La participation des jeunes - Fédération Wallonie

Transcription

La participation des jeunes - Fédération Wallonie
s
e
d
n
o
i
t
a
p
i
c
i
t
r
s
a
p
e
La eun
j
n
d’Arlo 2,
e
s
s
1
e
0
Jeun érale 2
à la
n
s
é
e
e
g
d
ll
i
xe
on
l’A
venti llonie-Bru
t de
é
n
r
e
p
m
tive rondisse ction de tion Wa
r
initia
a
a
Une nseil d’A u plan d’ la Fédér
r
o
d
a
p
e
r
é
d
du C
i
le ca
ubsid
dans ragé et s sse).
u
e
Enco à la Jeun
(Aide
Le Conseil d’Arrondissement de l’Aide à la Jeunesse d’Arlon s’est penché depuis plusieurs années sur le recueil des
besoins des jeunes et de leur parole et s’est attaché en
2008-2009 à analyser comment les jeunes étaient pris en
considération et pouvaient participer à la vie de leur commune. Voir www.caaj.arlon.cfwb.be
En 2012, le CAAJ souhaitait poursuivre la démarche
pour favoriser encore plus concrètement la participation
citoyenne des jeunes dans leurs communes et suivre les
questions et les pistes de prévention générale esquissées en
2008-2009, nous allons les rappeler brièvement.
En ce qui concerne le recueil de la parole des jeunes,
existe-t-il des relais et des intermédiaires entre les
jeunes et les élus locaux dans toutes les communes ?
Et quand ceux-ci existent, comment ne pas laisser
pour compte ceux qui ne les fréquentent pas ?
En en outre, ne conviendrait-il pas d’éviter que cette
intermédiation ne soit laissée à la seule responsabilité et initiative du jeune ? D’une part, parce que la
capacité de mobilisation des jeunes doit pouvoir être
stimulée ; d’autre part, pour éviter des interpellations
uniquement consuméristes et favoriser les activités
plus citoyennes.
Le lien entre le recueil de la parole des jeunes et leur
participation serait à questionner. Il semble que les
instances copiées sur celles des adultes (les conseils
communaux de jeunes par exemple) soient décevantes si elles font fi d’un indispensable apprentissage. Il est important que les communes désireuses
de mettre en place ces structures soient guidées.
A noter que c’est le cas du Conseil Communal des
3
Enfants de Musson qui a bénéficié de l’encadrement
du CRECCIDE (Carrefour Régional et Communautaire
de la Citoyenneté et de la Démocratie) pour sa mise
en place.
En matière de prévention, la légitimité de la présence
des jeunes dans l’espace public devrait pouvoir être
préservée. Si l’éducation des jeunes au respect de son
environnement est indispensable, quelle éducation
et/ou information devrait-elle être faite à l’égard des
adultes qui supportent de moins en moins de choses ?
Faut-il des espaces spécifiques dédiées aux jeunes,
tout en leur préservant un minimum d’autonomie ou
bien faut-il favoriser la mixité intergénérationnelle ?
La question transfrontalière pourrait également être
explorée en ce qui concerne les problèmes liés à l’espace public, mais aussi la scolarité, ainsi que l’écart
grandissant entre une population aisée, notamment
les personnes qui travaillent au Grand-Duché de
Luxembourg et une population moins favorisée qui
voit sa situation se dégrader.
Pour poursuivre en 2012, la section de prévention générale
du SAJ a tout d’abord rencontré des services qui sont en
contact direct avec les jeunes et œuvrent à les encourager à
participer à la vie locale afin de lister des bonnes pratiques
et suggestions de leur part.
La mise en commun des entretiens doit permettre de mettre
en lumière et d’appuyer les initiatives existantes, voire d’en
implémenter certaines à d’autres endroits ; la rencontre entre
services pourrait, dans un deuxième temps, déboucher sur
de nouvelles actions en faveur et avec les jeunes.
En outre, les quatre pistes de réflexion évoquées ci-dessus
en matière de prévention générale, concernent chacun des
services rencontrés à des degrés divers et constituent des repères ou des pierres d’achoppement, des sujets à réflexions
ou matière à revendications que l’on pourra approfondir
avec eux.
Mise en commun des entretiens
entre la déléguée de prévention générale
et un responsable des services
1 ……… Les services rencontrés :
Il est à noter que nous avons choisi des services qui mènent des actions
collectives directement avec les jeunes ; avec des objectifs convergents mais
nuancés : l’animation, l’éducation, la prévention générale ou d’ordre plus
individuel … Il s’agit de services avec lesquels nous avons déjà collaboré et
qui nous semblaient incontournables et emblématiques mais d’autres services
ou associations poursuivent des buts comparables en organisant des actions
avec les jeunes et pourraient être consultés ultérieurement pour la suite du
projet.
Les Maisons des jeunes
Arlon
Aubange (Athus)
Habay
Florenville
Virton
Les « Educateurs de rue »
Arlon
Aubange (Athus)
Les AMO (Services d’Aide en Milieu Ouvert)
Ado Micile
Point Jeune Luxembourg
Service Droit des Jeunes
Conseil communal des enfants
Musson
7
Soit les responsables, soit des membres du personnel mandatés par eux ont
été rencontrés lors d’un entretien semi-directif dans les locaux-mêmes du service interviewé.
2 ……… La participation des jeunes dans le service.
Correspond-elle à une obligation légale ou statutaire ?
Est-elle garantie par des dispositions formelles ?
Pour les Maisons des jeunes oui, clairement.
Il est prévu qu’une proportion de jeunes (moins de 26 ans) fasse partie du
conseil d’administration de l’asbl. Composée, pour le reste, d’une majorité
de mandataires, élus communaux. Les jeunes participants au CA ont quandmême plus de 18 ans.
Cette participation est +/- active selon la mobilisation du CA et les thématiques abordées.
8
Une autre structure prévue est le « Conseil Jeune » qui regroupe certains jeunes
de l’accueil et/ou des ateliers à partir de 12 ans.
Ce conseil prend différentes formes ; il donne au minimum son avis sur les
projets et programmes d’activités mais peut-être également à la base d’une
réalisation et l’élément moteur de son organisation.
Il faut accompagner et motiver les jeunes car cela ne va pas de soi.
La participation peut également fonctionner en sous-groupes, collectifs ou
autres en fonction des activités spécifiques auxquelles ces jeunes participent.
Il n’y a pas à proprement parler d’élection de jeunes qui en représenteraient
d’autres ; tous sont bienvenus !
Quand le conseil jeune ne rencontre pas l’adhésion, d’autres formules plus
simples peuvent être mises en place comme les boîtes à idées.
A noter que certaines demandes, préalablement préparées et réfléchies avec
les responsables, sont portées devant le CA ou la commune pour se voire
refusées. Ces refus ne sont pas toujours compris et sont peu encourageants
pour l’investissement des jeunes.
En ce qui concerne les éducateurs de rue et les AMO ; il ne semble pas y
avoir de dispositif formel de participation des jeunes mais les 4 services ont
insisté sur l’évaluation de chaque action entreprise avec eux.
Certains jeunes ont néanmoins participé à des comités de quartier.
Les AMO peuvent également inviter les jeunes à participer au conseil pédagogique pour les sujets qui les concernent.
Le service peut également être amené à respecter une charte qui prévoit notamment que l’aide apportée au jeune partira de sa demande.
A ce niveau, on pourrait s’interroger sur l’opportunité de systématiser la participation des jeunes (et pourquoi pas à partir de 16 ans, par exemple) dans
les CA et conseils pédagogiques et comment y parvenir en intéressant les
jeunes et en tenant compte alors de leur apport.
En ce qui concerne le conseil communal des enfants (CCE), les jeunes qui
en font partie sont élus par leurs pairs. Des élections sont organisées chaque
année parmi les 5ème primaire de la commune pour 2 ans ; néanmoins un
jeune conseiller peut fréquenter une école hors commune s’il y réside. Le CCE
est composé de 16 jeunes de 5ème et 6ème primaire élus par les élèves de 3-45-6ème primaire.
Les élections sont organisées sur le même modèle que les élections communales.
La charte a été élaborée avec les premiers conseillers.
Les PV des réunions (1h30 toutes les 3 semaines) sont relus et corrigés avec
les jeunes en début de réunion.
Comment la participation des jeunes est-elle encouragée ?
Comment se manifeste-t-elle ?
Les services sont à l’écoute des propositions des jeunes.
Les services encouragent et souhaitent que les jeunes soient à l’initiative des
projets, qu’ils s’impliquent dans l’organisation ; fassent les démarches, récoltent des fonds ; et ce, à des degrés divers selon le service, le type de projet
et les jeunes concernés.
9
En Maison des jeunes, même si une place est laissée à l’accueil libre et informel des jeunes ; c’est-à-dire qu’une plage horaire est prévue pour permettre
aux jeunes de venir tout simplement « passer du temps », se rencontrer, jouer
à un jeu ou l’autre … ; l’équipe essaye d’impliquer ce public dans la gestion
quotidienne de l’accueil et l’encourage à donner son avis et à participer à
d’autres activités.
Certains jeunes se contentent néanmoins de venir à l’accueil ou participer aux
activités proposées sans s’impliquer davantage ; ils « consomment » ce qui
les intéresse à la MJ.
Certaines activités ou projets sont par essence même des projets « citoyens »
comme des échanges avec des jeunes d’autres pays voire d’autres continents;
les « communes propres », l’organisation de la fin des examens, des opérations caritatives, un projet sur l’image des jeunes, un projet web-reporters, un
chantier international, l’organisation d’activités de quartier, des animations et
réalisations sur les droits des jeunes, l’aménagement d’espaces publics, un
projet sur la mémoire, un projet sur l’environnement, etc …
10
Ces projets sont souvent proposés par les professionnels, mais pas toujours,
ils peuvent partir également d’une demande des jeunes.
L’encadrement de la campagne Eté-Solidaire est souvent cité et permet à
quelques jeunes de réaliser un job d’utilité locale. Ils sont accompagnés selon
les lieux par une AMO ou les éducateurs de rue en collaboration avec une
administration communale, une société de logement social ou un CPAS.
3 ……… Comment les services touchent-ils les jeunes ? (visibilité)
Les flyers, cartes, programmes… sont distribués aux membres, dans toutes
les boîtes aux lettres ou dans les services ou les écoles ; le bouche à oreille
est également important. Un journal, des affiches réalisées par les jeunes, un
blog ou site internet, la presse, le bulletin communal… sont autant de moyens
de toucher les jeunes par les services.
En outre, l’implantation ou des permanences bien annoncées dans les quartiers, aller sur le terrain à la rencontre des jeunes, la présentation ou les animations dans les écoles, les relais via d’autres services sont d’autres façons
de créer le contact avec les jeunes avec plus ou moins de facilité selon les cas
(notamment par rapport à l’accueil des écoles).
4 ……… Les services sont-ils directement interpellés par les jeunes ?
En général, oui.
5 ……… Quels types de jeunes interpellent les services ?
En général, un public mixte, adolescent (entre 12 et 25 ans, selon les services ; 10-12 ans pour le Conseil Communal des enfants).
6 ……… Sur quels thèmes les services sont-ils interpellés ?
A noter, x = le nombre de citations
Pour les Maisons des jeunes et le CCE
Les infrastructures : xxxx
Les activités : xxx
Les loisirs : xxx
L’organisation d’évènements : xxx (notamment des concerts)
Les projets : xxx
La mobilité : xx (pour l’une d’elle, pas un problème)
Les lieux de rencontre : xx
L’information : xx (orientation vers Infor-jeunes, éducateurs de rue,
AMO, plannings…)
Les relations avec les parents : x
Pour les AMO et éducateurs :
La scolarité : xxxxx
Les relations avec les parents, problèmes familiaux (violence,
séparations parentales) : xxx
La mobilité : xx
Les lieux de rencontre : xx
La vie affective et relationnelle : xx
Les assuétudes : xx (collaboration avec un service ad hoc)
11
Les problèmes matériels et administratifs : xx
Le logement, l’autonomie : xx
Les problèmes et demandes diverses : xx
Les infrastructures : x
Un local discret et accessible : x
Des démarches sportives ou culturelles : x
La violence, la sécurité dans les quartiers : x
7……… Quelles sont les structures manquantes
dans la commune en termes de participation des jeunes ?
12
Des locaux pour les jeunes (notamment dans les villages, pour répéter) : xxxxx
Des éducateurs de rue supplémentaires (pas en suffisance, sollicités pour
diverses missions) : xxxx
Des lieux pour les jeunes (cafés, concerts, Ryder’s Park, …) : xxx
Un Conseil des jeunes : xxx, s’il s’agit d’une structure pas trop formelle …
qui aboutit à des actions concrètes …mais sans grande conviction …
Plus d’activités (moins chères, autres que sport, en dehors des clubs) : xxx
Des espaces jeunes autogérés : xx
Des Clubs des jeunes : xx
Davantage de collaboration avec les AMO, des permanences pour les
autres services : xx
Plus de moyens, plus de considération, plus d’infrastructures pour les MJ
et autres services jeunes : xx
Des Centres culturels orientés vers la culture « jeune »: xx
Une coordination (plus) efficace et efficiente sur la commune et une enquête sur les besoins des services : xx
Des cours de français pour primo-arrivants : x
Un Centre Infor-jeunes : x (à noter qu’il en existe un pour toute la province
avec des points Info dans différentes communes)
Une coordination des différentes activités et initiatives, un calendrier/
programme : x
Plus d’accessibilité à un planning (horaires, permanences, …) : x
Des tables rondes jeunes/communes : x
8 ……… Comment encourager la participation des jeunes à la vie collective/communale ?
Par une volonté des élus d’aller vers les jeunes et de s’intéresser davantage
à la politique jeunesse ; en sensibilisant les adultes à l’importance de tenir
compte de l’avis des jeunes. (largement cité)
Le jeune n’a rien à faire de la participation à la collectivité, il est trop
préoccupé par ses problèmes personnels – versus – Il faut conscientiser les
jeunes à la possibilité et l’intérêt de participer car cela a un impact sur la
vie personnelle et collective.
Il faudrait expliquer le fonctionnement des institutions démocratiques aux
jeunes.
En créant un climat de confiance avec les jeunes ; par affinité.
En rassemblant les jeunes en collectif par rapport à un projet ou une thématique ; en les consultant. Ils doivent être à la base des projets.
Il faut mixer les publics via les activités.
En activant la plate-forme (coordination) jeunesse ; en facilitant l’obtention
d’autorisations.
En organisant des rencontres entre le service jeunesse d’une commune et
les jeunes.
En ayant plus d’ouverture de la part des écoles.
Il faut valoriser les jeunes via des projets et des activités (par exemple
Eté-Solidaire).
Il faudrait créer une structure plus simple et plus concrète que les conseils
communaux de jeunes ou d’enfants.
Il faudrait plus de présence dans les quartiers.
9 ……… Qu’est-ce que le CAAJ pourrait initier, encourager, mettre en place…
pour encourager la participation des jeunes ?
Sensibiliser (informer et éduquer) les adultes à l’importance de la prise en
compte des avis et demande des jeunes ; à l’importance de partager
l’espace public avec eux ; en les encourageant à plus de tolérance par
rapport aux activités des jeunes ! (largement cité)
Sensibiliser également les jeunes à l’intérêt de participer. (largement cité)
Mettre en place une structure participative simple, basée sur du concret.
Interroger les jeunes sur ce qu’ils souhaiteraient qu’on mette en place avec eux.
13
Reprendre l’expression des jeunes dans chaque commune sur une thématique particulière et la publier via un périodique.
Organiser un rassemblement.
Donner de la visibilité à une action particulière au niveau local.
Le CAAJ pourrait être un opérateur de rencontres et d’échanges entre les
structures.
Organiser un salon pour informer les jeunes (et moins jeunes) sur les structures « jeunesse » et les possibilités de participation existantes. Editer une
brochure qui reprend les différents services et possibilités ; la distribuer
largement.
Analyse et commentaire des entretiens
14
Les services rencontrés offrent des opportunités accessibles pour les jeunes
de devenir des CRACS (citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires) ;
même s’il faut passer par des chemins détournés, par des phases de latence.
Il faut accepter que des moments de rencontre sans objectif particulièrement
nommé (l’accueil dans les maisons de jeunes par exemple) ; qu’une activité purement récréative ; que l’accompagnement dans des démarches …
puissent aboutir ou permettre aux jeunes de s’investir plus avant.
Ces services accueillent tous les jeunes, d’origines socioéconomiques diverses ; il s’agit de lieux de mixité ou chacun est censé pouvoir trouver sa
place et développer ses potentialités pour lui-même et les mettre au service
des autres ensuite.
Atteindre ces louables objectifs ne va pas toujours de soi et demande beaucoup de sens relationnel, empathique, pragmatique ; beaucoup d’enthousiasme, de créativité, de conviction et d’optimisme … et mériterait plus de
reconnaissance de la part des élus et des responsables politiques, plus de
moyens matériels, humains et financiers ; plus de tolérance, de compréhension et d’intérêt de la part des « autres ». Les autres étant les jeunes qui ne fré-
quentent pas ces structures mais surtout les citoyens adultes qui ne perçoivent
pas l’intérêt d’investir dans la jeunesse, parfois considérée comme envahissante, bruyante, oisive … voire dangereuse et hostile.
Ces services travaillent à, et attendent d’être reconnus, valorisés et appuyés
par les pouvoirs qui les ont pourtant mis en place mais pas toujours avec les
moyens suffisants ou les facilités et encouragements que les jeunes seraient en
droit d’attendre dès lors qu’ils s’engagent dans un processus de participation
collective et responsable comme on les y incite théoriquement.
S’il faut consulter les jeunes et les écouter ; il faudrait également tenir compte
de leur avis et soutenir leurs initiatives quand elles sont concertées, réfléchies
et encadrées par les travailleurs « jeunesse ».
Il s’agit bien de considérer la participation des jeunes à la vie collective et
dans l’espace public comme une priorité et non comme une compétence
mineure et embarrassante.
Pour tout cela, il faudra convaincre la majorité des citoyens à l’importance
de telles actions et prendre du temps pour en débattre et mettre des moyens
matériels et financiers à disposition.
Il faudra également pour certains, changer de prisme et valoriser les initiatives positives avant de traquer les nuisances et incivilités qui sont loin d’être
l’apanage des jeunes mais d’individus de tout âge en manque de repères, de
reconnaissance, d’objectifs et de moyens en tous genres.
C’est dans cet ordre d’idées que l’ensemble de ces services ont insisté sur
l’importance d’un travail d’éducation et de sensibilisation à l’intérêt de la participation des jeunes envers différents publics :
les jeunes eux-mêmes ;
les citoyens adultes ;
les responsables politiques.
Le Conseil d’Arrondissement de l’Aide à la Jeunesse pourrait donc s’engager
dans un tel chantier en 2013-2014.
Reste à déterminer les moyens pour arriver à ces objectifs ; des pistes ont été
avancées par les services rencontrés. Il faudra les confronter et les préciser
ensemble pour mener à bien cette mission de favoriser la participation des
jeunes à la vie locale sur l’arrondissement d’Arlon (les 15 communes du sud
de la Province).
15
Les offres des services
et la couverture de l’arrondissement
16
Cinq Maisons des jeunes sont réparties géographiquement sur l’arrondissement de manière relativement équilibrée ; dans les cinq communes où l’on
retrouve des écoles secondaires. Des jeunes qui n’habitent pas la commune
mais fréquentent une école se trouvant sur une de celles-ci pourraient également être concernés par les actions menées.
A noter que la Maison des jeunes de Florenville mène certaines actions sur la
commune de Chiny qui compte également une école secondaire (à Izel) et la
Maison des jeunes d’Athus investit un local à Aubange.
Certaines Maisons des jeunes essayent également de soutenir les clubs des
jeunes par rapport à différents projets (concerts rock, carnaval, …).
Si ces infrastructures peuvent toucher un public varié et déborder un peu
de leur implantation via les activités proposées ; l’accueil, par exemple, ne
concerne qu’un noyau de jeunes plus restreint, voire même d’un quartier particulier. La cohabitation n’est pas toujours évidente et certaines Maisons des
jeunes délocalisent des activités pour toucher un public particulier, qui ne
viendrait pas spontanément (Athus-plage en été, par exemple).
Les éducateurs de rue peuvent également prendre le relais et aller trouver les
jeunes dans leur quartier ou y organiser des initiatives particulières comme les
écoles de devoirs par exemple (rue de Rodange à Athus, anciennement au
quartier de la Meuse à Arlon).
Les AMO assurent également des permanences et des actions collectives
dans des communes ou des quartiers où le besoin se fait sentir.
Point Jeune Luxembourg, par exemple, mène des actions au quartier des Minières à Virton, au cœur des habitations sociales à Habay, à Martelange (au
Centre culturel), anciennement à Lacuisine et analyse l’opportunité de s’investir à Rouvroy (cité Soucou).
De manière générale, les AMO pourraient envisager toute nécessité d’intervenir à un moment donné de manière collective ou communautaire selon ses
possibilités et sa compétence territoriale ; Ado Micile travaille principalement
à Arlon et accessoirement sur Messancy, Aubange, Musson …et Point Jeune
Luxembourg sur le reste de l’arrondissement. Le Service droit des jeunes est
compétent pour l’ensemble de l’arrondissement. En outre, à côté des actions
collectives, les AMO assurent des suivis individuels et familiaux qui constituent
la priorité de leurs actions. C’est notamment via les actions collectives qu’elles
entrent en contact avec les jeunes qui peuvent de venir vers eux en cas de
difficultés.
L’objectif poursuivit par les AMO est de favoriser l’épanouissement du jeune
dans son milieu de vie familial, scolaire et autre et ce, pour éviter la rupture
et l’isolement ; nous avons noté qu’ils développaient des actions collectives
en fonctions des besoins constatés et donc plus généralement, mais pas exclusivement, auprès d’un public précarisé ou rencontrant des problématiques
spécifiques. Les jeunes concernés par les actions des AMO sont des mineurs,
soit des jeunes de moins de 18 ans (exceptionnellement jusqu’à 19 ans accomplis).
Les Maison des jeunes, quant à elles ont une visée plutôt socio-éducative et se
concentrent sur les loisirs et les projets citoyens ; elles concernent tous types de
jeunes confondus dans une tranche d’âge supérieure à celle du public AMO
(12-25 ans).
Les éducateurs de rue ont également une mission préventive à visée d’intégration ; ils travaillent sur un axe intergénérationnel et de proximité qui concerne
donc toute la population ; même si leur intervention touchera majoritairement
des personnes précarisées, ou vulnérables.
Les éducateurs de rue sont présents dans les deux communes les plus peuplées
de l’arrondissement (Arlon - Aubange) ; services communaux, ils travaillent en
collaboration avec les Maisons des jeunes et les autres services communaux.
Le travail avec les jeunes n’est pas leur seule mission et ils regrettent de ne
pas pouvoir leur consacrer plus de temps, notamment pour être plus présents
dans les quartiers.
La troisième commune en terme de population, Virton, est quant à elle bien
investie par l’AMO Point Jeune Luxembourg, comme mentionné ci-dessus.
L’arrondissement semble donc bien couvert en théorie et chaque jeune aurait
à un moment donné et s’il le souhaitait, la possibilité de profiter des actions
mises en place par un de ces services.
Néanmoins, ces différentes structures ne se confondent pas et ont chacune
leurs spécificités et finalités propres même si certains objectifs et moyens pour
y parvenir peuvent se rencontrer.
17
Une Maison des jeunes a vocation d’éduquer les jeunes à la citoyenneté
via des activités de loisirs ; ce qui est différent d’un service AMO ou d’éducateurs de rue qui vont davantage se pencher sur les difficultés que peuvent
rencontrer les individus et la manière d’y répondre via une action collective
ou individuelle.
L’AMO, plus spécifiquement, participe à l’aide spécialisée de l’aide à la jeunesse et peut intervenir par rapport à toutes les difficultés qu’un jeune pourrait
rencontrer que ce soit d’ordre familial ou autre (décrochage scolaire, assuétudes, relations familiales…).
Les éducateurs de rue, comme nous l’avons expliqué plus haut, dépendent de
la commune dans le cadre des plans de cohésion sociale dont la jeunesse
constitue un axe, mais pas le seul.
Le conseil communal des enfants de Musson* travaille à l’apprentissage de
la citoyenneté et de la démocratie via la participation à une structure inspirée
des conseils communaux via des projets collectifs concernant l’aménagement
de l’espace public ou l’environnement ou le travail de mémoire, par exemple.
18
On peut donc aisément imaginer, à la suite de ce qui a été échangé lors
des entretiens, que les structures mises en place auraient besoins de moyens
supplémentaires (personnel, locaux, matériel) pour développer leurs actions,
toucher davantage de jeunes et décentraliser leurs activités. Certaines communes, plus rurales et/ou moins avantagée en dispositifs « jeunesse » auraient
tout avantage à considérer la mise en place de tels dispositifs pour favoriser
la participation des jeunes dans leurs communes !
Investissement de l’espace public, image des jeunes et partenariats locaux.
Tous les services rencontrés de façons diverses sont confrontés à la question
de la place des jeunes dans l’espace public et la manière dont ils peuvent
l’investir en bonne entente avec le reste de la population. Ils ont réfléchi avec
les jeunes à la façon dont ils pourraient par exemple aménager des lieux publics ouverts aux jeunes de la commune avec l’autorisation des autorités et en
bonne harmonie avec les riverains. Force est de constater que si ces initiatives
demandent tout un travail de conscientisation des jeunes, d’éducation au res* A noter qu’il existe également un conseil communal des enfants à Tintigny.
pect des autres et de l’environnement, de responsabilisation, d’organisation et
de démarches en tous genres … le travail de conscientisation est encore plus
ardu avec les citoyens adultes et dans une certaine mesure avec certains élus.
En effet, bon nombre d’initiatives ont finalement dû être postposées, réduites
ou abandonnées à cause de l’incompréhension, voire l’hostilité de certains
habitants qui souhaitent préserver leur tranquillité et n’envisagent pas de pouvoir partager l’espace public en bonne entente.
En même temps, ce seront ces mêmes personnes qui se plaindront des jeunes
qui « traînent » en rue ou occupent des aubettes de bus ou d’autres abris à
« ne rien faire »…
Pour exemple, quelques projets d’aménagement de l’espace public :
Un projet d’aménagement d’une plaine de jeu à Musson, pour lequel la
commune a mis un budget à disposition, a été élaboré par le CCE. Les
animatrices ont été aidées par l’AMO Point Jeune pour encadrer les jeunes
dans cette démarche et le CAAJ a par ailleurs soutenu le projet dans le
cadre du plan d’action de prévention générale 2010. Un projet sous
forme de maquette a été présenté aux élus et à la population, mais malheureusement les riverains de la plaine ont très mal réagi car ils craignent des
nuisances, et cette plaine risque d’être réduite à sa plus simple expression.
Le Skate Park de Florenville, conçu et aménagé par la MJ avec l’accord
de la commune et mis en lumière dans un film réalisé dans le cadre d’un
projet de prévention générale du CAAJ d’Arlon en 2006 ; a été démonté
pour cause de vandalisme.
Dans le cadre d’Eté-Solidaire, l’Aiguillage (éducateurs de rue d’Arlon) encadrent les jeunes pour rénover les cimetières, réparer des plaines de jeux
et garages de cités sociales … Le service encadre également les « Agora
Space ».
Les éducateurs de rue d’Athus ont négocié âprement la mise en place d’un
terrain de foot ; l’équipe essaye d’assurer une présence sur les lieux ; des
aménagements sont entrepris par les jeunes ; l’équipe veille également à
ce que les réparations soient effectuées par la commune … Le service encadre également des jeunes pour Eté-Solidaire ; ils réalisent des aménagements dans le quartier d’habitations sociales suivant les besoins constatés.
En corollaire à la place du jeune dans l’espace public, des initiatives sont
mises en place pour remettre certains stéréotypes sur l’image des jeunes en
question et la positiver :
19
20
A la MJ de Virton, des jeunes ont relevé des stéréotypes sur les jeunes
via un micro-trottoir et les ont détournés de manière positive sous forme
de slogans imprimés sur de grandes bâches et des cartes postales avec
beaucoup d’esprit et de sens artistique.
Dans le même ordre d’idée, la MJ d’Aubange a le projet de travailler sur
l’image des jeunes. Elle va installer un photomaton dans divers lieux de
rencontre et de loisirs de la commune et tirer des portraits divers de la jeunesse (un sportif, un artiste, … de différents âges) à afficher en grand dans
des lieux publics.
Les AMO de la province, dont SDJ, Ado Micile et Point Jeune Luxembourg,
ont organisé un évènement à Libramont en septembre 2012 « J’imagine
Jeune » pour donner une image positive des jeunes. Des ateliers et démonstrations par les jeunes et pour les jeunes ont été organisés ; des capsules
vidéo ont été réalisées à partir de boîtes à questions pour toutes les générations ; elles ont été diffusées par TV Lux.
Dans le cadre de ses permanences dans la cité sociale à Habay, l’AMO
Point Jeune veille à accompagner les adolescents du quartier dans leurs
projets pour qu’ils puissent aborder les habitants de manière plus respectueuse et qu’en retour, ceux-ci les considèrent davantage ; ils veillent également à ce qu’ils puissent sortir du quartier et rencontrer d’autres jeunes
de la commune. L’AMO est également disponible pour les tout-petits et les
familles ; il s’agit d’un réel travail de prévention au niveau d’un quartier,
mais également au niveau individuel… Les effets positifs d’un tel travail
peuvent être observés là où on ne les attendait pas nécessairement, les
autorités ont notamment constaté que la police intervenait moins dans le
quartier depuis la présence de l’AMO.
D’autres initiatives consistent davantage à investir l’espace public :
Le collectif danse de la MJ d’Arlon a investi les rues d’Arlon en juin 2011
pour l’évènement « Street don’t Sleep » ; en outre, elle participe comme
d’autres MJ à des évènements locaux (fête des étudiants ou fin des examens, fête de quartier, carrefour des générations, …), soit en participant à
l’organisation et la logistique ; soit en faisant démonstration de ses talents
(musique, danse, théâtre, …).
La participation et la collaboration des services s’occupant des jeunes avec
d’autres services locaux via des coordinations ou autres plans de cohésion
sociale permet de relayer la parole et les besoins des jeunes auprès de ces
instances :
La MJ de Habay, par exemple, participe aux plans de cohésion sociale
des communes de Habay, Tintigny et au plan stratégique de sécurité et de
prévention à Etalle (Odas Coordination).
Arlon et Athus sont dotés d’un service « jeunesse » ou plate-forme dans le
cadre des plans de cohésion sociale.
Les AMO sont également conviés à certaines coordinations locales.
La collaboration avec les écoles permet également de rencontrer tous les
jeunes, sans distinction, dans un lieu neutre et rassembleur. Des animations
peuvent être propices à l’expression des jeunes concernant leurs attentes et
leurs préoccupations :
Le service Droit des Jeunes organise régulièrement des animations sur les
droits des jeunes pour les informer afin de les rendre acteurs et autonomes …
Ado Micile a organisé un concours d’affiche pour présenter son service et
les a au final toutes imprimées pour les afficher dans les services et lieux
investis par les jeunes à Arlon.
Il ne s’agit que d’un aperçu des différentes initiatives et projets menés par les
services rencontrés qui montrent bien que les préoccupations liées à la participation des jeunes à la vie locale et leur place dans l’espace public sont bien
au centre de leur travail.
Il sera dès lors particulièrement intéressant de pouvoir partager cette mise en
commun ensemble afin de poursuivre la réflexion sur la manière d’encourager
la participation des jeunes et comment sensibiliser les citoyens à l’importance
de cette participation.
21
Répertoire et remerciements
Nous souhaitons remercier très sincèrement les services qui ont accueilli la
déléguée de prévention générale du SAJ pour répondre à ses questions sur
la participation des jeunes et lui soumettre leurs réflexions et suggestions. Les
entretiens ont permis en outre de pouvoir apprécier la diversité et la richesse
des activités proposées par ces services dont les coordonnées sont reprises
ci-dessous :
22
Les Maisons des Jeunes
Services d’éducateurs de rue
Rue de la caserne, 40
6700 Arlon
Tél. 063/219051
Rue de la Caserne, 40 bte2
6700 Arlon
Tél. 063/222204
Rue Jean Jaurès, 51b
6791 Athus
Tél. 063/237673
Pavillon d’action sociale
Rue Jean Jaurès, 51b
ou
Bâtiment Bellevue
Avenue de la Libération, 39
à
6791 Athus
Tél. 063/388104
Place Albert 1er, 59
6820 Florenville
Tél. 061/313379
Rue du Luxembourg, 4
6720 Habay-la-Neuve
Tél. 063/456084
Avenue Bouvier, 6
6760 Virton
Tél. 063/457297
AMO
Conseil Communal des Enfants
Ado Micile
Rue Léopold, 2
6700 Arlon
Tél. 063/572160
Administration communale
Place de l’Abbé Goffinet, 1
6750 Musson
Tél. 063/380840
Service Droit des Jeunes
Rue de la Caserne, 40 bte 4
6700 Arlon
Tél. 063/234056
Point Jeune Luxembourg
Rue des Glycines, 14
6760 Virton
Tél. 063/402550
23
Contact
Service de l’aide à la jeunesse
Section de prévention générale
Rue Netzer, 1 bloc A à 6700 Arlon
Tél : 063 22 19 93 - fax : 063 23 46 08
[email protected]
www.caaj.arlon.cfwb.be
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Projet de prévention générale
dans le cadre du plan d’actions 2012
du Conseil d’Arrondissement de l’aide à la Jeunesse