Fusion proposée entre la bourse de londres et

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Fusion proposée entre la bourse de londres et
BULLETIN
Mines et financement minier
14 avril 2011
Fusion proposée entre la bourse de londres et le groupe tmx
Par : Ian MacGregor | Toronto
La fièvre des fusions croît : elle est maintenant passée des émetteurs aux bourses où se transigent leurs titres. Le 1er avril, NASDAQ/ICE a
annoncé le dépôt d'une offre évaluée à 11,3 G$ visant l'acquisition de NYSE/Euronext afin de surpasser celle qui a été faite par Deutsche
Bourse. Si l'offre est acceptée, ICE assumerait le contrôle du volet des produits dérivés et NASDAQ, le reste. L'annonce de l'offre faisait
également mention de la création d'une plateforme mondiale de cotation qui présenterait des avantages pour les investisseurs, les
émetteurs et les autres intervenants du marché. Évidemment, cette fusion profiterait aussi aux bourses à l'origine de l'offre. Dans le passé,
relativement peu de sociétés de ressources naturelles se sont inscrites aux cotes de ces bourses.
L'annonce faite par la Bourse de Singapour en octobre 2010 relativement à son offre d'acquisition de la Bourse d'Australie a été un dossier
de très grand intérêt pour les sociétés de ressources naturelles. En effet, si cette offre avait été acceptée, elle aurait donné naissance au
deuxième regroupement de titres de ressources naturelles le plus important. Cette offre était centrée sur la réduction des coûts et une plus
grande compétitivité face à la pression croissante exercée par les plateformes de négociation parallèle. Cependant, le trésorier de
l'Australie, lequel fait partie du groupe des organismes réglementaires dont l'approbation doit être obtenue avant que l'offre ne puisse se
réaliser, a surpris le marché récemment en annonçant officieusement, avant la date prévue de sa réponse officielle, qu'il était « prêt » à
rejeter la fusion proposée.
Après que diverses entités, dont Deutsche Bourse et NASDAQ, ont tenté de l'acquérir, la Bourse de Londres a annoncé le 9 février 2011
sa décision de fusionner avec le groupe TMX, propriétaire des bourses de Montréal et de Toronto, ainsi que de la Bourse de croissance
TSX, laquelle est établie à Calgary et à Vancouver. La Bourse de Toronto compte environ 1 500 sociétés cotées, y compris environ
300 sociétés dont la plupart des activités ont lieu en Afrique et en Amérique du Sud, et 40 sociétés également inscrites à la cote de la
Bourse d'Australie. La Bourse de Toronto compte plus de 63 % des nouvelles admissions en bourse réalisées en 2010, ce qui correspond
à plus de 13 G$. Le marché AIM de la Bourse de Londres compte environ 200 sociétés de ressources naturelles dont les titres sont inscrits
auprès d'elle, y compris les 26 nouvelles inscriptions qu'elle a obtenues en 2010.
Comme il fallait s'y attendre, la fusion proposée entre la Bourse de Londres et le groupe TMX a généré beaucoup de discussions sur le
fonds. Bon nombre de ces débats portaient sur les répercussions de cette fusion sur les actionnaires et les divers groupes dont les sources
de revenus pourraient être touchées, particulièrement ceux au Canada. Les autorités de la Bourse de Londres et du groupe TMX ont pris
soin de préciser que l'offre proposée visait une mise en commun des deux bourses en ce qui a trait à la société de portefeuille et non une
fusion des bourses en soi. Elles ont également précisé que, à la suite de la fusion, chacune des bourses réglementées poursuivrait ses
activités comme elle le faisait avant. Ces déclarations et affirmations sont destinées aux personnes qui s'inquiètent du fait que Londres
profitera aux dépens du Canada, ou vice versa, et qu'il pourrait y avoir une perte ou une diminution des contrôles boursiers, notamment en
matière de réglementation.
Alors que les soumissionnaires de cette offre cherchent à obtenir les approbations et le soutien dont ils ont besoin pour la réalisation de
cette fusion, la question se pose : Qu'en retireraient les sociétés de ressources naturelles et leurs actionnaires?
L'objectif des parties concernées est de consolider et d'accroître la part du marché de la Bourse de Londres et du groupe TMX qui,
ensemble, occupent une position prééminente à l'égard des sociétés de ressources naturelles inscrites à la cote. Le secteur des groupes
combinés de sociétés mondiales cotées serait géré à Toronto et croîtrait vraisemblablement sur le fait que 500 titres inscrits à la cote de la
Bourse de croissance sont passées à la cote de la Bourse de Toronto. Un plus grand nombre de sociétés de ressources naturelles
pourraient également bénéficier de la création de meilleures occasions pour accéder aux vastes marchés européens, ce qui leur
permettrait d'effectuer de nouveaux placements et d'avoir accès à plus de liquidités.
Dans le passé, la Bourse de Londres a offert aux sociétés une meilleure exposition aux marchés et aux investisseurs européens. Ainsi,
l'entité résultant de cette fusion offrirait une plus grande plateforme, ce qui serait certainement avantageux pour toutes les parties
concernées en cette période où les fusions sont courantes. Bien que l'harmonisation des exigences d'admission en bourse n'ait pas été
présentée comme l'un des avantages de la fusion, il semble raisonnable de présumer que la nouvelle entité issue de la fusion de la Bourse
de Londres et du groupe TMX établirait, au fil du temps, des exigences d'admission harmonisées. Il est également probable que cette
entité demanderait que des modifications soient apportées à la réglementation en vigueur au Canada et au Royaume-Uni afin
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d'encourager les sociétés à bénéficier de la double inscription sans trop de difficultés. Les sociétés de ressources naturelles qui s'inscrivent
d'abord à la cote de la Bourse de croissance ou à celle de la Bourse de Toronto pourraient donc, avec le temps, accroître leur visibilité sur
le marché grâce à une inscription à la cote de la Bourse de Londres. Pour leur part, les actionnaires profiteraient de plus de liquidités et de
l'accès à un marché plus vaste.
Actuellement, une société de ressources naturelles qui envisage de s'inscrire à la cote d'une bourse aura vraisemblablement à choisir
entre les bourses de Toronto, de Londres et de Hong Kong, à moins qu'elle bénéficie de certaines circonstances particulières, notamment
qu'elle possède une quantité importante d'actifs aux États-Unis, ce qui lui permettrait de s'inscrire à l'indice NYSE-AMEX. Cependant, les
lenteurs récentes dans la réalisation de certaines fusions de sociétés de ressources naturelles assujetties à l'autorité de la Securities and
Exchange Commission n'ont rien fait pour favoriser les inscriptions à cet indice.
La fusion est avantageuse pour les parties qui la proposent. Elle semblerait également logique et avantageuse pour les sociétés inscrites
et les actionnaires qu'elles représentent, qui souhaitent accéder à des marchés leur permettant d'accroître la valeur actionnariale.
Cependant, l'échec de la fusion Singapour-Bourse d'Australie souligne le fait que, comme c'est le cas pour d'autres fusions, les
préoccupations d'ordre national ne peuvent être ignorées. Les principaux enjeux sont de savoir combien il y aura de plateformes
boursières après cette vague de fusions et si la fusion entre la Bourse de Londres et le groupe TMX, le cas échéant, demeurera la
plateforme boursière de choix pour la plupart des émetteurs du secteur des ressources naturelles. Nous croyons qu'elle le demeurera,
notamment en raison de la masse critique sur le plan de l'expertise et du nombre d'investisseurs dans les sociétés en début de croissance,
mais l'expérience nous le dira.
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