Documentation Danoise Les îles Féroé
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Documentation Danoise Les îles Féroé
Ministère des Affaires étrangères du Danemark Documentation danoise NOVEMBRE 2003 LES ÎLES FÉROÉ Durant cette dernière décennie, les îles Féroé ont retenu à trois reprises l’attention de la presse internationale : d’abord au moment de la crise économique du début des années 1990, ensuite, à cause de l’évolution politique consécutive qui les entraîne vers une autonomie accrue ou une souveraineté totale, enfin, lors de la mise en route de la prospection pétrolière. Rapports des Féroé avec le Danemark Les élections de 1998 ont marqué le recul du parti Sambandsflokkurin (Parti unioniste), qui milite en faveur de rapports étroits avec le Danemark, et un progrès très notable du parti favorable au séparatisme : Tjó?veldisflokkurin (Parti républicain). Ce résultat a entraîné la formation d’une coalition gouvernementale territoriale qui a engagé un processus politique dans le but explicite d’aboutir à une souveraineté totale. Au printemps 2000, le Landsstýri (le gouvernement territorial des Féroé) et le gouvernement danois ont entamé des négociations concernant une proposition de traité présentée par le Landsst˘ri, visant à assurer la souveraineté des Féroé au sein d’une union flexible avec le Danemark, mais les négociations se bloquèrent rapidement, n’apportant aucun résultat concret. Lors des élections d’avril 2002, le Sambandsflokkurin avança de nouveau, gagnant deux mandats, tandis que le Fólkaflokkurin (Parti du Peuple) et le Sjálvstýrisflokkurin (Parti de l’Autonomie) perdaient chacun un mandat. Toutefois, le nouveau gouvernement autonome fut constitue par les partis de la coalition existante, Fólkaflokkurin, Tjó?veldisflokkurin et Sjálvstýrisflokkurin, qui s’allièrent au petit parti centriste Mi?flokkurin. Géographie Les îles Féroé sont situées dans l’Atlantique nord, presque à mi-chemin entre la Norvège, l’Islande et l’Écosse. Les dix-huit îles qui composent l’archipel sont séparées par des chenaux et des fjords étroits. Leur superficie totale est de 1 399 km2 et elles s’étendent sur 118 km du nord au sud et sur 79 km d’est en ouest. Le paysage des îles Féroé résulte de la présence de roches volcaniques et du travail de l’érosion commencé à la fin de l’activité volcanique, qui remonte à cinquante à soixante millions d’années. L’érosion consécutive à l’action des vagues a surtout touché les côtes occidentales qui se dressent aujourd’hui comme de hautes falaises où logent, par endroits, de nombreuses colonies d’oiseaux. Sur les versants abrités des fjords, les montagnes descendent en pente douce vers la côte, souvent sous forme de moraines tendres d’origine glaciaire et c’est dans ces sites que se trouvent la plupart des anciennes bourgades. Ressources naturelles L’archipel n’est pas riche en ressources naturelles. L’herbe verte des montagnes permet l’élevage traditionnel des moutons. Il existe de petits gisements de lignite par endroits dans l’île Su?uroy ; ces gisements ont contribué, surtout en période de conflits armés, à assurer le ravitaillement des îles en combustible. C’est sur les richesses de la mer que se fonde le développement actuel des Féroé. Jusqu’en 1977, date de l’instauration de la limite de la pêche à 200 milles marins, toutes les nations vivant de la pêche étaient autorisées à pêcher plus ou moins librement dans tout l’Atlantique nord. Depuis cette date, les Féroé sont forcées d’échanger des quotas de pêche de façon à pouvoir pêcher dans les eaux territoriales d’autres nations. Les principales espèces de poissons vivant autour des Féroés sont la morue, l’aiglefin et le lieu noir ; on y pêche aussi, en quantités plus limitées, le saumon doré, le tacaud norvégien, le flétan, la lotte et le sébaste, qui sont tous des poissons de fond. Autres espèces importantes : le merlan bleu, le saumon et le hareng. La plupart des prises effectuées dans les eaux férin- La bourgade de Mikladal sur l’île de Kalsoy. Photo : Polfoto/DIGO. giennes sont celles de pêcheurs locaux qui les déchargent dans l’archipel où elles sont conditionnées. Prospection du pétrole Le pétrole trouvé du côté britannique de la ligne située à mi-chemin entre les Shetland et les Féroé a incité ces dernières à la prospection du pétrole dans leurs fonds marins territoriaux. La gestion des matières premières provenant du sous-sol a été remise en 1992 au gouvernement territorial des Féroé, qui a instauré une législation relative aux concessions. Des examens sismiques du socle continental ont été effectués de 1994 à 1999. Depuis que le Danemark/les Féroé et le Royaume Uni sont parvenus à un accord concernant la délimitation de la frontière du socle continental entre les Féroés et le Royaume Uni en 1999, le premier tour des appels d’offres a eu lieu au printemps 2000 et des licences ont été délivrées à plusieurs compagnies pétrolières en août 2000 en vue de la prospection des hydrocarbures sur le socle des Féroé. Les trois premiers forages ont eu lieu en 2001 et l’un d’eux permit de trouver des traces de pétrole et de gaz. L’histoire jusqu’à l’introduction du gouvernement territorial Les premiers habitants de l’archipel étaient vraisemblablement des Irlandais dont l’arrivée se situe vers l’an 600. Les Vikings Population (2000) Durée de vie moyenne en annés : - hommes : 75.2 - femmes: 81.4 Niveau de fertilité : - 2.6 enfants Source: Statistique îles Féroé. Færoyar - Færøerne Régime politiqui : gouvernement territorial en communauté avec le Danemark Superficie : 1,399 km2 comprennant 18 îles et des îlots Population : 47,000 Capitale : Tórshavn, 18,o71 habitants Langue : le féroïen Devise : la couronne danoise (DKK) norvégiens s’emparèrent du pays deux siècles plus tard environ ; les habitants des Féroé furent soumis à l’impôt norvégien à partir de 1135 env. et assujettis à la législation du Gulating (Parlement) norvégien en 1271. Le Alting féringien fut alors remplacé par une assemblée territoriale, le Lagting (aujourd’hui le Løgting) de 36 membres et après cette date, cet organe fonctionna essentiellement comme un tribunal. En 1380, une union monarchique fut instaurée entre le Danemark et la Norvège (y compris les îles Féroé). Les relations commerciales que les Féroé, au début, entretenaient surtout avec la ville de Bergen, se reportèrent graduellement sur Copenhague au cours des XVIe et XVIIe s. Le roi du Danemark prit le contrôle du commerce de l’archipel qui devint, en 1709, un monopole royal, resté en vigueur jusqu’en 1856. En 1536, après la Réforme, le roi ayant confisqué les biens de l’Église se trouva en possession de la moitié environ des terres des Féroé. Le Løgting perdit peu à peu son importance et fut dissout en 1816. La constitution danoise de 1849 fut aussi appliquée aux îles Féroé, auxquelles on attribua deux sièges au Rigsdag (Parlement danois) et en 1852, l’archipel fut doté d’un conseil départemental élu par le peuple qui reprit l’ancienne appellation de Løgting. 2 Le gouvernement territorial La situation politique des Féroé se trouva modifiée par la rupture de ses liens avec le Danemark survenue durant la Deuxième Guerre mondiale. Un référendum de 1946 fit apparaître une faible majorité en faveur de la séparation, mais le Løgting fut dissout, on procéda à de nouvelles élections et le Løgting qui résulta de ce scrutin entreprit des négociations avec le gouvernement danois qui aboutirent, en 1948, à la Loi de 1948 sur le Gouvernement territorial des Féroé. Cette loi répartit les domaines de compétence entre le Rigsdag (le Folketing depuis 1953) et le gouvernement danois, qui gèrent les affaires d’intérêt commun, et les instances autonomes des Féroé : le Løgting et le Landsstýri, qui assurent le gouvernement et gèrent les affaires spécifiquement féringiennes. Plusieurs domaines de compétence ont été repris, avec le temps, par les autorités féringiennes. De nos jours, les principaux domaines d’intérêt commun du ressort du gouvernement danois sont la politique extérieure et la défense, la justice, les banques, les devises et l’église. L’appartenance du Danemark à l’Union européenne ne comprend pas les Féroé, qui sont inclues dans des accords spéciaux avec l’UE concernant le commerce et la pêche. Le gouvernement danois et le Landsstýri ont également conclu des accords avec d’autres pays, concernant d’une part la pêche, de l’autre le commerce. Les Féringiens résidant aux Féroé ne sont pas soumis à l’obligation militaire danoise. L’OTAN possède des installations aux Féroé. Deux délégués féringiens élus font partie du Conseil nordique. L’industrie et le commerce La pêche et les industries qui en dépendent sont les activités principales des Féroé et toutes les autres activités en sont plus ou moins corollaires. La construction navale et la fabrication des engins de pêche sont importantes, mais il existe aussi aux Féroé nombre de petites fabriques de produits très divers limitées par l’étroitesse du marché local et par les distances qui pénalisent le transport de leurs produits jusqu’aux marchés de l’exportation. L’agriculture demeure marginale sur le plan économique. Les partis politiques Les premiers partis politiques féringiens se sont formés pendant la première moitié du XXe s., pour répondre aux aspirations de la population à un gouvernement plus ou moins autonome. Le premier fut le Sambandsflokkurin (Parti unioniste), le second le Sjálvstýrisflokkurin (Parti de l’Autonomie). Pendant les années 1920 et 1930, deux partis supplémentaires apparurent, correspondant aux classes sociales des Féroé : un parti social-démocrate, le Javna?arflokkurin et un parti conservateurnationaliste, le Fólkaflokkurin (Parti populaire), qui défendait surtout les intérêts des entreprises et du commerce. Le parti Tjó?veldisflokkurin (Parti républicain), formé en 1948, revendiquait la création d’une république féringienne. Les Féringiens élisent deux représentants au Folketing danois. Lors des élections législatives de 2001, ce furent les partis Sambandsflokkurin et Tjo?veldisflokkurin qui remportèrent ces deux mandats. La pêche Dans les eaux territoriales côtières des Féroé, les pêcheurs utilisent des chalutiers et des bateaux de pêche aux lignes à la traîne. Les prises, conservées à bord dans la glace, sont vendues sous criées ou directement aux usines de filets de poisson. Des senneurs pratiquant la pêche à la senne tournante et des bateaux à la poulie motrice capturent des poissons en bancs tels que le maquereau, le capelan, le hareng 7˚ Kunoy Kalsoy Streymoy Fuglafjør?ur Vestmanna Mykines Sørvágur 62˚N Vi?oy Klaksvík Bor?oy Eysturoy Vágar Koltur Hestur Tórshavn Nólsoy Sandoy Skúvoy OCÉAN AT L A N T I Q U E Suðuroy Vágur 0 30 km Fugloy Svinoy 7˚ Trongisvágur Tvøroyri 62˚N Course d’aviron dans le port de Tórshavn, le soir dit Ólavsøkuaftan (le soir de la Saint Olavf ) du 28 juillet. Photo : Biofoto/Lars Gejl. ou le merlan bleu, dans les eaux territoriales féringiennes, islandaises, norvégiennes et britanniques. L’essentiel de ces prises alimente la grande fabrique de farine de poisson de Fuglafjør?ur. Un petit nombre de grands chalutiers industriels qui préparent et congèlent les prises à bord pêchent la morue dans la mer de Barents. La durée des campagnes est d’ordinaire de deux à quatre mois. Les crevettiers, qui congèlent également leurs prises à bord, pêchent au large du Groenland, de Terre-neuve, de Svalbard et dans la mer de Barents. L’aquaculture Depuis la généralisation de l’élevage du poisson survenue dans les années 1980, suivie par la forte rationalisation structurelle des années 1990, les élevages de saumons et de truites en eau salée sont en forte expansion. Dépassant 30 000 tonnes en 2000, les exportations de poissons d’élevage ont été supérieures aux prises de morue dans les eaux territoriales féringiennes. Industrie de la pêche Le conditionnement du poisson étant la principale industrie basée aux Féroé, il existe des usines de préparation de filets dans la plupart des grandes agglomérations. Durement touchés par la crise du début des années 1990, la plupart de ces usines ont fusionné et dépendent à présent de Føroya Fiskavirking, une sociétémère qui poursuit l’exploitation de six à huit unités de production. Depuis 1995, environ, on a vu apparaître une série de nouvelles industries, spécialisées notamment dans l’exploitation du saumon d’élevage. Autres industries Un certain nombre d’artisanats et d’industries liées à la pêche complètent les usines de préparation des poissons. Ces industries produisent en particulier des chaluts, des filets, des lignes et des cordes. Les chantiers navals de Tórshavn et de l’île de Skála construisent depuis 1962 des bateaux en acier : bateaux de pêche, cargos et autres types de bateaux. Parmi les petites industries qui approvisionnent le marché intérieur, mentionnons les brasseries, les fabri- Exportations (2001) en millions de DKK en% du total export des exportations Filet de poisson, frigorifié/congelé Poisson entier, frigorifié/congelé Saumon et truite Poisson salé Crevettes, etc. Poisson indistriel (farine et huile comprises) Poisson conditionné Navires Autres produits 1,116 813 731 700 364 359 111 58 27 26.1 19.0 17.1 16.4 8.5 8.4 2.6 1.3 0.6 Total 4,279 100 Source: Statistique îles Féroé. ques de vitres isolantes, de fenêtres et d’autres éléments préfabriqués pour le bâtiment, de bateaux de fibres de verre, de logiciels informatiques, de produits alimentaires et laitiers, les conserveries de poisson, les filatures et la production des lainages. Exportations et importations Le poisson et les produits de la pêche constituent environ 96 à 98 % des exportations des Féroé, les bateaux 2 %, le reste porte surtout sur les engins de pêche. Les importations comprennent notamment des produits alimentaires et d’autres produits de consommation, des machinesoutils et des outils de production industrielle, des moyens de transport et des combustibles. L’UE est le principal client des exportations des Féroé (env. 80 %) ; elle est également le fournisseur de la plupart de ses produits d’importation. Infrastructure Les Féroé possèdent un bon réseau routier bien entretenu et presque tous les villages sont desservis par une route. Gásadalur, dans l’île de Vágar, est reliée par un tunnel depuis 2002. Les deux îles principales, Streymoy et Eysturoy, sont reliées par un pont et Bor?oy est reliée à Vi?oy et à Kunoy par des barrages qui franchissent d’étroits chenaux. Des tunnels ont été percés pour la traversée des hautes montagnes et depuis 2003, Vágar et Streymoy sont reliées par le premier tunnel sous-marin des Féroé. La circulation entre les îles est assurée par la compagnie publique de ferries Strandfaraskip Landsins, et les lignes régulières des- servant les plus grandes îles sont assurées par des car-ferries. On accède par hélicoptère aux petites îles et aux villages privés de liaison routière. Le transport routier des personnes est assuré par des transporteurs privés mais coordonné par un organisme public : Bygdalei?ir, qui a établi, de concert avec la compagnie de ferries publique, un réseau de transport cohérent et bien développé. Le transport des voyageurs entre l’étranger et les Féroé s’effectue surtout par voie aérienne. La destination principale est Copenhague, mais les vols desservent aussi Reykjavík, Stavanger, Aberdeen et Londres. Les lignes régulières qui relient les Féroé au Danemark les relient aussi, pendant les mois d’été, à la Norvège, à l’Écosse et à l’Islande. Évolution démographique La population des Féroé a augmenté régulièrement au cours des deux siècles derniers. Elle a provisoirement atteint, fin 1989, son taux record de 47 800 habitants. Pendant la crise des années 1989-1994, l’émigration nette a été de 10 % de la population. Les émigrants étant surtout des jeunes et des actifs potentiels, cette émigration a eu de sérieuses conséquences pour la distribution des âges de la population. La crise étant terminée, le taux net des migrations vers les Féroé accuse depuis 1996 une bonne croissance. Au début de 2003, la population des Féroé était d’env. 47 700 habitants. La natalité, traditionnellement plus élevée qu’au Danemark dans les Féroé, est en 3 Les îles Féroé Documentation danoise publiée par le ministère des Affaires étrangères du Danemark. Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 -Copenhague K, Danemark. Téléphone : (+45)3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533. E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk. Rédacteur : Flemming Axmark. baisse régulière. De 1,34 % en 2001, elle correspond plus ou moins à celle du Danemark. La mortalité, de 0,74 %, était un peu plus faible qu’au Danemark, mais cette différence provient surtout de la jeunesse de la population. On assiste à un changement de la répartition et de la concentration de la population. C’est ainsi que le taux de la population habitant Tórshavn, la capitale, de 19 % en 1950, est passé à env. 38 % en 2002. L’émigration due à la crise au début des années 1990 a touché toutes les îles des Féroé, mais toutes les régions n’ont pas bénéficié de la stabilisation et l’augmentation consécutives du taux de la population ; ce sont surtout les îles méridionales de Sandoy et de Su?uroy qui en souffrent. L’éducation La structure de l’enseignement aux Féroé ressemble dans ses grandes lignes à celle du Danemark. Comme au Danemark, neuf ans d’enseignement sont obligatoires. Les Féroé possèdent deux lycées et plusieurs cours de HF (cursus de deux ans préparant à un examen plus ou moins analogue au baccalauréat). Il existe aussi une université à Tórshavn, la Fró?skaparsetur Føroya, qui comprend des instituts de langue et de littérature féringiennes, de sciences naturelles, d’histoire et de sciences sociales. En outre, une série d’écoles offrent des formations professionnelles, dont une école normale et une école d’infirmières à Tórshavn, plusieurs écoles de commerce et écoles techniques, une école de mécaniciens à Tórshavn, des écoles de navigation à Klaksvík et Tórshavn ainsi qu’une école de pêche à Vestmanna. Cependant, la plupart des étudiants de l’enseignement supérieur partent faire leurs études au Danemark. Parmi les autres cursus offerts dans l’archipel, mentionnons l’école supérieure populaire des Féroé, à Tórshavn et une école ménagère à Klaksvík, auxquels il faut ajouter l’enseignement scolaire de la musique, assuré par les municipalités, ainsi que l’enseignement postscolaire. La langue Le féringien est une langue nordique occidentale apparentée au norvégien et à l’is- 4 Traduction : Monique Christiansen. Maquette : Ole Jensen - ojdesign. Reproduction du texte autorisée avec ou sans indication de la source. Cahier publié en novembre 2003. ISBN 87-7964-669-7 landais, mais plus proche des dialectes de l’ouest de la Norvège du point de vue de la phonétique. Le féringien écrit a été transcrit par V.U. Hammershaimb (18191909) au milieu du XIXe s., mais ce n’est qu’au début du XXe s. que cette langue fut reconnue et utilisée à l’église, dans les écoles et dans l’administration. La Loi de 1948 sur le Gouvernement territorial reconnaît le féringien comme langue principale tout en exigeant qu’un soin particulier soit apporté à l’apprentissage du danois. La santé publique Les Féroé possèdent trois hôpitaux, dont le plus grand est Landssjúkrahúsi?, l’hôpital central de Tórshavn, de 225 lits. Les hôpitaux de Klaksvík et de Tvøroyri ont respectivement 36 et 16 lits. Les principaux villages et agglomérations disposent de médecins généralistes, qualifiés de médecins municipaux, et de dentistes privés. Ils bénéficient aussi des systèmes de soins à domicile assurés par des infirmières et des aides ménagères. Pendant leur scolarité, les élèves sont aussi suivis par des médecins et des dentistes scolaires conventionnés. La religion La majeure partie de la population des Féroé appartient à l’église nationale évangélique-luthérienne. En 2003, 85 % de la totalité de la population faisait partie de l’église nationale. Les Féroé sont un diocèse dépendant de l’église nationale danoise. Depuis quelques années, un mouvement politique œuvre pour intégrer l’église nationale au domaine des compétences féringien. La langue du clergé, qui dispose d’une bible, d’une liturgie et d’un psautier en féringien, est à présent la langue feroïenne. En dehors de l’église nationale, il existe aux Féroé plusieurs communautés religieuses dont la principale est l’assemblée de frères de Plymouth, à qui l’on doit la première traduction de la Bible en féringien, en 1949. La culture La vie culturelle des Féroé se manifeste par le théâtre, la danse, la musique classique et la musique chorale, mais c’est surtout la peinture qui retient l’attention. Sa- muel Joensen-Mikines (1906-1979) fut le premier peintre à atteindre la célébrité en dehors des Féroé par ses tableaux expressifs, représentant en particulier l’abattage des épaulards. Le peintre le plus significatif de ces cinq dernières décennies est sans doute Ingálvur av Reyni (né en 1920) dont les œuvres, souvent en grand format, comportent une partie de motifs abstraits. Zacharias Heinesen (né en 1936), Amariel Nor?oy (né en 1945) et Tummas Arge (1942-1978) appartiennent à la génération suivante qui continue de s’inspirer des paysages féringiens, de leurs montagnes et de leurs bourgades. La sculpture est représentée notamment par Janus Kamban (né en 1913) et Fridtjof Joensen (19201988), dont les œuvres sont réalistes, tandis qu’une génération de jeunes peintres et sculpteurs cultivent de nouvelles tendances. Depuis la fin du XIXe s., la production littéraire féringienne a grandi, en prose comme en poésie. L’écrivain le plus célèbre des Féroé est William Heinesen (19001991). S’exprimant en danois, il est l’auteur de romans internationalement connus et de plusieurs recueils de poésie. Le prix littéraire du Conseil nordique, qui lui fut décerné en 1965, a également couronné l’œuvre du poète Rói Patursson (né en 1947) en 1986. Barbara, un roman féringien de Jørgen-Franz Jacobsen (19001938), a été porté à l’écran en 1997 par le réalisateur danois Nils Malmros. Rolf Guttesen Maître de conférences, cand.scient. Renseignements supplémentaires Site Internet officiel du Danemark www.denmark.dk Føroya Løgting (Assemblée territoriale des îles Féroé) Erling Jarlsgøta 6 Postbeks 208 FO-110 Tórshavn (+298) 311 000 www.logting.fo [email protected] Færøernes Turistråd (Office du Tourisme des îles Féroé) undir Bryggjubakka 17 Postboks 118 FO-110 Tórshavn (+298) 316 055 www.tourist.fo [email protected]