À la suite du départ en nirvana de notre maître et guide Kyabjé
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À la suite du départ en nirvana de notre maître et guide Kyabjé
La recherche et l’identification de notre glorieux Maître, Kyabjé Bokar Rimpoché, racontée par Khèmpo Deunyeu Rimpoché À la suite du départ en nirvana de notre maître et guide Kyabjé Bokar Rimpoché, introniser son sublime Corps d’émanation se révéla une responsabilité à laquelle aucune des branches du monastère de Mirik ne pouvait se dérober. Lorsque Kyabjé Bokar Rimpoché décéda en 2004, nous accomplîmes les traditionnelles cérémonies d’offrande pendant 49 jours. Répondant à notre requête, Sa Sainteté Gyalwang Karmapa Ogyèn Trinlé Dorjé vint à Mirik pour présider les derniers jours de rituel. Le lendemain, moi-même, les khèmpos, lamas, chantres et responsables du monastère (secrétaire général, administrateurs et professeurs), tous les représentants ordonnés et laïcs associés au monastère, offrîmes à Sa Sainteté Karmapa un mandala ainsi que les représentations du corps, de la parole et de l’esprit éveillés. Avec ferveur, nous demandâmes ensuite au Gyalwang Karmapa d’identifier la réincarnation de Bokar Rimpoché grâce au pouvoir de sa connaissance. Le Karmapa acquiesça gracieusement, ce qui nous remplit d’une joie sans limite. Durant les dix années qui suivirent, nous présentâmes à nouveau notre requête chaque année. Les lamas et les disciples des centres du dharma d’Orient et d’Occident, ainsi que les fidèles disciples de Rimpoché d’Inde, du Népal et du Bhoutan rappelèrent également la demande à Sa Sainteté de diverses manières à de nombreuses reprises, mais sans autre résultat qu’un assentiment. Une fois terminé le 31e Kagyu Meunlam, en janvier 2014, le Gyalwang Karmapa, lors d’une rencontre avec les organisateurs, annonça pour la première fois son espoir que nous puissions voir la réincarnation de Bokar Rimpoché pendant le 32e Meunlam, ce qui fit naître en nous une grande espérance. Le 30 janvier, premier jour de l’an selon le calendrier de Tsourpou, le Karmapa nous donna une lettre devant permettre la découverte de la réincarnation. On pouvait y lire : « Dans le nord du pays caché qu’est le Sikkim, face à une montagne en forme de torma de lhacheu, se trouve un garçon de six ans, fils d’un père dont le nom contient la lettre TA et d’une mère dont le nom contient la lettre A. S’il est reconnu comme étant la réincarnation de Kyabjé Bokar Rimpoché, ce sera un bienfait pour l’enseignement et les êtres. Karmapa, le 30 janvier 2014. » Plusieurs représentants du monastère furent immédiatement désignés pour former un groupe de recherche. Se fondant sur la lettre, ils découvrirent trois enfants qui semblaient correspondre aux indications fournies : le nom de leurs parents, la géographie de leur lieu de naissance et leur âge. Lorsque cette découverte fut rapportée à Sa Sainteté, il ne donna pas davantage de précisions sur ce qu’il fallait faire ni sur le choix de l’enfant. Au cours du 32e Kagyu Meunlam, qui se tint à Bodhgaya en décembre 2014, nous étions dans l’attente pressante de voir le visage de la réincarnation, mais rien ne se produisit. Le 6 janvier 2015, une fois terminé le Meunlam, le Gyalwang Karmapa me fit parvenir une invitation particulière pour prendre part à un dîner rassemblant ceux qui avaient travaillé pour l’événement, dîner auquel assistaient aussi les deux Fils de Cœur. À la fin du repas, le Karmapa nous dit sur un ton joyeux : « J’avais espéré que la réincarnation de Kyabjé Bokar Rimpoché serait présente cette année au Meunlam, mais le moment n’était pas venu. Je pense cependant que nous pourrions l’accueillir parmi nous pour la réunion prochaine de l’Arya Kshéma hivernal. Il faudrait pour cela que Khèmpo Rimpoché reprenne la route pour revenir à Bodhgaya avec la réincarnation. » Le 8 janvier, je partis donc pour Gangtok accompagné d’un groupe auquel se joignit Khèmpo Gawang, représentant l’administration du monastère de Tsourpou. Nous arrivâmes à destination le 9. En plus de la lettre de l’année précédente, nous avions, pour reprendre les recherches, de nouvelles indications données par le Gyalwang Karmapa : le village de Dimkim dans le district du Sikkim septentrional, un plan plus détaillé, des schémas du lieu de naissance de la réincarnation et des précisions sur le nombre de membres de la famille. Khèmpo Gawang et notre secrétaire général, concentrant ainsi leurs efforts sur Dimkim, rencontrèrent un garçon qui répondait à tous les critères. Ils transmirent l’information à Sa Sainteté qui leur demanda d’attendre tout en continuant les recherches. Le 12 janvier, il leur fit savoir qu’il fallait m’amener l’enfant découvert quelques jours plus tôt. Ils le conduisirent donc à Gangtok, à la Norkhill guest house où je séjournais. Dans un élan de joie sans bornes, je bénis la réincarnation en posant sur sa tête et sur ses mains d’abord la statue de Shakyamouni que le précédent Bokar Rimpoché regardait comme le soutien de ses vœux, puis celle de Tara qu’il considérait comme le soutien de sa méditation. J’accomplis également un rituel de purification. Le soir du même jour, Sa Sainteté nous demanda de revenir rapidement à Bodhgaya. Nous partîmes le lendemain, pour arriver à Bodhgaya le 15 au matin. Comme nous l’avons déjà mentionné, tout au long de ce parcours, c’est par l’usage de sa connaissance que le Gyalwang Karmapa put identifier sans erreur la réincarnation de Bokar Rimpoché, exauçant ainsi les souhaits qui depuis si longtemps vibraient dans notre cœur, nous les moines de Mirik et des différentes communautés attachées, ainsi que dans le cœur de tous les disciples fidèles des centres du dharma du monde entier. Ce n’est que par la compassion et l’ouverture du cœur de Sa Sainteté que la réincarnation fut découverte. Quand bien même, remplissant l’univers de joyaux, nous les lui offririons, nous ne nous acquitterions pas même d’une once de sa bonté. Nous tous, disciples de Bokar Rimpoché, rendant l’hommage de notre corps, de notre parole et de notre esprit, nous joignons les mains au-dessus de notre tête pour exprimer en chœur notre reconnaissance devant cette insurpassable bonté.
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