Pour une immigration choisie et non subie

Transcription

Pour une immigration choisie et non subie
La let re du CNIP
Numéro 62 novembre 2010 - 2€
Editorial :
www.cni.asso.fr
Le CNIP au cœur
du débat
par Gilles Bourdouleix
Page 3
DOSSIER
Pour une immigration
choisie et non subie
page 2
Le CNIP réagit :
Le CNI devient
le CNIP
CNI La Lettre N62• A4.indd 1
page 4
DOSSIER :
« Immigration :
le débat interdit »,
par Stéphane Buffetaut
page 8
Tribune libre :
« La gauche en
flagrant déni de
démocratie », par
Gilles Bourdouleix
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La let re du CNIP
Le CNIP réagit
Vie du mouvement
Le CNIP à l’honneur
Le CNI remet en lumière
le « P » de « paysans »
Lors de son comité directeur du 23 octobre dernier, le CNI est redevenu le
CNIP. Gilles Bourdouleix, Président du
CNI et député-maire de Cholet, entend
défendre le monde agricole qui s’estime
orphelin de la vie politique et insuffisamment représenté.
« Même si la France reste le premier
producteur et exportateur agricole européen, la crise a particulièrement affaibli le secteur agricole. La compétitivité
de notre agriculture doit être renforcée,
tout en assurant des revenus stables
aux producteurs. Il est indispensable
aujourd’hui de repenser l’ensemble de
la filière agricole. Améliorer la gouvernance de l’agriculture, c’est aussi mener
des actions pour l’économie française,
pour l’indépendance de la France et la
sécurité alimentaire des Français » a déclaré Gilles Bourdouleix .
C’est la raison pour laquelle, le CNIP a
décidé d’être présent dans un maximum
de cantons lors de l’échéance de mars
2011. Il présentera également des candidats dans les départements renouvelables à l’occasion des sénatoriales de
septembre 2011.
Remaniement : quid du
portefeuille de la famille
et de celui des anciens
combattants ?
Le CNIP a tenu à dénoncer deux carences structurelles du nouveau gouver-
nement. La famille n’est plus identifiée
dans les missions ministérielles. C’est
d’autant plus inexcusable qu’il faut plus
que jamais défendre cette cellule fondamentale de notre société à une époque
où elle paraît menacée. Dans un autre
domaine, le CNIP déplore la disparition
d’un Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants. La France paraît aujourd’hui
négliger ce qu’elle doit à ceux qui ont
donné de leur jeunesse pour défendre
les valeurs que nous partageons.
Annick du Roscoät, Présidente
d’honneur du CNIP a été reconduite dans son mandat de membre
du Conseil Economique, Social et
Environnemental et Stéphane
Buffetaut a été élu, à la quasi-unanimité, à la Présidence de la Section
Transport au sein du Comité Economique et Social Européen.
Nouvelles fédérations :
Maine et Loire
et Charente-Maritime
Gilles Bourdouleix,
cosignataire de l’amendement du Député Michel
Piron visant à supprimer
le bouclier fiscal et l’ISF
Dans un récent communiqué de presse,
Gilles Bourdouleix avait eu l’occasion
de rappeler que « le bouclier fiscal était
devenu, avec la crise, indécent. Il faut le
remettre en cause avec une adaptation
juste. L’ISF est, quant à lui, le vestige de
dogmes idéologiques dépassés ».
« Mais la suppression de l’ISF ne saurait
justifier une hausse de l’impôt sur le
revenu. Le plus important est de permettre à tous de s’élever dans la vie sociale en entreprenant et en innovant. Il
faut une rupture des mentalités. Notre
société doit comprendre qu’il vaut
mieux utiliser la capacité de ceux qui savent créer de la richesse plutôt que de
vouloir les en priver » avait-il indiqué.
Lionel Escaffre - Gilles Bourdouleix Bruno North
Gilles Bourdouleix, président du
CNIP et député-maire de Cholet,
accompagné du secrétaire général,
Bruno North était, fin octobre, à
Angers pour lancer officiellement
la fédération de Maine et Loire.
Elle est présidée par le conseiller
municipal de Saint Georges sur
Loire, Lionel Escaffre. Ce dernier
souhaite s’impliquer sur les questions agricoles. La fédération de
la Charente Maritime est, quant
à elle, présidée par Pascal Rich, ancien conseiller municipal de Royan.
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La let re du CNIP
©crédit photo Etienne LIZAMBARD
Editorial
Le CNIP au cœur du débat
Nous avons souhaité consacrer ce numéro à une question majeure pour
notre société : celle de l’immigration.
Paradoxalement, ce dossier fondamental pour l’avenir de l’Etat mais
aussi de la Nation est à l’esprit de
tous et pourtant traité sans conviction voire avec lâcheté. La crainte
d’être catalogué dans une partie extrémiste de l’échiquier politique et
la dictature intellectuelle d’associations qui parviennent à faire oublier
leur affiliation trotskiste inhibent
les initiatives des authentiques républicains attachés aux valeurs de
la France. L’immigration est la plus
belle image des principes universels
d’accueil qui guident notre pays. Il
serait cependant dangereux d’oublier
qu’immigration rime avec intégration
et que c’est cette préoccupation qui
doit être prioritaire.
Les années prochaines
verront à l’évidence
l’immigration au coeur
des réflexions
qui animeront la vie
politique nationale.
Les années prochaines verront à l’évidence l’immigration au coeur des réflexions qui animeront la vie politique
nationale. Les contributions que vous
lirez dans ce numéro constituent les
premières pistes de travail qu’entend
conduire le CNIP sur ce sujet.
Je manquerais à mes devoirs si je ne
portais pas un regard attentif au récent remaniement. J’aurai l’occasion
lors d’un prochain comité directeur
d’expliquer en quoi il ne me convient
pas, que ce soit par rapport à certains
choix de femmes et d’hommes, que ce
soit par rapport aux carences structurelles (Quid de la famille ? Quid des
anciens combattants ?). Je souhaite
m’arrêter plus particulièrement sur
la place du CNIP pour tordre le cou
aux plus folles rumeurs qui ont été
alimentées par quelques uns d’entre
nous. J’ai rencontré le Président de
la République fin juillet. J’ai déjeuné
le 23 octobre avec ses conseillers politiques Biancarelli et Marleix. Nous
avons à chaque fois échangé notamment sur le futur remaniement. Jamais n’a été évoqué l’entrée du CNIP
et éventuellement de son président
au gouvernement.
J’ai à chaque fois défendu l’idée d’un
changement de Premier Ministre
considérant qu’il fallait une profonde
modification de la gouvernance entre
les deux têtes de l’exécutif et que cela
me semblait complexe avec les mêmes
acteurs sachant que le Président de la
République reste en poste. Devant Nicolas Sarkozy, j’ai milité pour Michèle
Alliot-Marie avant en septembre eu
égard à l’actualité de me raviser et
de faire savoir à l’Elysée que ma préférence allait désormais à Jean-Louis
Borloo. Ce n’était qu’un avis parmi
beaucoup d’autres. Le 23 octobre, je
notais que l’hypothèse Fillon revenait
au premier plan. J’y réfléchis et fis à
Olivier Biancarelli une note mettant
en parallèle les avantages et les inconvénients du maintien du Premier
Ministre, convaincu qu’in fine c’est
surtout la relation avec le Chef de
l’Etat qui est essentielle.
Il est clair que je n’ai milité publiquement pour aucun des prétendants.
Cette décision est le premier des pouvoirs constitutionnels du Président de
la République. Il me paraît logique de
garder d’éventuels conseils pour des
entretiens privés.
A la fin du repas du 23 octobre a
été évoqué la publication le mercredi suivant de la liste des nouveaux membres du CESE. Deux noms
issus du CNIP furent avancés. Celui
de notre Présidente d’honneur, sortante ; celui d’un autre membre du
Bureau Politique. Il m’a clairement
été précisé que l’exigence de parité
faisait pencher vers une reconduction de notre présidente d’honneur
et qu’en absence d’opposition de ma
part on allait vers cette décision pour
faire plaisir au CNIP. On sait que je ne
suis pas un fervent militant de l’existence du Conseil. A l’époque où An-
Gilles Bourdouleix,
Président du CNIP
Député, Maire de Cholet
nick du Roscoät était Présidente du
CNI, sa présence au CES compensait
utilement l’absence de mandat national. Son maintien est un geste de
reconnaissance pour elle. Nous nous
en réjouissons. Cela ne peut être être
pris comme un signe présidentiel à
l’égard du CNIP. Nous ne cherchons
pas des hochets. Nous voulons une
alliance solide pour ce que nous
sommes et pour ce que nous pensons.
Concernant le remaniement, je
trouve curieux que les mêmes qui
ont répandu l’idée de mon entrée
au Gouvernement prétendent aujourd’hui que c’est moi qui la diffusais et s’amusent de ma supposée
déception. Je n’ai jamais envisagé
cette hypothèse. Ceux qui travaillent
à mes côtés à Paris ou à Cholet peuvent en témoigner.
Si on m’avait appelé, je n’aurais pas
pu refuser, avant tout dans l’intérêt
du CNIP. Mais je n’étais pas demandeur pour des raisons personnelles
qui ne regardent que moi et pour des
raisons politiques.
Je ne pense pas en effet que la période soit opportune pour que le
CNIP participe au Gouvernement. Il
vaut mieux que le CNIP pèse sur le débat dans l’optique des échéances de
2012 pour faire valoir ses convictions
plutôt qu’être réduit au silence par la
solidarité gouvernementale.
C’est au soir du premier tour de
l’élection présidentielle que le dialogue pourra s’établir.
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Dossier
DOSSIER :
Pour une immigration
choisie et non subie
La recherche d’une meilleure qualité de vie est évidemment la première raison expliquant l’existence
de flux migratoires à destination des pays développés. La France doit cependant définir sa politique
migratoire et retrouver une certaine maîtrise de l’identité des personnes qu’elle accueille. Il est
indispensable de se donner les moyens d’une immigration en relation des besoins de la société française.
La France doit pouvoir choisir l’immigration qu’elle souhaite.
Immigration le débat interdit
Sous prétexte que Jean-Marie Le
Pen a évoqué il y a bientôt trente
ans les dangers potentiels d’une
immigration incontrôlée, le monde
politique et médiatique français
a occulté tout débat sérieux sur
cette question, oscillant entre l’autocensure et l’incantation idéologique. Pire, toute personne qui
osait aborder le sujet était frappée
d’anathème, aussitôt accusée de
racisme ou de xénophobie, soupçonnée d’être un nostalgique du
grand Reich.
Dossier
Durant la première cohabitation, le
Gouvernement de Jacques Chirac
avait bien tenté de traiter la question des modes d’acquisition de la
nationalité française, mais la mort
accidentelle de l’étudiant Malik
Oussekine, en marche d’une manifestation contre un projet de
réforme des études universitaires,
avait donné un coup d’arrêt à cette
initiative.
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Depuis, la droite, tétanisée, ne se
hasarde plus à l’évoquer et la récente loi votée au Parlement n’est
que la traduction de trois directives
européennes.
La gauche quant à elle, aussi geignarde que démagogique, qui oublie volontairement que la France
est un des pays les plus ouverts
du monde en matière d’immigration, de nationalisation et ac-
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cueil des réfugiés, feint de croire
que la France a la vocation et les
moyens, d’accueillir tout étranger
le demandant. La fausse générosité s’allie en l’occurrence à l’irresponsabilité dans le vain espoir de
récolter l’électorat issu de l’immigration. Quant aux trotskystes et
autres archéo -marxistes, ils voient
naturellement dans la masse des
immigrés un levier révolutionnaire
toujours bon à exploiter et à instrumentaliser selon de vieux schémas
éprouvés, dont nous savons où ils
ont mené.
Dans une pareille confusion intellectuelle, les bonnes questions
n’ont pu être posées et en conséquence, les bonnes réponses n’ont
pu être données. Les Français en
sont donc réduits à subir sans broncher, mais avec une exaspération
croissante, le matraquage d’idées
simples, la dissimulation systématique de la réalité, le refus de
fournir toute information claire et
impartiale.
Ce qui aurait dû être le thème
même de la transparence et de la
vérité est devenu le domaine privilégié du mensonge idéologique, de
la niaiserie « droit de l’hommiste »
et de la plus veule soumission à la
pensée unique.
Or le meilleur moyen d’éviter les
réactions passionnelles est d’expo-
Stéphane Buffetaut,
1er vice-président du CNIP
Ancien député européen
ser sans censure les données et les
chiffres de l’immigration en France.
La vérité rend libre, elle ne peut
effrayer que les menteurs et les
faussaires.
L’erreur première est de parler de
l’immigration au singulier. Elle est
plurielle. Les immigrations sont
diverses. Elles n’ont ni les mêmes
atouts, ni les mêmes inconvénients.
L’immigration chinoise a peu à voir
avec l’immigration subsaharienne
qui elle-même diffère de celle du
Maghreb. Quels points en communs contre l’immigration européenne et celle du Moyen-Orient
? La question n’est pas simplement
documentaire. Les cultures et civilisations d’origine sont un facteur
essentiel dans le processus d’intégration puis d’assimilation à la société française.
S’il est vrai que les immigrations italiennes et polonaises du début du
siècle dernier n’ont pas toujours été
très bien accueillies, l’assimilation
est faite dès la deuxième génération comme en témoigne le taux de
nuptialité avec des français ou des
françaises de souche (+ de 70%). Il
en va tout autrement aujourd’hui
avec les populations de culture mu-
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sulmane où les taux de nuptialité
avec des français ou françaises de
souche est très bas, ce qui est un
indice, d’une part de la difficulté
d’assimilation, d’autre part de la
place du communautarisme dans
la société française contemporaine.
Deuxième élément important, le
critère « qualitatif ». Aux EtatsUnis, premier pays au monde d’immigration, les nouveaux arrivants
diplômés et très hautement diplômés représentent plus de 55 % des
immigrations. En France seulement
un peu plus de 5% !
Troisième donnée fondamentale le
nombre d’immigrés accueillis sur le
territoire national. L’office Français
de l’immigration et de l’intégration
estime à 200 000 par an le nombre
d’immigrés légaux chiffre à peu
près stable depuis 10 ans. Sur ces
200 000 nouveaux arrivants environ
75 000 seraient des immigrés temporaires, étudiants et travailleurs
saisonniers. A ce chiffre, il convient
d’ajouter les immigrés illégaux.
L’estimation de leur nombre est par
nature très difficile et les chiffres
avancés ici et là oscillent entre 150
000 et 400 000 !
Il convient également de noter que
la France est un des pays où la nationalité s’acquière le plus facilement en Europe. Nous procédons
à environ 100 000 naturalisations
par an.
Nous sommes donc confrontés non
plus à une immigration de travail
mais bien à une immigration de
peuplement et par des populations
qui, de façon très majoritaires,
n’appartiennent pas à notre sphère
culturelle. Lorsque Monsieur Giscard d’Estaing avait parlé, il y a bien
longtemps, « d’invasion » le terme
avait fait scandale, mais l’idée était
elle si fausse ? En neuf ans la population des immigrés et de leurs
descendants directs a augmenté de
33 % pour atteindre 11, 7 millions
de personnes.
Un quatrième élément à considérer
est le motif de l’immigration vers
la France. La réponse est difficile
à donner. Bien entendu, le passé
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colonial de notre pays explique le
choix fait par certains arrivants qui
maîtrisent plus ou moins notre langue. Mais le système de protection
social très généreux de la France
provoque sans doute un appel d’air
considérable, ainsi que la possibilité, aujourd’hui beaucoup plus
aléatoire, de trouver un emploi.
Enfin, il convient d’aborder le sujet
tabou du coût réel de l’immigration. Certes les immigrés contribuent à la création de richesses,
personne ne saurait le nier. Mais
la question est de savoir quel est
le solde. Dans une étude fortement documentée Jean-Paul Gourévitch estime que le coût global
de l’immigration atteint 30,4
milliards d’euros. En effet l’Etat
consacre 79,4 milliards d’euros de
dépenses pour l’immigration, dont
près de trois quarts relèvent des
coûts sociaux. Les recettes fiscales
nées de l’immigration s’élèvent à
49 milliards d’euros. Chaque année l’immigration coûte donc à la
communauté nationale 1,5 point
du PIB, chiffre qui mérite d’être
pris en considération lorsque l’on
s’interroge sur les moyens de réduire les déficits publics.
Il convient également de
noter que la France est un
des pays où la nationalité
s’acquière le plus facilement en Europe.
Les faits étant ce qu’ils sont,
que faire ?
Il est évident qu’on ne résoudra
pas les problèmes par de seules
mesures d’ordre public, même si
celles-ci sont nécessaires. Le premier impératif, pour la France et
pour l’Europe, est de mener une
vraie et forte politique d’aide
au développement dans certains
pays africains et asiatiques afin
de les aider à se développer afin
d’offrir des perspectives d’avenir
à leurs habitants et notamment
à leur jeunesse, autre que l’arrachement à leurs affections, leur
culture, leur environnement pour
venir remplir des emplois pas toujours gratifiants en Europe.
De surcroît il existe, dans la volonté de certains milieux économiques de faire venir des
immigrés en Europe, des aspects
extrêmement déplaisants. Le premier d’entre eux est de considérer les êtres humains comme des
marchandises. Comme on importe
les matières premières qui nous
font défaut, on importe la main
d’œuvre dont on a besoin, qui, en
outre, peut avoir l’avantage de
peser à la baisse sur le montant
des rémunérations.
Le second est l’organisation des
pillages des ressources humaines
des pays qui ont besoin de celles-ci,
notamment lorsqu’il s’agit de personnes qualifiées ou hautement
qualifiées.
A l’évidence, ces données ont été
sciemment occultées afin de ne pas
émouvoir l’opinion publique. Mais
rien n’est plus risqué que de cacher
la vérité des faits, car lorsqu’elle
éclate les conséquences peuvent
être dramatiques.
S’il convient d’aider les pays
pauvres à se développer, c’est un
impératif moral mais aussi un investissement utile, il faut également
rendre l’immigration moins attractive. La France et l’Europe ne doivent pas être considérées comme le
grand supermarché des prestations
sociales et aides diverses !
Partout les indices des difficultés
nées d’une immigration non maîtrisées se font jour : logement social, difficultés scolaires, dérives de
certains quartiers, déficits sociaux,
problèmes hospitaliers… Bien sûr
tout n’est pas imputable à l’immigration mais il faut aborder la
question sans langue de bois.
Le fait que les immigrés en situation irrégulières puissent bénéficier d’une couverture médicale
meilleure que les assurés français
ou les étrangers en situation régulière, grâce à l’aide médicale d’Etat
(AME), est un exemple emblématique des aberrations de nos systèmes de protection sociale.
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Les modes d’acquisition de la nationalité française doivent être
repensés et réformés. Si le droit
du sang reste le premier principe
de droit français, est français qui
naît de parents français, la place
du droit du sol dans notre dispositif légal n’est plus justifié. Aujourd’hui tout enfant né sur le
sol français acquière un droit de
devenir français s’il le souhaite.
Ses parents deviennent de surcroît « inexpulsables » même s’ils
sont en situation irrégulière.
L’acquisition de la nationalité
française ne peut plus résulter
du hasard du lieu de naissance.
Elle doit être le fruit d’une démarche volontaire et consciente,
nécessitant des efforts, notamment la connaissance de la langue française, et le souhait de
devenir Français non pas seulement sur un plan juridique,
mais en affirmant la volonté de
se conformer aux lois mais aussi
aux traditions, us et coutumes de
la France.
Dossier
La naturalisation doit donc obéir
à des règles strictes voire difficiles. Devenir Français doit s’accompagner d’une cérémonie
revêtue d’une certaine solennité
comportant un engagement de
fidélité à sa nouvelle nation,
comme c’est le cas dans la plupart des pays civilisés, du Canada
à l’Australie en passant par les
Etats-Unis. N’a de valeur que ce
qui s’acquière par un effort de la
volonté et par le travail.
Enfin, en dernier lieu, les mesures d’ordre public pour les
personnes en situation illégale,
notamment les reconductions
dans le pays d’origine, doivent
être mises en œuvre sans faiblesse et sans se laisser intimider
par les campagnes démagogiques menées au non des droits
de l’homme. Ceux-ci d’ailleurs
ont vocation aussi à protéger les
populations du pays d’accueil
qui peuvent être perturbées et
troublées par une immigration
incontrôlée qui de surcroît porte
préjudice aux immigrés en situation régulière.
L’Histoire du monde est aussi
l’histoire de grandes migrations.
Elles se sont rarement déroulées
dans la paix et la concorde. Elles
ont été parfois d’une rare brutalité et ont précipité de riches
et brillantes civilisations vieillissantes dans le chaos. Mais le
mouvement et l’échange sont
aussi la vie, l’enrichissement,
l’éveil de la curiosité. Le gouvernement est l’art du réel, non
du rêve, du songe creux et de
l’idéologie. La politique migratoire doit être voulue, non pas
subie. Organisée et non laissée
au hasard, ou aux mains de trafiquants.
Quelques chiffres
• Au 1er janvier 2006, l’INSEE estime
à 3,5 millions le nombre d’étrangers
résidant en France métropolitaine. Ils
représentent alors 5,7 % de la population.
• Deux étrangers sur cinq sont originaires du Portugal, d’Algérie ou du
Maroc ce qui porte la population des
ressortissants d’un pays de l’Union
européenne à 25 à 1,2 millions et celle
des ressortissants d’un des trois pays
du Maghreb à 1,1 million.
• Les étrangers sont un peu plus
jeunes que les Français : ils ont en
moyenne 38,9 ans.
• Les régions Île-de-France, RhôneAlpes et Provence Côte-d’Azur restent
celles qui abritent le plus d’étrangers :
elles en regroupent 60 %.
Une immigration
contrôlée, encadrée,
raisonnable dans son
ampleur comme dans
ses coûts induits, peut
être un bienfait.
• Le « flux » provenant d’Asie s’accroît : 30 300 en 2003 pour moins de
20 000 en 1998.
Une immigration contrôlée, encadrée, raisonnable dans son
ampleur comme dans ses coûts
induits, peut être un bienfait.
Une immigration anarchique et
incontrôlée peut conduire à une
catastrophe sociale et politique
sans précédent.
• A l’opposé, l’immigration de travail
à caractère permanent (titre de séjour
d’une durée d’au moins un an) est très
marginale. Elle va d’ailleurs en s’amenuisant pour atteindre en 2004 un
point bas de 5 % représentant 7.050
personnes.
Contrairement à la fable véhiculée par la pensée politiquement
correcte, les sociétés multiculturelles sont difficiles à faire vivre
en harmonie. Les exemples de la
Palestine, du Liban, de l’ex Yougoslavie mais même de la Belgique ou encore de l’Espagne
avec les questions basques et catalanes, nous le rappellent pourtant de façon évidente.
Le bon gouvernement nécessite
la prudence. Ne permettons pas
que la France se « libanise ». Ce
serait une faute dont les générations paieraient le prix. Et ce prix
est le prix du sang.
• Les étrangers admis au séjour au
titre des migrations familiales sont
toujours les plus nombreux. En 2004 :
102 619 personnes, soit 75 % des
étrangers admis au séjour en France
pour une durée d’au moins un an et
notamment 25 400 personnes au titre
du regroupement familial.
• Immigration détournée : près d’un
mariage sur trois, du moins pour ceux
qui sont enregistrés en France, est un
mariage mixte et la moitié des titres
de séjour est délivrée à des ressortissants étrangers de conjoints français.
270 000 mariages sont célébrés en
France, dont 45.000 mariages mixtes,
et 45.000 mariages célébrés à l’étranger.
• Les reconnaissances de paternité fictive constituent la deuxième catégorie
de fraudes destinées à permettre l’obtention d’un titre de séjour.
• L’abus de l’utilisation de la procédure des «étrangers malades» constitue également l’un des moyens pour
les étrangers de se maintenir sur le
territoire français.
• La France a expulsé de son territoire
29 000 étrangers en situation irrégulière en 2009.
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Immigration choisie ?
Pour une « blue card » sans complexe et sans frontière…
Bruno North
Depuis plus de quarante ans, le débat public sur l’immigration agite les
mêmes passions, dévoile les mêmes
inhibitions, réveille les mêmes velléités, sans pour autant apporter de
solutions durables à la maîtrise des
grands flux migratoires…
Entre tergiversations politiciennes
et ornières européennes, le sujet
s’enlise. Il pèse un peu plus sur les
scrutins électoraux, alimente les clivages partisans, se complaît dans un
« consensus politiquement correct »,
qui constitue le rempart médiatique
et pathétique le plus sûr d’une République timorée qui veut se donner bonne conscience…
Tergiversations
politiciennes
Depuis longtemps, le décor est
planté : en fait d’immigration, chacun sa réputation. La gauche, bercée d’angélisme, est « laxiste ». La
majorité présidentielle, éprise de
pragmatisme, serait seule, « réaliste
». Le jeu de rôle ne convainc plus
personne. En réalité, nos élites s’ingénient à taire les convictions de la
France profonde en raison de « tabous » qui mettent sous le boisseau
des vérités premières, suspectées de
« faire le jeu du Front National »,
dont on agite opportunément le
spectre pour mieux clore le débat.
Deuxième tabou : une certaine
conception de la pratique religieuse
fait obstacle à tout effort d’assi-
Troisième tabou : dans le maquis
inextricable de textes sédimentés,
entre lois, décrets, circulaires, et
directives européennes à intégrer
dans notre système de droit, notre
politique d’immigration joue de
procédures complexes, de statuts
innombrables, de nuances subtiles
qui mériteraient d’être codifiés. La
confusion des normes ne devientelle pas la complice objective des
flux migratoires non maîtrisés ? La
prééminence du droit européen
signe l’abdication de notre souveraineté nationale, là où nous devrions
rester seuls maîtres de l’équilibre
social de nos populations et de nos
territoires, seul garant de l’unité nationale, pour le peu qu’il en reste.
Ornières européennes
En matière d’immigration comme
en beaucoup d’autres, le Parlement
français ne légifère plus. Il est devenu une docile Chambre d’enregistrement de normes supra-nationales
édictées par l’Union européenne.
Le projet de loi sur l’immigration
présenté au printemps dernier par
Eric Besson affiche la volonté de
faire œuvre d’intégration et de lutter contre le travail clandestin. Mais
il ne fait que transposer en France
trois directives européennes pour
mettre en conformité notre système
de droit avec le droit européen.
Comble de prudence, dans l’exposé
des motifs de la loi, sont rappelés «
la grande tradition de terre d’accueil
de la France, le juste équilibre entre
solidarité, respect des libertés individuelles et exigence de justice » :
certains ne sont pas loin de penser
que ces vieilles lunes philosophiques
viennent toujours à point pour justifier les pires renoncements.
Même illusion avec l’adoption par
l’Assemblée Nationale du projet
de loi sur l’immigration portant
création d’une « carte bleue européenne », pâle imitation de la fameuse « green card » américaine,
pour les travailleurs étrangers hautement qualifiés.
Ce dispositif aménage dès 2011 un
permis de séjour temporaire européen aux travailleurs justifiant du
niveau bac+3 ou de cinq ans d’expérience professionnelle, sur la base
d’un contrat ou d’une promesse
d’embauche. Cette disposition n’est
que la transposition dans le droit
français de la directive européenne
du 25 mai 2009. Il n’y a donc là aucun volontarisme mais simplement,
un réflexe de bonne discipline européenne.
Ce dispositif est-il si prometteur que
la majorité présidentielle le claironne ? Rien n’est moins sûr.
Première déception : la cible visée
est minuscule. Pour preuve : parmi
les immigrés justifiant d’un diplôme
universitaire, 55% souhaitent se
rendre aux États-Unis, et 5% seulement rêvent de s’installer en Europe. La « blue card » s’appliquera
donc à une infime minorité d’immigrés.
Deuxième déception : au nom
d’une immigration choisie, plutôt
que subie, il serait pertinent de
dresser un inventaire précis de nos
besoins en main-d’œuvre étrangère,
toutes qualifications et origines
confondues, pour évaluer les com-
Dossier
Premier tabou : notre système
de protection sociale est une formidable pompe aspirante pour
l’immigration sauvage. Couverture
médicale universelle, aides aux parents isolés, et autres prestations
sans effort d’intégration en contre
partie, participent joyeusement au
déversement de nos « tonneaux
des Danaïdes ». Jusqu’à quand nos
budgets sociaux pourront-ils le supporter ? Les efforts demandés à la
communauté nationale appellent
un véritable devoir de transparence.
milation. J’en veux pour preuve
l’exemple consternant de l’interdiction du port de la Burqa qui
laissera place au préalable à une
étrange période de « pédagogie »
et de « sensibilisation », preuve que
notre République française peine
à assumer son credo laïc face aux
communautarismes. Une pratique
fondamentaliste de l’Islam est-elle
soluble dans la démocratie ? Notre
République n’échappera pas longtemps à cette question de bon
sens…
Secrétaire Général
du CNIP
7
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La let re du CNIP
pétences et les talents à l’aune des
attentes de notre production nationale de biens et de services. L’absence de ce préalable est une grave
anomalie. Elle porte un sérieux coup
à la cohérence d’une politique d’immigration responsable qui n’a de
volontariste que le nom.
Troisième déception : pourquoi
cette « blue card » serait-elle le
seul privilège des immigrés diplômés ? En quoi se justifie cette rupture de l’égalité entre immigrés
plus ou moins talentueux ? Au nom
de quelle logique faut-il contrôler
l’arrivée des « cerveaux étrangers
» pendant qu’on ferme les yeux sur
les réseaux d’immigrés sans travail,
et non qualifiés ?
Autant de questions qui laissent un
goût d’inachevé, voire l’impression
de poudre aux yeux, des dernières
mesures législatives.
Pour une immigration vraiment
contrôlée, et réellement choisie,
pour devenir la vraie terre d’accueil du courage, du mérite, de
l’excellence, pour traiter d’égal à
égal les vrais candidats au travail,
dans tous les métiers, à tous les niveaux, créateurs de richesses et non
consommateurs d’aides sociales,
pourquoi ne pas instaurer une vraie
« blue card » sans complexe et sans
frontière à l’image de la fameuse
« green card », la carte de résidents
Dossier
Couverture sociale, CMU et AME
Aides, système D et arnaques
8
Nous le savons tous, les finances
de la Sécu plongent dans le rouge
chaque année davantage. La côte
d’alerte est largement dépassée.
Les gouvernements successifs ont
décrété : Assurés sociaux, on ne
peut plus vous rembourser comme
« avant » et on nous a inventé les
médicaments « de confort » donc
non remboursables, les vignettes
bleues au remboursement allégé.
Puis l’augmentation du forfait
hospitalier. Puis les fermetures
d’établissements hospitaliers insuffisamment rentables. Puis le
gel des tarifs de consultation.
L’état a même pioché dans des
réserves qui n’étaient pas destinées à ce rôle. Mais ça ne suffit
toujours pas et le trou de la Sécu
est annoncé à 21 milliards d’Euros
cette année …. C’est un cauchemar dont il est urgent de sortir
mais il est clair que les mesures
prises n’ont pas endigué l’hémorragie. Pourquoi ??
Les Français sont-ils plus malades qu’autrefois ? Non, mais ils
consultent plus souvent. Ont-ils
besoin de soins plus onéreux ?
Sans doute, vu les progrès des
CNI La Lettre N62• A4.indd 8
techniques modernes. Mais cela
n’explique pas ce déficit abyssal.
Ne serait-ce pas qu’il y a un décalage énorme entre le nombre
d’assurés et celui des bénéficiaires ? Et s’il est normal que la
cotisation d’un chef de famille le
couvre ainsi que son épouse mère
au foyer et leurs enfants, il est légitime de se poser des questions
sur les « dérapages » qui finissent
par arriver au grand jour. Comment expliquer que des gens du
voyage perçoivent des allocations
familiales sur plusieurs départements ? Comment expliquer
qu’une femme indélicate puisse
percevoir des allocations familiales pour soi disant, des quintuplés, dans deux caisses différentes
et que cette escroquerie ne soit
éventée qu’à la faveur d’un
concours de circonstances ? Les
caisses ne sont donc pas toutes en
réseau ? Comment contrôler si on
ne peut recouper les informations
? A combien s’élèvent les sommes
ainsi détournées ??? Sont-elles récupérées ? Gros doute ! Comment
expliquer qu’un chef de famille
annonce 80 enfants à la CAF sans
permanents qui a fait ses preuves
aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil
et au Mexique ?
Pour preuve de lucidité, la République Tchèque a adopté sa propre
« Blue card » avant même celle de
l’Union européenne : une manière
courageuse de combler son manque
de main d’œuvre selon ses propres
critères nationaux, loin des « vérités
intellectuelles » de la lointaine technocratie européenne… Pourquoi le
bon sens tchèque deviendrait-il hérésie chez nous ?
C’est là le mystère insondable de
notre légendaire et présomptueuse
« France terre d’accueil » !
Christine-Théodora
Boone
Vice-présidente du CNIP
Présidente de la
fédération CNIP des
Hauts-de-Seine
Adjointe au maire de
Levallois-Perret
que ça fasse la une des journaux
? Vive le regroupement familial !!
Comment expliquer qu’une carte
vitale, théoriquement attachée à
une personne, soit utilisée frauduleusement par plusieurs personnes
? Quel coût pour la Sécu ? L’idée
de la personnalisation de la carte
vitale pour limiter les fraudes en
y insérant la photo de l’assuré est
une mesure qui coûte fort cher
à mettre en place. De plus, médecins et pharmaciens qui pourraient éventer et signaler ce trafic
y sont très réticents voire opposés, ne voulant pas jouer à l’indic
et craignant surtout les réactions
violentes.
Instaurée par une loi de juillet
1999, la CMU, Couverture Maladie
Universelle, permet d’offrir une
protection sociale aux Français
ainsi qu’aux étrangers en situation régulière dont les ressources
n’excèdent pas un plafond fixé à
9.029€ par an au 1er octobre 2010.
Au nom de la solidarité, il n’est
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La let re du CNIP
absolument pas envisageable de
remettre cette loi en question,
mais que faire contre les profiteurs qui travaillent « au noir » ?
Quid des contrôles ? Ils sont quasi
inexistants. Et les sanctions pas assez dissuasives pour les tricheurs.
visa Schengen de quelques jours
et qui ne repartent pas. Plusieurs
années après l’expiration de leur
visa, ils sont toujours là. Encore
une fois intensifions les contrôles
et les reconduites dans le pays
d’origine.
Quant à l’AME, Aide Médicale de
l’état, instaurée en janvier 2000
par Bernard KOUCHNER et Martine AUBRY sous le gouvernement
JOSPIN, c’est une création des socialistes toujours très généreux
avec les deniers publics. Or quand
on est un politique responsable,
il ne faut pas confondre réflexe
et réflexion. Une aide ponctuelle
unique et une mesure d’aide à
long terme n’ont ni le même coût
ni la même incidence sur les finances publiques.
Une fois en France, ces étrangers
bien renseignés, font au fisc une
déclaration de ressources zéro.
L’AME consiste à payer les prescriptions et soins médicaux en
hôpital ou en ville aux étrangers
en situation irrégulière et sans
ressources du moment qu’ils résident en France depuis plus de
3 mois. En cas de présence inférieure, seuls les soins urgents sont
assurés.
Certains pays n’offrent rien de
semblable et on comprend mieux
pourquoi les Africains arrivant en
Europe par l’Espagne ne s’y attardent pas et se dépêchent de venir en France, véritable Eldorado
par les aides tous azimuts qu’elle
accorde généreusement à tous
les malheureux qui se pressent
chez nous. La France n’a plus les
moyens de cette générosité !
Mais le plus incroyable, c’est que
les filières clandestines ne représentent qu’une faible proportion
des apports d’étrangers comparés
à ceux qui massivement entrent
de façon tout à fait légale avec un
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En retour ils reçoivent une feuille
officielle de non imposition. Les
voilà « sans ressources » donc éligibles à l’AME. Dans la foulée ils
ont d’autres avantages, le Pass
Navigo par ex en Ile de France, région gérée par les socialistes, qui
leur permet de voyager gratuitement quand ceux qui travaillent
doivent payer leur transport !
Comment ne pas être ému par
ce pauvre immigré arrivé du
Maghreb il y a 8 ans et qui n’a
aucunes ressources puisqu’il ne
travaille pas ! Allons, il faut vraiment être angélique ou aveugle
voire stupide, pour croire qu’un
homme d’une trentaine d’années
et manifestement robuste, n’a pas
trouvé de travail ! Bien sûr qu’il
travaille, mais non déclaré, payé
de la main à la main et il gagne au
moins 3000€ par mois, son sourire
laissant entendre que c’est plus !
Et où loge-t-il ? Hébergé dans la
famille, chez des amis. Il a bien
une adresse ne serait-ce que
pour recevoir sa carte d’AME.
Alors, pourquoi n’y a-t-il pas de
contrôles ou pas plus ?
Et cet exemple multiplié par le
nombre des profiteurs, ça fait
quel montant de pur déficit ?
Combien nous coûte l’AME ? Flou
artistique ! Il semblerait que les
Certes il faut chercher à éviter
toute propagation de maladies
contagieuses. Il est donc judicieux
de soigner un malade atteint de
tuberculose par exemple sans se
préoccuper de la régularité de
son séjour. Mais de là à permettre
à tous les étrangers en situation
irrégulière et officiellement sans
ressources, de se faire refaire les
dents, rectifier la vue, de subir des
opérations parfois uniquement à
but esthétique, … il y a un pas à
ne pas franchir.
Que faire ? Outre contrôler étroitement les activités de certains
praticiens il faut baisser drastiquement l’accès aux soins gratuits
et ne les réserver qu’aux seuls cas
pouvant affecter la santé publique.
Par ailleurs il faut lutter contre
l’immigration tous azimuts en
supprimant toutes les aides sociales qui attirent les étrangers
malheureux aussi sûrement que
la lumière attire les papillons de
nuit. Il faut encadrer très sévèrement l’obtention des visas surtout quand ils arrivent en France
en étant passé par l’Italie et la
Grèce…
Il faut aussi responsabiliser les
demandeurs d’attestation d’accueil qui pour certains se font rémunérer pour l’établir ! Chaque
étranger devrait repartir à la date
limite officielle de son séjour. Si
ce n’est pas le cas, « l’inviteur »
doit être tenu pour responsable et
devra rendre des comptes aux autorités compétentes. Encore une
fois c’est une question de double
contrôle, un, essentiel, en amont
et un au terme du séjour. Tant
qu’il n’y aura pas de contrôle,
les candidats se fondront dans la
masse mais à terme, la facture est
toujours pour ceux qui sont en
règle. Les « tondus » commencent à se rebiffer sérieusement et
attendent de l’état une attitude
responsable, beaucoup plus active
et efficace.
Dossier
Il faut impérativement rétablir les
contrôles à nos frontières nationales puisque celles de l’espace
Schengen sont complètement
perméables. Les étrangers sans
permis de séjour ne doivent plus
pénétrer dans notre pays comme
dans un moulin ! Attention aux
malins qui ont de faux papiers ou
des papiers volés et trafiqués !
L’AME consiste à payer
les prescriptions et soins
médicaux en hôpital
ou en ville aux étrangers
en situation irrégulière
prévisions de dépense ont été pulvérisées et auraient grimpé 4 fois
plus vite que les autres dépenses
de couverture.
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La let re du CNIP
Un phénomène migratoire
sans précédent
Si depuis des siècles la France a
connu bien des immigrations, il
est de fait que l’association des
peuples a souvent eu comme vecteur essentiel, le fait religieux ;
soit que l’envahisseur, le colonisateur, impose sa religion, c’est,
dans une certaine mesure, le cas
des Romains (véritable bras armé
de l’expansion chrétienne), soit
qu’ils se convertissent à la religion
dominante (ceci a été le cas des
Wisigoths puis des Francs).
Au cours du 19 ième et première
moitié du 20 ième siècle, l’assimilation progressive des migrants a
incontestablement été favorisée
par l’identité religieuse, en l’occurrence la chrétienté, religion
qui a construit la civilisation européenne et, par conséquent, notre
histoire.
Dossier
L’immigration plus récente a vu
depuis la fin de la seconde guerre
mondiale des transferts très importants de populations et ce à la
faveur : des politiques de décolonisations parfois mal maîtrisées,
des importants écarts économiques, politiques ou même organisationnels, entre nombre de
pays du tiers monde et les pays
développés, de la révolution
des communications, etc. autant
d’éléments, parmi d’autres, qui
ont conduit biens des migrants à
tenter leurs chances, notamment
en Europe occidentale et, en particulier, en France.
L’une des particularités de cette
immigration, somme toute relativement récente, réside dans
l’apparition d’un communautarisme pluriculturel d’importance
qui, ne s’inscrivant ni dans l’histoire de notre pays, ni même dans
la reconnaissance de ses valeurs
citoyennes fondamentales, notamment démocratiques, laïques
et républicaines, rejette, très
souvent, toute forme d’appar-
Yves Jean
Secrétaire national
chargé de la prospective
économique
Adjoint au maire
de Courbevoie
tenance, d’assimilation ou d’intégration dans la communauté
française.
Cette tendance est d’autant plus
forte quand les religions importées sont différentes. Ceci vaut,
bien sûr, pour la plupart des religions mais prend toute sa dimension pour ce qui concerne
l’Islam dont la l’importance en
nombre et surtout la particularité
théologique et dogmatique (voir
ci-après) nous interpelle par rapport, notamment, à nos valeurs
sociétales, démocratiques et républicaines.
La religion musulmane qui a été
dans l’histoire le vecteur d’expansion d’une civilisation arabe qui,
en son temps, a colonisé la moitié
du monde connu considère que
le Coran, véritable traité de droit
civil, pénal et, à certains égards,
commercial, aurait été inspiré au
prophète Mahomet par Dieu luimême. Ceci induit, aux yeux des
croyants, l’idée du sacré absolu :
il s’agit donc pour eux, « du livre
de Dieu ». Ceci revient à dire que
ses préceptes et anathèmes sont
par définition au-dessus des lois
humaines.
Il en résulte notamment que les
lois de la République, dès lors
qu’elles sont contraires à la loi de
Dieu, ne peuvent et ne doivent, en
théorie, être appliquées, à fortiori
dans un pays dit : « terre d’Islam »,
ce qui n’est d’ailleurs pas encore
le cas de la France, sauf au regard
d’une minorité d’extrémistes.
Théologiquement il n’y a pas de
valorisation divine aussi forte que
le Coran dans le monothéisme et
ce que ce soit l’ancien testament
qui fait l’objet en permanence de
discussion et de contestations de
toute sorte ou que ce soit le nouveau testament qui serait le témoignage de la vie de Jésus selon,
un tel ou un tel, au demeurant
Jésus a été décrété « fils de Dieu »
par un concile, c’est-à-dire par les
hommes.
Quoiqu’il en soit, en l’état actuel
des données, autrement dit sans
modification du model actuel, les
musulmans représenteront bientôt 15% de notre population et,
dans une génération, ils représenteront un pourcentage de l’ordre
de 40 à 50% de notre jeunesse.
Plus globalement certains statisticiens prévoient, à taux d’expansion démographique constant,
que les musulmans devraient être
majoritaires en France avant la fin
de ce siècle : à cette époque l’Algérie devrait compter plus de 100
millions d’habitants et le Maghreb
environ 300 millions. Il ne s’agit
pas de dénoncer l’islam ou telle
autre religion, il s’agit d’avoir le
courage de regarder et d’étudier
ce que devrait impliquer la réalité
de ce que nous constatons déjà,
de ce qui est prévisible et, dans
un premier temps, tenter de comprendre les évolutions sociétales
de demain, qui déjà commence à
transformer les équilibres communautaires et les équilibres sociaux
de notre pays.
Il nous faudra rapidement rechercher les solutions les mieux adaptées à l’évolution des situations
démographiques, économiques et
sociales, mais il nous faudra surtout mettre progressivement en
œuvre, des politiques publiques
efficaces, adaptées, courageuses,
novatrices et responsables, des
politiques qui devront aussi permettre, avec le « vivre ensemble »,
la préservation de nos valeurs fondamentales, en cela compris les
valeurs fondatrices de la Nation
française.
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La let re du CNIP
Délinquance et immigration :
Y-a-t-il un lien ?
Bernard Lepidi
Le sociologue Hugues LAGRANGE
a récemment publié un livre intitulé : Le déni des cultures (éditions
du Seuil). Ce chercheur plutôt de
gauche, à qui il est donc difficile
de faire un procès d’intention, a
mis les pieds dans le plat. A partir d’une étude réalisée auprès de
4349 adolescents habitants dans
150 quartiers situés pour l’essentiel
en banlieue parisienne Hugues LAGRANGE a cherché les corrélations
qui pouvaient exister entre l’échec
scolaire, la délinquance et des populations issues de l’immigration
africaine. Laissons parler l’auteur
(interview donnée au Nouvel Observateur) :
« Pendant les émeutes de 2005, j’ai
regardé la télévision. C’était peutêtre un biais mais j’ai vu beaucoup
de visages noirs, plus que leur proportion dans la population. Tout
le monde le sait, 70% des villes de
plus de 50 000 habitants qui ont
connu des émeutes possèdent une
ZUS (Zone urbaine sensible)... Et qui
habite dans ces zones ? En SeineSaint-Denis, on compte environ
quatre Maghrébins pour un Noir.
Alors, si en 2005 je voyais autant
de Noirs sur les images, ça valait le
coup de se demander pourquoi ils
étaient à l’avant-garde des émeutiers ? »
Hugues LAGRANGE prend des
précautions en indiquant que son
échantillon ne permet pas de généraliser à la France entière. Mais il
revendique le droit de pouvoir étudier des données objectives comme
le lieu de naissance des parents.
Pour autant l’étude qu’il mène sur
l’immigration africaine est un pavé
dans la mare. Elle lève en effet un
vieux tabou celui de l’indifférenciation ethnique (nos ancêtres les gaulois). Surtout, il crée un lien entre
la délinquance et les origines ethniques des délinquants. Pour lui :
« les adolescents éduqués dans des
familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus
souvent impliqués comme auteurs
de délits que les adolescents élevés
dans les familles autochtones».
Enfin sur l’assimilation il précise :
«...Il ne faut pas laisser entendre
que ces familles ne s’assimilent pas
parce qu’elles ne le veulent pas.
Elles ne sont pas dans des conditions d’interaction suffisante avec
la société française pour permettre
cette corrosion mutuelle des mœurs
qu’on appelle métissage…».
L’étude d’Hugues LAGRANGE est
intéressante car elle montre que
l’intégration de certains migrants
est différente suivant le pays, l’origine ethnique et sociale dont ils
proviennent et que dans certaines
conditions elle conduit à la délinquance.
L’avenir de la France
réside dans la maîtrise
des flux migratoires et
l’immigration choisie.
Il n’est pas question de faire, ici,
la démonstration de la culpabilité
des populations issues de l’immigration. L’Europe c’est un miroir
aux alouettes pour les peuples des
pays en développement. Il n’est
pas étonnant que ceux-ci affrontent de multiples dangers pour se
rapprocher de leur Eldorado et ce,
d’autant plus, que celui-ci est une
véritable passoire. Comment reprocher à ces populations de tout faire
pour s’en sortir ?
Face à l’inflation migratoire, il est
vital, dans ces conditions que, d’une
part, l’ensemble des pays de l’Union
Européenne et chaque pays individuellement, organisent un filtre efficace face aux flux migratoires. Et
d’autre part qu’ils contribuent au
développement de l’ensemble de
ces pays pour que ces populations
puissent rester chez elles. L’avenir
de la France comme celui de ses
voisins européens n’est pas dans
l’accélération du métissage mais
dans maîtrise des flux migratoires
et dans l’immigration choisie. Ces
deux voies sont les bons moyens
pour y parvenir.
Dossier
Hugues LAGRANGE poursuit :
« Mon travail au CNRS depuis sept
ans porte sur les difficultés de socialisation dans les quartiers pauvres.
Je me suis interrogé sur ces différents facteurs clefs que sont l’échec
scolaire, l’absentéisme, mais aussi
les délits... Ce que j’appelle «les inconduites ». Mon étude porte sur
des adolescents qui ont à peu près
16 ans. J’ai découvert une très forte
corrélation entre les mauvaises
notes en 6e et l’implication future
dans les délits pénaux. De plus, on
s’aperçoit qu’à milieu social comparable, les adolescents issus des
familles noires sont trois à quatre
fois plus souvent impliqués comme
auteurs de délits que ceux issus des
familles autochtones ; les jeunes
originaires du Maghreb deux fois
plus. Ce que j’explique entre autres
par l’évolution des immigrations.
Les premières vagues étaient des
familles africaines, cadres, classes
moyennes et étudiants venus des
zones dites « de la forêt », et petit
à petit remplacées par une immigration extrêmement populaire,
moins éduquée, précarisée par la
crise économique, cette fois plutôt
venue des zones rurales situées le
long du fleuve Sénégal. Mais il faut
aussi faire entrer en jeu l’évolution
de la ségrégation de ces familles
noires en France.
Vice-président chargé
de la communication
11
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La let re du CNIP
Tribune libre
Suite aux nombreuses manifestations contre la réforme des retraites entreprises par les syndicats et
soutenues par les partis de gauche, Gilles Bourdouleix nous livre son analyse.
La gauche en flagrant déni de démocratie
par Gilles Bourdouleix,
Président du CNIP, Député, Maire de Cholet
Tribune libre
Faisons un instant un arrêt sur la situation
que nous avons vécu depuis la rentrée avec
la réforme des retraites.
D’un côté, un Président de la République,
un Gouvernement et une majorité parlementaire qui sont l’émanation du suffrage
universel exprimé en 2007 et qui disposent
d’un mandat irrévocable jusqu’en 2012.
Ensemble ils ont élaboré et amendé une
réforme des retraites qui doit assurer durablement le financement de celles-ci même si
dans quelques années il sera indispensable
d’envisager une actualisation. Il est faux de
prétendre qu’il n’y a pas eu négociation
avec les syndicats. Ces derniers ont une
curieuse conception de la négociation. Ils ne
l’admettent que si, à la sortie de la réunion,
on se range à leurs arguments.
De l’autre côté, des partis de gauche et des
syndicats qui contestent et revendiquent.
C’est bien sûr leur droit. Mais les partis de
gauche sont dans le cadre des mandats présidentiel et législatif actuels dans la minorité.
Et surtout on attend de partis supposés gouverner un jour ou l’autre des propositions
constructives. Sur les retraites, il n’en est rien,
en particulier de la part du Parti Socialiste
qui navigue sur la mer des retraites dans une
brume qui l’arrange bien. Quant aux syndicats, si leur légalité ne prête pas à discussion,
la légitimité de leur représentativité laisse
perplexe. Les plus gros contingents qui les
animent sont issus de professions qui bénéficient actuellement de régimes spéciaux qui
ne sont pas (encore ?) remis en cause.
La responsabilité cumulée des syndicats
et des partis de gauche est engagée dans
l’apparition surréaliste des jeunes dans le
mouvement qui précède toujours de peu
l’entrée en jeu des casseurs de tous poils qui
attendent leur heure dans leurs quartiers
où règne hélas le non-droit. Si cette catégorie d’activistes n’est pas concernée par la
retraite (on serait tenté de dire hélas...), les
jeunes ne le sont pas plus. Le Parti Socialiste
semble, les assurances sont difficiles, ne pas
remettre en cause l’hypothèse à terme de
42 annuités. Il faudra donc avoir travaillé
avant l’âge de 20 ans et sans arrêt jusqu’à
60 ans pour être pénalisé par le passage à
62 ans. Les jeunes qui se déversent dans les
rues seront peu nombreux dans ce cas, sauf
à prendre en compte leurs années d’étude
comme le réclame scandaleusement le président de l’UNEF.
Ce face-à-face est une illustration parfaite de
l’Histoire politique française de plus de deux
siècles. Une droite souvent frileuse, hésitante
à prendre des réformes dont elle est pourtant la seule à comprendre la pertinence.
Une gauche qui n’admet pas les règles démocratiques et qui cherche à défaire par la
rue, allant s’il le faut jusqu’à la violence, ce
que l’expression de la démocratie lui impose.
C’est l’héritage de la lecture déformée de
la Révolution française. La droite a toujours
placé les avancées idéologiques de la Révolution avant la forme républicaine du
Gouvernement. La gauche considère la République comme la mère de la démocratie.
La droite célèbre la Déclaration des Droits
de l’Homme et du Citoyen qui proclame la
liberté politique, la liberté de pensée, la
liberté d’entreprendre. Qu’importe qu’un
monarque règne encore quand ces libertés éclosent et se développent. La gauche
ne respire qu’à la proclamation de la République en septembre 1792. Qu’importe
qu’elle ouvre la période la plus sanguinaire
de notre Histoire.
C’est sur cette base qui s’écrit depuis la fin
du 18ème siècle notre histoire politique.
Le paradoxe est que c’est finalement la
droite qui enracine la République dans les
années 1870. Et c’est la gauche qui crée la
Commune alors que rien ne menace les libertés fondamentales et que l’Assemblée a
démocratiquement été élue par le peuple.
En réalité la gauche n’accepte pas le résultat
des élections quand il lui est défavorable et
pousse d’ailleurs ce vice jusqu’à institutionnaliser la triche quand il s’agit des échéances
internes du Parti Socialiste.
La IIIème République verra l’émergence des
radicaux et des socialistes et de leur OPA sur
la République : ce qui s’oppose à eux n’est
pas républicain donc ennemi des libertés et
de la démocratie. Une presse complice et
une instruction publique infiltrée répandront pendant des décennies cette image.
Un exemple l’illustre : l’affaire Dreyfus. Si
on interroge les français d’aujourd’hui, on
aboutira certainement à une caricature. La
gauche naturellement généreuse est favorable à Dreyfus. La droite évidemment
antisémite condamne Dreyfus. Or, l’analyse
montre que c’est largement le contraire. Le
parti immédiatement dreyfusard se récolta
parmi les héritiers de 1789, situés à droite de
l’échiquier politique. Le premier contingent
antidreyfusard se recruta chez les héritiers
de 1793, c’est-à-dire à gauche.
La seconde Guerre Mondiale est venue renforcer cette lecture historique caricaturale.
La droite gonfla les rangs de la collaboration ; la gauche de la Résistance.
Doit-on rappeler le pacte germano-soviétique
et l’ambiguïté du Parti Communiste dans ses
relations avec l’occupant dans les premiers
mois de la Guerre ? Doit-on rappeler que la
Chambre des députés qui donna les pleins
pouvoirs à Pétain était celle du Front Populaire ? Imagine-t-on le premier des Résistants,
le Général de Gaulle, homme de gauche ?
Le fascisme de Mussolini était une forme
de socialisme dont les italiens se sont parfaitement accommodés pendant deux décennies. Nazi signifie national – socialisme.
Hitler a été élu Chancelier démocratiquement contre la droite allemande qui ne se
rallia à lui que timidement.
Il ne s’agit pas de faire des amalgames qui
seraient tout aussi fâcheux que ceux de
notre gauche « bien pensante » mais de
redire quelques évidences historiques qui
contribuent à éclairer notre actualité.
L’attitude manipulatrice de la gauche dans
le dossier des retraites est une nouvelle illustration de cette certitude confite de
détenir LA vérité. Non pas en vertu d’une
victoire électorale. Mais parce que l’on est
la gauche. Tout simplement.
La droite a trop souvent cédé. Résister aujourd’hui est faire acte historique.
Ce ne sont plus seulement nos retraites qui
constituent l’enjeu. C’est désormais avant
tout la démocratie et la haute idée que l’on
s’en fait lorsque l’on se revendique de droite.
La let re du CNIP
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N° de Com. paritaire : 1005 P 107 10
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Bernard Lepidi
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