Eléments de méthodologie - Epreuve écrite Admission HEIP

Eléments de méthodologie – Epreuve écrite Admission HEIP
Eléments de méthodologie - Epreuve écrite Admission HEIP
SUJETS
Sujet 1 : François Guizot (1787-1874) : « c’est un très grand mal de notre temps que la timidité et la pusillanimité des opinions
modérées en face des opinions extrêmes »
Sujet 2 : Victor Hugo (1802-1885) : « Le citoyen est absolument souverain. Le représentant ne l’est que relativement. Il est limité
par son mandat. Le citoyen ne doit de comptes qu’à lui-même ; le représentant en doit au peuple. La souveraineté diminue à
mesure que la puissance augmente »
Cette année, les candidats doivent rendre un essai de nature dissertative (4 à 6 pages manuscrites) sur
l’un des deux sujets.
L’exercice, consistant à disserter sur une citation doit reprendre tant les éléments de rigueur d’analyse
propre aux commentaires que les règles d’exposition spécifiques à la dissertation.
Le plan
Le plan peut être de 2 ou de 3 parties. C’est le sujet, le déroulé de votre argumentation, l’aisance avec
laquelle vous raisonnez plutôt en deux ou trois temps qui vous fera opter pour l’une et l’autre de ces
formes. Si, par exemple, votre argumentation tient évidemment en trois temps, ne cherchez pas à la
faire rentrer, à tout prix, dans deux parties : cela serait artificiel et conduirait à un devoir déséquilibré.
Evitez les fameux « plans bateau » qui, là encore, conduisent à une argumentation artificielle : tenter,
parfois désespérément, de trouver des idées qui permettent de nourrir ce plan préétabli. Souvent, dans
un texte – et parfois les simples citations – plusieurs points saillants apparaissent dans le propos de
l’auteur qui peuvent constituer les bases de la construction de votre analyse. Parfois, ce n’est pas le cas
(surtout lorsque la citation est courte) ; alors, ce sont les points forts de votre analyse proprement dite
qui constitueront la trame de votre plan. Un plan est toujours particulier : c’est celui qui vous permet
d’exprimer le plus clairement et le plus précisément votre pensée.
La problématique : La clé du plan est votre argumentation et, donc, son fil conducteur. Que voulez-vous
démontrer ? Cette dernière est ce qui rend votre devoir dynamique, construit, argumenté. Un
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commentaire ou une dissertation ne doivent jamais être descriptifs : chaque élément – définition,
controverse, exemple… - est évoqué à une fin argumentative précise. Ainsi, lorsque votre correcteur est
amené à commenter, dans la marge, d’un : « blabla », « descriptif », « et alors ? », « pourquoi dites-vous
cela ? », « quelle conclusion en tirez-vous ? », etc., c’est que votre propos faiblit, que vous ne tenez plus
la ligne de votre argumentation. Dans un devoir bien construit, la problématique devrait pouvoir être
rappelée en conclusion - le problème était celui-ci, voici où nous sommes arrivés, comment nous l’avons
résolu - sans que cela ne paraisse artificiel au lecteur.
Construire son analyse
Ce que l’on emprunte à la technique du commentaire.
Dans le cas d’une citation, quelques règles propres au commentaire s’imposent à vous avant de
commencer votre travail. Il s’agit du fameux - Qui ? Quand ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ? - qui permet
de contextualiser la citation.
- Qui ? : Quel est l’auteur ? Qui était-il au moment où il a écrit ou prononcé cette phrase ?
- Quand ? : dans quel cadre temporel cette phrase a-t-elle été prononcée ? Il s’agit aussi bien du temps
long que du temps court.
- Quoi ? S’agit-il d’un discours, d’un poème, de réflexions personnelles, d’une plaidoirie, d’un article
polémique ?
- Comment ? Comment l’auteur procède-t-il ? Par affirmation, par argumentation ? Est-ce une
supplication, une démonstration, une dénonciation, une description ?
- Pourquoi ? Qu’est-ce que l’auteur cherche à obtenir ? Pourquoi a-t-il pris sa plume ou prononcé ses
mots ?
Ce premier travail vous apporte une première grille d’analyse. Il faut, bien évidemment y ajouter une
première détermination du sens, la plus précise possible, de la citation. La plus précise possible, cela
signifie que si certains termes ou expressions vous apparaissent équivoques, il faut d’emblée le dire.
Comme pour la détermination des termes du sujet de la dissertation, munissez-vous d’un bon
dictionnaire : les termes essentiels doivent être définis. Analysez la construction de la phrase et les
différents temps de l’argumentation s’il y en a (comme dans la citation de Victor Hugo).
Ce que l’on emprunte à la dissertation
Une problématique doit absolument être dégagée en introduction, qui constituera la clef de voûte de
votre travail.
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Une problématique n’est pas une simple question à laquelle l’on peut répondre, elle est un problème
qu’il faut résoudre.
Classiquement, l’opposition entre l’opinion commune sur une question et une réalité contradictoire est
riche de problématiques, le contraste entre le contexte et la nature d’un propos également. Dans
certains cas, le problème apparaît relativement facilement (c’est le cas de ces citations), dans d’autres,
il sera plus difficile (méfiez-vous des sujets – ce n’est pas le cas ici – qui prennent la forme de questions
simples). En tout état de cause, posez-vous la question de savoir quel est l’intérêt du sujet, de la citation,
qui est toujours davantage qu’une simple constatation ou une simple question.
Principes à respecter
L’introduction
On doit impérativement y trouver une accroche qui, éventuellement, peut être tirée des éléments
nécessaires de contextualisation de la citation ; une définition des termes du sujet – ici du contenu de la
citation ; le dégagement d’une problématique ; l’annonce du plan qui en découle naturellement.
Les titres apparents
Ils sont préférables sauf si vous ne maîtrisez pas encore cet art difficile : mieux vaut ne pas en faire plutôt
qu’écrire un titre de trois lignes. En tout état de cause, le lecteur ne doit jamais perdre le fil de votre
argumentation et toujours savoir où vous en êtes dans le déroulé de votre plan.
La conclusion
Autre art délicat. Son premier et principal objet est de conclure – rappel de la problématique initiale :
comment avez-vous résolu le problème et, éventuellement, quels éléments vous manquent-ils pour la
mener pleinement à terme ? Ces fameux éléments qui vous manquent (ce ne doit pas être de votre
faute), ce sont les éléments d’ouverture (qui pourraient se résumer par « mais ce serait une autre
histoire »…). Si vous n’avez pas d’éléments d’ouverture, ne vous forcez pas, cela serait artificiel. Surtout,
ne gardez jamais d’éléments « sous le coude » pour la conclusion qui auraient été intéressants à évoquer
dans le corps de votre propos, on pourrait légitimement vous le reprocher.
Le style
- Attention à l’orthographe et à la syntaxe.
- Le premier impératif est la clarté. Lorsqu’un correcteur inscrit, dans la marge : « confus », c’est que
votre propos manque de précision, que votre argumentation se perd, que l’on ne vous comprend
plus. Plus vos développements sont subtils, plus ils doivent être clairs.
- Enfin, dernier conseil : évitez absolument le « je » ou le « nous ». Votre lecteur doit vous suivre dans
votre raisonnement et cheminer avec vous tout le long de votre devoir, ne créez pas d’opposition en
utilisant la première personne. Votre développement doit être construit sous une forme objective.
« L’on pourrait certes considérer que… Plusieurs éléments viennent conforter cette thèse… La réalité
est cependant toute autre… ».
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Comment abordez ces deux sujets ?
L’un comme l’autre peuvent être abordés sous un angle plus historique, plus politiste, plus
philosophique. Dans le cadre de ce travail, nous n’attendons pas de vous que vous évoquiez l’ensemble
de ces dimensions – au demeurant, le second sujet pourrait encore être abordé sous un angle juridique,
ce que l’on ne saurait attendre d’un élève de terminale.
Il vous faudra donc choisir un angle d’attaque, voire deux (certains l’ont fait) si cela ne nuit pas à la
cohérence de l’ensemble. En réalité, il n’existe aucun corrigé préétabli de ces deux dissertations, ce n’est
pas ce qui nous intéresse. En réalité, parmi nos professeurs même, si nous demandiez à l’historien, au
politiste, au juriste, au philosophe de réaliser ce travail, leurs copies seraient très différentes ! Vous êtes
donc libre de la manière de l’aborder. Au contraire, cela nous en apprendra un peu plus sur vous et votre
sensibilité.
Parmi les travaux déjà rendus, une candidate a pris le premier sujet sous un angle très historique. Elle
fait part, dans sa lettre de motivation, de sa passion pour l’Histoire… nous l’avions deviné. Sa candidature
a été retenue. D’autre ayant également été reçus avaient pris le même sujet de manière très différente.
Si possible : indiquez vos sources en fin de devoir
Les citations et exemples : soyez précis, vérifiez votre source exacte, l’orthographe du nom de l’auteur,
la date et le déroulé des évènements.
Les auteurs ont droit à toute votre gratitude, dites-nous ce que vous avez consulté.
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