World Bank Document
Transcription
World Bank Document
Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized 57064 Findings présente les résultats opérationnels des analyses économiques et sectorielles réalisées par la Banque mondiale et les gouvernements membres dans la Région Afrique. Findings est une publication périodique du Centre pour la gestion de l'information, de la technologie et la connaissance (Knowledge, Networks, Information and Technology Center - KNIT). Partage de bénéfice dans la gestion des zones protégées : le cas du Parc national de Tarangire en Tanzanie La conservation est souvent considérée comme un échange entre le développement des revenus à court-terme et la protection pour des revenus à long-terme. Cependant, avec des mécanismes appropriés, il est possible d'atteindre ces deux objectifs. La justification de protéger les parcs dans les pays en voie de développement peut être basée sur une raison économique plutôt que principalement une raison sociale ou environnementale. Rehausser le potentiel des revenus des zones protégées avec le tourisme, et remettre directement ces revenus à un groupe approprié d'individus qui ont des intérêts dans le parc (les visiteurs, les employés, la communauté, etc.) peut entraîner une approche équilibrée pour la conservation à long-terme de l’environnement et le développement économique à court-terme. Actuellement, environ 14% du territoire Tanzanien est désigné comme zones protégées. Bien que les parcs nationaux, les réserves, et d'autres zones protégées aient généré des revenus pour le gouvernement, rien qu'une petite partie de ces revenus a été retenue pour l'amélioration des efforts de conservation dans ces zones ou pour indemniser les communautés locales. Le financement pour le Parc National de Tarangire (Tarangire National Park -TNP) comme pour le Service des Parcs Nationaux de la Tanzanie (Tanzania National Parks Authority TANAPA) est limité et les revenus tirés des entrées sont complétés par des donateurs étrangers; toutes ces deux opérations se font par l'intermédiaire de TANAPA et directement avec TNP. Au sein de TNP, les revenus actuels ont régulièrement dépassé les dépenses depuis l'année budgétaire 1991. Le TNP enregistre des profits qui ont variablement augmenté de 23% à 140% par an. Le surplus des revenus est affecté au TANAPA. Les Consultations avec les bénéficiaires du Parc national de Tarangire (TNP) A Tarangire, plusieurs groupes qui ont des intérêts dans la mission de conservation du parc ont été identifiés. Il s'agit des visiteurs, de la direction du parc, du TANAPA, des dirigeants des villages, des membres de la communauté, et des guides. Le sondage des visiteurs Les résultats empiriques d'une analyse d'évaluation conditionnelle (EC) utilisée pour estimer la valeur du Parc National de Tarangire sous deux niveaux différents de conservation et de protection des ressources naturelles ont révélé que les niveaux actuels de recouvrements de redevances sont plus bas que le montant que les visiteurs peuvent se permettre de payer. La structure des redevances actuelles est de $20 pour les visiteurs venant de l'extérieur, $10 pour les expatriés, et $1 pour les nationaux. Les visiteurs venant de l'extérieur sont prêts à payer $36.63, et les expatriés $16 − ce qui représente presque le double des montants actuels. Tous les parcs nationaux en Tanzanie accueillent au total 380.000 visiteurs qui représentent un revenu potentiel de $4.397.000 provenant des visiteurs non résidants et $1.954.000 des expatriés. Il s'agit ici d'une estimation au minimum étant donné que quelques visiteurs non résidants étaient réellement au courant des frais exigés parce que ceux-ci étaient inclus dans le coût des visites organisées. Par rapport aux dépenses budgétaires périodiques de TANAPA qui s’élevaient à $2.633.000 en 1992/93, cette perte de revenu était énorme. Ces chiffres indiquent que les parcs Tanzaniens subventionnent les frais des visiteurs étrangers et expatriés qui sont relativement riches. En plus des augmentations directes des droits d'entrée, il y a plusieurs options pour augmenter les rentes des zones protégées. La politique de différents droits d'entrée dans différents parcs, en fonction de la qualité des expériences de la nature, du niveau de conservation requis et/ou du niveau de protection atteint, est une option mise en oeuvre dans les parcs nationaux de Gombe et Mahale, où les droits d'entrée sont substantiellement plus élevés. La politique des droits d'entrée différentiels et les services à prix forfaitaire qui s'occupent surtout de différents niveaux d'éco-touristes pourraient aussi accroître le revenu. Ainsi donc, un service minimum à bas prix pourrait être proposé aux voyageurs disposant d’un budget modeste et, un prix forfaitaire différent à la part du marché disposant des moyens supérieurs. Sensibilisation de la communauté Les sondages dans les villages ont révélé que l'accès potentiel au transport, au bois de feu et l'eau sont les avantages de vivre près du parc, tandis que les limitations sur la dimension des terres et le manque d’accès au pâturage et au bois de feu sont des désavantages. Les villageois voulaient également que le parc puisse contribuer à l'amélioration des ressources en eau, au contrôle des animaux sauvages et à l’appui des projets de santé. Deux approches ont été utilisées pour sensibiliser la communauté en vue du partage des bénéfices avec les communautés locales, l'une à travers le Community Conservation Service (CCS) et l'autre à travers les organisateurs de voyage. Le CCS est un programme au sein de TANAPA qui a pour but de faire bénéficier la population locale à travers les projets de développement. Cette approche est utilisée par TANAPA pour résoudre les problèmes de ressources dans les territoires situés au-delà des limites du parc et qui ne font pas partie de sa juridiction. Enfin de compte, le conservateur de CCS dans un parc comme celui de Tarangire servira de liaison entre la direction du parc et les communautés locales. Grâce à la coordination entre la direction générale du parc et le CCS, les problèmes des communautés peuvent commencer à être traités par l'administration du parc. Par contraste, l'approche du partage des revenus par le biais des visites organisées qui implique étroitement les dirigeants du village, est moins flexible. Le problème majeur a toujours été que les villageois (non dirigeants) pensent qu'ils ne profitent pas directement des programmes de partage des revenus. Contrairement au CCS, les dirigeants des visites organisées n'ont pas la capacité de superviser les projets locaux et se limitent à la seule tâche d'allouer aux conseils de villages les $6 perçus sur chaque visiteur. Enseignements tirés À travers une revue des résultats des études sur d’autres zones protégées de l’Afrique SubSubsaharienne, et de leurs propres recherches à Tarangire, le groupe de travail a tiré les enseignements suivants : Assistance technique Une combinaison des connaissances techniques et de la sensibilité sociologique est essentielle pour le développement et l’exécution des projets complexes de développement orientés vers la conservation. Dans les villages situés aux alentours de Tarangire, il y avait un manque de confiance envers les membres du conseil du village qui recevaient des fonds de la part des organisateurs des excursions. Ceci avait éventuellement conduit à un manque de bonne volonté de la part des bénéficiaires de se conformer aux clauses de leurs accords avec les organisateurs des excursions, les villageois eux-mêmes étaient consultés directement et ont développé le sens de propriété sur les efforts de conservation, parce qu'ils avaient reconnu qu'ils bénéficiaient directement des activités du parc. Dans ce sens, le développement des capacités dans les communautés locales est essentiel pour les efforts de conservation durables. Choix entre les projets et l'argent Le choix des projets plutôt que de l'argent réduit le potentiel de la mauvaise gestion des fonds et peut permettre que les bénéfices atteignent un très large segment de la communauté. Cependant, il est nécessaire de planifier soigneusement les projets pour assurer leur objectif et impacts. En plus, l'appui du projet devra continuer jusqu'à sa fin, pour s'assurer que les revenus sont utilisés de manière appropriée. L'échelle S'ils sont dirigés sur une petite échelle, même les projets de développement pour la conservation réussis, ne pourront pas répondre aux multiples besoins d'un parc ou un écosystème important. De ce fait, " les projets qui abordent une zone entière protégée avec des ressources limitées risquent vraisemblablement de n'avoir aucun effet significatif " (Hannah, Africain Parks, African People). Contrôle Bien que l'on insiste sur les approches de participation, la plupart des experts sont d'avis qu'un certain degré de contrôle est nécessaire contre le braconnage et d'autres utilisations illégales des ressources du parc. Actuellement, très peu de programmes participatifs ont clairement démontré une faible fréquence des cas de braconnage et d'extraction de bois combustible, etc. résultant de ces programmes. Si les projets de participation échouent, c'est peut être parce que, malgré les stratégies de partage des revenus appliquées en ce moment, les bénéficiaires sont persuadés qu'ils tireront un plus grand avantage personnel en continuant les activités illégales d'extraction. Les liaisons Finalement, la conservation ne réussit que lorsque le succès des programmes de développement dépend du succès de la conservation. Tel est le cas du programme de CAMPFIRE au Zimbabwe où l'utilisation de la faune rapporte des revenus pour le développement, mais dépend à son tour d'une gestion rationnelle et de l'amélioration de l'état de ces ressources de la faune. Etablir des liens entre les intéressés Lorsque l'on améliore les liens formels et informels entre ceux qui ont des intérêts dans le parc, on améliore la capacité de chaque groupe de pouvoir traiter ses propres problèmes. La coordination concernant les revenus, les besoins de développement et les préoccupations de la communauté peut intégrer les objectifs et réduire l'opportunité pour des programmes de travail concurrents. Recommandations Dans plusieurs cas, les zones protégées justifient déjà leur existence sur la base uniquement des termes économiques (les revenus provenant des droits payés par les visiteurs dépassent les coûts d'opération du gouvernement pour les maintenir). Cependant, les mécanismes pour la formation et l'affectation optimale des revenus sont encore sous-utilisés et un bon nombre de pièges peuvent réduire l'efficacité de beaucoup d'actions de gestion et de partage des revenus. Les étapes pour évaluer les projets de développement de la conservation sont reprises dans la liste intégrée ci-dessous : • • • Analyser les objectifs, les pratiques et les problèmes des zones protégées et des zones voisines Déterminer, à travers une évaluation conditionnelle, si la totalité de la rente économique potentielle est recueillie par les structures de redevance courantes; Revoir les politiques administratives et financières aux niveaux national et local; • • Esquisser les directives pour incorporer et financer les préoccupations des intéressés dans la gestion du parc; et Comprendre comment les revenus peuvent et continuent de soutenir les efforts financiers et écologiques des zones protégées. Tableau 1. Comparaison de deux programmes de partage des revenus au Parc National de Tarangire Programme CCS(TNP) Guides des visites privées Localisation Tous les villages avoisinants TNP Quelques uns (pas tous les villages avoisinants) Genre de revenu projet d’infrastructure à petite échelle paiement de $6 par client au conseil du village Liaison à la conservation Accords libres : pas d’exploitation agricole dans les zones tampon, soutien anti-braconnage Accords solide : pas d’exploitation agricole dans les zones prévues pour le safari Apport de la communauté La main d’oeuvre principalement Utilisation générale des terres dans certains endroits. Prise de décision un grand contrôle sur les projets, la mise en oeuvre des décisions. Néant dépendance sur la direction de la communauté Inférieur Supérieur Tableau 2. Les projets des zones protégées Africaines ayant des activités de vulgarisation dans la communauté. Projet Pays Parc d’Amboseli/Projet sur l’encadrement de la faune Kenya Parc Aire-Tenere Niger Projet sur les gorilles de montagne Rwanda Zone de conservation de Ngorongoro Tanzanie Projet de développement de Luande Zambie Projet de développement rural de Luangwa Zambie Programme de CAMPFIRE Zimbabwe