ECJS TSB Sujet : doit-on légaliser l`euthanasie
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ECJS TSB Sujet : doit-on légaliser l`euthanasie
ECJS TSB Sujet : doit-on légaliser l'euthanasie ? Plan de travail 1. Qu'est-ce que l'euthanasie ? Quelles sont ses différentes formes ? 2. Où l'euthanasie est-elle acceptée et dans quelles conditions ? (Quelles sont les lois en Fr sur ce sujet ? Quels sont les projets de loi en Fr) 3. Quels sont les différents points de vue pour (hommes politiques, médecins, philosophes, sociologues, psychologues, religieux, réseaux sociaux...) 4. Quels sont les différents points de vue contre (hommes politiques, médecins, philosophes, sociologues, psychologues, religieux, réseaux sociaux...) 5. Exemples de cas où l'euthanasie a été appliquée illégalement. Pourquoi ? Comment ? 1. Qu'est-ce que l'euthanasie ? Quelles sont ses différentes formes ? ►Étymologiquement, "euthanos" signifie la "bonne mort" et ce n’est que depuis environ un siècle que son emploi s’est focalisé sur l’acte de donner la mort, modifiant ainsi la question de l’apaisement de mourir. L'euthanasie est une pratique qui consiste à provoquer la mort d'un patient pour des raisons médicales, notamment l'incurabilité d'une pathologie associée à une souffrance ou des douleurs insupportables ou encore à un état végétatif (exemple : Vincent Lambert). Mais il existe différents types d'euthanasie : L' Euthanasie active consiste à faire mourir quelqu'un par tout moyen alors que la personne n'a pas donné son accord ou n'a pas été capable de le donner. Elle est considérée partout comme un homicide. ( voir photographie ci-contre ) L' Euthanasie passive est le fait de ''débrancher'' le malade qui meurt de faim ou d'épuisement. Elle est acceptée légalement ou par la jurisprudence dans la plupart des pays. ( voir photographie ci-contre ) L' Euthanasie indirecte est semblable à la passive , on débranche les aides à la vie d'un malade mais on lui injecte des antalgiques forts pour annuler la douleur. Ces injections ont pour effet indirect de raccourcir la fin de vie. L' Aide au Suicide est d'aider quelqu'un à se suicider à sa demande, considérée comme un homicide ou au minimum comme un délit de non-assistance à personne en danger. Le Suicide Assisté est la prescription d'une injection compris dans un kit de suicide (voir illustration ci-dessous) avec acceptation légale. II Les différentes formes : L'euthanasie peut avoir différentes formes : o volontaire : lorsqu'un individu est capable physiquement mais aussi mentalement de demander de l'aide pour mourir. o Non volontaire dite « acceptation 1 » : l'individu n'est plus capable mentalement et physiquement de décider de mourir mais l'a tout de même demandé. o Non volontaire dite « acceptation 2 » : l'individu n'est plus capable mentalement et physiquement de décider mourir mais ce dernier n'en a pas exprimé le souhait ou on l'ignore. III Les conditions : En France, il y a deux types de lois concernant la « mort » : o la loi de 2002 sur le droit des malades : on ne doit pas nous obliger à poursuivre notre traitement thérapeutique si éventuellement semble inutile. o la lois Léonetti du 22 avril 2005 relatives aux droits des patients en fin de vie. Cette lois fut demandée par le président Chirac suite à l'affaire Vincent Humbert ( On a rendu hommage à ce dernier dans un film qui a retracé sa vie depuis son accident de voiture). Elle vise à assurer la qualité de fin de vie au malade en dispensant les soins palliatifs et en reconnaissant le devoir de respecter la « dignité du mourant » dont la volonté est reconnue à travers la rédaction de sa déclaration anticipée et la désignation d'une personne de confiance. Pour demander l'euthanasie on peut faire une demande anticipée qui consiste à exprimer nos intentions ou nos refus en matière de soin de santé, la fin de vie ou dans le cas où nous ne sommes plus en mesure de manifester notre volonté en rédigeant « la formulaire de demande » ( voir lien). http://www.health.belgium.be/internet2Prd/groups/public/@public/@dg1/@acutecare/documents /ie2form/19060547.pdf Déclaration anticipée de volonté : On peut exprimer des intentions et des refus en matière de soins de santé et de fin de vie pour le cas où on ne serait plus en état de manifester clairement sa volonté (coma, par exemple) en rédigeant ce qu'on appelle une "déclaration anticipée de volonté". Dans une déclaration anticipée de volonté, le patient encore capable d'exprimer sa volonté demande de manière explicite que soit pratiquée l'euthanasie. Cette déclaration est valable si : - Elle a été rédigée selon le modèle de formulaire que prescrit la loi. - Elle a été établie ou confirmée moins de cinq ans avant le début de l'impossibilité pour le patient de manifester sa volonté. - Elle a été établie en présence de deux témoins majeurs dont au moins l'un n'a aucun intérêt matériel au décès. Cette déclaration peut aussi désigner une ou plusieurs personnes de confiance qui le moment venu, mettront au courant le médecin traitant de la volonté du patient. Ces personnes de confiance cosignent le formulaire. Le patient peut à tout moment retirer ou adapter sa déclaration anticipée de volonté. Elle ne sera de toute façon exécutée que si le patient est atteint d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, qu'il est inconscient et que son état est jugé irréversible. Demande expresse d’euthanasie : En dehors de cette déclaration anticipée, une euthanasie peut être pratiquée à la demande expresse du patient au moment où il est encore en état d'exprimer sa volonté actuelle de mourir. Cette demande doit être faite par écrit, datée et signée. Elle peut être rédigée par une tierce personne en présence du médecin si le patient n’est pas capable d’écrire (paralysie, par exemple) Conditions : - Une euthanasie ne peut être pratiquée que si les conditions suivantes sont remplies : - Le patient est majeur (ou mineur anticipé) au moment de sa demande. - Le patient est capable et conscient au moment de sa demande. - La demande écrite est formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée. - La demande ne fait l'objet d'aucune pression extérieure. - Le patient se trouve dans une situation médicale sans issue. o La souffrance physique et/ou psychique est constante, insupportable et inapaisable. o L'état du patient est dû à une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. Sites utilisés : wikipédia santé médecine Encyclopédie Agora 2. Où l'euthanasie est-elle acceptée et dans quelles conditions ? (Quelles sont les lois en Fr sur ce sujet ? Quels sont les projets de loi en Fr) 1ère proposition Lois en France : - le code de déontologie qui stipule que l'acharnement ou l'obstination à maintenir en vie est contraire à la déontologie - La loi n° 99-477 du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs favorise une approche soignante soucieuse de la qualité des derniers jours. Le soulagement de la douleur, l’apaisement des souff rances dans un environnement favorable à la relation avec les proches — autant d’avancées qui s’avèrent indispensable L’euthanasie en France est régie par plusieurs lois, modifiées récemment suite à des cas particuliers comme V.Humbert ou encore C. Sébire : o La loi mars 2002 sur le droit des malades o la loi Léonetti d'avril 2005, relative aux droits des patients en fin de vie et la loi de 2002 sur le droit des malades. Celles-ci ne couvrent pas l'euthanasie active, ni le suicide assisté (qui désigne un acte volontaire en vue d'abréger la vie du patient, alors que l'euthanasie passive consiste elle à arrêter l'usage d'instruments ou de produits maintenant le patient en vie de manière artificielle) mais cherchent à empêcher le médecin de s'obstiner à maintenir une personne en phase terminale, de ne pas pratiquer d' « obstination déraisonnable », en favorisant des soins palliatifs ; ceux-ci permettent de réduire la douleur, d'abréger les souffrances du patient, et donc de respecter sa « dignité ». le décret de février 2006, lui, informe que si le médecin veut effectuer des soins palliatifs sur son patient, il doit consulter l'équipe médicale et les proches du patient. – depuis 2008, un amendement à la loi de 2005 prévoit pour les médecins l'obligation de prendre connaissance des directives anticipées de leurs patients et de justifier en collégialité du refus de les mettre en œuvre. Les projets de lois : Il y a également des projets de lois, annoncés pour la fin de l'année, le texte devra compléter la loi Léonetti, dans le but d'améliorer la dignité de la personne. Le président lors de sa campagne électorale avait même partagé son désir que "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable (...) puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Le débat est alors relancé. Où l'euthanasie est-elle acceptée et dans quelle conditions ? Euthanasie passive France Allemagne Australie (fait l'objet de débats) Canada (mais certaines provinces l'interdisent complètement) USA (mis à part deux états) Espagne (assistance au suicide également dépénalisée) Grande-Bretagne (le patient a le droit de refuser un traitement) Euthanasie active Euthanasie illégale Luxembourg (à partir de 2009, interdit pour les mineurs, et situation médicale sans issue) Belgique (à partir de 2002, le patient doit être majeur et conscient, situation médicale sans issue) Pays-Bas (à partir de 2002 pour une maladie incurable, avis autres médecins, demande répétée du patient) Grèce Roumanie (passible d'une peine allant jusqu'à 7ans de prison) Portugal (sauf certains cas désespérés) Bosnie, Croatie, Serbie (considéré comme un homicide) Irlande (aucun texte sur l'euthanasie et l'assistance au suicide passible de 14 ans de prison) Références : http://fr.wikipedia.org/wiki/Euthanasie http://fr.wikipedia.org/wiki/Suicide_assist%C3%A9 http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gislation_sur_l'euthanasie_et_le_suicide_assist%C3%A9_par_p ays#Allemagne http://sante.planet.fr/a-la-une-liste-des-pays-qui-pratiquent-l-euthanasie.319321.2035.html http://sos-net.eu.org/medical/euthanas.htm http://lci.tf1.fr/france/societe/euthanasie-que-dit-la-loi-6639960.html http://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/legislation/droits-des-patients-en-fin-de-vie-laloi-leonetti-faisons-le-point.html http://www.europe1.fr/Politique/Hollande-relance-le-debat-sur-l-euthanasie-1172565/ 2ème proposition Euthanasie légalisée Euthanasie interdite ALLEMAGNE (euthanasie passive) CANADA (active) BELGIQUE (sous condition) DANEMARK PROVINCES DU CANADA (euthanasie passive) GRANDE-BRETAGNE 2 ETATS DES ETATS-UNIS: (Orégan et GRECE Washington) (euthanasie passive) ESPAGNE ITALIE FINLANDE (euthanasie passive) POLOGNE MEXIQUE (euthanasie passive) PORTUGAL HONGRIE (euthanasie passive) SUEDE LUXEMBOURG (euthanasie passive) NORVEGE (euthanasie passive) SUISSE (euthanasie passive) PAYS-BAS (sous condition) BELGIQUE La loi du 28 mai 20023 adoptée après deux ans de débats dépénalise l'euthanasie active. Celle-ci est définie dans la loi comme étant "l'acte, pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d'une personne à la demande de celle-ci". L'acte d'euthanasie est autorisé sous trois conditions: le patient doit être majeur (ou mineur émancipé), capable et conscient au moment de sa demande; celle-ci doit être formulée de manière volontaire, réfléchie et répétée et ne résulte pas d'une pression extérieure; le patient se trouve dans une situation médicale sans issue et fait état d'une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. Le médecin qui pratique l'acte doit être volontaire, aucune personne ne peut être contrainte d'y participer. PAYS BAS L'euthanasie y est légale depuis avril 20012. L'euthanasie aux Pays-Bas est légale en cas de: demande répétée de la part du malade, s'il est en état de formuler un discours; la maladie doit être incurable; prendre l'avis d'un autre médecin; signaler la mort aux autorités. De plus, dans ce même pays, depuis 2004, l'euthanasie est autorisée pour les enfants de moins de 12 ans, et l'avis des parents peut suppléer à celui de l'enfant. En 2003, près de 1800 euthanasies ont été effectuées. En 2012, ce nombre s'élève à plus de 4 188 selon le ministère néerlandais de la Santé. Le ministère explique cette croissance par la formation en 2012, des brigades de médecins mobiles habilitées à faire une injection mortelle au domicile du patient. Le nombre de brigades mobiles est passé de six au départ à dix en raison de leur forte sollicitation. 23 L'euthanasie en Europe. Les lois françaises sur l'euthanasie En France, la «mort» est encadrée principalement par deux lois: la loi de 2002 sur le droit des malades et la Loi Léonetti du 22 avril 2005 relative aux droits des patients en fin de vie. L'idée générale est de favoriser les soins palliatifs, d'interdire l'«euthanasie active» et d'empêcher le médecin de pratiquer une «obstination déraisonnable» dans le soin des malades en fin de vie. Un équilibre est aussi recherché entre le fait d'éviter des souffrances jugées inutiles à un patient qu'on estime voué à la mort, et celui de le maintenir en vie. La loi de 2002 a ainsi abouti à la reformulation du Code de déontologie médicale, lequel dispose désormais que le médecin: «doit s'abstenir de toute obstination déraisonnable dans les investigations ou la thérapeutique et peut renoncer à entreprendre ou poursuivre des traitements qui apparaissent inutiles, disproportionnés ou qui n'ont d'autre objet ou effet que le maintien artificiel de la vie16.» Le Code de santé publique (L1110-5) prévoit par ailleurs la possibilité d'abréger les souffrances: Les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu'à la mort. Si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical.» Ce cadre législatif est l'aboutissement d'une mission parlementaire, présidée par Jean Leonetti, demandée par le président Chirac à la suite de l'affaire Vincent Humbert, et vise à assurer la qualité de fin de vie au malade en dispensant les soins palliatifs et en reconnaissant le devoir de respecter la «dignité du mourant» dont la volonté est reconnue à travers la rédaction de sa déclaration anticipée et la désignation d'une personne de confiance16. Une mission d'évaluation de la loi Leonetti a ensuite été effectuée, à la suite du cas de Chantal Sébire17. Selon un commentaire du code de déontologie médicale, «l'acharnement thérapeutique est défini comme une obstination déraisonnable, refusant par un raisonnement buté de reconnaître qu'un homme est voué à la mort et qu'il n'est pas curable18». Dès lors, la définition de l'«acharnement thérapeutique» dépend des critères juridiques mêmes de la mort qui sont adoptés (lesquels se fondent en principe sur le concept de mort cérébrale et non du simple arrêt cardio-circulatoire). Mais d'autres critères, notamment la volonté du patient, sont pris en jeu. La loi Leonetti dispose ainsi, lorsqu'il s'agit de patients conscients: «Art. L. 1111-10 Code de la santé publique. - Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, décide de limiter ou d'arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l'avoir informée des conséquences de son choix. La décision du malade est inscrite dans son dossier médical» Le droit Européen prévaut sur le droit français, c'est pourquoi il est important de citer la loi européenne qui s'applique dans les cas d'euthanasie. Le conseil de l'Europe a adopté le 26 juin 1999 une recommandation sur la protection des droits de l'Homme et de la dignité des malades incurables et des mourants, condamnant l'euthanasie active. Le tribunal de Dijon, refuse l'euthanasie pour cette femme malgré sa maladie ( Chantal Sebire ) Sources: Wikipédia, google images, LCI.tf1.fr 3. Quels sont les différents points de vue pour (hommes politiques, médecins, philosophes, sociologues, psychologues, religieux, réseaux sociaux...) 1ère proposition Le terme d'euthanasie a été créé par le philosophe Francis Bacon au début du XVIIème siècle. Son sens étymologique est «bien mourir». La question de l'euthanasie est aujourd'hui en France une question primordiale dans la politique actuelle, en effet de nombreux pays frontaliers à la France ont légalisé l'euthanasie. Néanmoins la France a adopté un législation concernant l'euthanasie passive, il s'agit du principe du «laisser mourir», c'est à dire refuser l'acharnement thérapeutique en arrêtant les traitements curatifs, et en laissant uniquement le patient sous sédatifs, inconscient. Les enjeux actuels sont donc la légalisation, d'une part du suicide par assistance comme en Suisse, où ce sont des associations qui assistent les patients et leur procurent le produit létal; et d'autre part la légalisation de l'euthanasie active, comme au Pays-Bas, en Belgique ou au Luxembourg, où il s'agit d'une aide directe du médecin, qui administre à son patient un produit létal. Notre recherche a donc consisté à trouver quels étaient les différents points de vue pour la légalisation de l'euthanasie. Pour ce faire, nous avons essayé de balayer un maximum de domaines, pour avoir une grande diversité d'opinions, et ainsi avoir une réponse complète. Nous nous sommes donc renseignées sur les opinions publiques, notamment par le biais de sondage. Nous avons ensuite cherché des avis «pour» dans les programmes des différents partis politiques présents en France, et enfin nous avons trouvé des philosophes ayant des thèses favorables, ou défavorables, à la légalisation de l'euthanasie. OPINIONS PUBLIQUES : Nous avons donc commencé à nous renseigner avant tout sur les opinions publiques ainsi que leurs évolutions. Nous avons trouvé un sondage de l'IFOP, montrant une comparaison de l'opinion des Français sur la question de l’euthanasie entre 2001 et 2011. La question posée était: «Certaines personnes souffrant de maladies insupportables et incurables demandent parfois aux médecins une euthanasie, c'est-à-dire qu'on mette fin à leur vie sans souffrance. Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent ?» On observe qu'il y a très peu de personnes opposées à cette légalisation. Le nombre de personnes étant contre est inférieur à 10%. Néanmoins, on distingue deux groupes au sein de la part de la population étant pour. Il y a ceux qui disent «Oui» et ceux qui disent «Oui mais...». En effet, près de la moitié des personnes étant pour cette légalisation souhaitent tout de même un certain encadrement, une législation très pointue, pour ainsi distinguer tous les cas, et éviter des abus et des débordements pouvant aller à l'encontre de la personne concernée. Il pourrait en effet avoir certains conflits d’intérêts, etc… Un autre sondage de l'Institut Harris montre que 92% des Français seraient pour que le médecin et la famille soient en mesure de prendre cette décision lorsque le patient en est incapable. Un autre sondage a recensé les mots qui revenaient régulièrement lorsque des personnes «pour» la légalisation de l'euthanasie étaient interrogées. Pour conclure cette partie, il nous semble important de rappeler tout de même que toutes les questions concernant la fin de vie ne sont pas solubles dans celles relatives à l’euthanasie. OPINIONS POLITIQUES : Pour continuer notre liste des différents avis «pour» l'euthanasie, nous avons cherché dans les programmes politiques des différents partis présents en France. Nous nous sommes donc concentrées sur les partis ayant une certaine notoriété au sein de la République française. Nous avons trouvé des avis intéressants dans les programmes de trois partis: le parti socialiste, le parti communiste, ainsi que Europe Écologie-Les Verts. Commençons par voir les arguments en faveur de l'euthanasie de ce dernier parti : Europe Écologie – Les Verts se prononce pour la légalisation de l’euthanasie, celle-ci étant définie comme un acte, pratiqué par un tiers, qui met délibérément fin à la vie d’une personne, à la demande de celle-ci. Les conditions d’application d’une telle loi sont : • la présence d’une affection grave considérée comme incurable au moment de l’acte, maladie ou accident; •la présence de souffrances physiques et parfois psychiques surajoutées inapaisables, constantes et insupportables; • une demande volontaire et répétée sans pression extérieure. EELV appuie aussi son propos par l’existence d'une euthanasie illégale en France : «D’après l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) – France, il y aurait encore environ 15 à 20.000 euthanasies réalisées par an à des personnes en situation de fin de vie dans notre pays, en toute illégalité et dans des conditions éthiques et techniques – utilisation inappropriée de chlorure de potassium et de hautes doses de dérivés morphiniques, par exemple – parfois intolérables. Dès lors, on pourrait s’interroger sur l’opportunité d’une amélioration des conditions d’application de cette loi et celle d’un développement plus poussé des soins palliatifs.» Penchons-nous ensuite sur l'opinion du parti socialiste : La légalisation de l'euthanasie faisait partie du programme de François Hollande lors de son élection. Un député socialiste se fait le porte-parole des idées du parti: « Ainsi, et comme l’a rappelé François Hollande lundi 12 mars, nous sommes favorables au dépôt d’une proposition de loi dite « Vincent Humbert » sur l’assistance médicalisée pour mourir dans la dignité. Cette loi permettrait de dépénaliser l’acte médical et aura pour objet de permettre aux médecins dans des conditions strictes du respect de la volonté de leur patient et d’accompagnement, d’apporter une aide active aux personnes en phase terminale d’une maladie incurable ou placée dans un état de dépendance qu’elles estiment incompatible avec leur dignité. » Intéressons-nous maintenant au parti communiste, ne retenons qu'une seule phrase : « Mourir dans la dignité n’est pas une faveur que nous demandons. C’est un droit nouveau à conquérir qui fera de nous des citoyens du début à la fin de notre vie. » Cette phrase permet de faire une transition vers un coté plus philosophique de la question de l'euthanasie. OPINION PHILOSOPHIQUES : Le philosophe Pierre Zaoui, dit : « Les sociétés qui autorisent l'euthanasie sans la glorifier sont peut-être des sociétés bien plus respectueuses de la vie, dans ce qu'elle a de plus concret, c'est à dire tantôt aimable, tantôt supportable, tantôt insupportable, que les sociétés qui louent et condamnent le suicide en général. » Cette phrase signifie donc que selon lui, une société se doit de légaliser l’euthanasie sans lui vouer un culte, mais simplement en l'autorisant, et ainsi laisser le choix au citoyen de choisir. Après de nombreuses recherches, les philosophes se prononçant en faveur de l’euthanasie sont très peu nombreux, cette piste est donc quelque peu stérile. En effet, dans de nombreux essais philosophiques débattant sur le sujet de l'euthanasie, les auteurs au terme de leur réflexion se prononce plus pour une généralisation des soins palliatifs et de la loi Leonetti, c'est-à-dire le laisser mourir. On peut citer par exemple Rousseau, qui estime que rien n'est plus notre propriété que notre corps, ce ne serait donc pas à autrui de mettre fin à son unité organique. De plus, Spinoza dit que l'on ne doit pas céder à nos passions, la pitié que l'on ressent alors envers un de nos proches souffrant ne serait donc pas un motif valable à l'euthanasie. Cette idée d'euthanasier la personne rejoindrait celle de Descartes qui est de « désactiver » le corps lorsqu'il ne fonctionne plus correctement et qu'il nous fait souffrir, théorie totalement réfutée par Kant, car celle-ci réduit l'homme à une machine. Il y a encore de nombreux auteurs qui réfutent cette idée, car la jugeant inacceptable, pour des raisons très variées. Bibliographie et sitographie http://www.parti-socialiste.fr/articles/quelle-fin-de-vie http://eelv.fr/2012/11/21/pour-une-legalisation-de-leuthanasie/ https://sites.google.com/site/observatoirenationalfindevie/ https://c44a5eb8-a-62cb3a1a-s-sites.googlegroups.com/site/observatoirenationalfindevie/espacepresse/documents_presse/Chapitre3.pdf?attachauth=ANoY7cp0EgtZbXxATpSbcHTTi8ssFIkU hOsHaoc1Zs8uC-kUBJR8GcmbKPziIcGKqGeg8zGHfu2L65mdAbb-MoeRkxc-3nPYUjPUMfu_pVxJ3SXkq7ellTIP_zyKY0MgmODz2W17NDHAGYCfGMVwLD6XJBFpcczS TBCknw-MIAIvs_xdqFNj9quTML-OimEB2hIYGg90tydgk21MTMynl3uB8m1VvFbU7cU8fPsxwT9KxT2boK5muqrNbg9OVirhVLMKvWoWeGTzXcjTlcJVki8PQjh3MQBg%3D %3D&attredirects=0 http://www.pcf.fr/sites/default/files/rdp7_0.pdf http://denis-collin.viabloga.com/news/legaliser-l-euthanasie http://www.pedagogie.acnantes.fr/1224237108723/0/fiche___ressourcepedagogique/&RH=1160584417218 Le Monde 29/01/11, L'euthanasie entre danger et humanité 2ème proposition L'euthanasie est un sujet qui divise, mais un certain nombre de personnes de tout horizon, d'associations... défendent ce qu'ils affirment être un droit auquel chacun devrait avoir accès. Nous verrons ici les avis pro-euthanasie de la société, des médecins français, des religions, des politiques, des associations, de sociologues, des philosophes et des artistes. Donc des avis qui proviennent de tous les horizons. La société : D’après divers sondages récents, entre 86% et 94% des gens favorables à l’euthanasie (sources : Ifop, BVA), sous certaines conditions. Selon un sondage Ifop paru le 01/11/2013, 92% des Français y sont favorables en cas de maladies “insupportables et incurables“ et si les patients en font la demande. Question : Certaines personnes souffrant de maladies insupportables et incurables demandent parfois aux médecins une euthanasie, c’est-à-dire qu’on mette fin à leur vie, sans souffrance. Selon vous, la loi française devrait-elle autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent ? Oui • Oui, absolument • Oui, dans certains cas Non Ne se prononcent pas TOTAL Source : Ifop Avril 2001 (%) 88 38 Octobre 2010 (%) 94 36 Août 2011 (%) 94 49 Octobre 2013 (%) 92 44 50 58 45 48 10 2 6 - 6 - 8 - 100 100 100 100 Les médecins français : Les médecins, subissant des requêtes persistantes et lucides de la part de certains patients, penchent peu à peu en faveur de l’euthanasie. En effet récemment, le Conseil National de l’Ordre des Médecins Français a reparlé de la loi Léonetti de 2005, encore mal connue. Selon le conseil, elle « répond au plus grand nombre de situations de fin de vie ». Enfin, cette loi « autorise, en fin de vie l'emploi de traitements à doses efficaces pour soulager le patient, avec son accord, quand bien même ces doses seraient susceptibles d'écourter ce qui reste de vie », rappelle l'Ordre. On peut en effet trouver des paragraphes semblant autoriser l’euthanasie passive du moins dans la loi Léonetti alias Article 1110-5 : « Ces actes de soins ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. » Cependant, on ne perd pas de vue le fait d’avertir le malade ou ses proches : « Si le médecin constate qu'il ne peut soulager la souffrance d'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qu'en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger sa vie, il doit en informer le malade, sans préjudice des dispositions du quatrième alinéa de l'article L. 1111-2, la personne de confiance visée à l'article L. 1111-6, la famille ou, à défaut, un des proches. La procédure suivie est inscrite dans le dossier médical. » Mais cette Loi méconnue semble être passée sous silence lors des procès envers des médecins. Bonnemaison, un ex-urgentiste accusé d’empoisonnement envers ses patients pour abréger leurs souffrances en fin de vie en est un exemple flagrant. Le Pr Sicard, un médecin français et ancien président du Comité Consultatif National d’Éthique, a rappelé que la majorité des personnes âgées mouraient à l'hôpital dans une « indifférence extraordinairement bouleversante de la médecine de fin de vie ». La religion : La prise de décision sur la légalisation de l’euthanasie se fait aussi souvent selon les coutumes et religions de chacun. Ainsi, en France, une majeure partie de la population (environ 60%) catholique suit l’idéologie de cette religion qui considère l’euthanasie comme un meurtre par celui qui l’a pratique. La plupart des religions suivent d’ailleurs cette idée. Le Protestantisme au contraire, est en faveur de la légalisation de l’euthanasie. Il représente cependant une faible partie de la population française. Les politiques : Des politiques de tout bord sont en faveur du droit à l’euthanasie. Tout d’abord, à gauche, on trouve des gens de quasiment tous les partis : Véronique Massoneau (députée EELV), Jean-Luc Romero (conseiller régional PS de l’Île-de-France), Bertrand Delanoë (PS), Bernard Kouchner (PS), Jean-Michel Baylet (Président du Parti Radical de Gauche)…Ils militent pour une loi complète sur la fin de vie. Ils veulent relancer le débat sur l'euthanasie et passer du "laisser mourir" au "faire mourir". A droite, les avis positifs sont moins nombreux, mais on peut notamment trouver Jean Leonetti (UMP) et Nadine Morano (UMP), qui sont d’accord avec le principe d’euthanasie. Concernant les candidats à la présidentielle 2012, 4 se sont déclarés en faveur de l’euthanasie : François Hollande (PS), Jean-Luc Mélenchon (Front De Gauche), Eva Joly (EELV), et Philippe Poutou (NPA). Au niveau politique, le plus important reste pour l’instant François Hollande, en tant que Président de la République. En effet, il a, lors de sa campagne, fait la proposition n°21, qui est la suivante : "Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité.". Il se prononce donc clairement en faveur de l’euthanasie active. Il a lancé mardi 17 juillet 2013 un débat national sur l'euthanasie. Il a pris l'engagement de développer les soins palliatifs et une réforme "dans les prochains mois". M. Hollande a aussi posé la question de dépasser la loi Leonetti de 2005 qui s'oppose à l'acharnement thérapeutique sans permettre de déclencher un geste médical pour provoquer la mort. Cet engagement est certes sur les rails mais son aboutissement apparaît de plus en plus incertain. La loi ne viendra probablement pas en discussion avant début 2014. Les associations : La principale association française pour l’euthanasie est l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). Son représentant actuel est le conseiller régional d’Île-de-France Jean-Luc Romero. Leur but est d’obtenir une loi permettant l’euthanasie active si le malade en fait la demande et cherche à assurer un accès universel aux soins palliatifs. L’association milite pour que chaque Française et chaque Français puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie, “conformément à ses conceptions personnelles de dignité et de liberté“. Pour justifier leur démarche, ils s’appuient notamment sur les divers sondages Ifop ou BVA montrant que la majorité de la population française est favorable à une éventuelle loi sur l’euthanasie active. Pour sensibiliser à leur cause, l’ADMD a organisé diverses opérations médiatiques : des manifestations, comme celle du 24 mars 2012 place de la République à Paris, ou encore des campagnes comme celle faite durant la campagne présidentielle de 2013 afin d’interpeller les candidats sur ce sujet : cette campagne mettait en scène les candidats anti-euthanasie, comme cidessous. Exemple d’affiche parue lors de la campagne présidentielle 2012 Sociologie : Philippe Bataille, sociologue, directeur d’études à l’EHESS, directeur du CNRS (Centre d’Analyse et d’Intervention Sociologiques) et auteur d'A la vie à la mort, euthanasie, le grand malentendu, a mené une enquête de six mois en unité de soins palliatifs (USP), où il a rencontré des situations médicalisées sans plus d’espoir, la déception de patients à l’égard de leur attente clairement exprimée d’en finir avec la souffrance de la maladie. Philippe Bataille a signé la pétition pour soutenir le médecin soupçonné d'euthanasie active. Pour lui, tout médecins devraient être en mesure de pouvoir « donner la mort » à un patient. Il accuse la médecine de s’imposer elle-même cette interdiction. Philosophie : Le philosophe Boris Cyrulnik s’est engagé pour la légalisation de l’euthanasie en signant une pétition de l’ADMD, demandant aux candidats à la présidentielle de “prendre l’engagement solennel”, s’ils sont élus, “de déposer très rapidement un texte de légalisation devant le Parlement, afin que la France rejoigne les pays de liberté qui ont déjà légiféré”. John Stuart Mill a quant à lui écrit : "La seule raison légitime que puisse avoir une communauté civilisée pour user de la force contre un de ses membres est de l'empêcher de nuire aux autres. Son propre bien, physique ou moral, ne constitue pas une raison suffisante. […] Sur lui-même, sur son corps et son esprit, l'individu est souverain." Il est aisé d'approuver chez Mill l'idée qu'il devrait normalement appartenir à la personne dont c'est la vie de décider si cette vie vaut la peine d'être poursuivie. Quand une personne aux capacités mentales intactes juge que, tout bien pesé, son avenir est tellement sombre qu'il vaut mieux mourir que de continuer à vivre, la raison qui amène ordinairement à condamner l'acte de tuer (à savoir que l'on prive l'individu des bienfaits que la vie lui aurait procurés) se tourne en son contraire : un motif d'accéder à la requête de cette personne. Les artistes : Du côté des artistes engagés, pouvant influencer sur notre décision, on peut trouver Valéria Golino. Cette réalisatrice de film à en effet créée polémique en sortant Miele. Ce film raconte l’histoire d’une jeune femme qui aide certains patients en fin de vie à abréger leurs souffrances. Ce film qui parle clairement de l’euthanasie et cherche à faire changer les idées reçues, ne dément pas la position qu’a Valéria Golino dans ce débat : « Je suis pour l’euthanasie. », déclare-t-elle lors d’une interview. Tagada Jones, un groupe, exprime dans sa chanson au titre significatif Euthanasie, la souffrance que peuvent ressentir les patients en fin de vie et ne cherchant qu’une échappatoire : la mort. Sources : admd.net decisionsante.com Conseil National des Médecins France-Soir Huffington Post Metronews Legifrance.grouve.fr Ici.tf1.fr Lesoir.be Tpe euthanasie Véroniquemassoneau.fr 20minutes.fr Sciences Humaines.com 4. Quels sont les différents points de vue contre (hommes politiques, médecins, philosophes, sociologues, psychologues, religieux, réseaux sociaux...) I – Les religions face à l’euthanasie Le monde religieux est très influent dans le cadre du débat sur l’euthanasie. Voici le point de vue des principales religions : * Le Catholicisme L’Eglise catholique refuse à la fois l’euthanasie passive, l’euthanasie active et l’acharnement thérapeutique. En effet, d’après la lecture du catéchisme, « Quels qu’en soient les motifs et les moyens, l’euthanasie directe est moralement irrecevable. Elle constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne et au respect de Dieu Vivant, son Créateur. ». Selon les catholiques, Dieu donne la vie et donc lui seul peut la reprendre. De plus, d’autres textes de l’Eglise catholique montrent une préférence pour l’utilisation limitée des analgésiques, qui sont des médicaments utilisés dans le traitement des douleurs, afin d’accepter volontairement une partie de leur douleur et donc de s’associer consciemment à la douleur du Christ sur la croix. Ainsi, pour les catholiques, l’euthanasie est irrecevable dans la mesure où elle consiste à mettre fin à la vie des personnes handicapées, malades ou mourantes. * L’Islam La doctrine musulmane, à propos de l’euthanasie affirme qu’« il est interdit de donner la mort si ce n’est pas à bon droit. », autrement dit, la peine de mort est interdite. Pour les musulmans, nul ne peut avancer ou retarder l’heure de la mort, qui dépend de la volonté de Dieu. Par exemple, le médecin qui ne donne pas la vie, n’a pas le droit d’y mettre un terme. Ainsi, les musulmans sont totalement contre l’euthanasie, mais pas contre le fait de soulager la douleur. * Le Judaïsme Selon les Juifs, l’euthanasie passive, ou le renoncement à des actes médicaux qui est possible, doit être distinguée de l’euthanasie active qui est interdite. En effet, d’après un certain nombre de rabbins, « Le respect de la vie humaine est inconditionnel. C’est Dieu qui donne la vie. […] Celui qui détruit une vie, même d’un instant, c’est comme s’il détruisait l’univers entier. Il est donc défendu de faire quoi que ce soit qui puisse hâter la fin d’un agonisant. ». * Le Protestantisme A la différence des catholiques, la vie n’est pas sacralisée pour les protestants. En effet, ils estiment qu’il y a « un temps pour vivre et un temps pour mourir. ». Cependant, ils n’ont pas tous le même avis à propos de l’euthanasie : certains pensent qu’elle peut être considérée comme de l’acharnement thérapeutique qui n’est donc pas permise. Et d’autres, pensent qu’une demande du mourant d’être délivré d’un vain combat, doit être écoutée et non jugée. L’Eglise protestante ne s’opposera donc pas à une légalisation mais, en revanche, elle met très clairement le gouvernement en garde sur l’importance de l’accompagnement et le choix des malades. * L’Orthodoxie L’Eglise orthodoxe n’approuve pas la pratique de l’euthanasie, mais elle entoure tout de même les familles confrontées à cette situation limite. Du point de vue des orthodoxes, l’euthanasie est un acte immoral et ne doit pas être légalisée. En effet, ils assimilent l’euthanasie au suicide car selon eux, y participer est considéré comme un meurtre et une personne malade qui choisit l’euthanasie est considérée comme une suicidée. http://www.france-jeunes.net/lire-religion-et-euthanasie-18061.htm http://www.lavigerie.org/fr/contenu/grbioethirel.html http://radionotredame.net/2013/societe/euthanasie-debat-protestants-catholiques/ II – Le point de vue des médecins Les grands médecins, et le monde médical en général, s’opposent à toute forme d’euthanasie. Selon eux, il s’agirait d’une régression de la médecine car contrairement à l’euthanasie, celle-ci a pour but de guérir avant tout les malades, et non de les tuer. En effet, les médecins pensent qu’il faut accompagner les malades et les aider à apaiser leurs souffrances grâce aux médicaments. Par exemple, le Québec a davantage besoin d’une aide au mourant que d’une aide à mourir. Tout d’abord, de nombreux médecins se mobilisent contre l’introduction de l’euthanasie et du suicide assisté dans les soins. D’après l’Académie nationale de médecine, « Il n’est pas dans la mission du médecin de provoquer délibérément la mort. ». De plus, selon un récent sondage, 60% des Français préfèrent le développement des soins palliatifs à la légalisation de l’euthanasie. Lorsqu’on les informe sur ce que la médecine peut d’ores et déjà faire en cas de maladie grave et incurable, ils sont tous contre l’euthanasie. Cependant, c’est un choix moral car souvent, le cas des médecins qui euthanasient leurs patients en fin de vie, le font seuls ou ont parfois le soutien de leur personnel médical. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/euthanasie-qu-en-disent-les-medecins_1200508.html http://www.leparisien.fr/abo-vivremieux/des-medecins-contre-l-euthanasie-20-01-2011-1234972.php III – Le point de vue politique L’euthanasie fait sujet à de nombreux débats présidentiels. Des propositions de loi visant à légaliser celle-ci ont été rejetées car plusieurs personnalités ont pris officiellement position contre. Tout d’abord, l’UMP est en majorité contre, notamment l’ex-président français Nicolas Sarkozy. En effet, il craint les conséquences possibles d’une légalisation de l’euthanasie car selon lui, celle-ci serait « contraire à notre conception de la dignité humaine ». De plus, l’ex-premier ministre François Fillon s’oppose à l’euthanasie et déclare : « À titre personnel, je suis hostile à la légalisation d'une aide active à mourir ; ce n'est pas ma conception du respect de la vie humaine et des valeurs qui fondent notre société. » Le parti FN est vigoureusement opposé à l’euthanasie. D’une part, Marine Le Pen déclare que « la légalisation de l’euthanasie serait la négation des valeurs essentielles de notre civilisation » et d’autre part, la vice-présidente du FN Marie-Christine Arnautu qualifie la proposition de loi sur l’euthanasie de « législation de l’assassinat ». Concernant le Modem, François Bayrou s’est révélé contre en déclarant que l’autorisation de l’euthanasie passive par la loi Léonetti est suffisante. Il ne souhaite donc pas l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie active. Parmi les socialistes, alors que François Hollande défend l’idée de l’euthanasie en la considérant comme un geste actif pour les cas de souffrances extrêmes et de façon encadrée, certains s’y opposent. Selon l’ancien garde des sceaux Robert Badinter, « nul ne peur retirer la vie à autrui dans une démocratie. ». Enfin, Claude Evin, ancien ministre de la santé, décrit l’euthanasie comme étant un « geste d’une grande violence. » et même Xavier Bertrand fait part de son opposition. http://www.huffingtonpost.fr/2012/03/23/pour-ou-contre-euthanasie-position-candidatspresidentielle_n_1375895.html http://www.lefigaro.fr/politique/2011/01/24/01002-20110124ARTFIG00604-fillon-justifie-sonopposition-a-la-legalisation-de-l-euthanasie.php http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-socialistes-partages-sur-la-legalisation-de-l-euthanasie_EP_-2012-03-22-781170 http://www.estrepublicain.fr/elysee-2012/2012/01/02/l-euthanasie-vue-par-marine-le-pen 5. Exemples de cas où l'euthanasie a été appliquée illégalement. Pourquoi ? Comment ? Quelques exemples médiatiques parmi tant d'autres : Marie Deroubaix était atteint d'un cancer du poumon. Marie Deroubaix ne voulait surtout pas "faire pleurer dans les chaumières". Non, elle voulait "faire avancer" le débat, celui sur l'euthanasie. Elle a voulu abréger ses souffrances, elle a choisi de "mourir dignement". Cette aide active à mourir non autorisée en France (Lire notre encadré), "ce saut de l'ange qui permet de sauver son corps des flammes, lorsque le corps se consume." Marie Deroubaix ne voulait pas d'une longue et terrible agonie. Elle ne voulait pas terminer truffée de perfusions sur un lit d'hôpital. Elle ne voulait pas de séances de radiothérapie pour gagner quelques semaines, quelques mois. http://lci.tf1.fr/france/societe/elle-a-choisi-de-mourir-dignement-7087735.html Vincent Humbert a été victime d'un accident de la route. Devenu tétraplégique, aveugle et muet, après un grave accident de la route le 24 septembre 2000, Vincent Humbert ne voulait plus vivre. Il avait aucun espoir de guérir, et demandait le « droit de mourir ». Son affaire va faire polémique car il va écrire au Président de la République de l'époque ; Jacques Chirac. Mais n'ayant aucune réponse positive, trois ans plus tard, avec l'aide de sa mère et d'un médecin, il va mettre fin à ses jours. http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Vincent_Humbert http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/26/euthanasie-vincent-humbert-loi_n_3961765.html Chantal Sébire : Chantal Sébire, enseignante, née le 28 janvier 1955 et morte le 19 mars 2008 à Plombières-les-Dijon des suites d'une maladie cancéreuse. Elle était atteinte d'une tumeur rare ( Esthesioneuroblastome"), tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale. et la médiatisation de ses souffrances puis de son décès ont ravivé le débat sur l’euthanasie en France. Refusant d'être "mise dans un état second avec la médication qui n'améliore pas la souffrance", "On ne permettrait pas à un animal d'endurer ce que j'endure", affirme-t-elle, en dénonçant une "loi Léonetti incomplète" qui ne permet pas l'euthanasie. Elle a également écrit au président de la République pour qu'il entende ce qu'elle a appelé un "message d'amour". http://www.ladepeche.fr/article/2008/03/13/442127-euthanasie-le-debat-relance-avec-l-affairesebire.html Blanche était atteinte d'un cancer en phase terminal. Bien que la décision était difficile à prendre, le mari de Blanche 84ans, l'a prise. Il a décidé de faire euthanasier sa femme face aux souffrances qu'elle endurait depuis des semaines. Elle avait adhéré à l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. Les enfants de Blanche étaient d'accord avec cette décision et le secret est resté dans le noyau familial. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/euthanasie-j-ai-aide-ma-femme-amourir_1051864.html Débat : fait-il la rendre légale ? (avis personnel) Ces dernières années, les cas très médiatisés de Vincent Humbert et de Chantal Sébire ont relancé les débats politiques avec la question suivante : Faut-il légiférer en France l'euthanasie ? A ce jour la nécessité d'une nouvelle loi semble inutile puisque la loi Leonetti permet en quelque sorte l'euthanasie passive. Le problème réside dans la méconnaissance de cette loi par le personnel de santé et son application encore trop faible. Les français sont divisés sur la question mais une grande majorité est pour rendre l'euthanasie légale. Cependant, le problème de toute loi pose la problématique de sa dérive et de ses abus. Jusqu 'où le législateur peut-il aller dans ce domaine ?