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AMBASSADE DE FRANCE EN ALLEMAGNE ------ SERVICE DE PRESSE et D'INFORMATION R e esssse prre ap e lla de ed aiirre da ad ma om do bd eb he eh ue vu ev Re a e de nd an ma em alllle POLITIQUE INTERIEURE Congrès fédéral de la CDU La presse a rendu compte du congrès fédéral de la CDU qui s’est tenu samedi 5 avril à Berlin. « La CDU a donné le coup d’envoi de la campagne électorale pour les élections européennes et sous la houlette d’Angela Merkel, le parti entend se présenter, dans la tradition de Konrad Adenauer et de Helmut Kohl, comme le parti allemand de l’Europe », relève la FAZ avant de noter que le programme soumis à l’approbation des 900 délégués du parti rassemblés a été approuvé à une écrasante majorité (une seule voix contre et une seule abstention). Lors de ce congrès, David McAllister, ancien ministre-président de BasseSaxe et candidat tête de liste des conservateurs allemands pour le scrutin européen, a été élu à 98,96% des voix dans le praesidium du parti où il remplace Eckart von Klaeden. Philipp Murmann, député du SchleswigHolstein, devient le nouveau trésorier du parti et Peter Tauber, nommé en décembre secrétaire général, a été formellement élu avec 97,03% des voix. De l’intervention du candidat tête de liste des conservateurs européens, Jean-Claude Juncker, la presse retient qu’il s’est exprimé contre une entrée de la Turquie dans l’UE et qu’il s’est efforcé de dissiper les rumeurs selon lesquelles il serait favorable à l’introduction d’euro-obligations ou d’un fonds européen d’apurement de la dette. La presse s’accorde en outre à constater que ce congrès a une nouvelle fois donné à voir que la chancelière apparaît comme la figure de proue du parti et jouit d’une autorité incontestée. Feu vert du gouvernement à la réforme de la loi de financement des énergies renouvelables L’ensemble de la presse rapporte que le gouvernement fédéral a donné son accord à la réforme de la loi de financement des énergies renouvelables, que Die Welt présente comme « l’œuvre maîtresse du ministre de l’Economie », Sigmar Gabriel (SPD). A l’instar du Handelsblatt qui titre « l’industrie jubile », les journaux font état du vif soulagement des milieux industriels, le Semaine du 4 au 11 avril 2014 BDI en tête, car les entreprises électro-intensives ont pu obtenir, au lieu des 20% envisagés, de ne payer que 15% de la taxe et ne devraient en outre pas devoir rembourser les aides déjà obtenues que Bruxelles contestait jusqu’ici. « Le commissaire européen Joaquin Almunia a fait de grandes concessions à l’Allemagne », relève la FAZ. « Par cette réforme, Sigmar Gabriel vient de s’acquitter de sa plus lourde tâche en tant que ministre de l’Economie », fait valoir Die Welt pour qui le vice-chancelier s’impose comme le social-démocrate à l’écoute de l’économie, une carte majeure pour pouvoir briguer dans quatre ans la chancellerie. « Gabriel soigne son profil pro-industriel et face à une ministre du Travail, Andrea Nahles (SPD), qui prend soin de la clientèle SPD à grand renfort de cadeaux coûteux pour les retraités, il apporte la preuve que le parti est aussi en mesure de comprendre comment fonctionne l’économie », renchérit la Berliner Zeitung. Sous le titre « Gabriel, le diplomate », la Süddeutsche Zeitung reconnaît à S. Gabriel l’habileté de ne pas avoir cherché à susciter des attentes démesurées dans l’opinion publique. Contrairement à ses prédécesseurs Philipp Rösler (FDP) et Peter Altmaier (CDU), Gabriel n’a pas fait campagne en faveur de sa réforme en promettant une baisse des prix de l’électricité, relève la quotidien. De fait, s’accorde à constater la presse, il n’en sera rien car au final, c’est bien le consommateur « lambda » qui va devoir payer l’addition. « L’industrie conserve pour une large part ses privilèges et le grand perdant n’est autre que le consommateur », reconnaît également sans ambages le quotidien des affaires Handelsblatt pour qui S. Gabriel n’a pas fondamentalement réformé le dispositif mais s’est contenté d’en « corriger les excès les plus flagrants ». Seul le tabloïd Bild livre un jugement sans appel : le tournant énergétique a viré à la « folie » et le renouveau espéré a accouché d’un « patchwork », tous les problèmes ayant été purement et simplement ignorés. POLITIQUE EUROPEENNE ET INTERNATIONALE Elections législatives en Hongrie Au lendemain de la victoire du parti du Premier ministre hongrois lors des élections législatives, les avis des journaux sont contrastés. La FAZ se contente de constater le « triomphe évident » de Viktor Orban, triomphe que « l’UE se doit d’accepter tant que les valeurs et règles européennes sont respectées, ajoute Die Welt. La Süddeutsche Zeitung récuse le terme de « triomphe » employé par le reste des médias et souligne le faible taux de participation au scrutin. Le quotidien s’inquiète aussi de la montée du parti d’extrême droite Jobbik qu’il qualifie de « dangereux » et le compare au Front National : « tout comme le Front National, la droite hongroise adopte un vocabulaire plus modéré, même si ses objectifs n’ont en rien changé ». Jugement de la Cour de justice de l’UE sur la protection des données privées Le jugement rendu par la Cour de justice de l’Union européenne imposant une révision de la législation européenne sur la conservation des données personnelles au motif que celle-ci est actuellement disproportionnée et trop intrusive, trouve un très large écho dans la presse allemande particulièrement chatouilleuse sur les questions de respect de la sphère privée. Semaine du 4 au 11 avril 2014 2 C’est dans des termes quasi euphoriques que la presse de gauche rend hommage à la décision de la Cour de Luxembourg. Ainsi, pour la Süddeutsche Zeitung, qui qualifie le jugement d’« historique », et pour la Berliner Zeitung, « le 8 avril 2014 mérite d’entrer dans l’histoire européenne comme la journée marquant la résurrection des droits fondamentaux pour les citoyens de l’UE », un arrêt définitif ayant été mis à « l’inquisition numérique ». Estimant lui aussi que le jugement vient conforter l’Europe des droits fondamentaux, le journal conservateur Die Welt note en outre que la « claque est sévère » pour la Commission européenne qui va pouvoir « remballer sa directive de 2006 ». Tous les journaux rappellent en effet que l’Allemagne était le seul Etat membre de l’UE ayant refusé d’appliquer cette directive, ce qui lui avait valu l’ouverture d’une procédure et constituait un sujet récurrent de tension avec Bruxelles. Indiquant que dans leur contrat de coalition, conservateurs et sociauxdémocrates se sont engagés à trouver un compromis sur la question de la conservation des données, les journaux sont d’avis que la tâche ne sera désormais pas nécessairement plus aisée pour le gouvernement qui va devoir tenir compte des nombreux garde-fous définis par la Cour, la presse conservatrice se faisant fort de rappeler qu’aux fins de la lutte contre le terrorisme, la conservation des données n’en demeure pas moins une nécessité. Elections présidentielles en Afghanistan La presse a consacré une large couverture à la tenue du premier tour des élections présidentielles afghanes, mettant en exergue le taux élevé de participation au scrutin et les manifestations de violence « limitées » qui l’ont émaillé (FAZ). Dans des commentaires à tonalité largement positive, les journaux rendent hommage au courage des électeurs afghans qui ont bravé les menaces des talibans et le mauvais temps et fait la queue devant les bureaux de vote. « Même s’il est encore trop tôt pour parler d’un succès », comme le souligne la Süddeutsche Zeitung, cette forte mobilisation signifie un « énorme progrès ». Il semblerait aussi, souligne Die Welt, que la politique afghane fonctionne de plus en plus selon les règles voulues par la population et non par le pouvoir, de sorte que les Afghans pourraient bien, ce qui constituerait une « sensation », se retrouver avec le président qu’ils appellent de leurs vœux. Crise ukrainienne Sous le titre « Merkel met en garde Poutine contre de nouvelles attaques en Ukraine » (FAZ), les journaux notent qu’à l’occasion du congrès fédéral de la CDU, la chancelière a menacé la Russie de nouvelles sanctions économiques en cas de nouvelle atteinte à l'intégrité de l'Ukraine. « Personne ne doit se tromper sur la capacité des Européens à se mettre d’accord sur de telles mesures », a déclaré Mme Merkel qui a dans le même temps fait part au Kremlin de sa disposition au dialogue. Dans un entretien à la Berliner Zeitung publié lundi, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, fait valoir que l’Ukraine n’est pas mûre (« ni aujourd’hui, ni dans un proche avenir ») pour entrer dans l’UE et que, de son côté, l’UE n’est pas en mesure d’accueillir un pays tel que l’Ukraine. Dans un entretien le lendemain au tabloïd Bild, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble (CDU), rejette l’idée d’une aide militaire à l’Ukraine et fait valoir que ce qui importe c’est Semaine du 4 au 11 avril 2014 3 que le pays soit stabilisé sur les plans politique et économique. Il évoque à ce propos l’aide financière que peut apporter le FMI et indique que l’UE a elle aussi fait part de son soutien. L’ensemble de la presse manifeste son inquiétude face à l’évolution de la situation dans l’Est du pays et s’accorde à considérer que le scénario de la Crimée est en passe de se reproduire. « Un air de déjà vu à Donetsk », juge la Tageszeitung, tandis que pour la Süddeutsche Zeitung, « Vladimir Poutine a appris de ce premier coup que des conséquences sévères ne sont pas à attendre ». La FAZ fait part de la « déception » du gouvernement allemand face à l’attitude du président russe et la Süddeutsche Zeitung constate que la patience de Berlin n’a pas été récompensée car à deux reprises Vladimir Poutine n’a pas tenu ses engagements : la première fois lorsqu’il a donné son accord pour la mise en place d’un groupe de contact supervisé par l’OSCE et dernièrement lorsqu’il a assuré la chancelière au téléphone du retrait partiel de ses troupes stationnées le long de la frontière orientale de l’Ukraine. Die Welt brosse un portrait peu flatteur de la Russie qui « cherche par tous les moyens à s’isoler de ses voisins occidentaux » et publie une tribune de Ioulia Timochenko intitulée « la tentation de Yalta ». La candidate aux élections présidentielles ukrainiennes met en garde les Occidentaux face à l’idée d’une structure fédérale du pays défendue par Vladimir Poutine. Selon elle, cette idée ne serait qu’une « ruse » destinée à faire imploser l’Ukraine de manière à la rendre plus facilement absorbable par la Russie. Dans un commentaire, la Berliner Zeitung estime que la Russie ne poursuit pas l’objectif d’une « annexion » de l’Ukraine, mais veut une « fédéralisation du pays destinée à l’affaiblir ». Plus largement, Die Welt reproche à l’Union européenne un manque total de compréhension de la situation, défaut qui, selon le journal « sert les ambitions impérialistes de V. Poutine ». « L’UE, qui n’a jamais voulu appréhender l’Ukraine comme un ensemble disparate et en cela différent, pour des raisons historiques, de la plupart des pays européens, n’est pas parvenue à intégrer le principe de fédéralisme », déplore le journal pour qui force est de constater que « depuis 1989, il n’existe plus en Europe d’Ostpolitik, à savoir une approche politique en mesure d’appréhender les particularités des pays d’Europe orientale ». Outre les nombreux reportages inquiets face à la dégradation de la situation, les quotidiens s’intéressent également aux conséquences économiques de la crise ukrainienne : le tabloïd Bild s’offusque des exigences de Vladimir Poutine qui utilise le « gaz comme arme » à l’encontre de son voisin. Die Welt fait valoir que l’Allemagne, qui a fort à perdre sur le plan économique, devrait redoubler d’efforts pour s’interposer comme médiateur. Non seulement la crise ukrainienne risque de mettre à mal ses exportations, mais les appels du secrétaire général de l’OTAN sont aussi une incitation à accroître les dépenses militaires, ce qui pourrait remettre en cause les efforts budgétaires de Berlin et son objectif d’aboutir à un budget à l’équilibre en 2015. La Süddeutsche Zeitung relève que la situation en Ukraine et les tensions avec la Russie seront largement évoquées, sous l’angle de leurs répercussions pour l’économie mondiale, lors des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Semaine du 4 au 11 avril 2014 4 RELATIONS FRANCO-ALLEMANDES Visite à Berlin de MM. Sapin et Montebourg La visite d’entrée en fonction qu’ont effectuée lundi 7 avril les ministres des Finances et de l’Economie auprès de leurs homologues allemands respectifs a bénéficié d’une bonne couverture de presse. Les quotidiens mettent l’accent sur la conférence de presse conjointe de MM. Schäuble et Sapin en raison de l’inquiétude suscitée dans les médias allemands par les récentes déclarations françaises sur la tenue des engagements en matière de réduction des déficits publics. « Le nouveau ministre français des Finances est venu séduire Schäuble », titre la FAZ. M. Sapin a présenté « le nouvel équilibre entre rigueur et croissance » recherché par le gouvernement Valls, indique la Süddeutsche Zeitung. « Mission accomplie par les deux ministres français qui ont plaidé à Berlin la cause de leur nouveau credo, la croissance », constate le Tagesspiegel, pour qui Michel Sapin a d’entrée de jeu signalé qu’il prenait au sérieux la réduction des déficits en se qualifiant de « Schäuble français ». Pour autant, les quotidiens s’étonnent de la mansuétude avec laquelle le gouvernement fédéral a, à leur avis, accueilli les propos français. Pour la FAZ, « l’Allemagne ne se positionne pas clairement », « Schäuble a évité toute critique directe et Sigmar Gabriel a mis en garde contre toute critique du gouvernement français, estimant que Paris devait d’abord pouvoir expliquer ses projets de réforme ». « M. Gabriel fait preuve de compréhension pour la France », résume la FAZ. La Süddeutsche Zeitung et la Berliner Zeitung expliquent que Berlin fait face à un « dilemme » : ne pas encourager les infractions au pacte de stabilité d’un côté, sans toutefois plonger le partenaire français dans une crise dangereuse pour la zone euro de l’autre. Sans surprise, la FAZ commente sur un ton acerbe ce qu’elle considère comme une nouvelle tentative de la France d’échapper à ses obligations à l’égard de ses partenaires de la zone euro. Plus positif, le Handelsblatt met en exergue le « changement radical voulu par Paris » en matière de réformes. Pour le quotidien économique, qui atteste au Premier ministre « une volonté de mettre sérieusement en œuvre un programme de réformes exhaustif », la France aussi se trouve confrontée à un dilemme : « sur le plan économique, il serait judicieux de faire d’abord les réformes et d’assainir ensuite le budget, mais pas sur le plan politique, car l’UE ne peut accepter de la France, pas plus que de l’Italie, des délais supplémentaires sans évoquer le spectre de 2004, quand Paris et Berlin ont enfreint sciemment les règles de Maastricht ». Le quotidien conseille à la France et à l’Italie une issue : « accepter que soit ouverte une procédure pour déficit excessif, comme l’a fait Peer Steinbrück dès son arrivée dans le premier gouvernement Merkel »./. Semaine du 4 au 11 avril 2014 5