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J'ai six ans
et je ne veux avoir que six ans
Cet extrait gratuit
comporte les nouvelles suivantes :
« Notre vie de jeunes instits à Blida »
et
« A mes élèves de Blida »
cet extrait gratuit est disponible
sur le site de l'auteur
www.art-spiaggia.net
diffusion par e-mail autorisée
Éditeur : Les Éditions du Félibre Laforêt
Enregistrement AFNIL : n°9531009
Mas du Félibre - 1822 Chemin St Pierre - 30800 Saint-Gilles
ISBN 978-2-9531009-9-0
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Notre vie de jeunes instit' à Blida
Le soir, au retour de nos classes, nous nous retrouvions assez
régulièrement, tous les six, avec notre travail d’instit' à préparer pour le
lendemain, car il faut dire ici, pour beaucoup qui ne veulent rien savoir, que
l’instit' quand il a fini sa journée, n'a en réalité pas terminé son travail.
Il a encore deux bonnes heures, et c’est le minimum, chaque soir, de
corrections des cahiers, modèles d’écriture, préparations de leçons sur fiches,
rédaction du cahier Journal de classe, en respectant l’échelonnement dans la
journée, sans parler des progressions à établir régulièrement en accord avec les
« programmes officiels », les Conseils d’Enseignants, les journées pour les
Parents, les Conférences pédagogiques, et autres activités ou contraintes
auxquelles il ne peut échapper.
Et à rajouter à ça, la Fête des Écoles à préparer. Cette année là toutes les
classes primaires s’unissaient sur le Stade pour un « Lendit » impressionnant,
chose que je n’ai jamais fait ni revu en Métropole à partir de 1963.
Alors, le soir, on se mettait à la seule table, ou assis par terre, ou sur les
lits, avec nos piles de cahiers, nos spécimens, à retravailler. De temps en temps,
l’un, l’autre parlait, lisait une perle, racontait une anecdote de la journée.
On avait trouvé « un truc » d’équipe : Robert Durieux, le matheux,
corrigeait tous les cahiers de Maths de nous tous, un autre corrigeait toutes les
dictées, etc… on avait une spécialité chacun ! Et ça marchait !
Et un soir, donc avant Noël, quand la nuit tombe juste après 17 heures,
nous étions ainsi, quand Michel Rayssac, comme à son habitude bavard et
moqueur, subitement se lève, les yeux horrifiés, en disant : « Merde ! J’en ai
enfermé un dans le placard et j’ai oublié de lui ouvrir à la sortie de 17 heures ! »
Nous étions les cinq ahuris, mais n’avons rien dit, si ce n’est de le presser
d’y aller malgré le couvre-feu, et de ramener le jeune chez lui. Et je pense que
ça s’est passé au mieux, puisqu’il n’y a pas eu de « suite ».
Imaginez ça, aujourd’hui, dans le contexte agressif de l'école face aux
parents ! Un drame national en perspective.
Plus tard, après la rentrée de Janvier, je corrigeais et travaillais seule
dans mon logement de fonction le soir. Mais mes petites « futures 6èmes », qui
s’inquiétaient, certaines, pour le concours d’Entrée, m’ont demandé de venir le
Jeudi matin chez moi pour un renforcement en Orthographe-Grammaire, et en
Mathématiques.
Je les prenais par tranche de cinq ou six, dans ma grande chambre, et je
les faisais travailler façon « bachotage », car il n’y a que ça pour imprimer des
automatismes intellectuels.
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J’assurais aussi les études du soir, très courantes à l’époque, dans ma
classe, et le Jeudi, à midi, je prenais le train pour descendre à Alger assurer
l’animation plastique durant quatre heures d’affilée, à l’Institut Zaâtcha.
Il me fallait être à nouveau à 8 heures le Vendredi matin à l’École de
Strasbourg. J’étais très occupée ! Pas le temps de jouer les Lolita. Le seul
avantage : j’arrondissais mon mois. Malheureusement, avec la situation de
guerre, je ne pouvais dépenser en sorties, en voyages, je n’avais pas de créneau
pour préparer le permis de conduire, donc je n’envisageais pas l’achat d’un
véhicule. Une vie active qui se dessinait, avec du travail et des responsabilités,
et pas de possibilités d’y échapper de temps en temps. C’était pas folichon !
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A mes élèves de Blida
De ces petites filles algériennes, pré-adolescentes déjà, de milieux
sociaux très corrects (Blida et sa plaine de la Mitidja, était une ville d'une
région de l’Algérie prospère, agricole, et sa population arrivait à vivre
décemment), Blida était un centre urbain actif.
Il y avait un Lycée réputé de Garçons, un autre pour les filles, un
Tribunal, d’où l’importance de la ville, de grosses casernes, un grand hôpital
militaire, une Base militaire et civile d’aviation, le tout entouré d’une mer
d’orangers, sa richesse agricole.
Il ne faut pas oublier le Moulin Ricci, où on transformait le blé dur
produit sur les hautes plaines intérieures, en produits de consommation
comme les pâtes, les farines, les semoules de grande qualité.
Il y avait aussi une Station de remonte militaire, d’où sortaient de bons
chevaux de race Barbe, sélectionnés.
Enfin, sur les pentes de l’Atlas qui se dressait tout près, la forêt
authentique de cèdres, les fameux cèdres de l’Atlas, ainsi que, plus haut, les
pentes neigeuses de Chréa, attiraient un tourisme dynamique.
Mes élèves étaient à l’écoute de tout ce que je leur disais, réussissaient ou
non, et j’étais là pour les aider dans ce cas. Pas d’élément perturbateur parmi
elles, je n’ai pas rencontré de problème de discipline. Elles m’amenaient des
fleurs, des gâteaux orientaux, elles aimaient venir chez moi travailler
l’Orthographe et le Calcul, j’avais établi un tarif très modéré pour ces cours
collectifs chez moi.
Elles m’ont invitée, certaines, dans leurs familles.
L’une, Khadidja Redjimi, était la fille du Professeur d’Arabe littéraire du
Lycée de Garçons, ce dernier m’a rendu plusieurs fois visite à l’école, en toute
convivialité.
Une autre, dont le nom m’échappe, m’a invitée chez elle après la classe
du Mercredi. Elle habitait une belle villa dans Blida. Sa mère, une jeune femme,
m’a reçue, vêtue du costume d’Alger, justaucorps brodé, à manches longues,
sur le pantalon typique d’Alger, long, fendu, et tout l’ensemble en velours vert
vif (un régal pour mes yeux d’artiste).
L’intérieur était meublé de façon riche. Après le café accompagné de
pâtisseries, oh ! Stupeur, que j’ai contenue… elle est passée au piano et m’a joué
un morceau classique européen !
Pour celles et ceux qui ont des idées toutes faites et inébranlables sur les
populations et sur les pays du Maghreb, qu’ils apprennent ici que cette
catégorie existait parmi les Algériens.
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Sensibles à la Culture raffinée française, après la « Conquête » de
l’Algérie, une catégorie indigène aisée a appris à s’ouvrir volontairement à cette
Culture, sans oublier la leur, trouvant que c’était un « plus » pour eux, pour
leurs enfants, pour leur rayonnement.
Ça s'est passé ainsi pour les Gallo-Romains, pour les Croisés qui se sont
fixés à Jérusalem, et pour bien d’autres…
L’enrichissement culturel qui mène à la Prospérité.
Il y a un an, le hasard m’a apporté sur mon ordinateur un extraordinaire
message, venu de Suisse, écrit et envoyé comme une bouteille à la mer, par
l’une de ces fillettes, depuis sexagénaire. Il s'agit de Sahraoui Baya, ce message
figure dans les préfaces de ce livre.
J’ai mené « mon équipe » jusqu’au Concours d’Entrée en 6ème, et j’ai eu
un pourcentage de réussite de 90%.
Et la fin de l’année scolaire est arrivée, on a dû se dire au revoir, elles
m’ont laissé leur adresse, elles m’ont offert leur petit cadeau de départ (car je
quittais le poste, c’était ainsi), et c’était finalement, de ce côté, une belle année.
Par d'autres côtés, ce fut une année déconcertante, et même inquiétante.
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Josette SPIAGGIA
J'ai six ans
et je ne veux avoir que six ans
Éditions du Félibre Laforêt
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Ensemble des textes
disponibles dans l'ouvrage complet
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Bou-Haroun ....................................................................................
Ma scolarité à l'école primaire ........................................................
De Mustapha à Biquette .................................................................
Habanita ..........................................................................................
J'ai six ans .......................................................................................
Je prends le bateau pour Marseille ................................................
La cigarette ......................................................................................
Le Kassour .......................................................................................
Le port d'Alger.................................................................................
Le village et le port de Bou-Haroun ...............................................
Les prisonniers ................................................................................
Mes trois grandes calamités ...........................................................
Noël en Finlande .............................................................................
Rêve .................................................................................................
Toujours à propos de l’École ..........................................................
Les cyclamens .................................................................................
La Mouna ........................................................................................
La semaine sainte à Alger ...............................................................
Le chemin de croix ..........................................................................
Mes tifs ............................................................................................
Le lycée Lazerges .............................................................................
Messali Hadj ....................................................................................
Mes années de Beaux-Arts ..............................................................
Mes Noëls d'enfant ..........................................................................
Le Sirocco ........................................................................................
Mes bonnes fées ..............................................................................
Les cabanons de Bou-Haroun ........................................................
Le ravin des voleurs ........................................................................
Mes études secondaires, artistiques et sportives ...........................
De la cruauté morale .......................................................................
La caserne de la Rampe Vallée .......................................................
Le marché de Bab-el-Oued .............................................................
Le cimetière de Saint-Eugène .........................................................
La colonie de Yakouren ...................................................................
Le jardin de nos grands-parents .....................................................
De la santé et des médecins en Algérie ..........................................
Ma formation de Normalienne .......................................................
L'AFEPA ..........................................................................................
A mes bijoux ....................................................................................
Mes bachots .....................................................................................
La guerre d'Algérie ..........................................................................
El Riath ............................................................................................
Des amours sans espoir ..................................................................
Concours d'entrée au Lycée Claude Bernard à Paris .....................
Découverte de l'Espagne de Franco ...............................................
Des tournures d'esprit diverses ......................................................
Espagne de ma jeunesse .................................................................
Auberge de jeunesse de Béziers ......................................................
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La porte de ma cage s'ouvre ...........................................................
Guelt-es-Stel ....................................................................................
Fort Randon ....................................................................................
Notre installation au fort ................................................................
Lettre au Général ............................................................................
La chambre du Lieutenant .............................................................
La zaouïa de Guelt-es-Stel ..............................................................
Une cage pour une vierge ...............................................................
Noël au Bordj ..................................................................................
25 décembre 1958 à Guelt-es-Stel ..................................................
Apprendre, découvrir ......................................................................
La première lettre du Lieutenant ...................................................
Mon premier stage pédagogique ....................................................
Du métier d'institutrice ..................................................................
Le temps des amourettes ................................................................
Le permissionnaire .........................................................................
La Gare d'Alger ................................................................................
Attentat à la grenade .......................................................................
Nouvelle brève permission à Alger .................................................
La blouse bleue ................................................................................
A propos du voile ............................................................................
A toutes celles ..................................................................................
Attention au rouge à lèvres ! ...........................................................
Première échappée belle .................................................................
Auxonne via la Suisse .....................................................................
Mes 20 ans à Pézenas .....................................................................
Camargue... c'est quoi pour moi ? ..................................................
Comment on vous apprend que vous êtes une femme ..................
De Palavas... De Brassens ...............................................................
Blida, mon premier poste ...............................................................
Moto et … accident ..........................................................................
Ma première classe de Prépa à l'entrée en 6ème ..............................
L'épreuve du CAP ............................................................................
L'Institut Zaâtcha d'Alger ...............................................................
J'ai inondé Blida ..............................................................................
Les sépias ........................................................................................
Notre vie de jeunes instits à Blida ..................................................
Une lettre dans le tiroir ...................................................................
A mes élèves de Blida ......................................................................
Ma petite sœur Christine ................................................................
L'affaire Jacques Muriot .................................................................
Castiglione et Tefechoun ................................................................
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Epilogue...........................................................................................
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Dépôt légal à parution
Première parution : novembre 2011
- Tous droits réservés -
L'ouvrage papier est imprimé par
Jouve - 12 rue Landelles - 35510 Cesson-Sévigné
Achevé d'imprimer en novembre 2011
Éditeur : Les Éditions du Félibre Laforêt
Enregistrement AFNIL : n°9531009
Mas du Félibre - 1822 Chemin St Pierre - 30800 Saint-Gilles
ISBN 978-2-9531009-9-0
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