Communication - Etat des lieux de realisation des objectifs du

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Communication - Etat des lieux de realisation des objectifs du
 MINISTERE DE LA PROSPECTIVE, DU DEVELOPPEMENT, DE L’EVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
ET DE LA COORDINATION DE L’ACTION GOUVERNEMENTALE ATELIER INTERNATIONAL SUR LE «RENFORCEMENT DES CAPACITES DES RESSOURCES HUMAINES
POUR LA REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE »
COMMUNICATION
ETAT DES LIEUX DE REALISATION DES OBJECTIFS DU
MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT AU BENIN
Avril 2010
Route de l’Aéroport, 08 BP : 755 Cotonou Tél : +229.21.30.76.84 ‐ Fax : +229.21.30.49.05 ‐ [email protected] ‐ www.developpement.bj Performance et Création de Valeur
2 INTRODUCTION
Au sommet du Millénaire en septembre 2000, 191 pays représentant la Communauté
Internationale ont adopté la Déclaration du Millénaire. Cette déclaration définit une vision de
développement pour le monde en général, les PVD en particulier, à l’horizon 2015. Les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) sont une partie de cette Déclaration. Ils constituent
un point commun aux politiques de développement de tous les PMA afin de réduire des aspects
importants de la pauvreté humaine. Le Bénin, à l’instar des autres pays PMA, s’est engagé
résolument dans l’atteinte des OMD d’ici à 2015.
Ainsi, les principaux succès enregistrés, en matière de lutte contre l’extrême pauvreté,
d’amélioration de la scolarité et de la santé infantile, ainsi qu’en matière d'accès à l'eau potable,
de recul du paludisme et de traitement du SIDA au Bénin démontrent que les OMD sont
réalisables.
La présente communication permettra de voir les progrès réalisés pour chacun des huit objectifs
avec leurs cibles et d’apprécier les tendances. Aussi, abordera-t-elle, à la lumière de l’analyse
des tendances actuelles, et en prenant en compte les nouveaux défis comme les effets/impacts
des différentes crises, les contraintes et défis majeurs qui restent posés au niveau de presque
tous les huit objectifs des OMD au Bénin. Cette communication s’articule autour des points ciaprès :
¾ Appropriation et mise en œuvre des OMD au Bénin ;
¾ Analyse par objectif des tendances globales dans la perspective des différents scenarii
du cadrage macroéconomique de la SCRP ;
¾ Situation actuelle des OMD au Benin ;
¾ Analyse des tendances des indicateurs et les Perspectives.
3 I. Appropriation et mise en œuvre des OMD au Bénin
Le Bénin est l’un des pays ayant pris la mesure de l’engagement de septembre 2000 et qui, par
conséquent, s’est engagé résolument dans l’atteinte des OMD, d’ici à 2015. Cette volonté
politique s’est concrétisée, au plan national, par l’élaboration et la mise en œuvre, à l’instar de
la plupart des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), sur la période 2003-2005, de son premier
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). A l’orée de la mise en œuvre du
DSRP 2003-2005, le Gouvernement du Bénin s’est engagé, à l’occasion de la mission conjointe
des Partenaires techniques et financiers (PTF) de septembre 2005, à élaborer et à faire du DSRP
de deuxième génération le cadre de réalisation des OMD. Cet engagement, qui s’inscrit dans la
droite ligne des conclusions de la Revue 2000+5 des Nations Unies de 2005, a été réaffirmé lors
du Forum national sur le dispositif d’élaboration de la Stratégie de Croissance pour la Réduction
de la Pauvreté (SCRP), lequel a recommandé, entre autres, l’évaluation des besoins nécessaires
à long terme en vue de la réalisation des OMD, d’ici à 2015.
La SCRP 2007-2009 de même que celle en cours d’élaboration sur la période 2010-2014 sont
parfaitement arrimées avec les OMD. La Stratégie de Réduction de la Pauvreté, fondée sur les
OMD, est le référentiel de toutes les interventions du Gouvernement et de ses Partenaires
Techniques et Financiers en matière de lutte contre la pauvreté. Il constitue une déclinaison et
une opérationnalisation de plusieurs documents de politique de développement économique et
social :
-
les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme (ENPLT) ;
-
les Perspectives Décennales de Développement 2006-2015 qui déclinent les choix
stratégiques de la politique de développement à moyen terme. Elles sont dérivées des
ENPLT avec, en plus, la prise en compte des Objectifs de Millénaire pour le
Développement (OMD). Même s'il n'a pas fait l'objet d'une adoption officielle par le
gouvernement, ce document a mis en place les bases techniques nécessaires à
l’élaboration des deux autres documents que sont les OSD et le DSCRP ; c'est à ce
titre qu'il est cité dans le présent document ;
-
les Orientations Stratégiques de Développement (OSD) 2006-2011 qui constituent la
politique de développement telle qu'elle est perçue par le Président de la République,
pour la période quinquennale de son mandat.
Par ailleurs, le Gouvernement fait de la bonne gouvernance l’un des piliers sur lesquels le Bénin
doit enraciner sa Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté. Plusieurs mécanismes
sont mis en place pour veiller à la pratique et à la culture de la bonne gouvernance au Bénin. On
peut distinguer, du niveau central jusqu'à l'échelle des collectivités locales des structures à
compétence nationale et sans limitation de domaines de contrôle. Sont concernées, les
structures suivantes : Assemblée Nationale, Inspection Générale d’Etat, Inspection Générale des
Finances, Inspection Générale des Affaires Administratives, Cour Suprême, Chambre des
Comptes. Des structures sectorielles interviennent également, dans la chaîne de contrôle :
Inspection Générale des Services du Trésor, Inspection Générale des Impôts, Inspection Générale
des Services et des Emplois Publics, Inspection Générale des Forces de Sécurité, Inspection
Générale des Services Judiciaires.
II.
Analyse par objectif des tendances globales dans la perspective des différents
scenarii du cadrage macroéconomique de la SCRP
L’analyse des tendances globales des différentes cibles par Objectif des OMD, révèle que les
résultats obtenus entre 2000 et 2008 sont assez mitigés. En effet, il paraît peu probable qu’à
l’horizon 2015, le Bénin ait réduit de moitié le nombre de ses habitants vivant en dessous du
seuil de pauvreté. L’analyse des différents rapports d’avancement (2006, 2007, 2008) de la mise
4 en œuvre de la SCRP montre que la création de la richesse et l’investissement dans le
développement au Bénin ne sont guère élevés que le scénario tendanciel donc moins que le
scénario de base et très loin du scénario OMD du cadrage macroéconomique de la SCRP (figure
1). Le taux de croissance de l’économie qui connait depuis 2006 un accroissement régulier est
encore loin du minimum de 7% nécessaire pour espérer lutter effectivement contre la pauvreté.
Autrement dit, toutes les actions attendues au niveau des groupes d’investissement ou secteurs
de développement ciblés que sont l’Eau, l’Assainissement, l’Energie, l’Agriculture et la lutte
contre la faim, l’Education, la Santé et le Genre, ne sont pas réalisées.
La mobilisation des ressources, tant à l’interne qu’à l’externe, et surtout les niveaux de
consommation espérés ne sont pas encore au rendez-vous. Par ailleurs, le respect des
engagements pris par les Partenaires Techniques et Financiers lors du Sommet de Gleneagle et
qui devrait contribuer à remettre l’économie béninoise sur le sentier de la SCRP et accélérer
l’atteinte vers les OMD tarde à être concrétisé. En effet, l’augmentation effective des aides
publiques au développement permettrait de renforcer les ressources des ménages et du
Gouvernement. Ce qui contribuerait à améliorer le niveau du capital humain et de la croissance
économique.
Figure 1: Evolution des indicateurs dans la perspective des différents scenarii
du cadrage macroéconomique de la SCRP
Taux de croissance
Taux d’investissement
29
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
27
25
23
21
19
17
15
2005
2006
2007
2008
2005
2009
2006
2007
2008
2009
Scenario de base
Scenario OM D
Scenario de base
Scenario OMD
Scenario tendantiel
Situatio n actuelle
Scenario tendantiel
Situation actuelle
Recettes totales/ PIB
Dépenses totales / PIB
21
31
29
20
27
25
19
23
18
21
19
17
17
16
15
2005
2006
2007
2008
2009
2005
2006
2007
2009
Scenario de base
Scenario OMD
Scenario de base
Scenario OM D
Scenario tendantiel
Situation actuelle
Scenario tendantiel
Situatio n actuelle
Source : CSPEF, Rapport d’avancement 2007 de la SCRP, juillet 2008.
2008
5 III. La situation actuelle des OMD au Bénin
La situation des OMD se résume dans le tableau ci-dessus. Comme le montre le tableau, certains
objectifs semblent présenter des tendances plus favorables à leur réalisation. D’autres objectifs
peuvent être même potentiellement atteints. Cela tient du fait que, malgré la situation
nationale globale délétère, les gouvernements successifs ont fait des efforts dans l’amélioration
de l’accès des populations aux services sociaux de base. C’est ainsi que des décisions salutaires
comme la gratuité de l’enseignement maternel et primaire, la prise en charge de la césarienne
et la gratuité des soins de santé aux enfants de moins de cinq (05) ans ont boosté certaines
cibles dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Il en est ainsi du secteur de l’accès à l’eau
potable, même s’il reste à consolider les acquis. Les progrès réalisés, par endroits (éducation,
santé, accès à l’eau potable), ne l’ont pas toujours été dans un cadre cohérent, clair et
consistant et demeurent, par conséquent, très fragiles. Si au plan national global, l’arrimage
OMD et SCRP est parfaitement réalisé avec l’introduction du costing des OMD dans le cadrage
macroéconomique et le Cadre de Dépense à Moyen Terme (CDMT) de la SCRP, il reste à ce que la
déclinaison soit assurée au niveau sectoriel, à travers la mise en œuvre des budgets-programmes
et au niveau départemental et communal, à travers le contenu et la mise en œuvre des Plans de
Développement Communaux (PDC) afin de réduire les disparités géographiques qui demeurent
des défis majeurs pour l’atteinte des OMD au Bénin.
La situation s’est exacerbée, ces dernières années, avec l’avènement des crises de tous genres
(alimentaires, énergétiques, économiques, financières et climatiques). En effet, depuis la
seconde moitié de l’année 2007, le monde entier traverse une crise financière déclenchée aux
Etats-Unis. D’abord financière, la crise s’est révélée économique et a débouché sur une
récession quasi-généralisée des économies industrialisées. Ses effets réels se sont ensuite
propagés, avec la manifestation, vers la fin de l’année 2008, d’effets néfastes sur l’économie
béninoise. Cette crise financière et économique internationale est intervenue dans un contexte
national déjà marqué par les conséquences défavorables d’une double crise alimentaire et
énergétique qui a secoué le Bénin en 2007-2008.
De par leurs différents canaux de transmission, ces crises ont un effet sur le cadre
macroéconomique et, par conséquent, constituent une menace à l’atteinte des OMD.
Tableau : Vue d’ensemble de la situation des OMD au Bénin
OMD
2002
L’objectif sera – t- il atteint ?
2006
2008
Etat de l’environnement
2002
2006
2008
OMD 1 : Eliminer l’extrême pauvreté Potentiellement
Invraisemblablement
Potentiellement
Faible mais
Moyen
Faible mais
et la faim
s’améliorant
s’améliorant
OMD 2 : Assurer une éducation
Probablement
Potentiellement
Potentiellement
Moyen
Moyen
Moyen
primaire pour tous
OMD 3 : Promouvoir l’égalité des Potentiellement
Potentiellement
Potentiellement
Moyen
Moyen
Moyen
sexes et l’autonomisation des
femmes
OMD 4 : Réduire la mortalité des Potentiellement
Potentiellement
Potentiellement
Moyen
Moyen
Moyen
enfants de moins de 5 ans
OMD 5 : Améliorer la santé Invraisemblable
Invraisemblablement
Probablement
Moyen
Moyen
Moyen
maternelle
ment
OMD 6 : Combattre le VIH/SIDA, le Potentiellement
Potentiellement
Potentiellement
Moyen
Moyen
Moyen
paludisme et d’autres maladies
OMD 7 : Assurer un environnement Invraisemblable
Invraisemblablement
Invraisemblable
Faible mais
Moyen
Moyen
durable
ment
ment
s’améliorant
OMD 8 : Mettre en place un Potentiellement
Potentiellement
Potentiellement
Faible mais
Moyen
Moyen
partenariat
mondial
pour
le
s’améliorant
développement
Légende :
* probablement : signifie que les chances sont élevées pour espérer l’atteinte de l’objectif si les actions entreprises sont maintenues, voire renforcées
(l’appréciation est marquée en vert) ;
* invraisemblablement : exprime que les chances de la réalisation de l’objectif sont faibles (l’appréciation est marquée en rouge) ;
6 * potentiellement : traduit une situation intermédiaire où les chances de réalisation de l’objectif ne sont ni fortes ni faibles. L’objectif peut être approché
si plus d’efforts y sont consacrés et, dans le cas contraire, (si rien n’est fait) sa réalisation sera incertaine (l’appréciation est marquée en jaune) ;
* faible mais s’améliorant : attire l’attention sur le fait que l’état de l’environnement n’est pas favorable à l’atteinte de l’objectif mais qu’il tend à
s’améliorer (l’appréciation est marquée en rouge) ;
* moyen : désigne l’état d’un environnement qui n’est ni favorable ni défavorable à l’atteinte de l’objectif (l’appréciation est marquée en jaune)
Source : OCS, 2009
IV. L’analyse des tendances des indicateurs des OMD
OMD-1: Eliminer l’extrême pauvreté et la faim
Cible 1.A: Réduire, de moitié entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le
revenu est de moins d’un dollar par jour.
Indicateur 1.1: Proportion de la population disposant de moins de 1 dollar US en PPA
par jour.
L’analyse spatiale de l’incidence de la pauvreté indique d’énormes disparités marquées par un
caractère rural de la pauvreté (Sur la base du seuil de 01 dollar par jour, et selon les données de
l’enquête EMICoV-INSAE, l’incidence de la pauvreté en milieu rural est de 61,5% contre 34,1% en
milieu urbain). De plus, il faut souligner le caractère très préoccupant du niveau de cet
indicateur dans certaines communes où près de 09 personnes sur 10 vivent en dessous de ce
seuil.
D’autres indicateurs d’inégalité au niveau de la pauvreté monétaire viennent renforcer les défis
énormes sur le front de la lutte contre la pauvreté. A cet effet, il est loisible de constater que la
contribution des plus pauvres dans la consommation globale est faible (6,5% en deçà de leur
poids au sein de la population, 20% si l’on se réfère au premier quintile du niveau de vie). Pour
ces indicateurs, la progression vers les cibles des OMD, bien que suivant la tendance du sentier
des OMD, mérite d’être boostée pour espérer être au rendez-vous en 2015 comme en témoignent
les graphiques 1.2 et 1.3.
Indicateur 1.2: Gap de pauvreté
7 Indicateur 1.3: Part du quintile des plus pauvres dans la consommation nationale
Au-delà de l’aspect monétaire, il est préoccupant de remarquer, par exemple, que la prévalence
de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de cinq ans est de 18% en 2006.
L’évolution tendancielle de cet indicateur affiche une baisse de cet indicateur, baisse
relativement modeste car en deçà du sentier des OMD
Cible 1.C: Réduire, de moitié entre 1990 et 2015, la proportion de personnes souffrant de la
faim
Indicateur 1.8 : Prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de cinq (05)
ans
OMD-2: Assurer une éducation primaire pour tous
Cible 2.A: Assurer que, d’ici à 2015, tous les enfants, partout, filles comme garçons,
seront capables d’achever les études primaires
Indicateur 2.1: Taux net de scolarisation dans l’éducation primaire
Si la tendance au niveau national reste satisfaisante à l’aune des OMD, il est à remarquer qu’en
dépit de cette progression satisfaisante, quelques communes connaissent un retard considérable
en matière de scolarisation. Au nombre de ces communes, on peut citer Karimama, Malanville,
8 Boukoumbé et Kalalé qui affichent les taux nets de scolarisation (enquête EMICoV, 2007) en deçà
de 30%.
Si l’accès à l’école primaire est plus ou moins généralisé dans les zones urbaines, des efforts
considérables restent à faire pour atteindre la scolarité primaire universelle dans les zones
rurales et surtout dans les zones les plus reculées.
A ces problèmes d’inégalités d’accès s’ajoutent des problèmes liés à la qualité de
l’enseignement et au fonctionnement des écoles. Au cours des dix dernières années, les taux de
survie se sont peu améliorés (de 39% en 1994 à 47% en 2004). Le pourcentage de redoublants a
stagné entre 20% et 24%. Aujourd’hui, sur 100 enfants qui entrent à l’école primaire, 60 arrivent
en sixième, dont seulement 34 accèdent à l’enseignement secondaire.
Au total, en combinant les différenciations dans l’accès et celles dans la rétention en cours de
cycle primaire, on arrive à une situation dans laquelle il y a une forte diversité entre groupes
dans la proportion de la classe d’âge qui termine le primaire avec une fourchette allant de 70%
chez les garçons urbains ; 39% chez les garçons ruraux ; 47% chez les filles urbaines et 14% chez
les filles rurales.
Plusieurs facteurs interviennent pour expliquer cette faible efficacité interne du système
éducatif, dont certains sont liés à la demande et d’autres, à l’offre d’éducation. Parmi les
facteurs les plus importants, on peut mentionner :
- les frais élevés de l’éducation à la charge des familles ;
- le grand nombre d’écoles à cycle incomplet ;
- la détérioration du niveau de qualification du corps enseignant ;
- la faiblesse de la formation en cours d’emploi et de l’encadrement pédagogique.
Plusieurs études, au niveau national et international, ont indiqué que, pour assurer une
scolarisation primaire universelle, il est important, au-delà des objectifs quantitatifs de
progression des effectifs scolaires, que l’accent soit mis sur la qualité, de façon à assurer un
achèvement universel du primaire. Le taux d’achèvement du primaire permet de mettre en
évidence cet élément. Si l’on fait référence aux statistiques scolaires, il est à remarquer que la
tendance qui prévaut, au niveau du Bénin, montre, alors que 90% des enfants de 06-11 ans sont
scolarisés en 2007, ce n’est que seulement environ 60% qui achèvent le cycle primaire, le milieu
rural et les filles étant moins lotis par ailleurs.
Indicateur 2.2: Taux d’achèvement du primaire
En termes relatifs, la position du Bénin, par rapport aux autres pays de la région, s’est
nettement améliorée sur la période récente, puisque le Bénin est non seulement au-dessus de la
9 moyenne régionale, mais aussi se situe en tête des dix pays de la région comparée, tant en ce
qui concerne le taux d’accès (avec le Cameroun et le Nigeria) que le taux d’achèvement du
primaire (seuls le Ghana, le Nigeria et le Togo font montre d’une meilleure performance, avec
respectivement des taux d’achèvement de 72%, 76% et 72% contre 66% pour le Bénin). Sept ans
auparavant, en 1998/99, le taux d’achèvement du primaire était parmi les plus faibles de la
sous-région, avec seulement 45% des élèves qui achevaient le primaire. Au niveau du secondaire
général, le Bénin est au-dessus de la moyenne des dix pays comparés en ce qui concerne l’accès
en 6ème et en 2nde, mais en-dessous en ce qui concerne l’achèvement des deux cycles.
Tableau 2.3: Indicateurs de progression scolaire pour 10 pays d’Afrique francophone
Pays
Bénin*
Burkina Faso
Cameroun
Côte -d’Ivoire
Ghana
Guinée
Mali
Niger
Nigeria
Togo
Moyenne 10
pays
Moyenne
Afrique
Taux brut
d'accès en CI
Taux
Taux brut d'accès
Taux
Taux brut d'accès Taux d'achèvement
en première année d'achèvement du
d'achèvement du en première année du premier cycle du
du second cycle du second cycle du
Primaire
du secondaire
secondaire
secondaire
secondaire
119
79
112
72
95
75
68
58
117
90
66
40
62
48
72
60
43
28
76
72
52
20
37
29
68
39
33
18
61
26
11
33
22
53
25
21
6
42
19
5
17
13
23
23
8
3
21
11
46
10
12
18
10
6
2
9
88
57
40
27
15
14
107
54
48
35
23
16
Source : Pôle de Dakar, Rapport Dakar +7 : EPT en Afrique : l’urgence de politiques sectorielles intégrées.
Parallèlement, la question de l’analphabétisme reste une préoccupation majeure car mobilisant
une frange importante dans la société. Si l’on se focalise sur les individus de 15-24 ans, on peut
constater une lente progression au niveau de cet indicateur. Situé dans les années 90 (34% en
1992 selon le RGPH-2) autour de 30%, le niveau de cet indicateur est de 67% en 2007, soit une
progression de 02 points de pourcentage par an. Cette progression demeure très modeste par
rapport au rythme d’évolution au niveau du sentier des OMD.
La faible performance observée au niveau du sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation
des adultes est liée aux problèmes de qualité, de pertinence et d’efficacité avec, pour
corollaires, des taux d’abandon, d’échec et de rechute dans l’analphabétisme élevés. Selon les
estimations des opérateurs en AEA, plus de 80% des personnes ayant été déclarées alphabétisées
retombent dans l’analphabétisme, faute de programmes cohérents et pertinents de postalphabétisation.
Tout comme au niveau de la pauvreté et du taux net de scolarisation, on observe une
cartographie similaire de la disparité au niveau de cet indicateur (prépondérance de
l’analphabétisme en milieu rural, au niveau des filles, certaines communes du Nord affichant des
niveaux très critiques d’analphabétisme).
10 Indicateur 2.3: Taux d’alphabétisation des femmes et des hommes de 15-24 ans
OMD-3: Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Cible 3.A : Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et
secondaire, d’ici à 2005, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard.
Indicateur 3.1A : Rapport filles-garçons dans l’enseignement primaire
Indicateur 3.1B : Rapport filles–garçons dans l’enseignement secondaire
Indicateur 3.1C : Rapport filles–garçons dans l’enseignement supérieur
De façon notable, on peut observer, une évolution sensible au niveau de la parité. De plus en
plus de filles sont représentées dans les ordres d’enseignement.
Au niveau du primaire, le ratio filles/garçons est à un niveau appréciable. En 2007, on compte
environ 08 filles pour 10 garçons. Ce ratio n’était que de 05 filles pour 10 garçons en 1994.
L’évolution de ce ratio est en harmonie avec le sentier des OMD. Avec cette tendance évolutive,
il est fort probable d’atteindre la parité au niveau du primaire à l’horizon 2015.
Si la parité est observée au niveau de la maternelle et relativement au niveau du primaire, il
faut signaler que le fossé se creuse en défaveur des filles au niveau du secondaire et du
supérieur. Le taux de transition d’un cycle à un autre reste faible en général et au niveau des
filles en particulier.
11 Graphique 2.7 : Evolution du ratio filles/garçons par ordre d’enseignement de 2004 à 2008
Source : Calculs effectués à partir des données DPP/MEPS En dépit des progrès évidents observés au niveau de la scolarisation des filles à divers niveaux
d’études, la participation des femmes aux instances de prise de décision reste limitée. En 2007,
on compte 04 femmes ministres sur 30 au gouvernement ; 09 femmes députés sur 83 et une
femme maire sur les 77 communes.
Indicateur 3.3 : Pourcentage de femmes parlementaires
Indicateur 3.3 : Pourcentage de femmes parlementaires
L’analyse de la proportion des femmes au parlement indique une baisse, dans le temps, du
niveau de représentation des femmes. A court terme, il ne serait pas possible d’inverser la
tendance si des initiatives courageuses de mise en place des lois pour l’adoption d’un système
de quotas permettant de garantir un niveau de représentation acceptable. Evidemment, ce
niveau pourrait faire l’objet d’un consensus national, de façon à éviter les dérapages en
matière d’interprétation ou dans l’application.
OMD-4: Réduire la mortalité infantile
Cible 4A: Réduire au 2/3 entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des moins de cinq ans
Des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), trois (03) concernent le secteur
de la santé. Il s’agit des objectifs n°4 ; n°5 et n°6, à savoir : i) réduire la mortalité infantile ; ii)
améliorer la santé maternelle et iii) combattre le VIH / SIDA, le paludisme et d’autres grandes
maladies.
12 L’analyse de l’évolution du taux de mortalité infanto-juvénile (taux de mortalité des moins de
cinq ans) montre une baisse tendancielle de cet indicateur. Il est, en effet, passé de 167 pour
1000 en 1996 à 125 pour 1000 en 2006, soit une baisse moyenne de 04 points par an. La tendance
d’évolution de cet indicateur est cohérente avec le sentier OMD concerné. Si le rythme
d’évolution est maintenu ou, dans le meilleur des cas, s’améliore, il est raisonnablement
acceptable de joindre la cible prescrit (65 pour 1000 en 2015).
Indicateur 4.1. Taux de mortalité des moins de cinq ans
Malgré les évolutions compatibles à la tendance des OMD au niveau de la mortalité infantojuvénile (les mêmes tendances sont observés au niveau de la mortalité infantile), on note
d’énormes disparités révélées par l’enquête démographique et de santé de 2006.
OMD-5: Améliorer la santé maternelle
Au Bénin, le taux de mortalité maternelle s’établit à 397 décès pour 100.000 naissances en 2006
contre 498 décès pour 100.000 naissances en 1996. Malgré la tendance à la baisse observée au
niveau de cet indicateur, il reste encore à un niveau très élevé et sa tendance évolutive reste
encore loin de celle préconisée par les OMD.
Le pays doit redoubler d’effort en mettant en œuvre les interventions à haut impact pour passer
de 397 décès maternels pour 100000 NV et approcher 125 décès maternels pour 100000 NV à
l’horizon 2015
Cible 5.A: Réduire, au ¾ entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle
Indicateur 5.1: Taux de mortalité maternelle (pour 100.000 naissances vivantes)
L’un des principaux indicateurs de la réduction progressive du nombre de décès maternels est
le pourcentage d’accouchements en présence de personnel qualifié. Une femme qui dispose
d’une assistance médicale qualifiée pendant le travail et l’accouchement (médecin,
13 infirmière, ou sage-femme professionnelle) a plus de chances de recevoir les soins médicaux
éventuellement requis en cas de complications graves.
Au Bénin, la proportion d’accouchements assistés par un personnel qualifié est passée de 73%
en 2001 à 82% en 2006. L’évolution de cet indicateur indique une tendance légèrement au
dessus du sentier des OMD. En dépit de cette évolution positive, il faut signaler que les
contraintes internes (grèves répétées, faible motivation du personnel de santé, plateau
technique insuffisant) du secteur sanitaire font que les indicateurs de mortalité restent
encore élevés.
Indicateur 5.2: Proportion d’accouchements assistés (% du total)
OMD-6: Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et autres maladies
La prévalence de l’infection par le VIH/SIDA selon les données de la surveillance sentinelle
auprès des femmes enceintes investiguées tous les ans, montre une stabilisation de
l’épidémie et oscille à 2.0% depuis 2002 (2,0% en 2002, 2003 et 2004, 2.1% en 2005, 2.0% en
2006, 1.8% en 2008) à actualiser. En milieu urbain, la prévalence est statistiquement plus
élevée que celles estimées en milieu rural mais ces dernières années, il est apparu une
légère augmentation de la prévalence en milieu rural.
S’agissant de la tranche d’âge 15-24 ans, le taux de prévalence est passé de 4,4% en 2000 à
0,6% en 2006. L’intensification des campagnes de sensibilisation et l’approche
multisectorielle adoptée dans la lutte contre le VIH/Sida semble présenter les résultats
satisfaisants. Des efforts restent à poursuivre dans la pratique de l’utilisation de préservatifs
pour les rapports à risque.
Cible 6.A : D’ici à 2015, avoir maîtrisé le VIH/SIDA, et avoir commencé à inverser la
tendance actuelle
Indicateur 6.1 : Taux de prévalence du VIH dans la population de 15 à 24 ans
14 Indicateur 6.4 : Rapport des orphelins scolarisés de 10-14 ans aux non orphelins
scolarisés de 10-14 ans
Cible 6.B : Assurer, d’ici à 2010, l’accès universel au traitement contre le VIH/SIDA pour
tous ceux qui en ont besoin
La prise en charge des personnes vivant avec le VIH a connu des évolutions sensibles au cours
des cinq dernières années. L’accès au traitement s’est amélioré et la fourniture des ARV est
gratuite pour les personnes éligibles à partir des critères médico-cliniques.
Cependant, en dépit de ces efforts dans la prise en charge, la proportion des personnes
vivant avec le VIH et bénéficiant du traitement ARV, bien qu’en situation évolutive, reste
insuffisante, au regard des ambitions des OMD en la matière.
Indicateur 6.5 : Proportion de la population infectée par le VIH de manière avancée et
ayant accès aux médicaments antirétroviraux
Par rapport au VIH/SIDA et selon les données de la surveillance sentinelle auprès des femmes
enceintes investiguées tous les ans, la prévalence de l’infection par le VIH montre une
stabilisation de l’épidémie et oscille autour de 2.0% depuis 2002 (2,0% en 2002, 2003 et 2004,
2.1% en 2005, 2.0% en 2006, 1.8% en 2008). En milieu urbain, la prévalence est plus élevée
(2,6%) qu’en milieu rural (1,1%). Mais ces dernières années, il est apparu une légère
augmentation de la prévalence en milieu rural.
Cible 6.C: D’ici à 2015, avoir maitrisé le paludisme et autres grandes maladies, et avoir
commencé à inverser la tendance actuelle
Malgré les progrès accomplis dans le domaine de la prévention et du traitement, les statistiques
sanitaires nationales révèlent que le paludisme se situe toujours au 1er rang des affections et
représente 39,6 % des motifs de recours aux soins dans les formations sanitaires dans la
population générale et 43,5 % chez les enfants de moins de 05 ans en 2008. Il constitue
également la première cause d’hospitalisation, tant pour la population en général que pour les
enfants de moins de 05 ans, avec respectivement 20,1% et 34,6 % des causes d’hospitalisation
en 2008.
En ce qui concerne les disparités, cette situation varie d’un département à l’autre.
Au nombre des stratégies retenues, le Bénin a introduit les combinaisons thérapeutiques à Base
d’Artémisinine (CTA), dont le COARTEM, pour le traitement du paludisme simple. Pour le
traitement du paludisme grave, la quinine est recommandée. De plus, outre l’utilisation de
moustiquaires imprégnées d’insecticide, les responsables prônent l’adoption du Traitement
Préventif Intermittent à la Sulfadoxine Pyriméthamine chez la femme enceinte. Par ailleurs, le
15 Bénin a mis en œuvre, la campagne de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées
d’insecticide aux femmes enceintes et aux enfants de moins de cinq ans.
En dépit du niveau élevé de l’incidence du paludisme, le Bénin se trouve dans la perspective
d’atteinte des OMD en ce qui concerne le paludisme. Il y a lieu de consolider les efforts dans les
acquis (utilisation des moustiquaires imprégnées, assainissement du milieu) et de renforcer la
prévention chez les femmes enceintes.
Indicateur 6.6 : Taux d’incidence (en pour 1000) du paludisme
Indicateur 6.7 : Proportion d’enfants de moins de 05 ans dormant sous moustiquaire imprégnée
La couverture en services Tuberculose (TB) s’est améliorée, avec une totale couverture de
l’ensemble du territoire national. Actuellement, le pays est à 1 (un) CDT pour environ 150.000
habitants, qui se rapproche progressivement des normes de l’OMS en matière d’implantation des
CDT (1 CDT/100.000 habitants). Le pourcentage de malades qui abandonnent leur traitement est
passé de 11% en 2002 à 3% en 2005. Une diminution spectaculaire de 67% qui, sur ce point, range
le Bénin dans la norme acceptable énoncée par l’OMS qui veut que le taux d’abandon soit
inférieur à 10%. Les taux d’abandon plus élevés sont observés dans le Nord du pays, mais suivis
par des efforts spectaculaires à partir de 2002. Le taux de guérison (succès thérapeutique) des
TPM+ augmente chaque année depuis 2002, mais spécialement depuis 2004, avec une
amélioration dans tous les départements du pays. L’incidence annuelle de la tuberculose
pulmonaire à microscopie positive a connu une légère diminution entre 2006 et 2007. Ce taux,
qui était de 37 pour 100000 habitants en 2002, est passé à 34 pour 100.000 habitants en 2007. Le
taux de décès par tuberculose calculé chaque année varie de 06 à 14% pour les cas pris en
charge. Ces chiffres se sont améliorés depuis 2002. Les nouveaux cas diagnostiqués au
laboratoire, pour l’ensemble du pays, ont connu une augmentation depuis 2002 (2380 cas)
jusqu’à 2006 (3300 cas en 2005 et 3171 cas en 2006) avant de chuter en 2007. Cette tendance
s’observe relativement dans tous les départements.
Les succès observés au niveau de la tuberculose au Bénin ont permis d’être au-delà du sentier
des OMD en matière de prise en charge de la tuberculose.
16 Indicateur 6.9 : Taux d’incidence, de prévalence et de létalité de la tuberculose
Indicateur 6.10 : Proportion de cas de tuberculose détectés et guéris sous traitement court
directement observé
OMD-7 : Assurer un environnement durable
L’existence d’un plan national d’action environnementale (PNAE) indique, de façon
explicite, les politiques de gestion rationnelle des ressources naturelles pour la lutte contre
les problèmes de désertification, de surpâturage, de surexploitation et d’érosion des sols,
d’érosion côtière et éolienne, de salinisation et de manque d’eau. Mais l’analyse de faits tels
que l’augmentation des superficies emblavées pour la culture du coton dommageable à
l’environnement, et la persistance des problèmes de transhumance et d’insuffisance de bois
de chauffage, laissent penser qu’il sera difficile aux pays de l’Afrique subsaharienne en
général et au Bénin en particulier d’assurer une utilisation durable des ressources naturelles.
D’importantes ressources financières ont été injectées dans la gestion des ressources
naturelles mais des évaluations conséquentes ne sont pas encore réalisées, faute
d’instruments et d’indicateurs de mesure appropriés. Les femmes des zones rurales
continuent d’aller, par exemple, chercher le bois de chauffage pour la nourriture
quotidienne à des distances très éloignées des habitations.
Cible 7.A : Intégrer les principes du développement durable dans les politiques et
programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources
environnementales
Cible 7 B : Réduire la perte de biodiversité, réalisant d’ici à 2010, une réduction
significative du taux de perte
Indicateur 7.1 : Proportion de régions terrestres couvertes par la forêt 17 Indicateur 7.2 : Emission totale de CO2, par habitant et par dollar du PIB (PPA)
Cible 7.C : Réduire, de moitié d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès
de façon durable à un approvisionnement en eau potable et à l’hygiène de base
Indicateur 7.8 : Proportion de la population utilisant une source améliorée d’eau potable
La proportion de la population utilisant une source améliorée d’eau potable est passée de 57,8%
en 2001 à 63,6% en 2006. La tendance d’évolution de cet indicateur reste en deçà du sentier des
OMD.
Une personne sur trois au Bénin en 2006 n’a pas accès à une source améliorée d’eau potable. Il y
a lieu de booster les efforts remarquables réalisés dans le domaine. En effet, à partir des cibles
des OMD, les simulations sur le nombre de points d’eau à construire par an ont été faites. Il
ressort de ces calculs, qu’il faut réaliser en moyenne 1000 ouvrages par an. Le taux de
réalisation, pour ce plan d’investissement, oscille autour de 90% en moyenne par an sur les cinq
dernières années.
Tableau : Evolution des réalisations physiques période 2002 à 2009
PREVISIONS OMD
Année
Nouveaux
Réhab
2002
798
2003
2004
2005
2006
2007
2008
880
142
922
340
1058
344
1185
106
1215
119
2009
Ensemble
Source : DPP/MEE Total
9 162
3 259
REALISATIONS
(hors autres acteurs)
Nouveaux
Réhab
Total
479
172
651
Taux de
réalisation (%)
80,8
950
431
176
607
63,9
1 022
1 010
203
1 213
99,3
1 262
761
139
900
81,0
1 402
1 206
487
1 693
100,9
1 291
1 035
829
1 864
81,9
1 334
1 456
362
1 818
78,5
1 681
1 811
73
1 884
91,3
12 421
8 189
2 441
10 630
18 Au regard du tableau susmentionné, il ressort que la performance du sous-secteur de l’eau en
matière de réalisation de points d’eau est passé de 651 EPE en 2002 à 1884 EPE en 2009.
En effet, entre 2002 et 2004, le secteur de l’eau a doublé sa capacité annuelle de création de
points d’eau et entre 2007 et 2009 ce rythme de réalisation a été triplé par rapport à 2002.
Ainsi, à partir de 2007, le seuil des 1800 Equivalents Points d’Eau (EPE) par an a été dépassé,
contre un total d’environ 600 EPE construits par an entre 2002 et 2003.
Parmi les usages de l’eau, l’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) est une priorité du
Gouvernement et ce dernier reçoit, à cet effet, un appui soutenu des partenaires techniques et
financiers.
Indicateur 7.9 : Proportion de la population utilisant une installation sanitaire améliorée
La proportion de la population utilisant une installation sanitaire améliorée fait référence à
l’utilisation de latrines par les ménages. Le niveau de cet indicateur est faible, au regard des
besoins en la matière. 37,2% des individus utilisent une installation sanitaire améliorée contre
32% en 2001. La tendance de cet indicateur reste en deçà du sentier des OMD.
A côté de la faiblesse de cet indicateur, on note d’énormes disparités marquées par des
situations préoccupantes au niveau de la plupart des communes du Bénin comme l’illustre la
carte ci-dessous.
Indicateur 7.10 : Proportion de la population urbaine vivant dans les taudis
La proportion réelle de personnes vivant dans les taudis est mesurée par un proxy, représenté
par la population urbaine vivant dans les ménages, avec au moins une des quatre
caractéristiques suivantes : a) manque d’accès à une source améliorée d’eau potable, b)
manque d’accès à des installations sanitaires améliorées, c) surpopulation (03 personnes ou plus
par pièce) et d) logements construits en matériaux non durables. Au regard de cette définition,
la proportion de la population urbaine vivant dans les taudis a été estimée à 71,8% en 2006
contre 83,6% en 2001 (estimation réalisée par la Division Statistique des Nations Unies à partir
des données des EDS).
Cet indicateur s’écarte largement du sentier des OMD. La question de l’habitat mérite un
traitement particulier adapté, d’autant que les initiatives multiples prises dans ce sens ont
révélé leurs limites.
OMD-8 : Développer un partenariat mondial pour le développement
Indicateur 8.4/5 : APD reçue en proportion du PIB
Les études sur la question de l’aide au développement ont indiqué qu’il est nécessaire pour les
pays en voie de développement de disposer d’un volume d’aide de l’ordre de 20% du PIB. Bien
que le montant nominal de l’aide publique au développement évolue à la hausse pour le Bénin,
on observe, à partir des années 2000, une rationalisation de l’aide, marquée par une diminution
19 de son volume, la proportion des aides publiques au développement selon le PIB oscillant autour
du seuil des 20% du PIB, seuil compatible, en tout cas, avec le sentier des OMD. La question la
plus urgente, par rapport à l’aide, reste la gouvernance autour de l’aide en ce qui concerne les
pays bénéficiaires et le respect de la déclaration de Paris au niveau des pays donateurs.
III.
Perspectives
De l’analyse de l’évolution des indicateurs des différentes cibles des huit objectifs retenus, il
apparaît que des progrès sont faits au niveau d’un bon nombre de cibles, notamment celles liées
à l’accès aux services sociaux de base comme l’éducation, la santé et l’accès à l’eau potable. La
disponibilité de ressources humaines de qualité, a contribué d’enregistrer pour ces cibles, des
avancées notables. Ainsi, des problèmes de ressources humaines ne se posent pas de façon
significative au Bénin dans le domaine de la santé et de l’éducation.
Par contre, le grand défi pour l’atteinte des cibles liées à l’accès à un environnement durable,
aux infrastructures, reste entre autres, celui des ressources humaines de qualité.
L’état préoccupant dans l’atteinte de ces indicateurs exige de faire du développement des
ressources humaines un impératif majeur pour les années à venir. En effet, réduire
significativement la pauvreté, assurer un environnement durable et développer des
infrastructures socio-économique nécessite qu’un accent particulier soit mis sur le
développement des ressources humaines pour : (i) l’identification des créneaux dans lesquels le
Bénin dispose d’avantages comparatifs et de grappes intégrées ; (ii) la mise en œuvre d’une
stratégie de renforcement de la gouvernance ; (iii) le renforcement des stratégies sectorielles;
(iv) le développement des capacités nationales.
IV.
Conclusion
Aujourd’hui, les effets néfastes des crises alimentaires, énergétiques, financières et
économiques et des changements climatiques ont commencé par impacter l’atteinte des OMD au
Bénin.
Cette situation appelle une nouvelle organisation et un besoin additionnel de
financement.
De toute évidence, les conditions et mesures essentielles de réalisation des OMD énumérées dans
son document de plaidoyer de novembre 2007 restent encore aujourd’hui des défis majeurs à
l’atteinte des OMD au Bénin.