Adjugé - Osenat
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31-IDF_DROITE_gaz1228p 11/09/12 09:52 Page38 LE MARCHÉ LES VENTES EN ILE-DE-FRANCE Adjugé D’un empire l’autre L es amateurs se souviennent de la collection napoléonienne de Gérard Souham, en partie dispersée en décembre 2008… Les livres avaient alors tout particulièrement attiré l’attention des institutions et des bibliophiles. Il est vrai que l’angle choisi par l’ancien patron de presse francoaméricain, dicté par le choix du cœur plus que par l’attrait des textes et des reliures, avait permis à de nombreuses figures du XIXe siècle de prendre place sur les rayonnages de sa bibliothèque, les personnalités historiques côtoyant les personnages publics. Les nostalgiques seront heureux d’apprendre que près de 300 pièces du collectionneur reprennent le chemin des enchères en cette rentrée. La maison de ventes bellifontaine spécialiste de l’époque napoléonienne se devait de participer au « Premier jubilé impérial », organisé à la faveur des Journées du patrimoine par la ville de RueilMalmaison (jusqu’au 17 septembre). L’Empire y revivra donc dès 15 h le dimanche 16 septembre, au domaine de Vert-Mont. Situé face au château, ce dernier appartenait initialement au domaine de Malmaison, ancienne propriété de l’impératrice Joséphine. L’écrin idéal pour les livres et les objets historiques de Gérard Souham ! D’ailleurs, c’est justement au château de Malmaison que fut conservé l’ouvrage de Jean Chas Sur Bonaparte, Premier consul de la République française, comme l’atteste l’inscription dorée du plat supérieur. Les louanges courtisanes chantées par l’avocat nîmois, en 1800, ont longtemps été précieusement rangées dans la bibliothèque de Joséphine, marquées à son chiffre « PB », pour Pagerie-Bonaparte (6 000/8 000 €). À l’image de cet ouvrage, ce sont les provenances que rechercheront les bibliophiles ; bonne nouvelle pour eux, les estimations débutent à 150 €… © Auctionspress - Toutes mises en réseau ou reproductions sont interdites. Des objets qui ont une âme La galerie de portraits se poursuit grâce aux objets, mêlés aux livres dans le respect de la chronologie historique. Hommes et femmes du premier Empire, de la Restauration, de la monarchie de Juillet et du second Empire seront présents à la vente au travers d’objets leur ayant appartenu : des pièces du quotidien souvent luxueuses... Nous évoquions plus haut le souvenir de Joséphine, le voici de nouveau convoqué avec une jardinière au « J » couronné (30 000/38 000 €, voir photo). On le sait, l’impératrice ne pouvait se passer de plantes. Réminiscences de ses jeunes années en Martinique, végétaux et fleurs exotiques étaient la grande passion de la jeune femme, qui contribuera à leur introduction en métropole. Pouponnées dans ses serres de la Petite Malmaison, nombre d’entre elles seront ensuite acclimatées sur la Côte d’Azur. Après la botanique, place à un penchant sans doute plus dispendieux, l’amour des bijoux – ardemment 38 Sauf indication « frais compris », tous les prix – communiqués par les opérateurs de ventes – sont donnés « au marteau ». DU 19 JUILLET AU 26 AOÛT Coulommiers Ameublement, tableaux, objets de collection. Hôtel des ventes de Coulommiers SVV. Voir Gazette no 29, page 67. Frais à la charge de l’acheteur : 15,55 % (T.V.A. en sus, 19,6 %, sauf pour les livres, 7 %). Les ventes estivales Jardinière en acajou blond ornée du « J » sous couronne en bronze doré de Joséphine, intérieur tôle, étiquette manuscrite « Desmalter rue Meslée », époque premier Empire, L. 22,8, h. 29,5 cm. Estimation : 30 000/38 000 €. cultivé par l’impératrice Eugénie. Les illustres rubis et diamants de sa broche exécutée par l’orfèvre de Napoléon III, Christophe-Frédéric Bapst, provenaient d’une parure exécutée pour la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et de MarieAntoinette. Au dos du rubis figure la mention « vente de diamants de la Couronne mai 1887 ». Comptez aujourd’hui 25 000/28 000 €. Les impératrices n’ont pas été les seules muses de la mode. Actrice fétiche de Napoléon Ier, Mademoiselle Mars possédait elle aussi tous les atours d’une élégante, comme en témoigne son portrait en robe de soie mauve exécuté par Charles Thévenin en 1821 (25 000/30 000 €). Et les hommes, dans tout ça ? Leur plume brille aussi, sous la forme cette fois d’une écritoire en acajou moucheté soulignée d’ébène, dont l’écusson en laiton est gravé aux armes de Talleyrand, fait prince de Bénévent en 1806. Biennais « orfèvre du Premier consul », signe ce beau coffret, qui a sans doute permis au politicien aguerri d’écrire quelque bon mot dont il avait le secret (8 000/12 000 €). Pensées futiles ou sujets profonds, peu importe le débat, pourvu que la réception soit réussie… De Saint-Cloud à Trianon, en passant par Neuilly, Compiègne, Fontainebleau ou les Tuileries, Louis-Philippe et Napoléon III ont participé à la tradition de raffinement des arts de la table, comme le souligneront diverses pièces d’orfèvrerie ou de services en porcelaine. Vous l’aurez compris, aucun objet n’a échappé à l’œil passionné de Gérard Souham, aiguisé par une trentaine d’années consacrées aux deux empires. Ce collectionneur impénitent n’a d’ailleurs pas dit son dernier mot. Son nouveau dada ? Les personnalités du XXe siècle... Rueil-Malmaison, dimanche 16 septembre. Osenat SVV. M. Dey, Mmes Lamort, Finaz de Villaine. LA GAZETTE DE L’HÔTEL DROUOT – 14 SEPTEMBRE 2012 – N° 31 L’hôtel des ventes de Coulommiers n’a pas désempli cet été, plus de 3 000 lots ayant été proposés aux amateurs d’enchères sur plusieurs ventes. Parmi le florilège des résultats, figure en tête la peinture d’une chasse au loup exécutée d’après Jean-Baptiste Oudry. L’instinct d’un collectionneur était à l’affût à 2 900 € pour nos quatre chiens attaquant la bête, une œuvre à rapprocher de celle conservée au Musée international de la chasse installé dans le château de Gien. Une prise à célébrer avec un petrus, dont le millésime 1970 en magnum était disputé à 1 600 €. Côté mobilier, il était possible de se faire plaisir à 1 200 € avec une paire de consoles en acajou et dessus de marbre. Moyennant 920 €, un amateur d’argenterie remarquait quant à lui une verseuse tripode dotée d’un bec en tête d’aigle, de pieds griffe et d’une prise en bois, portant les poinçons du 1er coq et du maître orfèvre AEG. Terminons cette sélection à 900 € au son de la cornemuse, avec un instrument en peau, velours et bois noirci orné de nacre et de corne portant l’inscription « C. Marcelin, La Savoyarde ». SAMEDI 21 JUILLET La Varenne-Saint-Hilaire Monnaies, bagages et accessoires de mode, bijoux, montres, décorations, art d’Asie, livres, tableaux, cadres, objets d’art et d’ameublement. Lombrail, Teucquam Maison de ventes SVV. Voir Gazette n o 28, page 30. Frais à la charge de l’acheteur : 21,53 % TTC. Sac Kelly : 3 000 € Il n’y a pas de saison pour les sacs Kelly ! Été comme hiver, cet incontournable de la maison Hermès séduit les élégantes, à l’image d’un modèle en crocodile noir emporté pour 3 000 €. La douceur des journées, propice à la flânerie, l’est aussi aux ornements de jardin… Il n’en fallait pas plus pour succomber au charme d’un éphèbe en fonte de fer, moyennant 700 €. Objet de connaisseur, une tasse à vin en argent du XVIII e siècle obtenait quant à elle 520 €.
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