Pauline, de l`Égypte à la Basse-Sambre

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Pauline, de l`Égypte à la Basse-Sambre
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SUDPRESSE
SAMEDI 20 DÉCEMBRE 2014
PROJET CULTUREL PHOTOGRAPHIQUE, COMMUN À SEPT COMMUNES
Chaque samedi, un cliché de « Sambre avec vues », de la photographe Pauline Beugnies
À partir de ce 20 décembre, La
Nouvelle Gazette, votre journal,
vous présentera, chaque samedi,
une photo de Pauline Beugnies.
Photographe professionnelle, elle
parcourt les communes de la
Basse-Sambre dans le cadre du
projet « Sambre avec vues ».
d’émotions, d’Histoire ou de souvenirs, une trace de notre patrimoine, un espace à l’abandon…
Tant d’idées, de sentiments et
d’images qui représentent les citoyens et le quotidien de ce sillon
particulier de l’Entre-Sambre-etMeuse.
Si tout un chacun est invité à participer au projet en envoyant ses
clichés aux centres culturels de sa
commune ou sur la page Facebook du même nom, les sept
communes ont aussi engagé une
photographe professionnelle. Le
travail qu’elle réalise depuis le
mois de septembre fera l’objet
d’une exposition tournante, au
printemps 2015, au sein de toutes
les communes concernées.
Et votre journal y participe égale-
LA PHOTO DU JOUR, DE PAULINE BEUGNIES
EMILIE DEPOORTER
Voici la première d’une longue série…
Une première photo publiée dans nos pages, prises par Pauline Beugnies,
dans le cadre du projet de « Sambre avec vues ».
Ici, la photographe professionnelle s’est arrêtée dans le quartier Saint-Roch, à
Fosses-la-Ville. Voici ce qu’elle en retient :
Le Crac’s, centre culturel de
Sambreville, fait partie des
instances des sept communes qui
travaillent sur le projet de
« Sambre avec vues ». Patricia
Santoro, la directrice, nous en dit
un peu plus.
invitant à publier des photos de
la Basse-Sambre sur Facebook.
Cela a pas mal fonctionné…
L’avantage de la photo, c’est
aussi une discipline plus appropriée, là où la danse, le théâtre
ou le chant, par exemple,
peuvent en freiner certains…
Et quelle est la suite du
programme ?
Pauline poursuit son travail, à la
rencontre des gens… Et, d’ici
avril, nous récolterons toute la
matière pour en faire une expo
itinérante dans les sept communes participantes au projet.
On y verra tant les clichés de la
photographe que ceux des citoyens, aussi. On y trouvera aussi
sans doute un reportage vidéo
sur le travail effectué et une
bandes-son qui accompagnera
les photos.
D’ailleurs, les habitants peuvent-ils
encore participer au projet ?
Oui, il leur est toujours possible
de prendre des photos et de les
publier sur la page Facebook
« Sambre avec vues » ou, s’ils ne
savent pas le faire, l’envoyer
dans un centre culturel ou une
commune concernés.
Que retirerez-vous de cette
expérience, de cette collaboration ?
Pour nous, c’est important de
montrer ce qui a été récolté afin
de pouvoir découvrir ou, du
moins, cibler les gros enjeux de
nos communes, de la région. Les
inquiétudes de nos riverains et
voir comment l’on peut inscrire
cela dans nos actions culturelles.
Qu’est-ce qui vous a séduit chez
Pauline, quand vous l’avez choisie
parmi une quinzaine d’autres
candidatures ?
Sans aucun doute son côté très
humain. Elle va facilement à la
rencontre des gens, et c’était
primordial pour ce travail. Son
expérience à l’étranger dans un
pays en crise a été un atout non
négligeable à ce niveau.
Et puis, il y a aussi la grande
qualité de son travail photographique, bien sûr. L’esthétique de
ses photos nous a séduits. l
« D’ici avril, nous récolterons la matière pour en faire une expo. »
Rochois. Pendant le Laetare (Chinels), on s’arrête toujours ici pour
boire un coup. Les temps changent, il y a des jeunes qui ne disent pas
bonjour. Je leur fais remarquer… Parfois, je suis un peu grossier. C
’est pas grand-chose, quand même, de dire bonjour ! » l
Alors, j’ai décidé d’apprendre
l’arabe. Je me suis dit que c’était un
premier pas vers plus de compréhension dans les pays où je comptais
me rendre. »
AU CŒUR DE LA RÉVOLUTION
C’est ainsi qu’elle obtient une
bourse d’étude et s’envole pour
l’Égypte. C’était en octobre 2008.
Elle y restera environ cinq ans.
« Les débuts n’y ont pas été simples.
UN CONTACT PRIMORDIAL
DIRECTEUR GÉNÉRAL : Pierre LEERSCHOOL
RÉDACTEUR EN CHEF : Michel MARTEAU
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA RÉDACTION : Philippe MIEST
RÉDACTEURS EN CHEF ADJOINTS :
Thierry REMACLE - Demetrio SCAGLIOLA
CHEF DES SERVICES SPORTIFS : Jean-Marc GHÉRAILLE
DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT : André THIEL
SUDPRESSE S.A., RUE DE COQUELET, 134 - 5000 NAMUR
EDITEUR RESPONSABLE : Patrick HURBAIN
LE PROJET
Un bon hasard
Partir à la rencontre de la population,
discuter avec elle afin de percer ses désirs, ses râleries ou ses amours, ce n’est
pas si simple.
Et pourtant, Pauline Beugnies s’y sent
comme un poisson dans l’eau.
« Ce projet est vraiment chouette
car il laisse beaucoup de place à la
créativité. Les gens racontent leurs
vies, les détails de leur quotidien et
c’est à moi à utiliser cette matière
pour la traduire en images ! »
Au fil des semaines, depuis le mois de
septembre et, a priori, jusqu’à la fin janvier, la photographe parcourt les sept
communes attachées au projet. Si un
travail préalable est souvent mis en
« Que ce soit à l’étranger ou chez place et quelques rendez-vous déjà fixés,
nous, j’aime écouter les gens, leurs c’est souvent le fruit du hasard et des
histoires, leurs vécus. Cela peut pa- rencontres qui apportent les plus belles
raître difficile à croire, mais j’y mets découvertes. « Comme, par exemple,
la même énergie, la même motiva- quand on a fait du porte-à-porte
tion pour mon métier. Et puis, à tra- dans le camping du Val-Treko, à
vers ce projet-ci, c’est aussi l’envie de Fosses-la-Ville, ou qu’on se balade
développer quelque chose dans ma sur le marché d’Auvelais à Sambrerégion qui me séduit.
ville… Je ne fais pas que des portraits
D’ailleurs, ce qui me marque le plus mais j’essaye plutôt de dégager l’amau fil de mes rencontres, c’est l’ac- biance de certains lieux, de dégager
cueil des gens ! C’est hallucinant la une idée commune au travers de ces
façon dont ils peuvent vous ouvrir conversations. J’aurais envie de
leurs portes, dont ils vous reçoivent continuer après. Cela me donne des
chez eux, parfois des heures à boire idées pour la suite. Pourquoi ne pas
du café dans leur cuisine… Et ça, en faire un reportage pour un magac’est quelque chose qui est vraiment zine ? Ou une expo au musée de la
particulier à chez nous ! » l
Photo de Charleroi ?
E.D. Le potentiel y est incroyable ! » l
De retour depuis plus d’un an, la
Gillicienne poursuit pourtant sa
passion de la photo. Si elle retourne régulièrement en Égypte,
de nouveaux projets l’animent par
ici. Et celui de « Sambre avec vues »
lui permet de revivre ce qui la séduit tant dans la photographie de
terrain : le contact humain, les
rencontres, les échanges.
Pour vos vœux,
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l D.R.
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« Chouette pour
refléter un ressenti »
Nathalie Caccialupi, animatrice et directrice du centre culturel d’AiseauPresles, se réjouit également de la
collaboration entre les diverses communes. « D’autant que, dans le
Téléchargez
gratuitement
l’app Storygram
nouveau décret, nous devons récolter la parole des citoyens pour
en retirer les enjeux…, et ce projet
y répond parfaitement. Rassembler les opérateurs pour travailler
ensemble, c’est une très bonne
chose », explique-t-elle.
Comme sa collègue de Sambreville,
pour elle, la photographie est un bon
moyen de traverser les catégories socio-économiques,
« c’est
un
chouette moyen pour refléter,
mettre un ressenti ou une ambiance, dans un cliché, à partir
des paroles des personnes ». l
UN 1ER PRIX
Une
récompense
de 4.000 €
Précisons aussi que les
centres culturels et leur
projet « Sambre avec
vues » ont reçu l’aide
d’une
récompense
Ethias/ACC, une compagnie d’assurances partenaire de l’association des
centres culturels de la
Communauté française,
depuis 2001.
Grâce à un premier prix,
le projet a donc reçu
4.000 euros de soutien
pour son développement. Il a séduit par sa dimension créative et sa
participation citoyenne.
En parallèle, les communes ont également reçu un prix similaire, lié
au fonds Delhaize, cette
fois. l
l D.R.
Roger : « Je suis né ici et je mourrai sans doute ici. Je suis un vrai Saint-
quitter l’Égypte. « L’armée avait repris le pouvoir et les journalistes
étaient fortement visés. Le climat
était tendu, oppressant, et les perspectives d’un accouchement là-bas
n’étaient pas idéales… Mais ça a été
horrible de partir car j’avais l’impression que ce n’était pas ma volonté. Il m’a fallu quelques mois pour
me réadapter à ma vie en Belgique. »
études, mais ne parvient pas encore à maîtriser suffisamment le
domaine dans lequel elle se lance.
« Pour être honnête, je galérais !
j’avais tout de même du mal avec la
langue, qui n’est pas facile, mais je
sentais que je devais y rester car je
n’avais pas l’impression que c’était
la fin de mon expérience.
Et, au final, j’ai bien fait… »
Car la révolution égyptienne explose en janvier 2011. Pauline y
était, son matériel photo autour
du cou, tantôt au milieu de la
foule, tantôt en compagnie des activistes, aux côtés des femmes et
des enfants chez les frères musulmans… Elle vend alors ses clichés
au Monde, à « Libé », au Guardian,
mais aussi à la Libre Belgique, Le
Soir, The Morgen ou même le NewYork Times. « C’était hyper exaltant,
un truc de dingue », se souvientc’était mon premier travail de repor- elle.
tage sur le terrain et ça a été, pour Mais l’actualité va toutefois mettre
moi, une révélation ! »
un terme à son enthousiasme.
Le Bangladesh, l’Albanie, la Pales- Durant l’été 2013, Pauline Beutine, le Maroc… Pauline Beugnies gnies, enceinte de sa petite fille, et
touche à tout, à la sortie de ses son mari décident finalement de Pauline Beugnies, en plein travail, en Palestine.
CHEF D’ÉDITION :
Johnny MAGHE
DIRECTRICE DU CRAC’S, CENTRE CULTUREL DE SAMBREVILLE
Roger et Thierry, de Fosses-La-Ville, quartier Saint-Roch
Pauline, de l’Égypte à la Basse-Sambre
LA NOUVELLE GAZETTE
SAMBRE ET MEUSE
Grand-Place, 23 - 5060 Auvelais
[email protected]
www.lanouvellegazette.be
par
Emilie Depoorter
JOURNALISTE
Patricia Santoro
À AISEAU
PORTRAIT
Dans le cadre du projet « Sambre
avec vues », les sept communes
participantes et leurs équipes de
Culture se sont entourées d’une
photographe professionnelle. Elle
est chargée, sur le terrain, de partir à la rencontre de la population
basse-sambrienne, de percer les
sentiments qui les bercent, leurs
souvenirs, leurs coups de gueule et
leurs bonheurs, pour en refléter le
quotidien. Une expérience à mille
lieues de ce que la jeune femme a
déjà vécu dans son parcours professionnel, à des milliers de kilomètres d’ici… ou presque.
À 32 ans, on peut dire que Pauline
Beugnies cumule les expériences,
tant humaines que photographiques. Pourtant, ce n’est qu’à 18
ans qu’elle commence à s’intéresser au 8ème art, au détour d’une activité extrascolaire liée à la photo
argentique.
Mais c’est surtout lors de ses
études supérieures à l’Ihecs (une
école de médias à Bruxelles)
qu’elle trouve ses affinités avec la
pratique de la photo, la poussant
jusqu’en République Démocratique du Congo pour son travail de
fin d’étude sur les enfants des rues
accusés de sorcellerie, à Kinshasa.
« Cette période de ma vie a été déterminante », explique-t-elle, « car
« La photo, cela parle à tout le monde »
l DR
ment ! Afin de promouvoir ce projet et notre région, vous découvrirez donc un cliché de Pauline
Beugnies chaque samedi dans nos
pages. Chaque photographie sera
accompagnée d’une légende, qui
vise à faire part de l’ambiance, de
la raison d’être de l’image dans
« Sambre avec vues ».
Bref, chaque semaine, il y aura,
ici, un peu de vous, de votre histoire, de votre vie.
Bonnes découvertes ! l
INTERVIEW
D’où est née l’idée de vous associer
pour l’élaboration d’un projet
commun ?
Depuis l’an dernier, un nouveau
décret a vu le jour, pour encourager la collaboration notamment entre les centres culturels
et les communes. L’idée est de
travailler davantage sur un
bassin de vie plutôt qu’un territoire communal. On a donc eu
plusieurs réunions entre instances présentes en BasseSambre et il était positif pour
tout le monde de s’associer pour
l’avenir.
Pourquoi avoir choisi un projet en
lien avec la photographie plutôt
qu’un autre moyen d’expression
artistique ?
Car nous pensons que c’est un
bon moyen pour toucher tout le
monde. Aujourd’hui, cela parle
à toutes les personnes de
prendre une photo. Il y a
quelques mois, on a déjà lancé le
projet, pour les citoyens, en les
VOUS POUVEZ AUSSI
UNE GRANDE EXPO
SERA RÉALISÉE,
PUBLIER VOS PHOTOS
AU PRINTEMPS 2015,
SUR LA PAGE DU
PROJET, SUR FACEBOOK DANS LES 7 COMMUNES
Vous en avez sans doute déjà entendu parler, derrière cette appellation se cache un projet citoyen,
fruit d’une collaboration entre
sept communes (Sambreville,
Fosses-la-Ville, Sombreffe, Jemeppe-sur-Sambre, Farciennes,
Fleurus et Aiseau-Presles).
L’idée est d’inviter les habitants et
amoureux de la région à faire
part de leurs coups de gueule et
coups de cœur pour la BasseSambre. Une superbe vue, un lieu
de rencontres, un recoin empli
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SUDPRESSE
PROJET CULTUREL « SAMBRE AVEC VUES »
La Basse-Sambre, dans
les yeux de ses habitants
« Sambre avec vues », c’est
un projet citoyen commun
à sept communes de la
Basse-Sambre. Au travers de
clichés d’habitants, il vise à
présenter la beauté, la richesse ou
les coups de gueule de la région.
Mais Pauline Beugnies,
photographe professionnelle, a
aussi été engagée pour y
participer activement. Votre
journal vous présente son travail !
SAMEDI 20 DÉCEMBRE 2014
Ou rendez-vous sur storygram.be
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