Proposition de la JOC pour une orientation choisie et réussie

Transcription

Proposition de la JOC pour une orientation choisie et réussie
Proposition de la
JOC pour une
orientation choisie
et réussie
Concertation Refondons
l’École de la République : du
6 juillet au 31 septembre
JOC – 09/2012
1
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
Sommaire
Sommaire
2
I.
4
Constats
Ia. Les jeunes ne choisissent pas leur orientation.......................................................................4
Ia. 1. Un accompagnement par les services publics qui n’atteint pas ses
4
Ia. 2. Des parents qui aident plus ou moins bien les choix d’orientation .........4
Ia. 3. Des enseignants qui aident selon le vécu en classe ......................................4
objectifs
Ib. Un fossé croissant entre l’école, la société et les jeunes ....................................................5
Ib. 1. Des filières professionnelles dévalorisées et limitées en place ................5
Ib. 2. Un manque de lien entre le monde du travail et l’école.............................5
Ib. 3. Un sentiment de défiance généralisé ...............................................................5
Ib. 4. Une mauvaise connaissance de leurs droits...................................................5
Ib. 5. Un système à plusieurs acteurs ........................................................................5
Ic. Des compétences non valorisées..............................................................................................6
Ic. 1. Les compétences développées et non développées dans le
6
Ic. 2. Les compétences développées dans la filière professionnelle ...................6
général
II.
Analyse
7
IIa. Pourquoi les jeunes ne choisissent pas leur orientation ....................................................7
IIb. Le fossé entre l’école, la société et les jeunes ......................................................................7
IIc. Des compétences non valorisées ............................................................................................8
III.
Propositions
9
IIIa. Développer les filières professionnelles et les stages ........................................................9
travailleur
IIIb. Permettre aux jeunes de découvrir le monde du travail avant d’y entrer ...................9
IIIb. 1. Une formation aux bases sur les droits et les devoirs du
9
IIIb. 2. Une formation pour les enseignants une fois par an .................................9
IIIc. Créer un service public de l’accompagnement des jeunes dans l’orientation
et vers l’emploi
10
IIId. Création d’un passeport de l’orientation ou livret des compétences ........................ 10
IIIe. Un droit à l’éducation-formation tout au long de la vie ................................................ 10
IV.
Annexes
12
IVa. Le Livret des compétences ................................................................................................... 12
IVa. 1. Son contenu ..................................................................................................... 12
IVa. 2. Son processus d’utilisation ........................................................................... 12
IVb. Pour un Big Bang des politiques jeunesses ....................................................................... 13
2
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
La Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), première association nationale des jeunes des
milieux populaires, porte la parole des jeunes proches du monde du travail (précaires,
apprentis, stagiaires, jeunes en formation…) et des jeunes des quartiers populaires. Par
le passé, l’action de la JOC a permis la création des premiers centres d’orientation
professionnelle et de placement, des foyers de jeunes travailleurs, des comités de
chômeurs et de nombreuses autres avancées pour l’emploi des jeunes, la formation
professionnelle et l’orientation des jeunes. Au travers d’enquêtes réalisées auprès de
plusieurs milliers de jeunes et par sa présence sur tout le territoire notamment dans les
Zones Urbaines Sensibles (ZUS), la JOC souhaite apporter son expertise et la parole
des jeunes dans l’atelier « La réussite scolaire pour tous : le service public de
l’orientation » de la grande concertation « Refondons l’École de la république » du 6
juillet au 31 septembre 2012.
3
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
I. Constats
« Lors de la rencontre au lycée, les jeunes déplorent
le manque d'un vrai COP dans le lycée. C'est un prof
qui le fait. Il ne permet pas d'obtenir les réponses
espérées. » Thomas
Ia. Les jeunes ne
choisissent pas leur
orientation
Ia. 2. Des parents qui aident
plus ou moins bien les choix
d’orientation
Ia. 1.
Un accompagnement
par les services publics qui
n’atteint pas ses objectifs
Les parents sont les premiers conseillers
d’orientation des jeunes en France. Cela pose un
sérieux problème d’égalité des chances. En effet,
il existe des différences entre des enfants de
personnes qui connaissent le système éducatif et
peuvent aider leurs enfant à y voir plus clair et à
faire les « bons » choix, et d’autres parents qui
n’ont pas le capital culturel nécessaire pour
décrypter les différentes possibilités pour leurs
enfants. Par ailleurs, les parents peuvent-être de
mauvais conseillers d’orientation dans le sens où
la relation avec leur enfant est forcément
subjective et teintée de représentations. Ainsi, le
choix du métier et son image sont très
importantes pour certains parents. Cela favorise
des choix contraints pour certains enfants,
notamment les élèves qui veulent s’orienter dans
les filières professionnelles contre le désir des
parents.
Les jeunes aujourd’hui sont peu ou mal
conseillés et accompagnés pour leur orientation.
Tout d’abord, les enquêtes effectuées par la JOC
en 20061 et 20112 nous montrent qu’une part
importante des jeunes regrette leurs choix
d’orientation (46 % en 2006). De plus, ces choix
posent question puisque les jeunes affirment être
surtout influencés par leurs parents (68 %) et les
enseignants (39 %). Ces personnes ne sont
pourtant pas formées à aider des jeunes dans
leur orientation. Les conseillers d’orientation
psychologues (COP) ont une influence sur
seulement 15% des jeunes. Les témoignages de
jeunes, réunis lors de notre enquête sur la
liberté de choix des jeunes, montrent que les
COP sont peu disponibles, pas assez présents
avec des moyens humains limités. Ils ne sont en
effet qu’entre 3000 et 4500 en France pour
6.340.000 jeunes de 13 à 20 ans. Soit un
conseiller pour 1450 jeunes. Par ailleurs les
rencontres n’apportent pas forcément des
réponses et des solutions aux demandes. Enfin,
certains moyens papiers ne sont pas adaptés au
public concerné et on remarque que certains
COP ne prennent en compte que les notes.
Pourtant, il y a une attente et un besoin de la
part des jeunes d’avoir des professionnels
compétents qui répondent à leur attentes sur
cette thématique de l’orientation où beaucoup
de jeunes sont perdus.
Ia. 3. Des enseignants qui
aident selon le vécu en classe
Les enseignants sont ceux qui aident en
deuxième les jeunes sur l’orientation alors que
ce n’est pas leurs mission ni leur formation.
C’est par ailleurs eux qui influencent
énormément les parcours scolaires en fonction
des avis émis lors des conseils de classe. Cela
pose problème en cas de désaccord entre l’élève
et l’équipe enseignante qui accorde parfois trop
d’importance aux notes au détriment des
compétences propres à chaque élève.
« Les COP sont utiles mais c'est long pour prendre
un rendez-vous. Ils ne sont pas très dispo, mais c'est
bien pour avoir les infos pratiques » Amelie
1
Enquête JOC-CSA réalisée auprès de 31200 jeunes
en 2006
2
Enquête JOC-CSA auprès de 6028 jeunes en 2011
4
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
Ib. 3. Un sentiment de défiance
généralisé
Ib. Un fossé
croissant entre
l’école, la société et
les jeunes
75 % des jeunes pensent qu’ils ne sont pas
écoutés et reconnus par la société. Les jeunes
ont un profond sentiment de défiance vis-à-vis
des institutions censées les représenter ou les
aider.
L’Éducation nationale est sauvée par les
enseignants : 71 % des jeunes pensent que
l’éducation nationale considère les jeunes
comme des chiffres. Mais seuls 38 % des jeunes
affirment s’être sentis considérés comme des
objets par leurs enseignants.
Ib. 1. Des filières
professionnelles dévalorisées et
limitées en place
Les filières professionnelles souffrent d’une
mauvaise image pour les professeurs et les
parents. De plus, certaines filières manquent de
place alors même qu’elles assurent des
débouchés (aide à la personne, bâtiment,
médecine…). L’apprentissage est peu conseillé
par les professeurs de 3e car ils préfèrent que les
élèves restent sous le giron de l’éducation
nationale. Cela pose question car l’enquête de la
JOC sur l’apprentissage montre que cette filière
assure des débouchés certains.
D’autres institutions en prennent pour leur
grade : les jeunes se sentent aussi considérés
comme des objets par l’administration (65 %) et
les services d’aide à la recherche d’emploi (59
%).
Ib. 4. Une mauvaise
connaissance de leurs droits
48 % des jeunes estiment ne pas être bien
informés de leurs droits. La situation s’aggrave
avec l’âge pour passer de 40 % chez les 15-18
ans à 57 % chez les 23-25 ans. On note une
carence en information chez les jeunes sortis du
système scolaire. Malgré les dispositifs censés les
accompagner, les jeunes en recherche d’emploi
font le même constat : 55 % d’entre-eux
s’estiment mal informés sur leurs droits ; le
manque d’information est cité par 37 % des
jeunes pour expliquer les choix qu’ils regrettent,
c’est la deuxième explication la plus citée après
le manque de maturité.
Ib. 2.
Un manque de lien entre
le monde du travail et l’école
Lorsqu’on demande aux jeunes ce qui les
aide à choisir leur projet professionnel : c’est
d’abord les stages et les rencontres avec des
professionnels qui permettent de trouver le
métier voulu. Or, les expériences de stages ne
sont pas obligatoires lorsqu’il s’agit de faire les
premiers choix d’orientation en fin de 3e. A ce
moment, il faut choisir entre filière générale et
professionnelle. Et si l’on choisit la filière
professionnelle qui est extrêmement diverse, il
est dur de faire un choix sans expérience du
métier. Par ailleurs, les services d’orientation
(CIO et COP) ne sont pas forcément formés sur
l’ensemble des métiers qui évoluent en
permanence. Ils ne sont pas toujours non plus
renseignés sur les débouchés existants.
Ib. 5. Un système à plusieurs
acteurs
Aujourd’hui, lorsqu’on parle du système
d’orientation, on entend par là le CIO, l’ONISEP.
Or, dans notre société, il existe un nombre bien
plus important d’acteurs qui rencontre des
jeunes et qui les aide à s’orienter, à construire
un projet professionnel.
« La dernière fois que j’ai posé la question à la
COP que j’ai rencontrée concernant les débouchés de
le formation que je souhaitais faire, elle m’a dit
d’aller voir sur le site internet de Pôle Emploi. »
Maxime.
Il y a, le réseau Information Jeunesse (CIDJ, CRIJ,
PIJ, BIJ). Il y a aussi les Missions locales, Pôle
emploi, les services mis en place par les
différentes Régions autour de la formation
professionnelle. Chacun de ces services a un rôle
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JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
différent et s’adresse parfois à un public différent
mais ils apportent tous des réponses sur les
questions d’orientation des jeunes.
place et ne sont très développés. Cela renforce
le sentiment pour les parents que c’est une
filière plus secondaire de moindre qualité. Ce
n’est pas tellement la quantité de cours
théoriques qui pose problème mais davantage la
cohérence des enseignements qui pose question.
En revanche, les enseignements techniques
permettent aux jeunes de ces filières de
s’épanouir et de se sentir créateurs et
responsabilisés.
Les jeunes ne connaissent pas toujours le rôle de
tous ces acteurs et ne savent pas toujours en
conséquence à qui s’adresser et à quel moment.
Enfin,
aujourd’hui
un
certain
nombre
d’associations réalise de l’accompagnement dans
les parcours.
Ic. Des
compétences non
valorisées
Ic. 1. Les compétences
développées et non développées
dans le général
Le collège unique et la filière générale au lycée
développent uniquement des compétences
intellectuelles dans une pédagogie où l’élève ne
peut être acteur. Les élèves qui sont moins à
l’aise avec ces compétences sont dévalorisés et
le système scolaire ne leur permet pas de
rattraper leur retard dans ces savoirs faires
intellectuels. Les matières littéraires et
scientifiques sont souvent dépourvues de sens
pratique et certains élèves ne voient pas l’utilité
d’un tel enseignement car ils ne voient pas en
quoi cela va leur servir.
Les compétences plus techniques ne sont
pas du tout développées dans la filière générale
si ce n’est dans les cours de technologie au
collège qui permettent à tous les élèves d’avoir
une première approche du monde du travail à
travers les processus de production. Les cours
de musique et d’arts plastiques sont censés
permettre à tous de développer des
compétences créatrices et artistiques mais sont
souvent dépourvus de cohérence d’ensemble.
Ic. 2. Les compétences
développées dans la filière
professionnelle
Dans la filière professionnelle, les matières qui
permettent de développer la culture générale
sont des enseignements qui ont une moindre
6
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
II. Analyse
pas dans le système scolaire et ont des
difficultés.
IIa. Pourquoi les
jeunes ne choisissent
pas leur orientation
Les raisons pour lesquelles les jeunes ne
choisissent pas leur orientation sont multiples.
Nous avons évoqué dans les constats les
difficultés du système d’orientation qui n’est pas
adapté pour les jeunes qui ne savent pas quoi
faire. Le schéma ci-après permet de dresser
quatre parcours types3 :
 Les parcours souples qui concernent les
jeunes qui ont des difficultés de parcours
mais qui ont des idées, des passions et
des rêves précis. Ils sont capables de
rebondir après leurs échecs.
 Les parcours linéaires rassemblent des
jeunes qui ont des opportunités et des
idées précises. Ils ont les capacités de
leurs ambitions et ont souvent un
parcours où les choix sont anticipés et
assumés.
 Les parcours éclectiques sont des jeunes
qui ont des opportunités mais qui n’ont
pas d’idée précise de métier souhaité. Ils
ont des facilités à l’école mais sont dans
l’indécision et repoussent souvent le
moment des choix par la filière générale.
Ce sont ces parcours qui sont
dominants et ces jeunes ne sont pas
forcément conscients qu’ils sont dans
une situation problématique pour leur
avenir. Ils pensent que la filière générale
est une assurance tout risque pour
trouver un emploi sauf que cela
provoque des choix pris en urgence et
peu réfléchis. De nombreux jeunes de
cette catégorie se dirigent après la
terminale vers les BTS et les IUT alors
que les élèves issus de bacs pro
spécialisés dans cette filière sont peu à
être sélectionnés.
 Les parcours chaotiques combinent les
difficultés et l’indécision. Les jeunes ne
savent pas quoi faire, ne se retrouvent
3
Les jeunes sont aussi responsables car ils ne
sont pas forcément motivés et efficaces dans
leur recherche de projet professionnel. Les
jeunes du milieu ouvrier et de milieu populaire
manquent parfois de personnes référentes ayant
réussi qui permettent de se projeter. Ce sont
des motivations pour ces jeunes qui manquent
de repères. De plus, la période où ils font des
choix décisionnels pour leur orientation est très
restreinte dans le temps et que cela n’a pas été
anticipé. Cela renvoie à une
autre
problématique de l’orientation aujourd’hui où le
projet professionnel est peu construit dans la
durée.
IIb. Le fossé entre
l’école, la société et
les jeunes
Une des difficultés du système d’orientation
est qu’il s’adapte peu au monde du travail. En
effet, celui-ci évolue assez vite et de nouveaux
métiers toujours plus complexes apparaissent
souvent. De ce fait, il est difficile pour les élèves,
les parents, les professeurs et les COP de suivre
quels métiers existent et quels sont les
débouchés. Les enseignants ne sont pas non plus
formés à l’accompagnement des élèves pour leur
Etude Qualitative UNAF
7
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
orientation alors que c’est souvent eux qui sont
en première ligne pour les avis décisifs des
conseils de classe.
Le fossé qui se construit entre les jeunes,
l’école et la société est dû aussi à un manque de
confiance dans les jeunes.
Il est souvent entendu par des adultes que le
jeune n’est pas réaliste dans ses choix
d’orientation, qu’il rêve. Si on donne les moyens
à chaque jeune d’avoir un accompagnement dans
son parcours et dans la construction de son
projet professionnel, si on lui donne toute
l’information dont il a besoin, il sait choisir et
faire la part des choses.
IIc. Des
compétences non
valorisées
Le déséquilibre d’image de la filière
générale
au
détriment
de
la
filière
professionnelle
s’explique
par
plusieurs
éléments. Tout d’abord, le fait que les
passerelles soient beaucoup plus faciles du
général vers le professionnel que du
professionnel vers le général. De plus, certains
professeurs perpétuent souvent ce déséquilibre
d’image par la diffusion de clichés sur les
différentes filières (l’excellence de la filière S,
l’apprentissage réservé à ceux qui réussissent
moins).
Enfin, dans le cadre de leur parcours, les
jeunes font des expériences en dehors du
système éducatif : mise en place de projets de
solidarité, engagement dans une association,
pratiques culturelles et sportives,… Dans ces
expériences, ils apprennent des compétences qui
leurs sont utiles pour leur vie. Or, ces
compétences ne sont pas prises en compte dans
la réalisation des projets professionnels et ne
sont pas valorisées.
8
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
III. Propositions
améliorer les connaissances générales dans les
filières professionnelles permettant de donner
une meilleure image de cette voie de formation
et la création de passerelles.
L’amélioration du système d’orientation doit
pouvoir se mener en même temps qu’une
réforme de l’ensemble du système éducatif et de
la mise en place d’une politique jeunesse tel que
la décrit la plateforme « Pour un Big bang des
politiques jeunesses ». Cette réforme du
système éducatif permettrait à chaque élève de
développer dès le plus jeune âge des
compétences et des talents propres à chacun. Si
la question du service public d’orientation n’est
pas menée conjointement avec une réforme du
système éducatif et la mise en place de cette
politique jeunesse, les évolutions du système ne
répondrons pas à toutes les attentes et à tous
les objectifs. C’est ce que nous proposent ces
ateliers mis en place pour « Refonder l’École de
la République ».
Il faut également encourager les stages dans
toutes les branches. Les programmes scolaires
devront intégrer la relecture de ces expériences
professionnelles indispensables pour construire
et réaliser un projet professionnel.
IIIb. Permettre aux
jeunes de découvrir
le monde du travail
avant d’y entrer
Enfin, l’école doit permettre aux jeunes aussi de
s’insérer. Tous les acteurs se rejettent la balle
sur la question de l’insertion professionnelle.
Tout le monde va devoir faire un effort pour
permettre aux jeunes de construire un projet
professionnel réaliste et bénéficier du soutien
nécessaire pour le réaliser.
IIIb. 1. Une formation aux bases
sur les droits et les devoirs du
travailleur
Une formation aux bases sur les droits et
devoirs du travailleur doit être proposée en fin
de collège, en CFA et au lycée pour chaque
jeune. Cette formation doit également
permettre d'apprendre à connaître les services
disponibles en terme d'emploi (missions locales,
Pôle Emploi...) de formation (CIF, DIF et VAE...)
et de santé (mutuelles, sécurité sociale) et les
démarches administratives.
Pour ce faire, nous proposons des solutions
concrètes et réalisables.
IIIa. Développer les
filières
professionnelles et
les stages
IIIb. 2. Une formation pour les
enseignants une fois par an
Les enseignants qui sont au quotidien aux
contacts des jeunes dans le système scolaire
doivent avoir une connaissance sur le système
d’accompagnement des jeunes dans l’orientation
et vers l’emploi, les filières et les débouchés, les
nouveaux métiers afin d’orienter les jeunes
scolarisés
vers
les
bons
services
d’accompagnement.
92%4 des jeunes affirment qu’il est important que
la formation scolaire permette d’apprendre un
métier. Pourtant 42%5 des jeunes affirment que
leur formation scolaire ne leur a pas permis
d’apprendre un métier. Il faut développer les
filières professionnelles, principalement pour les
niveaux V à III, en leur accordant des moyens
suffisants et en améliorant la qualité de
l’enseignement technique et général. Il faut
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Enquête JOC-CSA réalisée auprès de 31200 jeunes
en 2006
5
Idem
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JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
les
valoriser
professionnel
IIIc. Créer un service
public de
l’accompagnement
des jeunes dans
l’orientation et vers
l’emploi

responsabiliser les jeunes et les rendre
acteur de leur orientation

permettre aux jeunes de prendre
conscience de leurs compétences et de
permettre aux jeunes de choisir leur
projet professionnel en fonction d'un
projet de vie tenant compte de
l'ensemble de leurs capacités et de leur
personne.

le passeport de l’orientation ou livret
des compétences

l'accompagnement
utilisation

le service public de l’accompagnement
des jeunes dans l’orientation et vers
l’emploi
qui
permet
son
IIIe. Un droit à
l’éducationformation tout au
long de la vie
Dans le cadre du droit à l’éducation-formation
tout au long de la vie, chaque jeune dispose à
l’entrée dans le système scolaire d’un capital
initial de formation de vingt années, garanti par
l’Etat.
Ce capital assure à chacun un volume minimal
de formation, qui sera donc égal à la durée
moyenne actuelle des études. Il sera utilisable
dans le cadre de la formation initiale ou pourra
être mobilisé ultérieurement (augmenté des
droits supplémentaires constitués au travers de
l’exercice d’une activité professionnelle) pour
suivre une formation, reprendre des études, acquérir des compétences par d’autres voies.
Le passeport de l’orientation ou livret des
compétences a plusieurs objectifs :

monde
Voir annexe pour le contenu et l’utilisation de ce
passeport de l’orientation.
IIId. Création d’un
passeport de
l’orientation ou livret
des compétences
sensibiliser les jeunes à l'importance de
leur orientation.
le
Nous croyons que le passeport de l’orientation,
ou livret des compétences, est l'outil central qui
peut permettre la réussite de ces objectifs.
Toutefois, il ne peut être envisagé sans son
contexte. En effet, quand on parle de passeport
de l’orientation ou livret des compétences, il faut
envisager trois dimensions importantes :
Se repérer dans le millefeuille actuel de
l’éducation formelle et des dispositions
d’alternance et d’insertion professionnelle
est un défi pour nombre de jeunes et leurs
familles. Face à cela les jeunes ont avant
tout besoin d’un accompagnement humain
de qualité. Nous voulons un service public
regroupant les services d’orientation,
d’insertion et d’information jeunesse qui
suivra chaque jeune et les accompagnera
dans toutes les démarches de construction
de leur projet professionnel. Il s’agit
d’appuyer les jeunes dans leur parcours
d’autonomie et d’insertion professionnelle et
sociale, notamment en matière de logement,
de protection sociale, de santé, de culture,
de mobilité, de loisirs et de vie citoyenne. Ce
service devra être doté d’un personnel en
nombre suffisant, formé à une vraie
pédagogie d’accompagnement.

dans
Le premier objectif visé est de réduire les
inégalités entre les jeunes en ouvrant plus
largement à chaque jeune, quelles que soient les
ressources de ses parents, le choix d’un
parcours de formation. Beaucoup trop de jeunes
10
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
renoncent à s’engager dans certaines filières
pour des raisons financières.
Le deuxième objectif est de rendre effectif ce que
l’on appelle la seconde chance. Les jeunes qui
quittent précocement le système scolaire sauront
que tout n’est pas joué et qu’ils pourront par la
suite mobiliser leur capital pour reprendre une
formation.
Le troisième objectif est de faciliter des parcours
de qualification alternant formation, activités,
emploi en sécurisant ces parcours.
Au plan collectif, l’ambition est bien de franchir
une nouvelle étape dans le relèvement du niveau
de qualification des nouvelles générations, notre
écart en la matière avec les pays nordiques ou le
Japon est encore considérable.
11
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
IV. Annexes
but. Sans cela, le livret ne serait pas un moyen de
valoriser les compétences des jeunes mais
simplement un outil de plus pour les juger et les
évaluer sans tenir compte de qui ils sont.
IVa. Le Livret des
compétences
Afin de permettre une véritable égalité des
chances il est souhaitable que le livret des
compétences soit obligatoire pour tous les
jeunes scolarisés. En effet, les jeunes les plus
défavorisés sont peu sensibilisés à l'orientation et
à la construction de leur avenir professionnel.
Le caractère facultatif du livret des
compétences risquerait d'exclure de
nombreux jeunes de milieux populaires de
son utilisation.
IVa. 1. Son contenu
Pour répondre à ces objectifs, le livret des
compétences doit contenir :
Des outils permettant aux jeunes de
prendre conscience de ses compétences et
de les faire reconnaître. Le livret doit
proposer des exercices de relecture de la vie du
jeune lui permettant de prendre conscience des
compétences qu'il a acquises à travers ses
différentes activités scolaires ou extrascolaires.
Ces exercices doivent être menés dans le cadre
d'un accompagnement par le SPOT. C'est le
dialogue entre le jeune et son accompagnateur
qui permettra la validation des compétences. Le
livret apportera également des outils permettant
aux jeunes de valoriser ses compétences durant
ses démarches.
Si le livret ne peut pas être utilisé sans le jeune,
le livret ne peut pas être utilisé par le jeune seul.
Il doit impérativement être accompagné
par un processus éducatif d'orientation visant à
rendre le jeune acteur de son avenir
professionnel.
IVa. 2. Son processus
d’utilisation
Le livret des compétences sera principalement
utilisé dans le cadre d'un accompagnement fait
par le service public de l'orientation. Il s'agit bien
d'un
accompagnement,
c'est-à-dire,
de
démarches permettant d'aider le jeune à
construire lui-même son projet professionnel et
les démarches permettant de le réaliser. Cette
approche éducative de l'orientation est
essentielle pour permettre au livret des
compétences d'atteindre ces objectifs.
Des outils permettant aux jeunes de
construire un projet professionnel inclus
dans un projet de vie. Il s'agit d'exercices de
l'approche éducative de l'orientation qui
permettent aux jeunes de se sensibiliser à
l'importance de son orientation et de se projeter
dans l'avenir. Ces outils doivent correspondre à
une méthodologie de recherche avec une marge
de progression. Il s'agit donc d'outils permettant
de définir le projet professionnel sur le long
terme. Puis de définir des méthodes et des
moyens pour réaliser ce projet professionnel
(échéancier etc…). Et enfin des outils de
relecture permettant de faire évoluer son projet
professionnel à partir des expériences (stages,
recherches, démarche…).
Pour permettre une utilisation optimale du livret
des compétences, le jeune doit pouvoir avoir
accès à trois formes d'utilisations différentes et
complémentaires :
Une rencontre individuelle annuelle
obligatoire : tous les ans, chaque jeune devra
aller rencontrer son accompagnateur avec son
livret des compétences pour faire le point avec
lui sur son projet professionnel. Cette rencontre
doit se construire en trois étapes :
Le livret des compétences doit être conçu
comme un carnet de santé. C'est un outil
personnel et privé qui appartient au jeune. Il
doit être obligatoire. Le SPOT et certaines
administrations
pourront
demander
sa
présentation pour des inscriptions à des
formations ou au pôle emploi mais il ne doit
jamais être utilisé à titre d'évaluation notamment
dans l'éducation nationale. C'est le jeune qui doit
pouvoir choisir à qui il le présente et dans quel
Voir : faire le point sur les réalités de vie du
jeune, son parcours scolaire, ces engagements
extra scolaires et etc... Lui permettre d'exprimer
ses ambitions, ses rêves, le projet de vie et le
projet professionnel qu’il souhaite construire.
Cette étape permet de faire le point sur les
12
JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »
compétences que le jeune a acquises. Un
dialogue permet aux jeunes d’en prendre
conscience et à l'accompagnateur de les valider
officiellement.
extra scolaires, lui-même et son entourage pour
d'autres compétences extra scolaires diverses.

Juger : cette étape permet de construire le
projet de vie en confrontant les rêves et la
réalité et en travaillant les débouchés concrets.
Elle permet de déterminer le projet
professionnel mais également les étapes pour y
arriver. (infos à prendre, rencontre à faire,
compétences à valider, formations à suivre,
attitude à adopter, projets à mener…)
Le niveau de l'orientation à l'aide
du livret des compétences :
Le livret des compétences doit être le support
numéro un d'une orientation active par le jeune
lui-même. Dans sa démarche, il doit être
accompagné par un service public de
l'orientation. Les personnes qui permettent de
prendre conscience des compétences ne doivent
pas être les mêmes personnes qui permettent de
les valoriser dans la construction d'un projet
professionnel. En effet, l'orientation nécessite un
savoir-faire professionnel. L'accompagnement
dans la construction du projet professionnel est
un vrai métier qui doit être confié à un service
public spécialisé et non pas aux associations ou
au personnel de l'éducation nationale.
Agir : à la fin de la rencontre, le jeune doit
s'engager à mener certaines actions pour faire
avancer son projet de vie (engagements à l'école,
à l'extérieur, informations à prendre, stage à
réaliser…).
Des rencontres trimestrielles individuelles
ou en groupe : cette rencontre permet de faire
le point sur les engagements pris lors de la
rencontre annuelle. C'est l'occasion de réévaluer
le projet et de se relancer dans la réalisation de
celui-ci
IVb. Pour un Big
Bang des politiques
jeunesses
Le travail personnel mené grâce au livret : le
livret doit donner des espaces aux jeunes pour
mener un travail de relecture personnelle. À
partir des engagements qu'il aura pris, le jeune
doit pouvoir évaluer les recherches et les
expériences qu’il a vécues. Il doit pouvoir dire ce
qu’elles lui ont apporté et comment elles lui ont
permis d'affiner ou de réorienter son projet
professionnel. Ce travail personnel sera la base
des rencontres trimestrielles et annuelles. Le
livret contiendra également des outils de
relecture pour préparer la rencontre annuelle.
Voir sur le site : www.bigbangjeunesse.fr
Dans cette utilisation du livre des compétences,
on peut distinguer deux niveaux d'action et
d'utilisation différents :

Le niveau de la détection et de la
prise
de
conscience
des
compétences :
Le livret des compétences doit permettre à
chaque jeune utilisateur de prendre conscience
de ses compétences et de les valoriser. Pour
cela, le jeune aura de nombreux interlocuteurs
en fonction des compétences détectées. Le
personnel de l'éducation nationale pour les
compétences scolaires, les responsables du
monde associatif pour certaines compétences
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JOC Septembre 2012 – Contribution aux ateliers « Refonder l’école de la République »