HEROES - Festival de Marseille
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HEROES - Festival de Marseille
Festival de Marseille – danse et arts multiples MARDI 12 JUILLET 24 juin › 19 juillet 2016 HEROES Radhouane El Meddeb 20:30 MERCREDI 13 JUILLET 19:30 DURÉE France CONCEPTION, CHORÉGRAPHIE Radhouane El Meddeb COLLABORATION ARTISTIQUE Moustapha Ziane INTERPRÉTATION Aston Bonaparte, William Delahaye, Arnaud Duprat, Kim 75’ Evin, Annabelle Kabemba, Smail Kanoute, Brice Rouchet SCÉNOGRAPHIE BNM Deslias Annie Tolleter CRÉATION LUMIÈRE TA R I F S : Da Costa 20 / 15 / 10 / 5 € Abonnement : spectacle B Claudia Petagna ADMINISTRATION CRÉATION SONORE Xavier Lazarini Bruno Viguier Frédéric COSTUMES Cidalia PRODUCTION, DIFFUSION Radhouane El Meddeb a repéré les jeunes interprètes de cette pièce sur le parvis du Coproduction Festival de Marseille et le Ballet National de Marseille Centquatre, centre d’art situé dans un quartier populaire de Paris. Longtemps, le chorégraphe a observé ces danseurs, breakers, vogueurs, hip-hopeurs, la pulsion de vie de leurs mou- création vements vifs, de leurs désirs aiguisés. Tentant de comprendre ce qui se joue sur cette scène danse de bitume étrangère à son univers poétique, dans ce cercle improvisé où ils se jettent, fragiles, parfois perdus, à la recherche de l’autre. S’appuyant sur les détails de cette vitalité qui a déplacé sa vision de la danse, il a décidé, avec neuf d’entre eux, de transformer ses observations en un spectacle indomptable. RENDEZ-VOUS .................. Bord de plateau avec l'équipe artistique Mar. 12 juillet à l'issue de la représentation PRODUCTION La Compagnie de SOI ( Paris ) ; le CENTQUATRE-PARIS COPRODUCTION Festival de Marseille – danse et arts multiples ; Ballet National de Marseille – Centre chorégraphique national ; Centre culturel Jean-Houdremont ( La Courneuve ) ; La Villette (Paris) ; Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig. Radhouane El Meddeb est artiste associé du CENTQUATRE-PARIS. La Compagnie de SOI est subventionnée par la Drac – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la culture et de la communication – au titre de l’Aide aux Compagnies chorégraphiques Festival de Marseille – danse et arts multiples 24 juin › 19 juillet 2016 Heroes Radhouane El Meddeb parcours Radhouane El Meddeb Radhouane El Meddeb a été formé à l’Institut supérieur d’art dramatique de Tunis et consacré « jeune espoir du théâtre tunisien », en 1996, par la section Tunisie de l’Institut international de théâtre. Il est recruté ensuite comme comédien au Théâtre national de Toulouse, sous la direction de Jacques Rosner. En Tunisie, il travaille avec les pionniers du théâtre du monde arabe : Fadhel Jaïbi, Taoufik Jebali et Mohamed Driss. En France, il travaille avec les metteurs en scène Jacques Rosner, Lotfi Achour et Catherine Boskowitz. Il collabore artistiquement avec des auteurs contemporains tels que Natacha De Pontcharra, Adel Hakim et Camille De Toledo. Au cinéma, il joue dans deux films de Férid Boughedir, Un été à La Goulette et Halfaouine, l’enfant des terrasses. En 2005, il se met en scène et danse son premier solo, Pour en finir avec MOI, aux Rencontres chorégraphiques de Carthage, à Tunis, Il chorégraphie ensuite pour un interprète le solo HûWÀ, Ce Lui pour Montpellier Danse 2006. En 2007, il intègre la distribution de 1 000 Départs de Muscles, création d’Héla Fattoumi et Éric Lamoureux. En 2008, il crée et interprète Quelqu’un va danser… pour les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis. Cette même année, il conçoit au Centre national de la danse (CN D) à Pantin la performance culinaire et dansée Je danse et je vous en donne à bouffer. En 2010, il crée au CN D sa première pièce de groupe, Ce que nous sommes. La même année, il crée Chant d’amour au Collectif 12, à Mantes-la-Jolie, un duo autour du premier roman de Jean Genet Notre-Dame-desFleurs et de son film Un chant d’amour. Depuis janvier 2011, Radhouane El Meddeb est artiste associé au CENTQUATRE-PARIS. Il y présente À l’étroit en mars 2011, une création à l’initiative du festival Concordan(s)e et en collaboration avec l’auteur Philippe Adam. Il interprète la performance Tunis, le 14 janvier 2011 au Beirut Art Center, au Liban, à l’occasion du Meeting Points 6. En juillet 2012, au festival Montpellier Danse, il crée et danse le solo Sous leurs pieds, le paradis, dont il partage l’écriture chorégraphique avec Thomas Lebrun. En 2012, Matias Pilet et Alexandre Fournier l’invitent à chorégraphier le duo de nouveau cirque Nos limites, présenté à partir de 2013 au CENTQUATRE-PARIS. En février 2014, Radhouane El Meddeb crée Au temps où les Arabes dansaient…, à Toulouse, puis au CENTQUATRE-PARIS, en mars 2014. En avril 2015, il crée Heroes, prélude dans le cadre de Monuments en mouvement et du Festival Séquence Danse Paris, au Panthéon. Ce spectacle est une production de la Compagnie de SOI et du CENTQUATRE-PARIS et une coproduction du Centre des monuments nationaux. En juin 2015, il crée au Campo San Trovaso, à Venise, et dans la cadre du Collège Biennale de la danse de Venise, Nous serons tous des étrangers. En 2016, Radhouane El Meddeb crée, dans le cadre du festival Montpellier Danse, le solo À mon père, une dernière danse et un premier baiser et Heroes, au Festival de Marseille – danse et arts multiples. Aston Bonaparte, William Delahaye, Arnaud Duprat, Kim Evin, Joyce Flammy, Annabelle Kabemba, Smail Kanoute, Brice Rouchet Ils se ressemblent peu et ont des parcours variés, certains enseignent la danse, d’autres sont adeptes de battles, jouent en compagnies ou sont simplement passionnés. Impliqués totalement dans la nouvelle création de Radhouane El Meddeb, ces héros viennent confronter leurs univers à celui de la danse contemporaine et à l’écriture du chorégraphe. Leurs corps et leurs gestes, pourtant très différents, se rencontrent, s’imbriquent et s’harmonisent. Pratiquant le hip-hop, le freestyle, le jazz et le breakdance, ils ont en commun une passion vibrante pour la danse et une détermination à venir s’entraîner librement et régulièrement dans les espaces ouverts du CENTQUATRE. Ce sont leurs singularités et leurs énergies qui ont inspiré le chorégraphe et que l’on retrouve, exacerbées, dans ce nouveau spectacle. Moustapha Ziane Moustapha Ziane multiplie les expériences artistiques, entre création, adaptation, reconstruction, transmission et collaboration avec d’autres auteurs, toujours désireux d’ouvrir de nouvelles perspectives artistiques et d’engager des aventures innovantes sur le terrain de la création chorégraphique. Parallèlement, il développe une pédagogie autour de l’idée du corps vigilant, avec Mohamed Ahamada (Analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement Festival de Marseille – danse et arts multiples 24 juin › 19 juillet 2016 Heroes Radhouane El Meddeb dansé) et Christine Roquet (Analyse d’œuvres par l’analyse du mouvement, Paris 8). Après avoir étudié cinq ans la danse classique au conservatoire de Grenoble et obtenu une médaille d’or, il intègre, de 1996 à 1998, la formation du Centre national de danse contemporaine d’Angers, dirigé par Joël Bouvier et Régis Obadia, puis collabore sur plusieurs projets avec Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, ainsi qu’avec d’autres chorégraphes en France et à l’étranger. le temps de les observer. C’est vrai, ils sont de toutes origines et de tous milieux. Il s’étonne du partage de l’espace, de cette organisation implicite, où personne ne va dans l’espace de l’autre. Ç’aurait été un bel exemple pour le monde. Et tandis que dehors, dans les rues, le rapport à la féminité est souvent troublé, sous les voûtes du CENTQUATRE, à l’abri du chaud et du froid, il n’y a pas de barrière. Même ceux qui pratiquent le voguing, courant souvent associé à des orientations sexuelles aux contours flous, côtoient les plus machos. Ce qui est impensable au quartier peut ici coexister. Frédéric Deslias Né en 1978, Frédéric Deslias suit des études d’électronique puis intègre l’Université de Caen en Arts du spectacle, où il fonde Le Clair-Obscur, qu’il dirige depuis 2002. Il est ensuite repéré et formé par le Centre dramatique national de Normandie au sein du théâtre école, puis par le Workcenter de Jerzy Grotowski, en Italie. D’abord musicien, il compose et arrange pour le théâtre, la danse et le cinéma – une vingtaine de créations environ, entre 2004 et 2014 : il suit David Bobée, Éric Lacascade (Les Barbares, Festival d’Avignon – Cour d’honneur en 2006), Héla Fattoumi/Éric Lamoureux, Médéric Legros, Sophie Quénon, Cie L’élan Bleu… Il se consacre aujourd’hui presque exclusivement à ses activités de metteur en scène, d’artiste multimédia et de plasticien. Formé à l’Ircam à la programmation sous Max/MSP et Processing, son travail s’oriente progressivement vers les arts numériques, les installations multimédia interactives et d’autres musico-thérapeutiques. Son travail au sein du Clair-Obscur est reconnu et diffusé sur un plan national et international. Primé pour HERMSELF (Grand Prix de la Création Danse et Arts numériques au Festival Les Bains numériques 2011) et pour SleepingBeauty (Arts and Mobility Awards – Transcultures 2013). radhouane el meddeb par H. De vuyst Il est en pleine répétition avec son équipe de neuf personnalités. Une histoire qui a commencé avec son entrée comme artiste associé au CENTQUATRE-PARIS, en 2011. C’est depuis qu’il croise presque chaque jour ces « jeunes » qui s’entraînent sur le béton de cet espace culturel inspirant, situé dans un quartier nord de Paris. Espace envahi par les danseurs urbains qui furent d’abord chassés de La Défense, puis des Halles, en perpétuel réaménagement. Depuis 2011, il a donc eu Que d’acharnement ! Tous se dépassent, devant tout le monde. Ce qui le frappe le plus, avec sa formation d’acteur, c’est que ces gens dansent, s’entraînent, qu’ils soient en train de transmettre et de grandir tout en étant vus, tandis que lui, même en tant que chorégraphe, a besoin de murs qui le protègent des regards, a besoin d’intimité et de solitude, et ne peut travailler qu’en cachette. Comment aller à leur rencontre ? Il n’était pas spécialement attiré par leurs danses, les danses urbaines comme le popping, locking, voguing, breakdance, hip-hop. Il voyait la technicité, la maîtrise, mais était rarement touché. Cela ne lui parlait pas, et la musique non plus. Mais il était intrigué. Dans cette exposition, cette manifestation presque exhibitionniste des corps, il commence à en distinguer quelquesuns qui le touchent. Comme ce jeune circassien, ou ce jeune comédien indien qui aimait la danse. Après quelques auditions et ateliers, il retient une dizaine de personnes, une petite communauté hybride de « Heroes ». Ce ne sont pas forcément les meilleurs danseurs, mais ceux qui ont le plus à raconter, entre 20 et 33 ans, de formation formelle ou autodidacte. Sollicitée pour des publicités, des clips et des événements aux budgets démesurés, la danse urbaine fait face à de multiples risques de dérive liés au système néolibéral. Elle peut alors se faire individuelle, compétitive et globalisée ; il s’agit d’épater en étalant compétences et signes extérieurs de richesse. Comment recontextualiser cette danse urbaine ? Quand on ne parle plus que d’excellence et de précision, comment la faire réapparaître ? Il a fallu trouver un nouveau rythme, un nouveau rapport à l’espace, au temps, au poids. Comme dans le cirque, il faut se demander comment raconter au-delà du spectaculaire, ce dont il a déjà fait l’expérience en 2013, en collaborant sur le spectacle de nouveau cirque Nos limites. Il travaille sur le regard, sur l’adresse du regard. Musicalement, on y trouve beaucoup de Philip Glass, un son d’une autre époque, sans pour autant pouvoir nier le désordre politique d’aujourd’hui. Radhouane El Meddeb travaille avec ces danseurs depuis 2014, il a construit Heroes, prélude comme une étude. « Je ne veux pas juste les utiliser, on parle de tout. De l’art, de la danse. Ce que c’est qu’être professionnel, être danseur. C’est ça l’ambition : transmettre et apprendre, des deux côtés. Il faut que cette danse sorte pleine de sens, de philosophie, de soi. Il faut qu’elle raconte une humanité, une fragilité, il faut raconter cette jeunesse, raconter le monde dans lequel nous vivons. » Hildegard De Vuyst Festival de Marseille – danse et arts multiples 24 juin › 19 juillet 2016 Heroes Radhouane El Meddeb « Je les regarde longuement, je m’approche parfois pour regarder de plus près, pour les rencontrer aussi, et comprendre cet acharnement. Je comprends que je cherche leurs rêves, je cherche à pénétrer ces vitrines qu’ils construisent, comme des cubes, des carrés qui les enserrent et les livrent aux regards. (…) « Je vois dans cette fièvre la trace d’une faim dévorante, dévorer la danse sans trêve. C’est une danse acharnée, entêtée qui semble mettre en jeu leur existence même. Et si on la regarde longtemps, elle est dévastatrice, elle devient désordre, création révoltée. Je sais qu’ils font des rêves, que ces rêves les habitent pleinement et je me prends moi aussi à rêver. (…) « Car se dessine en eux, lorsqu’ils dansent, leur fragilité et leur sensibilité, une intériorité bien planquée, émouvante et confondante, par-delà la technique et les heures d’entraînement, un motif se dégage de ce tapis de corps frénétiques, des visages, des masques qui s’effondrent, des solitudes qui se disent, des promesses qui se scellent. » Radhouane El Meddeb – janvier 2014 autour du spectacle RENDEZ-VOUS .................. Bord de plateau avec l'équipe artistique Mar. 12 juillet - à l'issue de la représentation en tournée 12 nov. - Houdremont / scène conventionnée La Courneuve 29, 30, 31 mars 2017 - Strasbourg / Le Maillon d’autres dates sont en cours de confirmation