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Le Marketing Territorial
Éléments de cadrage
Laurent Sansoucy
Formation ANIMA
Rabat, 7-8-9 mai 2003
Présentation (LS) – C.V.
Parcours professionnel :
•
(1990 (Paris) :
audit au sein d’Arthur-Andersen)
•
1991-2001 (Milan) :
directeur pour l’Italie de la
D.A.T.A.R. / A.F.I.I.,
l’Agence française pour les
investissements étrangers
2001 (Nantes) :
directeur du marketing de
Ouest-Atlantique,
l’Agence de promotion
économique de la France
Atlantique
•
(Bretagne, Pays de la Loire, PoitouCharentes)
L.Sansoucy, 2003
Compétences développées :
•
•
Marketing territorial
Z du côté de la demande :
analyse des investissements
internationaux,
veille / intelligence économique,
promotion et prospection…
Z du côté de l’offre :
diagnostic, analyse et valorisation
de l’offre territoriale…
Suivi de projets
d’investissement
transnationaux :
analyse de projets, étude de
faisabilité, étude de localisation,
implantation de projets…
Plan
« Marketing » territorial ?
Remises en perspective
Éléments de cadrage « macro » –
Le « marché »
Éléments de cadrage « micro » –
La « relation investisseur–agence »
Zoom sur l’Agence
L.Sansoucy, 2003
« Marketing » territorial ?
Le cadre général
Marketing territorial
« Globalisation »
• Globalisation /
augmentation du degré de mobilité
des capitaux et des activités économiques
• Pour les territoires :
– contexte d’instabilité, duquel peuvent
naître des opportunités et des menaces
– nécessité de mieux appréhender les
mouvements des entreprises afin de
peser sur leur orientation géographique
L.Sansoucy, 2003
« Attractivité »
• Dans un contexte marqué par une plus
grande liberté de choix de localisation pour
les entreprises/investisseurs,
• importance croissante pour les
gouvernements centraux et locaux
d’attirer et maintenir, sur leur territoire,
activités économiques, centres de décision et
compétences
L.Sansoucy, 2003
L’Agence de promotion aujourd’hui
• Être un « pont » entre les investisseurs
internationaux et les territoires
• Identifier dans le même temps :
– des solutions territoriales qui répondent aux
besoins et exigences de croissance et de
rentabilité de l’économie (et des entreprises) et
– des solutions économiques qui répondent aux
besoins et exigences de développement et de
bien-être des territoires (et des communautés
locales)
L.Sansoucy, 2003
« Marché »…
Projet
Demande
Entreprise
Concurrence
Agence
Territoire
L.Sansoucy, 2003
Offre
Marketing, marché, client, fournisseur…
• Marketing territorial,
rencontre entre un projet et un territoire,
entre :
– une demande de localisation,
portée par un client, l’investisseur,
– une offre de localisation,
portée par un fournisseur, l’agence,
– dans un contexte de concurrence
(compétition)
L.Sansoucy, 2003
La demande (entrepreneuriale) (1)
Modalité d’investissement :
• Création (de nouvelles activités)
• Extension, modernisation (d’activités existantes)
• Acquisition
• Partenariat
L.Sansoucy, 2003
La demande (entrepreneuriale) (2)
Activité(s) :
• Production, transformation, assemblage
• Logistique
• Recherche et développement, ingénierie, études
• Téléservices administratifs et commerciaux :
shared-service centers, contact-centers…
• Quartiers généraux
• <Vente>
L.Sansoucy, 2003
L’offre (territoriale)
Modalité(s) d’insertion :
• Site d’implantation
• Partenariat
(avec un acteur présent sur le territoire,
en vue d’une implantation sur le territoire)
• Environnement
(industriel et de services, d’infrastructures,
légal et fiscal…)
L.Sansoucy, 2003
Le marché aujourd’hui
• Le nombre de projets portés par les
entreprises étant -de beaucoup- inférieur aux
capacités d’implantation proposées par les
territoires,
• le marché est dominé par la demande et
• l’agence doit chercher à suivre et à s’adapter,
en permanence, aux logiques de ses clients,
actuels ou potentiels
L.Sansoucy, 2003
Remise(s) en perspective…
Avertissement
Marketing territorial
Aspects critiques de la localisation
d’activités pour les territoires
• Toutes les activités économiques ne
nécessitent pas -pour être développées de
manière optimale- d’être déployées sur
plusieurs localisations
• Toutes les activités économiques n’ont pas le
même degré de mobilité
• Toutes les activités économiques n’apportent
pas la même valeur ajoutée au territoire
L.Sansoucy, 2003
« Valeur ajoutée »
• Richesse
(masse salariale, CA induit, impôts…)
• Emploi
(quantité -directs et indirects- et qualité)
• Amortissement d’infrastructures et d’équipements
collectifs
• Renforcement du tissu économique existant
(compétences techniques, technologiques, organisationnelles et
commerciales, ouverture internationale…)
• Diversification du tissu économique existant,
amorçage pour de nouvelles activités
• Image, reconnaissance…
L.Sansoucy, 2003
« Valeur ajoutée » ?
• « Cannibalisation », déstabilisation
au niveau de l’accessibilité et de la disponibilité
des ressources (physiques, humaines…) et
des marchés (locaux, proches…)
• (Transfert de compétences - « immatériel » à l’extérieur du territoire concerné
pour concurrence dans leur exploitation)
L.Sansoucy, 2003
Territoires et développement économique
Moteur(s) de la dynamique économique :
• Développement endogène, d’origine « locale »
• Développement exogène :
– d’origine « nationale »,
– d’origine « étrangère »
Composantes de l’économie :
• Industrie, services aux entreprises
• (Commerce, services aux personnes,
tourisme, agriculture, pêche, artisanat,
extraction minière/pétrolière…)
L.Sansoucy, 2003
Territoires et promotion territoriale
Évolution de la promotion territoriale (Europe) :
• jusqu’aux années 1970 : rare et limitée
• dans les années 80 : « communication »
• dans les années 90 : « argumentaire »
• aujourd’hui : « solution »…
L.Sansoucy, 2003
Territoires et investissement étranger (1)
• Après la 2nde guerre mondiale et jusqu’aux années ‘70,
développement économique pensé et impulsé
par et autour de l’État
(en particulier dans ses aspects spatiaux)
• A la fin des années 50, appel aux grands groupes privés,
"nationaux", puis…
• à la fin des années 60, accélération des reconversions et
recherche d’investissements étrangers
¾ Objectif de l’attraction d’investissements exogènes :
la correction de problèmes locaux
Contexte : « espace taylorien », hiérarchisé
¾ Mot clé : « aménagement du territoire »
L.Sansoucy, 2003
Territoires et investissement étranger (2)
• A partir des années 80,
ouverture ("internationalisation", "globalisation"…)
croissante des économies "nationales" et
redimensionnement du rôle et du poids de l’État
• Dans les années 90,
émergence d’une « économie de la connaissance »
¾ Objectif de l’attraction d’investissements exogènes :
l’insertion dans l’économie globale
Contexte : « économie d’archipel », en réseau(x)
¾ Mot clé : « attractivité »
L.Sansoucy, 2003
Éléments de cadrage « macro »
Le Marché
Marketing territorial
Le marché – Contexte global
• Globalisation / augmentation du degré de mobilité
des facteurs de production
• Croissance des flux -et stocksd’investissements directs internationaux
• Diversification :
–
–
–
–
–
acteurs (stratégies et comportements) et projets
secteurs (macro et micro-secteurs) / fonctions
modalités d’investissement
pays d’origine
pays de destination
L.Sansoucy, 2003
Contexte global – U.E.
La demande (1)
• Acteurs (stratégies d’internationalisation) :
– dans la production :
délocalisations (réduction des coûts de production / travail),
expansions (recherche des "nouveaux" marchés,
de niches dans les pays développés ou
émergents dans les pays en développement),
relocalisations (réactivité, proximité immédiate aux marchésclients / automatisation et flexibilité de productions),
– dans la recherche et développement :
recherche des « centres d’excellence mondiaux » vs.
recherche des « terrae incognitae »
L.Sansoucy, 2003
Contexte global – U.E.
La demande (2)
Acteurs (dynamiques / dimensions) :
– augmentation continue et régulière de l’internationalisation
des petites et moyennes entreprises (jusqu’aux start-up),
– caractère critique des modèles d’organisation et de gestion
des grands groupes dans leurs rapports aux territoires :
définition des périmètres d’activité
(externalisation / «outsourcing», «fab-less»…),
dimension et rapidité des restructurations…
• Projets (caractéristiques) :
– projets plus souvent spécifiques que multi-fonctionnels,
– étude fréquente de la modalité partenariat (stratégique),
– recherche de flexibilité -et rapidité-, à moindre coût,
aussi bien pour le lancement que pour l’arrêt d’une activité
L.Sansoucy, 2003
Contexte global – U.E.
La demande (3)
• Secteurs :
– ouverture des secteurs des services traditionnels
(banque/assurance, énergie, télécommunications…),
émergence de "nouveaux" secteurs
(T.I.C., biotechnologies),
– désindustrialisation (déclin des industries traditionnelles,
délocalisation vers les pays à bas coût de main d’œuvre) et
tertiarisation de l’économie (augmentation du poids de
l’immatériel, de l’innovation et du service)
• Fonctions :
– expansion et globalisation de la recherche,
développement des services de relation clients (C.R.M.),
– délocalisation/centralisation d’activités administratives
(shared-service centers, H.Q.)
L.Sansoucy, 2003
Contexte global – U.E.
La demande (4)
• Pays d’origine :
– croissance (interne et externe) de l’internationalisation en
sortie de l’Europe (U.E.),
– apparition de nouveaux pays investisseurs :
Singapour, Inde, Israël, Chine…
L.Sansoucy, 2003
Contexte global – U.E.
La concurrence
• Au sein de l’Europe de l’Ouest :
– professionnalisme et qualité de services croissants des
agences de promotion,
– croissance du nombre de territoires assurant directement
leur promotion :
nouveaux territoires entrants : Pays Nordiques, Italie…,
au sein de l’ensemble des territoires : multiplication des acteurs
(/ niveaux de collectivités territoriales)
• Hors Europe de l’Ouest :
– émergence de l’Europe centrale et orientale :
Pologne, République Tchèque, Hongrie…,
– Chine, « atelier du monde »
L.Sansoucy, 2003
Contexte global – MEDA
Le marché
• Une forte augmentation des investissements directs
étrangers (I.D.E.) depuis 20 ans dans les pays MEDA
• mais avec une baisse de leur part de marché
(4% du stock d’I.D.E. des P.E.D.)
• Une destination d’export plus que d’investissement
• Une concurrence a priori de l’Europe de l’Est
• L’Union Européenne, première zone investisseur
(F, I, D, UK…)
• Un profil sectoriel dominé par l’industrie,
« low/medium tech »
(chimie, agroalimentaire, automobile, textile…)
L.Sansoucy, 2003
Contexte global
Les conditions de la mobilité (1)
• Conditions politiques / réglementaires :
– libéralisation des échanges -commerciaux- aux niveaux
mondial et régional (M.U.E. + Nafta, Asean, MercoSur,
Uma…)
– ouverture des "économies nationales" :
allègement des procédures pour les investissements étrangers,
déréglementation (deregulation),
privatisations…
– mise en place de l’Euro (U.E.M.)
• Conditions géopolitiques :
– ouverture/intégration de l’Europe centrale et orientale et
de la Chine…
L.Sansoucy, 2003
Contexte global
Les conditions de la mobilité (2)
• Conditions socioéconomiques :
– situations macro-économiques différenciées
(« appels d’air »),
– évolution des modes de vie et de consommation
(uniformité et convergence / émergence de modèles communs et
phénomènes de copie vs. maintien et approfondissement des
différences)…
• Conditions techniques / technologiques :
– progrès dans les transports et les télécommunications :
augmentation de capacité et de qualité et
réduction des coûts
– complexité technologique et industrielle croissante :
filières productives plus longues,
poids croissant de l’innovation…
L.Sansoucy, 2003
Contexte global
Les facteurs de localisation
• Facteurs traditionnels :
– marchés/clients
– ressources primaires, "simples" :
matières premières,
travail peu ou semi-qualifié à bas coût,
aides à l’investissement…
• Facteurs émergents :
– personnel qualifié : « skills »
– "économies externes" / systèmes productifs locaux :
« clusters »
L.Sansoucy, 2003
Le marché – Contexte global
En guise de conclusion…
•
•
•
•
Activités économiques plus mobiles,
investisseurs plus sollicités,
exigences de localisation plus qualitatives,
compétition croissante entre "systèmes
locaux"
¾ Marché des investissements
internationalement mobiles (exogènes)
dominé par une demande limitée et éclatée,
dans un contexte d’offre quantitativement et
qualitativement croissante
L.Sansoucy, 2003
Éléments de cadrage « micro »
La Relation Investisseur – Agence
Marketing territorial
La relation investisseur/agence – Cadre global
Caractéristiques de la relation :
• Relation volontaire
(à l’exclusion éventuelle des négociations touchant aux aides à
l’investissement)
• Relation non contractuelle
(à l’exclusion d’éventuels "accords de confidentialité")
• Relation non marchande
(les services des agences sont pratiquement toujours gratuits,
les agences n’étant pas financées par leurs "clients" mais
par leurs "fournisseurs")
• (Relation rare)
L.Sansoucy, 2003
La relation investisseur–agence (1)
Les acteurs sur le marché
• Client – investisseur /
achat – décision de localisation
• Décision complexe,
non fréquente (effet d’apprentissage rare/limité),
à haut risque (interne),
prise dans un contexte d’incertitude élevée (externe),
souvent irrévocable -ou du moins difficilement
modifiable-,
(nécessitant fréquemment une disponibilité du
management au plus haut niveau)
L.Sansoucy, 2003
La relation investisseur–agence (2)
Les acteurs sur le marché
• Fournisseur – agence /
produit – proposition d’implantation
• Proposition complexe,
de nature technique (sites, partenariats…) et
économique (coûts, aides…) et
incluant des services (d’appui à l’accès et à
l’exploitation du produit),
dynamique (changeant dans le temps),
orientée par les demandes (explicites) du "client" et
dépendant de plusieurs "fournisseurs"
(élus, administrations, salariés -et syndicats-,
gestionnaires d’utilities, promoteurs immobiliers…)
L.Sansoucy, 2003
La relation investisseur-agence – Cadre général
En guise de conclusion…
• Projet d’investissement,
opération dont la réalisation ne relève des
« compétences clés » de l’entreprise,
mais cependant stratégique
• Informations, repères et références rares,
transparence incertaine,
rationalité et compétences limitées
¾ Relation investisseur-agence
devant être une relation partenariale,
basée sur la confiance
L.Sansoucy, 2003
Focus sur l’Agence
Marketing territorial
Nature de l’Agence
• Structure sans but lucratif
• Structure publique ou para-publique,
– dépendant majoritairement des Gouvernements
centraux et/ou locaux
– mais pouvant également associer
(/« gouvernance », « partenariat public/privé ») :
les institutions représentatives des entreprises :
C.C.I., fédérations d’employeurs…
(quelquefois les syndicats de salariés),
les entreprises étrangères déjà implantées,
des sociétés partenaires potentielles des
nouveaux entrants (consultants, banques…)
L.Sansoucy, 2003
Ce qu’elle est, ce qu’elle peut être,
ce qu’elle n’est pas…
• Agence de promotion des investissements (I.P.A.)
¾ Agir sur la demande, entrepreneuriale :
– positionnement du territoire et ciblage des investisseurs,
– promotion et prospection,
– assistance à l’implantation et au développement
• Agence de développement économique (D.A.)
¾ Agir sur l’offre, territoriale :
– promotion du développement local (endogène),
– planification territoriale (infrastructures, équipements…),
– amélioration de l’environnement juridique et fiscal et du
fonctionnement des administrations avec les entreprises
• (Agence de soutien à l’export)
L.Sansoucy, 2003
Positionnement de l’Agence (1)
• Instrument opérationnel mis par les territoires
au service des investisseurs internationaux
(« interface »)
est un élément -et n’est qu’un élémentd’une politique d’attraction qui doit être globale
• axé sur trois tâches essentielles :
– marketing "amont",
– promotion et approche directe d’investisseurs et
– accompagnement dans l’étude, le lancement et
le développement de leur projets
L.Sansoucy, 2003
Positionnement de l’Agence (2)
• « Double intérêt » :
celui du territoire, dont elle dépend, et celui de
l’investisseur, qu’elle doit satisfaire comme client
• « Catalyseur » : l’agence ne “créé” pas d’emplois, mais
facilite leur création sur son territoire, par :
– la mise en évidence des conditions favorables aux
investissements sur le territoire,
– l’activation des ressources et des soutiens
nécessaires à leur bon développement ainsi que
l’aplanissement des éventuels obstacles et difficultés
• « Société de services » (« consultant ») spécialisée en
opportunités d’investissement sur un territoire donné
L.Sansoucy, 2003
En guise de conclusion…
• Marché dominé par une demande limitée et éclatée,
dans un contexte d’offre quantitativement et
qualitativement croissante
• Relation investisseur-agence devant évoluer vers le
partenariat
¾ Nécessité pour l’agence de développer
une vision stratégique, une approche ciblée et
une attitude pro-active
se basant sur une connaissance précise
de son marché et de son produit et
des attentes et exigences de son client
L.Sansoucy, 2003
Les emprunts théoriques
• Marketing stratégique (benchmarking) :
analyse “S.W.O.T.” /
forces et faiblesses, opportunités et menaces
• Marketing relationnel :
relation vs. transaction / centralité du client,
comprendre/anticiper ses besoins,
parier sur le long terme
• Marketing industriel :
complexité du produit et du processus d’achat,
interdépendance entre acheteur et fournisseur...
L.Sansoucy, 2003