Dossier de presse
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graphique : deValence © photographie : DU 8 AU 12 MARS 2016 2 rue Édouard Poisson 93 300 Aubervilliers + 33 (0)1 48 33 16 16 lacommune-aubervilliers.fr Mº Aubervilliers–Pantin Quatre Chemins centre dramatique national La Commune Werther ! d’après le roman de Johann Wolfgang von Goethe mis en scène par Nicolas Stemann avec Philipp Hochmair DU 8 AU 12 MARS 2016 DURÉE 1 HEURE MAR ET MER À 19H30 JEU ET VEN À 20H30 SAM À 18H S P E C TA C L E B I L I N G U E FRANÇAIS-ALLEMAND SURTITRÉ Presse Opus 64 Aurélie Mongour et Arnaud Pain 01 40 26 77 94 [email protected] [email protected] visuels téléchargeables sur lacommune-aubervilliers.fr/presse Aubervilliers Werther ! mis en scène par Nicolas Stemann d’après le roman de Johann Wolfgang von Goethe avec Philippe Hochmair La Commune Werther ! production et diffusion Théâtre de Vidy - production originale Nicolas Steman, Philipp Hochmair, Thalia Theater (Hambourg) en tournée Théâtre de Thionville mardi 29 mercredi 30 mars 2016 avec le soutien de Pro Helvetia (Fondation suisse pour la culture) et du Goethe Institut 3 Werther ! Modernité du mythe Voici ce que Goethe demandait à l’art : faire une place à la pulsion de mort, à la jeunesse qui jamais ne voudra le monde tel qu’il est. Et qui demande à être entendue. Quel impact peut encore avoir, à notre époque – celle de «myspace» et de la culture «i-pod» – le roman épistolaire : Les souffrances du jeune Werther de Goethe, débordant de sentimentalisme, qui a pour sujet un jeune homme fou d’amour ? Philipp Hochmair et Nicolas Stemann s’appuient sur l’oeuvre originale pour nous livrer l’histoire de ce Werther, une lecture personnelle et actuelle du texte qui en ravive l’énergie, dans un spectacle qui mêle la lecture publique, le monologue dramatique et la performance. Une invitation au voyage dans l’intimité du personnage égocentrique le plus célèbre de la littérature allemande. L’interprétation décapante qu’en donnent Philipp Hochmair et Nicolas Stemann ne se contente pas de donner une « touche de modernité » au mythe goethéen. Elle fait mieux. Dynamiter (ou dynamiser) cet emblème national pour aller à l’os de notre époque. Voir « Werther ! », c’est pénétrer dans l’âme d’un homme au cœur de l’être, qui dévoile les mécanismes de l’auto-destruction. Mais cette plongée dans l’univers sentimental – voire narcissique – d’un jeune homme en quête d’impressions nouvelles, n’a pas seulement valeur de diagnostic. Elle nous questionne sur l’impact, aujourd’hui, d’un récit où l’amour est tenu à l’impossible. Comédien au jeu très physique, Philippe Hochmair commence en lisant des extraits du roman et pénètre peu à peu dans l’univers de Werther, en endossant son rôle et ses différents états d’âme devant une caméra qu’il manie luimême. On voit Werther - un jeune homme qui a quitté la maison natale pour la première fois et se précipite dans une histoire d’amour impossible, tout en arpentant avec ravissement son propre monde intérieur - à la découverte d’impressions et de sentiments nouveaux pour lui. Les projections vidéo défilent comme un road movie, où Werther est pris au piège de sa propre vanité. La Commune Werther ! 4 Les souffrances du Jeune Werther Ce roman épistolaire, paru en 1774, est une œuvre de jeunesse de Goethe. D’inspiration autobiographique, cette œuvre fit scandale, avant de conférer à son auteur ses premières lettres de noblesse et de devenir bientôt l’œuvre fondatrice et emblématique du « Sturm und Drang ». Ce mouvement littéraire, qui se traduirait littéralement Tempête et Assauts ou Passions – exaltant la nature et la sensibilité, ouvrit la voie au romantisme allemand. Résumé Werther, jeune peintre sensible, issu de famille aisée quitte sa ville natale pour s’installer à la campagne. Il se sent apaisé dans l’intimité de la nature et manifeste la hâte de conquérir sa vie. Lors d’un bal champêtre, il rencontre une jeune fille, Charlotte, dont la Mère vient de disparaître et qui a été chargée au seuil de son départ d’élever ses jeunes frères et sœurs ; Werther est subjugué par ce don de soi mais aussi par la beauté pure de la jeune femme. Tous deux tombent amoureux. Mais Werther apprend bientôt que Charlotte est déjà fiancée à un jeune et galant homme, Albert, absent pour cause de voyage. La jeune femme estime son fiancé et respect sa promesse d’engagement. A partir de cet instant, Werther va vivre des souffrances de plus en plus vives. Lorsque Albert rentre, le jeune amoureux fait sa connaissance et se rend compte des nombreuses et remarquables qualités de cet homme. Werther possède trop de délicatesse pour briser le coeur vertueux de Charlotte, mais pas assez de volonté pour s’éloigner d’elle. Il tente d’abord de se résoudre à un amour platonique, mais lui causant d’infinies souffrances, il finit néanmoins par fuir pour tenter de l’oublier et se met au service d’un ambassadeur. Il croit être sauvé car il pense aimer une autre femme. Mais les moeurs de la société le mettent hors de lui, il démissionne et rejoint Charlotte à Walheim. Entre temps, Albert et Charlotte se sont mariés. Entre les trois personnages des relations d’amitié, d’amour et de jalousies se tissent. La noblesse d’âme de Werther lui interdit de trahir son amitié pour Albert mais son amour pour Charlotte est de plus en plus fort et irrépressible. Werther finit par se résoudre, sans remords et sans haine, à emprunter à Albert son fusil de chasse pour aller très modestement à l’écart mettre fin à ses jours. Un roman de jeunesse qui fit scandale Lors d’un séjour à la campagne, le jeune Goethe, étudiant en droit de 25 ans, remarqué pour ses premiers poèmes, fait la rencontre d’une ravissante jeune fille, Charoltte Buff, dont il tombe amoureux. Mais celle-ci est déjà fiancée et bientôt mariée. A la même période, il fait la connaissance d’un autre juriste, nommé Jérusalem, promis à une brillante carrière. Désespéré, amoureux de la femme d’un autre, celui-ci mettra fin à ses jours. S’inspirant de sa propre mésaventure et de ce drame, Goethe écrit son roman en quatre semaines. Publié en 1774, accusé de faire « l’éloge du suicide » et jugé immoral, le roman fit scandale en Allemagne à sa sortie. Goethe dut continuer à le publier sous pseudonyme. Mais le roman connut alors un succès étonnant pour l’époque. L’engouement fut tel qu’il devint le symbole d’une génération entière et engendra même une mode vestimentaire «à la Werther» : le fameux habit bleu et jaune du jeune homme, la fameuse robe blanche à rubans roses de Charlotte... La Commune Werther ! 5 Postérité de l’œuvre Si dès sa publication, le sentimentalisme de l’œuvre et les « convulsions perpétuelles » du jeune amoureux ont pu être âprement critiquées, le roman a enflammé tant de jeunes esprits que Werther apparaît comme une figure fondatrice des héros romantiques qui le suivront. Il inspira notamment le Adolphe de Benjamin Constant, Confession d’un enfant du siècle d’Alfred de Musset et jusqu’à Chateaubriand ou Victor Hugo. Stendhal en outre, lui consacra un chapitre entier de son essai De l’Amour. La profondeur de la mélancolie introspective, au-delà du cœur blessé et de l’amour impossible, interroge violemment le sens de l’existence humaine, son éphémérité et sa quête d’absolu. « Je lis Werther et La Nouvelle Héloïse ; je dévore toutes ces folies sublimes dont je me suis tant moqué » Musset, lettre à Georges Sand, le 10 mai 1834 «Werther. Je me souviens de l’avoir lu et relu dans ma première jeunesse pendant l’hiver, dans les âpres montagnes de mon pays, et les impressions que ces lectures ont faites sur moi ne se sont jamais ni effacées ni refroidies. La mélancolie des grandes passions s’est inoculée en moi par ce livre. J’ai touché avec lui au fond de l’abîme humain… Il faut avoir dix âmes pour s’emparer ainsi de celle de tout un siècle.» Lamartine, Cours familier de littérature «Les souffrances du jeune Werther fut, dès le premier moment, bien plus qu’un événement de société, de chapelle ou d’école, bien plus qu’un événement allemand : ce fut le monde, saisi, qui s’en empara.» Thomas Mann « La lecture de Werther a fait époque dans ma vie comme un évènement personnel, je ne connais pas une peinture plus frappante et plus vraie des égarements de l’enthousiasme et une vue plus perçante dans le malheur… ». Madame de Staël À Eckermann, Goethe écrivait en 1824 : «L’âge de Werther, dont on parle tant, n’appartient certes pas, si on le considère d’un peu près, au cours de l’histoire générale de la civilisation, mais à l’histoire particulière de quiconque doué d’un sens inné de liberté se débat au milieu des contraintes sociales d’un monde vieilli et doit apprendre à s’y reconnaître et s’y adapter. La félicité contrariée, l’action entravée, les désirs insatisfaits ne sont point des infirmités particulières à un temps, mais celles de tout homme. Et il serait fâcheux qu’au moins une fois dans sa vie, chacun n’ait pas une époque où Werther lui semble avoir été écrit spécialement pour lui» cités par B. Groethuysen dans son «Introduction» aux Romans de Goethe, Paris, Gallimard, 1954, p. IX à XI La Commune Werther ! 6 Deux enfants terribles de la scène allemande La Commune Nicolas Stemann – mise en scène Philipp Hochmair – interprétation Régulièrement invité par les grands ensemble de théâtre germanophones (le Thalia Theater à Hambourg, le Deutsches Theater à Berlin, le Burgtheater à Vienne, le Schauspiel Köln à Cologne), le metteur en scène Nicolas Stemann réussit aussi bien à faire entendre les grands textes du répertoire qu’à porter sur la scène les auteurs contemporains. En 2002, il se fait remarquer par une mise en scène particulièrement libre de « Hamlet » à Hanovre. Avec sa version intégrale du « Faust » de Goethe produit par le Thalia Theater de Hambourg, il crée l’événement au Festival de Salzbourg en 2011. Il collabore régulièrement avec Elfriede Jelinek depuis « Le Travail » en 2004 où Ulrike Maria Stuart en 2007. Lorsqu’il conçoit ses spectacles, c’est toujours à la recherche d’un équilibre dynamique entre le texte, la dramaturgie et la machinerie théâtrale, demandant un grand engagement à ses acteurs, allant même jusqu’à partager la scène avec eux. Pianiste à ses débuts, travaillant aussi pour l’opéra, Nicolas Stemann élabore ses pièces selon une construction musicale, dans laquelle mots, corps, musique, espace scénique et vidéo sont mobilisés pour un théâtre de l’urgence, engagé politiquement et en perpétuelle réinvention. Né en 1973, à Vienne, Philippe Hochmair a fait sa formation de comédien au Max-Reinhardt Seminar à vienne et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Des engagements au Schauspielhaus d’Hambourg, au Staatstheater d’Hanovre, à la Volksbühne de Berlin et au Schauspielhaus de Zurich. Entre 2003 et 2009, il a été comédien permanent au Burgtheater de Vienne et depuis 2009, il est dans l’ensemble du Thalia Theater d’Hambourg. Il a également joué dans de nombreux films. Werther ! 7