Formation des conseillers du Ministère des PME chargé - CO-CMA
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Formation des conseillers du Ministère des PME chargé - CO-CMA
www.cosame.fr Formation des conseillers du Ministère des PME chargé de l'Artisanat Animation Economique Brazzaville, République du Congo Mission réalisée par François DANIEAU et Bruno Layec Direction des Services Aux Entreprises de la CMA de la Vendée I. CONDITIONS D'ORGANISATION ET DE MISE EN ŒUVRE ♦ Organisation Notre délégation a été très bien accueillie sur Brazzaville. Les services du protocole de Madame La Ministre des PME ont fait preuve de beaucoup d’attention dès notre arrivée sur BZV. Le programme de formation s’est déroulé dans d’excellentes conditions pratiques. Cette rigueur d’organisation, louable dans un contexte où aucune formation n’avait été organisée depuis quelques lustres, nous a permis de conduire la totalité du programme prévu dans la convention soit 7,5 jours de formations continues. Nos accompagnateurs, également observateurs des sessions de formation, ont toujours été attentifs au respect des horaires et à l’assiduité du groupe. ♦ Le groupe de travail Nous avons eu le plaisir d’animer un programme complet d’initiation et de sensibilisation à l’Animation Economique des Très petites Entreprises (TPE) et des Territoires. Le groupe, composé de 14 agents des Services du Ministère des PME chargé de l’Artisanat et de 2 observateurs du même Ministère, a ainsi bénéficié d’un apport conséquent en méthodes, démarches et outils relatives à l’accompagnement des projets de création et de développement d’entreprises mais également d’appui au Développement Economique Local en lien avec les élus des territoires. Au-delà, nous avons cherché ensemble à comprendre pourquoi l’accompagnement était un préalable nécessaire à la réussite et à la pérennité de tout projet. Chaque étape était ponctuée d’une réflexion sur la posture professionnelle de l’animateur économique. Nous avons pris acte de la totale satisfaction du groupe eu égard à notre animation et à leur apprentissage. Nous avons en outre conscience du contenu extrêmement dense du programme qui leur a été transmis en 7,5 jours. Nous avons enfin constaté des écarts importants de niveau de formation et de culture économique entre les différents stagiaires ; c’est l’une des raisons qui nous a conduits de passer beaucoup plus de temps qu’initialement prévu sur les méthodes et outils de gestion économiques et financiers. II. Le contenu de la formation et les suites à donner. ♦ Une première phase de sensibilisation encore insuffisante Au final, nous pouvons dire que chaque participant est dorénavant sensibilisé aux démarches, méthodes et outils qui constituent l’ensemble des missions d’animation économique. Il serait néanmoins présomptueux de penser, qu’après sept jours et demi de www.cosame.fr sessions théoriques, les agents puissent concrétiser l’ensemble des missions sur le terrain. Ils devront, chacun dans des disciplines choisies, suivre des sessions de perfectionnement, alternées avec des interventions sur le terrain. L’adage dit : « C’est en forgeant que l’on devient forgeron » ; c’est donc par la pratique que ces agents progresseront et s'approprieront le métier d'animateur économique des entreprises et des territoires. ♦ Une seconde phase nécessaire de perfectionnement et d'apprentissage Il serait donc logique de poursuivre et de densifier cette appui-accompagnement des agents étatiques dans le but de développer des initiatives de qualité visant à accroître et à pérenniser le tissu de microentreprises congolaises. La théorie doit laisser la place à la pratique ; elle doit également être complétée par des phases de perfectionnement visant à construire des dispositifs d'accompagnement locaux adaptés au contexte. Ces phases de perfectionnement, ponctuées de mises en pratique, consisteraient en outre à consolider la culture des agents du Ministère des PME chargé de l'Artisanat. Nous avons effectivement considéré qu'il existait de fortes disparités dans les connaissances des uns et des autres sur l'environnement économique, législatif, réglementaire et financier du contexte entrepreneurial congolais. A titre d'exemple et pour illustrer notre propos, il nous a été difficile de bien cerner les modalités et les niveaux de taxation auxquels sont soumises les entreprises (fiscalité, impôts locaux, charges sociales etc…) lors de nos échanges sur des cas pratiques avec les agents du Ministère. Il convient également de souligner les écarts d'expérience et de formation initiale qui préexistaient au sein du groupe. Des mises à niveau s'avèrent par conséquent nécessaires. ♦ La volonté des agents du groupe de travail L'ensemble du groupe, très volontaire, a conscience du chemin qu'il reste à parcourir pour que leur institution puisse devenir incontournable sur le champ du conseil économique des petites entreprises et des territoires. Chacun a pu exprimer le but et les objectifs poursuivis dans le cadre de ce que serait une véritable offre d'Animation Economique par les agents du Ministère. Voici, en résumé, les objectifs exprimés par le groupe : - - - Permettre aux entreprises de passer d'un contexte d'économie informelle à une économique formelle, suivie et mesurée, en donnant aux entrepreneurs les outils nécessaires pour développer, en toute transparence, leurs activités Promouvoir l'Artisanat Congolais en développant les capacités de Gestion des Entreprises congolaises ; la promotion ne peut se faire que sur un socle solide et connu Proposer un appui aux entrepreneurs leur permettant de développer leurs entreprises en améliorant la qualité de leurs produits pour répondre aux besoins de leurs clients Dynamiser la création d'entreprise notamment en proposant une offre de service (accompagnement) aux entreprises et futurs entrepreneurs Faire reculer la pauvreté en "boostant" la dynamique économique de la TPE Congolaise Développer l'Artisanat Congolais par des méthodes d'organisation Favoriser la croissance des entreprises artisanales en développant l'esprit d'initiative, la créativité et en octroyant des moyens Impliquer les entreprises dans le développement économique du Pays par plus de reconnaissance Instruire, former et accompagner les chefs d'entreprises Permettre aux chefs d'entreprises de maîtriser les facteurs endogènes et exogènes qui participent au développement de son entreprise Faire évoluer les entreprises artisanales dans le cadre législatif et institutionnel Congolais afin qu'il n'évolue pas en marge de l'économie nationale" Structurer et légiférer sur l'Artisanat : lui donner une existence juridique www.cosame.fr Conclusion : l'Accompagnement Economique aux entreprises et aux institutions ne peut se faire qu'au profit d'organisations structurées, légales et organisées. Ce qui est informelle est par nature, inconnu, inconséquent, abstrait…Ainsi, l'Animation Economique est sans essence, dès lors qu'elle ne s'appuie sur rien de connu. Préconisations - - - - - - - Donner corps à l'entreprise artisanale congolaise, lui fournir une existence juridique et, en ce sens, légiférer pour que le secteur Artisanal naisse et soit encadré par la loi (projet du Ministère) ; Construire et lancer un dispositif structuré d'accompagnement des créateurs d'entreprises de petite taille (métiers de l'artisanat, métiers d'art, services type taxi, petits commerces non sédentaires…) ; Identifier les structures d'accompagnement à la création d'entreprise tant sur le plan administratif que sur le plan économique et communiquer sur cette cartographie de compétences dédiées ; Adjoindre un dispositif d'aides à la création de petites entreprises par les jeunes, les demandeurs d'emploi (exonération fiscales dégressives, concours financiers à l'investissement, prêts à taux 0, fonds de garantie…) ; Construire et lancer un processus de suivi post installation des jeunes entreprises accompagnées et/ou aidées ; Perfectionner les agents, en charge de l'Animation Economique, sur les disciplines qu'ils maîtrisent peu ou pas assez (gestion économique et financière de la petite entreprise ; gestion analytique des marges, prix de revient ; gestion prévisionnelle ; organisation et gestion de projet…) ; Mettre en place un système d'informations permettant l'accès à des informations homogènes, actualisées et vérifiées et le développement d'une culture réseau (observatoire économique et veille réglementaire, centre de ressources informatives, études et prospectives métiers…) : Développer des contextes propices au développement des entreprises de petites taille avec l'appui des collectivités locales et territoriales (marchés, zone d'activité, pépinières...) et le pilotage d'animateurs économiques locaux La CMA de la Vendée reste à l'écoute des représentants du Ministère des PME chargé de l'Artisanat, notamment dans la perspective de conduire un plan de développement concret de l'Animation Economique des entreprises et des territoires qui tienne compte des orientations, ci-dessus préconisées.