Enjeux aménagement : atouts et faiblesses
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Enjeux aménagement : atouts et faiblesses
CETE du Sud-Ouest RAPPORT Vallée d’Aure Vallée du Louron Fiche territoire décembre 2013 II - Enjeux aménagement : atouts et faiblesses DDT Hautes-Pyrénées Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie www.developpement-durable.gouv.fr Informations contractuelles Nom(s) développé(s), sigle(s) DDT HAUTES PYRENEES Service SUFL Sous-service Nom du représentant F.BOCHER Organisme(s) commanditaire(s) Références administratives Affaire n° 5234 et 5673 Affaire suivie par Le chargé d’études Adresse 3 rue Lordat 65013 TARBES CEDEX Tél. Courriel 05 62 51 40 66 [email protected] commandée le : 15/12/2010 et le 26/07/2012 B. GRAND 05 56 70 66 60 - 06 07 75 29 51 DAIT / EADDT Historique des versions du document Version Livrable 2 Date de validation 12/12/2012 Commentaire Document 2 – Enjeux Aménagement : atouts et faiblesses Validation du document Courriel : [email protected] Rédacteur(s) B. GRAND Directeur d’études Relecteur G. BORDERON Chargé d’études Validé par A. PERE Chargé d’études [email protected] Tel : 05 56 70 66 60 0 6 07 75 29 51 Courriel : [email protected] Tel : 05 56 70 66 83 Courriel : auré[email protected] Tel : 05 56 70 67 11 Référence documentaire N °ISRN : EQ-CT33-13-182-FR Titre Fiche Territoire : Vallée d’Aure Louron 2 – Enjeux Aménagement : Atouts et faiblesses Description L’analyse porte sur l’enjeu des paysages, comme porteur du potentiel touristique des deux vallées. Les quatre stations de sport d’hiver présentent des situations inégales entre atouts et faiblesses. Le territoire comporte un fort potentiel énergétique d’énergie renouvelable. Rapport de 46 pages Auteur(s) B. GRAND Date du rapport Décembre 2012 Mots clés Solidarités territoriales, Handicap Montagne, Communes Axe, communes de Marge-altitude, systèmes territoriaux,. Cinq systèmes territoriaux : Porte des vallées, Etoile urbaine d’Arreau, Entrée vallée d’Aure, Haute vallée d Aure, Val Louron Mots clés géographiques : Pays, région(s), département(s), commune(s) Vallée d’Aure, Val Louron – 48 communes des trois cantons composant ces deux vallées Type (facultatif) Règles de diffusion Services de la DDT Hautes Pyrénées Droits Contrôlé Crédits photos – illustrations : CC BY-NC-SA 2.0 – CETE SO © Autres Identification SOMMAIRE PRÉSENTATION 3 ÉNERGIES RENOUVELABLES ET PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE 41 L’enjeu-pivôt : l’hydro-électricité 41 41 46 LES PAYSAGES : LA CONSTRUCTION DES AMÉNITÉS 4 Les perspectives de développement Composition de l’aménité des paysages en vallée d’Aure et Vallée du Louron 5 Chauffage des logements et potentiel énergétique local Le système Paysage: entre composantes naturelle et domestique 7 L’effet Balcon à partir des communes Marge Altitude 8 Entrée de la vallée d’Aure 9 Le paysage intègre les frontières entre espaces construits et espace libre, soit œuvré, soit naturel 10 Sailhan 11 Les aménités autour du Lac de Génos-Loudenvielle 12 L’aménité des zones intermédiaires 13 L’aménité des zones d’altitude 15 TOURISME ET STATIONS DE SPORT D’HIVER : FRAGILITÉS, ATOUTS ET ENJEUX 14 Evolution de la fréquentation sur le massif des Pyrénées 18 Comparaison entre fréquentation skieurs et volume d’activité 18 Prospective sur la fréquentation touristique au regard des dix dernières années 19 Analyse comparative des 4 stations Aure - Louron 20 Comparaison des altitudes maximales des remontées mécaniques 20 Peyragudes 21 Piau Engaly 25 Saint Lary - Pla d’Adet – Espiaube 30 Vallée du Louron 35 Les modèles économiques alternatifs au modèle touristique des stations 37 La mise en œuvre de la stratégie 37 Ressources liées au tourisme 39 Les stations de ski: faisabilité d’une transposition du modèle Alpes du Nord 39 Confrontation avec la situation actuelle des stations d’Aure - Louron 39 L’alternative : développer les paniers de ressources locales 40 Vallée d’Aure et Vallée du Louron 2 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Vallée d’Aure Vallée du Louron Aménagement : atouts et faiblesses Résumé Le rapport décrit l’’enjeu des paysage décliné à partir de sa relation avec l’agro-pastoralisme : il souligne la relation étroite et stratégique existant entre le maintien d’une agriculture de montagne et la préservation des paysages.Cette relation est particulièrement stratégique et fragile dans les zones intermédiaires. Les perspectives de conservation des paysages construisent les aménités résidentielles. A ce titre, elles expliquent l’attractivité résidentielle, s’agissant de l’habitat permanent. L’enjeu de ces aménités concerne l’attractivité touristique des deux vallées. Il existe une relation systémique entre le paysage, l’agro-pastoralisme et l’activité touristique. Si l’agropastoralisme présente des éléments de fragilité dans le présent et d’incertitude dans le futur, ces situations auront des répercussions sur l’attractivité touristique des deux vallées et donc sur un pan important de l’économie territoriale. L’activité touristique des vallées d’Aure et du Louron repose pour une large part sur l’attractivité des stations de sport d’hiver. Les quatre station du Pla d’Adet Saint Lary-Soulan , Piau - Engaly, Peyragudes et Val Louron présentent des situations divergentes, du point de vue de leur fréquentation, des perspectives de développement, de leur attractivité et enfin de l’obsolescence des installations. Ces situations inégales ne seront pas sans répercussion sur l’économie future du tourisme, à ces situations disparates, venant s’ajouter les incertitudes sur l’aléa climatique. A côté de la richesse traditionnelle portée par le tourisme hivernal et estival, le territoire recèle d’autres richesses, essentiellement les énergies renouvelables de l’hydroélectricité. Il resterait de très faibles ressources inexploitées dans le registre de l’hydroélectricité. Parmi les autres ressources, devraient être évalués les potentiels du bois-énergie, ainsi que du photovoltaïque résidentiel. L’exploration de ces ressources doivent être confronté au risque de la précarité énergétique des ménages, en particulier des personnes âgées habitant des maisons individuelles anciennes aux performances énergétiques très médiocres. PRÉSENTATION Trois approches sont développées, lesquelles combinées dans un modèle économique inter-valléen, constituent les fondations de la création de richesse. 1 – La première développe ce qui constitue un enjeu fort des vallées, bien qu’il ne soit pas abordé en tant que tel, le paysage. Les aménités qu’il développe sont à l’origine des implantations résidentielles nouvelles et de la fréquentation touristique. Le système générique de paysage ou d’aménité se construit à la fois sur l’ordonnancement de la nature et sur la gestion des espaces par l’homme. Au cœur de cette gestion, se situe la gestion agricole des espaces. Si l’on retient que le flux touristique est généré par l’aménité des paysages, cela signifie que l’on peut traduire en termes de monétarisation, les aménités qui construisent ce paysage et sans lesquelles, cette fréquentation touristique ne dépenserait pas dans les vallées, les flux monétaires correspondant à l’ensemble des consommations. De cette logique économique, on arrive à la relation systémique entre l’activité agro-pastorale et la fréquentation touristique, comme l’un des vecteurs du modèle économique des deux vallées. La production et entretien des aménités par l’agro-pastralisme, maintient l’attractivité des vallées, ce qui provoque des flux touristiques se traduisant à travers leur fonction de consommation, par des flux monétaires versés dans les vallées: il y a une relation constante entre système agricole et économie du tourisme : toute fragilisation du modèle agricole local aura des retombées, avec un certain temps de décalage sur l’économie touristique, avec non seulement une détérioration des chiffres d’affaires touristiques (et donc des emplois de service), mais aussi, in fine, une dépréciation latente des actifs immobiliers. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 3 2 – Les quatre stations de montagne, outre le potentiel économique qu’elles représentent, développent un effet d’entraînement sur d’autres segments, tels que l’immobilier ou l’économie présencielle. L’ancienneté de ces stations pose la question de leur obsolescence concernant notamment leur parc immobilier. Ce type de loisir reste à explorer quant à sa mutation pour ces prochaines années, eu égard notamment l’offre concurrente d’autres sites. Enfin, cette activité dépendante de la climatologie, reste fortement exposée aux aléas climatiques et aux conséquences financières d’un réchauffement climatique, si les précipitations n’étaient pas au rendez-vous, durant plusieurs années successives. Face aux aléas, la neige de culture reste une alternative fragile, qui ne stabilise pas l’avenir économique de ces stations et pose la question de l’utilisation de la ressource eau. 3 – Les énergies restent un pilier stratégique des deux vallées. L’importante infrastructure des usines hydroélectriques devrait augmenter sa productivité à l’occasion des changements des installations vieillIssantes. Les autres énergies restent marginales, hormis l’énergie photovoltaïque susceptible d’être développée sur les installations agricoles existantes. Le bois, s’il constitue une ressource importante, les difficultés d’accès à la ressource limitent son exploitation à la consommation locale des ménages. Ces trois axes d’activité devront faire l’objet d’une approche prospective rigoureuse, car ils constituent les axes forts de développement économique. A ce titre, les acteurs locaux auront besoin d’une visibilité économique la plus large possible pour décider des orientations d’une politique de développement. Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement LES PAYSAGES : LA CONSTRUCTION DES AMÉNITES - les composantes du paysage, - les articulations entre les espaces, - les équilibres entre espace naturel et espace(s) vécu(s) et occupé(s). Idées-force : Les paysages construisent les aménités de chacune des vallées; ces aménités reposent sur les équilibres entre différentes composantes des paysages, plaine, zones intermédiaires, estives, position des bourgs ainsi que sur les rapports entre espaces libres et l’organisation de la forêt (forêt éparse, compacte, linéaire en bordure des espaces agricoles,..). 1 - Les aménités sont autant le fait de la nature que de la gestion humaine des espaces. 2 - S’il y a attractivité des paysages par leur aménité, que ce soit pour des résidents permanents ou temporaires, il y a monétarisation des paysages dès lors qu’à ces séjours sont attachés des flux de consommation divers. 3 - S’il a gestion des espaces à l’origine de la production des aménités, il y a nécessairement engagement de l’agro-pastoralisme dans le modèle touristique fondé sur les aménités. 4 - Dans ce modèle se pose la question de la pérennité de l’agro-pastoralisme, dans l’hypothèse où il y aurait de fortes perturbations dans l’appareil socio-professionnel qui porte l’agro-pastoralisme (cessation d’activité, absence de reprise, pas d’installation de jeunes agriculteurs). 5 - Le déséquilibre spatial dans les implantations agricoles au sein des deux vallées pourra avoir des répercussions sur l’attractivité touristique soit ponctuellement sur certains sites abandonnés, soit globalement dans les vallées avec un indice déclinant de notoriété. 6 - Quel que soit le mode d’appréhension du modèle économique touristique fondé sur l’attractivité des aménités locales, l’agro-pastoralisme est intégré dans ce modèle et non juxtaposé comme une activité ayant sa propre logique économique. Vallée d’Aure et Vallée du Louron Aménité NATURELLE: les composantes naturelles d’un site construisent cette aménité, sans que l’on puisse détecter dans les compositions du paysage, une quelconque intervention humaine développée dans le temps. Cependant, elles posent une interrogation qui est le fondement de la gestion future des aménités: sont-elles la conséquence d’un hasard naturel et harmonieux ou bien résultent-elles des conduites et constructions successives au fil du temps de la gestion humaine ? (exemple : les fermetures de paysage, qui, avant d’être des forêts, étaient des prairies ou champs cultivés). Les témoignages (historiques, cartographiques,…,) de la relation entre l’homme et la vie dans la vallée attestent que la sculpture des paysages résulte, en forte proportion de l’accumulation du travail de l’homme dans l’espace. De ce constat d’évidence résulte la relation dans le temps et dans l’espace, entre la construction du paysage et l’homme, en l’occurrence l’agriculteur et l’éleveur. L’évidence provient - des témoignages de l’histoire attestant la nécessité de travailler plaines et pentes dans la vallée pour vivre ou survivre, - de l’observation actuelle de l’activité agro-pastorale dans un contexte complètement différent, du fait de la concurrence touristique et de l’accompagnement des aides européennes. Par contre, les relations futures entre espace de montagne et conditions de vie s’inscrivent dans l’incertitude - entre, d’une part, continuité de l‘activité agro-pastorale dans un contexte socio-économique spécifique, - et rupture possible de ce processus économique et social, sans que l’on puisse encore en mesurer les répercussions sociales et spatiales. 4 Aménité DOMESTIQUE : l’aménité domestique est de type relationnel entre l’espace naturel et l’espace habité: elle est la résultante, au fil du temps, de la relation entre l’homme et l’espace: - la sculpture travaillée des espaces agricoles de fond de vallée et des zones intermédiaires, - l’organisation harmonieuse d’un village dans un cadre paysager, - la qualité architecturale du bâti vernaculaire dans le cadre d’un paysage, - la place d’un village, - les alignements d’immeubles anciens d’un village au pied d’une Montagne, constituent quelques compositions de cette aménité, laquelle déclenche implantations résidentielles permanentes et fréquentation touristique. RELATION ENTRE AMÉNITÉ ET ATTRACTIVITÉS Ces aménités sont le fondement des attractivités résidentielles et touristiques. Elles établissent le lien opérationnel entre une organisation de l’espace, sa perception hédoniste et l’occupation alternative ou métissée entre population permanente et population touristique. Attractivité résidentielle: les paysages suscitent les flux résidentiels pour l’habitat permanent, mais également pour l’habitat touristique.Ils génèrent occupation et consommation d’espaces et donc une problématique d’aménagement. (réoccupation de l’habitat vernaculaire, extension en zone d’habitat permanent ou touristique, zone H2L ,…). De la relation entre aménité des paysages et attractivité résidentielle résultent la dynamique résidentielle et la fréquentation touristique : - la dynamique résidentielle est le processus par lequel, il subsiste une permanence de la vie présencielle, laquelle s’est d’ailleurs renforcée, puisque les deux vallées ont retrouvé en 2008, la population globale qui était présente en 1968; non seulement des habitants persistent à rester dans les vallées, mais aussi y arrivent des populations extérieures. Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement - La fréquentation touristique traduit l’ensemble des flux de populations arrivant et résidant dans les vallées pour un séjour plus ou moins long, et ce, à certaines périodes de l’année. La relation au paysage comme déterminant de ce choix résidentiel est stratégique dans un contexte de paysages concurrentiels, constitués par l’ensemble des vallées pyrénéennes qui s’offrent au visiteur-touriste et qui peut pour ses loisirs, choisir la (ou les vallées) dans laquelle il va séjourner et donc activer l’économie touristique . LA RELATION ENTRE PAYSAGE ET POPULATION RÉSIDENTE: LA MONÉTARISATION DES PAYSAGES Qu’il s’agisse de l’habitant permanent ou passager, après le choix de s’installer ou de visiter les vallées s’instaure la fonction [ temps x consommation]: 1 - les ménages permanents ou passagers consomment du temps résidentiel. Ce temps se paie - en une fois (investissement immobilier d’acquisition d’un logement permanent ou touristique (résidence secondaire), avec ou sans appel à l’artisanat local du bâtiment, - ou en temps fractionné (location d’un gîte, chambre d’hôte, locatif dans une résidence de tourisme, emplacement dans un camping, hébergement chez des amis). 2 - Les ménages consomment un spectre de produits et de services (alimentation, restaurant, café, services divers médecin, pharmacien, carburant,…). L’ensemble des flux monétaires générés par les différentes formes de consommation des populations résidentes à titre permanent ou temporaire et dont l’installation ou la fréquentation est en relation avec le cadre de vie et les paysages, amène à traduire en terme de monétarisation, l’attractivité des paysages. Cette monétarisation infiltre les différentes composantes du secteur marchand: - le marché immobilier accapare le plus rapidement la monétarisation du paysage (les stations, le lac de Loudenvielle, la vue imprenable depuis les petits villages d’altitude, …). L’ensemble des composantes du marché répercute immédiatement les différentes valeurs du paysage qui entourent le bien immobilier (pris du foncier, prix d’acquisition, loyer,…). La monétarisation des paysages, se mesure dans l’ensemble de la sphère d’offre commerciale de l’accueil résidentiel (ensemble des commerces, hébergement professionnel, restauration,..). Vallée d’Aure et Vallée du Louron 5 ASSURER LA PÉRENNITÉ DES PAYSAGES L’aménité des paysages constitue le moteur de l’attractivité touristique. A ce titre, il est important qu’elle soit portée par un ensemble de plusieurs sites portant à la fois, le flux touristique (la fréquentation de court séjour) et la sédentarisation touristique (les touristes propriétaires de résidences secondaires). L’aménité des paysages devient support du développement économique du territoire, dès lors qu’elle génère une monétarisation suffisante à travers un ensemble de consommations, à la fois répartie sur plusieurs sites, mais aussi sur différents supports (hébergement, restauration, commerce). L’attractivité des territoires est déclenchée par l’aménité des paysages, laquelle est précédée par la notoriété: Il ne suffit pas qu’il y ait une valeur intrinsèque des aménités, quelle que soit leur construction ; encore faut-il que celles-ci aient une notoriété à l’extérieur du territoire pour générer les flux de fréquentation. La construction de l’aménité (aménité domestique) inclue l’implication permanente d’une relation entre homme et nature: celle-ci se construit, 1 – dans l’aménagement des bourgs (revalorisation intérieure et maîtrise de la croissance): cet axe suppose une gestion urbaine constante. En effet, si les communes d’une vallée, construisant ensemble une attractivité résidentielle, n’ont pas une préoccupation d’amélioration de la qualité urbaine, ce segment de l’aménité résidentielle décroîtra, ce qui provoquera au fil du temps un détournement de la fréquentation vers d’autres sites ; 2 – dans l’aménagement des espaces agricoles qui gère le paysage domestique : la pérennité de la gestion agricole est stratégique. Elle suppose le maintien d’un nombre suffisant de sièges d’exploitation répartis sur l’ensemble du territoire. Pour qu’il y ait conservation des aménités domestiques, il faut qu’il y ait une relation spatiale entre ces aménités et la localisation des exploitations. Si ces conditions ne sont pas réunies, il y aura un déséquilibre entre l’aménité naturelle et l’aménité domestique: l’aménité domestique constitue le socle sur lequel s’appui l’aménité naturelle. Sans ce socle, il n’y a plus d’attractivité touristique vers les aménités (naturelle et domestique): il ne reste plus que l’aménité naturelle, qui reste moins accessible et attractive (les espaces de haute montagne, la forêt). Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement COMPOSITION DE L’AMÉNITE DES PAYSAGES EN VALLÉE D’AURE ET VALLÉE DU LOURON PRÉDOMINANCE DE L’AMÉNITÉ DOMESTIQUE Concerne les zones de montagne d’altitude et les grands ensembles forestiers CRÉATION DE RICHESSE = flux monétaire global des consommations - acquisition de biens immobiliers, - hébergement, services, - restauration, - commerces, équipements, - loisirs (ski, balnéothérapie,…)] Immuabilité dans le temps AMÉNITÉ NATURELLE Composition des paysages sans intervention humaine AMÉNITÉ GLOBALE ATTRACTIVITÉ RÉS SIDENTIELLE ET TOURISTIQUE Intègre la valeur temps Historique Instantanée Future MONÉTARISATION DES AMÉNITÉS ET DES PAYSAGES 1 Espaces œuvrés par l’activité agro-pastorale au cours du temps AMÉNITÉ DOMESTIQUE 2 Espaces aménagés (bourgs historiques) Pérennité du modèle PAYSAGE MONÉTARISÉ INTERVENTION INTERGÉNÉRATIONNELLE DE L’HOMME 3 Espaces frontières entre espaces aménagés et espaces oeuvrés ▪ Héritage des espaces agricoles et gestion actuelle. ▪ Conservation future des espaces agricoles. ▪ Architecture vernaculaire dans les bourgs. ▪ Maîtrise de la croissance future des centre-bourgs. Vallée d’Aure et Vallée du Louron MODÈLE TERRITORIAL DE L’ÉCONOMIE AMÉNITAIRE: AGRICULTURE x TOURISME = CRÉATION DE VALEUR ÉCONOMIQUE (SOCLE ÉCONOMIQUE DES DEUX VALLÉES) Evolution dans le temps Conservation ou mutation ▪ Travail de l’espace ▪ Sauvegarde de la superficie des espaces œuvrés ▪ Vocation agro-pastorale ▪ Topographie ▪ Altitude ▪ Reconnaissance institutionnelle(PAC) 6 SAUVEGARDE DU SYSTÈME DE CRÉATION DE RICHESSES AMÉNITAIRES Sauvegarde du modèle agro-spatial: 1 nombre d’exploitations 2 superficies agricoles 3 répartition équilibrée des exploitations dans les vallées. Vigilance sur la gestion urbaine respectueuse d’une urbanité aménitaire (réhabilitation, aménagement d’espaces publics,…). Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement LE SYSTÈME PAYSAGE : ENTRE COMPOSANTES NATURELLE ET DOMESTIQUE 1 - Le paysage s’organise entre espaces naturels structurés sans intervention historique de la présence humaine (aménité naturelle) et l’articulation d’espaces dans lesquels la composition du paysage reste la résultante de la construction humaine (aménité domestique): - les espaces gérés par l’agro-pastoralisme, - les relations entre empreinte urbaine et espaces non-construits et gérés soit par la nature, soit par l’agro-pastoralisme. Cette segmentation montre que dans toutes les séquences paysagères, la composante domestique est présente et parfois prépondérante, soit par la gestion des espaces naturelles, soit par la relation entre urbain et espace naturel. 2 - L’ensemble du fond de vallée composé de la plaine et des reliefs amenant soit au Plat d’Adé (la Crête de Grascouéou), soit au col d’Azet (la Crête de Tragnes et la Hauboude) compose un système à deux niveaux avec pour le fond de vallée, la plaine du Bernet, puis l’entrelacs entre bourg et plaine pastorale (Bourisp, Vielle Aure, Vignec , Cadeilhan-Trachères) autour de Saint Lary. Dans un second niveau, se situe un plateau agro-pastoral délimité par 4 bourgs, Sailhan, Estensan,Azet et Ens. Pour la sauvegarde des équilibres paysagers de cette zone intermédiaire, l’assurance d’une stabilité de l‘appareil socio-professionnel agricole est fondamentale. Dans l’hypothèse d’une fragilité de cet appareil, la fermeture des paysages deviendrait inéluctable. Dans un second temps, dans la mesure où on est sous l’influence d’un pôle touristique fort, le patrimoine immobilier vernaculaire de ces villages basculerait vers l’occupation touristique dans une très forte proportion, ce qui modifierait les équilibres sociologiques entre société locale et société externe. Ce paysage articulé à partir des composantes construisant l’aménité résidentielle, - espace montagnard d’altitude (composante naturelle), - espaces agricoles, - forêt (composante domestique) - maillage des villages, justifierait, quant à l’organisation des espaces, que toute planification urbaine ne puisse être déclinée que selon une approche intercommunale, (PLU(i), SCOT), de manière à adapter les enjeux de planification à la dimension spatiale des paysages. Azet Ens Estensan Seilhan Saint Lary Soulan Bourisp Vielle Aure Perspective de l’arrivée sur Saint Lary Soulan : l’aménité résidentielle se compose de l’articulation entre les altitudes des bourgs-centre, ainsi que des équilibres entre forêts et prairies et installation du patrimoine bâti.. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 7 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement L’aménité résidentielle repose sur le respect des équilibres de l’organisation spatiale entre les espaces agropastoraux et la trame urbaine des villages. Il en résulte une attractivité résidentielle pour la résidence permanente, mais aussi pour la résidence secondaire. Mais l’attractivité touristique a, sur ce secteur de la vallée d’Aure, un support fonctionnel, car elle est également liée à la proximité du pôle touristique spécialisé de Saint Lary. Le risque, si l’activité agro-pastorale manque de dynamisme est que la pression urbaine, génère de l’étalement urbain, processus qui risquerait d’altérer l’aménité résidentielle actuelle: ce risque pose la question des échelles de croissance entre conservation des aménités et acceptation d’un développement touristique. Vignec et Vielle Aure sont exposées à ce risque, en périphérie de Saint Lary. Saint Lary Bourisp Vignec Vielle Aure La protection des équilibres entre espaces bâtis et espaces cultivés composant avec les lisières forestières, l’aménité résidentielle du site, reste un vœu incantatoire si la continuité socio-professionnelle agricole dans les communes n’est pas assurée à un horizon d’au moins 10 ans. Aménité résidentielle dans les communes Marge - VIGNEC : font partie des aménités résidentielles dans les vallées, les sites ayant en toute saison l’ensoleillement maximal. Au niveau micro-spatial, la préservation de l’aménité résidentielle nécessite une réflexion portant sur la composition urbaine autant que sur la gestion du droit à bâtir. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 8 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement L’EFFET BALCON À PARTIR DES COMMUNES MARGE ALTITUDE L’effet balcon des communes situées sur les flancs de vallée dégage des perspectives, lesquelles développent des aménités monétarisées dans le prix des biens immobiliers (résidences principales, résidences secondaires, location de gîtes). Camparan face à la plaine de Saint Lary et à la station du Plat d’Adet, Camparan au-dessus de la plaine du Bernet qui amène à Saint Lary produit une aménité réversible : d’une part, l’observation depuis le village vers le bas de la vallée dégage une aménité liée à l’effet de balcon, -d’autre part, la perspective depuis le bas de la vallée vers les pentes participe d’une construction spatiale entre implantation du village et les frontières avec la forêt et les espaces agro-pastoraux, qui produit dans son organisation une aménité. Vignec Estensan dominant la plaine de Saint Lary, Vielle Aure Bourisp Vallée d’Aure et Vallée du Louron 9 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement ENTRÉE DE LA VALLÉE D’AURE A L’entrée de la vallée d‘Aure l’organisation des paysages et des espaces procure différentes rentes transformées en aménité résidentielle. La dimension des espaces agricoles portée par des prairies montre que la pérennité du paysage repose sur cet équilibre entre prairie entretenue et espaces forestiers. Saint Lary Soulan Ancizan Guchen On peut mesurer à cette échelle que tout étalement urbain viendrait modifier cet ordonnancement paysager. Les dispositifs règlementaires ne seront pas suffisants, pour juguler cet étalement urbain: il faudra s’assurer qu’il y a une consolidation économique et financière des exploitations agricoles qui construisent ce paysage. Guchan Bazus Aure Composantes naturelle et domestique du paysage 1 – la prise en compte des paysages œuvrés dans leur entité autonome ; 2 – la gestion des espaces construits (combinaison temps historique et temps futur (planification), 3 – combinaison entre 1 et 2 qui suppose une gestion constante et donc la pérennité des composantes, dont celle des agriculteurs (1 et 2). Ancizan Guchen Bourisp Bazus Aure Guchan 4 – Composante exogène Vallée d’Aure et Vallée du Louron 10 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement LE PAYSAGE INTÈGRE LES FRONTIÈRES ENTRE ESPACE CONSTRUIT ET ESPACE LIBRE, SOIT ŒUVRÉ (RÔLE DE L’AGRICULTURE), SOIT NATUREL. L’enjeu paysage se conjugue aussi avec la planéité des espaces, la localisation résidentielle : l’effet Marge-Axe pour des communes de l’entrée de la vallée d’Aure – ici GUCHAN constitue une des composantes du paysage, au sens de l’aménité « silence résidentiel », notamment pendant les périodes touristiques, où les trafics se concentrent sur l’axe principal et pénalisent donc l’ambiance résidentielle des villages traversés (Guchen, …). Le risque de l’attractivité résidentielle liée à l’aménité des paysages: l’étalement urbain. BOURISP face à la station du Plat d’Adet, La vigilance doit se porter davantage sur la dispersion résidentielle, c'est-à-dire les constructions pavillonnaires éparses (1 à 2 pavillons/an par commune) aux abords des villages, que sur la surface du foncier par unité résidentielle ; ce second paramètre semble maîtrisé, compte tenu du prix du foncier. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 11 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement SAILHAN Pour certaines communes, le paysage est au cœur d’un modèle résidentiel complexe : Sailhan, situé sur une terrasse à l’est de Saint Lary, bénéficie de perspectives paysagères vers la vallée de Saint Lary, Sa localisation, en retrait et au-dessus du pôle touristique de Saint Lary lui affecte une aménité résidentielle très forte. Face à cet enjeu résidentiel pour l’habitat permanent, existe l’enjeu pastoral. A court terme, on peut observer à travers un projet de lotissement, que cette commune serait exposée à l’étalement urbain compte tenu de sa situation privilégiée. Dans la composante endogène du paysage et de l’aménité résidentielle, le constructeur qu’est l’agriculteur intervient à deux niveaux complémentaires : 1 – la vigilance sur la frontière entre composition urbaine et foncier œuvré en lisière du village, 2 - la permanence de la gestion des espaces agricoles : la préservation des espaces agricoles construisent les perspectives visuelles selon diverses séquences ; elles sont partie de l’aménité résidentielle. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 12 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement LES AMÉNITÉS AUTOUR DU LAC DE GÉNOS LOUDENVIELLE Ce site développe des aménités qui sont captées simultanément 1°) - par les arrivants désirant s’installer en habitat permanent à ses abords, 2°) - par les propriétaires de résidences secondaires, dont le choix d’investissement a été fortement déterminé par les paysages qu’il organise, 3°) - par les touristes louant divers types de logements, 4°) - par la fréquentation touristique itinérante et contemplative. Dans l’existence des aménités, toutes ne sont pas systématiquement monétarisées, pour constituer une production directe (payer pour aller sur un site) ou indirecte, c'est-à-dire l’ensemble des consommations commerciales possibles implantées aux abords d’un site. Même si les aménités ne sont pas systématiquement monétarisées, elles peuvent constituer, seules ou en liaison avec d’autres aménités sur d’autres sites, un espace attracteur dans lequel, les flux touristiques génèrent selon divers niveaux, un flux de consommation monétarisée. Cette prise en compte des aménités «ouvertes», c'est-à-dire non payantes sont propres en fait à la pratique des espaces estivaux, alors qu’en période hivernale, la combinaison entre les sites d’exploitation et la météorologie fait que les aménités sont davantage monétarisées : Forfait remontées mécaniques, Forfait circuit ski de fond, Forfait circuit raquettes, Consommations annexes (café-bar, brasserie, Restauration, hébergement), Stage de remise en forme, venant s’ajouter à la monétarisation hébergement commune aux fréquentations estivales et hivernales. Vallée d’Aure et Vallée du Louron Monétarisation du paysage: 1 - fréquentation contemplative amenant à une aménité ouverte du paysage moins monétarisée: fréquentation estivale. 2 – fréquentation contrainte résultant d’une aménité fermée : la jouissance des aménités passe par une consommation monétarisée : la balnéothérapie, les stations de sport d’hiver. 13 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement L’AMÉNITÉ DES ZONES INTERMEDIAIRES Panoramique du bourg d’Estensan: l’ordonnancement entre prairie et forêt dans ses abords, illustre les conséquences d’un éventuel recul de l’activité agro-pastorale, faisant progresser la forêt et la fermeture des paysage. St Lary Azet : la composition du paysage à partir de la gestion des espaces agro-pastoraux Vignec Vielle Aure La composante agro-pastorale est indissociable de la composition et de l’organisation des paysages, lesquels contribuent à l’attractivité résidentielle pour la population permanente (maintien d’une population dans des villages à l’accessibilité difficile mais aussi pour la fréquentation touristique. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 14 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement L’AMÉNITÉ DES ZONES D’ALTITUDE Carrefour d’Arreau depuis la descente du col d’Aspin: certains paysages combinent à la fois - l’hédonisme résidentiel pour la population permanente : le cadre de vie est facteur d’attractivité résidentielle. Les communes d’Arreau , Jézeau, Pailhac et l’ensemble des communes de marge altitude (Aspin Aure, Bareilles, Barrancoueu,…) illustre une situation dans laquelle l’aménité exogène domine l’aménité endogène, Le potentiel d’aménité des paysages pour être traduit en termes d’attractivité touristique et résidentielle doit s’appuyer sur plusieurs séquences d’aménité des paysages qui marquent tout ou partie des espaces composant le territoire des vallées. La résultante de ce potentiel est qu’il y ait une bonne corrélation spatiale entre les sièges d’exploitation et les espaces agricoles entourant les villages, de manière à sauvegarder les équilibres paysagers qui construisent les aménités. - une attractivité touristique pour laquelle, l’enjeu est alors l’alternative entre l’attractivité de pérégrination (on visite sans forcément s’arrêter et consommer) et l’attractivité résidente (on choisit un site pour un séjour plus ou moins long, qui s’accompagne de consommation résidentielle momentanée). Cette condition nécessaire du modèle Paysage-aménité produit une double monétarisation des paysages : - phase offre: c’est l’ensemble des flux financiers dégagés par la sphère agro-pastorale entre production nette et aides à la production (PAC) ; - phase demande : l’ensemble des consommations recouvrant les différentes catégories de fréquentation touristique, les consommations d’économie présencielle développées par la population permanente(dont les nouveaux arrivants) : commerces, services, artisanat,… Zone d’aménité naturelle Zone d’aménité domestique : si la zone d’aménité domestique n’est pas gérée dans le temps, des dérives d’aménagement (extension urbaine et abandon agricole) peuvent avoir des répercussions sur la perception globale des aménités naturelle et domestique. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 15 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Vallée d’Aure et Vallée du Louron 16 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement TOURISME ET STATIONS DE SPORT D’HIVER: FRAGILITÉS, ATOUTS et ENJEUX Idées-force Cette partie se décline en trois volets, 1 – Le modèle de fréquentation des stations de sport d’hiver semble présenter un profil de stagnation, voire de légère régression. Cette observation pourrait s’expliquer par deux hypothèses: - soit la fréquentation se détourne de ces stations car attirée par d’autres sites des Pyrénées françaises ou espagnoles, - soit une obsolescence des installations serait à l’origine de cette baisse de fréquentation. 2 – Les quatre stations n’ont pas la même image : certaines présentent des signes lourds d’obsolescence susceptibles de provoquer un détournement accentué de fréquentation vers d’autres sites. 3 – Les quatre stations d’Aure et vallée du Louron représentent, en fond de vallée une offre conjointe identifiable à ces deux vallées. Cette position évidente supposerait qu’il y ait une démarche de synergie entre les stations: la situation actuelle n’est pas conforme à cette stratégie. 4 – Des modifications dans le comportement de la demande pourront se produire, inhérentes au contexte socio-économique actuel et se traduire par une réduction de la durée des séjours et une diminution de la consommation. Ces perspectives pourraient s’ajouter à la situation fragile de certaines stations. 5 – La précarité énergétique pourrait impacter progressivement un certain nombre de ménages, dont ceux les plus âgés. Ce contexte social devrait susciter de nouvelles orientations énergétiques, pour lesquelles, la forêt locale située dans un contexte de montagne ne devrait jouer qu’un rôle marginal. Vallée d’Aure et Vallée du Louron disparité qui existe entre les stations de Saint Lary et de Peyragudes d’une part et de Piau Engaly et du Val Louron d’autre part. ▪ Evolution de la fréquentation sur le massif des Pyrénées ▪ Analyse comparative des quatre stations Aure Vallée du Louron ▪ Les modèles économiques alternatifs au modèle touristique des stations, Le premier reprenant des conclusions connues concernant le bilan de la fréquentation des stations des Pyrénées, attire l’attention sur ce qui pourrait être un essoufflement du modèle touristique classique, autour des stations de sport d’hiver. Bien que les tendances passées ne préjugent pas des perspectives futures, il y a un sujet de préoccupation, qui repose sur le fait de s’interroger sur l’obsolescence supposée ou réelle de l’offre-ski de certaines stations des Pyrénées. Face à cette hypothèse relative à l’offre, en existe une autre relative à la demande et qui concerne l’impact de la crise et des incertitudes qu’elle suscite dans les comportements consuméristes des ménages. On sait que de telles périodes où peuvent se combiner plusieurs paramètres (chômage, prélèvements, cotisations…), les ménages qui le peuvent, anticipent par un accroissement de l’épargne de précaution. Celle-ci se réalise en se substituant à des dépenses considérées comme secondaires, parmi lesquelles celles affectées aux loisirs et aux vacances. Le second propose une comparaison entre les quatre sites de Peyragudes, de Saint Lary-Soulan, de Piau-Engaly et de la vallée du Louron. Au regard, d’une part, des altitudes et de l’équipement en canons à neige et d’autre part, de la fréquentation, on ne peut que constater l’importante 17 Au regard des fréquentations, la station de Val Louron semble la plus fragilisée. Parmi les éléments de comparaison entre les quatre stations, d’autres facteurs que la fréquentation interviennent: - le fait que la station soit adossée à un petit centre urbain ou bien isolée : Saint Lary Soulan, avec son centre-ville offre des alternatives touristiques et l’ensemble des services de première nécessité, - l’accessibilité constitue un facteur de différenciation entre les quatre stations: Saint Lary, avec son téléphérique et son télécabine permet de relier directement le centre-ville aux remontées mécanique du Plat d’Adet. Le troisième explore les possibilités de développer une offre touristique alternative: le raisonnement à partir du panier de ressource permet d’explorer les possibilités de développer une offre alternative au monoproduit de la glisse hivernale. L’adaptation du modèle actuel d’exploitation des stations à l’aléa climatique Les stations cumulent une installation de 399 canons à neige, ce qui suppose en amont un dispositif de retenue d’eau. Sur cette question technique, inévitablement à terme, s’opposeront deux postures entre celle de l’approche économique liée à l’activité touristique comme pourvoyeur d’emplois résidents dans la vallée, prônant une optimisation de l’offre ski des stations et celle d’une approche environnementale, s’agissant de la préservation de la ressource Eau. Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement La comparaison sur les 5 dernières années, entre le chiffre d’affaires enregistré et le nombre de journées skieurs vient consolider cette hypothèse. EVOLUTION DE LA FRÉQUENTATION SUR LE MASSIF DES PYRÉNÉES 1 – Depuis l’hiver 2009, le massif des Pyrénées a perdu 443 400 journées skieurs. COMPARAISON ENTRE FRÉQUENTATION SKIEURS ET VOLUME D’ACTIVITÉ 1 - Le bilan de la fréquentation des stations du Massif pyrénéen (1) fait ressortir une contraction de 1,5% à 4,816 millions journées skieurs. Cette perspective doit être confrontée avec les premiers signes de l’impact de la crise sur la consommation des ménages, qui enregistre depuis l’hiver 2012/13, des reculs significatifs, au niveau macro-économique (automobile, loisirs, vêtements …). 2 – En valeur, la baisse de volume d’activité se traduit par une perte de chiffre d’affaires de 2,509 Mls € courants. Le plus inquiétant est que la fréquentation est sur une tendance baissière depuis la saison 2005/06, après la remontée de 2007/08 et 2008/09. En volume, on se situerait en 2011/12 sur des niveaux intermédiaires entre les saisons 2000/01 et 2001/02, 2 - Le chiffre d’affaires des remontées mécaniques enregistré sur la saison 2011/12 évolue légèrement par rapport à la saison précédente (+1,2%) à 94,7 Mls €. L’évolution du prix de journée skieur sur les trois dernières saisons, par sa modération n’amortit pas la baisse de fréquentation que sur la dernière saison : Prix de la journée skieur 2009/10 18,49 € 2010/11 19,14 € + 3,5% 2011 /12 19,67 € + 2,8% La comparaison des deux graphiques montre que le maintien du niveau d’activité comptable n’a pu être atteint que par une augmentation tarifaire, en faisant l’hypothèse d’une consommation constante des skieurs enregistrés, _________ (1) Source : Tourisme Pyrénéen Bilan de saison Hiver 2011-2012 Observatoire du tourisme pyrénéen. Confédération Pyrénéenne du Tourisme, Vallée d’Aure et Vallée du Louron 18 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PROSPECTIVE SUR LA FRÉQUENTATION TOURISTIQUE AU REGARD DES DIX DERNIÈRES ANNÉES 3 - Evolution de la demande en haute saison Le graphique ci-contre est préoccupant, quant à l’émergence d’un scénario pour une économie touristique alternative : La réflexion s’appuie sur une note élaborée par le CDDE Pôle Etudes et Recherches (1). 1 – L’évolution des nuitées annuelles face à une fragilisation éventuelle du modèle économique hivernal, l’alternative serait de développer une offre économique estivale venant compenser sur un autre registre d’offre touristique, les incertitudes du modèle hivernal. Le graphique ci-contre montre que pour le département hors Lourdes, on observe une fréquentation étale sur l’ensemble de la décennie, interrompue par un repli de la demande en 2007. Ce type d’évolution laisserait interpréter qu’il y aurait un processus de fidélisation d’une forte proportion de la demande, ce qui ne constitue pas forcément un facteur de croissance future. La baisse structurelle enregistrée pose la question d’un bilan sur la structure de l’offre touristique actuelle, à la fois par produit et aussi par vallée. 4 – Les enseignements de la fréquentation de l’avant / arrière saison 2 – La fréquentation régionale et départementale L’information sur ce segment constitue le seul élément favorable de la rétrospective décennale. La fréquentation de l’avant-saison, après avoir accusé une forte baisse jusqu’en 2007 s’est redressée, bien qu’en net repli en 2011 par rapport à 2002. La fréquentation d’arrière-saison, après un repli jusqu’en 2008 affiche un net rebond les années suivantes. Cette situation semblerait indiquer que des efforts sont à faire pour développer cette clientèle qui est soit une clientèle de célibataires actifs, soit une clientèle de ménages retraités. Ce second graphique apparaît plus préoccupant. Le fait que la demande des Hautes Pyrénées décline depuis 2008,interroge sur les comportements d’une demande, qui est par vocation, familière des sites pyrénéens départementaux. L’érosion d’une forte partie du socle de la demande locale devrait préoccuper l’ensemble des exploitants. La demande régionale est en repli depuis 2009, après une hausse entre 2007 et 2009. LES ENSEIGNEMENTS La situation en 2011 est sur le tendance haussière de 2005-2006. Le repli simultané entre région et département depuis 2010 devra être observée avec vigilance les prochaines années. En effet, avec le poids potentiel de la métropole toulousaine, cette stagnation doit interroger les gestionnaires des stations sur une stratégie concurrentielle : est-ce que les stations des Hautes Pyrénées n’accuseraient pas une perte de compétitivité face à d’autres stations, notamment des stations pyrénéennes espagnoles (Baccera, Formigal, Candanchu-Atsun) et d’Andorre, De l’ensemble de ces paramètres, il ressort que l’appareil touristique des Hautes Pyrénées (hors Lourdes) nécessiterait un véritable Audit Qualité pour évaluer si certaines composantes ne souffrent pas d’obsolescence et si les acteurs sont prêts à une remise en cause et à une redynamisation de leur outil professionnel. Face à ce questionnement côté offre, on ne peut exclure, côté demande, le risque d’un impact de la situation de crise et des incertitudes sur l’évolution du revenu des ménages, toutes situations pouvant impacter les comportements d’une demande qui est en majorité une demande de classe moyenne. Selon cette hypothèse, il y aurait émergence d’une obsolescence de certaines stations dans les Hautes Pyrénées, qui pourrait impacter l’image touristique de l’ensemble du réseau des stations, Vallée d’Aure et Vallée du Louron 19 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement ANALYSE COMPARATIVE DES QUATRE STATIONS AURE LOURON COMPARAISON DES ALTITUDES MAXIMALES DES REMONTÉS MÉCANIQUES Altitude 1450 PIAU ENGALY VAL LOURON Station 1500 SAINT LARY LE PLAT D’ADET PEYRAGUDES 1484 Station 1530 1550 Le tableau ci-contre compare les équipements des quatre 1600 stations en fonction de l’altitude. Pour chaque équipement, téléski ou télésiège, l’altitude qui est 1650 reportée est celle à laquelle est téléporté le skieur. Station 1683 L’objectif est de confronter, à travers la densité des 1700 équipements, le potentiel des stations, mais surtout, le positionnement comparé de ces équipements en fonction de 1750 l’altitude. 1800 Cette rétrospective introduit la problématique climatique, ainsi que le rôle des équipements de production pour la neige de 1850 culture. 1900 La position des stations en fonction de l’altitude et surtout l’amplitude d’altitude dans l’exploitation du domaine skiable est 1950 un premier paramètre d’évaluation de l’exposition des stations 2000 face à l’évolution de l’aléa climatique. Le second tient au potentiel installé pour la production de neige de culture, 2050 potentiel mesuré par le nombre de canons à neige installés. Le premier enseignement d’ordre topographique : la station de Piau Engaly est celle dont le domaine est situé le plus haut en altitude, tant pour la station que les sommets des remontées. A l’opposé, celle du Val Louron, par sa basse altitude, est celle qui est la plus exposée au réchauffement climatique et donc aux répercussions commerciales que cette évolution peut avoir. 2100 Station Téléski des Bruyères Téléski d’Engaly 1991 1880 Télésiège des Myrtilles Télésiège de la Ludette 2080 Télésiège de Fontaine Télésiège du Cantoural 2131 2151 Télésiège du Clot 2202 Téléski des cîmes Téléski d’Ardounes Téléski de Soulas 1915 Télésiège de la Flamme Téléski des Serrède 2050 2058 Télésiège du Lac 2112 Téléski du cap de Pales 2165 1950 2036 2080 Télésiège de Soum de Matte 2060 2150 2200 2250 Télécabine du Portet Téléski de Badet 2500 2300 Télésiége de la Géla 2502 Télésiège de Piau 2528 Tous les investissements engagés ou projetés autour de la neige artificielle n’exonèreront pas les stations de 2550 réfléchir à une offre touristique renouvelée dans laquelle, le module-ski ne constituera plus qu’une partie et non Nombre de canons à neige l’essentiel, comme actuellement. 2215 Téléski du Bassia 2263 Téléski du soum de Mattes 2263 Téléski des crêtes 2263 Télésiège de Tortes 2328 Télésiège des Mouscades 2359 2300 Le second est d’ordre opérationnel : ce sont les écarts en 2350 puissance de production installée pour la neige de culture: 2400 Peyragudes a nettement fait un choix opérationnel, qui d’un point de vue commercial peut constituer dans le futur 2450 immédiat, un avantage décisif. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 1859 40 46 20 183 Télésiège des cîmes 2210 Télésiège de Serre Doumenge 2238 230 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PEYRAGUDES Enfin, on ne doit pas négliger la situation financière des deux stations en considérant notamment, - la durée d’engagement dans des remboursements d’emprunts antérieurs, - de nouveaux investissements d’infrastructures à programmer, relatifs à la maintenance d’installations techniques. La plate-forme touristique de Val Louron présente à la fois cohérence et potentiel : - cohérence avec la complémentarité entre un équipement thermal situé entre deux stations de sport d’hiver Val Louron et Peyragudes ; - potentiel, dans l’articulation qu’apporte la complémentarité entre l’aménité du site de Loudenvielle et de son lac avec l’ensemble de petits villages installés à sa périphérie , Génos, Adervielle Pouchergues, Armenteule, Estarvielle. Ces villages, ensemble, offrent un potentiel immobilier comportant avec un fort potentiel d’hédonisme résidentiel. La combinaison entre cette zone résidentielle, l’ordonnancement des paysages autour du lac de Loudenvielle et le site thermal de Balnéa offrent une attractivité qui vient s’articuler avec les deux stations de Val Louron et de Peyragudes. La complémentarité des deux stations doit s’apprécier à travers le niveau de leur fréquentation touristique analysé sur les dernières années selon le nombre de journées d’ouverture des stations et le niveau des précipitations. Autre facteur à prendre en compte, la capacité technique de chaque station, à produire de la neige de culture. Outre les incertitudes qui pèsent sur l’exploitation des stations (solvabilité de la demande, offre commerciale des stations, climat, coût de l’enneigement artificiel, coût de l’énergie), se posera la question de l’accessibilité aux stations. On peut s’interroger sur la pertinence d’une accessibilité au pied des stations par véhicule léger. La première solution qui vient est le téléportage à partir de Loudenvielle. Toutes ces perspectives convergent vers une même exploration prospective: est-ce que l’avenir économique des stations de Val Louron et de Peyragudes se déclinera dans la continuité de leur modèle commercial actuel et n’y a-t-il pas un risque de concurrence au lieu d’une complémentarité bien comprise ? Légende Domaine skiable des stations de Val Louron et de Peyragudes Périmètre bâti de la station (bâtiment + emprise des parcs de stationnement) Périmètre d’aménité sur lequel peuvent s’appuyer les deux stations, comprenant le lac, les communes de Loudenvielle et de Genos et le site thermal de Balnéa Site Balnéa Dans un contexte d’amélioration de l’environnement des stations, pourra-t-on envisager plus tard, l’installation d’un télé-cabine. Un tel projet devra être évalué en cohérence avec la fréquentation des stations mais aussi , sans doute, avec une nouvelle offre installée au pied des remontées mécaniques, notamment sur le site de Val Louron. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 21 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PEYRAGUDES LE PARTI PRIS DE LA NEIGE DE CULTURE Peyragudes (Peyresourde) Les Agudes La dynamique commerciale de la station repose sur la plus large saison d’ouverture s’appuyant sur la neige de culture. Pour l’avenir, cela ne devrait pas exonérer la station d’une nouvelle offre diversifiée, dans la mesure où le consommateur va de plus en plus rechercher dans les stations, des activités dérivées à la seule pratique du ski. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 22 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PEYRAGUDES La stratégie de Peyragudes pour la neige de culture lui affecte une position commerciale privilégiée, se traduisant par une période d’ouverture plus large que d’autres stations. Ce choix confine cependant la station dans la mono-activité et elle reste fragilisée par le fait qu’elle n’est pas adossée à une structure urbaine comme celle de Saint Lary, En effet, la commune de Loudenvielle, avec une population de l’ordre de 600 habitants, n’offre pas un accompagnement urbain suffisant pour une offre diversifiée, même si l’équipement thermal de Balnéa vient consolider l’offre touristique, de même que pour la saison estivale l’aménité du Lac de Génos Loudenvielle. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 23 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PEYRAGUDES En contrepartie, le double accès à la station par les deux versant du col de Peyresourde (station des Agudes ici) permet une plus grande accessibilité d’une part, pour les clientèles venant de Haute Garonne et de Midi Pyrénées et d’autre part, des Hautes Pyrénées,d’Aquitaine et des régions de l’ouest. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 24 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PIAU ENGALY L’organisation de la station est fondée sur un parti d’aménagement , l’arc de cercle qui a un handicap majeur : il privilégie l’exposition de l’extérieur de l’arc, mais rend difficile la valorisation de l’intérieur. La dispersion des immeubles dans l’espace, ne restitue pas une ambiance urbaine, alors qu’une trame urbaine plus ramassée aurait créé une ambiance urbaine avec davantage d’aménité. Cette dispersion urbaine et la disposition des immeubles rend difficile une recomposition urbaine et résidentielle attractive, c'est-àdire susceptible d’attirer des investissements privés (enjeu de la revente des logements). Vallée d’Aure et Vallée du Louron 25 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PIAU ENGALY L’AVENIR DE PIAU ENGALY : CONCURRENCE DE SAINT LARY ET ÉLOIGNEMENT DES MÉTROPOLES ESPAGNOLES POURSUIVRE L’EXPLOITATION COMMERCIALE DU MODÈLE TOURISTIQUE ACTUEL OU CHANGER DE MODÈLE ? La station de Piau Engaly ne s’appuie pas en fond de vallée sur un bourg structuré important, la commune d’Aragnouet étant, de plus, éclatée sur quatre bourgs (Le Plan, Fabian, Eget cité et Eget). Côté espagnol, l’appel de clientèle paraît relativement restreint étant donnée la configuration de la vallée espagnole avec deux petites villes Ainsa et Barbastro. Lerida ville plus importante est située à 186 km. Zaragoza, métropole d’environ 750 000 hab. est située à 241 km. Mais pour cette métropole, les stations espagnoles de Formigal, Panticosa et Candanchu sont plus attractives. Côté français, en aval, la plate-forme de Saint Lary est directement concurrente de Piau Engaly, vis-à-vis de la clientèle externe, c’est à dire pouvant choisir entre plusieurs stations et provenant d’une zone de 300 km, c'est-à-dire le Grand Sud Ouest. Pour la clientèle domestique, c'est-à-dire essentiellement la clientèle des Hautes Pyrénées, Gers, Pyrénées Atlantiques et Landes, il peut y avoir des habitudes sur telle ou telle station, mais la demande connaisseuse des stations pyrénéennes peut également être très volatile et avoir ses habitudes. Piau Engaly cumule les handicaps: 1 - manque d’appui urbain structuré au pied des remontées mécaniques, 2 - contexte espagnol étroit et concurrencé par des stations espagnoles plus accessibles pour les potentiels de clientèle les plus importants (Zaragoza), 3 - côté français, la position de préséance de Saint Lary capte pour la vallée d’Aure une bonne partie de la clientèle, d’autant que la station du Plat d’Adet a une surface urbaine mieux organisée et que surtout, la station du Plat d’Adet s’appuie sur PROSPECTIVE un pôle urbain constitué – Saint Lary, Vignec, Vielle Aure. A conditions climatiques constantes par rapport aux 4 – enfin l’handicap majeur est l’accessibilité : non seulement la conditions observées ces dix dernières années, l’avenir station est en fond de vallée, mais son accessibilité est plus de la station, dans sa configuration actuelle, tant dans difficile, alors que pour Saint Lary, l’accès au Plat d’Adet peut son organisation urbaine que dans son modèle s’effectué depuis le centre de Saint Lary par le téléphérique et touristique apparaît très fragile. Se pose alors la question stratégique entre poursuivre le nouveau télécabine. une politique d’investissement de maintenance ou de Par contre le grand enjeu de la station est son altitude qui lui croissance pour accroître l’attractivité de la station et garantit un enneigement naturel plus sécurisé que les autres augmenter sa fréquentation: pour quelle évolution de clientèle ? stations. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 26 Des stratégies existeraient, mais elles restent un «dépaysement actif et dynamique». inenvisageables, eu égard la pauvreté et 4 – Pour ces publics, il faut toute une ingénierie l’obsolescence de la structure urbaine de la station. urbaine qui n’existe pas actuellement (performance énergétique des bâtiments, haut débit, animation, ..). 1 - Reconditionner l’accueil résidentiel de la station ; 5 – Observer la concurrence sur ces créneaux de 2 – Augmenter sa capacité d’accueil : cela est possible reconversion des stations en perte de vitesse. sans augmenter l’emprise urbaine, compte tenu des 6 – La complémentarité avec la station de Saint Lary superficies résiduelles entre les bâtiments existants. devrait être valorisée, ce qui supposerait une 3 – Développer la remise en forme multi-pratiques, approche marketing de complémentarité et non mais pour des publics ciblés (séminaires pour cadres de concurrence. Cette conception de stations en d’entreprises, grandes écoles, publics, tertiaires réseau devrait être élargie aux équipements de la supérieurs, publics recherchant pour quelques jours vallée du Louron. Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PIAU ENGALY OBSOLESCENCE URBAINE ET IMMOBILIÈRE L’organisation, la composition et la qualité des espaces publics ne paraissent plus adaptées à la nécessaire attractivité d’une station de 2013, avec une clientèle qui a évolué et qui surtout, a les moyens de se déplacer sur d’autres stations et donc de comparer l’ambiance urbaine et le confort de chaque site. Les aménagements renvoient davantage à une perception de « vide urbain » plus qu’à un aménagement urbain, délimitant notamment la limite entre urbain et champ de neige. De telles friches immobilières avec des abords en déshérence ne peuvent que pénaliser l’image touristique de la station, situation d‘autant plus négative que la station se situe quasiment à la frontière avec l’Espagne. L’observation de la qualité des sols et des devantures des commerces, illustre d’un manque d’entretien et d’un investissement à minima. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 27 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PIAU ENGALY Le caractère répétitif de la trame urbaine rendra difficile toute requalification urbaine, pour susciter de nouvelles initiatives d’investissement privé. La frontière entre espace urbain et station de ski reste indéfinie, situation qui se cumule avec une pauvreté de la qualité de l’espace urbain, toutes choses faisant le caractère d’une station. La façade des immeubles, outre sa monotonie, présente des signes de désordre technique et on peut s’interroger sur leurs performances énergétiques. Sur le marché de la revente, ce parti architectural très spécifique, rapproché de la médiocrité apparente du bâti et du contexte urbain, rendent difficilement négociable ces patrimoines, y compris avec une forte décote. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 28 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement PIAU ENGALY Le centre AQUALUDIQUE en cours d’achèvement et qui devrait ouvrir à la fin de l’année 2013 contribuera à une diversification de l’offre touristique de la station. Il sera géré par Equalia en délégation de service public. Cet équipement susceptible d’être ouvert en période estivale va dans le sens d’une réhabilitation urbaine de la station, de manière à lui rendre une attractivité dans un espace de qualité, et à une période où la neige ne dissimulera pas l’état médiocre des espaces publics et autres façades commerciales. Son ouverture permanente doit être pensée avec une revalorisation urbaine de son environnement : la station devrait réfléchir son avenir vers un accueil touristique s’élargissant vers la période estivale: le site montagneux a des atouts que l’environnement urbain actuel pénalise. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 29 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement SAINT LARY - PLA D’ADET - ESPIAUBE Col de Portet Soulan Vielle Aure Bourisp Espiaube RdT d’Espiaube Vignec Sailhan Pla d’Adet Saint Lary bourg La station de Saint Lary Soulan possède le plus fort potentiel attesté par son niveau de fréquentation, par l’étendue de son domaine skiable, mais aussi par la possibilité de développer une offre alternative à l’activité hivernale. Si l’on raisonne panier de biens, elle possède le plus fort potentiel, avec ▪ un agro-pastoralisme solide, ▪ une qualité paysagère très élevée sur l’ensemble de la vallée, ▪ une architecture vernaculaire répartie sur un réseau de villages réparti soit en fond de vallée, soit sur les pentes, - le massif du Néouvielle et les lacs situés en bordure du massif, - la proximité de l’Espagne, Vallée d’Aure et Vallée du Louron - des circuits routiers emblématiques des grandes étapes du Tour de France, La taille de la commune et la qualité urbaine, lui conserve une attractivité estivale complémentaire de son attractivité hivernale, Enfin, la réalisation du télé-siège venant renforcer le téléphérique, accroît l’accessibilité au Plat d’Adet depuis le centre-ville ce qui réduit le trafic d’accès au Plat d’Adet et participe à l’amélioration du cadre de vie en haut de la station. 30 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement SAINT LARY - PLA D’ADET - ESPIAUBE 3b 3a 1a 2b 2a 1a 1b 1b 2a 2b Le site du PLA D’ADET se compose de trois trames de bâti: - des immeubles collectifs sur le site du Pla d’Adet, - des immeubles individualisés situés le long de la rampe d’accès au Plat d’Adet, - un bâti de type pavillonnaire, en entrée de station 3a Vallée d’Aure et Vallée du Louron 3b 31 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement SAINT LARY - PLA D’ADET - ESPIAUBE Les immeubles situés le long de la rampe d’accès au Plat d’Adet sont d’une conception technique ancienne, ce qui ne garantit pas une efficacité énergétique performante. Pour les résidences de tourisme d’Espiaube, pourrait se poser la question du devenir de ce type de patrimoine, à la sortie du dispositif fiscal des 9 ans. L’incertitude future pour ce type de patrimoine concernera également les autres programmes des deux vallées (Arreau, Guchen, Loudenvielle). Les résidences d’Espiaube restent cependant attractives par leur situation au sein des installations entre les site d’Espiaube et du Plat d’Adet Vallée d’Aure et Vallée du Louron 32 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement SAINT LARY - PLA D’ADET - ESPIAUBE LES ATOUTS DE SAINT LARY La station de Saint Lary bénéficie de deux atouts fondamentaux dans le contexte de l’économie touristique des deux vallées : 1 – Une accessibilité performante à la station du Pla d’Adet, depuis le centre-ville de Saint Lary, avec d’une part le téléphérique et d’autre part le nouveau télécabine. Cette accessibilité au site confère à la station deux avantages : 1°) – les visiteurs à la journée, savent que l’accès au Plat d’Adet s’effectue depuis Saint Lary , ce qui constitue un gain de temps, 2°) – ce dispositif dynamise la résidentialisation en bas de la vallée et principalement à Saint Lary : les touristes peuvent monter au Plat d’Adet directement depuis leur résidence, sans utiliser leur véhicule. Le parc de stationnement du télécabine, d’une capacité de 280 places, situé à l’entrée du centre-ville, permet de gérer l’accessibilité à la station sans perturber le fonctionnement apaisé du centre de Saint Lary. Par contre l’accès au parc de stationnement du téléphérique nécessite de pénétrer au centre de Saint Lary. Par contre, le renforcement du dispositif d’accessibilité aux pistes du Plat d’Adet dévalorise la valeur proximité de l’ensemble du parc immobilier construit au Plat d’Adet, alors qu’à l’opposé, il affecte une valeur accessibilité au patrimoine situé dans Saint Lary centre. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 33 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement SAINT LARY - PLA D’ADET - ESPIAUBE LES ATOUTS DE SAINT LARY 2 – Une structure urbaine suffisamment organisée permettant de diversifier une offre touristique entre l’activité principale autour du ski et la vie urbaine. La commune comporte un tissu urbain historique avec une réhabilitation remarquable par sa qualité, une volumétrie urbaine lui affectant une dimension de ville, même si l’essentiel du parc est de type résidence secondaire ou touristique. Ce caractère urbain de la ville avec une forte aménité du fait de l’environnement valléen contribue à l’attractivité résidentielle, comme en atteste deux programmes immobiliers achevés en 2011/2012. A moyen terme, il n’est pas exclu que cette dimension urbaine consolide l’attractivité résidentielle de la commune, pour des ménages venant y résider de manière permanente: on pense en particulier à des ménages venant s’installer à Saint Lary pour leur retraite. Vallée d’Aure et Vallée du Louron La commune a su conserver et mettre en valeur son patrimoine vernaculaire, qui compose une partie de son aménité et participe d’une vision « panier de bien ». Par ailleurs, la volumétrie urbaine de la commune lui confère un caractère urbain, qui constitue également une attractivité pour une proportion de touristes provenant de milieu urbain: l’atout de Saint Lary est cet équilibre entre dimension urbaine sans avoir les handicaps du stress urbain (bruit, circulation, stationnement) et aménité environnementale dégagée par la dimension de la vallée. 34 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement VAL LOURON Genos Loudervielle La station qui voit sa fréquentation se réduire (voir par ailleurs) a un indice de fréquentation comparativement aux trois autres de 1 à 10 avec Saint Lary et de 1 à 11 avec Peyragudes. La survie de cette petite station devrait passer par une offre alternative, afin d’accroître son attractivité. Par ailleurs, le fait qu’elle ne puisse pas s’adosser à une structure de ville accroît sa fragilisation. Parmi les quatre stations, celle de Val Louron ouvre sur la question du recyclage du produit touristique, par opposition à celle de Piau Engaly où l’enjeu concernerait davantage la requalification urbaine et immobilière. Germ Station de Vallée du Louron Vallée d’Aure et Vallée du Louron Loudenvielle 35 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement VAL LOURON La station reste d’une dimension limitée et ses infrastructures ne permettent pas d’augmenter significativement la fréquentation. Son accessibilité reste difficile et comme cela a été évoqué par ailleurs, elle ne s’appuie pas en fond de vallée sur une structure urbaine développée (voir par ailleurs les analyses urbaines de Saint Lary et de Loudenvielle). Vallée d’Aure et Vallée du Louron 36 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement VAL LOURON PERPECTIVES POUR UN DÉPLOIEMENT D’ACTIVITÉS ALTERNATIVES EN PÉRIODE ESTIVALE Le site et sa situation lui affectent une qualité résidentielle qui ne serait pas suffisamment exploitée. Dans le futur, ce site pourrait convenir à des stages de ressourcement prodigués dans de nombreuses entreprises, consistant à isoler des équipes dans des sites naturels, afin de procéder au cours de stages à du management de ressources humaines. L’isolement du site devrait être compensé par l’accès internet haut débit. L’incubation dans un site naturel permettant l’activité physique et la proximité du site de Balnéa pourrait constituer un potentiel dpour redynamiser le site hors saison hivernale. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 37 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement L’AGRICULTURE: RÔLE PIVÔT POUR LA CONSTRUCTION DES RESSOURCES TERRITORIALES LES MODÈLES ÉCONOMIQUES ALTERNATIFS AU MODÈLE TOURISTIQUE DES STATIONS Ce rôle repose sur 4 axes : Produits identifiés de qualité et authentique Entretien de l’espace et du paysage Maintien d’un patrimoine rural Animation sociale et culture spécifique. CONTEXTE Sur l’ensemble des massifs montagneux, se mettent en place des stratégies ayant pour but d’augmenter en même temps que de diversifier les offres commerciales autour, voire à la place du produit classique lié aux stations de ski. Une classification des ressources de l’agriculture doit être réalisée, fondée sur l’analyse des unités de production locales, leur stabilité, leur qualité de production mais aussi sur la maîtrise de leur gestion. Les ressources premières et les ressources transformées Lait industriel ou distribué à la ferme Valorisation à travers la production de fromage et faisselle (greuil) Vente de produits fermiers à la ferme (1) Chèvre des Pyrénées Pâtisserie et boissons des Pyrénées Gras et confits Viandes du pays Produits biologiques Salaisons et conserves Miel et douceurs Ventes à la ferme Fruits et légumes LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE Elle suppose plusieurs étapes successives : 1°) - L’enjeu de la création d’une ressource nouvelle: cela signifie que le plus souvent, la ressource sera fonction du potentiel du territoire, même si l’on retrouvera des constantes entre les différents territoires de montagne (produits liés à la nature, à l’agro-pastoralisme…) 2°) - Les ressource doivent être non transférables, c'est-à-dire qu’il s’agit de spécificités attachées au territoire 3°) - Un inventaire exploratoire doit être dressé, ce qui suppose des partenariats avec des acteurs des terrains. Cette étape passe par une identification du potentiel des ressources. Deux axes : 1 La consolidation des exploitations agro-pastorales avec une veille sur les reprise d’installation ou l’installation de nouveaux agriculteurs. 4°) Les gisements : ils sont pour la plupart récurrents et propres à tous les territoires de montagne Paysage culturel: montagne habitée et accessible. 2 Une organisation dynamique des productions de transformation et de produits traditionnels. Loisirs et sports: station de ski et glisse, randonnée, escalade. Artisanat / industrie: bois construction. Les conditions de la réussite économique Culture partagée: agro-pastoralisme : production de fromage. La pénibilité attachée à chaque production spécifique: les conditions d’exploitation de l’agriculture de montagne ont évolué avec les comportements. Les exploitants n’acceptent plus de faire des types de travaux et de production à la fois pénibles et chronophages comme l’acceptait la génération de leurs parents. Architecture : valorisation de tous les patrimoines : habitat vernaculaire, grange. Patrimoine culinaire : spécialités locales : organisation des filières de distribution pour assurer une commercialisation de volumes de production assurant la pérennité des emplois liés. Produits fermiers: circuits cours sur les productions alimentaires annexes (miel, confitures, charcuteries et autres produits issus des productions des exploitations agricoles locales). Une rentabilité suffisante permettant une rétribution annuelle et donc une visibilité socio-économique. Une stabilité des débouchés, qui suppose une stratégie de commercialisation adaptée aux comportements actuels (ex: certains producteurs sont identifiables sur internet, d’autres se contentent d’une publicité locale, voire du panneau devant la ferme). Bio diversité. La monétarisation numéraire est le plus souvent privilégiée pour des raisons fiscales, ce qui limite l’optimisation des circuits de commercialisation. _______ (1) Dans les 2 vallées n’existe qu’une ferme répertoriée à Vielle : Louron Morinière Pérez. Voir www.monpaysgourmand.fr Vallée d’Aure et Vallée du Louron 38 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Scénario de la requalification RESSOURCES LIÉES AU TOURISME La station comme instrument au service du développement du territoire et des populations résidentes. Logique d’assortiment-diversification de l’offre touristique avec intégration des produits locaux. Les richesses constantes 1 Les stations de ski 2 Les sentiers de grande randonnée 3 Via ferrata et accro branche 4 L’artisanat d’art 5 Restauration Produits du terroir 6 Hébergement: gîtes labellisés dont gîte Panda Rappel sur la conjoncture économique autour de la fréquentation Fréquentation 2011 Saint Lary : 13,2 Mls € 580 000 journées ski (+ 5,6%) Peyragude : 9 Ml € 413 000 « « (- 6,2%) Piau Engaly : 4,8 Ml € 236 000 « « (- 7,7%) Vallée du Louron : 0,840 Ml € 54 500 « « (- 11%) Mais aussi : l’attractivité des sites naturels et leur notoriété : cette attractivité génère un flux de base, à partir du quel, peuvent être développées des consommations touristiques annexes. Des questions de fond à résoudre : CONFRONTATION AVEC LA SITUATION ACTUELLE DES STATIONS D’AURE VALLÉE DU LOURON L’image de marque des sites naturels et des sites touristiques : sa valeur n’est pas qu’une valeur intrinsèque mais une valeur concurrentielle, c'est-à-dire appréciée comparativement à d’autres sites : Les 4 stations ont-elles la même notoriété, image de marque et attractivité commerciale? Les concurrences sont «locales» entre vallées ou territoires de montagne d’un même massif. Les concurrences sont inter-massifs, voire internationales: par exemple les Pyrénées versant français ou espagnol. A priori, il y aurait deux locomotives, Saint Lary-Soulan et Peyragudes. Les stations de Val Louron et de Piau Engaly étant plus en retrait, quant à leur attractivité. Les chiffres ci-dessus attestent de cette réalité marchande. Un enjeu-clé autour des stations de ski: Stratégie entre les 4 stations d’Aure-Vallée du Louron. Stratégie des 4 stations par rapport aux autres stations des Hautes Pyrénées et des Pyrénées. Les stations par rapport à leur parc immobilier Le parc situé au pied des remontées mécaniques présente des caractères d’obsolescence sur les sites de Piau-Engaly et du Plat d’Adet. Sur l’ensemble des sites, vraisemblablement eu égard les dates de construction, les performances énergétiques des parcs devraient être médiocres. LES STATIONS DE SKI : FAISABILITÉ D’UNE TRANSPOSITION DU MODÈLE ALPES DU NORD (1) Stratégie 1: AMELIORER / RENOUVELER L’OFFRE NEIGE DES STATIONS L’exploitation des stations dans un contexte d’armature urbaine Scénario de la modernisation/rénovation Nombreuses logiques d’innovation : Techniques, Marketing, Entretien des pistes, Nouveaux équipements. Nécessité de rénover les stations, de réhabiliter le parc immobilier La dynamique des stations pour avoir un effet d’entraînement sur d’autres offres touristiques et donc avoir la possibilité d’optimiser son offre, a besoin de s’adosser à une structure urbaine en pied de station, structure dans laquelle, le touriste trouvera diverses opportunités de consommation complémentaires à la consommation principale liée à l’activité ski. Cette articulation entre station et milieu urbain affecte à la station de Saint Lary Soulan, une situation privilégiée comparativement aux trois autres stations qui ne bénéficient pas de ce contexte urbain. Scénario de la concentration Interconnexion et regroupement des domaines skiables, Rachat-Prise de participation dans le capital des sociétés de remontées mécaniques, Privatisation des stations précédemment gérées par les collectivités. Stratégie 2: REDUIRE LA DEPENDANCE A LA RESSOURCE NEIGE Scénario de la patrimonialisation Logique de valorisation du passé rural, architectural, paysager … Mise en valeur du site, prise en compte du cadre sociétal et environnemental. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 39 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement 5 – L’aménité de l’accueil L’ALTERNATIVE : DÉVELOPPER LES PANIERS DE RESSOURCES LOCALES - le niveau des équipements (logements, hôtels, gîtes, accueil chez l’habitant) - les restaurants, les cafés-brasserie, … - les relations humaines entre les accueillants et les accueillis, - une politique performante de prix entre haute et basse saison pour se positionner face aux autres sites concurrents. Cette approche consiste à identifier et à mettre en valeur l’ensemble des potentiels locaux susceptibles d’être promus comme facteur d’attraction pour la demande touristique. Cette approche relève d’une prospective des ressources, laquelle s’appréhende à la fois - de l’intérieur du territoire «que peut-on offrir ?» - de l’extérieur du territoire «comment le visiteur perçoit notre territoire et que vient-il y rechercher ?» LES VECTEURS D’ATTRACTIVITÉ Les paniers de ressources se composent d’une manière générale de ressources existantes à l’état latent et plus ou moins mis en valeur et de vecteur d’attractivité. Ce pourra être LES RESSOURCES 1 - des stations touristiques à forte notoriété (station de ski ou station thermale) - le centre d’intérêt: le sport ou la remise en forme, - le patrimoine de la station, la relation à l’histoire de la cité, - les animations, - les activités ou attractions à proximité de la station (station-îlot ou station-réseau), - les acteurs offrant des activités connexes à l’activité première ski ou thermalisme. 1 - Ressources environnement - le paysage en tant que spectacle, mais aussi construction de l’homme en lien avec les agriculteurs et le pastoralisme, (voir par ailleurs la monétarisation des paysages), - la forêt (composante du paysage mais aussi ressource matériau : la forêt peut être vendue en tant que composante du paysage dans la fréquentation touristique, mais également, elle peut faire l’objet de transactions, dans le domaine de l’énergie ou du bois d’œuvre), - l’altitude, - les parcs (nationaux ou régionaux), - le système «eau» les lacs, les torrents, les cascades, - l’ambiance Montagne «la fraîcheur» par la perception visuelle, mais aussi par le climat, - la biodiversité Montagne: la flore spécifique et rare, la faune … 2 – des stations d’étape - hébergement court séjour, - la qualité urbaine, historique, - les itinéraires touristiques autour de la station étape, - promotion du tourisme d’itinérance. Chaque site, selon son potentiel, peut en tant que tel constituer un « panier de biens », ce qui suppose de dresser un inventaire de toutes les potentialités : - faire le point sur l’offre touristique existante, - identifier les éléments spécifiques à chaque site, constituant un vecteur d’attractivité, - identifier les activités ou services souhaitables ou innovants, - identifier les acteurs qui vont constituer le moteur pour valoriser le site. 2 – La culture - la perception vernaculaire de l’architecture locale, - les stigmates locaux de l’histoire à travers des lieux, des bâtiments, (église, chapelle ou bâtiment classés), - la morphologie de certains villages ou hameaux faisant lien entre l’histoire populaire et le site montagne, - les identités culturelles à travers les spécificités gastronomiques, - la relation alimentaire entre ferme et produits de la ferme, marque d’authenticité face à l’artificialité urbaine, PROCESSUS EVOLUTIF DE CONSTRUCTION DE LA VALEUR RESSOURCE Il se déroule dans un contexte de dépendance ; cela signifie que le site, quelle que soit sa dimension est dépendant du visiteur extérieur. Cet état suppose la prise en compte de la notoriété, la spécificité, la certitude d’une qualité de la ressource pour le visiteur et d’une pérennité de la relation entre site et visiteur. 3 – Les loisirs - les sites emblématiques de la montagne locale (sommets, cols), - les randonnées, les sentiers, les refuges, - les cabanes de berger, - des évènements faisant lien entre la montagne et le visiteur extérieur, - des centres équestres, des parcours VTT, des centres aqua-sportif, Au départ, il y a un ensemble de valeurs : fond socio-culturel, fond identitaire, un ensemble de savoir-faire. Il constitue les ressources spécifiques du territoire. 4 – Le monde du ski Ces ressources doivent émerger en tant que telles, à travers une prise de conscience, une révélation. - le ski-sport en lien avec les stations et les infrastructures de transport (remontées mécaniques), attaché à l’image de chaque station, - le ski nature (ski de fond ou hors piste), - la neige nature (les randonnées à raquette). Vallée d’Aure et Vallée du Louron Cette révélation amène à une identification en tant que ressource territoriale spécifique. Cette ressource territoriale doit être valorisée par un processus de développement et d’élargissement à d’autres valeurs: elle devient alors un actif territorial. 40 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Cet actif territorial devient une construction socio-culturelle par une recombinaison entre toutes les composantes de cet actif et par une articulation avec d’autres ressources. Les ressources spécifiques de départ deviennent des ressources spécifiques, un actif économique, social, identifié susceptible de constituer le support à une transaction avec le visiteur extérieur. Dans cette transaction, tous les actifs ne font pas l’objet de transaction monétaire : - il y les actifs qui font attraction « on vient sur le site », on a donc identifié le site par divers acteurs, qui déclenchent la visite, - sur le site, il y a d’autres actifs, qui, eux, se consomment dans une transaction commerciale classique et qui créent une richesse monétarisée derrière laquelle, il y a des personnes percevant des revenus de diverses formes (salaire, commerce, revenus fonciers,…). Les modalités de valorisation de la ressource territoriale spécifique reposent sur un jeu combiné entre des logiques économiques et une construction collective. Ce jeu ne peut se mettre en place sans des modalités de légitimation : il engendre des enjeux de gouvernance. Ce jeu doit mobiliser - des fondamentaux socio-anthropologiques : histoire, culture, identité sociale, - des implications des acteurs (argumentations, explicitations, engagements personnels…). La création de ressources est en relation avec les aménités des sites : 1 – Les activités touristiques se localisent dans des sites ou des espaces dotés d’aménités, d’où la nécessité de valoriser ces aménités, fondées sur les paysages, dont les acteurs sont fondamentalement les agriculteurs (voir par ailleurs, la relation entre aménité des sites, les paysages, l’agriculture et donc la pérennité des exploitations). 2 – Les services touristiques ou les activités agricoles ont une fonction de services opérateurs, dans une stratégie de valorisation des ressources locales entre le visiteur et les aménités. 3 – Toutes ces activités doivent générer des processus mercantiles occasionnant des consommations locales et donc des retombées en terme de richesse socio-économique locale. Vallée d’Aure et Vallée du Louron 41 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement ÉNERGIES RENOUVELABLES ET PRÉCARITÉ ÉNERGETIQUE 1 - L’ENJEU CENTRAL : L’HYDRO-ÉLECTRICITÉ Les vallées d’Aure et du Louron disposent actuellement d’un réseau de 9 sites de production répartis entre - 2 centrales importantes : Eget-Aragnouet et Saint Lary Soulan, - 3 centrales de moyennes puissance : Arreau et Loudenvielle/ Soula, - 3 micro-centrales : Guchen,Tramezaïgues et Bourisp, - une centrale intégrée à un site industriel : l’usine de Beyrède. Le potentiel d’hydro-éléctricité semble actuellement avoir été pleinement exploité à l’échelle industrielle et d’autres sites ne semblent pas pouvoir être développés, d’une part, du fait de gisements nouveaux et d’autre part, compte tenu des diverses réglementations sur l’eau et l’environnement. 2 - LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT Les micro-centrales Subsisterait éventuellement un potentiel en micro et pico-centrales domestiques. Ce dernier segment, sous réserve de faisabilité technique, règlementaire et financière ne devra pas être négligé. En effet, pour de petites collectivités locales, les redevances versées à la commune pour la durée de l’exploitation peuvent constituer un effet de levier significatif pour le développement de la commune : acquisition et restauration d’immeubles désaffectés, développement d’une offre locative permanente ou touristique. Les gains de productivité dans les installations hydro-électriques existantes A l’occasion du renouvellement des concessions d’exploitation concernant le réseau des usines hydro-électriques, la plupart des installations (turbines et générateurs) va devoir être changée. La résultante se traduira par un gain de rendement de la production de l’ordre de 30 % à installation constante. La seule inconnue concerne l’état du réseau électrique de collecte et de transport : si les travaux de remise à niveau ne sont pas réalisés simultanément, la résultante énergétique sera une stagnation de la production et donc une perte économique pour le territoire. Le photovoltaïque Dans les vallées, les opportunités de développement concernent les bâtiments des collectivités locales d’une certaine superficie, mais surtout les bâtiments agricoles existants. L’énergie bois Dans un contexte fragile de montagne, l’exploitation du bois énergie est nécessairement limitée dans les conditions mécaniques actuelles: la production à un niveau industriel suppose l’exploitation de route forestière, lesquelles ont un impact sur l’environnement. Cette énergie semble ne devoir être confinée qu’à la filière du chauffage domestique à l’intérieur des vallées, En effet, tout prélèvement à un niveau industriel poserait la question du rythme de renouvellement de la ressource. Le contexte technologique est appelé à muter, notamment s’agissant du Centrale d’Eget-Aragnouet Vallée d’Aure et Vallée du Louron rendement des panneaux solaires. Les découvertes en cours de développement devraient amener sur le marché d’ici 5 ans, des panneaux solaires dont le rendement passera de 20% actuellement à près de 50 %. Cela signifie qu’a surface égale et à ensoleillement constant, les installations feront plus que doubler la production à l’horizon 2020. Centrale de Saint Lary Soulan 42 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Micro-centrale de Guchen Micro centrale de Bourisp Centrale intégrée dans l’usine de Beyrède Centrale de Saint Lary Soulan Centrale d’Arrreau Vallée d’Aure et Vallée du Louron 43 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Centrale d’Eget (Aragnouet) Centrale de Tramezaïgues Cie électrique de Maison Blanche Centrale de Soula Centrale de Loudenvielle Vallée d’Aure et Vallée du Louron 44 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Source : Observatoire Régional de l’Energie Midi Pyrénées (Drire ) 2006 Vallée d’Aure et Vallée du Louron 45 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement CHAUFFAGE DES LOGEMENTS ET POTENTIEL ÉNERGETIQUE LOCAL REPARTITION DU PARC DES RESIDENCES PRINCIPALES CC collectif Bilan actuel des modes de chauffage du parc des résidences principales Maison Propriétaire Locatif libre HLM Meublé Gratuit Total maison Appartement Propriétaire Locatif libre HLM Meublé Gratuit Total appart Autre logement Propriétaire Locatif libre HLM Meublé Gratuit Total Autre logt Total par type de chauffage Les données Insee distribuant le parc des résidences principales selon - la typologie du logement (maison, appartement), - les modes de chauffage (chauffage central collectif, individuel, gaz et autre), restent relativement simplificatrices. 1 – La dominante de la typologie maison signifie que la majorité du parc est mal isolée: soit il s’agit d’habitat ancien vernaculaire, soit il s’agit de maisons récentes, mais sans que la variable isolation thermique soit prise suffisamment en compte. Cet ensemble patrimonial présente un niveau de performance énergétique relativement médiocre. 2 – Le parc d’appartements ne constitue pas un parc suffisant pour être déterminant dans cette approche énergétique. 3 – Le parc des résidences secondaires pour sa majorité, est relativement ancien et hormis les résidences de tourisme et les programmes construits ces quatre dernières années, on peut estimer également que sa performance énergétique est également très médiocre. A partir du tableau ci-contre, on peut faire les constats suivants : 1 – L’ensemble des 3365 résidences principales consomment outre le chauffage, - de l’énergie électrique pour la vie domestique (éclairage, réfrigérateur, etc…), - de l’énergie pour l’eau chaude et pour l’alimentation. 2 – Au moins, 1036 logements consomment des énergies fossiles à travers l’énergie alimentant le chauffage central (gaz ou fuel). 3 – Le chauffage électrique concerne 1265 résidences principales Chauffage électrique Autre mode de chauffage Total par statut 18 7 0 0 6 30 689 70 0 5 29 793 359 101 3 9 21 493 720 127 0 6 50 903 1786 304 3 20 106 2220 25 32 13 13 13 95 23 70 2 5 11 111 101 385 118 109 46 760 29 97 15 2 12 154 177 583 148 129 83 1120 0 0 0 3 0 3 128 1 0 0 1 1 3 908 3 2 1 3 4 13 1265 3 0 0 2 1 6 1064 7 2 1 9 6 25 3365 sachant que malgré celui-ci, il subsistera toujours une dépense énergie marginale, tant pour le chauffage que pour l’usage domestique. 4 - C’est dans les résidences chauffées par un autre mode de chauffage que l’on devrait trouver l’énergie bois. Dans le parc existant, l’amélioration des performances énergétiques rencontre des difficultés techniques, qu’il s’agisse de l’isolation de la toiture ou de celle des murs (extérieure ou intérieure), génératrices de surcoût dus à la mise en oeuvre. Les données concernant l’énergie consommée dans les résidences secondaires ne sont pas disponibles. On peut estimer cependant que le chauffage électrique y prenne une part significative complétée par l’énergie bois. La variable d’ajustement : le bois énergie local Les conditions de la transition énergétique Les vallées en particulier, mais également le département des Hautes Pyrénées disposent d’un gisement bois significatif. Son exploitation en circuit court, pourrait permettre de compenser l’impact de la hausse du coût des autres énergies. Les perspectives d’un surenchérissement du coût de l’énergie sont établies, d’une part du fait de l’impact de la maintenance du parc des centrales nucléaires, d’autre part, par le fait que le coût de production de l’ensemble des énergies renouvelables sera moins favorable que celui du nucléaire. Les performances énergétiques des logements progresseront eu égard la nouvelle réglementation, dans la construction neuve. La difficulté économique fondamentale concernera la remise à niveau du parc de logement existant qu’il s’agisse du parc ancien ou des constructions pavillonnaires récentes. Il y a là un gisement d’investissement très important pour l’activité économique locale liée au bâtiment: la question essentielle concernera la capacité des ménages à dégager un investissement ponctuel important, Vallée d’Aure et Vallée du Louron CC individuel La question qui se pose est celle des circuits économiques - d’exploitation, eu égard les contraintes environnementales pour les forêts de montagne, - de commercialisation : hormis la commercialisation du bois-bûche au stère, il n’existe pas localement d’usine de transformation en granulé ou en plaquette. 46 Fiche Territoire 2013 Partie 2 Aménagement Centre d’Études Techniques de l’Équipement du Sud-Ouest rue Pierre Ramond - CS 60013 33166 Saint-Médard-en-Jalles Cedex Tél : 05 56 70 66 33 Fax : 05 56 70 67 33 Courriel : [email protected] www.developpement-durable.gouv.fr
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