JDE - Alsace Capital
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14 FÉVRIER 2014 INDUSTRIE Bas-Rhin Wolf Lingerie. Les dessous de la stratégie TEXTILE L’arrivée au capital des fonds d’investissement GIMV et Alsace Croissance va permettre à Wolf Lingerie, à La Wantzenau, d’accélérer son développement à l’international. Elle permet aussi à son dirigeant de préparer la transmission de l’entreprise familiale. l L e capital de Wolf Lingerie, à La Wantzenau, a été complètement recomposé en ce début d’année, suite à la sortie des fonds, EPF et Cathay Capital, qui disposaient de 25 % des parts. Le fabricant de sous-vêtements féminins a su séduire la société de capital investissement GIMV et le fonds régional Alsace Croissance. S’il est toujours sympathique de joindre l’utile à l’agréable, ce sont ses atouts économiques et financiers plutôt que le plaisir des yeux que procurent ses produits qui ont fait pencher le choix de ces investisseurs en sa faveur… Transition capitalistique « Ces deux fonds ont adhéré à notre stratégie et à notre business plan », pointe Rémy Wolf, le P-dg de l’entreprise familiale créée par son père en 1947. « La situation financière de l’entreprise est saine, mais nous avions besoin de leviers financiers pour accélérer notre développement. C’est ce que nous offre GIMV », résume-t-il. Pour assurer la pérennité de son entreprise, le dirigeant, âgé de 62 ans, souhaitait aussi une transition capitalistique propre à assurer une transmission en douceur tout en préservant son indépendance, « ce que nous garantit le fonds régional Alsace Croissance », pointe-t-il. Aujourd’hui, GIMV détient 50 % du capital, Alsace Capital 15 %, la famille Wolf 30 % et les 5 % restant ont permis à quatre manageurs de l’entreprise - dont le directeur général, Jean-François Mialon et le directeur général adjoint, Gilles Séchaud - de prendre une participation. Doubler le chiffre d’affaires d’ici à 5 ans Wolf Lingerie, entreprise plus que cinquantenaire a su, depuis sa base alsacienne, accompagner les évolutions de son marché en s’adaptant à la révolution textile induite par l’émergence de pays à bas coûts de production. Si la R & D et la distribution restent l’apanage du site alsacien, la production est assurée depuis bientôt trente EN BREF Hager Partenariat avec ABN Braun Le groupe Hager (CA 2013: 1,6 milliard d’euros, 11.400 salariés) diversifie son offre grâce à la signature d’un accord de partenariat avec la PME allemande ABN Braun, positionnée sur le même marché mais disposant de solutions spécifiques pour l’extérieur. « Cette opération permet à Hager de compléter son offre de solutions pour le domaine de la distribution électrique en extérieur », souligne Bertrand Schmitt, membre du directoire du groupe. Hager va prendre en charge la production et le développement de solutions pour ce domaine d’activité sur son site de Nuremberg. ABN Braun continuera de commercialiser ses solutions via son réseau de distribution professionnel sous la marque ABN Système Geyer. Domain Therapeutics Une filiale au Canada Le laboratoire de recherche moléculaire Domain Therapeutics (CA 2012 : 1,3 M¤, 15 personnes), basé à Illkirch, vient d’ouvrir une filiale nord-américaine au sein de l’institut Néomed, à Montréal. Ce centre d’excellence dédié à la R & D de médicaments, qui héberge une quinzaine de sociétés, est à l’origine d’une nouvelle technologie de biocapteurs (BioSens-All) dont Domain Therapeutics va prendre en charge la commercialisation sur le marché nord-américain. « Cette implantation va nous permettre d’établir des relations stratégiques avec les sociétés nord-américaines et d’accélérer le développement de nos projets grâce à la technologie BioSens-All », souligne Pascal Neuville, Dg de Domain Therapeutics. Rémy Wolf, P-dg de l’entreprise familiale, entouré de son directeur général, Jean-François Mialon (à gauche) et du directeur général adjoint, Gilles Séchaud. ans par l’usine chinoise de Wolf (qui emploie quelque 1.200 salariés…) et ses partenaires industriels locaux. Ces dix dernières années, son volume d’activité a doublé pour afficher fin 2013 un chiffre d’affaires de 56 M¤. Son ambition est d’atteindre les 100 M¤ d’ici à 5 ans. « Les gens de GIMV n’ont pas une vision purement financière. Ils sont très orientés business (la société a des participations dans 75 sociétés en Europe, NDLR). Au-delà de moyens financiers, ils nous apportent des méthodes de travail et des outils qui vont nous permettre de franchir ce nouveau seuil », souligne Jean-François Mialon. Réaliser 25 % à l’export La stratégie repose sur deux axes de développement. Le pre- mier est le renforcement de ses marques au niveau national. Côté lingerie féminine, Wolf dispose de cinq marques en propre : Sans Complexe, Billet doux, Oups, Rosy, et Jardin Secret. L’entreprise conçoit et fabrique aussi des collections de lingerie féminine pour la grande distribution et des enseignes spécialisées en France et à l’international. Une acti- vité qui représente 15 % de son chiffre d’affaires. L’année dernière, elle a aussi obtenu la licence pour lancer la marque Playboy en France et dans les pays limitrophes, et a lancé une marque de lingerie masculine, Ominem. Wolf Lingerie étudie toute possibilité de diversification et n’exclut pas des opérations de croissance externe. Sa force réside dans le multicanal : ses marques sont présentes en GMS (numéro 2 du segment des parures), dans la vente à domicile, le sélectif, sur internet… Le développement à l’international est le deuxième axe fort. L’export représente aujourd’hui 15 % de son chiffre d’affaires. « Cette part pourrait atteindre les 25 % d’ici à cinq ans », annonce Gilles Séchaud. Pour y parvenir, Wolf Lingerie a recruté un nouveau directeur export. Déjà bien implantée en Italie et Belgique, elle vise de nouveaux marchés sur les pays limitrophes ou ailleurs en Europe et en Russie, via des agents commerciaux sur place, voire en créant des filiales. « Nous allons nous appuyer sur nos marques en les adaptant aux besoins de chaque pays », explique le directeur général adjoint. Adelise Foucault WOLF LINGERIE (La Wantzenau) P-dg : Rémy Wolf 180 salariés CA 2013 : 56 M¤ 03 90 29 29 00 Café Sati. Un café pour les CHR, des capsules pour les particuliers AGROALIMENTAIRE Le torréfacteur leader en Alsace mise sur ces deux axes pour donner un coup de fouet à son développement dans le grand Est. l Plus gros torréfacteur de la région, Café Sati, à Strasbourg, se cherche de nouveaux relais de croissance sur sa zone de chalandise : L’Alsace et les départements périphériques. « Le cours du café a été multiplié par 2,7 entre 2009 et 2011… Nos marges sont réduites. Pour contrer cet état de fait, nous avons choisi d’innover », souligne Nicolas Schulé, président des Cafés Sati. Entreprise familiale créée par le grand-père de l’actuel dirigeant, Café Sati torréfie annuellement 3.500 tonnes de café. Elle emploie 47 personnes et a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 25 M¤. Six références en capsules L’entreprise a sorti en juin dernier des capsules pour machines Nespresso. « C’est un bon succès commercial, assure le dirigeant. Nous avons rapidement étoffé notre offre : nous proposons désormais six références différentes », souligne-t-il. Grappiller des parts de marché à la filiale de Nestlé s’apparente au jeu du chat et de la Café Sati lance une gamme spécifique pour les CHR. Sa "Sélection Gastronomie" sera présentée lors du prochain salon Egast. souris. C’est pourquoi Café Sati se montre prudent d’un point de vue industriel. « Nous ne sommes pas à l’abri que Nespresso sorte de nouvelles capsules. Nous travaillons avec un sous-traitant pour l’encapsulage. Mais nous avons développé chaque mouture en LE JOURNAL DES ENTREPRISES interne. Cela a demandé plus de six mois de R & D », confie le dirigeant. port de force sur les prix est incessant, Café Sati s’intéresse au marché des CHR. Trois personnes ont été embauchées récemment pour accompagner ce développement. « Nous avons des ambitions sur ce secteur où nous étions quasi inexistants. Nous allons participer pour la première fois au salon Egast (du 15 au 18 mars prochain, NDLR) », indique le dirigeant. Ce sera l’occasion de dévoiler sa "Sélection Gastronomie". « Un café haut de gamme et son packaging développés exclusivement pour cette cible », pointe-t-il. Sati veut aussi aller plus loin dans le service proposé à cette clientèle. Le torréfacteur a noué un partenariat avec le fabricant de machines à café Reneka, à Rosheim. Il propose ainsi aux clients qui le souhaitent des solutions globales machines + café. A.F. Séduire les CHR Conscient de sa dépendance à la grande distribution, qui représente aujourd’hui 90 % de son activité mais où le rap- CAFÉ SATI (Strasbourg) Président : Nicolas Schulé 03 88 34 63 36
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