numéro gratuit pour les appels passés de France à partir d’un poste fixe ou d’un téléphone mobile) : le matin vous aurez une opératrice et l’après-midi un répondeur. • Appeler le centre d’appel de la Mairie de Paris : 3975 (prix d’un appel local à partir d’un poste fixe sauf tarif propre à votre opérateur).. • Taper sur internet paris.fr/graffiti L’intervention reste gratuite pour tous les graffitis visibles par le public(situés impérativement dans une partie publique et non privative) et apposés à une hauteur maximale de 4 mètres à partir du niveau du sol sur les immeubles privés et publics, murs d’enceinte, grilles, palissades ancrées, plaques de rue, mobilier urbain minéral, escaliers, trottoirs, rideaux des commerces visibles aux heures de fermeture, ainsi que sur les ouvrages d’art tels que les passages souterrains (ouvert à la circulation piétonne avec ou sans circulation automobile), les ponts, les piliers de soutènement (situés impérativement dans une partie publique et non privative). L’opération est réalisée par l’entreprise prestataire de la Ville de Paris (cette opération concerne uniquement le nettoyage des graffitis). Le nombre de nettoyages à effectuer à une même adresse n’est pas limité. • Notre arrondissement est, après le Xème, le plus traité pour l’enlèvement des tags : en octobre 2011, 2 533 m² ont été nettoyés dans le XVIIIème ( 3 521 m² dans le Xème ). Sur la totalité de Paris, il a été nettoyé 28 360 m² de tags et de graffiti. En octobre 2011, sur Paris, 6 648 interventions ont été effectuées, dont 122 pour effacer des tags injurieux, par l’entreprise HTP anti-graffiti. Une détection rapide est faite conjointement par la société HTP anti-graffiti et les services de la Ville : des releveurs circulent régulièrement dans les rues du quartier et les éboueurs signalent les nouveaux tags. Jacques Bachellerie La Gazette de Montmartre N°45 / 25 Montmartre et ses rues La pente douce de la rue Muller Monter… Je commençai mon exploration en descendant à l’arrêt « Muller » du bus 85, au lieu de descendre à l’arrêt « Utrillo » de notre Montmartrobus quand il vient de la mairie du XVIIIème (métro Jules Joffrin), et de 26 / La Gazette de Montmartre N°45 ▲ En 1905. M.-F. T. de temps en temps, les deux dernières étant le 4 en 1920, et le 6 en 2000. Au passage, le 7 et le 14 disparurent. Montant au flanc des jardins du Sacré-Cœur jusqu’au 2 de la rue Lamarck, un escalier de 65 mètres de long, bordé de trois maisons côté pair (de bas en haut : 1890, 1870, 1900), est un des plus jolis coins du village, mais si les anciennes photos et les mémoires fidèles continuent de parler « des escaliers de la rue Muller » cet escalier est devenu la rue Maurice Utrillo le 18 avril 1963, et donc c’est une autre histoire. Pour couronner ce tracé mouvementé, la rue Muller a deux débuts et deux fins, officiellement enregistrés : elle commence au 49 rue de Clignancourt et au 1 de la rue Ramey, et elle finit en une adorable placette où se croisent le 8 de la rue Paul Albert et le 33 de la rue Feutrier : c’est ainsi que la définit le décret du 9 juillet 1870, alignant par la même occasion les maisons d’angle du côté Clignancourt. En seulement 181 mètres de long elle nous promet bien des surprises ! descendre l’escadrin aigu. C’est être en bas de la pente. Douce, certes, plus douce que bien des ruelles montmartroises, mais pente quand même. Arrivant par le métro Château-Rouge, après le zig-zag de la rue Poulet, j’arriverais au même point. A l’horizon, escaladant le ciel, l’escalier célébrissime. Le temps est clair, le soleil d’hiver est radieux, ma foi ! mes brodequins de marche, mon bâton ferré et en route ! Dès le départ, un décor plein de tendresse, comme souvent chez nous : sur le mur du premier étage, au-dessus des murs mystiquement tapissés de bouteilles des Caves parisiennes, un mouton peint. Caché quand les volets sont ouverts, il me regarde avec curiosité. Qui a dit à qui : « Dessinemoi un mouton sur ce mur » ? Lors de ma seconde expédition le 28 février, je vis des panneaux de sens interdit qui avaient fleuri devant les façades, d’un coup, sans prévenir, en dépit du bon sens, comme des jonquilles printanières, dimanche 26 (source : un haut dignitaire de la République de Montmartre). Je raconterai plus loin ce qu’il en advint. ▲ Rêver dans le soleil couchant à L’été en pente douce. Un carrefour pour Raymond Devos Premier carrefour avec la rue Feutrier. De droite à gauche : une brocante, un bar-hôtel, un bar musical de nuit. La brocante, c’est le 5 de la rue, De l’autre côté de la Butte, le royaume de Julien Brisedoux, dont l’extension a colonisé le marché Vernaison. Le patron absent, la boutique reste magique : tout et son contraire, voilà apparemment la seule ligne de conduite. D’un Goldorak géant à des pastels de danseuses, des chaises années 50 pour décor de film jusqu’au buste de Beethoven et un crâne sculpté, tout, vous dis-je. Le bar-hôtel Le Muller a le charme des bistrots en bois dont le sol suit la M.-F. T. E lle portait le nom du propriétaire du terrain, Muller. Puis vinrent le 8 (1840) le 2 (1850) et ensuite Montmartre devint, avec le hameau Clignancourt et un coin de St Ouen, le XVIII° arrondissement. Alors vinrent en 1860 le 21 et le 30, suivi d’une vague de constructions en 1870 (les numéros 3, 5, 16, 18, 19 et 28) et en 1880 en même temps que le chantier de la future basilique (les 9, 13, 15, 23 et 32). D’autres maisons poussèrent ensuite DR Elle était déjà dessinée sur le cadastre de Montmartre quand nous étions un village autonome, et pas encore une commune libre, avant 1860. En fait, elle traçait son sillon dès 1825, longeant le porche de l’unique maison de l’époque (1750) qui ait survécu : le numéro 22 et ses 4 étages sur 114 mètres carrés, sans cave évidemment (nous sommes sur le flanc est de la Butte, tout près du square Louise Michel, c’est-à-dire en pleine zone de carrières). ▲ Le bar-hôtel Le Muller. pente montmartroise. Deux panneaux devant lui : l’un confirmant que non désolé la rue Muller ne se remonte plus, et l’autre disant que ah non, la rue Feutrier ne se descend plus vers del Sarte. J’observerai avec régal les voitures arrivant là, depuis Clignancourt, découvrant le panneau non-Muller, freinant, et se rabattant alors à gauche en ignorant superbement le non-Feutrier. Le bar, le Blue note, bien connu des amateurs de musique brésilienne, est toujours clos aux heures où je passe. Lui aussi a sa jonquille rouge, nonMuller, mais pas de flèche bleue pour signaler qu’à droite la rue Feutrier se remonte désormais. On sent de grands moment en devenir, ici. Raymond Devos aurait été heureux. Je propose qu’on donne son nom à ce carrefour. Un poulpe dans la vitrine Dans la vitrine du 11, je sursaute : un reptile me fixe de ses yeux de verre. Naturalisé. A côté d’un singe. Naturalisé aussi. Autour de ces animaux pour cabinet de curiosités, des livres : je suis devant les célèbres éditions Baleine, où naquit Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe. D’ailleurs un splendide poulpe en bronze règne au-dessus des titres les plus récents. L’hiver a la terrasse de l’été Me voici déjà arrivée. Le flamboiement du soleil déclinant m’incite à rester en terrasse de L’été en Pente douce. Donc je ne verrai sa merveilleuse décoration intérieure, avec son plafond historique hérité de l’ancienne boulangerie, aux amours délicats, qu’à ma seconde expédition. Assise sur la chaise de fer, un chocolat chaud parfumé, je savoure la flâne. Devant moi, raide, effrayant dans sa rigueur, l’escalier qui monte vers le 2 de la rue Lamarck. Du temps où elle était le 36 de la rue Muller, cette maison fut l’atelier d’un photographe témoin de son temps, M.-F. T. Marielle-Frédérique Turpaud Devant le 19, mes pieds me freinent : ils ont vu, tracée à la craie blanche et bleue sur le bitume, une marelle. Une vraie, avec la terre et le ciel, même si la terre est sous-titrée de cinq caractères chinois. Une marelle à la craie, à l’ère de la console en relief et de la Wii avec capteurs, cette chose fragile et persistante, cette âme transmise de poulbot déjà grand à titi encore petit, ah je ne peux que la contourner avec respect. Au long des trottoirs – je n’arrête pas de passer de l’un à l’autre – les voitures sont stationnées nez à nez, les dociles face aux étourdies, ou aux garées avant dimanche (ou aux rebelles, qui sait ?) Le 22, la plus ancienne maison de la rue. 1750 ! On salue bien bas. A son pied, une vitrine voilée de blanc : c’est ▲ La vitrine du Poulpe. M.-F. T. De la terre au ciel le lieu de Louise Duneton, illustratrice, et le lieu est galerie et atelier d’artistes. Je lui raconte l’histoire de la maison, expliquant du même coup son pavage ancien qu’ils ont conservé. Les couleurs vives du travail en cours, les dessins de Louise sur son site, à la fois sensuels et symbolistes, tout me ravit. La fille de l’auteur de La puce à l’oreille sait la force des mots et elle la démultiplie par la justesse de son trait : d’ailleurs son très beau conte Les deux ânesses est le logo de sa carte de visite. A la hauteur du Soleil de la Butte, je me retourne. Je suis à 311 mètres du métro. Et je savoure le carrousel des voitures qui descendent-montent la rue Muller ou partent en marche arrière vers la rue Clignancourt devant l’insistance de la voiture descendante, sûre de son bon droit et forte de l’élan de la pente. ▲ La craie défie Apple. M.-F. T. Je rêve en regardant les couvertures colorées du Poulpe… l’humour corrosif de Jean-Bernard Pouy, héritier des anar espagnols de 1936... ses derniers livres aussi explosifs que son devenu classique Spinoza… les aventures déjantées de Lecouvreur… mon achat et ma lecture du Tractatus Logico-Philosophicus de Ludwig Wittgenstein, parce que le Poulpe l’avait lu… mes recherches pour trouver l’image de l’avion qu’il restaure avec l’argent gagné dans ses aventures… Tous ceux qui ont lu le Poulpe y ont des souvenirs personnels : ce n’est pas un personnage de polar, c’est la part de courage qui dort en nous et qu’on voudrait pouvoir réveiller, nous aussi, quand un fait divers nous révolte le matin au café… ▲ Au-dessus du sanctuaire de Bacchus, une hallucination, déjà... comme on dit : François Gabriel (1883-1964). « Gabriel, roi des photographes de la Butte sacrée » ainsi le présentait une enseigne de Marcel Matho qui, sur le mur de la maison, au premier étage, signalait son atelier depuis 1914 (à la façon du lapin d’André Gill sur la façade de A ma campagne d’Adèle Lecerf). Caricature très montmartroise, où il porte une couronne, et où son appareil photo est prolongé d’une poire, une vraie, avec ses feuilles. Décroché en 1959 lorsqu’il cesse son activité, et parti aux USA, Zeus seul sait où. De 1914 à 1959, Gabriel photographia ses clients, ses groupes, ses noces, ses touristes, sur les gradins naturels de l’escalier devant sa maison. Une extraordinaire collection de visages et de vêtements ! Et en 1939, dans la rue Lamarck, en haut de la rue Muller, le tournage du film Sans lendemain, de Max Ophüls, avec Edwige Feuillère, Gabriello et Pauline Carton, qui sortit le 22 mars 1940. Tant de clichés merveilleux sauvés de l’oubli par Hélène, sa petite-fille… Devant moi, juste à gauche de l’escadrin, une porte de ferraille verte, qui sonne en retombant, c’est un accès au square devenu Louise Michel le 18 décembre 2003. L’allée qui est devant moi conduit au pied de la fontaine édifiée par Paul Gasq en 1932. A ma droite-droite, la rue Feutrier, qui termine sa boucle ici. Si vous descendez (à pied) jusqu’à la porte bleue du numéro 21, vous verrez la plaque inaugurée par le ministre Daniel Vaillant, député-maire, le 8 mars 2010, qui nous rappelle que Rosa Luxembourg, militante communiste en Allemagne, résida deux ans dans cette maison, de 1894 à 1896. A ma droite, après le Botak Café, la rue Paul Albert monte en biais. C’est au 17, dans une adorable maison à colombages, que vivait Monique Morelli, immortelle interprète des chansons de grands Montmartrois comme Carco, Mac Orlan, Gaston Couté ou Jehan-Rictus. Oui décidément de belles voisines pour Louise Michel ! A ma gauche, derrière cette terrasse isolée du monde, la rue Paul Albert descend en escalier – un chat campe en haut, silencieux gardien du gouffre – jusqu’aux rues del Sarte, Ronsard et Charles Nodier, autant dire presque au boulevard, au bruit, à la foule, au métro Anvers… Je préfère rester là, dans la tendre beauté des fantômes fiers qui, un jour ou un autre, comme moi ce soir, comme vous demain, ont croisé la rue Muller. Dans le bon sens. ◆ Marielle-Frédérique Turpaud. La Gazette de Montmartre N°45 / 27 Montmartre des Arts MOULIN ROUGE® Les Petits Princes du Moulin Rouge ▲ Les petits chevaux prennent la pause sur la scène du Moulin Rouge. Petite chronique ordinaire d’un cabaret extraordinaire ! L ’air est froid et des fumerolles s’échappent de la bouche du métro Blanche, petits serpentins inquisiteurs qui envahissent la célèbre place. « Les Petits Chevaux du Moulin Rouge » lit-on sur le van qui se gare devant l’entrée des artistes du cabaret… bruits de sabots sur la tôle, impatience de rentrer en scène pour ces artistes ! La porte s’ouvre, un « Faites attention ! Chaud devant ! » est lancé par les deux palefreniers, amis fidèles de ces petites créatures. Rapides comme l’éclair, à petites foulées, les Falabellas cavalent jusqu’à l’entrée ! Pas d’autographes pour les passants qui attendaient l’arrivée des divas. Ces petites stars très professionnelles ont leurs caractères ! Dans les coulisses, c’est une joyeuse pagaille qui règne ! Les sept chevaux toy qui portent les noms des sept nains se chamaillent gentiment dans leur loge très VIP aménagée en petit box d’écurie : bottes de foin pour patienter, chaussons pour ne 28 / La Gazette de Montmartre N°45 pas glisser sur scène, petites plumes et strass pour parer ces vedettes : Music-Hall oblige ! « Show on stage ! » résonne en coulisses, les oreilles se dressent, la porte s’ouvre et un bruit de galop se fait entendre… Les danseuses habituées à cette jolie musique se décalent de part et d’autre afin de laisser passer les stars pressées d’entrer sur scène dans le tableau « Cirque » de la revue « Féerie ». Une danseuse et Atchoum, une danseuse et Grincheux, une danseuse et Joyeux… petit à petit les duos se forment. « Ohhhhh ! » exclamation des 850 spectateurs dans la salle qui regardent les chevaux arriver tour à tour. Le moniteur de contrôle en coulisses, surveillé de près par les palefreniers aux aguets, déroule un spectacle sans faille. Ils sont satisfaits… Les chevaux ont terminé leurs performances et reprennent le chemin de la loge en attendant le seconde représentation. Quelques caresses, sceau d’eau fraîche, friandises, visites des danseuses… On se détend avant de re- Lisa Camus C’est quand vient le soir et que les ailes du cabaret virevoltent et embrasent le ciel de Paris que les petits princes du Moulin Rouge arrivent dans leur carrosse… Show devant ! partir en scène tout à l’heure, quoi de plus normal ? Il n’y a pas de doute, ces artistes sont bien les petits princes du Moulin Rouge… D’ailleurs, demain matin ils seront les seuls artistes à pouvoir dormir jusqu’à midi dans leur haras à quelques kilomètres de Paris. Dure, dure la vie d’artiste ! ◆ Mélanie MOYA ▲ Une dernière pose avant d’entrer en scène ! Montmartre des Montmartrois Perrette Souplex, « Bon Dieu, mais c’est bien-sûr ! » Un caractère bien trempé, une énergie et un enthousiasme fou, Perette a un sacré bagou et l’humilité propre aux grandes comédiennes. Née le 22 avril 1930, elle est la fille de Raymond Souplex, célèbre chansonnier et acteur. P.S. : Beaucoup d’émotion… Mon père y a vécu trente-cinq ans. Cette maison me rappelle tellement de souvenirs d’enfance, des rencontres avec les amis artistes de mon père, des acteurs, des peintres, des écrivains… C’est le Montmartre de mon enfance. Quel regard portez-vous sur le Montmartre d’aujourd’hui ? Je ne vis pas dans le passé, j’avance, j’ai des projets de théâtre et de cinéma. Vous savez, j’ai vécu au Canada de 1988 à 2010, où j’ai monté une école de théâtre Les feux de la rampe. Aujourd’hui, avec un ami, nous avons le projet de monter une pièce de théâtre : Colette l’insoumise, en attente de subvention ! Bien sûr, je regrette la simplicité des gens d’antan. Autrefois on pouvait trouver près de chez soi une librairie, un cordonnier, un charcutier… Alors qu’aujourd’hui, ces mêmes échoppes sont celles de marchands de fringues ou d’agences bancaires et immobilières. Je désapprouve également la fermeture de certains cabarets et cafés-théâtre, l’ambiance n’est plus la même. Fidèle à Montmartre, mais surtout à une des plus grande figure de la Butte, Michou. Des années d’amitié. Je le considère comme mon frère. J’ai eu la chance de tourner très jeune dans de nombreux films, plusieurs films avec mon père, notamment dans Paris chante toujours de Pierre Montazel en 1951, Les carottes sont cuites, et Culottes courtes de Robert Vernay. Et puis, j’ai fait partie du trio Les filles à Papa, formé avec Suzanne Gabriello et Françoise Dorin dans les années 60. J’ai interprété, également, la fille de mon père dans la série Les 5 dernières minutes, Perrette Bourrel, la fille du commissaire Bourrel… Et bien sûr, j’ai joué dans de nombreuses pièces de théâtre. Le théâtre et la peinture sont des arts que j’affectionne particulièrement. J’aimerai citer Aslan, peintre, illustrateur et surtout sculpteur, l’auteur entre autre du buste de Dalida. J’aime énormément son travail. Nous sommes très amis. ▲ Inauguration de la plaque rue Cauchois à la mémoire de Raymond Souplex en présence de Daniel Vaillant Député Maire du 18éme. DR N.L. : Le 5 décembre dernier, au 7 rue Cauchois, une plaque à la mémoire de votre père a été inaugurée. Qu’avez-vous ressenti lors de cet hommage ? Vous avez une filmographie impressionnante et tourné avec de grands comédiens DR A ssise sur son canapé, Perrette Souplex, ancienne élève du Conservatoire National supérieur d’Art dramatique, décorée des Arts et des Lettres, me dévisage de ses grands yeux magnifiques, avant de se dévoiler… ▲ Perrette Souplex Les Français ont encore en mémoire les films et les répliques cultes de votre père, Raymond Souplex . Mon père, de son vrai nom Raymond Guillermain n’était pas seule- Pour l’anecdote La Célestine parue de 1482 à 1592, sous le voile de l’anonyme. On l’avait attribuée déjà à plusieurs écrivains célèbres, lorsqu’en 1502, un correcteur d’imprimerie remarqua dans un prologue en vers, mis en tête de l’ouvrage que les lettres initiales de chaque strophe, rapprochées les unes des autres, formaient le nom de Fernando de Rojas, qui devait être l’auteur du livre... et l’était en effet, ainsi qu’il l’avoua. C’était un homme de robe, il craignit que l’ouvrage ne parût indigne de la gravité de sa profession, et voilà pourquoi il ne se nomma pas d’abord. Mais, quand le succès l’eut absous en quelque sorte, il avoua son œuvre. Son but était, semble-t-il, d’avoir voulu corriger le vice par sa peinture même la plus énergique. ment acteur et chansonnier, il était aussi dialoguiste et scénariste. Il était très brillant, et avait un humour monumental ! Il interprètait dans l’émission humoristique Sur le Banc, le rôle d’un clochard un peu philosophe, la Hurlette, avec pour partenaire Jane Sourza dans le rôle de Carmen. Emission qui battait à l’époque des records d’audience ! Mon père s’est produit sur les plus grandes scènes : Théâtre de Dix Heures, les Deux Anes, Radio Paris... Il a joué avec les plus grands : Fréhel, Reggiani, Michel Bouquet, Pierre Brasseur, Serge Gainsbourg, Jean-Pierre Cassel, Ginette Leclerc, Cécile Aubry… Et bien sûr, Les 5 dernières minutes de Claude Loursais, Manon de Henri-Georges Clouzot.. Y-a-t-il un rôle que vous rêvez interpréter ? La Celestine. C’est un rôle absolument magnifique. Demi-drame et demi-roman espagnol de la fin du XVe siècle. Vieille entremetteuse, à demi sorcière, prenant le masque de la dévotion pour commettre ses méfaits, hantant les églises et les couvents… Nous avons hâte de vous retrouver sur scène Perrette ! Alors … avis aux metteurs scène ! ◆ Nadia L. La Gazette de Montmartre N°45 / 29 Montmartre des Montmartrois Monsieur Jean Il y a des gens qui n’aiment pas l’eau froide… Ça leur donne du courage ; ça leur donne surtout des idées ! C’est ce que m’a avoué Jean Pezareix, noble et grand chat depuis son fauteuil. 30 / La Gazette de Montmartre N°45 marquant : « Ce type a le regard du diable, il t’hypnotise… Il fascine autant que sa peinture… Glaçant ! » On se remet au boulot. Le bâtiment n’attend pas ! De fil en aiguille, ça se décante. L’eau chauffe... Elle va bientôt bouillir ! Monsieur Jean se lance. En 1955, il s’assied à son compte, les choses sérieuses vont pouvoir commencer... quarante ans de choses sérieuses. Des bâtiments dont il peut sans fausse modestie être fier : hôpitaux, sièges sociaux, entrepôts, HLM et la gare de fret de Roissy CDG, immense construction aux jeux de fenêtres originaux. Patrie des artistes et de dépaysement, Monsieur Jean n’était pas sans connaître la Butte. Il s’y installe en 1985 dans un appartement qui frisait l’œil de l’architecte… C’est vrai qu’elle est belle sa demeure, aussi belle que le panorama qui s’y invite. Tous les souvenirs font fouillis. C’est l’échafaudage d’une vie… Il suffit juste qu’on vous explique… Monsieur Jean le fait avec une bonhommie qui m’épate ! De ses tableaux, quelques mots justes et simples… Ces petites choses ? « Cadeaux d’amis, simplement parce que je les trouvais belles… » Vous voyez ! Quels discours et tralalas pourraient vous en apprendre plus ? Cette collection d’assiettes de tous les restaurants montmartrois, illustrées chacune par un artiste différent ? « Une DR Et Montmartre dans tout ça ? ▲ Jean Pezareix à la Crémaillère idée comme ça… ça m’a semblé amusant » J’aime bien les gens simples… sans pose… Vous aimerez Monsieur Jean… Bien sûr, Montmartre a bien changé… Monsieur Jean reste discret, si même un peu déçu. Ces souvenirs pacotille fatras… Les Abbesses carnaval, les crêpes et sodas… enfin tout cet envahissement brutal business qui fait que l’on se croit toujours ailleurs en restant ici… Il a toujours des idées Monsieur Jean : mobilier urbain, structures, il connaît son métier. Faudrait peut-être l’écouter un peu ! Avant de partir, Monsieur Jean m’a fait visiter… J’ai jeté un œil sur le chauffe-eau… Croyez-moi, c’est du costaud… ◆ La maquette de l’aérogare des Agents de Fret Roissy-Charles de Gaulle, une des réalistion de Monsieur Jean. A.B. DR L ’idée de passer toute ma vie, à me laver à l’eau froide sur l’évier de la cuisine, m’a donné, dès l’enfance l’envie d’un certain confort. Et pour ça je n’avais qu’une solution : travailler le plus vite et le plus efficacement possible… Je m’y suis mis très rapidement, j’aurais même commencé plus tôt, sans la guerre… » Période que Monsieur Jean passera à la campagne dans la Corrèze de ses origines avec sa mère, son frère et sa sœur. Encore l’eau froide et cinq kilomètres à pied pour aller à l’école… ça forge ! Et le retour à Paris n’est pas si joyeux : toujours les tickets de rationnement, les queues interminables, les beefsteaks microscopiques et si peu de charbon pour chauffer l’eau, comme une malédiction ! Alors, Monsieur Jean va bûcher à l’école, jusqu’au bac et plus, ça réchauffe et ça finira par payer… Une petite idée vient de germer : puisque la première vocation (la chirurgie) se heurte à la modestie des moyens, Monsieur Jean construira sa vie au sens brut. L’architecture est plaisante, les opportunités brillantes, l’accès au travail, rapide… Direction les Beaux-Arts ! La période est intense pour Monsieur Jean. Les petits boulots s’enchaînent. On vend de tout, on achète de tout… Le système D dans les années d’après-guerre est un terrain propice à ceux que la ténacité anime… Et aucun bras n’est de trop ! Monsieur Jean en aura des crampes à courir partout ! Mais l’eau tiédit, c’est un signe… Photographe ambulant boulevard SaintMichel, vendeur de journaux (New York Herald Tribune) sur les Champs-Elysées, ça forme à l’approche ! Faut voir du monde quand on est jeune… Des rencontres, il en fera : Juliette Greco l’étrange, Gainsbourg aux Beaux-Arts, passionné de musique, peintre qui n’aimait pas ses toiles, on connait la suite… Picasso, souvenir