Saignements post-coïtaux - Le Centre d`Urologie Prado

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Saignements post-coïtaux - Le Centre d`Urologie Prado
CENTRE D’UROLOGIE PRADO-LOUVAIN
Saignements post-coïtaux
Les saignements post-coïtaux correspondent aux émissions de sang par l'urètre ou dans le
sperme chez l'homme, émission vaginale de sang chez la femme après un rapport sexuel.
D’où cela vient-il ?
Il faut distinguer les saignements post-coïtaux masculins et féminins.
Saignements post-coïtaux chez l'Homme
Les saignements post coïtaux chez l'homme peuvent êtres dus soit à l'émission de sang par
l'urètre (urétrorragie) soit à la présence de sang dans le sperme (hémospermie).
Urétrorragie
L'émission de sang par l'urètre dans les suites immédiates d'un rapport sexuel est due à un
traumatisme du pénis en érection. Le mécanisme en cause est une flexion ou une rotation
brutales du pénis en érection, le plus souvent par choc brutal sur le périnée ou le pubis de la
partenaire durant le rapport sexuel. Ce choc entraîne alors une rupture des corps caverneux
associée dans 10% à 30% des cas à une lésion de l'urètre dans sa portion pénienne. C'est
cette dernière qui est responsable de l'émission de sang au méat urétral. Le plus souvent, la
lésion urétrale est partielle, au niveau de l'angle entre l'urètre pénien, mobile et l'urètre
membraneux, fixe. Des troubles mictionnels sont souvent associés : le patient a des
difficultés à uriner. Une exploration radiologique (urétrographie rétrograde et mictionnelle)
et/ou une urétroscopie objectivent la lésion. Le plus souvent la cicatrisation urétrale est
spontanée sans traitement ; parfois, un réalignement chirurgical ou endoscopique est à
envisager.
Hémospermie
Il s'agit de la présence de sang dans le sperme.
La recherche d'une cause à cette hémospermie est fonction de l'âge du patient.
Chez le sujet jeune, l'hémospermie peut témoigner d'une infection génitale et notamment
prostatique. Elle est alors le plus souvent associée à des symptômes infectieux : fièvre,
troubles mictionnels, douleur. Plus rarement elle est une manifestation clinique isolée
témoignant alors plutôt du caractère chronique de l'infection. L'hémospermie disparaît le plus
souvent après un traitement antibiotique.
Chez le sujet plus âgé, l'hémospermie peut avoir plusieurs origines. Comme chez le sujet
jeune, un épisode infectieux prostatique est à éliminer.
Plus rarement l'hémospermie peut révéler un cancer de la prostate. Un toucher rectal et un
dosage sanguin du PSA orientent vers le diagnostic. Il faut alors en faire la preuve par des
biopsies prostatiques.
Un cas particulier est celui du patient ayant subi des biopsies prostatiques. Une
hémospermie peut persister plusieurs semaines après le geste et inquiéter le patient. Elle est
due au traumatisme du parenchyme prostatique par les biopsies. Il faut préalablement aux
biopsies prévenir le patient de cette conséquence pour éviter une inquiétude injustifiée.
Enfin, dans la majorité des cas, l'hémospermie ne révèle aucune affection organique. Tous
les examens complémentaires sont normaux. Elle témoigne simplement d'une inflammation
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Tél 04 96 12 13 64 - Fax 04 91 32 62 53 - [email protected]
de l'urètre prostatique où le sperme s'accumule sous pression avant son expulsion vers
l'extérieur (éjaculation). À ce niveau des veines peuvent être turgescentes et se rompre sous
l'effet de la pression entraînant un saignement et une coloration du sperme. Il n'y a pas de
traitement spécifique à envisager.
Saignements post-coïtaux chez la femme
Un saignement post-coïtal chez la femme n'est anormal qu'en dehors des menstruations
(règles). Un rapport sexuel, en effet, en période de menstruations s'accompagne d'un
écoulement sanglant vaginal. En dehors de cette période, les causes de saignement vaginal
sont multiples ; elles imposent systématiquement une consultation gynécologique à la
recherche d'une pathologie sous-jacente.
Il peut s'agir :
- Une plaie vaginale secondaire à un rapport traumatique ; elle siège le plus souvent au
niveau de la fourchette vulvaire. Son diagnostic est aisé à l'examen clinique et le traitement
est médical.
- Cas particulier : La femme vierge. Le premier rapport sexuel se solde le plus souvent par
un saignement vaginal secondaire à la perforation de l'hymen lors de l'introduction du pénis.
- Grossesse extra-utérine. Il s'agit du développement d'une grossesse (un œuf) non pas
dans le corps de l'utérus mais le plus souvent dans une trompe voire dans l'abdomen. Cette
grossesse extra-utérine est source de saignements vaginaux en dehors des règles
(métrorragies), qui peuvent se produire après un rapport sexuel du fait de la mobilisation de
l'utérus. Il faut rechercher à l'interrogatoire un retard de règles. L'échographie et les examens
biologiques font généralement le diagnostic. Le traitement est chirurgical.
- Un fibrome utérin. Cette tumeur bénigne de la paroi utérine peut saigner, notamment
après une mobilisation lors d'un rapport sexuel. L'examen clinique et l'échographie utérine
font le diagnostic.
- Une dysplasie ou une tumeur du col utérin. Celui-ci est, en effet, en contact direct avec le
pénis au cours du rapport. Un remaniement de la paroi du col par une tumeur facilite les
saignements de contact.
Il faut insister en cas de saignement vaginal post-coïtal sur la nécessité d'une consultation
gynécologique pour un examen complet et rechercher ainsi la cause du saignement.
Bibliographie
Réf. 1 : SARKIS P, DELMAS V, KOBELINSKY M, BOCCON-GIBOD L. Traumatismes de
l'urètre antérieur. Editions techniques. Encycl. Med. Chir. (Paris-France). NéphrologieUrologie, 18330-A-10, 1993.
Réf. 2 : LANSAC P, Gynécologie pour le praticien, SIMEP Editeur, 1985.
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