1836 l`obelisque de louxor
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1836 l`obelisque de louxor
1836 L’OBELISQUE DE LOUXOR Champollion le Jeune, frappé de la beauté des obélisques qui restaient encore debout à Louxor, entra en négociation avec le pacha d’Egypte. Méhémet-Ali offrit au roi de France l’un des obélisques d’Alexandrie « l’Aiguille de Cléopâtre ». Malheureusement, cet obélisque avait déjà souffert des ravages du temps et les négociateurs obtinrent en échange les deux obélisques de Louxor, encore enfouis dans la plage de Louxor ; le navire ne pouvant emporter qu’un seul obélisque, un seul sera amené en France. Le navire Louxor fut mis en chantier afin de pouvoir recevoir dans sa cale un des obélisques pour l’apporter ensuite à Paris. Il fut mis à l’eau le 26 juillet 1830 et partit de Toulon le 15 avril 1831, l’obélisque choisi, revêtu d’une enveloppe de bois, fut embarqué le 19 décembre. Le Louxor mouilla sur la rade de Toulon puis arriva enfin à Paris le 23 décembre 1833. Au mois d’août 1834, des cabestans mis en activité par 240 artilleurs, hâlèrent l’obélisque sur la rampe du quai de la Concorde. Le Louxor partit ensuite chercher des roches de granit dans l’anse de L’Aber-Ildut, dans le Finistère, et les ramena à Paris pour réaliser la base de l’obélisque, qui fut terminé au mois d’octobre 1836. L’intention de l’ingénieur Lebas était de faire monter le monolithe sur un plan incliné à l’aide de la vapeur ; malheureusement, une avarie survint à la machine et il fallut y substituer des chèvres, des cabestans, des apparaux,… Le 25 octobre 1836, dès le matin, 200.000 spectateurs attendaient sur la place de la Concorde, l’érection de l’obélisque. Avant de procéder à la grande manœuvre, on plaça dans une cavité au centre du piédestal, une boite de cèdre contenant des monnaies d’or et d’argent ayant cours et deux médailles à l’effigie du roi Louis-Philippe. La Bédollière, Émile de (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements/Gallica-BNF 1836 L’OBELISQUE DE LOUXOR A onze heures et demie, les artilleurs commencent, la pointe de l’aiguille quitte le ber(1) et s’élève doucement. A midi, le roi, la reine et la famille royale se montrent à l’hôtel du ministère de la marine et viennent se placer au balcon sous les vivat de la foule. Pendant ce temps, le monolithe se relevait ; le bruit du resserrement du bois fit arrêter un moment le mouvement puis, après vérifications le travail reprit, le bois pénétrait dans le bois, les boulons commençaient à se tordre, tout pouvait céder et écraser les travailleurs qui prenaient part à l’opération, mais aussi une partie de la foule sur lequel il serait tombé. Au grincement du bois, les charpentiers qui surveillaient disaient : « Les bois se sont assurés, voilà tout. » En moins de trois heures, la masse de 250 tonnes et de 22 mètres de hauteur de plaça sur son piédestal de granit. Aujourd’hui, le second obélisque reste seul sur sa base d’origine depuis l’époque de Ramsès II , à côté d’un socle vide. Quant à « l’Aiguille de Cléopâtre » dont on parle ci-dessus, et qui date du pharaon Thoutmosis III, on ne sait pas, sûrement où elle se trouve ; on sait seulement qu’il s’en trouve une à Londres, l’autre à New-York ; l’obélisque de Washington est une reproduction. (1) Appareil sur lequel repose un navire en construction, et qui est lancé avec lui lors de la mise à l’eau (cf. le Petit Larousse). La Bédollière, Émile de (1812-1883). Le nouveau Paris : histoire de ses 20 arrondissements/Gallica-BNF
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