mma se teinte de luxe.

Transcription

mma se teinte de luxe.
Conjoncture
Et si le Cameroun se tournait
vers la Cedeao?
Par Jean Vincent Tchienehom
e projet de la libre circulation des personnes dans la zone CEMAC n’entrera pas en vigueur
le premier janvier 2014, comme décidé en juin dernier à Libreville par les Chefs d’Etat. La
Guinée Equatoriale a officiellement exprimé son opposition à ce projet. On nous dit qu’à ce
jour, « les questions en rapport avec la sécurisation des frontières, la fiabilisation des documents
de voyage, l’échange des fichiers des personnes recherchées dans chaque pays et la signature
d’une convention avec Interpol restent pendantes». Cet internaute camerounais, au nom célèbre
raconte sur son compte Facebook le voyage le plus pénible de toute sa vie. « Une vingtaine de
contrôles policiers en route, pour toutes les fois enregistrer les mêmes papiers: passeport et carte
de vaccination. Toutes les fois aussi, j'ai dû payer sans reçu entre 2000 et 24000 FCFA pour l'un,
l'autre ou les deux à la fois, alors que je suis en règle. Ajoutez à cela le visa de 70 000 FCFA, et les
frais d'entrée de 20 000 FCFA. C'est fou, entre le Cameroun et le Gabon! J'ai traversé beaucoup de
frontières en Afrique. Ici c'est le pire que j'ai jamais vécu ». Outre ce projet de libre circulation
renvoyé aux calendes grecques, d’autres échecs ont ponctué ces derniers mois la vie de la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale. Air Cemac n’a pas décollé en décembre
comme planifié. Le fonctionnement quotidien de la Communauté est paralysé en raison de la situation sécuritaire chaotique de Bangui. Et le Cameroun a vu son influence fortement diminuée
depuis qu’il a perdu le poste de Président de la Commission au profit du Congo. A qui la faute, si
la Cemac tarde à faire de la régionalisation, une réalité? Le Cameroun a sa part de responsabilité.
Centrafricains et Tchadiens se plaignent tout autant du racket sur les routes camerounaises. Le
projet du Cameroun de ratifier dans les jours qui viennent l’accord de partenariat économique
déjà signé avec l’Union européenne n’est pas vu d’un bon œil par les autres capitales d’Afrique
centrale. Après avoir balayé à sa porte, le Cameroun doit renforcer sa coopération avec le Tchad,
la RCA et le Congo, trois Etats qui acceptent sans visa les Camerounais sur leur territoire, quitte à
encourager une Cemac à deux vitesses. Après tout, on voit bien en Europe que tous les membres
de l’Union européenne ne partagent pas l’Euro, la monnaie commune. Mais la solution radicale
de notre coopération avec nos voisins ne réside-t-elle pas dans la main ferme tendue à la Cedeao?
Ce n’est pas utopique. Le Burundi et la RDC appartiennent ainsi à plusieurs unions économiques
sous-régionales. Déjà, le Cameroun est membre avec d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest d’organismes sous-régionaux comme la Commission du Bassin du Lac Tchad et l‘Autorité du Bassin du
Niger qui viennent de se réunir à Yaoundé. Il convient d’aller plus loin dans cette voie de la coopération avec nos amis du Nord-Ouest et spécialement avec le Nigéria, qui exempte les Camerounais de visa. Voici un marché de 160 millions de consommateurs qui s’ouvrent à nous.
Qu’attendons-nous pour leur faire des offres conséquentes, au moment où les Nigérians n’hésitent
pas à coloniser notre économie? Le magazine SparkCameroun a tout à fait raison d’écrire : « Cameroun gare à toi ! Ton grand voisin est désormais la nouvelle frontière qui va montrer à ton
peuple tes incapacités à améliorer son contexte existentiel. Notre futur émergent ne se fera pas
avec la Centrafrique, le Tchad, le Gabon, le Congo, la Guinée équatoriale, nos chers et bien aimés
voisins. Ils ne vivent pas sous perfusion économique intense comme nous avec le gigantesque
Nigéria. Imaginez toute la colonne vertébrale du triangle Cameroun adossé du nord au sud sur
l’interminable frontière de la superpuissance économique nigériane qui est en train d’opérer un
énième redémarrage économique »!
L
4
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
Sommaire
Conjoncture
Et si le Cameroun se tournait vers la Cedeao?
P4
Interview : Hervé Christien, directeur général
de AGS Frasers Cameroon
« L’archivage est une problématique centrale des
entreprises et institutions publiques »
Publireportage : Le transport chez MMA se
teinte de luxe
Economie
L’Etat n’en fait jamais assez.Encore des efforts.
P6-8
P10
P12
In Memoriam
Nelson Mandela
Management
Les atouts des managers efficaces
Hight tech
Les dangers de la cybercriminalité en
Entreprise et les mesures de protection
P22-24
Coaching
Stimuler votre performance indviduelle
P24
Finance
Sous-financement des PME
La surliquidité bancaire préoccupe les
acteurs financiers africains
P26
Décryptage
La bataille du H2B2 a-t-elle cessé?
Ce n’est sans doute qu’une pause.
P28-30
P18
P20
Edité par : Global services & Communication - B.P. 11094 Dla-Cameroun
Directeur de Publication : Joseph KUATE - 77 77 22 78 - Email : [email protected]
Directeur de la rédaction : Jean Vincent Tchienehom 99 72 46 08 - Email : [email protected]
Directions d’Exploitation : Douala - 33 05 55 97 / 33 13 26 00 - Yaoundé: / 22 11 82 01
Secrétariat : 33 03 28 20 / 33 42 33 60 - Email : [email protected]
www.horizon-plus.cm
Interview
« L’archivage est une problématique centrale des
entreprises et institutions
publiques »
Horizon Plus : Quels sont les enjeux de cette activité en plein essor ?
Hervé Christien: L’archivage (record management), secteur déjà mature
Aux USA, a été introduit en France dans les années 1970. Dès lors l’activité
a connu une croissance continue, de l’ordre de 8 à 9% par an. En effet
elle est au cœur des préoccupations des entreprises et institutions. Si les
entreprises sont soumises à des obligations légales de conservation de
leurs documents, l’archivage représente un enjeu bien plus vaste. Au-delà
de cette nécessité première, se superposent aussi et surtout des enjeux
stratégiques: archiver c’est engager une réflexion profonde autour de la
structuration des données de l’entreprise pour mieux utiliser, gérer, accéder
et conserver les informations sur le court, moyen et long terme, voire très
long terme.
L’archivage permet donc une amélioration de la productivité, ainsi qu’une
réorganisation et une optimisation de l’entreprise même. D’autre part, l’archivage intègre un élément fondamental que chacun se doit de prendre
en considération: la sécurité des données. Archiver n’est pas seulement
indexer, ranger, puis mettre à disposition. C’est également sécuriser les
données des entreprises pour protéger leurs droits, défendre leurs atouts
et se prémunir ainsi contre tout risque qui pourrait entamer leur croissance et mettre en péril leur existence. Enfin, au jour le jour, archiver permet aux entreprises de réduire leurs coûts (charges locatives, coût de
l’immobilier, coûts de fonctionnement) et de se recentrer sur leur cœur de
métier en toute sérénité pour plus de performance.
En parlant d’économie de coûts, de quelle façon pouvez-vous dire que
cela permet aux entreprises de faire des économies ?
Un local industriel d’archivage est construit sur plus de 11 mètres de hauteur, en France la hauteur d’utilisation est de 20 mètres de hauteur. Les
racks sont étudiés pour épouser parfaitement les volumes et de cette façon
présentent des coûts de location les plus adaptés. Un entrepôt comme
celui de Douala peut à terme stocker 400 000 boites d’archives, le tout
stocké sur 3 niveaux. Un cabinet d’avocat, par exemple, qui manque de
collaborateurs mais qui a l’habitude de réserver un bureau pour ses archives est un client type qui n’utilise pas ses capacités opérationnels pour
développer son chiffre d’affaires. L’externalisation d’archives permet donc
de libérer de l’espace à un ou de nouveaux collaborateurs pour développer
par-delà du chiffre d’affaires tout en améliorant sa qualité de prestation.
Il faut enfin noter que beaucoup d’entreprises stockent leurs archives
elles-mêmes mais ne quantifient pas le coût global de leur structure en
tenant compte des frais de gardiennage, de l’assurance, de l’ électricité,
du loyer, des frais d’enregistrement et des coûts de maintenance. Externaliser ses archives est vraiment un nouveau concept pour gérer ses documents.
Hervé Christien, directeur général
de AGS Frasers Cameroon
De quelle façon pouvez-vous sécuriser les clients quant à la confidentialité
des documents ?
On se retrouve, en effet, dans le même contexte des premières banques
il y a 50 ans. Nous sommes une banque de documents qui doit garantir
la sécurité des biens de ses clients tout en garantissant la confidentialité
des contenus. Les boites d’archives sont toujours rangées dans des conteneurs d’archivage après avoir été indexés et informatisés dans notre logiciel EAS. Les conteneurs sont localisés par code barre dans le site et sont
placés de façon anonyme dans les racks suivant la localisation fixée par
le logiciel. Il n’est donc pas possible de localiser des documents sans les
accès à notre service intranet EAS logé en France. Le conteneur anonyme
permet donc de sécuriser les documents tout en apportant un confort
quant à la conservation à long terme avec les composants lumière et humidité comme ennemies.
Nous avons vu beaucoup d’entreprises récemment se retrouver anéanties
par les incendies. Quelles sont les mesures adaptées à votre structure ?
Il est tout d’abord important d’avoir un plan HSE (Hygiène Sécurité Environnement) adapté à la structure. Les extincteurs sont placés tous les 10
mètres et les détecteurs de fumée sont nombreux également. En Afrique,
nous avons décidé de neutraliser l’électricité à l’intérieur des dépôts. En
travaillant sans électricité, nous tendons vers un risque 0 quant au risque
incendie liée aux surtensions électriques. Nous réservons l’électricité uniquement sur la partie externe du bâtiment pour alimenter la soufflerie industrielle. Le toit est étudié pour pouvoir travailler à la lumière du jour et
notre logiciel nous permet de maitriser les lieux d’emplacement précisément pour les recherches.
Que peut apporter en plus un logiciel adapté à l’archivage ?
Pour faire une livraison le plus rapidement possible à un client, il faut
que le logiciel permette de faire des recherches très rapides par mot-clés.
Le client peut lui-même faire sa recherche de document comme s’il faisait
un achat sur internet suivant un accès au logiciel (un identifiant/un mot
de passe). Après livraison, le logiciel permet de fournir une traçabilité du
document livré et permet de veiller au bon retour. Il est notamment approprié pour faire une gestion de la destruction des documents à terme
des échéances de validité de documents. Le logiciel permet, enfin, de différencier les documents qui doivent être détruits à 10 ans d’âge et ceux
qui doivent être gardés sur une période beaucoup plus longue.
Quels sont les services proposés par Archiv System pour répondre aux be-
6
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
P8
Interview
L’archivage est une problématique centrale des entreprises
et institutions publiques.
soins croissants du tissu Economique camerounais ?
Vous l’avez dit, les besoins des entreprises privées et publiques sont en
véritable explosion. Afin de les accompagner, Archiv System a développé
tout au long de ces vingt dernières années, quatre domaines de compétences :
- Audit, conseil et formation,
- Archivage et gestion de supports physiques,
- Archivage électronique (GED : Gestion Electronique de Document),
- Destruction des archives au terme de leur durée de vie.
Avec ses 125 filiales, nous voyons que le groupe AGS est porté sur l’international; s’agit-il de l’un des axes stratégiques de développement d’Archiv
System ?
Si les racines d’Archiv System sont solidement ancrées en France métropolitaine et d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane) grâce
à son réseau dense, les défis que nous relevons ces dernières années
sont résolument tournées vers l’international. Nous sommes déjà implantés en Asie via nos filiales basées à Jakarta et Manille, et en Europe via
notre filiale en Roumanie et plus récemment via l’acquisition de Pietsch
en Allemagne, société aux savoir-faire techniques et technologiques ultramodernes et particulièrement dans le domaine de la Gestion électronique de document ; mais c’est en Afrique que nous mettons désormais
la priorité et que nous souhaitons accélérer le déploiement de notre présence.
Dans cette entreprise, la société Archives Afrique Consulting (AAC), leader
de l’archivage au Gabon, est devenue la pièce maitresse de la stratégie
d’Archiv System en Afrique, en rejoignant le groupe en Avril 2011. De son
côté, Archiv system a permis à AAC de monter en compétences et de profiter de son réseau. Grâce à ce premier succès en Afrique Centrale, le
groupe a très rapidement décidé de lancer l’activité à Dakar. En Afrique
du sud aussi, au Cap et Johannesburg, nous nous développons grâce à
une équipe de professionnels de l’archivage cumulant 17 ans d’expérience.
Que dire de l’archivage public ?
En France, 25% des entreprises privées externalisent leurs archives, contre
65% aux Etats-Unis ; le marché français demande encore à mûrir et cela
demande de la patience pour acquérir des parts de marché. Il y a, par
contre, une alternative pour développer ses parts de marché : l’archivage
des documents publics. Une réglementation est entrée en vigueur depuis
2009 en France. Les archives publiques peuvent désormais être stockées
sur le territoire Français et Archiv System externalise, par exemple, les archives des Hôpitaux de France . Les institutions camerounaises sont
conscientes des enjeux et font aussi beaucoup d’efforts pour maitriser
leurs flux d’archives. L’externalisation des archives publiques par des entreprises privées du métier n’est pas encore d’actualité. L’important est
d’assurer des formations, de fournir le matériel adéquat pour que les archives publiques soient conservées comme il se doit. Les entreprises parapubliques seront certainement intéressées de comparer leurs couts de
stockage tôt ou tard.
Pour conclure, un mot sur l’engagement fort de votre société en matière
de responsabilité sociétale des entreprises ?
Oui, c’est un investissement à la fois très symbolique et parfaitement
concret que nous avons initié en 2009 et que nous désirons mettre en
avant afin que toujours plus nombreuses soient les entreprises à nous
rejoindre dans ce cheminement vers le progrès. Concrètement, Archiv System dont l’activité est pour une large part liée au papier, a décidé de minimiser son empreinte écologique en encourageant un environnement
stable et durable pour les générations futures, à travers la voie de la reforestation : toutes les 15 boites d’archives, sur terre, un arbre aura été
coupé ! Pour Archiv System, tous les 15 cartons d’archives stockés pour
nos clients, un arbre sera replanté. Nos objectifs finaux sont la lutte contre
les effets du réchauffement climatique et la désertification, le renforcement du développement de populations affectées grâce à la mise en
œuvre des solutions socio-économiques locales et durables, et la protection de la biodiversité sur site. Notre action, via l’association Planète Urgence, se concentre pour l’instant sur le Mali et Madagascar mais a
vocation à monter en puissance.
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Propos recueillis Par Jean Vincent Tchienehom
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
PU
P
PUB
U
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BL
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RE
EP
PO
OR
RT
TAGE
LE TRANSPORT CHEZ MMA SE TEINTE DE
DE LUXE.
LUXE.
L’année 2014 commencera sur un tapis rouge avec l’arrivée
de Business Class, une véritable innovation dans le secteur
de la location automobile.
éésormais, les grands axes
outiers qui lient les villes de
ouala, Yaoundé, et Kribi entre
es se feront dans une voiture
e. En effet, Business Class
re un service «5 étoiles»
ules de sortie 2014, chauffeurs
s certifiés en conduite
ve, et prise en charge des
urs.
rquoi
offrir
une
ation de prestige?
rtaines personnes n’aiment
as prendre l’axe lourd avec
ur
véhicule.
D’autres
prennent l’avion ; mais arrivées
Yaoundé ou à Douala, elles
ont stressées à l’idée de se
déplacer en taxis, peu sûrs et
rès inconfortables, pour se
ndre à leurs différents
ndez-vous professionnels ou
ffaires. Alors Business Class c’
solution pour eux.
M
M
Patron
mment se présente
e offre?
s Class met à la disposition de
èle une voiture de classe avec
r en uniforme, gants et képi,
e sur toute la durée de leur
ent. Pour une mission à
de leur départ de Douala à
ou sur toutes autres destinaurront donc se rendre partout
ent à tout moment, l’esprit
avec leur chauffeur dédié. S’ils
pas emprunter l’axe lourd, un
es attendra dès la descente
aéroport. Pour en bénéficier, il
ntacter l’agence pour le devis
ation.
squette de leader à
ass est le nouveau produit de
Cars, une entreprise qui
on nom dans le monde de la
utomobile. Business Cars est
pal pilier d’une holding
22 - KWIN N° 13 / DECEMBRE 2013
multisectorielle créée il y a trois ans à
l’initiative de Mohamed Maïdadi Abba,
son promoteur. Il a très vite accrut ses
activités, après avoir réinventé la location
longue durée, en offrant le service le plus
avantageux pour les entreprises
émergentes. Après quoi, le leadership ne
pouvait plus se borner aux entreprises
du holding, mais s’attaquer au secteur
tout entier.
Le groupe MMA c’est...
Un groupe de services aux entreprises,
aux professionnels et aux particuliers,
pour leur faciliter la vie.
«Concentrez-vous exclusivement sur votre coeur de métier,
nous gérons tout le reste pour
vous»
KWIN N° 13 / DECEMBRE 2013 - 23
Economie
L’Etat n’en fait jamais
assez. Encore des efforts.
e gouvernement est plutôt satisfait des mesures prises ces derniers
mois pour améliorer la situation économique du Cameroun. Tout en
le reconnaissant, un expert que nous avons consulté lui recommande de ne pas relâcher ses efforts, d’en faire encore plus.
L
Le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey récapitule quelques actions menées sous la houlette du gouvernement.
« En matière de réformes structurelles, l’Etat multiplie les initiatives en faveur des PME. En 2013, il a procédé à : (i) la création de l’Agence de Promotion des PME ; (ii) la mise à disposition d’une somme de 3 milliards au
profit des PME sous forme de crédit-bail ; (iii) la mise en place du mécanisme transitoire de financement de la PME dont le but est de faciliter
l’accès des PME aux crédits à moyen et à long termes ; (iv) la tenue de
l’Assemblée Générale de la banque camerounaise des PME. Cette banque
dont le capital social est de 10 milliards, aura pour interface l’Agence de
Promotion des PME qui veillera à la maturation des projets avant qu’ils
ne soient présentés au Conseil de Crédit de la BC-PME ».
« C’est dans le même cadre que la Bourse de sous-traitance et de partenariat a été mise sur pied avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies
pour le Développement Industriel et de l’Union européenne. L’Assemblée
Constitutive du Groupement d’Intérêt Economique de la Bourse de Soustraitance et de Partenariat du Cameroun s’est tenue le 8 mai 2013 à
Douala. Ses activités visent : (i) le développement et la promotion de la
sous-traitance comme
facteur de création de la
valeur ; (ii) l’offre d’une
assistance technique en
matière de gestion en
vue d’améliorer la capaALAMINE
OUSMANE MEY
cité des unités sous-traitantes ; (iii) l’organisation
des forums, des rencontres, des séminaires et débats pour promouvoir le
partenariat entre PME locales et étrangères ; (iv) la diffusion d’informations
provenant des adhérents et des donneurs d’ordre. A ce jour, 165 PME environ sont affiliées tout comme la quasi-totalité des entreprises qui opèrent
dans les grands chantiers ».
« Par ailleurs, la loi fixant les incitations à l’investissement privé a été promulguée et les textes d’application y relatifs ont été signés. Elle accorde
des incitations communes, fiscales et douanières aux entreprises et investisseurs en période d’installation et d’exploitation. Des incitations spécifiques sont accordées aux secteurs prioritaires à l’instar de l’agriculture,
la pêche, l’élevage, les emballages et le stockage des produits. Ces entreprises peuvent aussi bénéficier des exonérations de TVA, de taxe foncière,
d’enlèvement direct à la demande de l’investisseur, de l’enregistrement au
droit fixe ou encore de l’admission en droit temporaire des équipements
et matériel industriels ».
Pour sa part, le ministre en charge de l’industrie indique que l’Agence de
promotion des investissements (api), qui a vu ses missions renforcees avec
la loi du 18 avril 2013, sur les incitations a l’investissement prive en republique du cameroun, s’attele a rendre effective, au cours de l’annee 2014,
le guichet unique pour faciliter l’offre de services aux investisseurs.
Avis d’expert
« Le gouvernement doit engager un
vrai choc de simplification ».
Pour Guy Gweth, Conseil en intelligence économique, CEO de Knowdys
Consulting Group, il faut attendre de voir comment toutes ces mesures
annoncées par le gouvernement vont être mises en œuvre avant de juger
de leur pertinence.
Le train de mesures pris par le gouvernement peut sembler séduisant
au premier abord, mais il convient de prendre du recul pour juger de sa
pertinence et de son impact réel sur l'économie nationale. Quatre raisons
à cela:
Premièrement: l'analyse des stratégies d'incitations à l'investissement privé
mises en place dans les six pays de la zone CEMAC, au cours des dix
dernières années, montre que les régimes spécifiques aux PME deviennent souvent, au bout de quelques années, des zones refuges où les petites entreprises stagnent. C'est pourquoi j'appelle le gouvernement
camerounais à créer les conditions d'incitation à la croissance des PME
pour produire des champions nationaux comme dans des pays tels que
le Maroc ou l'Afrique du Sud.
Deuxièmement: les retours d'expérience des entreprises que nous accompagnons dans la zone CEMAC concluent unanimement que la charge
liée au respect des obligations fiscales dans nos pays est aussi lourde
que le taux de fiscalité. Il suffit d'ailleurs de jeter un regard sur les notes
successives du Cameroun dans les indicateurs" Paying the Taxes" de
Doing Business pour s'en convaincre. C'est pourquoi j'appelle le gouvernement camerounais à aller plus loin dans les réformes en engageant
un vrai choc de simplification. Cela passe notamment par une plus
12
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
grande simplification des processus
de dépôt, de paiement, des formulaires fiscaux, etc.
Troisièmement: l'expérience a montré,
à maintes reprises et dans plusieurs
pays, qu'il est contre-productif d'utiliser l'incitation fiscale pour compenser
les insuffisances nationales telles
que le manque d'infrastructures ou le
non-respect des normes juridiques.
C'est pourquoi j'appelle le gouverneGuy Gweth
ment camerounais à tout faire pour
doter notre pays d'un corpus fiscal
plus clair et plus stable. Il nous faut un instrument qui laisse peu de
place à l'arbitraire et à la négociation entre le contribuable et les autorités
fiscales; un socle dans lequel les investisseurs locaux et étrangers trouveront un gage de la primauté du droit dans notre pays.
Quatrièmement: il apparait, à travers ses choix, que le gouvernement camerounais a véritablement entrepris de faire de la fiscalité un instrument
de correction des défaillances du marché dans les secteurs prioritaires
comme l'habitat, l'agriculture, l'élevage, les industries manufacturières,
l'industrie pharmaceutique ou le tourisme. C'est, à nos yeux, la principale
bonne nouvelle de ce train de mesures.
Conclusion: pour s'assurer de la pertinence de toutes ces mesures, il faudra attendre que le Comité Paritaire de Suivi prévu par la loi du 18 avril
2013 produise des évaluations transparentes à intervalles réguliers.
Par Olivier MBALLA
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7 200F.CFA/Bouteille
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10 000F.CFA/Bouteille
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F.CFA/Carton de 6
13 000F.CFA/Cubitainer
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11 000
F.CFA/Bouteille
22 800
48 000F.CFA/Carton de 6
42 000
F.CFA/Carton de 6
OVERMEER
3 800
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F.CFA/Bouteille
27 600F.CFA/Carton de 6
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F.CFA/Carton de12
SIMONSVLEI
27 600F.CFA/Carton de 6
72 000F.CFA/Carton de 12
8 000F.CFA/Bouteille
7 000
ROSE NATURAL SWEET (5L)
4 600F.CFA/Bouteille
6 000F.CFA/Bouteille
4 850
Merlot
F.CFA/Bouteille
63 000F.CFA/Carton de 12
F.CFA/Carton de 6
FLEUR DU CAP
3 800
F.CFA/Bouteille
48 000
F.CFA/Carton de12
26 700
4 600F.CFA/Bouteille
5 250F.CFA/Bouteille
4 000
4 550
67 800F.CFA/Carton de 12
70 800F.CFA/Carton de 12
57 600
SAUVIGNON BLANC
4 000
5 650F.CFA/Bouteille
4 800
F.CFA/Bouteille
33 300F.CFA/Carton de 6
F.CFA/Carton de12
NEDERBURG
5 700
4 450
F.CFA/Bouteille
66 600F.CFA/Carton de 12
69 000F.CFA/Carton de 12
F.CFA/Carton de 6
5 550F.CFA/Bouteille
5 550F.CFA/Bouteille
5 000
F.CFA/Bouteille
43 200F.CFA/Carton de 6
42 900F.CFA/Carton de 6
36 000
5 750F.CFA/Bouteille
6 100
40 000
F.CFA/Carton de 4
F.CFA/Carton de 4
HAVANA CLUB
HAVANA CLUB
AMARULA
RHUM ANEJO ESPECIAL
RHUM ANEJO RESERVA
CREAM DE LIQUEURS
21 000F.CFA/Bouteille
19 500
1
F.CFA/Bouteille
252 000F.CFA/Carton de 12
234 000
2
F.CFA/Carton de12
23 980F.CFA/Bouteille
22 000
2
F.CFA/Bouteille
287 760F.CFA/Carton de 12
264 000
2
2
F.CFA/Carton de12
4 600F.CFA/Bouteille
3 900
F.CFA/Bouteille
110 400F.CFA/Carton de 6
93 600
F.CFA/Carton de 6
In Memoriam
18
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
Management
Les atouts des managers
efficaces
écouter la plupart des recruteurs et chefs d’entreprise, les cadres
capables de résoudre des problèmes, conduire efficacement les
équipes, augmenter le chiffre d’affaires sont une denrée rare sur
le marché de l’emploi. Paradoxalement, les cadres aspirent à plus de
responsabilité et d’autonomie dans leur travail. La question de pose
alors de savoir ce qui distingue les managers efficaces de leurs congénères, Nous essayerons de proposer quelques pistes sans la prétention
d’être exhaustif.
A
Savoir ce qui est attendu de vous
Il est facile pour un manager de confondre ce qui est attendu de lui et
ce qu’il a envie de faire au sein de l’entreprise. Quel que soit votre position
dans la hiérarchie de l’entreprise, savoir ce qui est précisément attendu
de votre fonction est primordial pour atteindre vos résultats .Par exemple,
un jeune cadre commercial ambitieux peut avoir pour objectif personnel de densifier son portefeuille clients grands comptes, question de tirer
une légitime fierté de ses résultats en termes d’augmentation du chiffre
d’affaire. Par contre, la stratégie de l’entreprise est de maitriser sa croissance en consolidant la relation avec la clientèle existante. Dans ce cas
de figure, si notre jeune cadre ne se réajuste pas, il peut se tromper d’objectif et se voir traiter d’incompétent à la longue.
Se concentrer sur une seule tâche à la fois
Une fois que vous savez précisément ce qui est attendu de vous, vous
devez consacrer l’essentiel de votre énergie aux tâches prioritaires liées à
votre fonction principale. Avec les nouvelles technologies, la tentation de
faire plusieurs choses à la fois est très souvent assez forte. Il faut cependant
garder à l’esprit que le cerveau humain n’est pas configuré pour être multi
tâches. Pour être efficace et productif, il est capital de se discipliner pour
travailler de façon séquentielle et éviter de se disperser inutilement.
Trouver des opportunités
Les cadres efficaces font leurs preuves non seulement en matière de résolution des problèmes, mais ils savent surtout profiter des opportunités.
Pour Peter Drucker, les managers exceptionnels obtiennent les résultats
non pas en résolvant les problèmes, mais en exploitant les opportunités.
Les changements qui surviennent à l’intérieur ou à l’extérieur de l’organisation (nouvelles technologies),une nouvelle configuration des marchés sont autant d’opportunités à partir desquelles on peut produire de
Engelbert DJOUOMO
Expert Certifié du Système des Nations Unies
Marketing et Positionnement Stratégique
la valeur ajoutée en cherchant le moyen pour son entreprise d’en tirer
le meilleur parti .
Tenir des réunions productives
Certains managers passent jusqu’à 50% de leurs temps dans les réunions. Pourtant il est aujourd’hui établi que la plupart de ces réunions
sont contre-productives. « Le plus important reproche que j’entends à propos des réunions est qu’elles sont improductives, durent trop longtemps
et ne sont pas toujours nécessaires » explique A Micale , consultant
en management et auteur de « A practical Guide for facilitating effective
meeting »
Avant de convoquer une réunion, il faut se poser un certain nombre de
questions essentielles, notamment : pourquoi la réunion est –t-elle nécessaire ? Ne peut –t-on pas communiquer les informations par un autre
moyen (mail, memo, note de service, etc.)? Dans l’hypothèse où la réunion
est indiquée, bien la préparer : ordre du jour et timing, documents de travail, reporting , etc..
Une fois que la réunion est lancée, s’assurer qu’elle se déroule selon le timing, les sujets prévus sont discutés dans les délais, qu’il y ait très peu
d’interruption et que les interventions ne durent pas éternellement.
Maitriser les fondamentaux du travail en équipe « Ne compter que sur soi
c'est risquer de se tromper » disait Pierre Gravel. La capacité à travailler
en équipe est une qualité essentielle pour tous les managers. Plus une
tâche est complexe, plus elle requiert que le manager soit capable de susciter l’adhésion de sa hiérachie et de ses collaborateurs. En un mot, un
manager performant est conscient de ce qu’il a besoin des autres poux
réussir. Cela suppose de respecter les autres, supérieurs et subordonnés
compris.
Savoir bien communiquer
La communication est essentielle en entreprise. Elle est la clé pour obtenir
les informations dont vous avez besoin, susciter l’adhésion à vos projets,
convaincre les autres de la pertinence de vos actions, etc. Une communication efficace suppose de prendre en compte les besoins en informations de votre hiérarchie, vos subordonnés, mais aussi de ceux qui ont le
même niveau hiérarchique que vous. En communicant efficacement, vous
gagner le respect et la confiance, deux éléments essentiels pour la réussite du cadre.
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Les dangers de la cybercriminalité en
entreprise et les mesures de protection
e nos jours, face au fléau grandissant de
la criminalité numérique, il convient de
révéler les différents impacts que ce phénomène peut avoir sur les entreprises./ L’entreprise étant une structure cellulaire de
l’économie, il est évident que la cybercriminalité
engendre des sérieuses pertes économiques à
l’échelle nationale et internationale.
Avant tout, je me permettrai de définir le terme
Cyber criminalité. Le mot Cyber- est un préfixe
assez utilisé à partir de la deuxième moitié du
XXe siècle ; il est tiré du mot grec « Kubernêtikê
» signifiant « gouvernail » ; Ce préfixe est présent
notamment dans les mots tels que cybernétique,
cyberespace, cybertexte... En général, avec le néologisme créé par l’avènement et la vulgarisation
des nouvelles technologies d’information et de
communication (NTIC), le mot cyber fait toujours
appel à la technologie internet. Le mot Criminalité lui, fait appel à l’ensemble des actes illégaux,
délictueux (délits) et criminels (crimes), commis
dans un milieu donné, à une époque donnée.
Ainsi, nous pouvons donc définir la cybercriminalité comme toutes les infractions pénales susceptibles de se commettre sur ou au moyen d’un
système informatique généralement connecté à
un réseau.
De ce fait, nous pouvons regrouper les cybercrimes en trois catégories :
- Les infractions spécifiques aux technologies de
l’information et de la communication : l’espionnage industriel, l’intrusion dans la vie privée, la
fraude à la carte bancaire, l’interception des données, ou encore le rançonnage cybernétique
etc…
- Les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication : pédopornographie, l’incitation au terrorisme et à la haine
raciale sur internet, les atteintes aux personnes,
les atteintes aux biens etc…
- Les infractions facilitées par les technologies
de l’information et de la communication : Les escroqueries en ligne, le blanchiment d'argent, la
contrefaçon , la violation de propriété intellectuelle, le vol de copyright, le harcèlement sexuel,
et la web diffamation etc…
Au vue de la segmentation ci-dessus, il convient
donc de noter qu’il existe des cybercrimes qui
touchent directement les entreprises, en portant
atteinte à l’intégrité de l’information, à la confi-
D
dentialité et même à l’accessibilité de l’information. Les préjudices et les dommages liés aux cybers crimes en entreprise se chiffrent souvent à
des dizaines, voire des centaines de millions ;
Mais bien plus encore, certains cybercrimes tel
que la défiguration web (Destruction ou défiguration du site web cible afin de passer un message de propagande ou du contenu obscène)
portent directement atteinte à l’image même de
l’entreprise.
Les menaces qui visent l’entreprise
L’entreprise fait face à deux types de menaces
basées sur des vulnérabilités :
- Les menaces internes
- Les menaces externes
Les menaces internes sont celles qui sont facilement exploitables en interne par les employés.
Elles trouvent leurs origines dans la mauvaise
foi de certains employés, l’absence d’une politique de sécurité adéquate, le manque d’information et de formation du personnel.
- Imaginez un cybercriminel se faisant passer
pour vous en envoyant un email avec une
adresse mail truquée demandant à votre secrétaire des informations confidentielles ; Celle-ci,
n’étant pas formée à cette forme d’attaque dite
« reciprocation », enverra du contenu confidentiel qui pourrait servir lors d’un assaut cybernétique contre votre entreprise.
- Imaginez un cybercriminel informé sur le lieu
de dépôt externe de vos ordures. Que pourrait-il
bien trouver en fouillant vos poubelles ? Quelles
informations pourrait-il avoir s’il s’agit d’un établissement financier ou téléphonique ? Cette
méthode est appelée le « Dumpster diving ».
- Imaginez un cybercriminel se faisant passer
pour un agent d’entretien ou de la compagnie
d’électricité ; une fois dans vos locaux, il dépose
furtivement des keyloggers derrière les claviers
afin de recueillir des mots de passe.
- Imaginez un seul instant que l’intérimaire que
vous avez recruté sans vérifier le passé soit en
parfaite collaboration avec votre concurrent, et
que celui-ci mette dans un de vos ordinateurs
un cheval de Troie afin de voler et de transmettre
directement des informations confidentielles
(plan marketing, grille des salaires, formules des
EYOUM EYOUM Gérard Lewourien
Consultant en Investigation
Expert en criminalistique informatiqueNetwork)
Email: [email protected]
bases, brevets etc…) à votre concurrent.
Les menaces externes sont celles qui permettent
de lancer une attaque de l’extérieur du périmètre
de l’entreprise. En effet, elles proviennent généralement des failles techniques telles que :
- La faiblesse de l’algorithme de cryptage des
mots de passe
- Le manque de configuration des serveurs
- Le manque de filtrage de l’information technique qui quitte l’entreprise
- Une mauvaise politique de la mise à niveau
des packs de sécurité
- L’absence d’un dispositif de sécurité fiable
(Système de détection d’intrusion)
- L’incompétence du personnel technique
- Le choix d’une politique de sécurité inadaptée
Mesures à prendre
Avant tout, il convient de noter que la sécurité
est sécurité à un instant T ; Donc l’information
et la formation constante du personnel est la clé
garantissant l’intégrité, la confidentialité et la
disponibilité de l’information en entreprise. Cependant, je citerai quelques mesures de protection préventives :
- Former et informer le personnel sur les méthodes d’ingénierie sociale
- Effectuer des tests de sécurité et de pénétration
au moins une fois par an
- Eviter de jeter les documents confidentiels
dans les poubelles sans les broyer au préalable
- Ne jamais se connecter au Cloud gratuit avec
son outil de travail
- Ne jamais ouvrir les mails confidentiels en dehors des postes de l’entreprise
- Ne pas autoriser l’utilisation des clés USB au
sein de l’entreprise
- Toujours veiller sur son Smartphone
- Si possible, éviter d’implémenter les technologies Wifi en entreprise
- Implémenter une politique de sécurité souple
mais efficace
- Vérifier le background des postulants à l’emploi
P 24
22
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
Coaching
Stimuler votre performance individuelle
a crise est là, plus pernicieuse, avec ses
pertes de sens et de motivation. Nous ne
savons plus nous projeter sur un avenir.
L’urgence est pourtant de s’adapter rapidement
à tout contexte et de changer nos modes de
fonctionnement. Il faut pour cela se fixer un objectif à atteindre ! Il peut être professionnel ou
de vie tout court. Il est généralement précédé
d’un examen approfondi de votre vie. Stephen
Covey nous rappelle que «La réussite ne s’atteint
pas avec des recettes d’un jour. Elle se construit
peu à peu sur des principes justes et immuables
». Se fixer un objectif est l’un des moyens les
plus concrets de stimuler votre performance individuelle, et de s’inscrire dans une dynamique
de résultats!
L
POUR QUOI SE FIXER DES OBJECTIFS ?
C’est assurément l’impérieuse nécessité d’anticiper les rôles. C’est un principe fondamental de
vie active ! Une démarche cohérente consiste
pour chaque personne à clarifier son objectif de
manière à y puiser non un stress, mais du plaisir
à l’atteindre.
DONNER DU SENS A VOTRE OBJECTIF !
Quel sens a votre objectif ? Dans votre réponse
se trouve votre motivation! Le pour et le quoi de
votre objectif. Le résultat escompté décuple l’envie de le réaliser. Pensez à comprendre vousmême les raisons. Je suggère à mes clients de
reprendre à leur plaisir le petit cahier de souvenirs d’écolier et d’y noter les idées. Car « l’écrit
cristallise la pensée ». Parce que c’est l’individu
lui-même qui est au cœur de ‘l’objectif, en
l’énonçant pensez à vous ! Tant de beaux projets
ont péri en chemin parce qu’ils ne correspondaient pas à leur initiateur. L’atteinte d’un objectif est un moment de grande concentration et
d’identification des enjeux. A défaut de vous
faire accompagner, n’hésitez pas à traduire l’objectif dans votre langage, dans votre vision, vous
le porterez mieux puisque c’est vous le concepteur, le réalisateur, et le superviseur. Sinon, il n’est
pas votre objectif car il ne dépend pas de vous !
LE COACHING D’OBJECTIF
C’est l’accompagnement méthodique à l’atteinte
d’un objectif. Votre coach vous expliquera les critères déterminants, et les étapes à suivre. Le
coach facilitera la structuration de celui-ci en tenant compte de la butée temps, et des enjeux.
Soyez concret dans ce que vous désirez. Le
coach vous aidera grâce à des outils spécifiques
acquis en formation. Hors de ce schéma, vous
construisez votre propre stratégie d’échec!
ROLE DU COACH
Si l’on se fixe facilement un objectif, l’aimer ne
se réussit pas seul. C’est le rôle du coach.
Faites-vous accompagner dans le but, non seulement d’acquérir un processus de performance
durable qui vous aidera par la suite, mais aussi
dans le besoin d’apprendre à vous parler à
vous-même. Cela n’est pas aisé. Se faire accompagner a l’avantage de ne laisser aucune ques-
tion sans réponse ; non que le coach aurait réponse à tout, mais parce qu’il transmet un processus qui impacte vos domaines de vie! Ainsi
vous vous « connectez » à la voie qui vous correspond et à votre rythme.
En effet, l’atteinte d’un objectif est la mobilisation
de plusieurs ressources intérieures et extérieures.
Cet accompagnement professionnel du coach
tient compte de la globalité de votre personnalité
et de votre environnement. C’est une démarche
structurée. Ensemble, coach et coaché créent un
espace de confiance, de confidentialité, et de
choix !
« LA CLARTE EST UNE FORME DE PUISSANCE!»
En entreprise comme en privé, l’objectif s’inscrira
dans un schéma clair et précis ! État présent /
état désiré. ! Prenez un bon cap, décidez volontairement de vous fixer des objectifs de vie. Il
faut savoir dès le départ où vous voulez aller,
car « Il n’y a pas de vent favorable pour celui
qui ne sait pas où il va » dit Sénèque.
Marie Claire NGONO MEZANG FEUZE
Coach Professionnelle Certifiée
Spécialiste Appreciative Inquiry
Consultant International Netexpat
Membre Fondatrice de BPW Intercontinetal.
Directrice du Cabinet Erudis Premium
[email protected] / Tél : 99 41 50 92
Les dangers de la cybercriminalité en entreprise et les mesures de protection (suite et fin)
- Désactiver les connections en dehors des heures de travail
- Investiguer sur tous les cybercrimes afin d’éviter un sentiment d’impunité
au sein de l’entreprise
- Engager un consultant indépendant afin d’auditer le système de sécurité
- Ne jamais installer des systèmes trop récents (Car leur sécurité n’est pas
encore prouvée)
- Changer constamment les mots de passe
- Définir un plan de sauvegarde et faire des tests de restauration fréquemment
Peut –on identifier et poursuivre un cybercriminel ?
Le succès d’une telle procédure est soumis aux conditions suivantes :
Le succès d’une procédure en matière de cybercriminalité dépend des
conditions suivantes :
- Le pays devra disposer d’une loi contre la cybercriminalité
- La victime devra déposer une plainte
- L’expert devra être agréé auprès des cours et tribunaux
- La police devra collaborer avec l’expert durant l’investigation
La présence d’une loi et règlementation relatives à la cybercriminalité au
24
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
Cameroun est un grand atout pour les entreprises.
La victime constate le forfait commis et subit le préjudice ; Une fois qu’elle
le constate, elle décide de lancer une action en consultant l’expert en criminalistique informatique. La criminalistique informatique est l'ensemble
des connaissances et méthodes qui permettent d’analyser, collecter et
conserver des preuves issues de supports numériques en vue de les produire aux autorités judiciaires et/ou à la victime.
L’expert grâce à un mandat de recherche délivré par un juge, va commencer les investigations. Il analysera le trafic, les fichiers et bien d’autres
éléments ; c’est à ce moment que se déroulera ce qu’on appelle en criminalistique la démarche tri analytique. Une fois les preuves établies et le
suspect identifié par l’expert, son rapport sera déposé auprès des autorités
judiciaires et/ou de la victime.
En définitive, il convient de noter que les enjeux en matière de cybercriminalité pour l’entreprise sont considérables. Ainsi, au regard de ce qui
précède, force est de constater qu’il serait préjudiciable pour une entreprise de ne pas prendre la menace au sérieux. Nous vivons à l’ère du numérique, se munir d’une protection numérique serait sécuritaire et
intelligent.
Finance
Sous-financement des PME
La surliquidité bancaire préoccupe les acteurs financiers africains
La 1ère édition du forum internationale de la finance en Afrique subsaharienne (FIFAS), organisée à Douala du 20 au 22 novembre 2013
par FinAfrique, a permis de réexaminer cette épineuse question.
rticulé autour de plusieurs activités dont
un colloque scientifique (conférences,
ateliers thématiques, tables-rondes) et
des rencontres d’affaires et d’échanges B to B,
entre autres, ce forum a été l’occasion, pour près
de 300 acteurs du secteur financier d’Afrique, de
mener une réflexion concertée et multipartiste
sur les mécanismes de financements des PME
en Afrique. Les travaux, conduits par des participants issus de 15 pays d’Afrique et d’Europe
ont porté sur le thème général : « Surliquidité
bancaire, épargne et sous-financement du secteur privé : quels mécanismes et nouvelles techniques pour résoudre ce grand paradoxe de
l’économie africaine ? »
D’entrée de jeu, le Directeur exécutif de FinAfrique, Fabrice Kom Tchuente, a justifié la tenue
de ce forum par le désir de sa structure de fédérer les énergies pour « trouver des solutions pertinentes, innovantes et efficaces afin de résoudre
le paradoxe de la surliquidité bancaire et le
sous-financement du secteur privé » en Afrique
Subsaharienne.
A
7000 milliards CFA de surliquidité
Selon les statistiques de la Banque des Etats
d’Afrique Centrale (BEAC), le gap entre les dépôts collectés par les banques commerciales,
soit 2 877 milliards de francs CFA et les crédits
à la clientèle, soit 2 155 milliards de francs CFA,
s'élève à 763 milliards francs CFA à fin août 2013
au Cameroun.
A l’échelle régionale, les experts parlent de plus
7000 milliards de francs CFA que gardent jalousement les banques commerciales d’Afrique
subsaharienne. Ce, pendant que les PME trinquent, éprouvant d’énormes difficultés à trouver
des financements pour leurs projets d’investissement.
En zone UEMOA, la situation n’est guère reluisante. Le taux de financement des PME y tourne
autour de 5%. Au Mali par exemple, sur 100 demandes de crédits par les PME, moins de 3 sont
acquises, révèle Mme Berthe Minian Bengaly,
ancien banquier et aujourd’hui Directrice géné-
26
Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
rale du Centre International pour le Conseil et
la Formation dans ce pays.
En UEMOA, comme en zone CEMAC, les
banques surestiment le risque associé au financement d’une grande partie des entreprises. Ce
qui se traduit par l’insuffisance des prêts vis-àvis des dépôts. Et donc, par l’augmentation de
leur liquidité au-delà du seuil requis. Toute
chose que ne sanctionnent pas les banques
centrales, plutôt occupées à contrôler les réserves bancaires qui doivent être considérables
en permanence.
Des risques inflationnistes
Mathieu Mandeng, Président de l’Association
des professionnels des établissements de crédit
du Cameroun (APECCAM) note que les économies de la zone franc restent caractérisées par
cette situation de surliquidité globale des systèmes bancaires attestée par la persistance d’importantes réserves excédentaires, représentant
en CEMAC près de trois fois les montants des
réserves obligatoires et 100% de ceux-ci en
UEMOA. Une situation qui nécessite une vigilance accrue compte tenu des risques inflationnistes qu’elle recèle potentiellement, dit-il.
Nadine Tinen, membre du conseil exécutif du
Groupement inter-patronal du Cameroun
(GICAM) souligne, pour tenter de comprendre
cette frilosité des banques, le risque élevé d’insolvabilité des PME, ainsi que l’insuffisance du
cadre juridique et judiciaire en matière de recouvrement des créances et de règlement des différends.
Georges Patinvoh, Directeur du contrôle et de la
conformité à la Banque Atlantique du Bénin
évoque la mauvaise qualité de l’information financière produite par les PME, très souvent méconnues des banques, du fait que la plupart de
ces entreprises évoluent dans le secteur informel. Et peuvent, à tout moment, fondre comme
neige dans la nature, au grand dam des banquiers désormais plus prudents qu’il n’en faut.
Les agences de notation sont à la rescousse, at-on rappelé à FIFAS 2013.
Fabrice Kom Tchuente
Directeur exécutif de FinAfrique
Protais AYANGMA AMANG, Président Directeur
Général de Colina La Citoyenne, un des principaux groupes camerounais de l’assurance, fait
observer qu’avec une épargne de 1000 milliards
de francs Cfa en 2013, les compagnies d’assurance de l’espace CIMA (Conférence Interafricaine des marchés d’assurance) contribuent,
elles aussi, à aggraver cette surliquidité. Tandis
que la rémunération de cette épargne est de
plus en plus faible.
D’où la nécessité, dit-il, de l’injecter dans l’économie à travers le financement des PME, un
marché actuellement couvert à seulement 20%
par les banques d’après les chiffres fournis par
FinAfrique, cabinet implanté en Afrique Centrale
et en Afrique de l’Ouest, spécialisé dans la
Banque, la Finance et l’Assurance.
Le passage à l’action…
FIFAS 2013 a été ouvert par le Directeur général
de l’économie et de la programmation des investissements publics, Dieudonné BONDOMO
YOKONO, représentant du Ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du
territoire, empêché. M.YOKONO a affirmé la volonté du Cameroun de canaliser le fléau de la
surliquidité, à travers des actions telles que le
partenariat noué depuis deux ans avec l’association camerounaise du leasing pour vulgariser
le crédit bail ; des accords avec des banques
commerciales au Cameroun pour financer le
Programme thermique d’urgence, et le projet de
financement de la mise à niveau des PME avec
la facilitation des banques…
Tirant les leçons de ce forum, Fabrice Kom
Tchuente observe que « les solutions pour résoudre ce paradoxe entre la surliquidité bancaire,
l'épargne et le sous-financement du secteur
privé ne sont pas miraculeuses. » Pour lui, elles
sont claires et précises telles qu'évoquées par de
nombreux experts financiers africains pendant
les travaux. Cependant, dit-il, le passage à l'action par la mise en place de réformes et d'infrastructures financières viables se fait attendre.
Décryptage
La bataille du H2B2 a-t-elle cessé? Ce n’est sans
doute qu’une pause.
nettement avec les vieilles méthodes entretenues par les palettes et les filets. Il y a lieu de préciser qu'il ne s'agit plus ici uniquement de la manutention bord, comme il ressort de la description restrictive et inexperte de
l'assignation en annulation servie par le groupe Bolloré, mais bel et bien
de la chaîne complète de la manutention portuaire, constituée à la fois
de la manutention bord, la manutention terre, l'entreposage, la livraison
et l'approche à quais.
L
a première audience de l’affaire H2B2 prévue le 26 novembre dernier
au Tribunal de grande instance de Bonanjo n’a pas prospéré, en
l’absence du dossier au greffe de cette juridiction. Bolloré Africa Logistics Cameroun qui avait “assigné en annulation” le brevet n°14130 délivré le 30 décembre 2008 à Jean Paul Kamga Nenkam, sous le prétexte
qu’il n’a rien inventé du tout, aurait-il changé d’avis? La vigilance reste de
mise dans le camp de Monsieur Kamga, conforté par un comité de soutien qui lui apporte un précieux concours, relayé par les médias. Retour
sur les tenants et aboutissants de cette affaire de gros sous avec Jean
Paul Kamga Nenkam.
Horizon Plus : Bolloré conteste le fait que vous ayez inventé la technique permettant l'usage et l'utilisation des big bags, avant votre demande de brevet à l'OAPI, et que par conséquent, l'état de la technique
avait été rendu accessible au public. Qu'apporte de nouveau et de décisif le H2 B2 en tant que process, puisque BAL estime que bigs bags
et palonniers étaient utilisés par elle au port de Douala ?
Jean Paul Kamga Nenkam : Permettez-moi au préalable de lever un certain nombre de malentendus nocifs, injectés dans le corps social par des
ennemis du nouveau système de manutention portuaire, le H2B2 qui, manifestement, crée un réel malaise en milieu portuaire, le long de la côté
Ouest africaine. D'abord, nous n'avons jamais prétendu avoir inventé le
palonnier ou les autres accessoires de ce nouveau système, qui appartiennent à la famille des petits matériels de la manutention, encore moins
le big bag. En revanche, ce que nous revendiquons, c'est une conception
articulée autour de la mise en commun de ces outils et leur mise en cohérence, dans une perspective d'utilisation généralisée à tous les niveaux
de la chaîne de manutention. Désormais, d'un bout à l'autre de la chaîne,
le big bag peut être utilisé avec des résultats spectaculaires, qui tranchent
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Horizon Plus 72 ] [ Novembre 2013
À l'importation par exemple, le H2 B2 répond au séquencement ci-après:
- au démarrage, remise à bord dans chaque cale, de la quantité de big
bags vides nécessaires pour la durée totale du shift (400 à 500 unités);
- remplissage tout au long du shift par les dockers, des big bags, avec
dans chacun, 25 sacs de 50 kgs ou 50 sacs de 25 kgs de riz, sucre, farine,
soja, sel, engrais, etc.
- déchargement au fur et à mesure, à l'aide des mâts de charge ou de
grues à terre, équipés de palonniers munis de pattes pour accrocher à la
fois 14 à16 big bags remplis. Chaque rotation de mât de charge ou de
grue levant donc une palanquée de 15 à 18 tonnes de marchandises.
- reprise des big bags chargés déposés au sous-palan à l'aide de chariots
élévateurs à fourches, soit pour déposer sur les camions-plateaux, soit
pour emmener directement en magasin-cale, si celui-ci n'est pas loin. Il
arrive même que, bien organisée, la palanquée venant du bord soit déposée directement sur le plateau du camion.
- déchargement et stockage en magasin-cale des big bags pleins à l'aide
de chariots élévateurs à fourches, sans qu'il y ait besoin de plus de 5 ou
6 personnes pour décrochage des big bags.
- dès la fin des opérations de dédouanement, reprise des big bags pleins
pour livraison avec à nouveau les chariots élévateurs et conduite jusqu'à
la porte du magasin-cale, pour chargement sur le camion du client importateur, soit en pile morte, soit dans les big bags.
- livraison diligentée vers la ville.
À l'exportation, c'est exactement la même procédure, mais à la renverse.
Comme vous pouvez le constater, il ne s'agit pas d'une opération aussi
simple que celle décrite dans l'assignation en annulation. Je mets au défi
Bolloré ou tout autre acconier d'avoir utilisé le big bag en lieu et place
des palettes ou des filets comme ci-dessus décrit, soit avant, soit après la
date mythique du 17 octobre 2004 sur un navire. Bien plus, vous pouvez
vérifier le long de la côte ouest africaine et peut-être même ailleurs, si jamais le système, tel que décrit, est utilisé par des acconiers. À notre
connaissance, non. En apparence, cela apparaît simpliste. Mais en réalité,
c'est un système révolutionnaire, parce que souple, fluide, modulable,
adaptable à souhait. Il permet des cadences très élevées, jusqu'à 3200
tonnes par jour, sans que le seuil optimal soit atteint. En rappel, le plafond
pour les palettes est de 1.700 tonnes par jour ! Les avaries sur les marchandises sont presque nulles. Il permet que la marchandise soit manipulée une seule fois dans le port. Conséquemment, cela permet de réaliser
des économies importantes dans les coûts d'exploitation.
Le séjour à quai des navires est réduit de moitié, ce qui est une excellente
chose pour l'Autorité portuaire en période de congestion, pour le consignataire qui présente un excellent compte d'escale, et pour l'armateur qui
voit sa capacité de transport augmenter.
Décryptage
La bataille du H2B2 a-t-elle cessé? Ce
n’est sans doute qu’une pause.
À l'opposé, la manutention avec les palettes ou les filets est un système
qui produit de faibles cadences, du fait de sa trop grande dépendance
des opérations de stockage en pile morte en magasin, mais aussi de la
longue attente de retour des palettes ou des filets à bord des navires. C'est
un système rigide, parce qu'exigeant le travail par paire, l'utilisation d'un
effectif de dockers identique à bord et en magasin, donc, inadapté en période de haute activité portuaire. Il est surtout rigide parce qu'aucune manutention dans la chaîne ne peut être supprimée. Il produit d'importants
avaries et même des accidents, à cause des pointes qui débordent sur les
palettes au bout de plusieurs rotations, et aussi des chutes de sacs en
chemin, surtout en temps de pluie. Le système des palettes est pénible
pour le travail des dockers: les palettes sont très lourdes. Il faut obligatoirement les porter à deux ou à trois, parfois sur une longue distance, avec
toutes les lenteurs et tous les autres risques que cela comporte. Par ailleurs, le système des palettes ou des filets impose de manipuler les marchandises au moins quatre fois dans le port: en cale, a l'entrée du
magasin-cale, à la sortie du magasin-cale et sur le camion de l'importateur. Voilà globalement ce qu'apporte le H2B2 à la manutention portuaire
et aux métiers connexes.
Le système H2 B2 ne concerne-t-il que la sacherie ou y a-t-il d'autres
domaines concernés ?
Le H2B2 s'applique à toutes les marchandises pouvant entrer dans le Big
Bag pour en faciliter la manutention
Qui est le numéro 2 de BAL qui a tenté de négocier avec vous, durant
quelle période ? À ce moment-là, il négociait avec Monsieur KAMGA
NENKAM ou avec le DG du Groupe 2 M ? À qui devait être versé le
produit de la négociation s'il n'y avait pas eu l'épisode de février 2012?
Nous avons eu une série de discussions au mois de juillet 2011 avec le
DG Christophe PUJALTE et son adjoint aussi bien dans mes bureaux que
dans les leurs. Les négociations étaient menées entre le groupe Bolloré
Africa Logistics, demandeur et monsieur KAMGA NENKAM Jean Paul, inventeur du H2B2 System et titulaire du brevet Numéro 1320 délivré par
l'OAPI en Juin 2008.
Quel montant BAL vous proposait pour obtenir la licence pour l'usage
légal du H2 B2 et combien vouliez-vous ? Que veut dire le forfait à la
tonne, qu'un montant devait vous être reversé par tonne de marchandise débarquée ou embarquée ?
Les informations contenues dans la réponse à votre première question
permettent d'apprécier aisément le caractère révolutionnaire de l'outil que
Bolloré voudrait exploiter sans ménagement. Vous vous doutez bien, les
gains et les parts de marchés qu'un grand groupe comme le sien peut
en tirer sont considérables. Nous savions que Bolloré pouvait s'en sortir
rien qu'au niveau des économies dans les coûts d'exploitation de plus de
2500 francs/tonne hors taxes. Ajoutez-y les avantages au niveau du
compte d'escale, donc de la consignation, du contentieux sur les avaries
des marchandises, de l'assurance etc ...Vous conviendrez donc avec moi
que notre offre de 1100 francs CFA /tonne + tva n'était pas onéreuse. En
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retour qu'avons-nous reçu ? Une offre orale provocatrice de 300 francs
CFA/tonne qui restait encore à être confirmée par écrit.
Quels sont les autres sociétés en dehors de BAL qui, bien coachées,
pourront faire de Douala, le port le plus performant de la côté ouest
africaine ? Ces autres vous ont-elles approchées, et pour quel résultat?
Vous avez dû vous en rendre compte, le H2B2 de prime à bord paraît simple. Mais pour une utilisation optimale, il faut un professionnalisme avéré.
En premier lieu, il faut avoir une grande capacité d'anticipation et une
gestion rigoureuse du système d'informations. Il faut une bonne capacité
de stockage intra-portuaire et un équipement performant, sans pour autant être nécessairement suréquipé, un personnel qualifié, motivé et en
perpétuelle recherche de dépassement des objectifs précédemment atteints. Pour l'entreprise elle-même, il faut une bonne entente avec les
clients, donc une certaine spécialisation et pas trop de conflits d'intérêt à
gérer. Au Cameroun, en dehors de Bolloré qui a de bonnes raisons de
penser disposer des atouts pour une utilisation optimale du H2B2 , les
autres ont encore du chemin à faire. Par contre nous avons été approchés
par des manutentionnaires opérant aux ports d'Abidjan et de Dakar.
Dans quels ports BAL utilise le H2 B2 ?
Bolloré Africa Logistics a utilisé le H2B2 au port de Douala un seul jour
au mois de Juin dernier. Nous n'avons pas connaissance qu'il l'utiliserait
ailleurs.
Quels autres enjeux cache cette singulière affaire ?
En fait, il s’agit de la bataille pour le contrôle du marché de la sacherie
import et export des ports conventionnels de la Côte Ouest-Africaine, marché évalué à plus de 4 millions de tonnes de marchandises. Pour un
groupe comme Bolloré, H2B2 devrait lui permettre de revenir en force sur
les ports de Dakar et Abidjan par exemple où il a de plus en plus du mal
à se frayer un chemin.
Plus généralement, c’est surtout le marché des 17 pays de l’OAPI dans
lesquelles les recettes annuelles de H2B2 sont estimées à 4/5 milliards
de FCFA l’an sur la période résiduelle de 15 ans du brevet.
Serrure D45.
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