ECHOS Prix littéraires : la profusion

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ECHOS Prix littéraires : la profusion
L'ACTUALITE LITTERAIRE
ECHOS
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Prix littéraires : la profusion
Le prix Rachid Mimouni a été attribué cette année à Y B, journaliste
algérien dont les “chroniques” ont été publiés chez J-C. Lattès : Comme il a
dit lui.... L’année dernière, ce prix avait été attribué à Yamina Benguigui
pourMémoire d’immigrés (éd. Canal +)
Le prix Beur-FM (radio communautaire) a été attribué à Latifa
Benmansour pour son roman La prière de l’absent, chez la Différence.
Le prix “Nouvelles” de la Société des gens de lettres a été attribué à
Maïssa Bey pour ses Nouvelles d’Algérie, chez Grasset.
Le prix Missives a été attribué en mars 98 au recueil de poèmes A l'ombre
rouge des gazelles de Khal Torabully, recueil consacré et dédié à l'Algérie et
dont Algérie Littérature / Action avait publié un extrait dans le n° 12-13
(juin-sept. 97), alors qu'il était inédit. Ce recueil est maintenant édité chez
Paroles d'aube.
Le prix du roman policier Trophée 813 a été attribuée à Yasmina Khadra
pour son roman Morituri aux éd. Baleine.
Selection pour le prix Renaudot 1998 du roman Rose d’abîme d’Aïssa
Khelladi, édité par Le Seuil. Déjà sélectionné pour le prix Goncourt et le
prix Renaudot pour son roman Peurs et Mensonge, (chez le même éditeur)
qui a reçu un prix de la Société des Gens de lettres en 1997, l’auteur est en
lice avec : Dominique Autié (Phébus), Henry Bonnier (Rocher) Gaston-Paul
Effa (Grasset), Gabriel Matzneff (Gallimard), Lorette Nobécourt (Grasset),
Jean Pérol (Gallimard) et Patrick Renaudot (Rocher). Cette sélection sera
complétée par une deuxième en septembre prochain.
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ALGERIE LITTERATURE / ACTION
Lu dans la presse
Avec opiniâtreté et énergie inventive, la revue Algérie Littérature/Action
continue d’être une belle et significative aventure culturelle. Cette
publication se fait l’écho de tout ce qui compte aujourd’hui comme
expressions ou manifestations multiples de la création algérienne qui
s’invente, se fouille, se sonde et s’analyse, en France généralement, en
attendant de meilleures conditions organisationnelles en Algérie. Inaugurant
une nouvelle formule, elle se présente dorénavant avec un contenu alternant
faits culturels et création littéraire. En 246 pages serrées et illustrées, le
numéro 17 daté de janvier 1998 vient tout juste d’être mis en vente et
renferme un copieux sommaire où l’accueil de textes dépourvus de tout
systématisme ne s’est pas démenti. (...)
En définitive, exilés de gré ou de force, avec ou sans espoir de retour, les
créateurs algériens célèbrent la magnificence de la terre natale, ses luttes,
ses réussites, ses faux-pas, ses espérances. Seule limite paradoxale dans
laquelle évolue cette diaspora : celle-ci n’est pas encore lue dans son propre
espace d’énonciation, du fait de l’absence de distribution de la revue en
Algérie.
On se doit alors de souhaiter que le public national ne soit pas, à son tour,
banni de sa lecture profitable suscitant nécessairement la sympathie car
Algérie Littérature/Action constitue désormais — et c’est un tour de force
— une publication à la fois de référence et de parti pris légitime.
Hamid Nacer Khodja, La Tribune (Alger), 18 mars 1998
Ce jour où j’allais remettre à notre imprimeur les éléments de fabrication
du numéro 1 de Fruits Défendus, mon regard fut attiré par les couleurs des
belles couvertures d’un double et curieux recueil de textes poétiques
d’auteurs algériens : Cantate pour le pays des îles, de Jamel Eddine
Bencheikh, et L’oeil de l’égaré, d’El Mahdi Acherchour. Les deux recueils
sont deux livres en un, avec chacun leur première de couverture, les deux
volumes sont donc reliés ensemble, le livre que vous ne lisez pas ayant la
tête en bas par rapport à celui que vous lisez.
Moi, je les lis souvent à haute voix : c’est beau et je désire partager cette
beauté. On ne raconte pas un texte, encore moins la poésie. Jamel Eddine
Bencheikh est professeur; il a enseigné la littérature arabe médiévale à la
Sorbonne. Aujourd’hui, il est à la retraite et vit en France dans une belle
province. Mais il n’est pas à la retraite du monde. Il aime son pays, il
souffre de sa souffrance, il le dit en français, il le crie avec un rythme, avec
des associations de mots qu’on ne trouve en français que dans l’écriture des
gens de ces origines-là. Bencheikh écrit en français des fragments d’épopée
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où l’on retrouve le lyrisme, l’élévation, la langueur et la violence des Mille
et une nuits. Bencheikh dit les mots qu’il faut pour que chacun garde
l’espoir debout, en dépit de tous les enfers sur notre terre réveillés.
El Mahdi Acherchour est jeune de ses vingt-trois ans. Il vit en Algérie. Il
connaît déjà toute l’horreur du monde. Alger, l’amour, la femme, l’horreur
sont là tous les jours à le côtoyer. C’est par une écriture débridée en
apparence, où la folie d’un pays aux êtres disloqués, démembrés, passe par
la dislocation des mots posés que ce jeune poète nous entraîne, nous
interroge, nous déroute, nous perd. Certains passages de son long poème de
cinquante-huit pages, aux écritures si différentes, ressemblent à une longue
colonne d’êtres hébétés traversée, écrasée, sabrée par une charge furieuse de
cavaliers de fer. Il y a l’hébétude, il y a les déchirures, il y a les prisons. Il y
a aussi la douceur d’Alger, les ventres et les seins des femmes.
Jean-Marie Corvaisier, Fruits Défendus, Mars 1998.
En France, la revue Algérie Littérature/Action publie chaque mois plus de
deux cent cinquante pages de littérature issue pour la moitié d’Algérie, en
dépit des problèmes postaux. Depuis 1996, quatorze oeuvres intégrales et
inédites, des nouvelles, des pièces de théâtre, des poèmes et l’oeuvre de
treize peintres ont trouvé un large écho dans l’édition française et les
quotidiens algériens.
En publiant tant des écrivains de langue française que d’expression
arabe, voire berbère, nous voulons combattre les présupposés élitistes et
nationalistes, précise Marie Virolle, l’une des responsables de la rédaction.
Nous voulons soutenir une pluralité volontaire qui traduit la diversité de
l’horizon culturel algérien.
L’avidité d’un peuple à créer de toutes pièces les biens culturels qui lui
sont refusés affirme, derrière la nécessité du désespoir, sa formidable
vitalité.
Xavier Flament, Le Soir (Bruxelles), 15 Avril 1998
A propos de L’Étoile d’Alger de Aziz Chouaki (Algérie Littérature /
Action n° 14)
Aziz Chouaki est musicien, et cela a son importance pour éclairer la
structure romanesque en contrepoint et le style rythmé, vif, syncopé, de
L’étoile d’Alger. La réussite de ce roman réside aussi et peut-être surtout
dans le style. Au-delà de la comparaison musicale, il semble coller à
l’Algérie. Nerveux, saccadé, crépitant même, le style est fuyant comme peut
l’être parfois le quotidien algérien engagé dans une course-poursuite contre
une réalité étouffante (...)
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ALGERIE LITTERATURE / ACTION
A travers le rêve apparemment démesuré de Massy, Aziz Chouaki
rappelle justement que ce sont les rêves, et les plus fous ne sont pas les
moins indispensables, qui permettent à tout un chacun de rester debout, et
peut-être de réintroduire un peu d’humanité dans un monde où la démence
gagne chaque jour sur la sagesse (...)
M. H. Hommes et Migrations, mai-juin 1998
A propos de l'exposition "Visages et silences d'Algérie" (Algérie
Littérature / Action n° 9)
“Si nos pas sont si lourds, nos gestes si lents, nos sourires si rares, nos
regards si souvent absents, si l’amertume persiste au coin de notre bouche,
n’est-ce pas que la vie a un goût de désastre accompli, de gâchis
irréductible?”
Ces mots, prémonitoires, ont été écrits en 1984 par l’écrivain algérien
Rachid Mimouni, décédé en 1995. Il figure parmi les 37 portraits d’autres
écrivains d’Algérie exposés à la bibliothèque de Sens. “Visages et silences
d’Algérie” (Algérie Littérature/Action) propose de découvrir ces figures
emblématiques, femmes et hommes, de la lutte contre le fanatisme religieux
qui toutes, ont décidé de combattre par la plume la barbarie des massacres
quotidiens. Certains sont morts. D’autres se cachent. D’autres encore sont
en exil. (...)
J.-S. B. L’Yonne Républicaine, févr. 1998
Regroupée autour de trente-sept écrivains, cette exposition met en miroir
des trajectoires individuelles en relation avec la situation actuelle. Elle
permet de connaître celles et ceux qui font la littérature algérienne
d’aujourd’hui. Ces portraits littéraires autour d’hommes et de femmes qui
ont choisi par la plume et le texte de combattre la barbarie par la culture.(...)
“Il s’agissait de donner des visages aux mots que nous aimons” souligne
Christiane Achour d’Algérie Littérature/Action.
Le Sénonais Libéré, 3 mars 98
Dans le courrier…
A propos de L’Étoile d’Alger de Aziz Chouaki (Algérie Littérature /
Action n° 14)
Les bons parfums viennent des roses, qui éclosent, dans le fumier! Au
risque de “tacfarinasser” Aziz comme on le fit avec le personnage de Massy,
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L'ACTUALITE LITTERAIRE
on pourrait dire que c’est du Mimouni de Tombéza qui revient faire un
voyage au bout de la vie, galère dans les cités ”climat de sou(s)frances”
entre “mer(de) et soleil”. Entre disco et zombretto, entre 6.15 et islamistes,
entre tchi-tchis et joints de shit, entre rock et mandole, Massy laisserait
interdit le Prince et l’idole, Michael J. Ces années 70, des Algiers, des bals
avec Monsieur le Maire, des derby NAHD-Mouloudia-CERB quand Lalmas
passait à Selmi qui diblait : nostalg(ér)ie, nostalchérie...!
A force de boire les nuits, les ennuis, les ennemis, la poisse, la pisse, les
pistes, les fissistes, les hittistes, on n’en peut plus. Un jour, presqu’à la
sortie du tunnel, le visa au bout des doigts, on en bave un dernier coup.
D’injustices en humiliations, d’arnaques en frustrations, d’arbitraires en
sans logement, à bout de nerfs, “on fatigue, on fatigue, on fatigue”... On
vomit ce pouvoir, puis on craque et on finit en taule : “Les portes du
pénitencier, bientôt vont se refermer et c’est là que...” Massy finira sa vie.
La mineure, do, mi, ré, fa, comme la belle Fa-ti-ha, premier amour à qui il
ne peut pas faire la bise, car mariée, elle, le coeur brisé et l’amour-propre en
loque... A jouer en arpège, avec une touche de blues, s’il vous plaît ! Les
années 70, Michael Jackson était encore aux billes.
Dans Orphée Noir, Sartre disait que l’obscurité est un excès de lumière.
Si Massy quitte la vie — “there is a house in New Orleans, they call the
rising sun” chantaient The Animals, un groupe au nom prémonitoire —
c’est pour mieux paraître au soleil levain, Orphée Nour, le guide ascète,
mutant mi-ange mi-bête, avec des comprimés de sagesse et de haine, un
GIHyène qui a oublié les accords et les cordes de guitares, et qui fait danser
la lame sur les cordes vocales, en bénissant les Eurydice des mariages de
jouissance.
De néologisme en algérianisme, une langue française bousculée par une
tchatche et une pied-noirtitude chères à Camus, une quête de fleurs du mal,
L’Étoile d’Alger est une “journey” au temps des neiges(yé)ma d’antan, un
trek au bout de l’identité multiple... qui fatigue mais ne lasse pas, qui
fascine et ne vous laisse pas, un cachet de mémoire, un antiamnésique qui
désintoxique, qui vous ré-enracine, un voyage au bout de l’algérianuité.
Un pied de nez aux buteurs de plumes! Entre Paris et New York. Aziz
Chouaki, a star is born. L’Étoile d’Alger est superrrrr...be!
Alek Baylee, Philadelphie.
(...) J’admire tant votre travail éditorial et le courage des auteurs qui y
participent ! Merci pour ces moments précieux de lecture et de découverte
que vous offrez et que j’ai déjà pu apprécier dans d’autres livres de la
collection Algérie Littérature/Action. Vous trouverez ci-joint mon bon de
commande, afin de prolonger cet échange. Bien cordialement.
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ALGERIE LITTERATURE / ACTION
D. Saint-Marc
Je viens de finir la lecture du dernier numéro de votre revue Algérie
Littérature/Action et je voudrais vous remercier pour le plaisir qu’elle m’a
donnée. Sans que mon commentaire soit exhaustif, j’ai particulièrement
apprécié que vous nous fassiez mieux découvrir Benhadouga dont vous
aviez présenté Je rêve d’un monde dans le numéro précédent. L’extrait du
roman d’Anouar Benmalek Je traverserai ta vie m’a beaucoup touchée ainsi
que ce qu’il dit sur sa démarche d’écriture. Quant à Mémoire de femmes de
Rabia Abdessemed, je trouve ces histoires saisissantes et inoubliables. Mon
intérêt pour l’Algérie depuis plus de dix an maintenant est né de voyages, de
rencontres, de la prise de conscience aussi de nos voix et de nos vies mêlées
de part et d’autre de la Méditerranée.
Geneviève B., Les Fayolles
Le mot revue est bien trop faible pour caractériser ce que vous faites.
C’est un souffle d’espoir que je reçois à chaque arrivée de vos livres dans
mon courrier. Une qualité rare, des textes remarquables, une continuité qui
ne s'essouffle pas, une exigence de travail bien fait. Continuez, je ne peux
que vous redire ma confiance et mon amitié.
Jean L., Lyon
En ces temps difficiles pour beaucoup, il est heureux de constater que la
solidarité est pour certains plus qu'une vertu. Comme l'écrivait le poète
égyptien Georges Henein, "Il y a deux façons de se taire. L'une consiste à
chercher protection dans le silence; l'autre, à y puiser la force de parler un
jour d'une voix intacte". Merci de nous parler de cette voix-là.
Leïla A., Bâton Rouge
Agenda
Centre Culturel Algérien — 17, rue de la Croix-Nivert, 75015 Paris (Tél :
01.45.54.95.31)
Mai
•Merc. 20 mai à 19h : Rencontre avec Daniel Prévost autour de son livre :
Le pont de la révolte (éd. Gallimard , 1998)
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•Vend. 22 mai à 20h30 : Théâtre : Ladjouad (Les généreux) de Abdelkader
Alloula. Mise en scène : Saïd Arezki, avec M’hamed Benguettaf et ZianiChérif Ayad (part. 80 F)
•Merc. 27 mai à 19h00 : Cinémathèque : Le gône du chaâba de Christophe
Ruggia, d’après le roman de Azouz Begag (part. 20F)
•Jeudi 28 mai à 19h00 : Vernissage : Exposition de céramique de Hamiane
(du 29 mai au 14 juin)
•Vend. 29 mai à 20h30 : Concert de chants et de musique chaâbi avec
Kamel Messaoudi (part. 80F)
Juin
•Merc. 3 juin à 19h00 : Rencontre avec Mohamed Dib, autour de son livre
Si Diable veut (éd. Albin Michel, 1998), avec la participation de Charles
Bonn, Denise Brahimi et Bachir Adjil
•Vend. 5 juin à 20h30 : Concert de musique arabo-andalouse avec
Saadeddine El-Andaloussi (part. 80F)
•Merc. 10 juin à 15h : Séance récréative pour enfants, animée par Djaâfar
Chibani
•Merc. 17 juin à 15h : séance récréative pour enfants, animée par Fatiha
Berezak. 19h : Vernissage : Exposition d’oeuvres de peinture de Hamsi
Boubeker, Femmes de mon enfance (du 24 juin au 17 juillet 1998)
•Mar. 23 et merc. 24 juin à 20h30 : Spectacle humoristique avec Fellag
(part. 80F)
•Vend. 26 juin à 29h30 : Concert de chants et de musique raï avec Cheb
Nadim (part. 80F)
• Sam. 27 juin : Journées Aurès d’hier et d’aujourd’hui. 15h :
Cinémathèque Le refuge de la Kahina de Belkacem Ouahdi. 17h30 :
Conférence-débat Aurès, de Jughurta à Ben Boulaïd par Ali Guerbabi.
20h00 : concert de chants et de musique chaoui avec l’ensemble Rahaba et
le groupe des Aurès. Exposition de photos, de peintures et de produits de
l’artisanat des Aurès (dégustation de plats et de pâtisseries chaouis).
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SOMMAIRE DU DERNIER NUMÉRO
N° 17, javier 1998, 256 p., 17 ill., 120 F.
• L'œ uvre intégrale Mémoire de femmes, nouvelles de Rabia Abdessemed (79 p.)
• Redécouverte : Jean Sénac • Peinture : Silem • Portrait : Anouar Benmalek •
L'événement littéraire : Mohammed Dib; • Cinéma : Azzedine Meddour;
Mohamed Chouikh • Humour : Fellag • Nouvelles inédites • Le premier roman de
Jamel Eddine Bencheikh • Simone de Beauvoir et l'Algérie.
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