les contes d`hoffmann
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les contes d`hoffmann
LES CONTES D’HOFFMANN Jacques Offenbach OPÉRA FANTASTIQUE EN UN PROLOGUE, TROIS ACTES ET UN ÉPILOGUE 1881 DIRECTION MUSICALE Philippe Jordan OLYMPIA Nadine Koutcher MISE EN SCÈNE Robert Carsen ANTONIA Ermonela Jaho MUSIQUE Jacques Offenbach (1819-1880) DÉCORS Michael Levine LIVRET Jules Barbier D’APRÈS Jules Barbier, Michel Carré En langue française Surtitrage en français et en anglais LUMIÈRES Jean Kalman CHORÉGRAPHIE Philippe Giraudeau MÉCÈNE DES CONTES D’HOFFMANN LA MUSE, NICKLAUSSE Stéphanie d’Oustrac UNE VOIX Doris Soffel HOFFMANN Ramòn Vargas (3, 6, 9, 12, 15, 18 nov.) Stefano Secco (21, 24, 27 nov.) DRAMATURGIE Ian Burton SPALANZANI Rodolphe Briand CHEF DES CHŒURS José Luis Basso LUTHER, CRESPEL Paul Gay Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris MONTRE EXCLUSIVE DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS GIULIETTA Kate Aldrich NATHANAËL Cyrille Lovighi ANDRÈS, COCHENILLE, PITICHINACCIO, FRANTZ Yann Beuron LINDORF, COPPÉLIUS, DAPERTUTTO, MIRACLE Roberto Tagliavini HERMANN Laurent Laberdesque OPÉRA BASTILLE 24 I opéra SCHLEMIL François Lis La création L’œuvre à l’Opéra de Paris Les Contes d’Hoffmann a été créé le Après de nombreuses représentations à l’Opéra-Comique, Les Contes d’Hoffmann 10 février 1881 à l’Opéra-Comique. sont représentés pour la première fois au L’œuvre Palais Garnier le 28 octobre 1974, sous Le livret est tiré d’une pièce que Jules la direction de Georges Prêtre, dans une Barbier et Michel Carré (les librettistes, mise en scène de Patrice Chéreau, avec entre autres, du Faust de Gounod) avaient des décors de Richard Peduzzi, des coseux-mêmes conçue à partir de trois contes tumes de Jacques Schmidt, Nicolai Gedda de l’écrivain allemand E.T.A. Hoffmann. II (Hoffmann), Eliane Manchet (Olympia), s’agit de trois histoires de femmes mani- Régine Crespin (Giulietta), Christiane Edapulées (Olympia, Antonia, Giulietta), dont Pierre (Antonia) et Tom Krause (Lindorf, Hoffmann, devenu personnage central, est Coppélius, Dapertutto, Miracle). Cette à la fois le narrateur et le héros malheu- production sera reprise jusqu’en 1980. En reux (une quatrième, mettant en scène une 1982, l’Opéra de Paris présentait l’œuvre autre femme, Stella, les encadre). Dans tous à l'Opéra-Comique dans une adaptation les cas, cette quête de la femme idéale est de la production du Festival de Salzbourg contrecarrée par un personnage diabolique (mise en scène et décors de Jean(Lindorf, Coppélius, Miracle, Dapertutto). Pierre Ponnelle), sous la direction d’Alain L’univers de ces contes est délibérément Lombard, avec Neil Shicoff (Hoffmann), fantastique et certains servirent de base à Nelly Miricioiu (les quatre rôles féminins), Freud pour ses théories sur « l’inquiétante Jean- Philippe Lafont (les quatre rôles diaétrangeté ». Offenbach dut voir la pièce boliques). En avril 1992, enfin, l’œuvre était de Barbier et Carré lors de sa création à à l’affiche de l’Opéra Bastille, sous la direcl’Odéon en 1851. Mais ce n’est qu’en 1876, tion de Ion Marin, dans une mise en scène au retour de sa tournée américaine, qu’il de Roman Polanski (décors et costumes chercha à en faire un opéra. Il se mit alors de Frantz Salieri), avec Francisco Araiza au travail, modifiant sensiblement la struc- (Hoffmann), Natalie Dessay (Olympia), ture originale de l’œuvre. Mais à sa mort, la Lella Cuberli (Antonia), Nadine Denize partition était dans un tel état d’inachève- (Giulietta) et José Van Dam (les quatre ment qu’il fallut la compléter pour pouvoir rôles diaboliques). la faire représenter. La production mise en scène par Robert Carsen, qui est proposée à nouveau aujourd’hui, a été créée en mars 2000, sous la direction de James Conlon, avec Janez Lotric, Natalie Dessay, Andréa Rost, Enkelejda Shkosa et Samuel Ramey. SYNOPSIS - AROP I 25 Synopsis PROLOGUE Le poète et compositeur Hoffmann est amoureux de la prima donna Stella. Quand le rideau se lève, celle-ci est en train d’interpréter son rôle favori : Donna Anna du Don Giovanni de Mozart. La Muse d’Hoffmann se fait fort de reconquérir l’artiste et de le protéger de toute obsession amoureuse dans le futur. Dans ce but, elle prend l’apparence de Nicklausse, l’ami d’Hoffmann. Le conseiller Lindorf, lui aussi, veut séduire la diva, dont il soudoie le valet Andres afin qu’il lui remette une lettre adressée à Hoffmann, qui contient la clef de sa loge. Tandis que le rideau tombe sur le final du premier acte de Don Giovanni, Luther et ses serveurs se préparent en hâte à l’arrivée d’Hoffmann et de ses amis. Hoffmann entre, l’esprit manifestement troublé, mais on le persuade vite d’interpréter la légende du nain Kleinzach. Tout en chantant, il s’égare et se souvient de son premier amour. Ses amis le ramènent à la réalité et l’incitent à terminer la chanson. Soudain, Hoffmann aperçoit Lindorf et ils échangent quelques propos assez vifs. Hoffmann accuse ce dernier de lui avoir toujours porté malchance. Lorsque trois de ses amis se vantent de leurs maîtresses, Hoffmann déclare que Stella incarne tout à la fois la jeune fille, l’artiste et la courtisane. Il demande à ses amis s’ils veulent entendre le récit de ses amours passées. Bien que Luther vienne les avertir que le rideau va se lever sur le second acte de Don Giovanni, tous remplissent leurs verres et se préparent à écouter les contes d’Hoffmann. portera suffisamment d’argent pour rembourser ses récentes pertes financières. Hoffmann est tombé amoureux d’Olympia, qu’il n’a fait qu’entrevoir de loin. Désireux de rencontrer la jeune fille, il est accueilli par Spalanzani et son assistant Cochenille. Nicklausse le rejoint et tente alors vainement d’éclairer Hoffmann sur la véritable nature d’Olympia, lorsque Coppélius apparaît. C’est lui qui a fourni les yeux de la poupée et il vient se faire payer par Spalanzani. Il vend à Hoffmann une paire de lunettes magiques susceptibles d’embellir la réalité. Spalanzani revient et Coppélius demande à partager les bénéfices de leur nouvelle invention. Pour se débarrasser de lui, Spalanzani lui remet un chèque sans provision. Les invités de Spalanzani arrivent et il leur présente sa « fille ». Elle fait l’admiration de tous, en particulier grâce à son chant. Hoffmann est totalement séduit, et, demeuré seul avec elle, il lui déclare son amour. De nouveau, Nicklausse tente de le ramener à la raison. Coppélius, revenu sur ces entrefaites, jure de se venger de Spalanzani, qui l’a grugé. Hoffmann danse avec Olympia. Le mécanisme de la poupée s’emballe et elle entraîne Hoffmann dans une valse frénétique. Il tombe et brise ses lunettes, pendant qu’on emporte la poupée. Cochenille fait irruption : Coppélius s’est vengé de Spalanzani en détruisant Olympia. Hoffmann découvre que sa bien-aimée n’était qu’une poupée mécanique tandis que les invités rient aux éclats. ACTE II ! ANTONIA Le violoniste Crespel a déménagé afin ACTE I ! OLYMPIA d’éloigner sa fille Antonia d’Hoffmann. L’excentrique inventeur Spalanzani espère Quand le rideau se lève, la jeune fille est que sa dernière invention, une poupée en train de chanter une chanson qui parle mécanique qu’il appelle Olympia, lui rap- d’amour perdu. Son père l’interrompt et 26 I opéra lui arrache la promesse de ne plus jamais chanter : Antonia a hérité de sa mère, célèbre cantatrice, un mal fatal que précipite sa propre passion du chant. Avant de sortir, Crespel ordonne à son serviteur Frantz de ne laisser personne entrer dans la maison. Mais Frantz est sourd et accueille volontiers Hoffmann et Nicklausse lorsqu’ils se présentent. Nicklausse s’empare d’un violon et commence à en jouer tandis qu’Hoffmann entonne une mélodie qu’il a autrefois composée pour Antonia. Lorsqu’elle apparaît, tous deux sentent leur passion se ranimer et décident de se marier. Comme Antonia chante la chanson d’Hoffmann, elle est subitement prise d’un malaise. Crespel revient de manière inopinée et Antonia se précipite dans sa chambre. Hoffmann décide de se cacher. Le Docteur Miracle se présente. Il souhaite continuer à administrer un mystérieux traitement à Antonia mais Crespel l’accuse d’avoir intentionnellement tué sa femme et de vouloir à présent assassiner sa fille. Désormais au courant de la fragilité d’Antonia, Hoffmann persuade la jeune fille SYNOPSIS - AROP I 27 réticente d’abandonner ses espoirs de faire une carrière de chanteuse. À peine a-t-il quitté les lieux, que le Docteur Miracle réapparaît. Il évoque pour Antonia la gloire qui l’attend sur la scène de l’Opéra. Lorsqu’elle entend la voix du fantôme de sa mère l’exhortant à chanter, elle ne peut résister. Crespel, Hoffmann et Nicklausse se précipitent mais il est trop tard : Antonia est déjà morte... ACTE III ! GIULIETTA La fête bat son plein chez la courtisane Giulietta. Nicklausse et Giulietta célèbrent les plaisirs de la nuit. Cette humeur languide n’est pas du goût d’Hoffmann qui, dans une cynique chanson à boire, rejette l’amour, source de mélancolie. Dapertutto tente Giulietta avec un magnifique diamant qu’il promet de lui donner si elle lui obtient le reflet d’Hoffmann, comme elle lui a précédemment obtenu l’ombre de son amant du moment, Schlémil. Giulietta entreprend de séduire Hoffmann. Elle lui demande son reflet comme preuve d’amour. Hoffmann se laisse aisément convaincre mais il est ensuite horrifié lorsqu’il réalise ce qu’il a perdu. Nicklausse tente de le persuader de partir, mais Hoffmann se découvre alors incapable de quitter Giulietta. Schlémil trouve Hoffmann et Giulietta ensemble. Les deux hommes se battent en duel et Hoffmann tue son rival, pour apercevoir Giulietta partant avec son souteneur Pitichinaccio. Dapertutto joint son rire aux leurs. 28 I opéra ÉPILOGUE La représentation de Don Giovanni se termine comme Hoffmann met un point final à ses trois contes. Le poète est à présent totalement ivre. Quand Stella arrive, triomphante, il peut à peine lui parler. La diva sort au bras de Lindorf. La Muse réapparaît. Elle enjoint Hoffmann de raviver la flamme de son art, lui rappelant que les larmes sont souvent davantage source d’inspiration que l’amour. Robert Carsen MISE EN SCÈNE Né au Canada, Robert Carsen a suivi une formation d’acteur au Bristol Old Vic Theatre School avant de se lancer dans la mise en scène. Parmi ses productions les plus marquantes : Falstaff au Covent Garden de Londres et à la Scala de Milan ; un cycle Janáček à l’Opéra du Rhin ; Don Giovanni à la Scala de Milan ; Le Tour d’écrou au Theater an der Wien (mise en scène, décors et costumes) ; Carmen, Fidelio et Dialogues des carmélites à Amsterdam ; Ariane à Naxos à Munich ; Armide au Théâtre des Champs-Élysées ; Mitridate à La Monnaie de Bruxelles ; Rinaldo et Le Couronnement de Poppée à Glyndebourne ; Salomé à Turin ; Iphigénie en Tauride à Chicago, Madrid, Toronto et au Covent Garden ; Candide, My Fair Lady et Singing in the Rain au Théâtre du Châtelet ; Le Trouvère au Festival de Bregenz ; La Traviata pour la réouverture de La Fenice à Venise ; Le Chevalier à la rose au Festival de Salzbourg ; Mefistofele et Eugène Onéguine au Metropolitan Opera de New York ; L’Anneau du Nibelung à Cologne ; Richard III (Giorgio Battistelli) ainsi qu’un cycle Puccini à Anvers ; Orphée et Eurydice à Chicago ; Le Songe d’une nuit d’été, Orlando, La Flûte enchantée, Semele, Rigoletto au Festival d’Aix-en-Provence, Platée au Theater an der Wien et à l'Opéra-Comique, la création mondiale de CO2 de Giorgio Battistelli à la Scala de Milan. Pour l’Opéra national de Paris, il a mis en scène Manon Lescaut, Nabucco, I Capuleti e i Montecchi, Lohengrin, Les Contes d’Hoffmann, Alcina, Rusalka, Les Boréades, Capriccio, Tannhäuser, Elektra, La Flûte enchantée. Il est également scénographe et directeur artistique pour les expositions Bohèmes et Marie-Antoinette au Grand Palais, L’impressionnisme et la mode et Splendeurs et misères au Musée d’Orsay, Charles Garnier, un architecte pour un empire à l’École nationale des Beaux-arts, Magritte à l’Art Institute de Chicago. Robert Carsen a reçu le Grand Prix du Syndicat de la presse musicale internationale pour l’ensemble de ses mises en scène, le Prix du Syndicat de la critique en France à trois reprises et le Prix Abbiati de la critique italienne à quatre reprises. SYNOPSIS - AROP I 29