Partir pour s`enrichir des autres
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avec le soutien de 14 041_8516 Partir pour s’enrichir des autres Numéro 13 - Mars 2014 Une parenthèse inatendue en Éthiopie page 3 Les Vendéens s’initient au Gwo-Ka page 10 Thomas et Charles : un duo pour réussir page 11 Fédération 2 Naviguer sur Internet ne suffit pas ! Partez, allez voir ailleurs ! Tous les jours, nous, les adultes, nous invitons les jeunes à sortir de leur quotidien. Pourquoi tant d’insistance ? Si, parfois, en tant que parents, nous reportons sur nos enfants les rêves que nous n’avons pas pu réaliser, nous sommes inquiets quand ils décident, eux, de partir. Nous sommes ambigus puisque nous sommes persuadés que cela va leur apporter beaucoup d’ouverture d’esprit et, en même temps, préoccupés pour leur sécurité, et c’est bien normal. Heureusement, de nombreux dispositifs se sont mis en place pour faciliter, accompagner et sécuriser ces nécessaires activités d’ouverture. En page 6 et 7 de ce dossier, nous donnons quelques explications et, surtout, des liens pour concrétiser un projet. En MFR de Vendée, nos jeunes sont mobiles durant la formation. 1 294 d’entre eux partent cette année, soit en voyage d’étude, soit en stage individuel. 91 % des jeunes en formation bac et 76 % des jeunes en BTS participent à des actions de mobilité. Cela représente plus de 14 000 journées. Mais nous accueillons également des jeunes de l’extérieur. La plupart d’entre eux viennent d’Europe dans le cadre d’échanges de séjours. Si «les voyages forment la jeunesse», la mobilité géographique n’est pas la seule. La mobilité d’esprit nous intéresse tout autant. La première facilitant la deuxième, nous sommes convaincus que partir est une richesse considérable. En apprenant à connaître l’autre, nous en avons moins peur. En nous plongeant dans des cultures différentes, nous apprenons à respecter la différence. N’en déplaise à cer- Un toit pour ton projet Un hébergement en famille à proximité de mon entreprise Les responsables de maison familiale ont fait plusieurs constats. Souvent, des familles s’inquiètent du logement de leur jeune garçon ou jeune fille lorsqu’il (elle) va aller en stage ou en apprentissage, puisque toutes les formations en MFR se font par alternance. En parallèle, il existe, en maison familiale, un fort potentiel de réseaux humains. Les lieux de résidence des parents, des administrateurs, des salariés, des anciens responsables sont disséminés sur tout le territoire vendéen. Tous ces acteurs, s’ils ne peuvent pas eux-mêmes loger un jeune, pourraient trouver dans leur commune (ou leur canton) une solution. De ces constats a émergé le projet : Un toit pour ton projet. Celui-ci repose sur le fait de créer du lien. Comment ça marche ? Au départ de l’action, des volontaires, liés aux maisons familiales, ont découvert et validé des lieux d’accueil potentiel sur leur territoire, par exemple une famille dont les enfants viennent de partir faire leur vie ailleurs. Dans une MFR, un jeune trouve un maître d’apprentissage, mais l’entreprise est à l’autre bout de la Vendée. Le contact est établi entre ces deux situations avec l’appui d’une association « Le temps pour Toit », afin de sécuriser juridiquement le futur contrat. L’hébergeur ne fait pas une opération lucrative, il rend service. Le coût demandé au jeune couvre les frais, par exemple 5,50 euros la nuitée. Ce dispositif, expérimental en 2014 sur 7 cantons, sera, ensuite, élargi à tout le département. Si vous voulez être hébergeur, merci de contacter la FDMFR au 02 51 44 37 80. Association pour le développement du Journal des Lycées 10 rue du Breil 35 051 Rennes Cedex Tél. 02 99 32 67 47 [email protected] Fédération départementale des maisons familiales rurales de Vendée tains courants de pensée, si j’ai peur de l’étranger, n’est-ce pas à cause de mon manque d’ouverture d’esprit ? Nous devons permettre à nos jeunes de découvrir le monde. Et, pour cela, naviguer sur Internet ne suffit pas. Il faut y aller, il faut sentir les odeurs, apprécier les couleurs, se confronter à l’incapacité de se faire comprendre, pour comprendre que la communication n’est pas toujours simple. Et, en même temps, parfois, un regard, un sourire, une intonation sont suffisants pour se sentir accueilli. Tout cela ne s’apprend pas en salle de cours et, comme l’alternance qui place le jeune au cœur de l’activité économique, la rencontre de l’autre est indispensable pour grandir. Yves CATALON, animateur, FDMFR de Vendée. 119, bd des États-Unis 85 004 La Roche-sur-Yon Tél. 02 51 44 37 80 [email protected] Directeur de la publication : Paul PIVETEAU Mise en page : Bayard Service Édition - Ouest Tél. 02 99 77 36 36 Imprimerie Du Loch (56 Auray) Papier : 80g terraprint couché mat PEFC (ce papier est fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées de façon responsable) Partir par générosité 3 Une parenthèse inattendue en Éthiopie Cécile a 17 ans et est élève en première année de bac pro Services à la personne et aux territoires, à la maison familiale de L’Herbergement. Elle est originaire d’Éthiopie, où elle a été adoptée à l’âge de 4 ans. Cécile est retournée dans son pays pendant deux semaines pour plusieurs raisons. La première est qu’elle souhaitait répondre à des questions qu’elle se posait sur ses racines. La seconde est qu’elle voulait savoir si ses souvenirs étaient réels concernant les paysages, les gens, les bâtiments : «Quand je suis arrivée, j’ai été un peu perdue. Je ne reconnaissais rien». En effet, il reste peu de souvenirs à Cécile, car elle est arrivée très jeune en France. Cécile a redécouvert l’Éthiopie, son pays de naissance. Durant son voyage, elle s’est beaucoup déplacée à dosd’âne ou à cheval. Ce qui l’a surprise, c’est la générosité des habitants : «Ils n’ont rien, mais ils veulent tout donner». tendant la langue, sa langue, en voyant les paysages. Elle a goûté à l’injéra. C’est le plat traditionnel à base de galette et de sauces. Les souvenirs qu’elle a gardés en mémoire sont principalement l’orphelinat et la façon d’y vivre : «On dormait à six ou huit dans le même lit. On mangeait avec les doigts et on était assis par terre sur des nattes». Aujourd’hui, Cécile souhaite réapprendre la langue. Elle garde des contacts via les réseaux sociaux, en échangeant en anglais. Et, surtout, elle veut aider les autres, car elle considère avoir beaucoup de chance de vivre en France, son pays d’adoption : «Je veux aider ceux qui sont restés là-bas». Cécile, à dos-d’âne pour rejoindre Bonga, petit village de montagne. Elle a été étonnée de la manière dont est sacrifié un mouton. Ce plat est courant et les habitants de Bonga, petit village de montagne où elle s’est arrêtée, ont voulu fêter sa venue. Elle a remarqué que les fillettes de 4-5 ans portent sur leur dos leurs petits frères ou petites sœurs. Bastien s’investit au pays de Mandela La mobilité peut se conjuguer de plusieurs façons. Bastien Delhommeau, un ancien élève de la maison familiale de Mareuil-sur-Lay en est le parfait exemple. À 19 ans, suite à un séjour à Bristol, en 2012, pendant son bac pro, il a ressenti le besoin de renouveler son expérience du voyage. Bastien décide, donc, de partir en Afrique du Sud pour aider des enfants en difficulté dans un orphelinat de Johannesburg. Pour cela, il réalise une préparation de 18 mois en prenant Bastien les a nourris, changés, choyés à l’orphelinat de Johannesburg. contact avec l’association ASF (Aids Food Service = Vivre Sans Frontière). Le voyage étant peu financé, il met en place un partenariat avec l’école privée de Saint-Hilaire-de-Loulay. Grâce à ce partenariat et au fond d’aide à la mobilité de l’association, il débute son périple le 5 février 2013. À l’orphelinat, il s’est occupé d’enfants de moins de cinq ans : il les a nourris, changés et a participé à leur éveil. Afin de subvenir à ses besoins, il a également trouvé un poste de prof de sport dans une école primaire. Étant immergé au quotidien dans la vie locale, il a obtenu, en trois mois, une parfaite maîtrise de l’anglais. Durant son séjour, il a été particulièrement marqué par la pauvreté et l’insécurité visibles dans les «townships». Bastien est rentré en France au bout de six mois. Suite à cette expérience, il a décidé de passer un diplôme pour encadrer les jeunes. Il a donc totalement abandonné le métier de paysagiste et s’est réorienté. Il veut entreprendre un nouveau périple, à savoir rejoindre l’Égypte en partant d’Afrique du Sud, seul et par ses propres moyens. Les bac pro, MFR Mareuil-sur-Lay. Réapprendre sa langue Cécile confie avoir ressenti beaucoup d’émotions en en- Amandine, Mathilde, Haben et Stéphane, seconde Services à la personne et aux territoires, MFR L’Herbergement. Le goût des autres Cécile en pleine rénovation de l’orphelinat. Lors d’un voyage dans son pays natal, l’Éthiopie, (ci-dessus) Cécile a mis ses compétences aux services d’orphelins. Pendant l’été 2012, Cécile est retournée à Bonga et Addis Abeba. Elle a voyagé avec sa famille d’adoption pour rejoindre l’orphelinat dans lequel elle a vécu les quatre premières années de sa vie. Une fois sur place, elle a découvert un endroit usé, un environnement pauvre. Sur place, Cécile a débuté une vraie action humanitaire. Elle a participé à refaire une des pièces (le nettoyage et la peinture). Ce qu’elle a apprécié le plus, c’est de soigner les enfants. Elle a réalisé des soins (nettoyage de plaies, pansements) : «Je me sentais bien. Ils n’ont pas grand-chose mais ils s’en contentent. Ils sont heureux comme ça». Ses émotions étaient très fortes, elle se sentait utile de participer à l’amélioration du confort des enfants et de leur quotidien. Cécile se sentait heureuse d’avoir fait ce voyage : «J’ai vu les conditions dans lesquelles j’ai vécu bébé, et surtout la chance que j’ai maintenant. Les enfants ne se plaignent jamais, ils sont heureux». Classe de seconde bac pro, MFR L’Herbergement. Partir pour découvrir 4 Leonardo ouvre l’Europe aux jeunes Élèves et moniteurs (à gauche, Franck Mitard, à droite, Jean-Luc Vadakarn). Des jeunes de la MFR de Saint-Florent-des-Bois ont passé trois semaines à l’étranger (Belgique, Roumanie et Pays de Galles) dans le cadre du projet Leonardo, un programme européen qui a pour but de faciliter la mobilité des jeunes. Jean-Luc Vadakarn et Franck Mitard, initiateurs de ce projet, ont répondu à nos questions. Pour vous, Jean-Luc, que représente ce stage Leonardo ? «Il représente une ouverture sur des secteurs animaliers très spécialisés (invertébrés marins, arachnides…) C’est, également, l’occasion d’échanger avec de jeunes professionnels sur leurs passions communes. En outre, les jeunes sont seuls dans une ville étrangère, sans repères : il leur faut se débrouiller dans un environnement inconnu, en développant leur autonomie. C’est une façon de se découvrir, car ils doivent régulièrement s’adapter pour avancer». Valentine en Roumanie Valentine Moreau, 18 ans, est élève en bac pro Services à la personne. «J’ai eu l’opportunité de partir durant trois semaines en stage à l’étranger grâce au projet Leonardo. Je suis partie à Targu Jiu, en Roumanie où j’ai travaillé dans le lycée «Téodorescu». J’ai rencontré beaucoup de personnes, des gens très ouverts et sympathiques avec un grand cœur. J’étais logée au sein d’une famille qui m’a fait découvrir les traditions et la richesse du pays. J’ai fait la marche spirituelle des œuvres de Brançu dont la table des silences, la porte des baisers et la colonne de l’infini, qui sont des œuvres d’art. Ce stage fut très enrichissant professionnellement mais aussi personnellement. C’est une très belle expérience, j’ai gardé contact et espère pouvoir y retourner dans les années à venir». Franck ajoute qu’«il s’agit d’une réelle opportunité pour le stagiaire d’utiliser l’anglais dans le monde professionnel et de s’ouvrir à une autre culture. C’est évident en ce qui concerne le Pays de Galles, mais également la Roumanie, car la plupart des jeunes Roumains parlent très bien l’anglais. Résider en famille permet également une immersion totale dans la culture du pays d’accueil et rend possible des échanges privilégiés». Vu par un éventuel recruteur, c’est un élément déterminant pour évoluer dans le monde professionnel, car il témoigne d’une certaine maturité. À titre personnel, les jeunes ont gardé des contacts avec les personnes côtoyées sur place. «Certains ont bien l’intention de se revoir : c’est aussi cela l’esprit du stage Leonardo». MFR Saint-Florentdes-Bois. Mégane au Pays de Galles Mégane Voisin est élève en bac pro Services. «Pendant trois semaines, j’ai eu la chance de partir à Cardiff, la capitale du Pays de Galles. Mon entourage était très content pour moi, me disant que c’était une chance incroyable. J’ai effectué un stage au sein d’une crèche. J’ai été très bien accueillie par les enfants ainsi que par le personnel. Je suis allée voir le match de rugby Cardiff-Toulon. J’ai visité quelques musées. J’ai été accueillie chez Normann et Mary, un couple très accueillant et sympathique. Sans oublier Stephann qui m’a suivie pendant ces trois semaines et qui parle très bien le français. J’ai gardé contact par e-mail avec la famille ainsi qu’avec Stéphann. D’ailleurs, je risque de les revoir en France pour, à mon tour, leur présenter mon département. Expérience inoubliable : j’ai vécu quelque chose de magique». Europass mobilité, c’est quoi ? À la fin du stage, l’élève reçoit un «Europass mobilité». Ce document gratuit atteste des compétences acquises par le jeune lors d’une expérience professionnelle à l’étranger et met en évidence les activités réalisées ainsi que les résultats obtenus. Europass mobilité est un document reconnu partout en Europe. Il reflète la valeur ajoutée d’une expérience et sera un outil très utile lors d’un entretien de recrutement. Il témoigne également d’une envie de mobilité vers l’étranger, d’une ouverture d’esprit et d’un certain degré de maturité. Le stage à l’étranger est en partie financé par l’Union européenne par le biais d’agences telles que celle de Bordeaux (Agence Europe Éducation) dans le cadre du projet Leonardo. Valentin en Belgique Valentin Bonneau, 18 ans, est élève en bac pro Technicien conseil vente en animalerie. «Durant trois semaines, je suis parti en stage de mobilité européenne grâce au programme Leonardo. J’ai travaillé en Belgique, à l’Aquarium de Bruxelles. J’ai rencontré des personnes passionnées qui m’ont beaucoup apporté professionnellement. La Belgique est un pays très intéressant culturellement et les gens sont très ouverts. accueillants. J’étais logé chez un particulier sympathique et très accueillant qui m’a fait confiance et qui m’a aussi donné de bons conseils et indiqué des lieux à découvrir. J’ai pu visiter l’Atomium, le centre-ville et sa grande place ainsi que de nombreux monuments comme l’un des plus connus, le Manneken Pis. Ce stage fut très enrichissant et, si je devais y retourner, je n’hésiterais pas». Partir pour découvrir 5 80 jeunes dans la magie d’un voyage à Barcelone Les MFR de Chantonnay, de Saint-Fulgent et de L’Herbergement ont effectué une démarche originale. Elles ont réuni leurs 80 élèves de bac pro Services à la personne et aux territoires. Pour souder le futur groupe, elles ont organisé un voyage à Barcelone. Pour leur dernière année de formation (terminale bac pro), les élèves de ces trois maisons familiales se retrouvent au sein d’une même structure, pour étudier et vivre ensemble. L’idée a donc émergé d’effectuer un voyage pour les réunir, et créer une cohésion de groupe. Le voyage a été une vraie aventure en terme d’organisation. Se déplacer avec 80 jeunes et leurs accompagnateurs, n’est pas une mince affaire. Ce groupe était composé de 76 filles et seulement 4 garçons. Manon, MFR de Saint-Fulgent : «Ça va être la folie avec toutes ces filles». Il a fallu deux cars qui soient coordonnés, un tra- Les élèves de L’Herbergement, Saint-Fulgent et Chantonnay réunis au stade de Barcelone. jet millimétré, des pauses au taquet… Ludivine, MFR de L’Herbergement : «Les filles partaient dans tous les sens, on s’attendait tout le temps». Tout le monde a logé dans une grande auberge de jeunesse, lieu de convivialité et très enrichissant dans les échanges. La programmation de visites en lien avec la formation a été un plus dans À Malte, riches rencontres humaines Les élèves de première bac pro Services aux personnes et aux territoires de la MFR du Poiré-sur-Vie ont eu la chance de voyager sur la belle île de Malte au mois de janvier, les pieds dans l’eau. Le soleil était au rendez-vous ainsi que le sourire sur les lèvres de nos petites têtes. Mardi 14 janvier, les élèves ont visité un centre de convalescence «livelife» pour personnes âgées qui viennent de se faire opérer ou ont des problèmes pour la vie quotidienne. Une équipe médicale est à leur disposition : médecins, aides-soignantes, infirmières, kinésithé- rapeutes, psychologues. Les exercices proposés se font principalement sur des tapis roulants spécialisés ainsi que sur d’autres machines de rééducation. Pour les pathologies les plus graves, les personnes sont hébergées dans l’établissement, et d’autres, moins en difficulté, restent à domicile et sont aidées pour les gestes de la vie quotidienne. Toujours la même journée, nous avons visité le collège «Sacred Heart», uniquement fréquenté par des filles de 11 à 16 ans. C’est un collège public qui a la particularité d’être géré par des religieuses. Les élèves de Les jeunes du Poiré-sur-Vie au centre de convalescence, à Malte. ce voyage. Les jeunes ont visité le centre de Barcelone avec son architecture particulière, le stade de foot, un hôpital soignant les alcooliques et les toxicomanes. Les élèves ont partagé les temps libres, les rigolades dans les chambres, jusqu’à tard dans la nuit, voire très tard ! Audrey, MFR de L’Herbergement : «Les lieux étaient étranges et magiques». Le voyage a t-il atteint son objectif de cohésion ? En partie oui, selon Laura de la MFR de Saint-Fulgent. «Le fait d’avoir partagé cinq jours ensemble a créé des liens. On a appris à se connaître. On ne s’est pas tous entendus, car les caractères sont différents. Mais, on ne s’est pas battus non plus». Aujourd’hui, les élèves sont divisés en deux classes et sont présents les mêmes semaines. Manon, MFR de Saint-Fulgent : «Il y a des hauts et des bas dans les échanges. Mais c’est normal, on est une majorité de filles». Mathilde, Amandine, Haben et Stéphane, seconde Services à la personne et aux territoires, MFR L’Herbergement. Les CAPA en Irlande cet établissement ont l’obligation de porter l’uniforme bleu marine. Cette école possède, également, une structure pour accueillir les garçons sur une autre partie de l’île. Les visites professionnelles ainsi que culturelles ont beaucoup plu aux élèves. Les liens se sont renforcés aussi bien entre camarades, qu’avec les moniteurs. Un autre objectif était de pratiquer la langue anglaise dans ce pays anglophone. Vivre dans des familles a beaucoup aidé. Les élèves de première, MFR Le Poiré-sur-Vie. La classe de CAPA 2 en randonnée sur les falaises de Moher. Pourquoi partir en voyage ? C’est l’une des interrogations des élèves de seconde qui ont interviewé les CAPA 2e année, suite à leur voyage en Irlande. Lors de leurs deux années de formation agricole, les élèves de CAPA Production agricole réalisent un voyage européen. Les objectifs sont divers. Cette année, il a eu pour but de découvrir d’autres types d’agriculture, une culture, et une langue. Ce voyage a servi de support au contrôle en cours de formation d’anglais, épreuve qui rentre en compte dans l’examen de fin d’année. Les élèves étaient excités à l’idée de prendre l’avion, mais aussi stressés, car ils logeaient dans des familles. Certains ne voulaient pas partir. En effet, le voyage se déroulait au mois d’avril, pour des raisons d’accueil en famille. Problèmes : c’est la période des cultures là ou ils sont en stage. Ils préféraient rester travailler. C’est tout à leur honneur : «On est nuls en anglais, on va faire comment ?» s’est interrogé Jérémy. Clémence, Samantha, Kathleen et Rémi, seconde Services à la personne et aux territoires, MFR L’Herbergement. Partir après ses études : 6 Le service civique Pour les jeunes de 16 à 25 ans qui veulent vivre une expérience enrichissante et s’engager dans une mission d’intérêt général, le Service civique est une bonne solution. Pour cela, il faut être de nationalité française. Le volontaire bénéficie d’un statut particulier, ni salarié, ni bénévole. Il perçoit une indemnité de base, prise en charge par l’État, d’un montant de 467,34 € par mois, à laquelle s’ajoute une prestation versée par la structure d’accueil de 106,31 €. Dans certains cas (RSA) l’indemnité versée par l’État peut être majorée de 106,50 €. Les cotisations sociales sont également prises en charge par l’État. Les structures pouvant accueillir ces jeunes en Service civique sont des associations, des mutuelles, des syndicats, des fondations, des collectivités, des établissements publics, des services de l’État, etc. Une demande doit être faite auprès d’un service instructeur, par exemple, la di- rection interministérielle chargée de la cohésion sociale. Les missions de Service civique sont encadrées. Elles doivent concerner la culture, le loi- sir, l’environnement, la santé, la solidarité, le sport, l’intervention d’urgence, et quelques autres domaines. Par exemple, dans le sport, le jeune volontaire peut Le séjour au pair Quand on parle de séjour au pair, on pense à un séjour en Angleterre pour la garde des enfants. Mais ce n’est pas réservé à cette seule destination et à ce seul service. Il s’agit d’un voyage culturel et linguistique dont les objectifs sont l’apprentissage d’une langue et la découverte d’une culture. Le jeune est accueilli, logé, nourri en échange d’un travail au sein d’une famille. Il perçoit une petite rémunération de type «argent de poche». Pour postuler, il faut avoir entre 17 et 26 ans (voire 30 ans dans certains pays). Il faut être céli- bataire et sans enfant à charge, savoir s’exprimer un minimum dans la langue d’accueil. Le séjour dure de 2 à 12 mois, généralement 9 mois, de septembre à juin. Il existe de nombreux organismes qui placent des jeunes au pair. L’inscription est souvent payante. Les obligations du jeune : partager la vie de famille et participer aux tâches courantes de la vie quotidienne (ménage, garde d’enfants, préparation des repas). Il faut assister, au minimum, à trois heures de cours de langue par semaine. avoir pour mission de participer à l’organisation de journées santé et pratiques sportives à destination de jeunes. Dans le domaine de la solidarité, la mis- sion peut consister à participer à l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie, isolées et/ou âgées. Dans le cadre de la santé, il peut s’agir d’une participation à l ‘élaboration et à l’animation d’interventions sur l’équilibre alimentaire, l’obésité… Dans tous les cas, ce sont de nouveaux projets, rendus possibles par ce coup de main. La mission peut varier de 6 à 12 mois. La durée hebdomadaire est de 24 à 48 h avec une moyenne de 35 h. Le jeune bénéficie de deux jours de congés par mois. Une formation au premier secours est obligatoire, ainsi que des modules de formation sur la citoyenneté et le civisme. Enfin, pour les plus de 25 ans, il existe le volontariat de Service civique qui fonctionne sur le même principe. Pour en savoir plus et postuler : http://www. service-civique.gouv.fr. L’OIJ, des projets de groupes Les obligations de la famille : fournir au jeune une chambre individuelle, le nourrir et le blanchir, participer financièrement à son voyage et à ses cours de langue, lui laisser, au minimum, un jour de repos par semaine, dont un dimanche par mois. La famille doit rémunérer le jeune sur la base minimum de 275 € par semaine. Pour postuler : prendre contact avec une agence de placement dont la plus connue est International Au Pair Association : www.iapa.org Ce programme de soutien intitulé Office International des jeunes est mis en place par le Conseil régional des Pays de la Loire afin d’accompagner des projets portés et profitant aux jeunes et permettant de s’ouvrir aux autres cultures. Il s’agit de projets de groupes, mis en place par des associations (foyers de jeunes, MFR…) ou par des collectivités territoriales. Les thématiques, retenues par le comité de sélection, toucheront des pratiques culturelles et sportives, des actions interculturelles, des chantiers internationaux, des échanges de jeunes, des actions humanitaires ou de solidarité. Sont exclus : les pro- jets dans le cadre scolaire (voyage d’études), les raids humanitaires, les séjours linguistiques et les projets individuels. Les projets doivent profiter aux jeunes de 15 à 30 ans. L’aide maximale pour chaque projet est de 5 000 €, ce qui ne doit pas représenter plus de 50 % du projet financier, avec un autofinancement minimum de 20 %. Pour aller plus loin : Direction de la Culture et des Sports, Service Sport et Jeunesse Éducation Populaire, Pôle Jeunesse Éducation Populaire, Isabelle Le Gourrierec Tél. 02 28 20 64 22 mode d’emploi 7 Le visa vacances-travail Nous avons tous rêvé de partir à la découverte d’un pays, sac à dos bien dodu, papiers en règle et des fourmis dans les jambes. Pouvoir se balader à pied, en vélo, en voiture, à moto, prendre la route 66 aux États-Unis ou traverser le Bush en Australie… S’arrêter quand on veut, si on veut, rencontrer les habitants, les vrais, pas ceux, payés pour ça, que l’on voit dans les voyages si bien organisés des marchands de tourisme. Nous avons tous rêvé de cette aventure, où, à court d’argent, on s’arrête un mois pour travailler dans les fermes et se refaire une santé financière pour poursuivre le voyage. Eh bien, c’est possible et c’est encadré, cela s’appelle le visa Vacances-travail. Un accord a été signé entre la France et huit pays : l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Corée du sud, le Japon, Hong-Kong, la Nouvelle Zélande, et la Russie. Cet ac- être en possession d’un billet de retour ou des ressources pour l’acquérir, et, enfin, disposer des ressources suffisantes pour subvenir aux besoins du début du séjour. Ce montant varie en fonction des pays, et il peut être modifié chaque année. Par exemple, pour partir au Canada, il faut disposer de 2 100 €. Pour être tout à fait paré, il faut également se munir d’un extrait de casier judiciaire, d’un certificat médical et justifier d’une assurance privée couvrant les risques liés à la maladie, la maternité, l’invalidité, l’hospitalisation et le rapatriement pour la durée du séjour. Attention : les assurances liées à votre carte bancaire ne couvrent le plus souvent que trois mois. À vérifier. Partir dans une aventure encadrée : les temps de travail financent les parties voyage-découverte. cord permet de séjourner à titre individuel dans un de ces pays, pour une période de 12 mois maximum à compter de la date d’entrée dans le pays. Cela permet d’obtenir un permis de travail, de se déplacer, de faire du tourisme, d’avoir un emploi et ce, pendant toute la durée du séjour. Le service volontaire européen (SVE) Ce dispositif fait partie du programme «Jeunesse en action» élaboré par la commission européenne. Il a pour objectif de favoriser la participation des jeunes à diverses formes de volontariat dans divers domaines : art, culture, social, santé, économie solidaire, sport… Ce n’est ni un stage, ni une formation, ni un emploi, ni un séjour linguistique. C’est un engagement volontaire bénévole. Il faut avoir entre 17 et 30 ans. Aucun niveau de formation n’est nécessaire. Le service doit être effectué hors du pays de résidence, vers un pays de l’Union européenne, des pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE), et d’autres pays dont la liste, comme de nombreux autres renseignements sont disponibles sur le site : www.erasmusplus-jeunesse. fr Le SVE n’est pas rémunéré, mais le volontaire perçoit une indemnité mensuelle de type argent de poche variable en fonction du pays de destination. Par exemple : en Espagne, 105 €, en Suisse, 140 €, au Brésil, 65 €. Le logement et la nourriture sont assurés par l’organisme d’accueil. Le volontaire béné- Les conditions : avoir entre 18 et 30 ans (35 ans pour le Canada), être titulaire d’un passeport français, ne pas être accompagné d’enfant à charge, Pour se préparer, il faut commencer par s’informer sur les sites Internet des consulats des pays de destination. La bourse Ulysse ficie d’une protection sociale contractée par la Commission européenne. C’est une activité à temps plein dont la durée peut aller de 2 à 12 mois. Pour postuler, il faut prendre contact avec l’Agence française du programme européen «jeunesse en action» : www.jeunesseenaction.fr Il est nécessaire d’assister à un stage de préparation au départ. En terme de délai, il faut compter de 5 à 8 mois entre le premier contact et le départ. Certaines collectivités territoriales mettent en place des aides pour favoriser la mobilité des jeunes ou la concrétisation de projets. C’est le cas de la ville de La Roche-sur-Yon qui a décidé de favoriser la réalisation de projets à l’international, initiés par des jeunes et comprenant une dimension culturelle, sociale ou solidaire. Le projet doit être initié hors du cadre scolaire, professionnel ou humanitaire. La bourse Ulysse est à destination des jeunes de 16 à 30 ans résidants sur le territoire de La Roche-sur-Yon agglomération. D’autres collectivités territoriales mettent en place des actions pour faciliter la mobilité. Par exemple, le conseil général de la Mayenne propose une aide financière aux jeunes qui partent étudier à l’étranger. Celui du Maine-et-Loire attribue des bourses pour des échanges universitaires. Le conseil général de la Vendée alloue des bourses pour les étudiants en médecine ou des prêts d’honneur. Durant les périodes de formation, l’Europe finance de nombreuses actions dans le programme Erasmus Plus. Conseil : ne pas hésiter à solliciter tous les leviers. Partir grâce à des soutiens 8 La maison familiale et l’EPI font moisson de liens durables Depuis trois ans, les jeunes de la MFR du Poiré-sur-Vie partent à la découverte de Neulingen. mande chaque année. L’EPI a repéré une ville allemande, Neulingen, grâce à un site Internet permettant de trouver des partenaires potentiels et est en train de créer des échanges avec celle-ci. Les relations avec la MFR du Poiré-sur-Vie se sont créées, car la maison familiale recherchait une destination de voyage scolaire et un des salariés de la MFR est impliqué dans l’EPI. Les deux associations ont ainsi monté un projet commun. Ce sera, en 2014, la troisième année que des jeunes de la MFR partiront dans la région de Neulingen, afin de découvrir une culture et un mode de vie différents. Ils visiteront des sites historiques et économiques avant de passer une journée avec des Allemands de leur âge. Grâce à l’EPI, la MFR a pu créer des relations avec une école proposant un système éducatif et pédagogique proche de celui mis en valeur par le réseau des maisons familiales. Partir, une volonté des responsables Les parents se mobilisent Des jeunes de troisième ont rencontré Claudy Bellion, président de l’association genote l’EPI (Échange Poiré International), dont il est à l’initiative de la création. Cette association existe depuis 2010 et ses objectifs sont d’ouvrir les gens, et notamment les habitants du Poiré-sur-Vie, aux rencontres internationales. L’EPI a aussi pour but de faire découvrir des pays, d’apprendre à se connaître grâce aux échanges scolaires, au sport ou à l’économie. Selon M. Bellion, il a été difficile avec les 15 membres du départ, de se mettre d’accord sur l’objectif principal et de définir les statuts. L’association pos- Ils devaient partir au Bénin. Finalement, c’est à Malte qu’ils ont atterri (page 5). Le conseil d’administration a tenu à ce qu’ils partent en toute sécurité. Le président, Dominique Faure, est venu leur expliquer le rôle du CA et la nécessité de l’ouverture au monde. Pour M. Faure, il est tout d’abord indispensable que les projets de voyages puissent naître des échanges entre les jeunes, leurs familles et l’équipe de la MFR. Le conseil d’administration vérifie, ensuite, si cela peut correspondre au projet défini par l’association. Cela fait huit ans que M. Faure est président de la MFR. C’est à ce moment-là Pour Dominique Faure, président du conseil d’administration de la MFR du Poiré-sur-Vie, les projets de voyage doivent être le résultat de larges concertations. sède une page Facebook et une newsletter, ce qui permet de se faire connaître et, par exemple, d’informer sur l’organisation d’une soirée gour- que le projet d’association avait été travaillé pour la dernière fois. Les orientations de ce dernier sur les voyages d’études étaient de favoriser la découverte culturelle, professionnelle, et, pourquoi pas, à travers la pratique d’une langue vivante étrangère : l’anglais. C’est ainsi qu’en 2012-2013, deux destinations ont été proposées aux jeunes de bac pro Services aux personnes et aux territoires : le Bénin et l’île de Malte. Malheureusement, et alors que l’organisation du voyage était presque finalisée, l’aventure au Bénin fut annulée compte tenu des risques dans cette région d’Afrique. La totalité du groupe est, donc, partie à Malte du 11 au 16 janvier. Les jeunes y ont combiné les découvertes culturelles et historiques et la pratique linguistique. Cette année, le conseil d’administration envisage d’entamer un nouveau travail sur le projet d’association. M. Faure souhaite que les jeunes puissent continuer à s’enrichir personnellement grâce aux voyages d’études. La classe de troisième, MFR Le Poiré-sur-Vie. M. Bellion, président de l’EPI. Au départ, l’EPI ne recherchait pas, à tout prix, une ville allemande mais les Allemands ont la réputation d’être fidèles dans les relations partenariales. Bien sûr, M. Bellion rappelle aux jeunes que l’objectif final est bien d’entretenir des relations amicales avec l’Allemagne pour, peut-être, signer un accord de jumelage. La classe de troisième, MFR Le Poiré-sur-Vie. La commission animation planche sur le financement des prochains voyages. Au sein de la commission «animation» de la MFR du Poiré-sur-Vie, des parents ou anciens parents d’élèves s’impliquent pour trouver des moyens de financer des voyages. Sept personnes y participent. Le rôle de la commission est de lancer des projets permettant de dynamiser la MFR, de la faire connaître à l’extérieur tout en aidant au financement des voyages d’études. Il s’agit d’aider les familles et de permettre aux jeunes de s’ouvrir à autre chose. Par le passé, ont été organisées des actions de financement par la vente de parfums, de chocolat. Les projets qui fonctionnent bien et qui sont renouvelés régulièrement sont le concours de belote et la fête de fin d’année de l’association. En ce moment, il y a une réflexion sur l’organisation d’un marché de Noël en partenariat avec la commune, ainsi que d’un concours de palets. Cette année, ce groupe s’implique également dans l’organisation des soixante ans de la MFR. La manifestation aura lieu le 14 juin. La classe de troisième, MFR Le Poiré-sur-Vie. Partir en se préparant 9 L’Europe vue par les 4e Le vendredi 15 novembre, la MFR de Mareuil-sur-Lay a vécu à l’heure européenne. La soirée avait été préparée par la classe de 4e. Cette préparation et la soirée entraient dans le cadre du domaine professionnel du programme : «Accueil et vente». L’objectif était de découvrir quatre pays européens : l’Angleterre, la Belgique, la Roumanie et la Pologne. Ces quatre pays n’ont pas été choisis par hasard, car il s’agit des quatre destinations où vont les jeunes de la classe de première, chaque année, en stage, pendant trois semaines. Afin de préparer au mieux cette soirée, trois groupes ont été mis en place : le premier s’est occupé des jeux et des quiz, le deuxième a interviewé les premières et les terminales afin de réaliser un power point expliquant leur expérience à venir pour les uns et leur expérience passée pour les autres. Le troisième a géré la décoration. Pour ce qui est des menus, toute la classe a participé, ai- dée de personnes originaires des pays concernés comme Andréa et Ursulla pour la Roumanie et la Pologne. Une soixantaine de personnes étaient présentes, des parents, des maîtres de stage, des membres du personnel et du conseil d’administration. Tout le monde a apprécié cette soirée grâce aux plats de chaque pays, aux décorations et aux jeux animés par les jeunes de quatrième. Sébastien : «La soirée s’est bien passée. Elle m’a permis de découvrir des pays européens. L’organisation a été un peu mouvementée, mais tout s’est bien déroulé. La nourriture de chaque pays était spéciale mais bonne. Le plus long dans la préparation a été de confectionner tous les drapeaux. Les invités étaient nos parents, nos maîtres de stage et les intervenants qui nous ont aidés à bien cuisiner». Teddy : «J’ai bien aimé la soirée, car il y a eu beaucoup de mise en place (les menus, les décorations…). La cuisine, avec l’intervenante Polonaise, est le moment que j’ai préféré. J’ai également apprécié les petits jeux et les quiz que nous avons mis en place avec mon groupe : ça a mis de l’ambiance et ça a fait des pauses entre les plats. Le mieux a été de voir tous nos parents réunis». Se préparer avant de partir De gauche à droite, Morgane, Camille et Manon en stage Préparation pédagogique, culturelle et linguistique à la MFR IREO de Saint-Fulgent. Les jeunes, volontaires pour une mobilité en Europe, ont participé à une préparation pédagogique linguistique et culturelle (PPLC) conduite par l’association France Europea. Cette préparation, dans le cadre d’un projet de bourses européennes Leonardo, a regroupé 48 élèves de différents établissements scolaires de la région Pays de la Loire, s’apprêtant à partir. Morgane, élève en partance pour l’Allemagne, explique : «C’est une vraie opportunité de découvrir un autre pays, une autre culture, un mode de vie différent avec son rythme, sa nourriture, ses traditions». Pour Manon, c’est «la compa- raison des méthodes de travail et de l’organisation qui m’intéresse. Mais, c’est aussi un partage des compétences que l’on a pu acquérir tout au long de notre formation et de nos stages auprès des professionnels». Enfin, pour Camille, c’est «partir à l’aventure, se confronter à soi-même, savoir si on est capable d’être autonome sans le regard des parents. Cette expérience va nous donner confiance en nous. C’est comprendre que l’on peut partir par nous-mêmes». Camille, Manon et Morgane, BTS SP3S, MFR IREO Saint-Fulgent. La classe de quatrième, MFR Mareuil-sur-Lay. Les 4e de la MFR de Mareuil-sur-Lay ont préparé et animé la soirée internationale. Tom : «J’ai trouvé cette soirée enrichissante. À l’occasion de cette rencontre, j’ai découvert de nouvelles choses sur des pays européens. Nous avons décoré et cuisiné tout en nous amusant et en nous appliquant. Des intervenantes sont venues nous aider à faire la cuisine et j’ai vraiment adoré. Tous les parents d’élèves étaient là. Ils ont bien aimé. Nous avons même mangé avec le directeur». Romain : «J’ai bien aimé cette soirée, tous les parents étaient réunis. Nous avons goûté des spécialités de Pologne, Roumanie, Belgique et Grande-Bretagne. Certains plats avaient une présentation bizarre, mais j’ai tout goûté, même si c’était parfois étonnant. Il y avait des animations comme le quiz, mais il y avait aussi des tricheurs. J’ai adoré la préparation avec mes camarades». Des Réunionnais à la foire de Libramont Les Réunionnais, étudiants en BTS Productions animales, présentent leur stage en Belgique. Dans le cadre de leur BTSA, un stage à l’étranger est proposé aux étudiants. Trois d’entre eux, originaires de La Réunion, ont choisi la région de Libramont en Belgique, où se déroule, chaque année, la plus grande foire agricole d’Europe. Ils nous racontent… Quels sont les objectifs du stage à l’étranger ? C’est principalement de découvrir de nouvelles techniques agricoles, de se confronter aux aspects économiques, environnementaux et sociaux de chaque pays. Ce stage permet de découvrir une culture différente de la nôtre et la vie au sein d’une famille étrangère. La foire de Libramont a-t-elle influencé votre choix de partir en Belgique ? Cela a été un point très important, car nous savions que cette foire est un événement incontournable que la majorité des agriculteurs rêve de voir un jour. Quels sont les éléments marquants de cette foire ? C’est une foire internationale de grande envergure avec, notamment, des démonstrations de matériels surdimensionnés, un parc d’expositions de 32 ha où sont regroupés du matériel, des animaux et des stands sur le para-agricole. Les concours d’animaux ont été spectaculaires, avec des niveaux génétiques très élevés. Quelle a été votre participation à ces concours ? Chacune de nos trois exploitations de stage respectives ont présenté des animaux de race Blanc bleu belge (la race locale) et de race charolaise. Nous avons participé au dressage et au nettoyage des animaux sur l’exploitation afin qu’ils soient prêts pour le concours. Kévin, Guillaume, Baptiste et Josselin, BTSA, MFR IREO Les Herbiers. Partir pour échanger 10 Les Vendéens s’initient au Gwo-Ka La formation professionnelle en alternance a permis aux élèves de BTS Tourisme de la MFR du Chateau-d’Olonne d’organiser un voyage d’études pédagogiques à destination de la Guadeloupe. Il était inconcevable de ne pas prendre contact avec la po- pulation locale. Les élèves ont donc décidé de rencontrer les jeunes de la MFR de Bréfort-au-Lamentin, où l’accueil a été plus que chaleureux. Les échanges conviviaux ont permis à chacun d’apprendre de l’autre. Dès son arrivée, un groupe d’élèves de terminale Service était chargé de l’accueil des Vendéens. Qualité et dynamisme ont marqué cette rencontre. Le partage des repas créoles avec les internes de la MFR a également été un moment fort de ce séjour. À nous l’Europe... ou la Savoie nos recherches ont débuté. Seuls ou en groupe, nous avions libre choix de notre destination». En octobre 2013, chaque élève a dû faire un choix définitif : la mobilité européenne ou le tourisme alpin : «Nous avons été 46 à nous aventurer dans le milieu montagnard : c’est-à-dire plus de la moitié de la promotion. C’est grâce à nos recherches puis à un partenariat depuis 17 ans entre les structures touristiques alpines et l’IREO de Saint-Fulgent, que nous avons été accueillis pen- Les jeunes sur le départ avec beaucoup d’enthousiasme. Les visiteurs venus de métropole ont été initiés au Gwo-Ka. Ce terme définit le rythme, l’instrument et la danse populaire de la Guadeloupe. Le groupe «lékol-O-ka», intervenant à la MFR du Lamentin, a su s’adapter au niveau des jeunes, quelque peu hésitants mais enthousiastes. Jusqu’à présent, il n’avait pas eu l’opportunité de transmettre ses danses ancestrales à des jeunes métropolitains. Toujours avec cette soif d’apprendre, c’est dans une ambiance survoltée que les Vendéens ont découvert le Chanda et l’Ika Ipaka, jeux typiques guadeloupéens. Participation active et rires enjoués ont marqué cette soirée intense en émotions. Cet accueil s’est terminé par une dégustation de saveurs créoles et vendéennes. Le groupe BTS Tourisme, MFR Olonnes-Atlantic. Les métropolitains découvrent le Gwo-Ka, une danse créole typique. Le lundi 10 février, 78 élèves en terminale bac professionnel Services aux personnes et aux territoires ont pris les airs ou la route pour un stage mobilité. Certains sont partis vers l’Allemagne, le Maroc, Bruxelles, le Portugal, les Baléares, le Royaume Uni et le milieu montagnard français. Ce stage avait plusieurs objectifs : découvrir un autre pays, une autre région, une autre culture ; enrichir son expérience professionnelle ; bénéficier d’une ouverture plus large sur le monde : «C’est en pleine autonomie que Un dépaysement culturel La Guadeloupe pour 0 € «Notre formation dans le tourisme suppose d’être mobile, d’où l’organisation d’un séjour pédagogique en Guadeloupe». Pour financer ce voyage, des actions collectives et individuelles sont nécessaires, ce qu’a bien compris Marion, étudiante en BTS. En soustrayant les recettes des actions collectives, il ne lui restait plus qu’une part personnelle de 500 € à financer. Afin de diminuer le coût du voyage, Marion a pris sur son temps personnel pour effectuer des ventes de chocolats. «Avec un faible revenu, il m’a semblé évident de m’investir dans cette action». Après plusieurs démarches auprès de comités d’entreprises et de particuliers, elle a vendu pour plus de 2 500 € de chocolats, ce qui lui a permis de partir… gratuitement. Marion TENAILLEAU et Pauline HARDOUIN, BTS2 Tourisme, MFR Olonnes-Atlantic. Mobile pour vivre ses rêves dant trois semaines dans des structures touristiques (hôtels, villages vacances, magasins…)» Les jeunes ont pu découvrir une autre région avec ses traditions, son climat, ses spécialités culinaires ou encore son rythme saisonnier : «Ce stage va nous permettre de développer des capacités d’adaptation en découvrant un nouveau milieu professionnel : celui du tourisme alpin». Cynthia et Manon, terminale bac pro Services, MFR IREO Saint-Fulgent. Pour Jennifer, être mobile est une évidence. De retour d’une expérience personnelle de trois ans aux États-Unis, Jennifer 23 ans, réalise son BTS Tourisme en alternance à Disneyland Paris, à 500 km de chez elle, La Rochelle. Un mois classique de formation pour Jennifer, entre école et entreprise, c’est deux allers-retours La Rochelle/ Marne-la-Vallée, 20 h de train, 200 € de transport. Quelques sacrifices pour beaucoup d’épanouissement. Qu’est ce qui a motivé ce choix particulier ? C’est principalement la recherche d’échanges et de partages avec le monde entier. Disneyland me paraissait la meilleure opportunité. Quels en sont les avantages et inconvénients ? Cela m’apporte une ouverture d’esprit. Le fait de vivre loin de ma famille m’a appris à être plus indépendante, et à apprécier encore plus les rares moments ensemble. Les côtés plus négatifs concernent les dépenses et le temps passé dans les transports. Mais, cela n’est rien comparé à l’enrichissement personnel obtenu grâce à cette alternance. Jennifer DESARMENIEN, BTS2, MFR Olonnes-Atlantic. Partir pour partager 11 Voyager ensemble en Europe avec l’IME Depuis quatre ans, les étudiants en BTS Services et prestations des secteurs sanitaire et social de la MFR de l’IREO de Saint-Fulgent organisent un séjour d’études, en Irlande. Pour cette cinquième édition, l’IREO souhaitait innover et ouvrir ce voyage à un groupe extérieur au centre de formation. Pendant l’année 2012, l’équipe de l’IREO a, donc, pris contact avec l’institut médico-éducatif des Herbiers. Plusieurs rencontres entre moniteurs et éducateurs ont permis d’affiner ce projet et de le rendre réalisable : partager une semaine de voyage à l’étranger entre jeunes de l’IME et de l’IREO, au mois de septembre 2014. En février, ce sont les étudiants de l’IREO qui ont accueilli les jeunes de la section d’initiation et de première formation professionnelle (SIPFP) de l’IME pour une première prise de contact, pour apprendre à se connaître. Trente-deux jeunes de l’IME et leur accompagnateurs vont partir en Irlande. Dans un deuxième temps, quelques moniteurs et étudiantes de BTS 2e année se sont déplacés à l’IREO. Ils ont présenté aux parents et aux jeunes le déroulement et l’organisation des séjours précédents. Les étudiantes ont exprimé leur enthousiasme et l’enrichissement qu’une telle expérience peut leur procurer. En avril, toujours dans cette idée de se découvrir, ce sont les jeunes de la section SIPFP qui ouvriront les portes de leur établissement aux étudiants de BTS 1re année. Au-delà de la préparation du séjour, c’est une véritable aventure humaine qui se construit ensemble. En effet, malgré quelques «appréhensions sur le déroulement de la vie en commun», les étudiants font part de leur désir de «découvrir un autre public» et de leur motivation à «vivre ensemble pendant une semaine». Le groupe de BTS 1, SP3S, MFR IREO Saint-Fulgent. Thomas et Charles : un duo pour réussir Deux Canadiens en herbe Depuis le 6 janvier, Charles accompagne Thomas, dyslexique, pendant les cours, il prend des notes et l’aide au quotidien. Charles Biteau a fait sa scolarité en BEP et bac pro Travaux paysagers à la MFR de Mareuil-sur-Lay entre 2002 et 2006. Depuis, il est également maître de stage et membre du conseil d’administration. Thomas, quant à lui, est élève de CAP Travaux paysagers. Cependant, il éprouve des difficultés à suivre en cours, du fait de sa dyslexie. Depuis le CP, Thomas était suivi régulièrement par une Benoît et Joachim viennent de vivre une riche expérience au Canada, dans le cadre de leur BTSA. Ils témoignent. auxiliaire de vie scolaire mais, depuis sa rentrée en CAP, sa famille et l’établissement n’ont trouvé personne pour l’aider. C’est alors que Pascale, la maman de Thomas, tout juste élue au conseil d’administration, a évoqué, lors d’une séance, son inquiétude pour l’accompagnement dans la scolarité de son fils. Après quelques jours de réflexion, Charles a proposé ses services pour assurer l’intérim auprès de Thomas. En effet, suite à des soucis de santé, il ne peut plus exercer son métier de paysagiste et envisage une reconversion dans l’enseignement, dans un avenir proche. Depuis, Thomas arrive mieux à suivre les cours. Le soir, en étude, il est plus autonome, car il peut facilement relire les notes rédigées par Charles. Pour Charles, cela lui fait une première expérience dans l’accompagnement pédagogique. Nous sommes sûrs que ce n’est que le début d’une grande carrière professionnelle pour l’un comme pour l’autre. La classe de CAPA 1, MFR de Mareuil-sur-Lay. Charles, à gauche, est le soutien de Thomas durant les cours à la maison familiale. Comment avez-vous fait le choix de votre destination ? Nous avons choisi de partir loin, car nous étions, tous les deux, à la recherche d’un dépaysement total. Le Canada nous a semblé être la destination idéale d’autant plus que le rêve canadien nous attirait. Votre famille d’accueil a-t-elle été facile à trouver ? B. : Pour ma part, j’ai réalisé des recherches sur plusieurs sites Internet et j’ai trouvé une annonce sur un site de partenariat France-Québec. J’ai appelé l’exploitant et il a, tout de suite, accepté ma demande. J. : La recherche a été plus ardue. J’ai contacté des établissements agricoles canadiens sans succès. J’ai alors pris contact avec un ancien élève canadien venu faire un stage en France et tout est parti de là. Comment avez-vous financé votre voyage et quelles démarches administratives avez-vous réalisées ? Nous avons reçu une aide financière du ministère de l’Agriculture par l’intermédiaire d’une demande de bourse et nos parents ont participé. Les démarches administratives sont indispensables et, notamment, la demande de visa, le passeport et la réservation des billets d’avion. Pour être dans les temps, il faut commencer les démarches six mois avant le départ. Avez-vous rencontré des difficultés lors de votre stage ? Une des principales difficultés a été la langue, car même si c’est un pays francophone, les expressions québécoises sont difficiles à comprendre. Comment avez-vous vécu votre séjour ? B. : Je pensais que passer un mois loin de ma famille et de mes amis allait être très long, mais le temps est passé vite et je ne voulais plus repartir. J. : C’est un voyage que je referais sans hésiter. C’est une expérience inoubliable ! On dit que les voyages forment la jeunesse. Le stage à l’étranger en BTSA n’échappe pas à la règle. Whitney, Thibaud, Joachim et Benoît, MFR IREO Les Herbiers. ANNIVERSAIRE de du débarquement Un programme exceptionnel de hors-séries Janvier 2014 janvier à juin 2014 chez votre marchand de journaux HORS-SÉRIE Des deux guerres mondiales aux conflits d’aujourd’hui : photos, infographies, dates et personnages clés boutique.ouestfrance.fr Mars 2014 6,90€ 99 an s Un outil pédagogique pour les jeunes et les enseignants et sur HORS-SÉRIE De 9… à 3,50 € 1914- 1918 LES 2 GUERRES MONDIALES EXPLIQUÉES AUX PLUS JEUNES + Les conflits dans le monde depuis 1945 1939- 1945 Edition collector Hiver 2014 Tous les films sur le débarquement et la bataille de Normandie Ilya 100 ans : début de la Pre mière Guerre Ilya 70 ans : le débarqu mondial Réédition d’un ouvrage mémorable 148 pages de témoignages exceptionnels sur le débarquement et la bataille de Normandie + des informations pratiques sur les lieux de mémoire + un DVD : un film sur Tony Vaccaro le soldat photographe ement en No rmandie Gamma / AP 70 e Page de communication JDL e 20364 - 2301 - 03,50 E <:HIMKNG=YUXZUV:?m@d@a@l@a> Avril 2014 HORS-SÉRIE 12,90 € AVRIL 2014 Crédit : Hugues Panon Avril 2014 of the D-Day 100 photos D-Day 100 foto’s van E HORS-SÉRI 6,90 € AVRIL 2014 Revivez le Jour-J et la bataille de Normandie à travers 100 photos ! 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