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Pharma-News Avril 2005 Le journal de l'équipe officinale Numéro 23 Sommaire Nouveautés : LISITRIL° COMP CEFUROXIME MEPHA RELESTAT° METFORMIN MEPHA° générique du ZESTORETIC° 1er générique du ZINAT° nouveau collyre antiallergique générique du GLUCOPHAGE° Pour en savoir plus : Constipation et laxatifs Le SIDA En bref : PAROXETINE SANDOZ° - LISINOPRIL SANDOZ° BISOPROLOL SANDOZ° - PAROXETINE HELVEPHARM° ZYPREXA° VELOTAB - OMED° TAB - BISOPROLOL-MEPHA° DUROGESIC° MATRIX 12 Editorial Stop SIDA ! Ce s l og a nr a ppe l l eàbe a uc oupd’ e nt r evousl e smul t i pl e sc a mpa g ne sdepr é ve nt i onquis es ont répétées en Suisse. La plupart ont vu apparaître le SIDA et vécu les inquiétudes des organismes de santé, les milliards débloqués pour la recherche et les élans de solidarité qui ont suivi les méfiances et les exclusions des malades de cette terrible maladie. Ma i si ln ef a utpa soubl i e r … L’ ondedec hoce s tpa s s é ede pui sl ong t e mps ,l e sc a mpa g ne ss e font moins nombreuses, les ravages sont moins visibles et les nouveaux médicaments permettent de retarder nettement la progression du virus. Il ne faut pas oublier non plus que nos apprenties actuelles sont "nées avec", que pour elles cette maladie fait partie du décor et qu’ e l l e ss ’ e nmé f i e ntpe ut -être moins que leurs aînés. © Pharma-News page 1 Numéro 23, Avril 2005 Nous vous livrons donc dans ce numéro, en plus de la rubrique Pour en savoir plus, un dos s i e rs url es i dar é c a pi t ul a ntt outc equ’ unpr of e s s i onne ldes a nt éde vr a i ts a voi rpour répondre aux demandes de ses patients. Vous constaterez cependant que nous ne sommes pas entrés dans les détails des traitements, car on en voit encore passer relativement peu en of f i c i nee tc e l ade vr a i tf a i r el ’ obj e td’ una r t i c l eàpa r te nt i è r e … Bonnel e c t ur ee t …s or t e zc ouve r t s! Pierre Bossert Marie-Thérèse Guanter Caroline Mir Christophe Rossier Martine Ruggli Marie-Laure Savoia Bossert Nouveautés LISITRIL° COMP (lisinopril + hydrochlorothiazide) Après l'arrivée sur le marché des génériques du ZESTRIL° (PRINIL°, LISOPRIL° et LISITRIL°) voici un générique du ZESTORETIC° : le LISITRIL° COMP. Il contient, comme le LISITRIL°, du lisinopril, un IECA (inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine II), associé à un diurétique à faible dos e ,l ’ hy dr oc hl or ot hi a z i de .Ce t t ea s s oc i a t i one s tut i l i s é eda nsl e traitement de l'hypertension essentielle lorsqu'une monothérapie ne suffit pas. Le LISITRIL° COMP est commercialisé à deux dosages: 20 mg et 10 mg de lisinopril avec chaque fois 12,5 mg de diurétique. Il existe déjà d'autres génériques du ZESTORETIC° : le PRINZIDE° (seulement commercialisé au dosage de 20 mg/12,5) et le LISOPRIL° PLUS (dans les deux dosages). Ce type d'association est logique et efficace puisque les deux produits amplifient l'un l'autre leur efficacité (synergie). Un autre avantage est la commodité de l'association (possibilité de prendre un comprimé au lieu de deux). Mais il y a aussi des désavantages : addition des effets secondaires de chacun des principes actifs et surtout absence de souplesse de traitement 1. Il existe par ailleurs de nombreux autres IECA associés à l'hydrochlorothiazide comme le CO RENITEN° (et génériques), le CAPOZIDE° (et génériques). Les conclusions de plusieurs études montrent que les IECA diffèrent entre eux sur quelques points qui n'ont que peu d'impact en pratique. Elles ne montrent pas de différence significative en ce qui concerne leur 2 effet antihypertenseur . Il est cependant préférable d'utiliser les IECA qui ont été le mieux étudiés, dont le lisinopril fait partie 3. 1 La Revue Prescrire, 1992; 115 (12): 64 The Medical Letter, 1999; 21: 25-26 3 JAMA, 2002; 228 (23): 2981-97 2 © Pharma-News page 2 Numéro 23, Avril 2005 Le LISITRIL COMP° se prend une fois par jour, de préférence le matin. Les repas n'influencent pas son absorption. Les effets indésirables les plus fréquents des IECA (présents chez près de 15% des personnes prenant des IECA) sont la toux et le trouble du goût, que ce soit un changement ou une perte de goût. Un autre effet secondaire rare mais très grave est l'angioedème 4. Plus spécifiquement, l'association diurétique + IECA peut provoquer des problèmes électrolytiques et un contrôle de la kaliémie (taux de potassium sanguin) s'impose donc lors d'un tel traitement. L'angioedème L’ a ng i oe dè mea ppe l éa us s i oedème de Quincke se caractérise par des oedèmes au niveau de la face, des yeux, de la langue et du pharynx pouvant entraîner la mort par asphyxie. Pour plus de détails, voir le PN n° 4, juin 2003. Le LISITRIL COMP°, comme toutes les spécialités contenant un IECA, est contre-indiqué durant la grossesse et l'allaitement. LISITRIL° COMP –A retenir pour le conseil : association d'IECA et de diurétique, générique du ZESTORETIC° traitement de l'hypertension lorsqu'elle nécessite l'utilisation de deux antihypertenseurs effets secondaires fréquents : toux et troubles du goût effet secondaire rare mais grave : angioedème surveillance de la kaliémie recommandée contre-indiqué durant la grossesse CEFUROXIME-MEPHA° (céfuroxime) Il s'agit du premier générique du ZINAT°, un antibiotique de la classe des céphalosporines, qui font partie de la famille des -lactamines, comme les pénicillines. Leur mécanisme d'action est d'ailleurs identique et les allergies croisées (communes aux deux familles) sont fréquentes 5. Comparées aux pénicillines, les céphalosporines (surtout de 2ème et 3ème générations) sont plus stables face aux -lactamases, ces enzymes produites par certaines bactéries qui scindent la molécule et la rendent inactive; elles agissent donc contre davantage de micro-organismes mais il existe tout de même un certain nombre de germes résistants. Cette classe d’ a nt i bi ot i que snec ons t i t uet out e f oi spa sl epr e mi e rc hoi xdet r a i t e me nt, contrairement aux pénicillines. 4 5 The pharmacist's letter, 2002; # 181103 Vademecum Clinqiue, V. Fattorusso, O. Ritter; 14e edition, 1995, Masson Paris; pp. 23-25 © Pharma-News page 3 Numéro 23, Avril 2005 Les céphalosporines sont classées en trois générations qui sont apparues successivement et qui diffèrent par leurs spectres d'action. CECLOR° (céfaclor) est un exemple de la première génération, ZINAT° (céfuroxime) fait partie de la deuxième, quant aux représentants de la troisième qui n'étaient disponibles au départ que sous forme injectable (ROCEPHINE° ( c e f t r i a xone ) ,FORTAM°( c e f t a z i d i ne ) …) ,ont r ouvema i nt e na ntde sf or me sor a l e st e l l eque ORELOX° et PODOMEXEF° (cefpodoxime), CEDAX° (ceftibutène) ou CEPHORAL° (cefixime). Le céfuroxime est indiqué dans les infections à germes sensibles évidemment, mais pour savoir si c'est le cas, il faudrait faire un antibiogramme (mise en culture des bactéries présentes, puis confrontation de ces bactéries aux antibiotiques pour voir si elles meurent), ce qui n'est que rarement réalisé . Il est néanmoins prescrit généralement lors d'infections du tractus respiratoire (des amygdales aux poumons), de la peau (p.ex. furoncle, impétigo), en cas de gonorrhée (maladie sexuellement transmissible) non compliquée (en dose unique) ou pour traiter la borréliose de Lyme (voir à ce sujet l'article Pour en savoir plus du PharmaNews n° 14). Les effets indésirables sont surtout gastro-intestinaux (reflux gastro-oesophagien, douleurs abdominales, diarrhée, nausées, vomissements) et allergiques (urticaire, prurit, fièvre mé di c a me nt e us e ,…e t c . ) .Che zl e spa t i e nt sàt e nda nc ea l l e r g i que ,i lf a uté vi t e rdema ni è r e générale les antibiotiques -lactamines. Les céphalosporines en général ne devraient pas être administrées en même temps que des diurétiques puissants (tel que le furosémide dans LASIX°); de telles associations peuvent altérer la fonction rénale. Le générique CEFUROXIME-MEPHA° n'est pour l'instant commercialisé que sous forme de comprimés à 250 et 500 mg (alors que ZINAT° existe aussi en sirop). La posologie chez l'adulte et l'adolescent dès 12 ans est de 250 mg toutes les 12 heures pour les infections légères à modérées et 500 mg toutes les 12 heures en cas d'infections graves ou de borréliose; la durée du traitement est en général de 7 jours (20 jours lors de borréliose). Chez les enfants de 5 à 12 ans, la dose de 250 mg toutes les 12 heures peut être administrée lorsque cela s'avère nécessaire (otite moyenne ou infection grave). Cet antibiotique doit être pris après les repas pour une résorption optimale 6. CEFUROXIME-MEPHA° –A retenir pour le conseil : 1er générique du ZINAT°, une céphalosporine de 2ème génération généralement indiqué lors d'infections respiratoires ou de la peau 250 ou 500 mg toutes les 12 heures après les repas, pendant 7 jours en général pas de forme galénique du générique adaptée aux enfants pour l'instant attention aux allergies croisées avec les pénicillines 6 Compendium suisse des médicaments 2005, Documed SA © Pharma-News page 4 Numéro 23, Avril 2005 RELESTAT° (épinastine) Ce nouveau collyre, déjà commercialisé aux USA (où il s'appelle ELESTAT°) et en Angleterre, a été autorisé par Swissmedic (en liste B) pour le "traitement symptomatique des conjonctivites allergiques saisonnières" 7, mais il ne figure pas encore dans le Compendium suisse des médicaments. Rappelons que la conjonctivite allergique se manifeste par des démangeaisons, des l a r moi e me nt se tunœi lr oug e ;e l l ee s ts ouve nta s s oc i é eàd' a ut r e ss y mpt ôme sa l l e r g i qu e st e l s qu'éternuements et écoulement nasal. Le traitement consiste en premier lieu en l'élimination de l'allergène en cause si cela est possible. Si nécessaire, on aura ensuite recours à un collyre antiallergique simple (p.ex. LIVOSTIN° ou ALLERGODIL SAISONAL°) dans la plupart des cas et pour les traitements prolongés (6 semaines à 3 mois), ou associé à un vasoconstricteur (p.ex. SPERSALLERG° ou ANTISTIN-PRIVIN°) en présence d'irritation et d'inflammation, mais uniquement en traitement de courte durée. En prévention, le cromoglycate de sodium (p.ex. OPTICROM°, ALLERGO-COMOD° , …) pe utê t r e Voir le dossier complet dans la utilisé en application régulière 2 à 4 semaines avant rubrique Pour en savoir plus du l'exposition et tout au long de celle-ci, mais il faut rappeler Pharma-News n° 4 (juin 2003) que son effet n'est pas immédiat. L'épinastine contenue dans RELESTAT° est un antihistaminique H1 qui a montré des effets bénéfiques sur les symptômes d'une conjonctivite provoquée par un allergène (démangeaisons oc ul a i r e s ,y e uxr ouge s ,l a r moi e me nt s , …)8; cette substance est apparentée à l'azelastine, principe actif de ALLERGODIL /-SAISONAL° (collyre et spray nasal) et OTRIVIN° RHUMEDESFOI NS( s pr a yna s a l ) .L’ é pi na s t i neaé t éc ompa r é eda nsuneé t udec l i ni quea ux USA àunea ut r es ubs t a nc ea nt i a l l e r g i que ,l ’ ol opa t a di ne( OPATANOL°c ol l y r eLi s t eB)e t s ’ e s ta vé r é emoi nse f f i c a c e9 ! RELESTAT° est indiqué chez les adultes et adolescents à partir de 12 ans. La posologie est de1g o u t t eda nsc ha queœi l2f oi spa rj our .L’ e f f e tdel ’ é pi na s t i nepe utdé but e re nvi r on 8 3 mi nut e sa pr è sl ’ i ns t i l l a t i one ts epr ol ong e rpe nda nt8he ur e se nmoy e nne . Les effets indésirables sont rares :de sbr ûl u r e soc ul a i r e spe uve ntê t r er e s s e nt i e sl or sdel ’ i ns t i l l a t i on. L’ a g e ntc ons e r va t e urpr é s e nt ,l ec h l or ur edebe nz a l koni um,e s tpa rc ont r ec onnupours e s effets secondaires : ilpe utpr ovoque rde ské r a t opa t hi e se tde sr é a c t i onsd’ hy pe r s e ns i bi l i t é7. Le spor t e ur sdel e nt i l l e sdec ont a c tdoi ve ntl e se nl e ve rpourl ’ a ppl i c a t i onduc ol l y r ee tl e s remettre au plus tôt 10 à 15 minutes après. RELESTAT° –A retenir pour le conseil : nouveau collyre anti-allergique substance peu répandue, commercialisée uniquement aux USA et en Angleterre (et maintenant en Suisse) i ndi quédè s12a ns ,1g out t eda nsc ha queœi l2f oi spa rj our pe u d’ e f f e t ss e c ondaires, mais attention contient du chlorure de benzalkonium ! 7 Swissmedic Journal, 12/2004 : p. 1289 Clin Ther 2004 Jan ; 26(1) : pp. 35-47 Abstract 9 Curr Med Res Opin 2004 aug ; 20(8) : pp. 1227-33 Abstract 8 © Pharma-News page 5 Numéro 23, Avril 2005 METFORMINE-MEPHA° (metformine) Le METFORMINE-MEPHA° est un générique du GLUCOPHAGE°. Il s'agit d'un antidiabétique oral commercialisé aux dosages de 500 et 850 mg. Il existe d'autres génériques du GLUCOPHAGE° sur le marché comme le GLUCONORMIN° et le METFIN° (seul générique qui, comme le GLUCOPHAGE°, est aussi commercialisé au dosage de 1000 mg). 10,11,12 Le diabète Le diabète est une maladie du métabolisme du sucre caractérisée par une hyperglycémie (augmentation de la concentration de glucose dans le sang). Elle se divise en deux types principaux : le diabète de type I appelé aussi diabète jeune ou insulino-dépendant. Comme son nom l'indique, il débute déjà très tôt (parfois dans la petite enfance) et doit être impérativement traité par l'insuline car le corps n'en fabrique pas assez. C'est un traitement lourd, demandant beaucoup de rigueur pour éviter toute complication (hyper ou hypoglycémie, atteinte des reins, des yeux, des vaisseaux sanguins, des nerfs...). De plus, c'est un traitement à vie. La metformine est le traitement de référence du diabète de type II chez les personnes ayant un surpoids, car sa prise, contrairement aux autres antidiabétiques, n'entraîne pas de gain de poids 13. De plus, elle a prouvé son efficacité chez ces patients 14. Elle peut être utilisée en monothérapie ou associée avec les autres anti-diabétiques et/ou l'insuline dans le diabète de type II, ou en association avec l'insuline pour traiter le diabète du type I 15. La dose normale est de 1,5g à 2,5g par jour répartis en 2 à 3 prises. Le médicament doit le diabète de type II, aussi appelé diabète non être pris avec les repas pour diminuer les insulino-dépendant, est une maladie touchant les effets secondaires digestifs. Ceux-ci sont personnes adultes plus âgées (> 40 ans) souffrant le plus souvent de surpoids. Malheureusement de plus nombreux et dépendants de la dose (goût en plus de jeunes et d'enfants sont atteints de diabète métallique dans la bouche, nausées, de type II à cause de l'augmentation de l'obésité (due diarrhées, fatigue...), dont un potentiellement à la diminution de l'activité physique et aux mauvaises habitudes alimentaires) aussi dans cette mortel : l'acidose lactique 16. Lorsqu'elle est classe d'âge. Encore plutôt rare en Suisse, le diabète encore bénigne, l'acidose lactique se type II touche déjà 4% des adolescents obèses aux manifeste par des troubles gastro-intestinaux, USA. La production d'insuline est suffisante, même parfois augmentée, mais elle n'est pas efficace des nausées violentes et de la fatigue. Si elle (phénomène de résistance à l'insuline). Dans ce type s'aggrave, des troubles du rythme cardiaque de diabète, l'hyperglycémie est souvent modérée et et des problèmes respiratoires (hyperpeut donc passer inaperçue durant de nombreuses années, mais à long terme elle entraîne les mêmes ventilation et augmentation de la fréquence dysfonctionnements et lésions que lors du diabète du respiratoire) vont apparaître, nécessitant type I. Initialement, l’ hyperglycémie peut être l'arrêt du traitement et une prise en charge diminuée par une modification des habitudes alimentaires et la pratique d’ une activité physique médicale rapide (plus de 40% des patients régulière, éventuellement associée aux souffrant d'acidose lactique grave vont antidiabétiques oraux. décéder). Comme la fonction rénale des Il existe d'autres types de diabète plus rares dus à des personnes âgées est souvent diminuée, le défauts génétiques, des maladies ou à la grossesse (diabète gravidique). METFORMINE-MEPHA° doit être administré avec beaucoup de prudence chez ces patients. Il est aussi contre-indiqué durant la grossesse et l'allaitement 13, 15. Attention en cas de consommation élevée d'alcool : le risque d'acidose lactique est augmenté. 10 Atlas de poche de physiologie, Silbernagl, 2001 Med Hyg fév 2004; 2469 (62): 323-6 12 La revue Prescrire 2000; 208 : 530-7 13 Management of type 2 diabetes mellitus, National Guideline Clearinghouse USA 14 Lancet,The United Kingdom Prospective Diabetes Study (UKPDS) September 1998, 352:854-65 15 Pharmacist's letter, June 2002; # 180608 16 Arznei-telegramm 2004; 35 (3): 30-31 11 © Pharma-News page 6 Numéro 23, Avril 2005 METFORMINE-MEPHA° –A retenir pour le conseil : antidiabétique oral, générique du GLUCOPHAGE° traitement de premier choix du diabète de type II chez les personnes souffrant de surpoids dose journalière de 1,5 à 2,5 grammes répartis en 2 à 3 prises, à prendre aux repas l'acidose lactique est l'effet indésirable le plus grave à utiliser avec beaucoup de prudence chez les personnes âgées interaction grave avec l'alcool consommé en grande quantité P o u r e n s a v o i r p l u s … La constipation et le bon usage des laxatifs Suite à un courrier de la maison Boehringer Ingelheim datant de janvier 2005 et portant sur la constipation et ses traitements, il nous a s e mbl éi mpor t a ntder e me t t r el e spe ndul e sàl ’ he ur ee tdec ons a c r e r nous aussi un article à ce sujet. La constipation est définie par une diminution de la fréquence des selles (moins de 3 fois par semaine), et/ou des selles dures, éliminées avec difficulté et avec parfois une s e ns at i ond’ é vac uat i oni nc ompl è t e17, 18. La constipation est un trouble très répandu qui a f f e c t epl usl af e mmequel ’ hommee tdontl af r é que nc ea ug me nt ea ve cl ’ â g e19. Elle est souvent bénigne et perçue de façon très différente suivant les personnes, car la fréquence des s e l l e sva r i ebe a uc oupd’ unepe r s onneàl ’ a ut r ea ve cune" nor ma l i t é "de3f oi spa rj ouràt r oi s fois par semaine 17. On distingue plusieurs types de constipation : Constipation aiguë Une obstruction mécanique, certains médicaments (voir plus bas) ou une modification di é t é t i quepe uve ntê t r el ac a us ed’ unec ons t i pa t i ont r è sr é c e nt e ,da t a ntdeque l que she ur e sou quelques jours 18. Une constipation régulière survenant depuis moins de 6 mois chez une personne de plus de 45 ans peut faire penser à un cancer du colon et il est préférable d’ or i e nt e rc e t t epe r s onneve r sunmé de c i n20,demê mel or sdes i g ne sd’ obstruction. 17 Prescrire, Octobre 2004 ; 24 (254) : p.688-698 Le Manuel Merck de diagnostic et thérapeutique, 1999, 3ème édition, p.273-277 19 MeReC Bulletin, juillet 2004, Vol 14, N°6, p.21-25 20 Docteur,j ’ a i …,1996 ,é di t i onMé de c i n e&Hy gi è n e ,p. 305-315 18 © Pharma-News page 7 Numéro 23, Avril 2005 Constipation transitoire Elle survient lors de modifications telles que grossesse, alitement, déshydratation, changement der y t hmeoud’ a l i me nt a t i on17. Constipation chronique Elle est fréquente chez les personnes âgées et souvent due à une alimentation pauvre en fibres, unma nqued’ e xe r c i c ee t / ouuneut i l i s a t i ondemé di caments constipants (voir plus bas) 18. Elle pe utê t r el ac ons é que nc edema uva i s e sha bi t ude sa l i me nt a i r e s ,d’ unma uva i sf onc t i onne me nt de l ’ i nt e s t i n,d’ une hy pot hy r oï di e ,d’ une ma l a di e ne ur ol og i que ( Pa r ki ns on,s c l é r os ee n plaques) ou psychiatrique 17,18. En effet, la constipation peut être associée à de nombreux t r oubl e sp s y c hoa f f e c t i f squipe uve n td’ a i l l e ur sa bout i ràuna busd’ us a gede sl a xa t i f s21. Constipation due à des médicaments De nombreux médicaments déclenchent ou aggravent une constipation. Les plus fréquents sont les opiacés (morphine, TRAMAL°, IMODIUM°, codéine, dextrométhorphane), les antidépresseurs, neuroleptiques, antiparkinsoniens, antiépileptiques, diurétiques et divers sels :def e r ,dec a l c i um e td’ a l umi n i um 17. Dans la plupart des cas, il est conseillé de changer de médicament lorsque cela est possible. Environ la moitié des malades en fin de vie souffrent de c ons t i pa t i onàc a us edel amor ph i neoud’ a ut r e sa na l g é s i que sdé r i vé sut i l i s é spours o ul a ge r leurs douleurs. Environ 80% de ces malades utilisent divers laxatifs même à long terme afin de prévenir et de soulager cette constipation 17,19. Facteurs de risques qui doivent orienter le malade vers son médecin 20,21 : Symptômes récents (moins de 6 mois) avec autres plaintes (= symptôme sd’ a l a r me ): perte de poids, fortes douleurs abdominales, température, douleur anale, signes d’ a né mi e ,s i g ne sd’ oc c l us i ona ve cba l l onne me nte tc r a mpe s Plus de 45 ans Antécédents familiaux de cancer du côlon, de polype ou tumeur Sang dans les selles Alternance diarrhée-constipation Cons t i pa t i on pe r s i s t a nt eo us ’ a gg r a va ntma l gr éun t r a i t e me ntdeba s ebi e ns ui vi (mesures hygiéno-diététiques, supplément en fibres, laxatif de lest) Sil ac on s t i pa t i onn’ e s tpa st r a i t é e ,e l l epe uts ec ompl i que rdes a i g ne me ntdes hémorroïdes, d’ occlusion intestinale ou de pe r f or a t i on, d’ i nc ont i ne nc e , de f a i bl e s s e , de t r oubl e s 17,19 psychologiques . L'occlusion ou obstruction intestinale 23 C'est un engorgement pa r t i e lout ot a ldel ’ i nt e s t i ng r ê l eouduc ôl o nd ûs oi tàu nobs t a c l ebl oq uéàl ’ i nt é r i e ur duc o nd ui to udé v e l op pés urs apa r oi( q uipe utê t r edûàu net ume ur ,unei nf l a mma t i on, …) ,s o i tàu ns pa s me ouàunepa r a l y s i edel ’ i nt e s t i n .Le sa l i me nt ss ’ a c c umul e nta l or sa u -de s s us ,c r é a ntu nedi s t e ns i ondel ’ i nt e s t i n qui provoque de fortes douleurs, des vomissements et évidemment une constipation. Suite à cela il y a dé s hy dr a t a t i ona v e cr i s quedec h u t edel at e ns i ona r t é r i e l l ee ti ns uf f i s a nc er é na l e .Sie l l en’ e s tpa ss oi g né e ,une occlusion intestinale peut même être mortelle. 21 Manuel pratique du pharmacien suisse, 2004/05, p.46-48 © Pharma-News page 8 Numéro 23, Avril 2005 Traitements Lors de constipation simple, le premier conseil est un traitement hygiéno-diététique : - Régime alimentaire riche en fibres : une adjonction de 20 g de son de blé par jour augmente le poids et la vitesse de transit des selles. Une augmentation progressive (de 2gj us qu’ à20gdef i br e s / j o ur )pe r me tdemi e uxsupporter les douleurs abdominales oul e sga zi ndui t spa rl e sf i br e sques il ’ a ppor te nf i br e se s tdi r e c t e me nté l e vé17. Si les f i br e sa ppor t é e spa rl ’ a l i me n t a t i onnes ontpa ss uf f i s a nt e s ,onpe utdonne runlaxatif de lest à base de mucilages du type METAMUCIL°, AGIOLAX MITE°, COLOSAN MITE°, LAXIPLANT SOFT° 20. - Aug me nt e rl ac ons omma t i ond’ e a u( mi ni mum 2l i t r e s / j our ) . - St i mul e rl ’ a c t i vi t éphy s i que . - Se présenter de façon régulière aux toilettes. Bi e nqu el e sr e c omma nda t i onsdeboi r ebe a uc oupe tdepr a t i que rs uf f i s a mme ntd’ e xe r c i c e physique soient des mesures non prouvées pour diminuer la constipation, leur application reste valable 17 ! Ces mesures ne sont efficaces qu’ a pr è s que l que sj our s de " t r a i t e me nt " ;i le s tdonc 19 recommandé de les poursuivre pendant un mois afin de déterminer leur efficacité . Lorsque c e smodi f i c a t i onsn’ ontpa ss uf f iàn or ma l i s e rl et r a ns i t ,untraitement médicamenteux avec un laxatif est à envisager 17, 19, 20 . Lec hoi xd’ unl a xa t i fe s tdé t e r mi n épa rl e ss y mpt ôme s ,l e spr é f é r e nc e sduma l a de ,l e se f f e t s secondaires et le coût du médicament. Il existe cinq groupes de laxatifs : 1. Laxatifs de lest (METAMUCIL°, AGIOLAX MITE°, COLOSAN MITE°, LAXIPLANT SOFT°, NORMACOL°, INOLAXINE°) Ce sont les laxatifs de premier choix lorsque les mesures hygiéno-di é t é t i que sn’ ont pas suffi. Ils sont constitués de fibres ou de mucilages qui augmentent le volume des selles et leur teneur en eau. Ils agissent après 24 heures, avec un plein effet après 2-3 jours, et sont donc indiqués essentiellement lors de constipation chronique où ils peuve ntê t r eut i l i s é sàl ongt e r me .I le s ti mpor t a ntdeboi r es uf f i s a mme ntd’ e a u( 1, 5– 2l i t r e s / j our )pe nda ntl et r a i t e me ntpouré vi t e runeoc c l us i on.I l ss ontd’ a i l l e ur sc ont r e i ndi qué sl or sd’ obstruction et ne sont pas conseillés chez les malades prenant des opiacés à cause de la paralysie du transit induite par ceux-ci 22; de plus, il existe un r i s qued’ occlusion intestinale par interaction entre le La distension abdominale et les lopéramide (IMODIUM°) et les laxatifs de lest 17. Les flatulences sont dues aux gaz effets secondaires principaux sont distension produits lorsque les bactéries intestinales "digèrent" ces fibres abdominale et flatulence qui diminuent le plus (fermentation). 17,19,20,21,22 souvent après deux semaines . 2. Laxatifs osmotiques (IMPORTAL°, DUPHALAC°, GATINAR°, RUDOLAC°) Le sl a xa t i f sos mot i que sàba s edes uc r e ss onti ndi qué sl or sd’ é c he cou d’ e f f e t s e c onda i r enont ol é r éd’ unl a xa t i fdel e s te ts ontl epremier choix en pédiatrie. Ils hydratent les selles et augmentent leur volume. Ils agissent en 12 à 48 heures et doivent être pris de façon régulière; ils ne sont donc pas indiqués pour soulager rapidement une constipation (utile de le préciser aux mamans !). Les effets secondaires principaux et fréquents sont la flatulence et les crampes abdominales 17,19. 22 Med Hyg 2004 ;62 :2309-2319 © Pharma-News page 9 Numéro 23, Avril 2005 Il existe également des laxatifs osmotiques "salins" comme le sel de Glauber ou les sels de magnésium (MAGNESIA SAN PELLEGRINO°) qui agissent plutôt comme de sl a xa t i f si r r i t a nt se tqui ,pa r c equ’ i l spe uve ntpr ovoque rde st r oubl e sé l e c t r ol y t i que s dont une hypokaliémie, ne doivent être utilisés que rarement et avec précaution 17,19,21. 23 Les macrogols (TRANSIPEG°, MOVICOL°) Ce sont les laxatifs les plus récents. Ils ont une efficacité comparable aux laxatifs osmotiques classiques 17, mais provoqueraient un peu moins de flatulences car ils ne sont pas fermentables par les bactéries de l'intestin 19,21. Une posologie trop élevée peut provoquer des diarrhées et des douleurs abdominales 17. L'hypokaliémie 23 C’ e s tunedi mi nut i o nd ut a uxde potassium dans le sang au-dessous de la normale. Elle est le plus souvent due à des pertes de K+ qui peuvent être dues entre autres à des diarrhées, des vomissements, un abus de laxatifs irritants ou des diurétiques hypokaliémants (LASIX°, TOREM°, FLUDEX° par ex.). Elle se manifeste par des troubles musculaires a l l a ntdel af a i bl e s s eàl apa r a l y s i ee t ,l or s q u’ e l l ee s t importante, elle peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, parfois avec perte de connaissance. (A noter quel e ss y mpt ôme sdel ’ hyperkaliémie sont comparables !) Le traitement de l'hypokaliémie se fait par la prise de potassium (POTASSIUM HAUSSMAN°, KCL RETARD°) ou par une alimentation riche en K+ (lait, bananes, prunes, raisins secs, melon, légumes, céréales complètes). 3. Laxatifs lubrifiants (paraffine, LANSOYL°) Ac a us edenombr e uxe f f e t ss e c onda i r e s( dontunedi mi nut i ondel ’ a bs or pt i o nde s vitamines liposolubles A, D, E, K et un risque de pneumonie huileuse en cas de "fausse route" ( contre-i ndi qué el or sdet r oubl edel adé g l ut i t i on) ) ,l apa r a f f i nen’ e s t pas un laxatif de premier choix.El l ef a c i l i t el ’ e xpul s i onde ss e l l e se n6à8he ur e s , 17, 21 en les lubrifiant et en les ramollissant . La Paraffine est souvent utilisée en association avec un laxatif osmotique (DUPHALAC° OU IMPORTAL°) et un laxatif irritant (Extrait de bourdaine = frangulae compositum) sous le nom de PED ou PEI (E = autrefois EMODELLA°, solution de bourdaine 6 fois plus dosée et retirée du commerce depuis 1999) avec un dé l a id’ a c t i onde6à12he ur e s22. 4. Laxatifs stimulants et irritants (senné (PURSENNIDE°, VALVERDE LAXATIF°), bourdaine, DULCOLAX°, LAXOBERON°, FRUCTINES°) I l sa ug me nt e ntl as é c r é t i ond’ e a ue td’ é l e c t r ol y t e sda nsl ' i nt e s t i na i ns iquel amot r i c i t é intestinale, ce qui aboutit à une évacuation rapide et complète des selles en 6 à 12 heures, puis à une absence de selles dans les jours qui suivent et donc un risque de répéter le traitement trop rapidement 17. Pour cette raison, Swissmedic a limité à deux s e ma i ne sl adur é ed’ ut i l i s a t i one na ut omé di c a t i ondec e sl a xa t i f si r r i t a nt s21. Les effets secondaires principaux sont des douleurs abdominales ainsi que des diarrhées et une hy poka l i é mi el or sd’ us a gepr ol ongé17,19. Ils sont utiles en cas de constipation occasionnelle, pour un usage unique après échec des autres laxatifs 17, ou même à long terme lors de traitement aux opiacés où un laxatif irritant est souvent associé à un laxatif osmotique afin de diminuer et de prévenir la constipation presque toujours présente 22. 23 Larousse médical 1995 © Pharma-News page 10 Numéro 23, Avril 2005 5. Laxatifs par voie rectale (BULBOID°, DULCOLAX°, CLYSSIE°, MICROKLIST°) Utilisés de façon ponctuelle, surtout dans les cas de défécation difficile, ils sont très efficaces lors de constipation aiguë car ils agissent en moins d'une heure 17. Ce sont soit des suppositoires : - BULBOID à base de glycérine qui agit localement comme lubrifiant et stimulant dans un délai de 5 à 30 minutes - DULCOLAX° qui est stimulant et agit en 30 minutes environ, après contact avec la muqueuse intestinale Soit des lavements ou mini-lavements (CLYSSIE°, MICROKLIST°) qui agissent en 2 à 20 minutes 22. Abus de laxatifs Il faut faire attention à la prise prolongée de laxatifs qui peut mener à une accoutumance, ceci surtout avec les laxatifs irritants qui peuvent alors provoquer une inflammation de la muqueuse du côlon et une diarrhée chronique associée à des troubles du métabolisme 17. De plus, les laxatifs sont parfois utilisés (à tort !) dans le but de perdre du poids, lors de troubles du c ompor t e me nta l i me nt a i r ec ommel ’ a nor e xi eoul aboul i mi e ,s ouve nta s s oc i é sàde s di ur é t i que s ,c equia mè neàunf or tr i s qued’ hypokaliémie 17. Tableau récapitulatif des types de laxatifs Types de laxatifs De lest Niveau de choix Niveau de choix constipation chronique constipation aiguë 1er choix NON * Osmotiques 2ème choix sucrés 1er choix en pédiatrie NON * Osmotiques NON salins 3ème choix Macrogols 2ème choix NON * Lubrifiants NON 3ème choix Irritants NON, mais1er choix lors 1er choix de traitement aux opiacés en association à un laxatif osmotique NON 2ème choix Rectaux * Effets secondaires distension abdominale, flatulence flatulence, crampes abdominales troubles électrolytiques, hypokaliémie diarrhées, douleurs abdominales diminution absorption vit.A,D,E,K, pneumonie hypokaliémie, diarrhées, douleurs abdominales irritation locale Précautions / Contre-indications obstr. intestinale pr i s ed’ opi a c é s soins palliatifs CI lopéramide obstruction intestinale obstruction intestinale, déshydratation obstruction intestinale long terme, position allongée, trouble de la déglutition obstruction intestinale, déshydratation hémorroïdes, fissures anales Ca rdé l a id’ a c t i o nt r opl o ng © Pharma-News page 11 Numéro 23, Avril 2005 La constipation et le bon usage des laxatifs –A retenir pour le conseil : onpa r l edec ons t i pa t i onl or sd’ é mi s s i ondi f f i c i l edemoi nsde3s e l l e s( dur e s ) par semaine une fois les facteurs de risques écartés, la première mesure est hygiénodi é t é t i quea ve cunea ug me nt a t i ondel ’ a ppor te nf i br e s( j us qu’ à20g / j our ) l or s qu’ unt r a i t e me ntmé di c a me nt e uxe s ts ouha i t é ,l e slaxatifs de lest sont le premier choix lors de troubles chroniques, suivis par les laxatifs osmotiques l or s qu’ ons ouha i t eune f f e tr a pi de ,unl a xa t i fs t i mul a ntous ousf or mer e c t a l ee s t envisagé chez les personnes âgées, alitées ou en fin de vie, la constipation est très f r é que nt e ,s ouve ntàc a us ed el ’ a dmi ni s t r a t i ondedi ve r smé di caments dont les opiacés; dans ces cas-là, les laxatifs sont utilisés au long cours, parfois en association Le SIDA 24, 25, 26 Définition Le sy ndr omed’ immunodéficience acquise, plus connu sous le nom de SIDA, est une maladie qui entraîne une chute des défenses naturelles. Il est provoqué par le vi r usdel ’ i mmunodé f i c i e nc e humaine ( VI HouHI V) .Cevi r usapourpa r t i c ul a r i t édes ’ a t t a que r àl ’ unde sc ompos a nt se s s e nt i e l sdus y s t è mei mmuni t a i r e ,l e sl y mphoc y t e sT. Biologie Le système immunitaire a pour fonction de reconnaître ses agresseurs (antigènes) et de déclencher une cascade de réactions de défense. Ce rôle défensif est dévolu à une certaine catégorie de globules blancs : les lymphocytes. On distingue 2 types de lymphocytes, les lymphocytes B et les lymphocytes T. Certains lymphocytes T possèdent à leur surface, un r é c e pt e ura ppe l éCD4,d’ oùl e ura ppe l l a t i ondelymphocytes CD4 (ou T4). Ils représentent 70% des lymphocytes T circulants chez l'individu normal et sont la cible du VIH. Le VIH pénètreda nsl ’ or ga ni s mep a rvoi es e xue l l eous a ng ui ne .De spr ot é i ne s ,f i xé e sàs a s ur f a c e ,r e c onna i s s e ntl e sr é c e pt e ur sCD4de sl y mphoc y t e sTe ts ’ yf i xe nt ,pui sl evi r usf a i t entrer son matériel génétique et certaines enzymes dans la cellule. Celui-ci se trouve sous f or med’ ARN,a l or squec e l uide sl y mphoc y t e ss et r ouves ousf or med’ ADN.Pouri nt é g r e rl e matériel génétique du CD4, le virus doit donc transformer son ARN en ADN. Il le fait grâce à une enzyme virale, la transcriptase inverse. 24 Vademecum clinique, V. Farrorusso/O. Ritter, Masson 2004 www.doctissimo.fr 26 Conférence CAP, Dr J.-Ph. Chave, 11.3.04 25 © Pharma-News page 12 Numéro 23, Avril 2005 Une fois transformé en ADN, le patrimoine génétique du virus entre dans le noyau du l y mphoc y t eg r â c eàunea ut r ee nz y mevi r a l e ,l ’ e ndonuc l é a s e .Là ,i ls ’ i nt è gr ea ugé nomedel a cellule. Une autre enzyme virale, la protéase, se charge de terminer la fabrication des protéines né c e s s a i r eàl af a br i c a t i on denouve a ux vi r usVI H( pr ot é i ne sdel ’ e nve l oppe , e nz y me s …) .Ce snouve a uxvi r us( c ont e na ntunnouve a ubr i nd’ ARN vi r a le tdenou ve l l e s e nz y me s )s onte ns ui t el i bé r é sda nsl ’ or g a ni s mee nt ua ntl el y mphoc y t e -hôte et vont pouvoir infe c t e rd’ a ut r e sc e l l ul e s . Cette prolifération se fait au détriment des lymphocytes, dont le nombre chute; les défenses i mmuni t a i r e sne s ontpl us e f f i c a c e se tl ’ or ga ni s me n’ e s tpl us c a pa bl e d’ e mpê c he rl a pr ol i f é r a t i ondec e r t a i ne sba c t é r i e souvi r us ,nil ’ apparition de tumeurs. Il se développe alors des maladies dites opportunistes. L'infection des lymphocytes CD4 par le virus du SIDA est permanente. Epidémiologie Le premier cas de SIDA a été décrit en 1981. Depuis le début de l'épidémie, plus de 60 millions de personnes ont été infectées dans le monde et plus de 30 millions en sont mortes, dont 5 millions en 2002. Le SIDA continue ses ravages au rythme de 3 millions de nouvelles contaminations par an. En Suisse, on dénombre 3 à 5 nouveaux cas par jour 26. Transmission Le virus est transmis par contact sexuel, par le sang ou autres liquides organiques ainsi que de la mère à l'enfant. La recherche scientifique a découvert des traces de VIH dans la salive de personnes séropositives mais il n'existe aucun cas scientifiquement prouvé de transmission du VIH par la salive. Des études en laboratoire ont prouvé que la salive a des propriétés naturelles qui limitent la capacité de transmission du virus. Aucune recherche n'a réussi à prouver que le virus du sida pouvait se transmettre par les baisers, même profonds. La recherche scientifique n'a documenté aucun cas de transmission du VIH par la sueur, les larmes, l'urine ou les excréments. Des études faites dans des familles où vivent des personnes séropositives ont clairement montré que le VIH ne se transmet pas par simple contact ou en partageant les couverts, les linges ou la literie. Le VIH ne se transmet pas non plus par l'eau des piscines, les téléphones, les boutons de porte ou les sièges de WC. Les piqûres d'insectes (moustiques, punaises, puces, e t c …)net r a ns me t t e ntpa sl eVI H27. La transmission du virus par voie sexuelle peut s'effectuer au cours de rapports hétérosexuels ou homosexuels. Le risque de transmission dépend du taux de virus dans le sang (charge virale) de la personne i nf e c t é e ,a i ns iquedumoded’ e nt r é eduvi r us: anal vaginal vaginal blessure transcutanée 0.5 –3.2% 0.05 –0.3% (si l'homme est infecté) 0.03 –0.09% (si la femme est infectée) 0.27 % Pour plus d'informations, consulter le site : www.sida.ch 27 www.groupesida.ch © Pharma-News page 13 Numéro 23, Avril 2005 Dépistage Les tests de dépistage sont basés essentiellement sur la présence dans le sang d'anticorps antiVIH. Il est important de savoir qu'après infection, il s'écoule un certain temps jusqu'à ce que les anticorps puissent être assez nombreux pour être détectés dans le sang (le patient est alors dit "séropositif"). Cette période dure de 2 à 8 semaines (mais des périodes allant jusqu'à 6 mois on été signalées 24). Les anticorps sont détectables 6 mois après l'infection chez 95% des pa t i e nt s .Unt e s tné g a t i ft r oi smoi sa pr è se xpos i t i o nnes i g ni f i edoncpa squ’ one s ts ûrà100% de la non-infection ! Pendant cette période, le malade présente un faible taux de virus dans le sang (virémie) mais il est suffisant pour transmettre la maladie. Symptômes La maladie évolue en plusieurs stades qui peuvent être plus ou moins longs. 1. Primo-infection à VIH :c ' e s tl apha s ed’ a ppa r i t i onde sa nt i c or ps .El l epe utê t r e asymptomatique, mais dans 60-90% des cas, on observe dans les 3 à 6 semaines après l'exposition des symptômes rappelant ceux de la grippe (fièvre, fatigue, angine, céphalées, aphtes, etc.). Ces symptômes peuvent durer 10 à 15 jours. Soulignons encore que dans 30% des cas, l'infection est transmise par un malade en primo-infection (non détectable dans cette période). 2. Infection asymptomatique avec sérologie positive : ce stade représente l'intervalle entre la primo-infection et l'apparition des premiers symptômes de la maladie. Il peut varier de 1 à 15 ans. Pendant cette période, les traitements (trithérapie, ou autres) diminuent la charge virale, augmentent le nombre de lymphocytes CD4 et retardent ou empêchent la phase symptomatique. La décision d'instaurer un traitement ou non durant cette période dépend avant tout du taux de CD4 et de la charge virale. Des contrôles sont effectués régulièrement. On effectue, chez les malades, la mesure de la charge virale (virémie) et du nombre de lymphocytes CD4. La charge virale témoigne de la capacité de réplication du virus alors que le taux de CD4 rend compte de l'action destructrice sur la réponse immunitaire. 3. Sida déclaré (phase symptomatique) : le sida est déclaré lorsque le taux de CD4 tombe en dessous d'un certain seuil (< 200/µl de sang). C'est à ce stade qu'apparaissent les maladies opportunistes (= qui profitent du déficit immunitaire), telles que : candidoses (bouche, oesophage, infections disséminées) infections bactériennes infections virales herpès (anus, rectum, peau) e t c … Ainsi que certaines tumeurs telles que : sarcome de Kaposi lymphome cérébral © Pharma-News page 14 Numéro 23, Avril 2005 Traitement Il en existe deux grands types : les inhibiteurs de la transcriptase inverse et les antiprotéases. Les inhibiteurs de la transcriptase inverse (VIREAD°, 3TC°, STOCRIN°, ZERIT°, e t c . . . ) ,c omme l e ur nom l ’ i ndi que ,e mpê c he nt c e t t ee nz y me de t r a ns f or me rl ’ ARN duvi r use nADN.Ai ns i ,l epa t r i moi neg é né t i queduVI H ne pe utpa ss ’ i nt é g r e ra ug é nomedul y mphoc y t e . Les antiprotéases (VIRACEPT°, INVIRASE°, CRIXIVAN°, etc.) empêchent la protéase de fonctionner. L'enzyme ne peut plus terminer la fabrication des pr ot é i ne sduvi r us ,not a mme ntc e l l e sdel ’ e nve l oppe .Lenouve a uvi r usf a br i quéne pe utpl usi nf e c t e rd’ a ut r e sc e l l ul e scar ses protéines de surface ne reconnaissent plus les récepteurs CD4 des lymphocytes. Ces deux types de traitement sont habituellement administrés sous forme de trithérapies (en principe, deux inhibiteurs de la transcriptase inverse et un antiprotéase). Cependant, plusieurs combinaisons sont possibles et les traitements sont individualisés de façon à obtenir la meilleure efficacité sur la charge virale, la meilleure observance thérapeutique et le minimum d'effets secondaires possibles. Tous ces traitements ont pour but de rendre le virus indétectable dans le sang (diminuent la charge virale) et d'augmenter le taux de CD4. Ils ont de nombreux effets secondaires (lipodystrophie (= redistribution des graisses), réactions allergiques, symptômes ne ur ol og i que s ,di a r r hé e s ,e t c …)e ts ontr e s pons a bl e sdebonnombr ed' interactions (en agissant sur les fameux CYP 450). Actuellement, le traitement le plus "pratique" est le TRIZIVIR° (tout en un !). Il s'administre à raison de 1 comprimé 2 fois par jour, mais a le désavantage de ne pas permettre une adaptation de la dose de chacun des antiviraux. Ces dernières années, un nouveau traitement a fait son apparition sur le marché. Il s'agit du FUZEON°. Celui-ci empêche l'entrée du VIH dans les lymphocytes CD4 en inhibant la fusion des parois virales et lymphocytaires. Il ne constitue en aucun cas un traitement de première intention, car il possède de nombreux effets indésirables et nécessite l'administration de deux injections sous-cutanées par jour 28. Il est important de savoir qu'une adhérence au traitement d'au moins 97% est indispensable pour un bon contrôle de la virémie, ce qui implique moins de 3 doses de médicaments oubliées par mois 26 ! Si le patient en oublie plus, le taux de réussite du traitement chute de manière impressionnante. Il est intéressant de savoir que le virus non contrôlé se multiplie quatre fois par jour. Il faut noter également que les résistances aux antirétroviraux deviennent, malheureusement, de plus en plus fréquentes. Prophylaxie La prophylaxie repose essentiellement sur la prévention de la transmission sexuelle (usage de préservatifs, limitation du nombre de partenaires) et sanguine (transfusion de sang provenant de donneurs séronégatifs, utilisation de seringues et aiguilles à usage unique et stériles, etc.). Des mesures strictes doivent également être adoptées par le personnel soignant (hôpitaux, premiers secours, etc.) et de laboratoire. 28 La revue prescrire, 2004, 249, 283 © Pharma-News page 15 Numéro 23, Avril 2005 Actuellement, il n'y a pas encore de vaccin disponible contre le virus du SIDA, malgré de nombreuses recherches. La difficulté réside surtout dans le fait que le virus se modifie en permanence 26. Pour la désinfection des instruments et des surfaces, le VIH est tué ou inactivé par : Un contact de 15 minutes avec de l'eau de Javel n'ayant pas dépassé sa date de péremption et diluée à 10% (soit 1 volume d'eau de Javel pour 9 volumes d'eau); Un contact de 4 minutes avec de l'alcool à 70°; Un contact de 30 minutes avec de l'eau oxygénée à 6 %; Un contact de 15 minutes avec de l'eau bouillante. En cas d'exposition accidentelle au virus du SIDA, un traitement prophylactique (prophylaxie post-expositionnelle ou PEP-VIH) est institué. Celui-ci dépend du type d'exposition (voie de pénétration du virus), de la séropositivité de la personne contaminante et du délai écoulé depuis la contamination (< 72 heures). Ce traitement dure 4 semaines (combinaison de COMBIVIR° et VIRACEPT°) 26 e tl er i s qued’ i nf e c t i onHI Vl or sd’ e xpos i t i ons i g ni f i c a t i ve 29 peut alors être réduit de 80% environ . Pronostic Grâce à l'introduction de traitements intensifs et précoces, la mortalité due au VIH a diminué ces dernières années. Cependant, ces traitements ne sont accessibles que dans les pays industrialisés en raison de leurs coûts. En outre, même s'ils diminuent la reproduction du virus pendant une période prolongée et rendent ainsi la charge virale indétectable, une surveillance continue reste nécessaire car le virus persiste dans l'organisme sous forme latente. Grossesse et SIDA 30 A l'heure actuelle la transmission du virus du SIDA de la mère à l'enfant peut pratiquement toujours être évitée; c'est pour cette raison qu'il est fortement conseillé à toutes les femmes enceintes de faire un test de dépistage en début de grossesse. Les traitements seront adaptés à chaque cas, le but étant de maintenir la charge virale au plus bas. Après l'accouchement, un traitement systématique du nouveau-né sera mis en place (comme prophylaxie post-expositionnelle). Il sera commencé dès que possible et poursuivi pendant 4 semaines. Dans tous les cas il sera déconseillé d'allaiter car le virus peut être transmis par le lait maternel. Le SIDA –A retenir pour le conseil : le SIDA est une maladie due à un virus qui s'attaque au système immunitaire (lymphocytes CD4), ce qui peut mener à des infections opportunistes mortelles bien que de nombreux progrès aient été faits ces dernières années, le SIDA reste une maladie grave et fortement transmissible à ne banaliser sous aucun prétexte les traitements disponibles actuellement (antiviraux en trithérapie) ne permettent que de ralentir la maladie mais pas de la guérir la prévention reste donc essentielle car malgré les traitements disponibles, la qualité de vie des patients séropositifs est fortement diminuée (traitements lourds, contrôles réguliers, etc.) et ils ne sont pas à l'abri d'une exclusion sociale 29 30 www.hivpep.ch Bulletin OFSP no 53, 27 décembre 2004 © Pharma-News page 16 Numéro 23, Avril 2005 E n b r e f … PAROXETINE SANDOZ°, LISINOPRIL SANDOZ°, BISOPROLOL SANDOZ° Ces trois nouveaux génériques du DEROXAT° (antidépresseur, ISRS), du ZESTRIL° (antihypertenseur, IECA) et du CONCOR° (antihypertenseur, béta-bloquant), respectivement, viennent compléter la gamme de Sandoz, la firme de génériques de Novartis. Rien de nouveau par rapport aux autres génériques sur le marché. Comme pour les autres, certains dosages ne sont pas produits, comme le lisinopril à 30 mg ou l ebi s opr o l olà2, 5mg ,a l or squ’ i l sl es ontc he zl ’ or i g i na l . PAROXETINE HELVEPHARM ° Encore un nouveau complément de gamme, mais cette fois-ci chez Helvepharm qui sort également son générique du DEROXAT°. ZYPREXA° VELOTAB° Après les dosages de 5, 10 et 15 mg, ce neuroleptique sort maintenant à 20 mg, mais seulement dans la forme Velotab°, la forme qui fond dans la bouche. OMED° TAB Dé s or ma i s ,OMED° ,gé né r i quedel ’ i nhibiteur de pompe à protons (IPP) bien connu ANTRA° existe sous forme de capsules et sous forme de comprimés gastro-résistants (TAB). Ceci implique que les comprimés ne doivent pas être cassés ou broyés avant leur absorption ! BISOPROLOL-MEPHA° Pour des raisons de stabilité incertaine de cette spécialité, Mepha a décidé de retirer du marché tous les dosages et conditionnements existants. DUROGESIC° MATRIX 12 Voi c il ec ompl é me ntdeg a mmemoi nsdos édec epa t c hd’ a na l g é s i queopi oï de .Ce l ui -ci délivre 12 μg / hdepr i nc i pea c t i f( a ut r e sdos a ge s: 25 / 50 / 100). Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. © Pharma-News page 17 Numéro 23, Avril 2005