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Et l’homme dans tout ça ? Page 11 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires l’action à l’intention d’agir, c’est-à-dire qu’une personne est considérée Monique CANTO-SPERBER comme responsable de ce qu’elle Directrice de l’Ecole normale a v a i t l ’i n t e n t i o n d ’ a cc o mp l i r . Lorsqu’une action s’est produite, supérieure qu’un état de choses s’est créé, sans qu’il soit possible d’identifier, derrière cette action ou cet état de choses, L’homme est-il responsable de une intention, les systèmes pénaux ce qu’il entreprend ? ont toujours une grande difficulté à établir un lien de causalité. Il faut qu’existe une causalité entre l’intention et l’action, et entre l’action et les faits qu’elle a produits. C’est la conception étroite et rassurante de la responsabilité : j’agis, je suis responsable de ce que j’ai fait si j’ai voulu le faire, et si j’ai agi dans la conscience que j’allais produire ces conséquences. La responsabilité disproportionnée Photo Laurent Mayeux Plusieurs figures permettent de définir le rapport de l’homme à son action et donc l’ampleur de sa responsabilité. La responsabilité intentionnelle Je prendrai d’abord une figure très familière, celle de la responsabilité i ntenti onnelle, que prennent principalement en compte la plupart des systèmes pénaux. Que cela signifie-t-il ? Cette conception de la responsabilité intentionnelle rattache Je voudrais évoquer à présent une autre figure de la responsabilité, qui hante la réflexion sur l’action humaine depuis l’Antiquité : c’est celle de l’homme qui agit mais qui, à cause d’un enchaînement diabolique de circonstances ou parce que son action rencontre des volontés opposées, se retrouve contre toute attente, et souvent de manière atroce, responsable de ce qu’il a fait, mais qu’il n’a pas voulu faire. C’est Œdipe tuant sur le chemin un homme qui gênait sa route, mais dont Intervention de Monique Canto-Sperber - 1 - Et l’homme dans tout ça ? Page 22 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires il découvrira bien après qu’il était son père. Et ce sont tous ceux qui aujourd’hui, à cause d’une négligence qui, dans la plupart des cas, serait restée sans conséquences, se retrouvent au cœur d’un drame, tout simplement parce que leur acte a provoqué, en raison de circonstances tout à fait exceptionnelles, des conséquences effroyables. Dans ce cas, la responsabilité est i mmense, mais c’est une responsabilité paradoxale parce que celui qui a accompli l’action, même s’il a incontestablement agi, ne comprend pas pourquoi les choses se sont passées ainsi. La plupart des tragédies ont essayé de rendre intelligibles ce malheur intrinsèque de l’action et cette disproportion de la resp on sabilité e n f aisant l’hypothèse d’une volonté adverse, d’une malédiction qui s’acharnait sur les êtres humains. J’ai voulu évoquer les liens entre la responsabilité et l’action sous la figure apaisée de la responsabilité intentionnelle et sous la figure tragique de la responsabilité disproportionnée pour attirer votre attention sur le fait que dans tout ce que j’ai dit, il est question d’agir et non d’entreprendre. Les traits marquant de l’action d’entreprendre Lorsqu’il est question d ’ e n t r e p r e n d r e , d ’e n t r e p r i se , d’entrepreneur, les choses sont différentes, la responsabilité est légèrement infléchie et dans un sens particulièrement intéressant. Vous savez sans doute que le terme « entreprendre » est fort ancien, mais que son usage dans l’acception que nous lui donnons aujourd’hui date du XVIIIe siècle et consacre d’une certaine façon la mise en valeur de la figure individuelle de l ’en tr e pr en e ur . Il n ’e st rie n d’étonnant à cela : il fallait la Révolution française, il fallait la levée progressive des contraintes qui étaient placées sur l’activité économique, essentiellement du fait d e s co rp ora tio ns, po ur voir apparaître un type d’action nouveau, celle d’entreprendre, dont la portée ne touchait pas seulement au monde économique, mais pouvait avoir trait à de nombreux autres secteurs de l’activité humaine. Quels sont les traits marquants qui distinguent d’e mblée l’a ction d’entreprendre de l’action telle que je l’ai évoquée tout à l’heure? D’abord, l’idée d’entreprendre contient la conviction que quelque chose de réellement nouveau est Intervention de Monique Canto-Sperber - 2 - Titre du document Et l’homme dans tout ça ? Page 3 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires créé, quelque chose de positif, doté de valeurs, qui ouvre de nouvelles dimensions dans la réalité. Hannah Arendt disait, dans un texte qui date d’une cinquantaine d’années, La Condition de l’homme moderne, que l’action, l’entreprise, apparaît de nouveau à chaque fois comme un miracle. C’est la raison pour laquelle n o u s s o mme s vé r i t a b l e me n t fascinés par les récits des destins des grands entrepreneurs, ceux de la fin du XVIII e siècle, d’Oberkampf et de ses toiles de Jouy-en-Josas jusqu’à Ford et Steve Jobs; c’est-à-dire tous ceux qui, par leur énergie, ont eu la capacité de créer de nouvelles pratiques, de nouveaux objets qui ont transformé les manières de vivre. Dans un texte peu connu qui s’appelle L’Energie spirituelle, écrit au tout début du XXe siècle, le philosophe Henri Bergson analysait de manière extrêmement perspicace ce que peut avoir de singulier cet acte d’entreprendre par rapport à l’action: « La mère qui regarde son enfant est joyeuse, parce qu’elle est c o n s c ie n t e d e l ’ a vo ir c r é é physiquement et moralement. Le commerçant qui développe ses affaires, le chef d’usine qui voit prospérer son industrie est-il joyeux en raison de l’argent qu’il gagne et de la notoriété qu’il acquiert ? Richesse et considération entrent évidemment pour beaucoup dans la satisfaction qu’il ressent, mais elles lui apportent des plaisirs plutôt que de la joie. Et ce qu’il goûte de la joie vraie est le sentiment d’avoir monté une entreprise qui marche, d’avoir appelé quelque chose à la vie. » A cette caractéristique qui distingue le fait d’entreprendre de l’action, nous pourrions ajouter que la figure d e l ’ e n t r e p r e n e u r e t l ’ a ct e d’entreprendre induisent une passion, une attitude : entreprendre, c’est au fond ne pas accepter le monde tel qu’il est, considérer que dans ce monde, quelque chose de nouveau peut être créé. Un troisième trait serait le fait que lorsqu’on entreprend, la connaissance du but n’est pas nécessairement acquise. Au fond, l’entreprise, c’est comme la recherche : on se met à chercher parce qu’on ne peut pas faire autrement, parce qu’on sait qu’il existe quelque chose à trouver, mais sans savoir précisément ce qu‘on va trouver. Le mouvement importe plus que la fin. Autre trait enfin, extrêmement important, c’est qu’il n’est pas Intervention de Monique Canto-Sperber - 3 - Et l’homme dans tout ça ? Page 44 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires d’entreprise ou d’acte d’entreprendre sans la capacité d’avoir des attentes qui ne soient pas systématiquement trompées : on ne peut entreprendre que dans un monde stabilisé, où les règles du jeu sont connues, où une certaine prévisibilité est acquise. Il faut donc libérer une capacité d’action, il faut une véritable liberté, mais il faut également un ordre de droit. C’est la raison pour laquelle l’économie de marché n’a pu se développer qu’au moment où un appareil normatif a garanti les projets des êtres humains et leur a permis de nourrir, d’entretenir, de mettre en œuvre des attentes légitimes. Présumer un avenir meilleur Vous voyez comment, derrière l’acte d’entreprendre, apparaît toute une problématique extrêmement riche, la conviction que l’ordre du monde n’est pas immuable, mais également une ouverture vers l’avenir : la présomption que l’avenir sera meilleur. Là encore, les philosophes se sont intéressés depuis fort longtemps au lien entre les activités financières, le fait de prêter, d’emprunter, et la conviction que l’avenir sera euphorique, sera meilleur : on ne prête pas à son voisin si on n’a pas la conviction qu’il va s’enrichir. D’une certaine façon, le fait d’entreprendre projette donc dans un avenir supposé plus prospère et il n’est pas étonnant de voir que l’acte d’entreprendre a été particulièrement exalté dans toutes les périodes de mutations technologiques fortes, puisque chacune de ces mutations a entretenu la conviction que les capacités humaines étaient accrues, que beaucoup plus de choses allaient devenir possibles. En comparant la figure de l’acteur et celle de l’entrepreneur, il n’est pas difficile de céder à une héroïsation de l’acte de l’entrepreneur et cette héroïsation est un des traits marquants de la vie culturelle et économique française. Après tout, l’entrepreneur est le conquérant, celui qui ouvre les frontières, qui ouvre l’avenir. C’est aussi celui qui met en œuvre, dans notre époque sécularisée, une certaine démiurgie, c’est-à-dire la capacité de créer. Nous pouvons dire que le culte de l’entrepreneur, créateur de valeurs économiques mais aussi de nouveaux projets a façonné un homme nouveau. Intervention de Monique Canto-Sperber - 4 - Et l’homme dans tout ça ? Page 5 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires Prendre des risques, mais quels risques ? Ce qui rend héroïque la figure de l’entrepreneur, c’est la prise de risques. Il n’existe pas d’ouverture de l’avenir, de créations, de nouvelles réalités sans une mise de fond et sans la possibilité toujours non négligeable que l’entreprise échoue. C’est cette contingence fondamentale qui donne tout son prix à l’acte d’entreprendre. Mais comment ces risques sont-ils évalués et quels risques : de court terme, de long terme, des risques individuels, collectifs ? On peut prendre des risques individuels, bien sûr, cela a même quelque chose de glorieux, à condition d’assumer les conséquences d’un éventuel échec et à condition qu’une collectivité ne soit pas affectée par les conséquences désastreuses des risques pris. Etre responsable, mais de quoi ? L’homme est-il donc responsable de c e q u ’il en tr ep re nd ? Oui , évidemment. Comment ne le serait-il pas, puisqu’il est ce dont l’action d’entreprendre est partie. Oui, évidemment, parce qu’il contribue à changer le monde et qu’il a, lui, pris la place de Dieu. Jusqu’au XVIIe siècle, les philosophes écrivaient des théodi cées, essayai ent d’expliquer comment Dieu, dans Son infinie bonté, ét ait pour tant responsable du monde que nous connaissons et où nous voyons une intrication constante de maux et de bienfai ts. Di eu n’est plus responsable du monde : d’une certaine manière, l’homme l’a déchargé de cette responsabilité, hissé par sa capacité de démiurgie, mis dans cette posture de devoir rendre compte du monde qu’il a créé. Et cette responsabilité, malheureusement, il lui est parfois impossible de l’expliciter, parce que le monde qu’il a créé est trop complexe et dépasse les capacités d’e xplication don t l’ho mme aujourd’hui dispose. D’où ce senti ment contrasté d’une responsabilité accrue et d’une dépossession accrue, parce que dans un monde infiniment complexe, il est très difficile de savoir exactement ce dont on est responsable. L’homme, apprenti sorcier En conclusion, je dirai quelques mots sur ces deux questions : responsabilités ramifiées et manque de visibilité sur les fins. R e s p o n s a b i l i t é s r a mi f i é e s , pourquoi ? Parce que ce qui a caractérisé l’émergence du libéralisme économique, c’est la Intervention de Monique Canto-Sperber - 5 - Et l’homme dans tout ça ? Page 66 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires création spontanée, la multiplication d’initiatives économiques d éc en tralisée s, sa ns a ucun e planification, sans aucune intelligence d’ensemble, qui ont provoqué cette extraordinaire vitalité très largement responsable du développement économique de l’Europe moderne. Mais en même te mps, elles créaient aussi, inévitablement, une très grande complexité qui a parfois rendu tragique la notion de responsabilité : l’homme devient un apprenti-sorcier, il est de plus en plus capable d’initier toutes sortes d’actions, mais il est de moins en moins capable d’en contrôler les conséquences. Marx, qui a été l’extraordinaire observateur de ce monde nouveau en train de se créer, ce monde des entrepreneurs, disait dans ce texte fameux sur le 18 brumaire de Napoléon Bonaparte : « Les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font ». Ce défaut d’intelligence est inévitable car nul n’est en position de comprendre l’ensemble de la société. He u r e u se me n t , ca r ce l u i q ui prétendrait la comprendre voudrait également la planifier et cela donnerait les désastres que nous avons connus en plusieurs occasions au XXe siècle ; mais il reste que cette impossibilité de surplomb, de compréhension d’ensemble, crée aussi une condition particulièrement difficile pour la responsabilité humaine. Par ailleurs, les pouvoirs techniques considérables que nous avons aujourd’hui propulsent l’homme constamment en dehors de lui-même et rendent difficile pour lui de retrouver le lien de causalité exact qui relie les actions humaines aux conséquences qu’elles produisent. Là où il n’est plus possible de voir une intention humaine, où allonsnous trouver la responsabilité ? Enfin, dernier aspect, en même temps que le fait d’entreprendre crée un monde, il faut bien être conscient du fait que ce monde n’est pas simplement un monde matériel, un monde de richesses, un monde de valeurs : c’est également un monde de rapports sociaux. Là encore, il faut peut-être revenir à Marx et à son analyse des classes sociales : chaque classe sociale est définie par la position que ceux qui y appartiennent occupent dans le processus de production. Cette définition est évidemment dépassée aujourd’hui étant donné la nouvelle réalité du travail. Mais Marx avait tout de même raison sur le fait qu’il identifiait la production du monde qui environne l’entrepreneur comme étant également un monde de relations sociales qui, peu à peu, va acquérir Intervention de Monique Canto-Sperber - 6 - Et l’homme dans tout ça ? Page 7 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires une objectivation dont plus personne non voulu, ce qui est aperçu et ce qui n’est pas aperçu. Il est hors de ne sera responsable. question de renoncer pour autant à Donc, bien sûr, l’homme qui la responsabilité intentionnelle, entreprend est responsable de ce c’est-à-dire à la capacité de définir qu’il fait, responsable de ce qu’il a un être humain libre qui agit en se produit, mais il nous faut avoir représentant un but d’action et des conscience que la portée de l’action intentions. Mais il nous faut aussi est limitée, même si l’ampleur de la considérablement enrichir notre responsabilité est encore plus notion de responsabilité pour mettre considérable. C’est dans ce en place l’appareil normatif qui nous décalage entre une capacité permettra d’agir. d’action qui s’est rétrécie en dépit L’administration américaine qui était de tous les artifices technologiques au pouvoir à partir des années 2000 a qui pourraient donner l’illusion de voulu favoriser par tous les moyens l’amplifier et une responsabilité qui possibles l’accès à la propriété, même s’est considérablement agrandie à pour les plus pauvres. Des personnes l’échelle du monde entier, et peutqui n’avaient que très peu de être même de l’espace, qu’il faut ressources, ou des ressources voir un des traits caractéristiques de extrêmement instables, ont été la condition contemporaine. incitées à devenir propriétaires. Des Que signifie la responsabilité emprunts leur ont été proposés pour l o rs q u’ e l l e e s t a s so rt i e à pouvoir acheter des maisons, l’impunité ? emprunts qu’elles n’étaient en aucune façon en mesure de rembourser: Des Evidemment, cette responsabilité va personnes non solvables sont cl ai r ement au- del à de l a devenues propriétaires de leur responsabilité maison. Il leur a été demandé, au bout intentionnelle. de quelques années, de refinancer Souvent, les leur emprunt pour pouvoir rembourser actions produisent le premier emprunt acquis, dans l’idée d’autres effets que que de toute manière, la valeur du ceux dont on avait bien ne pourrait que s’accroître, et que l’intention. Nous tout cela produirait un cercle voilà donc dans euphorique qui permettrait de faire en une intrication très douloureuse sorte que le premier achat, l’acte entre ce qui est voulu et ce qui est Intervention de Monique Canto-Sperber - 7 - Et l’homme dans tout ça ? Page 88 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires responsable derrière lequel se trouve l’épisode final et sa leçon la plus une décision et une volonté humaines, difficile à accepter : ceux qui avaient pris les plus grands risques et qui, soit sanctionné d’effets positifs. dans la théorie et dans la conception Ces crédits non solvables, qui étaient euphorique de la responsabilité de à l’origine des relations de personne l’entrepreneur, auraient dû être à personne, sont devenues des sanctionnés lorsque ces risques se produits anonymes, qui se sont mis à sont révélés conduisant à l’échec, ont circuler sur des marchés, qui ont été été sauvés parce que, tout fractionnés, divisés en produits simplement, ils étaient trop gros pour dérivés, agrégés dans des qu’on puisse prendre le risque que ensembles de produits à risques et leur faillite entraîne la détérioration de de produits sans risques, jusqu’à la toute l’activité économique. Mais quel catastrophe que nous avons connue mauvais signal, par rapport à cette voici deux ans. Qui est responsable ? responsabilité de l’entrepreneur, que Ceux qui ont acheté là où les règles n’ont pas été une maison alors respectées, là où la capacité de se qu’ils n’avaient pas projeter dans le long terme n’a pas les moyens de la été reprise, apparaisse une totale payer ? Ceux qui les i mp unit é. Que signifie la ont incités à responsabilité lorsqu’elle est assortie l ’a ch e t e r ? Le à une telle image de l’impunité, qui gouvernement était pourtant absolument inévitable? américain, qui par tous les moyens Nous voilà donc avec une responsabilité possibles a encouragé l’accès à la aussi tragique que celle qui s’attachait propriété ? Les courtiers qui sont aux héros que j’ai évoqués d’emblée. venus proposer des refinancements ? Cette tragédie n’est évidemment plus Les traders ensuite, qui ont conçu celle des temps anciens ; c’est une ces produits avec l’idée qu’une tragédie qui a tous les caractères de hiérarchisation, une décorrélation notre temps : elle est collective, elle est pourrait permettre d’éviter les risques sans poésie, elle nous oblige à aller de et que pour finir, nul n’aurait à se l’avant, tout en sachant qu’à chaque poser la question de la responsabilité instant, nous sommes au bord du puisque les conséquences seraient précipice. heureuses pour tout le monde ? Cet extraordinaire édifice a été très rapidement réduit à néant. Jusqu’à Intervention de Monique Canto-Sperber - 8 -