SOMMAIRE - Société Française de Psychopathologie de l
Transcription
SOMMAIRE - Société Française de Psychopathologie de l
SOMMAIRE Programme détaillé 2-5 Introduction 6-7 Résumé des communications Jean-Loup VACHON 9R\DJHG¶XQVRLJQDQWGDQVOHVHVSDFHVPXVpDX[G¶DUWEUXWIUDQoDLV 9 Marie CHARRAS Panorama européen en 2013 Quels « in » pour les « out » siders 10 Aniko SAGODI /¶H[HPSOHGHOD&ROOHFWLRQ3$,/+$6DX%RQ6DXYHXUG¶$OEL +LVWRLUHG¶XQRXEOLG¶XQHUHGpFRXYHUWHFKRL[VWUDWpJLTXH 11 Anne-Marie DUBOIS La Collection Sainte-Anne, son histoire, son devenir 12 Barbara SAFAROVA &RPPHQWH[SRVHUO¶$UW%UXW 13 Roberta SHAPIRO L' invention de l' art brut, ou les aventures d'une catégorie 14 Lony SCHILTZ Réflexions sur le statut épistémologique et dé RQWRORJLTXHGHO¶°XYUHSURGXLWH au FRXUVGHVVpDQFHVG¶DUWWKpUDSLH 16 Jean-Philippe CATONNÉ Créer, exposer, éditer 17 Guy ROUX Créativité protectrice ou défensive, et Psychose : illustration clinique 18 Anne BOYER-LABROUCHE Natalia 19 Jean-Pierre MARTINEAU « &KHPLQHPHQWGHO¶°XYUHSost création » - (Sauver saveur et valeur) 20 Youssef MOURTADA Publication, exposition et guérison 21 Valérie MAZOYER Destins de la perversion dans le couple 22 Jean Luc SUDRES, Laurent SCHMITT, Nathalie BONHOURE, Bernard BALG, Gérard BONNEFON, Monique PAGES Expositions d'Art-thérapies : quand le public s'exprime - Résultats d'enquêtes 24 Jean Bernard COUZINET /¶$UEUH5RVHGH%RUGHDX[ 25 Nathalie BOUNHOURE /DSHWLWHKLVWRLUHG¶XQDWHOLHUSHUFXVVLRQ 26 Emmanuelle JOUET, Daniel SIMONNET Les Rencontres Vidéo en santé mentale - Se mettre en scène, se remettre en selle 27 Tim GREACEN Pas de santé sans création - /¶DSSURFKHEDVpHVXUOHUpWDEOLVVHPHQW 28 Monique DURRIEU Actions de Plan Municipal de Santé (PMS) et des ateliers Santé Ville (ASV) 29 Valérie HANNON, Dr Martine SERVAT De la pertinence d'une dimension culturelle. Pour un hôpital de santé publique ? 30 Journées de Printemps de la 6RFLpWp)UDQoDLVHGH3V\FKRSDWKRORJLHGHO¶([SUHVVLRQHW$UW-thérapie * * * Toulouse - 12 et 13 avril 2013 * * * Congrès : « C R É E R, M O N T R E R, PR O T É G E R » *** 0XVpHG¶$UW&RQWHPSRUDLQ/HV$EDWWRLUV 76 A llées C harles de F itte 31300 Toulouse O rganisé par D r F . G R A N I E R : [email protected] Programme vendredi 12 avril ± matinée 08h30 : A ccueil 1ère partie : Etat des lieux actuel Président de séance : C harles SC H A E T T E L D R A C M idi-Pyrénées 9h15 : Jean-Loup V A C H O N Cadre de santé ± CHS Marchant ± Toulouse Voyage G¶XQVRLJQDQWGDQVOHVHVSDFHVPXVpDX[G¶DUWEUXWIUDQoDLV 9h45 : M arie C H A R R AS Master 2 recherche Neuropsychologique et Neurosciences cliniques Laboratoire de Stress Traumatique (EA 4560-LST) Pr. BIRMES UMR U825 Pr. PARIENTE Panorama européen en 2013 Quels « in » pour les « out » siders 10h15 : A niko SA G O D I Chef de clinique, Service Psychiatrie, Psychothérapies et Art-thérapie (Pr. BIRMES) CHU Toulouse /¶H[HPSOHGHOD&ROOHFWLRQ3$,/+$6DX%RQ6DXYHXUG¶$OEL +LVWRLUHG¶XQRXEOLG¶XQH redécouverte, choix stratégique 10h45 : Pause 11h00 : A nne-M arie D U B O IS &HQWUHG¶(WXGHGHO¶([SUHVVLRQ-Praticien Hospitalier à la CMME-CHS Ste Anne ± Paris La Collection Sainte-Anne, son histoire, son devenir 2 11h30 : Barbara SA F A R O V A Présidente Association ABCD Maître de conférence en esthétique Collège Internationnal de Philosophie Comment exposer O¶$UW%UXt 12h00 : Roberta SH A PI R O Laboratoire d'anthropologie et d'histoire de l'institution de la culture Institut interdisciplinaire G¶DQWKURSRORJLHGXFRQWHPSRUDLQ LAHIC IIAC UMR 8177 du CNRS EHESS Ministère de la culture L'invention de l'art brut, ou les aventures d'une catégorie *** V endredi 12 avril ± après-midi (SF P E-A T) 2ème partie : Exemples de situations en psychothérapie et en art-thérapie. Président de séance : M arc B A B O N N E A U Psychanalyste ± M embre titulaire SPP ± G T P 14h00 : Lony SC H I L T Z Laboratoire de Psychologie clinique (PCSA), Hôpital Kirchberg, Luxembourg, CHU Université de Heidelberg (De) Réflexions sur le statut épistémologique et déontologique GHO¶°XYUHSURGXLWHDXFRXUVGHVVpDQFHVG¶DUWWKpUDSLH 14h30 : Jean-Philippe C A T O N N É Philosophe et psychiatre, Responsable de Arts et thérapie ± CHS Clermont de O¶2LVH Créer, exposer, éditer 15h00 : G uy R O U X Neuropsychiatre ± Pau Président Honoraire SIPE-AT Créativité protectrice ou défensive, et Psychose : illustration clinique 15h30 : A nne B O Y E R-L A B R O U C H E Psychiatre ± Art-thérapeute ± Toulouse Natalia 16h00 : Pause 3 16h20 : Jean-Pier re M A R T I N E A U Professeur émérite de psychologie clinique Université Montpellier 3 « &KHPLQHPHQWGHO¶°XYUHSRVWFUpDWLRQ » (Sauver saveur et valeur) 16h50 : Youssef M O U R T A D A Psychanalyste ± Pédopsychiatre ± CHS du Mans Publication, exposition et guérison 17h20 : V alérie M A Z O Y E R Psychologue. Maître de conférences en Psychologie Clinique Université Toulouse II Mirail Destins de la perversion dans le couple *** V endredi soir 12 avril 19h00 5pFHSWLRQHWYLVLWHGHO¶([SRVLWLRQ© VOYAGES » ± Hôtel-Dieu Toulouse *** Samedi 13 avril : matinée 3ème partie : Institutions, enjeux, perspectives. Présidente de séance : M artine R E G O U R D 3U6FLHQFHVGHO¶,QIRUPDWLRQHWGHOD&RPPXQLFDWLRQ Université en Sciences Sociales ± Toulouse I E quipe de recherche I D E T ± C O M 9h15 : Jean L uc SU D R ES, L aurent SC H M I T T, Nathalie B O N H O U R E , Bernard B A L G , G érard B O N N E F O N, Monique P A G ES Pr. Psychopathologie clinique, Secrétaire général SIPE-AT, Université Toulouse II Mirail E xpositions d'Art-thérapies : quand le public s'exprime Résultats d'enquêtes 9h45 : Jean Bernard C O U Z I N E T Plasticien ± Doctorat en Communication Art-thérapeute au CHU Charles PERRINS /¶$UEUH5RVHGH%RUGHDX[ 4 10h15 : Nathalie B O U N H O U R E Psychiatre - Hôpital de jour MGEN ± Toulouse /DSHWLWHKLVWRLUHG¶XQDWHOLHUSHUFXVVLRQ 10h45 : E mmanuelle J O U E T , Daniel SI M O N N E T Docteur en sciences de l'éducation Laboratoire de recherche EPS Maison Blanche, Paris Les Rencontres Vidéo en santé mentale Se mettre en scène, se remettre en selle 11h15 : Pause 11h30 : T im G R E A C E N 'U HQ SV\FKRORJLH GLUHFWHXU GX ODERUDWRLUH GH UHFKHUFKH GH O¶(36 0DLVRQ %ODQFKH Paris Président du réseau européen ENTER Mental Health. Pas de santé sans création /¶DSSURFKHEDVpHVXUOHUpWDEOLVVHPHQW 12h00 : Monique D U R R I E U Adjointe à la Santé ± Mairie de Toulouse Actions de Plan Municipal de Santé (PMS) et des ateliers Santé Ville (ASV) 12h30 : V alérie H A N N O N, D r M artine SE R V A T Directrice du site Hôtel-Dieu-La Grave-CHU Toulouse 'LUHFWULFHGHO¶+{SLWDOGH6DQWp3XEOLTXHGH/D*UDYH De la pertinence d'une dimension culturelle. pour un hôpital de santé publique ? 13h00 : Conclusion D r F rançois G R A N I E R %XOOHWLQG¶LQVFULSWLRQjUHWRXUQHUDYDQWOHjM me F E R R E Sonia ± UPS ± M F A C 31062 Toulouse cedex 9 ± T él. 05 61 55 66 30 - M ail: sonia.fer [email protected] , au-delà de cette date, inscription sur place uniquement. Pour tout autre renseignement : Contact : Secrétariat Dr F . GRA N I E R : 05 34 55 75 06 [email protected] 5 Introduction D r F rançois G R A N I E R Président SFPE-AT Praticien Hospitalier Service de psychiatrie, Psychothérapies et Art-thérapie D.U. de Psychiatrie, Psychothérapies Médiatrisées et Art-thérapie ± UPS Toulouse III CHU Toulouse La création a infiltré les lieux de soins. Certes les fonctionnements des institutions sont infiniment variés, et leurs objectifs multiples. Mais lH IDLW HVW Oj RQ Q¶KpVLWH SOXV j SURSRVHU OD création comme PR\HQ WKpUDSHXWLTXH SDUPL G¶autres associés. En réalité, rien de nouveau, les rapports génie-IROLH VRQW FRQQXV GHSXLV O¶$QWLTXLWp HW QRV SUpGpFHVVHXUV DOLpQLVWHV DYDLHQW UHOHYp ponctuellement ces comportements créatifs parmi la pathologie. On connaît la suite, ils furent pillés MXVTX¶j FH TXH VRLW LQVWLWXp XQ QRXYHDX VHFWHXU GH O¶DUW %UXW 'DQV FHV pSRTXHV KLVWRULTXHV OHV polémiques de Dubuffet et Foucault allaient alimenter une idéologie de cette création comme VHFRQGDLUH j O¶HQIHUPHPHQW LQVWLWXWLRQQHO &H FOLYDJH SHUPHWWDLW DORUV OD UpFXSpUDWLRQ SXis la PDUFKDQGLVDWLRQ GH FHV °XYUHV TXL SRXUWDQW Q¶HQ DYDLHQW SDV OD GHVWLQpH GDQV O¶HVSULW GH OHXUV DXWHXUV/HSKpQRPqQHV¶DPSOLILDGpERUGDQWVXUO¶DUWQDwIHWOHVPXOWLSOHVIRUPHVG¶RXWVLGHUV 0DLVOHWHPSVDSDVVp8QPDUFKpIORULVVDQWV¶HVWELHQLQVWallé, mêlant originaux et imitations, et se justifiant du seul plaisir esthétique des collectionneurs, sans le souci de recontextualiser O¶RULJLQHGHFHWWHIRUPHGHFUpDWLRQ&HSHQGDQWODUpDOLWpHVWELHQOjO¶H[SRVLWLRQ© Voyages » qui est présentée paraOOqOHPHQW DX &RQJUqV YLHQW O¶LOOXVWUHU HW GHYUDLW DOLPHQWHU OD UpIOH[LRQ /HV SDWLHQWV G¶DXMRXUG¶KXL YLYHQW j O¶H[WpULHXU LOV QH VRQW SOXV HQIHUPpV 3DU FRQWUH PDLQWHQDQW TX¶LOV SHXYHQW prendre la parole, ils décrivent la véritable origine de leur travail, la « prison intérieure », celle de la PDODGLHVLORQJWHPSVGpQLpHSDUOHVGLVFRXUVGHO¶HVWKpWLTXH3OXVLPSUHVVLRQQDQWHQFRUHOHUHJDUGGX FOLQLFLHQ UHWURXYH GDQV FHV °XYUHV WRXW j IDLW DFWXHOOHV GHV LQYDULDQWV IRUPHOV HW TXL SOXV HVW transversaux entre les expositions venant de différents pays et cultures. Le seul dénominateur FRPPXQHVWHQIDLWODPDODGLHSURFHVVXVLQWHPSRUHOHWXELTXLWDLUH&¶HVWFHWWHWUDQVYHUVDOLWpTXLGRLW maintenant être un objet de recherche. Non seulement du côté des sciences cognitives (à quoi UHQYRLHQW OHV FRQVWDWHV GH VW\OH PDLV DXVVL SRXU O¶DSSURFKH SV\FKRWKpUDSLTXH HQ TXRL UHQYRLHQWHOOHVjVHVOLPLWHVHWjVRQEHVRLQG¶DGDSWDWLRQHWHQILQSRXUODUHFKHUFKHHQHVWKpWLTXHGpJDJpHGX poids des idéologies). Ces approcKHV RQW FHFL GH SDVVLRQQDQW TX¶HOOHV QH VRQW SDV GX WRXW incompatibles, et que des ponts peuvent être établis entre leurs complémentarités. Ce matériel FOLQLTXH HWHVWKpWLTXH HVW YpULWDEOHPHQW XQ REMHW pSLVWpPRORJLTXH LQWHUGLVFLSOLQDLUH FH TXL Q¶H[FOXH pas en plus la curiosité et le plaisir esthétique. 6 (QRXWUHOHVPHQWDOLWpVpYROXHQWHWGRQFOHVUHSUpVHQWDWLRQVGHODPDODGLHPHQWDOH&¶HVWSRXU FHOD TX¶LO IDXW PDLQWHQDQW DOOHU DX-delà de la seule utilisation hédoniste. Avec le mouvement de O¶HPSRZHUPHQWFHV°XYUHVDFTXLqUHQWHQILQOHXUYpULWDEOHIRQFWLRQ(OOHVIRXUQLVVHQWXQPHVVDJHj la fois sensible et objectif, pour témoigner de la vie du sujet malade, des contraintes de la pathologie, HWGXEHVRLQG¶RXYHUWXUHVRFLDOH&RQWULEXWLRQjO¶DIILUPDWion, à la déstigmatisation, et à un niveau de SOXV j OD SURPRWLRQ GH OD VDQWp SDU O¶LQIRUPDWLRQ $X ILO GHV GpFHQQLHV GDQV WRXWH FHWWH pYROXWLRQ F¶HVWXQFKDQJHPHQWG¶REMHFWLIVTX¶LOIDXWDWWULEXHUjFHV°XYUHVHWjOHXUH[SRVLWLRQDXJUDQGSXEOLF Dès ORUV LO IDXW DOOHU MXVTX¶j VH PHWWUH j SHQVHU OHV VFpQRJUDSKLHV HW O¶RUJDQLVDWLRQ GH WHOV HVSDFHV PXVpDX[ SRXU OHV SUpVHQWHU /D PXVpRJUDSKLH FRQWHPSRUDLQH V¶HVW DGDSWpH j GH QRPEUHXVHV situations nouvelles et variées. Ici elle doit mêler à la fois la dimension esthétique et la dimension de 6DQWp 3XEOLTXH ,O HVW DXWDQW TXHVWLRQ GH PRQWUHU XQ REMHW SODVWLTXH TX¶XQH LPDJH GX VRLQ GH SURPRXYRLUOHVDVSHFWVSRVLWLIVFUpDWLIVGHODPDODGLHTXHGHSURSRVHUXQPR\HQG¶LQWpJUDWLRQ&HWWH tâche doit réconcilier la FOLQLTXHHWO¶HVWKpWLTXH 7 1ère partie : Etat des lieux actuel Président de séance : C harles SC H A E T T E L D R A C M idi-Pyrénées 8 9R\DJHG¶XQVRLJQDQWGDQVOHVHVSDFHVPXVpDX[G¶DUWEUXWIUDQoDLV Jean-Loup V achon Cadre de santé -Infirmier - CHS Marchant - Toulouse A rgumentaire : Ce voyage dans lHVHVSDFHVPXVpDX[G¶DUWEUXWIUDQoDLVHVWXQYR\DJHLQWpULHXUG¶XQVRLJQDQW TXLV¶LQWHUURJHVXUO¶H[SRVLWLRQGHFUpDWLRQVDUWLVWLTXHVGHSDWLHQWVGHVDWHOLHUVG¶DUt-thérapie. &HYR\DJHP¶DXUa-t-il apporté des réponses aux questions posées en tant que professionnel de VDQWpFRQIURQWpjODSUREOpPDWLTXHG¶H[SRVLWLRQGHV°XYUHVLVVXeVGHVDWHOLHUVG¶$UW7KpUDSLH ? /DGpPDUFKHFUpDWULFHGHO¶$UW%UXW ne V¶RSSRVH-t-elle pas à la démarche créatrice des ateliers G¶DUWWKpUDSLH"/DGpPDUFKHGHO¶$UW%UXWHVW-elle compatible avec notre éthique soignante ? Une telle démarche ne contribue-t-elle pas à une nouvelle stigmatisation ? La problématique de "montrerGHVFUpDWLRQVGHSDWLHQWVLVVXVGHVDWHOLHUVG¶DUWWKpUDSLHHVWXQH UpDOLWpGDQVPDSUDWLTXHSURIHVVLRQQHOOHGHVRLJQDQWHWFRQWLQXHjO¶rWUHGDQVPDIRQFWLRQFDGUH de santé. 4XHOOHVUpSRQVHVFHYR\DJHGDQVOHVHVSDFHVPXVpDX[G¶DUWEUXWSHXW-il apporter à ma pratique soignante ? 1. /¶DSSHOODWLRQG¶RULJLQHFRQWU{OpH© A rt B rut »? 3RXUTXRLFHVGLIIpUHQFHVG¶DSSHOODWLRQGHO¶$UW%UXWO¶$UW2XWVLGHU5DZ-Art, Art Singulier, Art PDUJLQDO$UW6LQJXOLHU« 2. /HV(VSDFHVPXVHDX[G¶$UW%UXWHQ)UDQFH ? Visite GHVSULQFLSDX[VLWHVHWFROOHFWLRQVG¶DUW%UXWHQ)UDQFH 3. /HVDUWLVWHVG¶$57%UXW ? /HVFUpDWHXUVG¶$UW%UXWVRQW-ils des patients. 4. /HSXEOLFGHO¶$UWEUXW ? 4XHOHVWOHSXEOLFTXLV¶LQWpUHVVHDX[HVSDFHVPXVpDX[G¶DUWEUXWVHUDLW-ce le même public que FHOXLG¶H[SRVLWLRQG¶DWHOLHUG¶DUWWKpUDSLH 5. /HVPpFqQHVGHO¶$UW%UXW ? /HVPpFqQHVGHO¶$UW%UXWVRQW-LOVLQWpUHVVpVSDUOHVH[SRVLWLRQVG¶DUWWKpUDSLH 6. /¶pWKLTXHGHO¶DUW%UXW ? /¶$UW%UXWD-t-LOXQHpWKLTXHGDQVOHPRQWDJHHWO¶H[SRVLWLRQGHVHs collections ? 7. 4XHOOHVSHUVSHFWLYHVSRXUO¶$UW7KpUDSLH ? 4X¶HOOHHVWODIRQFWLRQV\PEROLTXHSRXUO¶DUWLVWHG¶$UW%UXW "/¶DUWLVWHHVW-il confronté au réel de O¶H[SRVLWLRQ ? Comment témoigne-t-RQGHO¶KLVWRLUHGXVXMHWFUpDWHXUG¶$UW%UXW ? 9 Panorama européen en 2013 Q uels « in » pour les « out » M arie C H A R R AS Master 2 recherche Neuropsychologique et Neurosciences cliniques Laboratoire de Stress Traumatique (EA 4560-LST) Pr. BIRMES UMR U825 Pr. PARIENTE /¶DUW SDWKRORJLTXH HVW DXMRXUG¶KXL représenté dans de nombreuses institutions dans la plupart des SD\V HXURSpHQV &HWWH UHYXH PRQWUH OHV GLIIpUHQFHV G¶REMHFWLIV HVWKpWLTXHV RX WKpUDSHXWLTXHV GH IRQFWLRQQHPHQWSXEOLFSULYpSDUWHQDULDOGHILQDQFHPHQWVHWG¶RUJDQLVDWLRQ&HWWHGLYHUVLté traduit OHV DPELJXwWpV TXL RQW SDUIRLV H[LVWp j OHXU FUpDWLRQ HW OD GLIILFXOWp GH GpILQLU XQ VHFWHXU GH O¶DUW oscillant entre Art Brut, naïf, outsider, et art-thérapie, ou mixtes. Cependant cette évolution va croissant, et permettra de meilleures définitions des objectifs attendus. Reste à savoir quelle part, les patients auront réellement à y tenir, comment ils pourront eux-mêmes utiliser ces lieux, et ne pas être réduits au rôle de producteurs plus ou moins anonymes. 10 /¶H[HPSOHGHOD&ROOHFWLRQ3$,/+$6DX%RQ6DXYHXUG¶$OEL +LVWRLUHG¶XQRXEOLG¶XQHUHGpFRXYHUWHFKRL[VWUDWpJLTXH A niko SA G O D I Chef de clinique, Service Psychiatrie, Psychothérapies et Art-thérapie (Pr. BIRMES) CHU Toulouse Le Dr PAILHAS avait constitué une collection de productions des patients du Bon Sauveur à Albi, au début du XX°. Il connaissait les autres aliénistes collectionneurs, et avait déjà posé la TXHVWLRQ G¶XQ PXVpH 3XLV FH IXW O¶RXEOL SHQGDQW SOXVLHXUV GpFHQQLHV /HV °XYUHV FRQVHrvées dans des caves furent redécouvertes récemment lors de travaux. Les médecins et la Direction du Bon Sauveur prirent alors conscience de cette aubaine. Un Espace Muséal fut organisé respectant et mettant en valeur le site. La collection fut validée au WLWUHG¶$UW%UXWELHQTX¶HOOHQ¶HQVRLWSDVHQ UpDOLWp/HVREMHWVEULFROpVpWDLHQWGDQVODFXOWXUHUXUDOHGHODUpJLRQHWGHO¶pSRTXHHWOHV°XYUHV écrites ou dessinées produites par des patients cultivés. Toujours est-LOTX¶XQSURMHWIXWDLQVLUpDOLVé SHUPHWWDQWDX%RQ6DXYHXUGHUDSSHOHUVRQU{OHKLVWRULTXHGDQVOHWUDLWHPHQWGHODIROLHGHV¶RXYULUj un public extérieur, et de servir de base pour de nombreuses manifestations culturelles en partenariat avec la cité. Ces choix stratégiques ont à la fRLVSHUPLVGHSUpVHUYHUO¶LGHQWLWpGHODFROOHFWLRQG¶HQ IDLUH XQ RXWLO GH FRPPXQLFDWLRQ SRXU O¶LQVWLWXWLRQ HW GH FRQWULEXHU DX[ REMHFWLIV G¶LQWpJUDWLRQ communautaire. 11 La Collection Sainte-Anne, son histoire, son devenir A nne-M arie D U B O IS Praticien hospitalier à la CMME, Centre hospitalier Sainte-Anne, Paris. 5HVSRQVDEOHGX&HQWUHG¶(WXGHGHO¶([SUHVVLRQ Résumer : A partir des trois termes proposés par le titre de ce colloque, sera abordée la longue et passionnante histoire de cette Collection singulière. &UpHUUHQYRLHDX[FRQGLWLRQVGHVDFRQVWLWXWLRQHWjODQDWXUHGHV°XYUHVTXLODFRPSRVHQW/HXU diversité de style est essentielle à souligner et à développer pour appréhender le processus qui a présidé à leur existence. Montrer évoque le problème des expositions et réfléchit sur les problèmes artistiques et éthiques que cela soulève. 3URWpJHUUHQGFRPSWHGXWUDYDLODXTXRWLGLHQTX¶XQHWHOOH&ROOHFWLRQLPSRVHVLO¶RQYHXWV¶DVVXUHUGH sa pérennité. Inventaires actualisés, restaurations, conservations adaptées, travaux de recherche et de documentation sont les conditions indispensables à sa survie. 12 &RPPHQWH[SRVHUO¶$UW%UXW Barbara SA F A R O V A Présidente Association ABCD Maître de conférence en esthétique Collège Internationnal de Philosophie Le verbe « exposer » ² « disposer de manière à mettre en vue » ² nous invite, par association, à SRVHUOHUHJDUGjYRLUjUHJDUGHU/DGpFRXYHUWHGHO¶©DUWGHVIRXV » témoigne, avec celles de tant G¶DXWUHV expressions artistiques apparues dans le champ esthétique à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle ² GHVVLQV G¶HQIDQWV °XYUHV DVVRFLpHV DX[ DUWV SUHPLHUV j O¶DUW SUpKLVWRULTXH j O¶DUW SRSXODLUH ² de la métamorphose de ce regard. Le progrès technologique, O¶XWLOLVDWLRQ GH OD SKRWRJUDSKLH O¶LQWpUrW GHV DYDQW-JDUGHV QRWDPPHQW RQW UpYpOp O¶H[LVWHQFH GHV créations issues des hôpitaux psychiatriques ou des milieux populaires, produites par des personnes que rien ne prédestinait à devenir artLVWHV'HV°XYUHVUDQJpHVDXMRXUG¶KXLVRXVODGpQRPLQDWLRQ© art brut » RQWH[LVWpKLVWRULTXHPHQWELHQDYDQWPDLVF¶HVWOHVLqFOHGHUQLHUTXLOHVDUHQGXHVYLVLEOHV TXLQRXVDDSSULVG¶DERUGjOHVYRLUJUkFHjO¶DPDOJDPHRSpUpDYHFODJULOOHGXprimitivisme1, puis à OHV UHJDUGHU 7UDLWpHV WRXW G¶DERUG FRPPH GHV REMHWV GH FXULRVLWp RX GHV GRFXPHQWV FOLQLTXHV ² TXDQG LO QH V¶DJLVVDLW SDV GH © preuve ª GH V\PSWRPHV G¶XQH SDWKRORJLH YRLUH G¶XQH « dégénérescence » ²FHVSURGXFWLRQVGHO¶DUWEUXWRQWVHUYLGHVRXUFHVG¶LQVSLUDWLRQDX[FUpDWHXUV WRXW DX ORQJ GH FHV FHQW GHUQLqUHV DQQpHV 7RXWHIRLV FRPPH OH SRLQWH O¶KLVWRULHQ GH O¶DUW IUDQoDLV Georges Didi-Huberman2O¶LPDJHQ¶HVWSDVTXHOTXHFKRVHG¶DUUrWpGHILJpHOOHHVWFRQVWDPPHQWHQ mouvement, ouverte aux regards et aux interprétations de chaque nouvelle génération. On ne peut TXH FRQFOXUH j O¶LPSRUWDQFH FDSLWDOH GX FRQWH[WH GDQV OHTXHO O¶°XYUH V¶H[SRVH /¶H[SORUHU FH contexte contemporain, tel est le but de cette intervention. 1 Philippe Dagen, /HSHLQWUHOHSRqWHOHVDXYDJH/HVYRLHVGXSULPLWLYLVPHGDQVO¶DUWIUDQoDLV. Paris : Flammarion, coll. Champs Arts, 2010. 2 Georges Didi-Huberman, « 7KHLPDJHLVQRWDFORVHGILHOGRINQRZOHGJHLWLVDZKLUOLQJFHQWULIXJDOILHOG,WLVQRWDµILHOG RINQRZOHGJH¶OLNHDQ\RWKHULWLVDPRYHPHQWGHPDQGLQJDOOWKHDQWKURSRORJLFDODVSHFWVRIEHLQJDQGWLPH© Knowledge: Movement (The Man Who Spoke to Butterflies) », dans Philippe-Alain Michaud, Aby Warburg and the Image in Motion, New York : Zone Books, 2007 (édition originale Paris : Macula, 1998), p. 13. 13 L'invention de l'art brut, ou les aventures d'une catégorie Roberta SH A PI R O Roberta Shapiro, Chargée de recherche - 31 janvier 2013 Laboratoire d'anthropologie et d'histoire de l'institution de la culture Ecole des hautes études en sciences sociales - ministère de la Culture - Paris En 1945 Jean Dubuffet forge l'expression Art Brut (avec majuscules). Elle surgit dans un espace d'opportunité préexistant : à la passion pour « O¶DUWGHV IRXV », qui a mobilisé psychiatres et DUWLVWHVWRXWDXORQJGXqPHVLqFOHYLHQWVHJUHIIHUFHOOHSRXUO¶DUWPpGLXPQLTXHGHVVSLULWHVSXLV SRXU OHV EULFRODJHV G¶H[FHQWUiques autodidactes confrontés aux bouleversements de la révolution industrielle. Mais ensuite ? Comment comprendre le succès du coup de force terminologique de Dubuffet ? Comment s'est imposée la nouvelle catégorie --esthétique, morale, institutionnelle, marchande-- en France et à travers le monde ? Autrement dit, comment s'est fait l'artification de l'art brut ? Il y aura une série d'étapes, de médiations, de métamorphoses, et la mobilisation d'une pluralité d'acteurs des deux côtés de l'Atlantique. L'émergence d'artistes individuels clairement identifiables selon le modèle de l'histoire de l'art contemporain (nom, prénom, dates, biographie), ne se fera que très progressivement. Des activités disparates se trouvent progressivement reconfigurées en une catégorie unique, puis institutionnalisées, jusqu'à leur légitimation comme genre artistique GDQVOHVDQQpHV/HSDUDFKqYHPHQWGHO DUWLILFDWLRQYLHQGUDVDQVGRXWHDYHFO¶HQWUpHGHO¶DUWEUXW sur le marché dans les années 1980, puis sa déclinaison en de multiples variantes (neuve invention, art singulier, art en marge, art différencié, art visionnaire, patenteux, arts indisciplinés, etc.). /¶DUWEUXWHWVHVGpULYpVFRQVWLWXHQWXQHQVHPEOHTXLV¶HVWLPSRVpQLJUkFHjO¶LQWHQWLRQQDOLWp de ses producteurs nLSDUO¶pYLGHQFHGHODFRKpUHQFHHVWKpWLTXHG¶XQHFODVVHG¶REMHWV6LFHVFUpDWLRQV LVVXHV GH OD GpVWUXFWXUDWLRQ GHV XQLYHUV SRSXODLUHV VH FULVWDOOLVHQW HQ XQ JHQUH XQLILp F¶HVW SDU O¶pQHUJLHGHVRQLQYHQWHXUHWGHVHVFRQWLQXDWHXUVTXLSHUSpWXHQWDLQVLOHP\WKHGHO¶DUWLVWHPRGHUQH 14 2ème partie : Exemples de situations en psychothérapie et en art-thérapie. Président de séance : M arc B A B O N N E A U Psychanalyste ± M embre titulaire SPP ± G T P 15 Réflexions sur le statut épistémologique et déontologique GHO¶°XYUHSURGXLWHDXFRXUVGHVVpDQFHVG¶DUWWKpUDSLH Lony SC H I L T Z Laboratoire de Psychologie clinique (PCSA), Hôpital Kirchberg, Luxembourg, CHU Université de Heidelberg (De) (QQRXVEDVDQWVXUGHVGRQQpHVFOLQLTXHVHWH[SpULPHQWDOHVLVVXHVG¶XQSURMHWGHUHFKHUFKHVXUGHV SHUVRQQHV HQ YRLH G¶H[FOXVLRQ HW GH PDUJLQDOLVDWLRQ 6') FK{PHXUV GH ORQJXH GXUpH SHUVRQQHV incarcérées ou sortant de prison, toxicomanes invétérés, réfugipV HW GHPDQGHXUV G¶DVLOH SRXU OHVTXHOV O¶DQDPQqVH D PRQWUp TX¶LOV RQW pWp FRQIURQWpV j GHV pYpQHPHQWV ELRJUDSKLTXHV WUDXPDWRJqQHV UpSpWpV GHSXLV OHXU HQIDQFH QRXV DOORQV PRQWUHU TXH O¶°XYUH SLFWXUDOH HW OLWWpUDLUH SURGXLWHDXFRXUVGHVVpDQFHVG¶DUWWKpUDSLHSHUPHWG¶DERUGHUOHWUDXPDWLVPHGHPDQLqUHGpWRXUQpH permettant à la fois de voiler et de dévoiler les souvenirs clivés et les facettes dissociées de la SHUVRQQDOLWpGHV DXWHXUV$LQVLO¶DUWWKpUDSLHSHUPHWXQHDSSURFKHSURJUHVVLYHHWQRQLQWUusive du traumatisme, sans ébranler le fonctionnement défensif des sujets et sans risquer de les traumatiser de QRXYHDX SDU O¶pYRFDWLRQ WURS FUXH GHV VRXYHQLUV SpQLEOHV (Q HIIHW OHV PpFDQLVPHV GH GpIHQVH HW même ceux dits « primaires », peuvent permettre la survie psychique au moment des catastrophes. ¬ OD ORQJXH V¶LOV V¶LQVFULYHQW GDQV OH PRGH GH IRQFWLRQQHPHQW SULYLOpJLp GHV SHUVRQQHV LOV VRQW cependant susceptibles de bloquer leur évolution psychique et leur maturation affective. Se situant à XQ QLYHDX LQWHUPpGLDLUH HQWUH O¶REMHFWLYLWp HW OD VXEMHFWLYLWp O¶°XYUH SHXW GHYHQLU XQ LQVWUXPHQW privilégié pour restaurer les capacités de mentalisation des personnes traumatisées, dans le cadre sécurisant de la relation thérapeutique. Nous discuteroQV GHV SUpFDXWLRQV j SUHQGUH SDU O¶HQVHLJQDQW XQLYHUVLWDLUH HW OH FKHUFKHXU SRXU sauvegarder le vécu intime des personnes, tout en montrant quelques traits typiques et généraux, SHUPHWWDQWO¶DYDQFHPHQWGHODUHFKHUFKHFOLQLTXHHWGXFRUSVGHVFRQQDLVVances. Mots-clés : Art thérapie, déontologie, intimité, production artistique, traumatisme, statut épistémologique. 16 Créer, exposer, éditer Jean-Philippe C A T O N N É Philosophe et psychiatre, Responsable de Arts et thérapie ± CHS Clermont de O¶2LVH Une trilogie : CUpHUH[SRVHU pGLWHU &HV WURLV QRWLRQV FRQVWLWXHQW OHVWURLV WHPSV j O¶°XYUH GDQV OH service que je dirige. Quel est-il " 8Q VHUYLFH G¶DUW GpSHQGDQW G¶XQ pWDEOLVVHPHQW SV\FKLDWULTXH public. Créer pourrait tendanciellement VHFRQIRQGUHDYHFH[LVWHU3OHLQHPHQWH[LVWHUQ¶HVW-ce pas se recréer continuellement " 3RXUWRXWXQ FKDFXQ O¶DUWFRQVWLWXH XQ PR\HQ SUpFLHX[ SRXU FH IDLUH &H qui vaut pour tout un chacun, vaut bien sûr aussi pour des personnes présentant des difficultés psychiques. Qui dit création artistique, implique logiquement un désir de reconnaissance par un public. La valorisation de la création se manifeste complètement dans une exposition de cette création. La condition de la réussite tient à sa qualité esthétique : changer le regard de la société par la SUpVHQWDWLRQGHO¶H[FHOOHQFH $SUqV ODFUpDWLRQ HWO¶H[SRVLWLRQYLHQW OHWHPSV GHO¶pGLWLRQDILQGHOHVLQVFULUH GXUDEOHPHQW dans les mémoires. &HVWURLVWHPSVH[SRVpVXQHUpIOH[LRQV¶HQJDJHUDVXUOHOLHQ social, à la fois condition et effet GHFHWWHWULORJLH4X¶HQHVW-LOGHODV\PSDWKLHHWO¶HPSDWKLH ? En bref et comme point essentiel : créer et se sentir valorisé, exposer et se voir considéré par G¶DXWUHV FLWR\HQV SRXU OD TXDOLWp HVWKpWLTXH SUpVHQWpH éditer et se savoir reconnu socialement, telle apparaît bien la spécificité de notre triple activité. De ce triptyque résulte la thérapeutique. 17 Créativité protectrice ou défensive, et Psychose : illustration clinique G uy R O U X Neuropsychiatre ± Pau Président Honoraire SIPE-AT Admis à l'âge de 15 ans dans un établissement spécialisé pour une prise en charge de ses troubles, un myopathe atteint de dystrophie musculaire de Duchenne est curieusement pris d'emblée en grippe par ses nouveaux camarades. Il s'enferme en effet dans une attitude oppositionnelle et se montre imperméable à toute intégration scolaire. Au bout de trois ans, les enseignants lui assignent une place au fond de la classe où il se fait oublier. Trois ans après, à la surprise générale, il demande que soient disposés contre un panneau une centaine de dessins qui s'adaptent exactement les uns aux autres pour représenter une cité imaginaire. &HWWH°XYUHERXOHYHUVHWRWDOHPHQWODVLWXDWLRQGHUHMHWGRQWLOpWDLWMXVTu'alors l'objet. Malgré l'obstacle moteur créé par la myopathie, il produira 1200 dessins avant de mourir à l'âge de 24 ans. 18 Natalia A nne B O Y E R-L A B R O U C H E Psychiatre ± Art-thérapeute ± Toulouse Dans la première partie, je veux montrer comment, pour cette jeune femme entrée dans la psychose, ODFUpDWLRQHVWYLWDOH1DWDOLDIDLWSDUWLHG¶XQHIDPLOOHGHVDOWLPEDQTXHVTXLO¶DEHDXFRXSPDOPHQpH Peindre lui donne une identité. La question de « montrer OHV°XYUHV » est très importante pour elle. De façon empirique, elle met en SODFHXQHVRUWHG¶pFRQRPLHDXWRXUGHVHVWRLOHV-HSUpVHQWHjO¶DLGHGHSKRWRJUDSKLHVO¶H[SRVLWLRQ TX¶HOOHDIDLWHdans un cadre très particulier. Enfin, je montrerai comment HOOHQHVHSURWqJHSDV(OOHGRQQHHOOHH[SRVHHOOHODLVVHVHV°XYUHV« à la nature. 19 « &KHPLQHPHQWGHO¶°XYUHSRVWFUpDWLRQ » (Sauver saveur et valeur) Jean-Pier re M A R T I N E A U Professeur émérite de psychologie clinique Université Montpellier 3 « Cher Jean, si vous avez le temps, voulez-YRXVDXFDVRO¶RQRUJDQLVHTXHOTXHH[SRVLWLRQTXHFHVRLW GHPHVWDEOHDX[GLUHFHTX¶LOIDXWIDLUHSRXUTX¶RQOHVYRLH ? Merci pour tout.» Cette ultime lettre, parmi les trois rédigées par Nicolas de Staël avant son suicide, déposée à O¶LQWHQWLRQGHVRQDPLLQGXVWULHODPDWHXUG¶DUWDWWHVWHVRQVRXFLSULPRUGLDOjO¶pJDUGGHVRQ°XYUH créée : sa place dans le regard des autres. Il sera le nôtre. En effet dès ORUVTX¶HOOHHVWVpSDUpHGHVRQ DXWHXUODVXUYLHHWODYDOHXUGHO¶°XYUHG¶DUWGpSHQGHQWG¶XQFRUWqJHGHprotagonistes (destinataires, dépositaires, transitaires, commissaires, propriétaires), G¶LQWHQWLRQ DUWLVWLTXH WKpUDSHXWLTXH commerciale), de formation (expert, interprète, autodidacte), et de statut fort divers, plus encore avec GHVFOLQLFLHQVHWGHVFKHUFKHXUV0RQWUHUHWSURWpJHUOHV°XYUHVHWFHX[TXLOHVIUpTXHQWHQWHQSHWLW ou grand patrimoine, implique une régulation de tension qui nous condXLUD j O¶pORJH GH l¶LQWHUPLWWHQFH pour préserver la saveur et la valeur de la rencontre clinique et/ou esthétique. Elle passe par des moments SURSLFHV HW FULWLTXHV UpYpOHU UHOHYHU HQOHYHU pOHYHU« TXL GRLYHQW V¶HQJUHQHU HQ pYLWDQW OH GRXEOH pFXHLO GH OD lapidation GH O¶HQIHUPHPHQW GH OD FDQRQLVDWLRQ GH O¶DJUpJDWLRQ FRPPH FHOXL GH OD dilapidation GH O¶pJUqQHPHQW GX VSHFWDFXODLUH RX GX simple DJUpPHQW /¶°XYUH dénichée GpSpULUDLW IDXWH G¶exposition Oj R V¶pSURXYH OH © se tenir dans O¶RXYHUW »), mais combien de temps serait-HOOHPRQWUDEOHVLHOOHQ¶pWDLWSDVSURWpJpH "$LQVLO¶DFXLWp du « maintenant » de la rencontre impose une mainteQDQFH GHV °XYUHV GHV GLVSRVLWLIV HW GHV GLVSRVLWLRQV/DILFWLRQDXWRELRJUDSKLTXHGXFKHPLQHPHQWG¶XQH°XYUHSRXUUDLWIDLUHRIILFHGHPDLQ FRXUDQWHRXGHURXWLHUGHO¶°XYUHGpMjFUppH 20 Publication, exposition et guérison Youssef M O U R T A D A Psychanalyste ± Pédopsychiatre ± CHS du Mans La grossesse est le meilleur paradigme de la relation thérapeutique. Dans cette correspondance, le WKpUDSHXWH F¶HVW OD PqUH OD PpGLDWLRQ TX¶HOOH VRLW LQWHUQH PHQWDOH RX H[WHUQH DUWLVWLTXH F¶HVW OH SODFHQWD TXDQW DX SDWLHQW F¶HVW OH I°WXV HW GDQV FHWWH FRUUHVSRQGDQFH j MXVWH WLWUH OH WHPSV HVW compté. A poursuivre la correspondance dans une relation thérapeutique, il y a une triple délivrance : 1) la guérison du patient son départ 2) les traces artistiques externes 3) les traces internes dans le mental du thérapeute. &RQVHUYHU H[SRVHU SXEOLHU FHV WUDFHV HVW DX F°XU GX SURFHVVXV WKpUDSHXWLTXH FDU FHV WUDFHV DLQVL SXEOLpHV H[SRVpHV WpPRLJQHQW HOOHV VHXOHV SDU OHXUV YDOLGLWpV j O¶pSUHXYH GH O¶Dutre (le patient et O¶DXGLWRLUHTXHTXHOTXHFKRVHV¶HVWUpHOOHPHQWSDVVp7HOHVWOHVHQVGHFHWUDYDLO Mots clés : publication ± exposition ± art thérapie. 21 Destins de la perversion dans le couple V alérie M A Z O Y E R Psychologue. Maître de conférences en Psychologie Clinique Université Toulouse II Mirail En art comme en amour, la rencontre peut être fatale et provoquer la chute de celui qui en reste captif. Si la représentation de la femme maléfique et séductrice -donc fatale- court dans nombre de P\WKHVHWGHUpFLWVFRPELHQG¶KRPPHVRXGHIHPPHVRQWpWpVDFULILpVVXUO¶DXWHOGHODFUpDWLRQGX conjoint ? Il est aussi des couples pervers, amoureux, créateurs ou inventés, qui nourrissent leur inspiration de l'infortune infligée à leurs créatures, victimes ignorantes ou consentantes car fascinées. Ici, il sera fait état de cette scénographie triangulaire du couple prédateur et d'un tiers abusé, désubjectivé, rabaissé. En effet, si la protection V¶H[HUFH j O¶HQGURLW GHV °XYUHV et de leurs auteurs, on pense moins aux créatures victimisées (prises et jetées), éprises et dépendantes : conjoint(es) méprisé(es) ou joué(e)s, amant(es) éconduit(e)s, modèles surexposés et exploités, public escroqué... Sous couvert esthétique ou de réanimation de l'inspiration créatrice, voire du lien passionnel, l'érotisation de la transgression et la manipulation de la relation s'installent, en transformant le tiers en "spectateur anonyme"(J. Mac Dougall, 1978), subissant l'emprise pathétique d'un couple taraudé par ses propres failles narcissiques et par ses angoisses d'incomplétude en dépit de ses talents et du succès de ses °XYUHV RX GH VD YLH. Ce couple en faillite narcissique est comme désenchanté, ne croyant plus à son autosuffisance, il a besoin de convoquer l'effroi, de recourir à l'instrumentalisation, à la souffrance d'un autre pour se sentir survivant. 1RXVQRXVSURSRVRQVG¶DQDO\VHUOHVHQMHX[GHODSHUYHUVLRQGDQVOHFRXSOHHQQRXVDSSX\DQWVXU La nouvelle rêvée de Schnitzler et sur le dernier film de Kubrick Eyes wide shut. Mots-clés : Couple; Désir; F antasmes pervers; Rencontre fatale 22 3ème partie : Institutions, enjeux, perspectives. Présidente de séance : M artine R E G O U R D 3U6FLHQFHVGHO¶,QIRUPDWLRQHWGHOD&RPPXQLFDWLRQ Université en Sciences Sociales ± Toulouse I E quipe de recherche I D E T ± C O M 23 E xpositions d'Art-thérapies : quand le public s'exprime Résultats d'enquêtes Jean L uc SU D R ES, L aurent SC H M I T T , Nathalie B O N H O U R E , Bernard B A L G , G érard B O N N E F O N, Monique P A G ES Pr. Psychopathologie clinique, Secrétaire général SIPE-AT, Université Toulouse II Mirail L'engouement pour les expositions d'art-thérapies s'affirme encore davantage aujourd'hui en couvrant, quasi simultanément, les champs de soin, de la réhabilitation psychosociale et de l'art avec des publics plus ou moins acquis et/ou captifs, auxquels il est rarement demandé de s'exprimer audelà de convenances entendues, voire standardisées. Qu'en est-il en-deçà de l'extase de façade des vécus de ces publics qui viennent "voir" les °XYUHVOHVSHUIRUPDQFHVGHVSDWLHQWVHWXVDJHUVGHO DUW-thérapie ? Qu'expose-t-on ? Les auteurs, les praticiens, une esthétique singulière ? Quels changements de perceptions et de représentations engendrent ces expositions ? Sommes-nous avec quelque chose de stable dans la temporalité ? Ainsi il s'agit dans ce travail d'explorer, avec une méthodologie d'enquête, à la fois : - les caractéristiques de ces publics et leurs motivations à fréquenter ces lieux ; - le travail de transformation et d'élaboration des représentations qui s'opère à la suite d'un tel parcours ; - la dimension projective et prospective construite et attendue ; - l'évolution des représentations au fil du temps. Sur l'étayage de deux expositions d'art-thérapies, quasi superposables dans leurs structures et formes, tout en étant distante d'une décennie (2001/2012), nous disposons avec l'analyse de 154 questionnaires d'enquêtes d'une cartographie évolutive de ce type de performance et pratique. L'ensemble nous permettra d'apporter une réflexion clinique et socio-culturelle. Mots clefs : Art-thérapie ± Enquête ± Exposition ± Représentation - Temporalité Matériel nécessaire : Vidéoprojecteur et ordinateur. *Jean-‐Luc Sudres. Professeur de Psychologie (Psychopathologie Clinique). Secrétaire Général de la SIPE-‐AT. Responsable Pédagogique du D.U. Art-‐Thérapies de Toulouse II. Psychologue Clinicien en structures de soins publiques et privées. Université de Toulouse Le Mirail, UFR de Psychologie, 5 allées Antonio Machado. F-‐31058 Toulouse Cedex 9. Email : sudres@univ-‐tlse2.fr **Laurent Schmitt. Professeur de Psychiatrie. Directeur du Pôle de Psychiatrie du CHU Toulouse. Président de la SIPE-‐AT. Hôpital Purpan Casselardit, Service Universitaire de Psychiatrie et Psychologie Médicale, 170 avenue de Casselardit, TSA 40031. F-‐31059 Toulouse Cedex 9. ***Nathalie Bounhoure. Psychiatre. Médecin Chef de service ĚĞů͛,ƀƉŝƚĂůĚĞ:ŽƵƌĚĞdŽƵůŽƵƐĞĚĞůĂD'E, Centre de santé mentale Hôpital de Jour, 67 bd Deltour. F-‐31500 Toulouse. ****Monique Pagès. Psychiatre. 126 av Raymond Naves. F-31500 Toulouse. 24 /¶$UEUH5RVHGH%RUGHDX[ Jean Bernard C O U Z I N E T Plasticien ± Doctorat en Communication Art-thérapeute au CHU Charles PERRINS Je viens vers vous témoigner GHO¶DWHOLHUO¶$UEUH5RVHGH%RUGHDX[ -¶DLFUppHWDQLPpFHWDWHOLHUG¶H[SUHVVLRQOLEUHLQWUDKRVSLWDOLHUSHQGDQWSUqVGHDQVHWFHMXVTX HQ décembre dernier. Cet atelier fut donc créé à une époque que l'on qualifie de psychiatrie humaniste. Aujourd'hui la psy, que dis- je, la santé mentale est médicalisée en même temps que sécuritaire. Je ne crois pas qu'une telle aventure serait encore possible aujourd'hui. Nous avons vécu le meilleur comme le pire, mais nos réalisations sont là, avec par exemple, près de 400 expos de la plus petite à la plus grande. /¶K{SLWDOHQWUHSULVHG DXMRXUG KXLDG DXWUHVSULRULWpV0DLVLOQ¶HVWSDVLQVHQVLEOHjVRLJQHUVRQLPDJH F HVW j GLUH j V¶HPSDUHU GH QRV °XYUHV SRXU OXL VHUYLU GH YLWULQH HW GpFRUDWLRQ DSUqV Qous avoir méprisés de façon récurrente. Je n'ai pas hésité à en informer la presse à différentes reprises. Ma rencontre avec François Granier, m'a donné de l'espoir quant à la préservation de ce patrimoine artistique, reflet de l'époque du patient sujet. La création d'un musée sur Toulouse devient alors indispensable pour témoigner et éviter la GLVSHUVLRQG °XYUHVKRQRUDQWOHXUVDXWHXUVGLIIpUHQWVGHFHX[GHO DUWEUXW 0DLVLOIDXWIDLUHYLWHFDUG¶DXWUHVLQLWLDWLYHVVHPEOHQWYRXORLUVHSDUWDJHUOHJkWHau. 1¶D\DQWSOXVODFKDUJHGHO¶DWHOLHUMHPHVXLVSURSRVpGHFRQWLQXHUODJHVWLRQGHFHSDWULPRLQHTXL est une activité à plein temps. Afin de faire les choses en toute transparence et légalité, j'ai commencé à consulter des juristes spécialisés. Enfin, j'ai demandé à Philippe Borrel, connu entre autre avec son film « un monde sans fous? » d'enregistrer nos témoignages. Je vous en proposerai quelques images. 25 /DSHWLWHKLVWRLUHG¶XQDWHOLHUSHUFXVVLRQ Nathalie B O U N H O U R E Psychiatre - Hôpital de jour MGEN ± Toulouse Un hôpital de jour dans un contexte de restructuration complète, « du rêve à la réalité », et un atelier SHUFXVVLRQTXLIDLWWUDFHGDQVFHFRQWH[WH« /¶DWHOLHUG¶DYDQWO¶DWHOLHUG¶DXMRXUG¶KXLFHOXLGHGHPain ? /¶pWHUQHOOHTXHVWLRQGHVJURXSHVRXYHUWVGHVJURXSHVIHUPpV« Nous vous proposons de vous présenter les mouvements (élans de vie, créatifs ?) qui ont accompagné cet espace au fil des derniers mois. Comment parler de ces espaces thérapeutiques qui sont soutenus par le bruit, la pulsation, le rythme, O¶pPHUJHQFHGXOLHQO¶pFRXWHODQDLVVDQFHG¶XQJURXSH« Pas de trace ? Oui celle de la vie de cet atelier, et pourquoi pas enregistrer ? Alors, peut-RQYRXVSURSRVHUG¶pFRXWHU ? De montrer ? De parler ensemble GHO¶pFRXWpHWGXIDLUH ? Ces percussions qui « font bruit » au sein de nos institutions, et qui sont dans la dimension de O¶pSKpPqUH HIIHW-PqUH FHV PpGLDWLRQV TXL V¶LQVFULYHQW VXU OD SHUPDQHQFH WRXW HQ WUDYHUVDQW OD WHPSRUDOLWp« « Montrer » ce travail, évoquer sa trace ? Certes les thérapies médiatisées autour des arts-plastiques posent directement la question de la SURWHFWLRQ GH O¶H[SRVLWLRQ HW GH OD FRQVHUYDWLRQ GHV °XYUHV PDLV TX¶HQ HVW-il de la musique , de « cet air sonore ineffable ª« 26 Les Rencontres Vidéo en santé mentale Se mettre en scène, se remettre en selle E mmanuelle J O U E T , Daniel SI M O N N E T Docteur en sciences de l'éducation Laboratoire de recherche EPS Maison Blanche, Paris /¶2EVHUYDWRLUHGHO¶DXGLRYLVXHOUDSSRUWHTX¶HQ)UDQFHSOXVG¶XQIHVWLYDOGHILOPVVHGpURXOHFKDTXH VHPDLQH6HXOVGHX[G¶HQWUHHX[RQWFRPPHWKqPHXQLTXHODVDQWpPHQWDOH : le festival de Lorquin (57) et les Rencontres Vidéo en santé mentale, organisées à la Cité des scienFHVHWGHO¶LQGXVWULHj Paris. Ces dernières ont comme spécificité majeure de diffuser des films réalisés par et avec des personnes engagées dans un processus de santé mentale. &HWWH SUpVHQWDWLRQ YLVH j PRQWUHU OHV SULQFLSHV SDUWLFLSDWLIV VXU OHVTXHOV V¶est fondée depuis 14 ans cette expérience collective. Les Rencontres Vidéo en santé mentale élargissent la production et la diffusion traditionnelles des films produits en ateliers thérapeutiques ou dans les services psychiatriques en impliquant les usagers de la conception à la diffusion et la mise en débat de leurs YLGpRV 8Q SDUWHQDULDW pWURLW HQWUH OHV SURIHVVLRQQHOV GHV LQVWLWXWLRQV GH VRLQV GH O¶pWDEOLVVHPHQW FXOWXUHOG¶DFFXHLOGHVPHPEUHVGHVDVVRFLDWLRQVG¶XVDJHUVHWGHVSDWLHQWVSHUPHWODFR-production de films ainsi que la co-SURJUDPPDWLRQ DQQXHOOH HW O¶DQLPDWLRQ GHV GpEDWV 'HSXLV OHXU FUpDWLRQ FHV 5HQFRQWUHVFRQQDLVVHQWXQVXFFqVQRWDEOHWDQWDXQLYHDXGHODIUpTXHQWDWLRQTX¶DXQLYHDXGXQRPEUH de films reçus et programmés. /¶K\SRWKqVH IRQGDQW XQ WHO GLVSRVLWLI HVW GRXEOH '¶XQH SDUW OHV YLGpRV VRQW FRQVWUXLWHV DXWRXU GX savoir expérientiel des personnes qui vivent tous les jours avec la maladie dans le but de le WUDQVPHWWUHDXWUDYHUVGHWpPRLJQDJHVRXGHILFWLRQV'¶DXWUHSDUWODSHUVSHFtive de la diffusion hors OHV PXUV GH O¶LQVWLWXWLRQ SV\FKLDWULTXH LQIOXHUDLW VXU O¶LQWHQWLRQ HW OD UpDOLVDWLRQ GHV YLGpRV SDU OHV équipes soignants/soignés. Ainsi du point de vue des organisateurs de ces Rencontres, filmer peut être non seulement une activité de soins, mais aussi permettre à un collectif de soignants et de soignés de transmettre leurs propres discours et expériences au travers du support audiovisuel, ainsi que de lutter contre la stigmatisation et la discrimination. En conclusion, sera évRTXp O¶LQWpUrW G¶,QWHUQHW SRXU FROOHFWHU stocker et diffuser ces vidéos. /HV5HQFRQWUHVYLGpRHQVDQWpPHQWDOHVRQWRUJDQLVpHVGHSXLVSDUO¶(360DLVRQ%ODQFKHHW les associations « /¶(ODQ UHWURXYp » les « C EMEA » en partenariat avec la Cité de la santé (Universcience) Mots clefs : santé mentale, vidéo, participation des usagers 27 Pas de santé sans création /¶DSSURFKHEDVpHVXUOHUpWDEOLVVHPHQW T im G R E A C E N 'UHQSV\FKRORJLHGLUHFWHXUGXODERUDWRLUHGHUHFKHUFKHGHO¶(360DLVRQ%ODQFKHParis Président du réseau européen ENTER Mental Health. Le philosophe Michel Foucault introduit la notion de biopolitique pour décrire la gouvernementalisation des comportements individuels. Une biopolitique vise à organiser la production de la vie, à définir une politique de santé individuelle et collective, qui peut être, selon son point de vue, en vue de vivre sa vie au mieux (le souci de soi) ou pour mieux la rentabiliser (pour qui " '¶DERUG FXUDWLYH HQVXLWH SUpYHQWLYH FHWWH JRXYHUQHPHQWDOLVDWLRQ OpJLWLPLVH O¶LQWHUYHQWLRQ sanitaire en traquant tout comportement, toute pensée comme maladie potentielle et donc marché ou REMHWG¶LQWHUYHQWLRQSXEOLTXHSRVVLEOH'HSXLVOD&KDUWHG¶2WWDZDGHO¶206ODELRSROLWLTXH GHV(WDWVQHV¶DSSXLH SOXVVXUODVHXOHDEVHQFHGHPDODGLHPDLVLQYHVWLWDXMRXUG¶KXLODSURPRWLRQGX bien-être. Mais qui définit le bien-être ? Qui définit un objectif qui doit être constamment réinventé dans chaque contexte culturel ? Ainsi se réaffirme le rôle essentiel des activités culturelles participatives dans le monde de la santé : mettre la santé, le bien-être, les intérêts croisés de nos biopolitiques contemporaines sur scène, sur des toiles, sur les murs, en musique, jouer avec sa santé, créer sa santé, créer de nouvelles santés, à chaque instant réinventer sa santé. Et dans le monde de la santé mentale " /¶DSSURFKH EDVpH VXU OH UpWDEOLVVHPHQW UpDIILUPH OH GURLW GH FKDFXQ DX UrYH j O¶HVSRLU(OOHUHPHWFRQVWDPPHQWHQMHXO¶RIIUHGHµVRLQV¶DFWXHOOHHQUpLQYHQWDQWOa biopolitique de PDQLqUH FLWR\HQQH *DUGHU OD WUDFH GH FHWWH LQYHQWLRQ SUpVHUYHU OHV °XYUHV G¶DUW SURGXLWHV SDU OHV XVDJHUVGXV\VWqPHGHVDQWpF¶HVWFKRVHHVVHQWLHOOHVLRQYHXWFKDTXHMRXUVHUDSSHOHUTXHODVDQWp mentale, le bien-rWUHQHV¶LPSRVHQWSDV,OVV¶LQYHQWHQW 28 Actions de Plan Municipal de Santé (PMS) et des ateliers Santé Ville (ASV) Monique D U R R I E U Adjointe à la Santé ± Mairie de Toulouse /HV PXQLFLSDOLWpV VRQW DXMRXUG¶KXL FRQFHUQpHV DX SUHPLHU SODQ SDU OHV problèmes que pose le handicap. Devenus une priorité, ils imposent un état des lieux, une organisation entre tous les acteurs HW SDUWHQDLUHV VDQLWDLUHV HW VRFLDX[ /¶H[SUHVVLRQ HQ HVW UpFHPPHQW GDQV SOXVLHXUV JUDQGHV YLOOHV OD constitution des CLSM (Comité Local en Santé Mentale). Elles se rajoutent aux CMS (Communauté Municipale de Santé). Celles-FLRQWGHSXLVORQJWHPSVLQWpJUpO¶XWLOLVDWLRQG¶H[SRVLWLRQVG¶°XYUHVGH SDWLHQWVRXG¶DVVRFLDWLRQGHPDODGHVSRXUOHXUSURPRWLRQ&HWWHXWLOLVDWLRQVRFLRWKpUDSLTXHGHO¶DUW GpERUGHPDLQWHQDQWODUJHPHQWOHFDGUHpWURLWGHO¶DWHOLHUG¶DUW-thérapie, pour fonctionner en réseaux et partenariats. 29 De la pertinence d'une dimension culturelle. Pour un hôpital de santé publique ? V alérie H A N N O N, D r M artine SE R V A T Directrice du site Hôtel-Dieu-La Grave-CHU Toulouse 'LUHFWULFHGHO¶+{SLWDOGH6DQWp3XEOLTXHGH/D*UDYH Le projet G¶+{SLWDOGH6DQWp3XEOLTXHj/D*UDYHFRUUHVSRQGDX[QRXYHOOHVPLVVLRQVGHSUpYHQWLRQ et de promotion de la Santé par les établissements de santé. Au-delà du modèle curatif, les objectifs VRQWXQFHQWUHGHUHVVRXUFHVSRXUOHVSURIHVVLRQQHOVXQOLHXG¶HQVHLJQHPHQWHWGHUHFKHUFKH&HW\SH de structure innovante demandera des partenariats forts. Les patients y trouveront la possibilité de reconstruire un parcours de santé. Les activités culturelles doivent viser à modifier les pratiques en Santé, à enrichir les réflexions, UHQGUHOHVSDWLHQWVSOXVDFWHXUVIDFHjO¶LQIRUPDWLRQ(OOHVSHXYHQWFRQFHUner toutes les pathologies, GHPDQGHQWGHVHIIRUWVG¶DGDSWDWLRQVSpFLILTXHVVHORQFKDTXHWKqPH/HSURMHWG¶XQ(VSDFH0XVpDO G¶DUW-WKpUDSLHSHXWV¶LQWpJUHUVXUOHVLWHGH/D*UDYHSRXUGHVUDLVRQVKLVWRULTXHVOLHQGHODQDLVVDQFH de la psychiatrie régionale), culturelles (en partenariat avec les institutions artistiques municipales), comme moyen de sensibilisation et de déstigmatisation de la pathologie mentale, et comme support à la recherche interdisciplinaire. 30 Conclusion D r F rançois G R A N I E R Président SFPE-AT Praticien Hospitalier Service de psychiatrie, Psychothérapies et Art-thérapie D.U. de Psychiatrie, Psychothérapies Médiatrisées et Art-thérapie ± UPS Toulouse III CHU TOULOUSE 6L OHV pFROHV G¶DUW-thérapie cherchent toujours j O¶KHXUHDFWXHOOH OHXU XQLWpLPSUREDEOH FRQVHQVXV O¶HQJRXHPHQWSRXUFHWWHGLVFLSOLQHHVWVXUSUHQDQW(OOHWpPRLJQHG¶XQHYLWDOLWpG¶XQHWUDQVIRUPDWLRQ SHUPDQHQWHGDQVOHUDSSRUWjO¶LPDJHGHODPDODGLHPHQWDOHG¶XQEHVRLQGHPRGLILHUOHVREMHFWLIVdu soin. Elle court aussi des risques, une instrumentalisation du créateur pas toujours conscient de la SUHVVLRQG¶XQPDUFKpJUDQGLVVDQWGLPHQVLRQpWKLTXHUHFKHUFKHG¶XQHIIHWYLWULQHTXLQHJDUDQWLWSDV une meilleure relation thérapeutique sur le terrain au quotidien. Mais pour cela, elle doit devenir un GHVFDQDX[GHO¶H[SUHVVLRQGHVSDWLHQWVHX[-PrPHVFHX[GRQWO¶$UW%UXWWDLVDLWWRXMRXUVODSDUROHDX SURILW GH OD IpWLFKLVDWLRQ GHV °XYUHV &RPPHQW O¶H[SRVLWLRQ HW OD FRQFHSWLRQ G¶XQ (VSDFH 0XVpDO spécifiques peuvent-ils leur en permettre la réappropriation ? 31 Détours bibliographiques Congrès : 1- S. Chaumier, D. Jacobi ([SRVHUVHVLGpHV'XPXVpHDX&HQWUHG¶,QWHUSUpWDWLRQ Complicités ± Paris ± 2009 2- J.P. Fourmentaux Art et Science Les (VVHQWLHOVG¶+HUPqV± CNRS Editions ± Paris - 2012 3- G. Garouste /¶,QWUDQTXLOOH$XWRSRUWUDLWG¶XQILOVG¶XQSHLQWUHG¶XQIRX /¶LFRQRFODVWH± Paris ± 2009 4- J. Glicenstein /¶DUW XQHKLVWRLUHG¶H[SRVLWLRQV P.U.F. ± /LJQHVG¶DUW± Paris - 2009 5- /¶DUWHQWKpRULHHWHQDFWLRQ Folio essais n°511 ± Gallimard ± Paris - 1996 N. Goodman 6- T. Greacen, E. Jouet Pour des usagers de la psychiatrie acteurs de leur propre vie, rétablissement, inclusion sociale, empowerment. Erès ± Toulouse - 2012 7- N. Heinich, R. Shapiro 'HO¶DUWLILFDWLRQ(QTXrWHVVXUOHSDVVDJHjO¶DUW (GGHO¶(+(660LQLVWqUHGHOD&XOWXUH- Paris - 2012 8- Revue Artension 1VSpFLDX[VXU$UW%UXW$UW1DwI&ROOHFWLRQV« 9- Ch. Schættel /¶DUWQDwI Coll. Que sais-je ? 32 Voyages : 1- J. Barozzi Le goût de la campagne ± Textes choisis Mercure de France ± Paris ± 2012 2- G. Clément Jardins, paysage et génie naturel Collège de France ± Fayard ± Paris ± 2012 3- L. Cooke, M. Godfrey, Ch. Rattemeyer Alighiero Boetti ± Game Plan Tate Publishing ± London ± 2012 4- D. Cooper-Richet, C. Vicens-Pujol 'HO¶vOHUpHOOHjO¶vOHIDQWDVPpH9R\DJHVOLWWpUDWXUHVHW insularité (XVII°-XX° siècles) Nouveau Monde Editions ± Paris ± 2012 5- A.-M. Cousin Le goût du voyage ± Textes choisis Mercure de France ± Paris ± 2008 6- K. Harmon The Map as Art. Contemporary artists explore cartography Princeton Architectural Press ± New York - 2009 7- P. Kingsley Dans les antres de la sagesse. Etudes parménidiennes Les belles lettres ± Paris - 2007 8- A. Marcel Traité de la cabane solitaire Arléa - Paris - 2011 9- J. Porret-Forel /DYROHXVHGHPDSSHPRQGH/HVpFULWVG¶$ORwVH Editions Zoé ± Genève - 2004 10- R. Smithson Spiral Jetty ± True fictions, false realities University of California Press and Dia Art Foundation ± New York - 2005 11- G.A. Tiberghien Finis Terrae ± Imaginaires et imaginations cartographiques. Bayard ± Paris - 2007 33 1RXVUHQGRQVKRPPDJHLFLDX'U0DUF3(558&+2HWjO¶DVVRFLDWLRQFXOWXUHOOH/p]¶DUWV6W Cyprien, qui par leur partenariDWFRQWULEXHQWGHSXLVGHVDQQpHVDX[UpDOLVDWLRQVGHO¶DUW-thérapie. 34 Notes : 35