Excellence et politiques éducatives

Excellence
et
politiques
éducatives
Jeudi
19
mai
2011
de
9
h
00
à
17
h
00
à
Profession
Banlieue
Depuis
quelques
années,
la
notion
d’excellence
est
au
cœur
des
politiques
publiques.
On
la
retrouve
au
niveau
économique
(pôle
d’excellence
rurale,
pôle
de
compétitivité,
cluster…)
comme
au
niveau
éducatif
(pôle
d’excellence
scolaire,
internats
d’excellence,
campus
d’excellence,
laboratoires
d’excellence,
prime
d’excellence
scientifique)
et
même
au
niveau
individuel
avec
les
primes
au
mérite,
aux
résultats,
qui
avant
ne
concernaient
que
le
secteur
privé
et
qui
s’étendent
au
secteur
public…
Cette
recherche
de
l’excellence
s’illustre
dans
les
classements
locaux
et
internationaux
véhiculés
par
la
presse,
les
meilleures
écoles
ou
universités,
le
meilleur
hôpital…
Elle
est
aussi
présente
dans
les
entreprises
où
les
salariés
doivent
toujours
faire
plus,
mieux,
plus
vite,
où
l'idéal
devient
la
norme.
Elle
touche
largement
l’Europe
:
l’Allemagne,
par
exemple,
a
lancé
une
«
initiative
d’excellence
»
en
2005
dont
s’est
largement
inspirée
la
France
qui
consacre
22
milliards
du
Grand
emprunt
aux
initiatives
d’excellence
universités/entreprises
qui
doivent
réunir,
selon
une
logique
de
territoire,
des
établissements
d’enseignement
supérieur
et
de
recherche
déjà
reconnus
pour
leur
excellence
scientifique
et
pédagogique.
La
politique
de
la
ville
est
également
concernée,
notamment
en
matière
éducative
dans
les
quartiers
populaires
puisque
se
développent
différents
dispositifs
:
en
janvier
2007,
dans
son
discours
d’ouverture
des
Réseaux
ambition
réussite,
le
ministre
de
l’Éducation
nationale,
Gilles
de
Robien,
disait
:
«
Il
s’agit
de
retrouver
aussi
les
vertus
de
l’exemple
:
pour
que
la
réussite
ne
soit
pas
qu’un
mot
pour
les
élèves,
il
faut
qu’ils
puissent
entrer
en
contact
direct
avec
des
figures
de
l’excellence,
quelle
que
soit
son
expression
:
excellence
sportive,
excellence
artistique,
etc.
».
Puis
sont
venues
les
cordées
de
la
réussite
qui
doivent
aider
les
jeunes
des
quartiers
populaires
à
accéder
aux
filières
d’excellence,
les
internats
d’excellence
qui
doivent
favoriser
la
réussite
scolaire
par
des
conditions
de
travail
optimales…
Certes
il
est
important
de
donner
des
opportunités
aux
jeunes
des
quartiers
prioritaires,
certes
il
est
nécessaire
de
leur
offrir
des
accompagnements
spécifiques,
certes
les
figures
d’excellence
peuvent
susciter
la
motivation
des
jeunes,
mais
on
peut
aussi
s’interroger
sur
les
articulations
entre
des
filières
d’excellence
et
l’objectif
de
réussite
de
tous.
Si
les
politiques
éducatives
privilégient
certains,
qu’en
sera‐t‐il
ceux
qui
n’auront
pas
accès
à
ces
filières
?
Ces
politiques
éducatives
permettront‐elles
encore
de
mobiliser
le
potentiel
de
chaque
enfant
afin
de
lui
offrir
un
environnement
scolaire
et
éducatif
suffisamment
riche
et
stimulant
pour
développer
aussi
ses
qualités
humaines,
le
rapport
aux
autres,
l’écoute
ou
la
créativité,
autant
d’éléments
d’appréciation
des
rapports
sociaux
et
professionnels
?
Cette
conception
et
cette
politique
de
l’excellence
ne
risquent‐elles
pas
de
renforcer
l’exclusion
sociale
et
la
ségrégation
territoriale
?
Ou,
à
l’inverse,
est‐elle
une
pièce
majeure
d’une
politique
éducative
ambitieuse
pour
tous
?
Excellence
et
politiques
éducatives
Jeudi
19
mai
2011
de
9
h
00
à
17
h00
à
Profession
Banlieue
9
h
00
9
h
30
Accueil
café
Propos
d’excellence
!
Monique
Crinon,
philosophe,
sociologue
10
h
00
La
revendication
de
l’excellence
dans
la
continuité
de
l’école
de
Jules
Ferry
Dispenser
de
l’instruction
à
chaque
enfant
est
obligatoire
depuis
Jules
Ferry
qui
voulait
que
l'école
transmette
«
tout
ce
qu'il
n'est
pas
permis
d'ignorer
».
Personne
ne
conteste
cette
formidable
avancée
sociétale.
Mais
Jules
Ferry
parlait‐il
de
tous
les
enfants
?
Cette
image
parfaite
de
l'école
de
Jules
Ferry
n’est‐elle
pas
un
mythe
?
Jean
Foucambert,
ancien
chercheur
à
l’INRP
et
membre
de
l’Association
française
de
lecture
11
h
00
Micro‐lycées,
cordées
de
la
réussite,
internats
d’excellence
:
quels
enseignements
?
La
dynamique
Espoir
banlieues
a
développé
différents
dispositifs
à
l’intention
des
collégiens,
lycéens
et
étudiants
motivés,
qui
ne
bénéficiaient
pas
d'un
environnement
favorable
pour
réussir
leurs
études.
Par
quels
leviers
et
selon
quelles
modalités
ce
dispositif
dérogatoire
peut‐il
répondre
aux
difficultés
scolaires
rencontrées
par
les
élèves
?
Nathalie
Broux,
responsable
du
micro‐lycée
Jacques
Brel,
La
Courneuve
Aïcha
Amghar,
proviseur
du
Lycée
Auguste
Blanqui,
Saint‐Ouen
Benjamin
Moignard,
maître
de
conférences
en
sociologie,
Université
Paris
Est
Créteil
–
membre
de
l’Observatoire
international
de
la
violence
à
l’école
Pause
déjeuner
14
h
00
Quand
l’excellence
pour
certains
tue
l’exigence
pour
tous
Le
Clept
(Collège‐lycée
élitaire
pour
tous)
s’adresse
à
des
jeunes
qui,
un
jour,
n’ont
plus
voulu
de
l’école
parce
qu’il
leur
semblait
que
l’école
ne
voulait
plus
d’eux
mais
qui,
pourtant,
après
des
temps
d’errance
plus
ou
moins
longs
(de
6
mois
à
4
ans)
ont
admis
qu’ils
n’en
avaient
pas
fini
avec
«
Apprendre
»…
Marie‐Cécile
Bloch,
enseignante,
cofondatrice
du
Clept
15
h
00
L’excellence
à
l’épreuve
dans
les
politiques
éducatives
:
comparaisons
internationales
En
France,
l’excellence
semble
désormais
fonder
les
mesures
pour
l’égalité
des
chances
:
des
élèves
bons
ou
excellents
de
milieux
défavorisés
ou
d’éducation
prioritaire
se
voient
appelés
à
poursuivre
leur
scolarité
dans
des
institutions
dites
d’excellence.
Ces
mesures
marquent
une
nouvelle
étape
dans
la
reconfiguration
des
politiques
d’éducation
prioritaire,
que
les
enquêtes
internationales
permettent
de
mieux
saisir.
On
reviendra
sur
les
différents
âges
ou
modèles
de
ces
politiques
en
montrant
que
la
perspective
de
lutte
contre
les
inégalités
sociales
s’efface
progressivement
au
profit
de
visées
de
lutte
contre
l’exclusion
et
d’élargissement
du
recrutement
des
élites,
qui
tournent
le
dos
aux
visées
initiales.
Jean‐Yves
Rochex,
enseignant‐chercheur,
sciences
de
l’éducation,
université
Paris
8,
équipe
ESCOL
16
h
00
Quand
l’exigence
d’excellence
s’impose
à
tous…
Monique
Crinon,
philosophe,
sociologue
Chaque
séquence
sera
suivie
d’un
débat
avec
la
salle