Annales corrigées - DRJSCS Ile-de

LE PRÉFET DE LA RÉGION ILE DE FRANCE
Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports
et de la Cohésion Sociale
Pôle Formation Certification
EXAMEN DE NIVEAU
Session 2015
Pour l’entrée dans les établissements de formation
d’Assistant(e) de service social,
d’Éducateur spécialisé et d’Éducateur de jeunes enfants
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Lundi 30 novembre 2015
****
Étude d’un texte argumentatif
4 heures – coefficient 2 – sur 20 points.
La ville, c’est comme si on était dans une jungle…
La plupart des jeunes que nous avons rencontrés expliquent que la ville leur reste désirable. Comme
tous ceux de leur âge, ils ont besoin d’aller voir ailleurs et de se frotter à l’inconnu. Pour échapper au
poids de la famille ou du contrôle social qui règne dans le quartier [ ], pour faire l’expérience de l’altérité,
apprendre à jouer avec les différentes facettes de leur identité ou éprouver leurs capacités à devenir
adultes. Alors, la peur se mêle aux plaisirs de la découverte et de l’anonymat.
Si cette expérience paradoxale est commune à l’ensemble de la jeunesse, elle est beaucoup plus forte
pour les jeunes des quartiers dont nous parlons ici. [ ]Parce qu’ils sont plus que d’autres tenus éloignés
du cœur des villes et/ou des possibilités offertes par l’appartenance à un milieu aisé, ils ont un chemin
bien plus grand à accomplir pour se sentir capables d’affronter toutes les inconnues qui vont avec le
déplacement hors de leur quartier. Quand ils vont en ville, les uns et les autres l’ont bien dit, c’est
d’abord l’appréhension qui domine, la crainte de cet ailleurs où ils se sentent si déplacés, si étrangers.
Le vécu de ces moments varie beaucoup avec l’âge, évidemment. Pour les plus jeunes, la ville est surtout
perçue à travers ses fonctions commerciales : « dans un quartier, il n’y a pas beaucoup de magasins. Quand tu
vas en ville, il y a un centre commercial avec plein de magasins », avance ainsi un garçon de 12 ans pour
définir ce que représente pour lui la ville. D’autres, [ ], précisent qu’ils vont au centre-ville en groupe,
« pour voir des magasins et des commerces ; des magasins avec des jeux vidéo. » Ailleurs, on comprend que
filles et garçons pratiquent les centres commerciaux comme lieux de loisirs, de balades, de rencontres,
plus que pour faire des achats, ce dont ils n’ont en général pas les moyens. Certains, même parmi les
plus jeunes, ont une vision de la ville plus complexe, qui dit bien ce qui à la fois les attire et leur inspire
de la crainte : cette diversité sociale que leur quartier n’offre pas. « Pour moi, une ville c’est tous les
quartiers regroupés », explique ainsi une fille de 13 ans à Creil. [ ]
L’âge avançant, alors que les jeunes ont de plus en plus l’occasion de sortir de leur cité, avec ou sans
parents, c’est tout autant la configuration spatiale et l’échelle de la ville qui leur inspirent ces sentiments
contradictoires, que ce « mélange », cette foule d’inconnus que l’on est amené à fréquenter dans les rues
ou dans les transports en commun. [ ] « Moi, je ne vais jamais au centre ville, je n’aime pas », explique par
exemple un garçon de 15 ans à Cholet. Et si l’on a du mal à sortir de son quartier, les réticences sont
encore plus grandes à s’aventurer dans d’autres villes à proximité. « Moi, je n’aime pas trop sortir de
Fameck. Je n’aime pas les grandes villes, en fait », note un adolescent. «C’est pas la même mentalité à Roubaix,
par exemple… », explique de son côté un jeune homme de 20 ans à Wattrelos. « Du coup, on ne sort pas. » [ ]
Bien souvent, c’est au moment de l’entrée au lycée que les jeunes commencent à expérimenter
véritablement les déplacements en ville. Et nombre d’entre eux expliquent qu’ils ont vécu les premiers
temps de ce dépaysement comme une véritable épreuve : « Je devais prendre le bus pour la première fois à
Metz, donc j’étais hyper stressée », se souvient une jeune fille de 19 ans. Je ne savais pas ce qu’il fallait prendre,
j’étais perdue… Je n’arrivais plus à m’orienter ; j’étais en train de paniquer en fait, parce que je ne connaissais
personne. » [ ] Difficile, en effet, de s’extraire du « cocon » que représente le quartier, ce lieu où l’on
dispose de tous ses repères et où règne une culture commune dans laquelle on se sent à l’aise. [ ]
Mais la ville attire, inexorablement, lorsqu’on grandit. En dépit de tous les dangers potentiels qu’elle
représente, elle est le lieu où l’on peut provisoirement échapper au sentiment d’étouffement et à la
routine éprouvés dans le quartier ; « Rester dans une bulle, au bout d’un moment, y en a marre », explique un
jeune homme. [ ] Cette aspiration à l’ailleurs est valable pour les garçons, mais plus encore pour les filles,
qui vivent comme une échappatoire cette délocalisation momentanée. Parce qu’au quartier, « il n’y a pas
de lieu pour pouvoir se poser », pas de sociabilité possible dans l’espace public, elles s’évadent autant
qu’elles peuvent vers les zones de centralité urbaine. [ ] L’enjeu, explique une jeune fille d’Angers, c’est
surtout de « voir autre chose, voir d’autres personnes, d’autres têtes ». Et puis, en ville, « personne ne te connaît,
donc du coup, personne ne peut te juger. » « Tu peux t’inventer des vies », ajoute un de ses camarades. « Si tu
sors en ville tout seul avec une fille, c’est moins grave », confirme un garçon de 16 ans à Cholet.
Extrait de : « Ils ne savent pas ce qu’on pense… Paroles de jeunes de quartiers populaires. »
2e rapport national / septembre 2014. Edition Centre social/Questions de ville. P 63-64
QUESTIONS
1. Expliquez en fonction du contexte de l’article : « diversité sociale » 2 points
2. A travers cet exposé, pouvez-vous dire quel est le facteur majeur de l’évolution des pratiques de
la ville pour ces jeunes ? 2 points
3. Pouvez-vous repérer les commentaires et expressions qui montrent les aspects difficiles, et même
négatifs de la ville pour les jeunes interrogés ? Puis ceux qui soulignent les aspects positifs de
leur contact avec la ville ? 3 points
4. Quelles sont les conditions pour mieux découvrir la ville que vous pourriez déduire des propos
des jeunes interrogés ? 3 points
5. Découvrir la ville vous paraît-il être une pratique à laquelle la jeunesse doit s’initier? Quel est
l’intérêt et les limites de cet apprentissage dans l’éducation des jeunes et quels sont les moyens
qui peuvent être déployés pour le favoriser? Vous développerez ces questions, à partir des
éléments repérés précédemment et de vos connaissances, en une page minimum. 10 points
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REPONSES ATTENDUES
1. Diversité sociale : la variété des conditions de vie socio-économiques, culturelles, qui est perçue
sur le même territoire. En ville, les populations différentes, aux mœurs et manières de vivre
hétérogènes, se côtoient. Les jeunes soulignent qu’ils recherchent aussi la diversité raciale et
d’âge.
2. Le facteur important de l’évolution des pratiques est le temps qui apporte changement scolaire,
nouvelles envies de découvertes en grandissant.
3. Les expressions qui montrent les aspects difficiles de la ville :
Négatifs :
- Peur, appréhension,
- Un long chemin à accomplir pour se sentir capable d’affronter toutes les inconnues qui vont
avec le déplacement hors du quartier
- Crainte de cet ailleurs où ils se sentent si déplacés, si étrangers
- Diversité sociale
- Stress dû à la méconnaissance géographique, toponymique, pratique de la ville : manque de
repères
Positifs :
- Echapper au contrôle social, au poids de la famille
- Expérience de l’altérité
- Apprendre à jouer avec les différentes facettes de leur identité
- Eprouver ses capacités à devenir adulte
- Anonymat
- Diversité sociale
- Echapper au sentiment d’étouffement et à la routine du quartier, surtout pour les filles qui
n’ont pas de sociabilité dans l’espace public
- Absence de jugement
4. Les conditions pour découvrir la ville :
- Avoir envie de se frotter à l’inconnu, de voir ailleurs
- aller en ville en groupe
- avoir un but, souvent des lieux de commerce : rue, centre commercial
- accepter, supporter la diversité sociale, les différences entre groupes sociaux
- avoir des repères pratiques pour mieux utiliser la ville (circulation, lieux…)
5. Le texte produit pourra développer des aspects repérés dans l’article, dans une vision générale
du développement de la personne, de ses besoins, et des modes de vie de la jeunesse. L’élément
majeur à rechercher est le développement d’un argumentaire clairement exposé.
3/8
EXAMEN DE NIVEAU
Session 2015
Pour l’entrée dans les établissements de formation
d’Assistant de service social,
d’Éducateur spécialisé et d’Éducateur de jeunes enfants
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Mardi 1er décembre 2015
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Questionnaire à Choix Multiples
1h30 - Coefficient 1 – sur 20 points
1. Nous fêtons cette année les 30 ans d’une association de solidarité. De laquelle s’agit-il ?
Emmaüs
Le secours populaire
La croix-rouge
Les restos du coeur
2. Le G7 est un groupe de partenaires économiques composé de 7 grandes puissances
mondiales. Un autre groupe de pays, appelé BRICS, rassemble lui aussi des partenaires
économiques. De quels pays s’agit-il ?
Bulgarie, Roumanie, Islande, Chili, Somalie
Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud
Burkina Faso, Royaume-Uni, Indonésie, Corée du Sud, Syrie
Birmanie, Rwanda, Iran, Cameroun, Soudan
4/8
3. En 2015, quel est le montant approximatif du SMIC mensuel net de charges sociales ?
1137 €
1289 €
937 €
1421 €
4. Qui est le premier homme à avoir voyagé dans l’espace ?
Bob Marley
Youri Gagarine
Laika Spoutnik
Neil Armstrong
5. Parmi ces suppliciés de la mythologie grecque, lequel est condamné à la faim et la soif sans
jamais pouvoir atteindre les boissons et aliments autour de lui ?
Sisyphe
Tantale
Prométhée
Ixion
6. Quel sport devient discipline olympique lors des prochains jeux de Rio en 2016 ?
Le rugby à sept
Le VTT
L’ultimate (jeu collectif de frisbee)
Le football féminin
7. Quel a été la principale revendication des agriculteurs lors des manifestations de l’été 2015 ?
Une augmentation des aides financières
Un achat de leurs produits à leur valeur de production
5/8
Un usage plus large des pesticides et insecticides
Le droit aux 35 heures
8. Le Samu social est :
Un service associatif prenant en charge les personnes sans domicile fixe
Un service de proximité relevant du conseil départemental en charge de l’action sociale
Un service hospitalier d’urgence
9. De quel ministère Emmanuel MACRON est-il le ministre ?
Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt
Ministère de L’Economie, de l’Industrie et du Numérique
Ministère des Finances et des Comptes publics
Ministère du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité
10. Qui est Michel HOUELLEBECQ ?
Journaliste sportif
Ecrivain français
Mathématicien ayant reçu le prix Nobel
Scénariste et réalisateur de film
11. Quelle île en Grèce est devenue une porte d’entrée vers l’Europe pour des milliers de réfugiés ?
Ile d’Elbe
Ile de Kos
Ile de Majorque
12. La prochaine élection présidentielle est prévue en France en :
2016
6/8
2017
2018
2019
13. De quel pays le Yuan est-il la monnaie ?
Argentine
Chine
Corée
Japon
14. Parmi ces femmes, laquelle est entrée au Panthéon le 27 mai 2015 ?
Simone de Beauvoir
Marie Curie
Louise Michel
Germaine Tillion
15. Dans le contexte des nouvelles organisations régionales, avec quelle autre région la Picardie
sera-t-elle regroupée ?
Champagne-Ardenne
Haute-Normandie
Ile-de-France
Nord Pas-de-Calais
16. Quelle est la nouvelle dénomination du conseil général ?
Comité départemental et interdépartemental
Conseil des collectivités territoriales
Conseil départemental
7/8
Conseil économique, social et environnemental
17. La ville de Calais est actuellement souvent citée dans les médias car :
C’est une ville au développement rapide
C’est le siège d’une organisation de coopération économique avec la Grande Bretagne
Un important camp de réfugiés est installé à proximité
18. Quel(le) écrivain(e) français(e) est l’auteur(e) de cette phrase : « la grande chose de la
démocratie, c’est la solidarité »
Marguerite Duras
Albert Camus
Victor Hugo
19. A quelle date furent posés les fondements de la sécurité sociale ?
1789
1936
1945
1958
20. Quel est le pays dont la dette publique a explosé et qui risque d’être exclu de l’union
européenne ?
L’Espagne
L’Italie
L’Albanie
La Grèce
8/8