Pour une immigration choisie et non subie
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Pour une immigration choisie et non subie
La let re du CNIP Numéro 62 novembre 2010 - 2€ Editorial : www.cni.asso.fr Le CNIP au cœur du débat par Gilles Bourdouleix Page 3 DOSSIER Pour une immigration choisie et non subie page 2 Le CNIP réagit : Le CNI devient le CNIP CNI La Lettre N62• A4.indd 1 page 4 DOSSIER : « Immigration : le débat interdit », par Stéphane Buffetaut page 8 Tribune libre : « La gauche en flagrant déni de démocratie », par Gilles Bourdouleix 24/11/10 11:44 La let re du CNIP Le CNIP réagit Vie du mouvement Le CNIP à l’honneur Le CNI remet en lumière le « P » de « paysans » Lors de son comité directeur du 23 octobre dernier, le CNI est redevenu le CNIP. Gilles Bourdouleix, Président du CNI et député-maire de Cholet, entend défendre le monde agricole qui s’estime orphelin de la vie politique et insuffisamment représenté. « Même si la France reste le premier producteur et exportateur agricole européen, la crise a particulièrement affaibli le secteur agricole. La compétitivité de notre agriculture doit être renforcée, tout en assurant des revenus stables aux producteurs. Il est indispensable aujourd’hui de repenser l’ensemble de la filière agricole. Améliorer la gouvernance de l’agriculture, c’est aussi mener des actions pour l’économie française, pour l’indépendance de la France et la sécurité alimentaire des Français » a déclaré Gilles Bourdouleix . C’est la raison pour laquelle, le CNIP a décidé d’être présent dans un maximum de cantons lors de l’échéance de mars 2011. Il présentera également des candidats dans les départements renouvelables à l’occasion des sénatoriales de septembre 2011. Remaniement : quid du portefeuille de la famille et de celui des anciens combattants ? Le CNIP a tenu à dénoncer deux carences structurelles du nouveau gouver- nement. La famille n’est plus identifiée dans les missions ministérielles. C’est d’autant plus inexcusable qu’il faut plus que jamais défendre cette cellule fondamentale de notre société à une époque où elle paraît menacée. Dans un autre domaine, le CNIP déplore la disparition d’un Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants. La France paraît aujourd’hui négliger ce qu’elle doit à ceux qui ont donné de leur jeunesse pour défendre les valeurs que nous partageons. Annick du Roscoät, Présidente d’honneur du CNIP a été reconduite dans son mandat de membre du Conseil Economique, Social et Environnemental et Stéphane Buffetaut a été élu, à la quasi-unanimité, à la Présidence de la Section Transport au sein du Comité Economique et Social Européen. Nouvelles fédérations : Maine et Loire et Charente-Maritime Gilles Bourdouleix, cosignataire de l’amendement du Député Michel Piron visant à supprimer le bouclier fiscal et l’ISF Dans un récent communiqué de presse, Gilles Bourdouleix avait eu l’occasion de rappeler que « le bouclier fiscal était devenu, avec la crise, indécent. Il faut le remettre en cause avec une adaptation juste. L’ISF est, quant à lui, le vestige de dogmes idéologiques dépassés ». « Mais la suppression de l’ISF ne saurait justifier une hausse de l’impôt sur le revenu. Le plus important est de permettre à tous de s’élever dans la vie sociale en entreprenant et en innovant. Il faut une rupture des mentalités. Notre société doit comprendre qu’il vaut mieux utiliser la capacité de ceux qui savent créer de la richesse plutôt que de vouloir les en priver » avait-il indiqué. Lionel Escaffre - Gilles Bourdouleix Bruno North Gilles Bourdouleix, président du CNIP et député-maire de Cholet, accompagné du secrétaire général, Bruno North était, fin octobre, à Angers pour lancer officiellement la fédération de Maine et Loire. Elle est présidée par le conseiller municipal de Saint Georges sur Loire, Lionel Escaffre. Ce dernier souhaite s’impliquer sur les questions agricoles. La fédération de la Charente Maritime est, quant à elle, présidée par Pascal Rich, ancien conseiller municipal de Royan. ✁ BULLETIN D’ADHÉSION À découper et à renvoyer accompagné de votre chèque à l’ordre de l’AFCNI : 6, rue Quentin Bauchart - 75008 PARIS - Tél. : 01 47 23 47 00 - Fax : 01 47 23 47 03 E-mail : [email protected] Nom......................................................................................................................................... Prénom ....................................................................................................................... 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Souhaite adhérer au CNIP et règle la cotisation 2010 de : 2 20€ individuel CNI La Lettre N62• A4.indd 2 30€ couple 10€ jeunes et chômeurs 24/11/10 12:43 La let re du CNIP ©crédit photo Etienne LIZAMBARD Editorial Le CNIP au cœur du débat Nous avons souhaité consacrer ce numéro à une question majeure pour notre société : celle de l’immigration. Paradoxalement, ce dossier fondamental pour l’avenir de l’Etat mais aussi de la Nation est à l’esprit de tous et pourtant traité sans conviction voire avec lâcheté. La crainte d’être catalogué dans une partie extrémiste de l’échiquier politique et la dictature intellectuelle d’associations qui parviennent à faire oublier leur affiliation trotskiste inhibent les initiatives des authentiques républicains attachés aux valeurs de la France. L’immigration est la plus belle image des principes universels d’accueil qui guident notre pays. Il serait cependant dangereux d’oublier qu’immigration rime avec intégration et que c’est cette préoccupation qui doit être prioritaire. Les années prochaines verront à l’évidence l’immigration au coeur des réflexions qui animeront la vie politique nationale. Les années prochaines verront à l’évidence l’immigration au coeur des réflexions qui animeront la vie politique nationale. Les contributions que vous lirez dans ce numéro constituent les premières pistes de travail qu’entend conduire le CNIP sur ce sujet. Je manquerais à mes devoirs si je ne portais pas un regard attentif au récent remaniement. J’aurai l’occasion lors d’un prochain comité directeur d’expliquer en quoi il ne me convient pas, que ce soit par rapport à certains choix de femmes et d’hommes, que ce soit par rapport aux carences structurelles (Quid de la famille ? Quid des anciens combattants ?). Je souhaite m’arrêter plus particulièrement sur la place du CNIP pour tordre le cou aux plus folles rumeurs qui ont été alimentées par quelques uns d’entre nous. J’ai rencontré le Président de la République fin juillet. J’ai déjeuné le 23 octobre avec ses conseillers politiques Biancarelli et Marleix. Nous avons à chaque fois échangé notamment sur le futur remaniement. Jamais n’a été évoqué l’entrée du CNIP et éventuellement de son président au gouvernement. J’ai à chaque fois défendu l’idée d’un changement de Premier Ministre considérant qu’il fallait une profonde modification de la gouvernance entre les deux têtes de l’exécutif et que cela me semblait complexe avec les mêmes acteurs sachant que le Président de la République reste en poste. Devant Nicolas Sarkozy, j’ai milité pour Michèle Alliot-Marie avant en septembre eu égard à l’actualité de me raviser et de faire savoir à l’Elysée que ma préférence allait désormais à Jean-Louis Borloo. Ce n’était qu’un avis parmi beaucoup d’autres. Le 23 octobre, je notais que l’hypothèse Fillon revenait au premier plan. J’y réfléchis et fis à Olivier Biancarelli une note mettant en parallèle les avantages et les inconvénients du maintien du Premier Ministre, convaincu qu’in fine c’est surtout la relation avec le Chef de l’Etat qui est essentielle. Il est clair que je n’ai milité publiquement pour aucun des prétendants. Cette décision est le premier des pouvoirs constitutionnels du Président de la République. Il me paraît logique de garder d’éventuels conseils pour des entretiens privés. A la fin du repas du 23 octobre a été évoqué la publication le mercredi suivant de la liste des nouveaux membres du CESE. Deux noms issus du CNIP furent avancés. Celui de notre Présidente d’honneur, sortante ; celui d’un autre membre du Bureau Politique. Il m’a clairement été précisé que l’exigence de parité faisait pencher vers une reconduction de notre présidente d’honneur et qu’en absence d’opposition de ma part on allait vers cette décision pour faire plaisir au CNIP. On sait que je ne suis pas un fervent militant de l’existence du Conseil. A l’époque où An- Gilles Bourdouleix, Président du CNIP Député, Maire de Cholet nick du Roscoät était Présidente du CNI, sa présence au CES compensait utilement l’absence de mandat national. Son maintien est un geste de reconnaissance pour elle. Nous nous en réjouissons. Cela ne peut être être pris comme un signe présidentiel à l’égard du CNIP. Nous ne cherchons pas des hochets. Nous voulons une alliance solide pour ce que nous sommes et pour ce que nous pensons. Concernant le remaniement, je trouve curieux que les mêmes qui ont répandu l’idée de mon entrée au Gouvernement prétendent aujourd’hui que c’est moi qui la diffusais et s’amusent de ma supposée déception. Je n’ai jamais envisagé cette hypothèse. Ceux qui travaillent à mes côtés à Paris ou à Cholet peuvent en témoigner. Si on m’avait appelé, je n’aurais pas pu refuser, avant tout dans l’intérêt du CNIP. Mais je n’étais pas demandeur pour des raisons personnelles qui ne regardent que moi et pour des raisons politiques. Je ne pense pas en effet que la période soit opportune pour que le CNIP participe au Gouvernement. Il vaut mieux que le CNIP pèse sur le débat dans l’optique des échéances de 2012 pour faire valoir ses convictions plutôt qu’être réduit au silence par la solidarité gouvernementale. C’est au soir du premier tour de l’élection présidentielle que le dialogue pourra s’établir. 3 CNI La Lettre N62• A4.indd 3 24/11/10 11:44 La let re du CNIP Dossier DOSSIER : Pour une immigration choisie et non subie La recherche d’une meilleure qualité de vie est évidemment la première raison expliquant l’existence de flux migratoires à destination des pays développés. La France doit cependant définir sa politique migratoire et retrouver une certaine maîtrise de l’identité des personnes qu’elle accueille. Il est indispensable de se donner les moyens d’une immigration en relation des besoins de la société française. La France doit pouvoir choisir l’immigration qu’elle souhaite. Immigration le débat interdit Sous prétexte que Jean-Marie Le Pen a évoqué il y a bientôt trente ans les dangers potentiels d’une immigration incontrôlée, le monde politique et médiatique français a occulté tout débat sérieux sur cette question, oscillant entre l’autocensure et l’incantation idéologique. Pire, toute personne qui osait aborder le sujet était frappée d’anathème, aussitôt accusée de racisme ou de xénophobie, soupçonnée d’être un nostalgique du grand Reich. Dossier Durant la première cohabitation, le Gouvernement de Jacques Chirac avait bien tenté de traiter la question des modes d’acquisition de la nationalité française, mais la mort accidentelle de l’étudiant Malik Oussekine, en marche d’une manifestation contre un projet de réforme des études universitaires, avait donné un coup d’arrêt à cette initiative. 4 Depuis, la droite, tétanisée, ne se hasarde plus à l’évoquer et la récente loi votée au Parlement n’est que la traduction de trois directives européennes. La gauche quant à elle, aussi geignarde que démagogique, qui oublie volontairement que la France est un des pays les plus ouverts du monde en matière d’immigration, de nationalisation et ac- CNI La Lettre N62• A4.indd 4 cueil des réfugiés, feint de croire que la France a la vocation et les moyens, d’accueillir tout étranger le demandant. La fausse générosité s’allie en l’occurrence à l’irresponsabilité dans le vain espoir de récolter l’électorat issu de l’immigration. Quant aux trotskystes et autres archéo -marxistes, ils voient naturellement dans la masse des immigrés un levier révolutionnaire toujours bon à exploiter et à instrumentaliser selon de vieux schémas éprouvés, dont nous savons où ils ont mené. Dans une pareille confusion intellectuelle, les bonnes questions n’ont pu être posées et en conséquence, les bonnes réponses n’ont pu être données. Les Français en sont donc réduits à subir sans broncher, mais avec une exaspération croissante, le matraquage d’idées simples, la dissimulation systématique de la réalité, le refus de fournir toute information claire et impartiale. Ce qui aurait dû être le thème même de la transparence et de la vérité est devenu le domaine privilégié du mensonge idéologique, de la niaiserie « droit de l’hommiste » et de la plus veule soumission à la pensée unique. Or le meilleur moyen d’éviter les réactions passionnelles est d’expo- Stéphane Buffetaut, 1er vice-président du CNIP Ancien député européen ser sans censure les données et les chiffres de l’immigration en France. La vérité rend libre, elle ne peut effrayer que les menteurs et les faussaires. L’erreur première est de parler de l’immigration au singulier. Elle est plurielle. Les immigrations sont diverses. Elles n’ont ni les mêmes atouts, ni les mêmes inconvénients. L’immigration chinoise a peu à voir avec l’immigration subsaharienne qui elle-même diffère de celle du Maghreb. Quels points en communs contre l’immigration européenne et celle du Moyen-Orient ? La question n’est pas simplement documentaire. Les cultures et civilisations d’origine sont un facteur essentiel dans le processus d’intégration puis d’assimilation à la société française. S’il est vrai que les immigrations italiennes et polonaises du début du siècle dernier n’ont pas toujours été très bien accueillies, l’assimilation est faite dès la deuxième génération comme en témoigne le taux de nuptialité avec des français ou des françaises de souche (+ de 70%). Il en va tout autrement aujourd’hui avec les populations de culture mu- 24/11/10 11:44 La let re du CNIP sulmane où les taux de nuptialité avec des français ou françaises de souche est très bas, ce qui est un indice, d’une part de la difficulté d’assimilation, d’autre part de la place du communautarisme dans la société française contemporaine. Deuxième élément important, le critère « qualitatif ». Aux EtatsUnis, premier pays au monde d’immigration, les nouveaux arrivants diplômés et très hautement diplômés représentent plus de 55 % des immigrations. En France seulement un peu plus de 5% ! Troisième donnée fondamentale le nombre d’immigrés accueillis sur le territoire national. L’office Français de l’immigration et de l’intégration estime à 200 000 par an le nombre d’immigrés légaux chiffre à peu près stable depuis 10 ans. Sur ces 200 000 nouveaux arrivants environ 75 000 seraient des immigrés temporaires, étudiants et travailleurs saisonniers. A ce chiffre, il convient d’ajouter les immigrés illégaux. L’estimation de leur nombre est par nature très difficile et les chiffres avancés ici et là oscillent entre 150 000 et 400 000 ! Il convient également de noter que la France est un des pays où la nationalité s’acquière le plus facilement en Europe. Nous procédons à environ 100 000 naturalisations par an. Nous sommes donc confrontés non plus à une immigration de travail mais bien à une immigration de peuplement et par des populations qui, de façon très majoritaires, n’appartiennent pas à notre sphère culturelle. Lorsque Monsieur Giscard d’Estaing avait parlé, il y a bien longtemps, « d’invasion » le terme avait fait scandale, mais l’idée était elle si fausse ? En neuf ans la population des immigrés et de leurs descendants directs a augmenté de 33 % pour atteindre 11, 7 millions de personnes. Un quatrième élément à considérer est le motif de l’immigration vers la France. La réponse est difficile à donner. Bien entendu, le passé CNI La Lettre N62• A4.indd 5 colonial de notre pays explique le choix fait par certains arrivants qui maîtrisent plus ou moins notre langue. Mais le système de protection social très généreux de la France provoque sans doute un appel d’air considérable, ainsi que la possibilité, aujourd’hui beaucoup plus aléatoire, de trouver un emploi. Enfin, il convient d’aborder le sujet tabou du coût réel de l’immigration. Certes les immigrés contribuent à la création de richesses, personne ne saurait le nier. Mais la question est de savoir quel est le solde. Dans une étude fortement documentée Jean-Paul Gourévitch estime que le coût global de l’immigration atteint 30,4 milliards d’euros. En effet l’Etat consacre 79,4 milliards d’euros de dépenses pour l’immigration, dont près de trois quarts relèvent des coûts sociaux. Les recettes fiscales nées de l’immigration s’élèvent à 49 milliards d’euros. Chaque année l’immigration coûte donc à la communauté nationale 1,5 point du PIB, chiffre qui mérite d’être pris en considération lorsque l’on s’interroge sur les moyens de réduire les déficits publics. Il convient également de noter que la France est un des pays où la nationalité s’acquière le plus facilement en Europe. Les faits étant ce qu’ils sont, que faire ? Il est évident qu’on ne résoudra pas les problèmes par de seules mesures d’ordre public, même si celles-ci sont nécessaires. Le premier impératif, pour la France et pour l’Europe, est de mener une vraie et forte politique d’aide au développement dans certains pays africains et asiatiques afin de les aider à se développer afin d’offrir des perspectives d’avenir à leurs habitants et notamment à leur jeunesse, autre que l’arrachement à leurs affections, leur culture, leur environnement pour venir remplir des emplois pas toujours gratifiants en Europe. De surcroît il existe, dans la volonté de certains milieux économiques de faire venir des immigrés en Europe, des aspects extrêmement déplaisants. Le premier d’entre eux est de considérer les êtres humains comme des marchandises. Comme on importe les matières premières qui nous font défaut, on importe la main d’œuvre dont on a besoin, qui, en outre, peut avoir l’avantage de peser à la baisse sur le montant des rémunérations. Le second est l’organisation des pillages des ressources humaines des pays qui ont besoin de celles-ci, notamment lorsqu’il s’agit de personnes qualifiées ou hautement qualifiées. A l’évidence, ces données ont été sciemment occultées afin de ne pas émouvoir l’opinion publique. Mais rien n’est plus risqué que de cacher la vérité des faits, car lorsqu’elle éclate les conséquences peuvent être dramatiques. S’il convient d’aider les pays pauvres à se développer, c’est un impératif moral mais aussi un investissement utile, il faut également rendre l’immigration moins attractive. La France et l’Europe ne doivent pas être considérées comme le grand supermarché des prestations sociales et aides diverses ! Partout les indices des difficultés nées d’une immigration non maîtrisées se font jour : logement social, difficultés scolaires, dérives de certains quartiers, déficits sociaux, problèmes hospitaliers… Bien sûr tout n’est pas imputable à l’immigration mais il faut aborder la question sans langue de bois. Le fait que les immigrés en situation irrégulières puissent bénéficier d’une couverture médicale meilleure que les assurés français ou les étrangers en situation régulière, grâce à l’aide médicale d’Etat (AME), est un exemple emblématique des aberrations de nos systèmes de protection sociale. 5 24/11/10 11:44 La let re du CNIP Les modes d’acquisition de la nationalité française doivent être repensés et réformés. Si le droit du sang reste le premier principe de droit français, est français qui naît de parents français, la place du droit du sol dans notre dispositif légal n’est plus justifié. Aujourd’hui tout enfant né sur le sol français acquière un droit de devenir français s’il le souhaite. Ses parents deviennent de surcroît « inexpulsables » même s’ils sont en situation irrégulière. L’acquisition de la nationalité française ne peut plus résulter du hasard du lieu de naissance. Elle doit être le fruit d’une démarche volontaire et consciente, nécessitant des efforts, notamment la connaissance de la langue française, et le souhait de devenir Français non pas seulement sur un plan juridique, mais en affirmant la volonté de se conformer aux lois mais aussi aux traditions, us et coutumes de la France. Dossier La naturalisation doit donc obéir à des règles strictes voire difficiles. Devenir Français doit s’accompagner d’une cérémonie revêtue d’une certaine solennité comportant un engagement de fidélité à sa nouvelle nation, comme c’est le cas dans la plupart des pays civilisés, du Canada à l’Australie en passant par les Etats-Unis. N’a de valeur que ce qui s’acquière par un effort de la volonté et par le travail. Enfin, en dernier lieu, les mesures d’ordre public pour les personnes en situation illégale, notamment les reconductions dans le pays d’origine, doivent être mises en œuvre sans faiblesse et sans se laisser intimider par les campagnes démagogiques menées au non des droits de l’homme. Ceux-ci d’ailleurs ont vocation aussi à protéger les populations du pays d’accueil qui peuvent être perturbées et troublées par une immigration incontrôlée qui de surcroît porte préjudice aux immigrés en situation régulière. L’Histoire du monde est aussi l’histoire de grandes migrations. Elles se sont rarement déroulées dans la paix et la concorde. Elles ont été parfois d’une rare brutalité et ont précipité de riches et brillantes civilisations vieillissantes dans le chaos. Mais le mouvement et l’échange sont aussi la vie, l’enrichissement, l’éveil de la curiosité. Le gouvernement est l’art du réel, non du rêve, du songe creux et de l’idéologie. La politique migratoire doit être voulue, non pas subie. Organisée et non laissée au hasard, ou aux mains de trafiquants. Quelques chiffres • Au 1er janvier 2006, l’INSEE estime à 3,5 millions le nombre d’étrangers résidant en France métropolitaine. Ils représentent alors 5,7 % de la population. • Deux étrangers sur cinq sont originaires du Portugal, d’Algérie ou du Maroc ce qui porte la population des ressortissants d’un pays de l’Union européenne à 25 à 1,2 millions et celle des ressortissants d’un des trois pays du Maghreb à 1,1 million. • Les étrangers sont un peu plus jeunes que les Français : ils ont en moyenne 38,9 ans. • Les régions Île-de-France, RhôneAlpes et Provence Côte-d’Azur restent celles qui abritent le plus d’étrangers : elles en regroupent 60 %. Une immigration contrôlée, encadrée, raisonnable dans son ampleur comme dans ses coûts induits, peut être un bienfait. • Le « flux » provenant d’Asie s’accroît : 30 300 en 2003 pour moins de 20 000 en 1998. Une immigration contrôlée, encadrée, raisonnable dans son ampleur comme dans ses coûts induits, peut être un bienfait. Une immigration anarchique et incontrôlée peut conduire à une catastrophe sociale et politique sans précédent. • A l’opposé, l’immigration de travail à caractère permanent (titre de séjour d’une durée d’au moins un an) est très marginale. Elle va d’ailleurs en s’amenuisant pour atteindre en 2004 un point bas de 5 % représentant 7.050 personnes. Contrairement à la fable véhiculée par la pensée politiquement correcte, les sociétés multiculturelles sont difficiles à faire vivre en harmonie. Les exemples de la Palestine, du Liban, de l’ex Yougoslavie mais même de la Belgique ou encore de l’Espagne avec les questions basques et catalanes, nous le rappellent pourtant de façon évidente. Le bon gouvernement nécessite la prudence. Ne permettons pas que la France se « libanise ». Ce serait une faute dont les générations paieraient le prix. Et ce prix est le prix du sang. • Les étrangers admis au séjour au titre des migrations familiales sont toujours les plus nombreux. En 2004 : 102 619 personnes, soit 75 % des étrangers admis au séjour en France pour une durée d’au moins un an et notamment 25 400 personnes au titre du regroupement familial. • Immigration détournée : près d’un mariage sur trois, du moins pour ceux qui sont enregistrés en France, est un mariage mixte et la moitié des titres de séjour est délivrée à des ressortissants étrangers de conjoints français. 270 000 mariages sont célébrés en France, dont 45.000 mariages mixtes, et 45.000 mariages célébrés à l’étranger. • Les reconnaissances de paternité fictive constituent la deuxième catégorie de fraudes destinées à permettre l’obtention d’un titre de séjour. • L’abus de l’utilisation de la procédure des «étrangers malades» constitue également l’un des moyens pour les étrangers de se maintenir sur le territoire français. • La France a expulsé de son territoire 29 000 étrangers en situation irrégulière en 2009. 6 CNI La Lettre N62• A4.indd 6 24/11/10 11:44 La let re du CNIP Immigration choisie ? Pour une « blue card » sans complexe et sans frontière… Bruno North Depuis plus de quarante ans, le débat public sur l’immigration agite les mêmes passions, dévoile les mêmes inhibitions, réveille les mêmes velléités, sans pour autant apporter de solutions durables à la maîtrise des grands flux migratoires… Entre tergiversations politiciennes et ornières européennes, le sujet s’enlise. Il pèse un peu plus sur les scrutins électoraux, alimente les clivages partisans, se complaît dans un « consensus politiquement correct », qui constitue le rempart médiatique et pathétique le plus sûr d’une République timorée qui veut se donner bonne conscience… Tergiversations politiciennes Depuis longtemps, le décor est planté : en fait d’immigration, chacun sa réputation. La gauche, bercée d’angélisme, est « laxiste ». La majorité présidentielle, éprise de pragmatisme, serait seule, « réaliste ». Le jeu de rôle ne convainc plus personne. En réalité, nos élites s’ingénient à taire les convictions de la France profonde en raison de « tabous » qui mettent sous le boisseau des vérités premières, suspectées de « faire le jeu du Front National », dont on agite opportunément le spectre pour mieux clore le débat. Deuxième tabou : une certaine conception de la pratique religieuse fait obstacle à tout effort d’assi- Troisième tabou : dans le maquis inextricable de textes sédimentés, entre lois, décrets, circulaires, et directives européennes à intégrer dans notre système de droit, notre politique d’immigration joue de procédures complexes, de statuts innombrables, de nuances subtiles qui mériteraient d’être codifiés. La confusion des normes ne devientelle pas la complice objective des flux migratoires non maîtrisés ? La prééminence du droit européen signe l’abdication de notre souveraineté nationale, là où nous devrions rester seuls maîtres de l’équilibre social de nos populations et de nos territoires, seul garant de l’unité nationale, pour le peu qu’il en reste. Ornières européennes En matière d’immigration comme en beaucoup d’autres, le Parlement français ne légifère plus. Il est devenu une docile Chambre d’enregistrement de normes supra-nationales édictées par l’Union européenne. Le projet de loi sur l’immigration présenté au printemps dernier par Eric Besson affiche la volonté de faire œuvre d’intégration et de lutter contre le travail clandestin. Mais il ne fait que transposer en France trois directives européennes pour mettre en conformité notre système de droit avec le droit européen. Comble de prudence, dans l’exposé des motifs de la loi, sont rappelés « la grande tradition de terre d’accueil de la France, le juste équilibre entre solidarité, respect des libertés individuelles et exigence de justice » : certains ne sont pas loin de penser que ces vieilles lunes philosophiques viennent toujours à point pour justifier les pires renoncements. Même illusion avec l’adoption par l’Assemblée Nationale du projet de loi sur l’immigration portant création d’une « carte bleue européenne », pâle imitation de la fameuse « green card » américaine, pour les travailleurs étrangers hautement qualifiés. Ce dispositif aménage dès 2011 un permis de séjour temporaire européen aux travailleurs justifiant du niveau bac+3 ou de cinq ans d’expérience professionnelle, sur la base d’un contrat ou d’une promesse d’embauche. Cette disposition n’est que la transposition dans le droit français de la directive européenne du 25 mai 2009. Il n’y a donc là aucun volontarisme mais simplement, un réflexe de bonne discipline européenne. Ce dispositif est-il si prometteur que la majorité présidentielle le claironne ? Rien n’est moins sûr. Première déception : la cible visée est minuscule. Pour preuve : parmi les immigrés justifiant d’un diplôme universitaire, 55% souhaitent se rendre aux États-Unis, et 5% seulement rêvent de s’installer en Europe. La « blue card » s’appliquera donc à une infime minorité d’immigrés. Deuxième déception : au nom d’une immigration choisie, plutôt que subie, il serait pertinent de dresser un inventaire précis de nos besoins en main-d’œuvre étrangère, toutes qualifications et origines confondues, pour évaluer les com- Dossier Premier tabou : notre système de protection sociale est une formidable pompe aspirante pour l’immigration sauvage. Couverture médicale universelle, aides aux parents isolés, et autres prestations sans effort d’intégration en contre partie, participent joyeusement au déversement de nos « tonneaux des Danaïdes ». Jusqu’à quand nos budgets sociaux pourront-ils le supporter ? Les efforts demandés à la communauté nationale appellent un véritable devoir de transparence. milation. J’en veux pour preuve l’exemple consternant de l’interdiction du port de la Burqa qui laissera place au préalable à une étrange période de « pédagogie » et de « sensibilisation », preuve que notre République française peine à assumer son credo laïc face aux communautarismes. Une pratique fondamentaliste de l’Islam est-elle soluble dans la démocratie ? Notre République n’échappera pas longtemps à cette question de bon sens… Secrétaire Général du CNIP 7 CNI La Lettre N62• A4.indd 7 24/11/10 11:44 La let re du CNIP pétences et les talents à l’aune des attentes de notre production nationale de biens et de services. L’absence de ce préalable est une grave anomalie. Elle porte un sérieux coup à la cohérence d’une politique d’immigration responsable qui n’a de volontariste que le nom. Troisième déception : pourquoi cette « blue card » serait-elle le seul privilège des immigrés diplômés ? En quoi se justifie cette rupture de l’égalité entre immigrés plus ou moins talentueux ? Au nom de quelle logique faut-il contrôler l’arrivée des « cerveaux étrangers » pendant qu’on ferme les yeux sur les réseaux d’immigrés sans travail, et non qualifiés ? Autant de questions qui laissent un goût d’inachevé, voire l’impression de poudre aux yeux, des dernières mesures législatives. Pour une immigration vraiment contrôlée, et réellement choisie, pour devenir la vraie terre d’accueil du courage, du mérite, de l’excellence, pour traiter d’égal à égal les vrais candidats au travail, dans tous les métiers, à tous les niveaux, créateurs de richesses et non consommateurs d’aides sociales, pourquoi ne pas instaurer une vraie « blue card » sans complexe et sans frontière à l’image de la fameuse « green card », la carte de résidents Dossier Couverture sociale, CMU et AME Aides, système D et arnaques 8 Nous le savons tous, les finances de la Sécu plongent dans le rouge chaque année davantage. La côte d’alerte est largement dépassée. Les gouvernements successifs ont décrété : Assurés sociaux, on ne peut plus vous rembourser comme « avant » et on nous a inventé les médicaments « de confort » donc non remboursables, les vignettes bleues au remboursement allégé. Puis l’augmentation du forfait hospitalier. Puis les fermetures d’établissements hospitaliers insuffisamment rentables. Puis le gel des tarifs de consultation. L’état a même pioché dans des réserves qui n’étaient pas destinées à ce rôle. Mais ça ne suffit toujours pas et le trou de la Sécu est annoncé à 21 milliards d’Euros cette année …. C’est un cauchemar dont il est urgent de sortir mais il est clair que les mesures prises n’ont pas endigué l’hémorragie. Pourquoi ?? Les Français sont-ils plus malades qu’autrefois ? Non, mais ils consultent plus souvent. Ont-ils besoin de soins plus onéreux ? Sans doute, vu les progrès des CNI La Lettre N62• A4.indd 8 techniques modernes. Mais cela n’explique pas ce déficit abyssal. Ne serait-ce pas qu’il y a un décalage énorme entre le nombre d’assurés et celui des bénéficiaires ? Et s’il est normal que la cotisation d’un chef de famille le couvre ainsi que son épouse mère au foyer et leurs enfants, il est légitime de se poser des questions sur les « dérapages » qui finissent par arriver au grand jour. Comment expliquer que des gens du voyage perçoivent des allocations familiales sur plusieurs départements ? Comment expliquer qu’une femme indélicate puisse percevoir des allocations familiales pour soi disant, des quintuplés, dans deux caisses différentes et que cette escroquerie ne soit éventée qu’à la faveur d’un concours de circonstances ? Les caisses ne sont donc pas toutes en réseau ? Comment contrôler si on ne peut recouper les informations ? A combien s’élèvent les sommes ainsi détournées ??? Sont-elles récupérées ? Gros doute ! Comment expliquer qu’un chef de famille annonce 80 enfants à la CAF sans permanents qui a fait ses preuves aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil et au Mexique ? Pour preuve de lucidité, la République Tchèque a adopté sa propre « Blue card » avant même celle de l’Union européenne : une manière courageuse de combler son manque de main d’œuvre selon ses propres critères nationaux, loin des « vérités intellectuelles » de la lointaine technocratie européenne… Pourquoi le bon sens tchèque deviendrait-il hérésie chez nous ? C’est là le mystère insondable de notre légendaire et présomptueuse « France terre d’accueil » ! Christine-Théodora Boone Vice-présidente du CNIP Présidente de la fédération CNIP des Hauts-de-Seine Adjointe au maire de Levallois-Perret que ça fasse la une des journaux ? Vive le regroupement familial !! Comment expliquer qu’une carte vitale, théoriquement attachée à une personne, soit utilisée frauduleusement par plusieurs personnes ? Quel coût pour la Sécu ? L’idée de la personnalisation de la carte vitale pour limiter les fraudes en y insérant la photo de l’assuré est une mesure qui coûte fort cher à mettre en place. De plus, médecins et pharmaciens qui pourraient éventer et signaler ce trafic y sont très réticents voire opposés, ne voulant pas jouer à l’indic et craignant surtout les réactions violentes. Instaurée par une loi de juillet 1999, la CMU, Couverture Maladie Universelle, permet d’offrir une protection sociale aux Français ainsi qu’aux étrangers en situation régulière dont les ressources n’excèdent pas un plafond fixé à 9.029€ par an au 1er octobre 2010. Au nom de la solidarité, il n’est 24/11/10 11:44 La let re du CNIP absolument pas envisageable de remettre cette loi en question, mais que faire contre les profiteurs qui travaillent « au noir » ? Quid des contrôles ? Ils sont quasi inexistants. Et les sanctions pas assez dissuasives pour les tricheurs. visa Schengen de quelques jours et qui ne repartent pas. Plusieurs années après l’expiration de leur visa, ils sont toujours là. Encore une fois intensifions les contrôles et les reconduites dans le pays d’origine. Quant à l’AME, Aide Médicale de l’état, instaurée en janvier 2000 par Bernard KOUCHNER et Martine AUBRY sous le gouvernement JOSPIN, c’est une création des socialistes toujours très généreux avec les deniers publics. Or quand on est un politique responsable, il ne faut pas confondre réflexe et réflexion. Une aide ponctuelle unique et une mesure d’aide à long terme n’ont ni le même coût ni la même incidence sur les finances publiques. Une fois en France, ces étrangers bien renseignés, font au fisc une déclaration de ressources zéro. L’AME consiste à payer les prescriptions et soins médicaux en hôpital ou en ville aux étrangers en situation irrégulière et sans ressources du moment qu’ils résident en France depuis plus de 3 mois. En cas de présence inférieure, seuls les soins urgents sont assurés. Certains pays n’offrent rien de semblable et on comprend mieux pourquoi les Africains arrivant en Europe par l’Espagne ne s’y attardent pas et se dépêchent de venir en France, véritable Eldorado par les aides tous azimuts qu’elle accorde généreusement à tous les malheureux qui se pressent chez nous. La France n’a plus les moyens de cette générosité ! Mais le plus incroyable, c’est que les filières clandestines ne représentent qu’une faible proportion des apports d’étrangers comparés à ceux qui massivement entrent de façon tout à fait légale avec un CNI La Lettre N62• A4.indd 9 En retour ils reçoivent une feuille officielle de non imposition. Les voilà « sans ressources » donc éligibles à l’AME. Dans la foulée ils ont d’autres avantages, le Pass Navigo par ex en Ile de France, région gérée par les socialistes, qui leur permet de voyager gratuitement quand ceux qui travaillent doivent payer leur transport ! Comment ne pas être ému par ce pauvre immigré arrivé du Maghreb il y a 8 ans et qui n’a aucunes ressources puisqu’il ne travaille pas ! Allons, il faut vraiment être angélique ou aveugle voire stupide, pour croire qu’un homme d’une trentaine d’années et manifestement robuste, n’a pas trouvé de travail ! Bien sûr qu’il travaille, mais non déclaré, payé de la main à la main et il gagne au moins 3000€ par mois, son sourire laissant entendre que c’est plus ! Et où loge-t-il ? Hébergé dans la famille, chez des amis. Il a bien une adresse ne serait-ce que pour recevoir sa carte d’AME. Alors, pourquoi n’y a-t-il pas de contrôles ou pas plus ? Et cet exemple multiplié par le nombre des profiteurs, ça fait quel montant de pur déficit ? Combien nous coûte l’AME ? Flou artistique ! Il semblerait que les Certes il faut chercher à éviter toute propagation de maladies contagieuses. Il est donc judicieux de soigner un malade atteint de tuberculose par exemple sans se préoccuper de la régularité de son séjour. Mais de là à permettre à tous les étrangers en situation irrégulière et officiellement sans ressources, de se faire refaire les dents, rectifier la vue, de subir des opérations parfois uniquement à but esthétique, … il y a un pas à ne pas franchir. Que faire ? Outre contrôler étroitement les activités de certains praticiens il faut baisser drastiquement l’accès aux soins gratuits et ne les réserver qu’aux seuls cas pouvant affecter la santé publique. Par ailleurs il faut lutter contre l’immigration tous azimuts en supprimant toutes les aides sociales qui attirent les étrangers malheureux aussi sûrement que la lumière attire les papillons de nuit. Il faut encadrer très sévèrement l’obtention des visas surtout quand ils arrivent en France en étant passé par l’Italie et la Grèce… Il faut aussi responsabiliser les demandeurs d’attestation d’accueil qui pour certains se font rémunérer pour l’établir ! Chaque étranger devrait repartir à la date limite officielle de son séjour. Si ce n’est pas le cas, « l’inviteur » doit être tenu pour responsable et devra rendre des comptes aux autorités compétentes. Encore une fois c’est une question de double contrôle, un, essentiel, en amont et un au terme du séjour. Tant qu’il n’y aura pas de contrôle, les candidats se fondront dans la masse mais à terme, la facture est toujours pour ceux qui sont en règle. Les « tondus » commencent à se rebiffer sérieusement et attendent de l’état une attitude responsable, beaucoup plus active et efficace. Dossier Il faut impérativement rétablir les contrôles à nos frontières nationales puisque celles de l’espace Schengen sont complètement perméables. Les étrangers sans permis de séjour ne doivent plus pénétrer dans notre pays comme dans un moulin ! Attention aux malins qui ont de faux papiers ou des papiers volés et trafiqués ! L’AME consiste à payer les prescriptions et soins médicaux en hôpital ou en ville aux étrangers en situation irrégulière prévisions de dépense ont été pulvérisées et auraient grimpé 4 fois plus vite que les autres dépenses de couverture. 9 24/11/10 11:44 La let re du CNIP Un phénomène migratoire sans précédent Si depuis des siècles la France a connu bien des immigrations, il est de fait que l’association des peuples a souvent eu comme vecteur essentiel, le fait religieux ; soit que l’envahisseur, le colonisateur, impose sa religion, c’est, dans une certaine mesure, le cas des Romains (véritable bras armé de l’expansion chrétienne), soit qu’ils se convertissent à la religion dominante (ceci a été le cas des Wisigoths puis des Francs). Au cours du 19 ième et première moitié du 20 ième siècle, l’assimilation progressive des migrants a incontestablement été favorisée par l’identité religieuse, en l’occurrence la chrétienté, religion qui a construit la civilisation européenne et, par conséquent, notre histoire. Dossier L’immigration plus récente a vu depuis la fin de la seconde guerre mondiale des transferts très importants de populations et ce à la faveur : des politiques de décolonisations parfois mal maîtrisées, des importants écarts économiques, politiques ou même organisationnels, entre nombre de pays du tiers monde et les pays développés, de la révolution des communications, etc. autant d’éléments, parmi d’autres, qui ont conduit biens des migrants à tenter leurs chances, notamment en Europe occidentale et, en particulier, en France. L’une des particularités de cette immigration, somme toute relativement récente, réside dans l’apparition d’un communautarisme pluriculturel d’importance qui, ne s’inscrivant ni dans l’histoire de notre pays, ni même dans la reconnaissance de ses valeurs citoyennes fondamentales, notamment démocratiques, laïques et républicaines, rejette, très souvent, toute forme d’appar- Yves Jean Secrétaire national chargé de la prospective économique Adjoint au maire de Courbevoie tenance, d’assimilation ou d’intégration dans la communauté française. Cette tendance est d’autant plus forte quand les religions importées sont différentes. Ceci vaut, bien sûr, pour la plupart des religions mais prend toute sa dimension pour ce qui concerne l’Islam dont la l’importance en nombre et surtout la particularité théologique et dogmatique (voir ci-après) nous interpelle par rapport, notamment, à nos valeurs sociétales, démocratiques et républicaines. La religion musulmane qui a été dans l’histoire le vecteur d’expansion d’une civilisation arabe qui, en son temps, a colonisé la moitié du monde connu considère que le Coran, véritable traité de droit civil, pénal et, à certains égards, commercial, aurait été inspiré au prophète Mahomet par Dieu luimême. Ceci induit, aux yeux des croyants, l’idée du sacré absolu : il s’agit donc pour eux, « du livre de Dieu ». Ceci revient à dire que ses préceptes et anathèmes sont par définition au-dessus des lois humaines. Il en résulte notamment que les lois de la République, dès lors qu’elles sont contraires à la loi de Dieu, ne peuvent et ne doivent, en théorie, être appliquées, à fortiori dans un pays dit : « terre d’Islam », ce qui n’est d’ailleurs pas encore le cas de la France, sauf au regard d’une minorité d’extrémistes. Théologiquement il n’y a pas de valorisation divine aussi forte que le Coran dans le monothéisme et ce que ce soit l’ancien testament qui fait l’objet en permanence de discussion et de contestations de toute sorte ou que ce soit le nouveau testament qui serait le témoignage de la vie de Jésus selon, un tel ou un tel, au demeurant Jésus a été décrété « fils de Dieu » par un concile, c’est-à-dire par les hommes. Quoiqu’il en soit, en l’état actuel des données, autrement dit sans modification du model actuel, les musulmans représenteront bientôt 15% de notre population et, dans une génération, ils représenteront un pourcentage de l’ordre de 40 à 50% de notre jeunesse. Plus globalement certains statisticiens prévoient, à taux d’expansion démographique constant, que les musulmans devraient être majoritaires en France avant la fin de ce siècle : à cette époque l’Algérie devrait compter plus de 100 millions d’habitants et le Maghreb environ 300 millions. Il ne s’agit pas de dénoncer l’islam ou telle autre religion, il s’agit d’avoir le courage de regarder et d’étudier ce que devrait impliquer la réalité de ce que nous constatons déjà, de ce qui est prévisible et, dans un premier temps, tenter de comprendre les évolutions sociétales de demain, qui déjà commence à transformer les équilibres communautaires et les équilibres sociaux de notre pays. Il nous faudra rapidement rechercher les solutions les mieux adaptées à l’évolution des situations démographiques, économiques et sociales, mais il nous faudra surtout mettre progressivement en œuvre, des politiques publiques efficaces, adaptées, courageuses, novatrices et responsables, des politiques qui devront aussi permettre, avec le « vivre ensemble », la préservation de nos valeurs fondamentales, en cela compris les valeurs fondatrices de la Nation française. 10 CNI La Lettre N62• A4.indd 10 24/11/10 11:44 La let re du CNIP Délinquance et immigration : Y-a-t-il un lien ? Bernard Lepidi Le sociologue Hugues LAGRANGE a récemment publié un livre intitulé : Le déni des cultures (éditions du Seuil). Ce chercheur plutôt de gauche, à qui il est donc difficile de faire un procès d’intention, a mis les pieds dans le plat. A partir d’une étude réalisée auprès de 4349 adolescents habitants dans 150 quartiers situés pour l’essentiel en banlieue parisienne Hugues LAGRANGE a cherché les corrélations qui pouvaient exister entre l’échec scolaire, la délinquance et des populations issues de l’immigration africaine. Laissons parler l’auteur (interview donnée au Nouvel Observateur) : « Pendant les émeutes de 2005, j’ai regardé la télévision. C’était peutêtre un biais mais j’ai vu beaucoup de visages noirs, plus que leur proportion dans la population. Tout le monde le sait, 70% des villes de plus de 50 000 habitants qui ont connu des émeutes possèdent une ZUS (Zone urbaine sensible)... Et qui habite dans ces zones ? En SeineSaint-Denis, on compte environ quatre Maghrébins pour un Noir. Alors, si en 2005 je voyais autant de Noirs sur les images, ça valait le coup de se demander pourquoi ils étaient à l’avant-garde des émeutiers ? » Hugues LAGRANGE prend des précautions en indiquant que son échantillon ne permet pas de généraliser à la France entière. Mais il revendique le droit de pouvoir étudier des données objectives comme le lieu de naissance des parents. Pour autant l’étude qu’il mène sur l’immigration africaine est un pavé dans la mare. Elle lève en effet un vieux tabou celui de l’indifférenciation ethnique (nos ancêtres les gaulois). Surtout, il crée un lien entre la délinquance et les origines ethniques des délinquants. Pour lui : « les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans les familles autochtones». Enfin sur l’assimilation il précise : «...Il ne faut pas laisser entendre que ces familles ne s’assimilent pas parce qu’elles ne le veulent pas. Elles ne sont pas dans des conditions d’interaction suffisante avec la société française pour permettre cette corrosion mutuelle des mœurs qu’on appelle métissage…». L’étude d’Hugues LAGRANGE est intéressante car elle montre que l’intégration de certains migrants est différente suivant le pays, l’origine ethnique et sociale dont ils proviennent et que dans certaines conditions elle conduit à la délinquance. L’avenir de la France réside dans la maîtrise des flux migratoires et l’immigration choisie. Il n’est pas question de faire, ici, la démonstration de la culpabilité des populations issues de l’immigration. L’Europe c’est un miroir aux alouettes pour les peuples des pays en développement. Il n’est pas étonnant que ceux-ci affrontent de multiples dangers pour se rapprocher de leur Eldorado et ce, d’autant plus, que celui-ci est une véritable passoire. Comment reprocher à ces populations de tout faire pour s’en sortir ? Face à l’inflation migratoire, il est vital, dans ces conditions que, d’une part, l’ensemble des pays de l’Union Européenne et chaque pays individuellement, organisent un filtre efficace face aux flux migratoires. Et d’autre part qu’ils contribuent au développement de l’ensemble de ces pays pour que ces populations puissent rester chez elles. L’avenir de la France comme celui de ses voisins européens n’est pas dans l’accélération du métissage mais dans maîtrise des flux migratoires et dans l’immigration choisie. Ces deux voies sont les bons moyens pour y parvenir. Dossier Hugues LAGRANGE poursuit : « Mon travail au CNRS depuis sept ans porte sur les difficultés de socialisation dans les quartiers pauvres. Je me suis interrogé sur ces différents facteurs clefs que sont l’échec scolaire, l’absentéisme, mais aussi les délits... Ce que j’appelle «les inconduites ». Mon étude porte sur des adolescents qui ont à peu près 16 ans. J’ai découvert une très forte corrélation entre les mauvaises notes en 6e et l’implication future dans les délits pénaux. De plus, on s’aperçoit qu’à milieu social comparable, les adolescents issus des familles noires sont trois à quatre fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que ceux issus des familles autochtones ; les jeunes originaires du Maghreb deux fois plus. Ce que j’explique entre autres par l’évolution des immigrations. Les premières vagues étaient des familles africaines, cadres, classes moyennes et étudiants venus des zones dites « de la forêt », et petit à petit remplacées par une immigration extrêmement populaire, moins éduquée, précarisée par la crise économique, cette fois plutôt venue des zones rurales situées le long du fleuve Sénégal. Mais il faut aussi faire entrer en jeu l’évolution de la ségrégation de ces familles noires en France. Vice-président chargé de la communication 11 CNI La Lettre N62• A4.indd 11 24/11/10 11:45 La let re du CNIP Tribune libre Suite aux nombreuses manifestations contre la réforme des retraites entreprises par les syndicats et soutenues par les partis de gauche, Gilles Bourdouleix nous livre son analyse. La gauche en flagrant déni de démocratie par Gilles Bourdouleix, Président du CNIP, Député, Maire de Cholet Tribune libre Faisons un instant un arrêt sur la situation que nous avons vécu depuis la rentrée avec la réforme des retraites. D’un côté, un Président de la République, un Gouvernement et une majorité parlementaire qui sont l’émanation du suffrage universel exprimé en 2007 et qui disposent d’un mandat irrévocable jusqu’en 2012. Ensemble ils ont élaboré et amendé une réforme des retraites qui doit assurer durablement le financement de celles-ci même si dans quelques années il sera indispensable d’envisager une actualisation. Il est faux de prétendre qu’il n’y a pas eu négociation avec les syndicats. Ces derniers ont une curieuse conception de la négociation. Ils ne l’admettent que si, à la sortie de la réunion, on se range à leurs arguments. De l’autre côté, des partis de gauche et des syndicats qui contestent et revendiquent. C’est bien sûr leur droit. Mais les partis de gauche sont dans le cadre des mandats présidentiel et législatif actuels dans la minorité. Et surtout on attend de partis supposés gouverner un jour ou l’autre des propositions constructives. Sur les retraites, il n’en est rien, en particulier de la part du Parti Socialiste qui navigue sur la mer des retraites dans une brume qui l’arrange bien. Quant aux syndicats, si leur légalité ne prête pas à discussion, la légitimité de leur représentativité laisse perplexe. Les plus gros contingents qui les animent sont issus de professions qui bénéficient actuellement de régimes spéciaux qui ne sont pas (encore ?) remis en cause. La responsabilité cumulée des syndicats et des partis de gauche est engagée dans l’apparition surréaliste des jeunes dans le mouvement qui précède toujours de peu l’entrée en jeu des casseurs de tous poils qui attendent leur heure dans leurs quartiers où règne hélas le non-droit. Si cette catégorie d’activistes n’est pas concernée par la retraite (on serait tenté de dire hélas...), les jeunes ne le sont pas plus. Le Parti Socialiste semble, les assurances sont difficiles, ne pas remettre en cause l’hypothèse à terme de 42 annuités. Il faudra donc avoir travaillé avant l’âge de 20 ans et sans arrêt jusqu’à 60 ans pour être pénalisé par le passage à 62 ans. Les jeunes qui se déversent dans les rues seront peu nombreux dans ce cas, sauf à prendre en compte leurs années d’étude comme le réclame scandaleusement le président de l’UNEF. Ce face-à-face est une illustration parfaite de l’Histoire politique française de plus de deux siècles. Une droite souvent frileuse, hésitante à prendre des réformes dont elle est pourtant la seule à comprendre la pertinence. Une gauche qui n’admet pas les règles démocratiques et qui cherche à défaire par la rue, allant s’il le faut jusqu’à la violence, ce que l’expression de la démocratie lui impose. C’est l’héritage de la lecture déformée de la Révolution française. La droite a toujours placé les avancées idéologiques de la Révolution avant la forme républicaine du Gouvernement. La gauche considère la République comme la mère de la démocratie. La droite célèbre la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui proclame la liberté politique, la liberté de pensée, la liberté d’entreprendre. Qu’importe qu’un monarque règne encore quand ces libertés éclosent et se développent. La gauche ne respire qu’à la proclamation de la République en septembre 1792. Qu’importe qu’elle ouvre la période la plus sanguinaire de notre Histoire. C’est sur cette base qui s’écrit depuis la fin du 18ème siècle notre histoire politique. Le paradoxe est que c’est finalement la droite qui enracine la République dans les années 1870. Et c’est la gauche qui crée la Commune alors que rien ne menace les libertés fondamentales et que l’Assemblée a démocratiquement été élue par le peuple. En réalité la gauche n’accepte pas le résultat des élections quand il lui est défavorable et pousse d’ailleurs ce vice jusqu’à institutionnaliser la triche quand il s’agit des échéances internes du Parti Socialiste. La IIIème République verra l’émergence des radicaux et des socialistes et de leur OPA sur la République : ce qui s’oppose à eux n’est pas républicain donc ennemi des libertés et de la démocratie. Une presse complice et une instruction publique infiltrée répandront pendant des décennies cette image. Un exemple l’illustre : l’affaire Dreyfus. Si on interroge les français d’aujourd’hui, on aboutira certainement à une caricature. La gauche naturellement généreuse est favorable à Dreyfus. La droite évidemment antisémite condamne Dreyfus. Or, l’analyse montre que c’est largement le contraire. Le parti immédiatement dreyfusard se récolta parmi les héritiers de 1789, situés à droite de l’échiquier politique. Le premier contingent antidreyfusard se recruta chez les héritiers de 1793, c’est-à-dire à gauche. La seconde Guerre Mondiale est venue renforcer cette lecture historique caricaturale. La droite gonfla les rangs de la collaboration ; la gauche de la Résistance. Doit-on rappeler le pacte germano-soviétique et l’ambiguïté du Parti Communiste dans ses relations avec l’occupant dans les premiers mois de la Guerre ? Doit-on rappeler que la Chambre des députés qui donna les pleins pouvoirs à Pétain était celle du Front Populaire ? Imagine-t-on le premier des Résistants, le Général de Gaulle, homme de gauche ? Le fascisme de Mussolini était une forme de socialisme dont les italiens se sont parfaitement accommodés pendant deux décennies. Nazi signifie national – socialisme. Hitler a été élu Chancelier démocratiquement contre la droite allemande qui ne se rallia à lui que timidement. Il ne s’agit pas de faire des amalgames qui seraient tout aussi fâcheux que ceux de notre gauche « bien pensante » mais de redire quelques évidences historiques qui contribuent à éclairer notre actualité. L’attitude manipulatrice de la gauche dans le dossier des retraites est une nouvelle illustration de cette certitude confite de détenir LA vérité. Non pas en vertu d’une victoire électorale. Mais parce que l’on est la gauche. Tout simplement. La droite a trop souvent cédé. Résister aujourd’hui est faire acte historique. Ce ne sont plus seulement nos retraites qui constituent l’enjeu. C’est désormais avant tout la démocratie et la haute idée que l’on s’en fait lorsque l’on se revendique de droite. La let re du CNIP 6, rue Quentin Bauchart 75008 PARIS Tél : 01 47 23 47 00 Email : [email protected] N° de Com. paritaire : 1005 P 107 10 ISSN : 1776 - 2278 et Impression : Directeur de Réalisation la publication 01 60 :88Gilles 89 35 Bourdouleix Directeur de la rédaction Bernard Lepidi Conception : AGENCE: MP Réalisation et impression : emendo Conception : Agence MP Cette « Lettre du CNIP » est la vôtre. Consultez notre site CNI La Lettre N62• A4.indd 12 : www.cni.asso.fr Vos articles, suggestions ou observations sont les bienvenus. N’hésitez pas à les faire parvenir au siège du CNIP. 12 24/11/10 12:10