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CHÂTEAUVALLON DANSE YVAN VAFFAN CHOREGRAPHIE JEAN-CLAUDE GALLOTTA CENTRE CHOREGRAPHIQUE NATIONAL DE GRENOBLE Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta Assistante à la chorégraphie : Mathilde Altaraz Musique : Strigall Dramaturgie : Claude-Henri Buffard Costumes : Marion Mercier et Jacques Schiotto d’après Jean-Yves Langlais Assistante costumes Anne Jonathan Scénographie : Manuel Bernard et Jeanne Dard d’après Jean-Yves Langlais Lumières : Manuel Bernard Interprètes : Alexane Albert, Ximena Figueroa, Ibrahim Guétissi, Mathieu Heyraud, Georgia Ives, Bruno Maréchal, Cécile Renard, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger, Stéphane Vitrano, Béatrice Warrand Vendredi 10 et samedi 11 octobre à 20h30 Théâtre couvert Durée : 1h30 Production Centre chorégraphique national de Grenoble avec le soutien de la MC2 : Grenoble Le Centre chorégraphique national de Grenoble est financé par la Drac Rhône-Alpes / Ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Grenoble, le Département de l’Isère, la Région Rhône-Alpes et soutenu par la Caisse des dépôts et par l’Institut français pour les tournées internationales. www.chateauvallon.com YVAN VAFFAN En revisitant cette pièce créée en 1984, jamais reprise depuis, je poursuis ce rêve un peu fou de recréer chaque année une de mes chorégraphies en alternance avec une création. J’éprouve depuis toujours le besoin de voir revivre mes pièces, d’en constituer le répertoire, de les relier entre elles, de défi er l’éphémère, de confronter mon travail au temps. Yvan Vaffan est une pièce que l’on a qualifié à l’époque de tribale, truculente, voire théâtrale. Je souhaite la reprendre dans cette même veine tout en cherchant en elle d’autres ressorts secrets, pour mesurer sa capacité à dialoguer librement avec l’époque. Pour cela, je m’apprête avec bonheur à la réinterroger avec des interprètes dont la plupart n’étaient pas nés au moment de la création, à la réinventer avec eux, à accorder ses rythmes aux souffles d’aujourd’hui. Je crois que la danse, c’est son lot, a toujours ce travail à faire, de renaitre inlassablement. Jean-Claude Gallotta ENTRETIEN AVEC JEAN-CLAUDE GALLOTTA (extraits) Toutes tes chorégraphies ne naissent pas de la même façon (…) Comment est né Yvan Vaffan? Je cherchais une histoire légendaire, je voulais parler de la société dans laquelle je vivais au moyen d’une épopée, d’une grande geste chorégraphique. Je n’en ai pas trouvé, alors je l’ai inventée. J’ai créé une histoire, un personnage central. J’avais besoin de cela parce que la nouvelle danse n’était pas encore acceptée. Il manquait au public quelque chose pour s’y raccrocher. Je savais que par le biais d’une histoire, comme au cinéma, on pouvait l’amener sur notre territoire artistique. Au risque de brouiller les pistes? Bien que je ne sois pas hostile a priori à l’idée de brouiller les pistes, il s’agissait au contraire de donner aux spectateurs l’envie de «mordre» dans ce nouveau fruit chorégraphique. Le personnage, l’histoire, les entrainaient à adhérer à cette danse contemporaine qui leur paraissait encore trop difficile d’accès. A partir de là, ils ont pu plus facilement me suivre dans mes oscillations entre narration et abstraction. Trois décennies plus tard, que cherches-tu à faire avec cette pièce? La retrouver le plus précisément possible? La remodeler? Je cherche d’abord à la retrouver, comme lorsqu’on retourne sur les lieux de son enfance. Jusque dans les moindres détails. Mais bien sûr, si, comme dans les souvenirs, je la trouvais rapetissée, je chercherais à l’ «agrandir». Qu’y a-t-il d’excitant pour le chorégraphe dans ce processus de recréation? J’ai une chance extraordinaire, que même les grands cinéastes que j’admire n’ont pas, celle de pouvoir retoucher une pièce à des années de distance, si j’en ressens la nécessité: une séquence, un petit problème de timing, de montage, un léger défaut dans un enchainement. Il y a en réalité une excitation à chaque étape. Déjà, revoir la pièce en vidéo et se dire qu’elle n’est pas obsolète; puis la remettre debout, la déplier en trois dimensions avec les nouveaux danseurs. J’aime énormément les voir s’approprier la gestuelle d’une œuvre qui leur paraît à eux si lointaine au départ. Sur Yvan Vaffan, ils me séduisent dans leur façon d’apprendre une autre façon de danser, de retrouver un comportement plus brut, plus charnel, avec une énergie plus proche de celle des performers. Ils doivent conserver leur élégance naturelle de danseurs et laisser advenir en eux la part d’animalité que cette pièce exige. C’est toujours ce balancement qui m’a préoccupé. C’est encore vrai aujourd’hui. Ces danseurs-là, dont nous aimons à dire que la plupart n’étaient pas nés au moment de la création, qu’ont-ils de plus ou de moins que la génération qui a créé la pièce? Je ne parlerai pas en termes de plus ou de moins. En 1984, la majorité des danseurs de la compagnie venaient du théâtre ou de la rue. Les garçons avaient une âpreté, une puissance, un instinct encore intacts. Les filles, plus danseuses, découvraient avec eux une nouvelle façon d’être sur la scène. Aujourd’hui, tous ont une formation de danseurs. Il s’agit pour moi, avec Mathilde Altaraz, de retrouver ce qui fait le sel de cette pièce, ce jeu incessant entre élégance et trivialité. Par Claude-Henri Buffard JEAN-CLAUDE GALLOTTA Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il découvre l’univers de la post-modern Dance (Merce Cunningham, Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown, Steve Paxton, Stuart Sherman...), Jean-Claude Gallotta fonde à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui deviendra Centre chorégraphique national en 1984. Installé depuis ses débuts à la Maison de la culture (dont il sera le directeur de 1986 à 1989), il y crée plus de soixante chorégraphies présentées sur tous les continents, dont Ulysse, Mammame, Docteur Labus, Presque Don Quichotte, les Larmes de Marco Polo, 99 duos, Trois générations, Cher Ulysse... Il a également chorégraphié plusieurs pièces pour le Ballet de l’Opéra de Lyon et pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Invité par le metteur en scène Tadashi Suzuki à Shizuoka (Japon), il y a créé et fait travailler une compagnie japonaise de 1997 à 2000. Après l’Homme à tête de chou (à partir de l’album de Serge Gainsbourg dans une version d’Alain Bashung) en 2009, il crée en 2011 Daphnis é Chloé (Théâtre de la Ville) et le Sacre du printemps (Chaillot); fin 2012, il présente Racheter la mort des gestes - Chroniques chorégraphiques 1 au Théâtre de la Ville, puis à la MC2 ; Début 2013, la recréation d’Ivan Vaffan (pièce de 1984) lui permettra de poursuivre son travail sur le répertoire, en alternance avec ses créations, plaidant ainsi pour une certaine «continuité de l’art», cherchant ainsi patiemment à partager avec le public un même récit, celui d’une histoire et d’un avenir artistique communs. EXTRAIT DE PRESSE Une trentaine d’années plus tard cette pièce fondatrice du style Gallotta entre donc au répertoire de la danse contemporaine. Car il y a plusieurs façons d’apprécier cet Yvan Vaffan qui laisse sous le charme et où l’on ne voit guère de faiblesse… Si l’introduction mobilise l’attention d’un spectateur d’abord quelque peu perplexe, la magie opère dès le deuxième tableau, où la profondeur le dispute à la fluidité, le mouvement d’ensemble au solo ou au duo, surtout d’ailleurs quand celui-ci constituent des éléments de celui-là. C’est tour à tour drôle et grave, ironique et épique, poétique et badin comme si Gallotta avait pris soin d’introduire plusieurs degrés de lecture dans cette écriture finalement très… politique ! Car recréer cette œuvre qui fait bouger les lignes, notamment affectives, à défaut de brouiller les codes sexuels, à la veille de la manifestation contre le mariage pour tous, relève – au mieux ou au pire, c’est selon…- d’un heureux télescopage, qui plus est avec un héros stambouliote que l’on évoque en italien ! Il y a trente ans le chorégraphe entendait simplement faire accepter une nouvelle danse. Loin de Racheter la mort des gestes, du Sacre du Printemps ou de L’homme à la tête de chou, cette écriture contient déjà en effet tout ce que la tribu Gallotta développera par la suite. Cerise sur le gâteau, Yvan Vaffan conserve autant de fraicheur que d’autonomie, comme si elle venait d’être écrite… On doit cette performance aux drapeaux et autres étendards de Jean-Yves Langlais, remis au goût du jour par Marion Mercier et Jacques Schiotto, aux lumières très léchées de Manuel Bernard, revenu pour l’occasion, ainsi qu’à la musique, d’inspiration assez « torguesque », d’Antoine Strippoli et de Jean-Claude Gallotta. Mais on doit surtout cette sensualité et cette vigueur, cet humour et ces envolées aux onze danseurs qui se complètent sans jamais que l’un vienne écraser l’autre (…) « J’avais envie des confronter cet aspect « tribal » aux mœurs de 2013 », déclarait Jean-Claude Gallotta à Claude-Henri Buffard, son excellent dramaturge. C’est d’autant plus réussi qu’à la fraiche beauté plastique s’ajoute des clins d’œil qui, voulus ou pas, se révèlent des plus pertinents ! Philippe Gonnet – LE DAUPHINE LIBERE Le spectacle dégage d’emblée un parfum de steppe sauvage : emballés dans des pagnes anticoethniques, alignés sous une flopée d’oriflammes, onze danseurs et danseuses nous toisent avant de partir à l’assaut de la scène. En 1984, les spectateurs avaient déjà reçu de plein fouet cette « tribu » dansante et déchaînée menée par Jean-Claude Gallotta (…) Qu’apprécient-on à notre tour trente ans après sa création, dans cette reprise encore à l’aube de partir en tournée ? Le plaisir d’une nouvelle troupe – celle avec laquelle Gallotta a créé ces dernières années L’Homme à la tête de chou ou Le Sacre du printemps. Et la résistance évidente de certains matériaux des années 1980, quand la nouvelle danse française s’inventait : le phrasé de Gallotta n’était sans doute pas aussi complexe et ciselé qu’aujourd’hui, mais la pulsion vitale, souvent sans limites, y éclatait déjà de manière grandiose. Qui est Yvan Vaffan, héros éponyme du spectacle ? Une étoile échappée du Ballet d’Istanbul… soit un prétexte dramaturgique comme le chorégraphe les aimait à l’époque, qui offre ici l’occasion d’un hommage très décalé à l’apprentissage classique. Car si Vaffan prétend « découvrir l’amour grâce aux pas de deux », il finit tout de même par abuser de sa partenaire ! Mais des exercices à la barre (où les ronds de jambe très accélérés aboutissent à des mouvements cocasses) aux duos de choc entre danseurs qui s’apprivoisent de manière instinctive, la palette s’avère large. On aime les genoux furieusement tremblants, les jambes-cisailles, les bras tendus-détendus comme des ressorts, autant d’affirmations joyeuses de la puissance de ces danseurs à l’unisson qu’on aimerait tous citer (Ximena Figueroa, Béatrice Warrand)… sans oublier Thierry Verger, légataire sensible du solo de Gallotta. Il vient marmonner au bord de la scène et découvre peu à peu que son corps danse… la naissance d’un nouveau monde. Emmanuelle Bouchez - SCENES
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