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Spécialiste ® N°85 ❘ 9 juin 22 juin 2016 ❘ Charleroi X ❘ bimensuel ❘ P913976 ❘ L'ACTUALITÉ DES MÉDECINS SPÉCIALISTES des hôpitaux 37% prêts à supprimer des lits Figure 1: Évolution du nombre de lits entre 2005 et 2015. Identique Augmentation Diminution 32% 19% 49% D’ ici 2025, 37% des hôpitaux généraux comptent réduire le nombre de leurs lits et 19% prévoient de l’augmenter. La moitié des répondants envisagent un statu quo. Ces résultats exclusifs proviennent d’une enquête réalisée par Le Spécialiste et HealthCare Executive auprès des directeurs généraux et médicaux des hôpitaux généraux. Mouvement à la hausse… Notre objectif est de montrer l’évolution du nombre de lits sur une ligne du temps allant de 2005 à 2025 en passant par 2015. Les résultats révèlent qu’entre 2005 et 2015, 1 institution sur 2 a conservé le même nombre de lits (Figure 1), 3 institutions sur 10 ont augmenté le nombre de leurs lits et 2 institutions sur 10 l’ont réduit. Pour certaines institutions, l’évolution du nombre de lits est spectaculaire. Ainsi, l’hôpital n°2 a, au gré des alliances, «acquis» 392 lits en 10 ans. L’institution n°28 en a supprimé 101. … et puis à la baisse Figure 2: Évolution du nombre de lits entre 2015 et 2025. Identique Diminution Augmentation Faut-il réduire ou non le nombre de lits hospitaliers en Belgique? À chaque déclaration sur le sujet, les esprits s’échauffent. Jean Hermesse, le patron des Mutualités Chrétiennes, avance régulièrement le nombre de 10.000 lits excédentaires. Dans sa réforme du paysage hospitalier, la ministre De Block soutient qu’il y a «une marge pour réduire le nombre de lits hospitaliers aigus, moyennant une prise en charge adaptée après hospitalisation.» JS2559AF Le Spécialiste et HealthCare Executive ont voulu savoir ce que le terrain a fait concrètement ces dernières années et compte faire à l’avenir. Trois questions – apparemment – simples ont été posées aux directeurs généraux et médicaux des hôpitaux généraux: combien de lits avait votre institution en 2005 et en 2015, et en aura, selon vos estimations, en 2025? 31 hôpitaux généraux (24 Nl et 7 Fr) – soit un tiers des hôpitaux généraux du pays – ont répondu à notre enquête. 6-7 GHdC 30% de lits en moins Interview de G. Saelens et G. Vandenbosch. 8 HOSPITALISATION À DOMICILE 37% 19% 44% Encore des projets pilotes? 24-25 HÉPATITE C Lorsque les directions hospitalières se projettent en 2025, 37% d’entre elles prévoient une baisse du nombre de lits et 19% une augmentation (Figure 2). Un peu moins de 1 hôpital sur 2 estime que dans 9 ans, il aura toujours le même nombre de lits. ❚ Vincent Claes Pourquoi les hôpitaux suppriment-ils des lits? en page 2 Plusieurs experts du secteur hospitalier commentent les résultats: en pages 2 à 5 Les recommandations 2016 www.lespecialiste.be 2 I DOSSIER LITS HOSPITALIERS Pourquoi supprime-t-on des lits? Qu’est-ce qui pousse les hôpitaux à faire évoluer à la hausse ou à la baisse le nombre de leurs lits? Notre grande enquête avance quelques explications. Paul d’Otreppe (ABDH): «Conserver des lits “dormants” n’est pas problématique» Figure 1: Motifs principaux avancés par les hôpitaux pour justifier une diminution du nombre de lits. Diminution de votre activité justifiée NL FR Contexte politique NL FR Fusion avec un ou plusieurs hôpitaux NL FR Contexte économique économie d’échelle NL FR Autres NL FR 0 29,27% 36,36% 34,15% 18,18% 24,39% 9,09% 14,63% 18,18% 51,22% 72,73% 20 L es motifs principaux avancés par les directeurs généraux et médicaux pour justifier une augmentation du nombre de lits sont (par ordre décroissant): l’augmentation de l’activité justifiée, la fusion avec un ou plusieurs hôpitaux, le contexte économique, le contexte politique (uniquement cité par les hôpitaux flamands)… On retrouve aussi d’autres raisons: la création de nouvelles activités médicales, de nouveaux besoins de prise en charge en gériatrie, la collaboration transmurale et interhospitalière, l’incertitude sur l’avenir du secteur hospitalier, l’évolution démographique, l’augmentation de l’activité en hospitalisation de jour… JS2572F Quant à la réduction du nombre de lits (Figure 1), les hôpitaux la justifient par une diminution de l’activité, le contexte politique, les fusions hospitalières, le contexte économique… Du côté francophone, le contexte économique semble avoir plus de poids qu’en Flandre, où les institutions sont plus sensibles à l’effet des fusions. D’autres raisons sont également avancées: un nombre de lits agréés historiquement trop élevé par rapport aux besoins réels, l’incertitude quant à l’avenir du secteur hospitalier, la hausse de l’activité transmurale et de l’hospitalisation de jour, le raccourcissement des durées d’hospitalisation grâce aux progrès médicaux (diagnostics et traitements plus rapides) et au virage ambulatoire… Le Spécialiste et HealthCare Executive publient les résultats de cette enquête pour faire avancer le débat. Celui-ci, tel le monstre du Loch Ness, refait d’ailleurs régulièrement surface (1). Nous vous Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 40 60 80 100 proposons de découvrir ci-contre les commentaires pertinents des personnes qui ont accepté ou refusé de partager leurs précieuses données chiffrées. ❚ Vincent Claes 1. Qui sera d’ailleurs le thème du grand congrès de l’Association belge des hôpitaux (ABH) ce 16 juin 2016. Président de l’Association belge des directeurs hospitaliers et CEO de la Clinique Saint Luc à Bouge, Paul d’Otreppe commente quelques tendances (1) révélées par notre enquête. Photographie globale N otre intention n’étant pas de pointer du doigt certaines stratégies hospitalières mais de livrer une photographie globale, nous avons décidé de ne pas publier les noms des hôpitaux qui ont participé à l’enquête. Nous publions dans le HealthCare Executive N°87 le tableau complet des résultats anonymisés. Les hôpitaux francophones ont été moins nombreux à répondre que les flamands. Nous avançons deux hypothèses pour expliquer cette plus faible participation: une certaine réticence à partager ces informations et le fait que, le côté francophone du pays comptant moins d’hôpitaux de petite taille, les directeurs de ces institutions sont moins intéressés par la problématique du nombre de lits. En outre, nous n’avons repris les données transmises par les hôpitaux que lorsqu’elles étaient complètes pour les 3 mesures (2005, 2015 et 2025). N otre coup de sonde auprès des directeurs généraux et médicaux indique que près de la moitié des répondants compte conserver en 2025 le même nombre de lits qu’en 2005 (voir graphique en couverture). «Cette situation peut s’expliquer par le fait que, si l’on excepte les fusions, il n’y a pas d’incitants à fermer, vendre ou reconvertir les lits. L’évolution étant incertaine, bon nombre de gestionnaires a ainsi pu opter pour une conservation stratégique des lits, dans l’attente d’éclaircissements quant aux orientations à venir. Il faut bien voir qu’en l’absence de sanctions ou d’incitants, l’idée de conserver des lits «dormants» n’est ni problématique ni coûteuse: ces lits ne sont certes pas financés, mais inutilisés, ils ne sont pas une charge puisque 90% du coût d’un lit est un coût en personnel. Troisième remarque, si l’on veut réellement penser le système hospitalier dans toute sa complexité, il faut faire intervenir trois notions de lits: les lits physiques, les lits agréés qui représentent les lits juridiquement en allocation, et les lits justifiés qui constituent les lits financés par les autorités en tenant compte du case-mix de l’hôpital et de la durée moyenne nationale de séjour pour un type de patient. D’un point de vue managérial, l’optimisation de la performance passe et passera donc nécessairement par un travail sur le différentiel entre lits justifiés et lits agréés. C’est pourquoi j’ai du mal à croire qu’il puisse y avoir une augmentation globale du nombre de lits. Parmi les répondants qui prévoient une hausse, la question est alors de savoir où ils la prévoient? En hospitalisation de jour? En gériatrie?» Faire plus avec moins «Parmi les motifs avancés par les répondants de la hausse des lits, on trouve l’augmentation de l’activité justifiée – des cas fort rares –, et les fusions qui me semblent constituer la raison la plus vraisemblable», analyse Paul d’Otreppe. «Ensuite on trouve le contexte économique: puisqu’il faut être plus efficace, faire plus avec moins, la logique veut que l’on trouve www.lespecialiste.be I3 «S’agissant des diminutions de lits, les répondants mentionnent en premier lieu la baisse de l’activité justifiée. Une raison indubitable puisque l’on sait qu’entre 2013 et 2014, l’activité justifiée a baissé de 8,8% en moyenne», poursuit Paul d’Otreppe. «Le contexte politique et économique pousse par ailleurs à l’optimisation des moyens. Enfin, la sensibilité économique plus marquée en Wallonie s’explique par une structure financière plus fragile du côté francophone, alors qu’en Flandre les institutions ont des fonds propres et un poids financier plus importants. Quant à “l’effet fusion”, il est indéniablement plus net en Flandre, pour les raisons évoquées ci-avant.» Référence 1. L’intégralité de la réaction de Paul d’Otreppe est publiée dans HealthCare Executive N°87, juin-juillet 2016. JS2577F Baisse de l’activité justifiée Entretien réalisé par Valérie Kokoschka What if… CINV* prevention becomes simpler * CINV=Chemotherapy-induced nausea and vomiting Prevalence data indicate: non adherence to oral anti emetics is about 40% 1,2 www.lespecialiste.be 1. Chan A. et al. J Manag Care Pharm 2012;18(5):385-94 2. Hendricks CB. J Oncol Pract 2015;11(3):216-18 3. Jordan K. et al. Oncologist 2007;12(9):1143-50 Vifor Pharma België nv Uitbreidingstraat 84, BE - 2600 Antwerpen/Anvers · Phone: +32 (0)3 218 20 70 · E: [email protected] · www.viforpharma.be BE/AKY/16/0026 april 2016 la taille optimale. Mais, si l’on reprend les données du rapport MAHA, quelque 80% des hôpitaux ont moins de lits justifiés qu’agréés, ce qui signifie que le taux de remplissage national doit avoisiner les 70%. Il faut donc impérativement réduire les lits qui sont vides et rapatrier l’activité sur les lits qui tournent plus rapidement. La dernière raison avancée est le contexte politique. De ce point de vue, il faut noter un contexte plus uniforme en Flandre, avec une seule fédération hospitalière, et un mouvement volontariste pour pousser à la performance et à l’optimisation qui s’est traduit par des fusions et, lorsqu’elles n’étaient pas possibles, par la création de réseaux. En Wallonie, ce mouvement n’a pas eu lieu. Le modèle de soins a été décliné différemment pour répondre à des défis et une évolution du marché identique, à savoir de nouveaux besoins en gériatrie et soins à la personne âgée. Chacune de ces déclinaisons a ses avantages et ses inconvénients, mais les situations au Nord et au Sud du pays sont très comparables.» Patients who are adherent to antiemetics are more likely to achieve control of CINV 1,3 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 4 I DOSSIER LITS HOSPITALIERS ❚ RÉACTIONS ET COMMENTAIRES À L’ENQUÊTE ■ En avant, en arrière: plus ou moins de lits? Nous avons demandé à plusieurs médecins-chefs et directeurs d’hôpitaux de réagir à notre sondage. Un bel éventail de réponses, qui explique un certain nombre de «doubles signaux». Augmenter, diminuer ou fluctuer? JS2587F Luc Stevens «En continuant à diminuer la durée de séjour et en allant de plus en plus vers l’hospitalisation de jour et les soins ambulatoires, le nombre de lits hospitaliers nécessaires dans des circonstances ordinaires va continuer à diminuer. Pourtant, nous devons pouvoir répondre de manière flexible aux événements exceptionnels (épidémie de grippe, graves accidents, actes terroristes…). En ce sens, le nombre de lits hospitaliers utilisés doit pouvoir fluctuer, tout comme le financement, de sorte que les hôpitaux ne doivent pas remplir des lits inutilement pour pouvoir survivre et ne pas avoir de problèmes financiers aux moments d’affluence», analyse Luc Stevens, médecin-chef au Sint-Vincentiusziekenhuis à Deinze. Une retombée sur l’emploi dans les hôpitaux, y compris une révision de la législation sociale est dès lors inévitable, poursuitil. «L’hôpital pourrait alors décider luimême de combien de lits il a besoin.» Herwig Van Dijck Le Dr Herwig Van Dijck, président de la Vlaamse Vereniging van Hoofdartsen (VVH) (Asociation flamande des médecins-chefs), verrait bien également une infrastructure personnalisée. «Un Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 fauteuil pour une courte durée avec une perfusion. Une petite intervention avec un lit pour une demi-journée, quelques heures à la consultation pour une consultation multidisciplinaire, etc.» L’hôpital Onze-Lieve-Vrouw d’Alost avance par exemple une reconversion des lits existants en lits G, avec un encadrement des soins plus adapté au patients âgé en situation aiguë. «La pathologie hositalisée et donc justifiée dans notre région est d’ailleurs plus élevée que le contingent de lits intramuros existant. On peut donc difficilement s’imaginer de réduire radicalement le nombre de lits.» Lits agréés ou justifiés? Dirk Bernard Pour Luc Stevens, le conept de ‘lits justifiés’ est aujourd’hui dépassé. Dirk Bernard, directeur médical de l’AZ Sint-Lucas à Bruges, le rejoint: «Dans un futur proche, grâce à une collaboration entre deux hôpitaux dans notre région, des lits de chirurgie/ médecine interne seront bientôt supprimés (de 13, on passera à 7) afin d’être reconvertis en lits d’hospitalisation de jour de pédopsychiatrie. Il va de soi que ce sont des lits agréés, mais qui ne sont plus nécessaires dans l’activité quotidienne.» L’AZ Sint-Augustinus Veurne estime qu’il est actuellement très difficile de réduire encore le nombre de lits – même justifiés. Appel aux pouvoirs publics afin d’aider à orienter la réallocation géographique des lits: L’hôpital de demain sera quelque chose qui ressemble à un shopping center. Des boutiques les unes après les autres avec chacune un étalage spécifique. «Cela demande de petites adaptations légales: supprimer le concept de ‘lits agréés’ (historiquement un nombre fixe de lits dans chaque hôpital) et ne plus travailler qu’avec des lits justifiés selon l’activité justifiée sur base des RHM. Cela donnerait aux hôpitaux la liberté de décider d’augmenter ou de diminuer leur nombre de lits. Mais dans ce cas, ils devraient aussi assumer eux-même les coûts (…). Un marché plus dynamique donc, la solution pour une politique plus rationnelle en matière de répartition géographique.» Individuel ou par secteur? Marc Noppen Le Dr Marc Noppen, CEO de l’UZ Brussel, mise clairement sur une diminution du nombre de lits: «Au niveau secotriel, je pense que le nombre de lits hospitaliers aigus va de toute façon diminuer. En comparaison avec l’Europe, nous avons déjà beaucoup (voire trop) de lits. Une étude réalisée par Portella (Antares) l’année dernière sur base de chiffres de l’Inami de 2014 a montré que jusqu’à 30% des hospitalisaitons étaient ‘inappropriées’ pour des lits aigus. Nous devons donc développer de bonnes alternatives.» Mais Noppen nuance aussi par hôpital: «Au niveau de l’hôpital ‘individuel’ même, la meilleure solution reste difficilement prévisible: cela dépend du type d’hôpital, de la région, du portefeuille d’activités, d’éventuelles missions supplémentaires, telles que la R&D, le réseau, etc. Cela peut expliquer les projections hétérogènes.» Le secteur hospitalier n’est bien sûr pas une île: «En plus, différents hôpitaux demandent des investissements dans les institutions spécialisées dans la prise en charge au domicile. Ainsi, le nombre de personnes qui attendent d’être placées diminuerait. C’est une condition nécessaire pour diminuer le nombre de lits aigus à l’avenir», estime Dirk Bernard. Deux remarques enfin mettent certaines choses en perspective: «L’hôpital de demain sera quelque-chose qui ressemble à un shopping center. Des boutiques les unes après les autres avec chacune un étalage spécifique. Il ressort de cette enquête que c’est ce que tout le monde est en train de faire (…). Cela donne de l’espoir que les institutions aient déjà clairement entamé une réflexion saine sur leur propre fonctionnement.» (Herwig Van Dijck) «Une question au moins aussi importante est celle de savoir pourquoi des hôpitaux n’ont pas participé à l’enquête. En tant qu’hôpital avec des problèmes de capacité fréquents, il est en effet politiquement plus simple de rester en dehors.» (Dirk Bernard). ❚ www.lespecialiste.be I5 Réseau Iris: un cas concret de reconversion de lits Tableau 1: Evolution du nombre de lits agréés entre 1996-2015 dans le réseau Iris. Lors de la cérémonie célébrant les 20 ans du Réseau Iris, Etienne Wéry (CEO) a présenté le tableau de bord des hôpitaux publics bruxellois. Une des données les plus marquantes est l’évolution du nombre de lits entre 1996 et 2015. Celui-ci a augmenté de 2%. Derrière cette évolution globale à la hausse, il est surtout intéressant de connaître les tendances par disciplines médicales. L e tableau ci-contre montre clairement qu’il y a eu une importante réallocation des lits afin de répondre aux besoins de la population: par exemple, le nombre de lits médico-chirurgicaux a fondu (-445 lits) tandis que le nombre de revalidation a explosé (+300 lits) (Tableau 1). Le réseau Iris pèse 29% de l’offre de lits agréés en Région bruxelloise (2.425 lits Iris/8.368 lits RBC, chiffres 2015.) «Grâce au travail des équipes, nous avons fortement augmenté nos activités en 20 ans: consultations 220%, gardes 170%, admissions 169%, accouchements 147%, Journées 106%…, mais nous avons aussi augmenté notre personnel avec une hausse contrôlée de 136% de nos ETP. Il faut noter aussi que la population bruxelloise a crû durant cette période (124%). Il faut tenir compte de cette croissance démographique pour expliquer l’évolution de nos activités», souligne Etienne Wéry. Les chiffres (voir tableau ci-dessus) du réseau Iris montrent clairement qu’il y a eu un impressionnant changement d’affectation des lits en 20 ans. JS2586F Note: Lire également en page 9: le réseau Iris prêt à sortir de ses murs Vincent Claes www.lespecialiste.be Chiffres absolus -445 -15 +37 +5 +74 +103 +300 +49 % -29% -9% +28% +17% +42% +41% +400% +2% Source: rapport 20 ans du réseau Iris. INFORMATIONS ESSENTIELLES DU RCP Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les Prix public professionnels de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Voir rubrique 4.8 pour les modalités de déclaration des effets indésirables. 1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT Trulicity 0,75 mg, solution injectable en stylo pré-rempli. Trulicity 1,5 mg, solution injectable en stylo pré-rempli. 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Trulicity 0,75 mg, solution injectable Chaque stylo 4 x 1,5 mg/0,5 ml 111,88 € pré-rempli contient 0,75 mg de dulaglutide* dans 0,5 ml de solution. Trulicity 1,5 mg, solution injectable Chaque stylo pré-rempli contient 1,5 mg de dulaglutide* dans 0,5 ml de solution. *Produit sur cellules CHO par la technique d’ADN recombinant. Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Solution injectable (injection). Solution limpide, incolore. 4. 4 x 0,75 mg/0,5 ml 111,88 € DONNÉES CLINIQUES 4.1 Indications thérapeutiques Trulicity est indiqué chez l’adulte atteint de diabète de type 2 pour améliorer le contrôle de la glycémie en : Monothérapie Lorsque le régime alimentaire et l’exercice physique ne permettent pas d’obtenir un contrôle adéquat de la glycémie chez les patients qui ne peuvent recevoir un traitement par metformine du fait d’une intolérance ou de contre-indications. Association En association avec d’autres hypoglycémiants, y compris l’insuline, lorsque ces derniers, associés à un régime alimentaire et à une activité physique, ne permettent pas d’obtenir un contrôle adéquat de la glycémie (voir rubrique 5.1 pour plus d’informations sur les différentes associations). 4.2 Posologie et mode d’administration Posologie En monothérapie La dose recommandée est de 0,75 mg une fois par semaine. En association La dose recommandée est de 1,5 mg une fois par semaine. Pour les populations potentiellement vulnérables, tels que les patients de 75 ans et plus, la dose de 0,75 mg une fois par semaine peut être envisagée comme dose initiale. Lorsque Trulicity est ajouté à un traitement en cours par metformine et/ou pioglitazone, la dose de metformine et/ou de pioglitazone peut être conservée. Lorsqu’il est ajouté à un traitement en cours par sulfamide hypoglycémiant ou insuline prandiale, une diminution de la dose de sulfamide hypoglycémiant ou d’insuline peut être envisagée afin de réduire le risque d’hypoglycémie (voir rubriques 4.4 et 4.8). L’utilisation de Trulicity ne nécessite pas d’auto-surveillance de la glycémie. Une auto-surveillance peut être nécessaire pour ajuster la dose de sulfamide hypoglycémiant ou d’insuline prandiale. Patients âgés Aucun ajustement de la dose n’est requis en fonction de l’âge (voir rubrique 5.2). En revanche, l’expérience thérapeutique chez les patients de 75 ans et plus étant très limitée (voir rubrique 5.1), la dose de 0,75 mg une fois par semaine peut être envisagée comme dose initiale chez ces patients. Insuffisants rénaux Aucun ajustement de la dose n’est requis chez les patients atteints d’insuffisance rénale légère à modérée. L’expérience chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (eGFR [par CKD-EPI] < 30 ml/min/1,73 m2 ) ou une insuffisance rénale terminale étant très limitée, Trulicity n’est pas recommandé chez ces patients (voir rubrique 5.2). Insuffisants hépatiques Aucun ajustement de la dose n’est requis chez les patients atteints d’insuffisance hépatique. Population pédiatrique La sécurité et l’efficacité du dulaglutide chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans n’ont pas encore été établies. Aucune donnée n’est disponible. Mode d’administration Trulicity doit être administré par injection sous-cutanée dans l’abdomen, la cuisse ou le haut du bras. Il ne doit pas être administré par injection intraveineuse ou intramusculaire. La dose peut être administrée à toute heure de la journée, au moment ou en dehors des repas. En cas d’oubli, la dose doit être administrée le plus rapidement possible si le délai avant la date de la prochaine dose est d’au moins 3 jours (72 heures). Si la dose suivante est prévue dans moins de 3 jours (72 heures), la dose omise ne doit pas être administrée et la dose suivante doit être administrée selon le calendrier prévu. Dans tous les cas, les patients peuvent reprendre le rythme hebdomadaire d’administration. Le jour de la semaine prévu pour l’injection peut être éventuellement modifié, dans la mesure où la dernière dose a été administrée au moins 3 jours (72 heures) avant. 4.3 Contre-indications Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. 4.8 Effets indésirables Résumé du profil de sécurité Dans les études de phases II et III réalisées, 4 006 patients ont été exposés au dulaglutide seul ou en association avec d’autres agents hypoglycémiants. Les effets indésirables les plus souvent rapportés dans les essais cliniques ont été de nature gastro-intestinale, incluant nausées, vomissements et diarrhées. En général, ces effets ont été d’intensité légère à modérée et de nature transitoire. Liste tabulée des effets indésirables Les effets indésirables suivants ont été identifiés à partir des évaluations pendant toute la durée des études cliniques de phase II et de phase III. Ils sont listés dans le Tableau 1 selon la terminologie MedDRA par classe de système d’organe et par ordre décroissant de fréquence (très fréquent : ≥ 1/10 ; fréquent : ≥ 1/100 , < 1/10 ; peu fréquent : ≥ 1/1 000 , < 1/100 ; rare : ≥ 1/10 000 , < 1/1 000 ; très rare : < 1/10 000 et fréquence indéterminée : ne peut être estimée sur la base des données disponibles). Dans chaque groupe, les effets indésirables sont classés par ordre décroissant de fréquence. Diabète de type 2 dulaglutide en injection hebdomadaire dulaglutide en injection hebdomadaire 2 petits clics… un grand déclic ! Un agoniste du récepteur du GLP-1 à 1 injection hebdomadaire (1) Un stylo prêt à l’emploi sans reconstitution (2) Diminution significative de l’HbA1c (1) Fermer des lits? L’administrateur général du réseau Iris constate qu’une série d’intervenants affirment avec beaucoup d’aplomb qu’il faut fermer des lits hospitaliers. «C’est un peu court comme affirmation. Que va apporter cette fermeture de lits? Aujourd’hui, le lit est payé parce qu’il est justifié au niveau de son occupation. Il faudrait déjà réduire significativement les durées moyennes de séjour pour que la réduction du nombre de lits permette de réaliser de véritables économies. Il faudrait supprimer des unités entières (24 lits en maternité, 30 lits en chirurgie…) pour pouvoir réduire les coûts en personnel. Mais quelles économies vise-t-on? Veut-on réduire l’emploi du nursing? Très bien, mais combien d’infirmiers faudra-t-il aux domiciles des patients pour prendre en charge le même nombre de patients que ceux soignés dans des unités de soins? J’aimerais qu’un expert compare le coût d’une infirmière qui s’occupe de 30 patients hospitalisés à celui d’une infirmière qui va devoir se rendre en voiture chez 30 patients pour effectuer le même travail? Comment va-t-on réaliser des économies de cette façon?» ❚ Spécialités Médico-chirurgical Pédiatrie Maternité Néonatologie Psychiatrie Gériatrie Revalidation Total x ON orau I T P E O tiques R È I REM tidiabé P E N n U aux a c e h c après é 100% remboursé en trithérapie § AU e V E amm U NO la g ns da d e Tableau 1 : Fréquence des effets indésirables du dulaglutide Classe de système d’organe Très fréquent Fréquent Troubles du métabolisme et de la nutrition Hypoglycémie* (en cas d’utilisation concomitante avec de l’insuline prandiale, de la metformine† ou de la metformine plus glimépiride) Nausée, diarrhée, vomissement†, douleur abdominale† Hypoglycémie* (en monothérapie ou en association avec metformine plus pioglitazone) Affections gastro-intestinales Peu fréquent Pancréatite aiguë Diminution de l’appétit, dyspepsie, constipation, flatulence, distension abdominale, reflux gastro-œsophagien, éructation Troubles généraux et anomalies au site d’administration Fatigue Investigations Tachycardie sinusale, bloc auriculo-ventriculaire (BAV) de 1er degré Rare Réactions au site d’injection * Hypoglycémie symptomatique documentée et glycémie ≤ 3,9 mmol/l † Dose de 1,5 mg de dulaglutide uniquement. Avec le dulaglutide 0,75 mg, la fréquence des effets indésirables correspond à celle du groupe de fréquence immédiatement inférieur. Description de certains effets indésirables Hypoglycémie Lorsque les doses de dulaglutide de 0,75 mg et de 1,5 mg ont été utilisées en monothérapie ou en association avec de la metformine seule ou de la metformine et de la pioglitazone, les incidences d’hypoglycémie symptomatique documentée ont été de 5,9 % et 10,9 % ; les taux étaient de 0,14 à 0,62 événement/patient/an et aucun épisode d’hypoglycémie sévère n’a été rapporté. Les incidences d’hypoglycémie symptomatique documentée avec le dulaglutide aux doses respectives de 0,75 mg et de 1,5 mg, utilisée en association avec un sulfamide hypoglycémiant (plus metformine) ont été de 39,0 % et de 40,3 % ; les taux ont été de 1,67 et 1,67 événement/patient/an. L’incidence des épisodes d’hypoglycémie sévère a été de 0 et de 0,7 % et les taux de 0,00 et de 0,01 événement/patient/an. Les incidences ont été de 85,3 % et de 80,0 % avec le dulaglutide utilisé en association avec de l’insuline prandiale aux doses respectives de 0,75 mg et de 1,5 mg ; les taux ont été de 35,66 et 31,06 événements/patient/an. L’incidence des événements d’hypoglycémie sévère a été de 2,4 et de 3,4 % et les taux de 0,05 et de 0,06 événement/patient/an. Effets indésirables gastro-intestinaux Les effets indésirables gastro-intestinaux cumulés sur une période jusqu’à 104 semaines avec une dose de dulaglutide de 0,75 mg et 1,5 mg, respectivement, incluaient nausées (12,9 % et 21,2 %), diarrhées (10,7 % et 13,7 %) et vomissements (6,9 % et 11,5 %). Ces effets ont été généralement d’intensité légère à modérée et principalement observés au cours des 2 premières semaines de traitement ; ils ont rapidement diminué au cours des 4 semaines suivantes, période après laquelle le taux est resté relativement stable. Lors des études de pharmacologie clinique réalisées chez des patients atteints de diabète de type 2 pendant une durée maximale de 6 semaines, la majorité des effets indésirables gastro-intestinaux ont été observés au cours des 2 à 3 premiers jours après la dose initiale et ont diminué avec les doses suivantes. Pancréatite aiguë L’incidence des pancréatites aiguës dans les études cliniques de phases II et III a été de 0,07 % pour le dulaglutide versus 0,14 % pour le placebo et 0,19 % pour les comparateurs avec ou sans autre traitement antidiabétique concomitant de fond. Enzymes pancréatiques Le dulaglutide est associé à des augmentations moyennes des enzymes pancréatiques par rapport à la valeur à l’inclusion (lipase et/ou amylase pancréatique) de 11 à 21 % (voir rubrique 4.4). En l’absence d’autres signes et symptômes de pancréatite aiguë, des élévations des enzymes pancréatiques seules ne sont pas prédictives d’une pancréatite aiguë. Augmentation de la fréquence cardiaque De légères augmentations de la fréquence cardiaque de 2 à 4 battements par minute (bpm) en moyenne et une incidence de 1,3 % et de 1,4 % de tachycardie sinusale, avec une augmentation concomitante ≥ 15 bpm par rapport à la valeur à l’inclusion, ont été observées avec le dulaglutide respectivement à la dose de 0,75 mg et de 1,5 mg. Bloc auriculo-ventriculaire de premier degré/allongement de l’intervalle PR De légères augmentations de l’intervalle PR de 2 à 3 msec en moyenne par rapport à la valeur à l’inclusion et une incidence de 1,5 % et de 2,4 % des blocs auriculo-ventriculaire de premier degré ont été observées avec le dulaglutide respectivement à la dose de 0,75 mg et de 1,5 mg. Immunogénicité Lors des études cliniques, le traitement par dulaglutide a été associé à une incidence de 1,6 % d’apparition d’anticorps anti-médicament dulaglutide, ce qui indique que les modifications structurelles des portions GLP-1 et IgG4 modifiées de la molécule dulaglutide, ainsi que la forte homologie avec le GLP-1 et l’IgG4 natifs, minimisent le risque de réponse immunitaire contre le dulaglutide. Les patients développant des anticorps anti-médicament dulaglutide présentaient généralement des titres faibles ; et bien que le nombre de patients développant des anticorps anti-médicament dulaglutide ait été limité, l’examen des données de phase III ne montre pas d’impact avéré des anticorps anti-médicament dulaglutide sur les changements de l’HbA1c. Hypersensibilité Lors des études cliniques de phases II et III, des événements d’hypersensibilité systémique (par ex., urticaire, œdème) ont été signalés chez 0,5 % des patients traités par dulaglutide. Aucun des patients ayant présenté une hypersensibilité systémique n’a développé d’anticorps anti-médicament dulaglutide. Réactions au site d’injection Des réactions au site d’injection ont été signalées chez 1,9 % des patients traités par dulaglutide. Des réactions indésirables au site d’injection à médiation immunitaire potentielle (par ex., éruption cutanée, érythème) ont été signalées chez 0,7 % des patients ; elles ont été généralement d’intensité légère. Arrêt du traitement suite à un effet indésirable Lors des études de 26 semaines, la fréquence des arrêts de traitement suite à des effets indésirables a été de 2,6 % (0,75 mg) et de 6,1 % (1,5 mg) pour le dulaglutide versus 3,7 % pour le placebo. Pendant toute la durée de l’étude (104 semaines maximum), la fréquence des arrêts de traitement suite à des effets indésirables a été de 5,1% (0,75 mg) et de 8,4 % (1,5 mg) pour le dulaglutide. Les effets indésirables les plus fréquents entraînant un arrêt du traitement pour le dulaglutide 0,75 mg et 1,5 mg, respectivement, étaient les nausées (1,0 % ; 1,9 %), les diarrhées (0,5 % ; 0,6 %) et les vomissements (0,4 % ; 0,6 %) ; et ont été généralement rapportés au cours des 4 à 6 premières semaines. Déclaration des effets indésirables suspectés La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté en Belgique via l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé, Division Vigilance, Eurostation II, Place Victor Horta 40/40, B- 1060 Bruxelles (site web : www.afmps.be ; adresse e-mail : [email protected]), ou, au Luxembourg, via la Direction de la Santé, Division de la Pharmacie et des Médicaments, Villa Louvigny, Allée Marconi, L- 2120 Luxembourg (http://www.ms.public.lu/fr/activites/pharmacie-medicament/index.html). 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Eli Lilly Nederland B.V., Grootslag 1-5, NL-3991 RA Houten, Pays-Bas. 8. NUMÉRO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ EU/1/14/956/001 EU/1/14/956/002 EU/1/14/956/003 EU/1/14/956/006 EU/1/14/956/007 EU/1/14/956/008 9. DATE DE PREMIÈRE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION Date de première autorisation : 21 novembre 2014 10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE : sep 2015 STATUT LEGAL DE DELIVRANCE Médicament soumis à prescription médicale. Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site internet de l’Agence européenne des médicaments http://www.ema.europa.eu 1. Trulicity®. Résumé des Caractéristiques du Produit. Septembre 2015 2. Trulicity®. Instructions pour l’utilisation. Septembre 2015 § metformine + sulfonylurées ou metformine + thiazolidinedione TRUL 5411 Annonces_NOTICE_FR.indd 1 ELB/DUA/Jan/2016/0016 – January 2016 1/03/16 11:58 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 6 I VIE DES HÔPITAUX GHdC: «Notre projet est révolutionnaire à plus d’un titre» Rassembler 5 sites hospitaliers dans un nouvel hôpital, être un centre régional disposant de services de pointe, supprimer 30% de ses lits, développer l’hospitalisation à domicile… autant de chantiers ambitieux entamés par le Grand Hôpital de Charleroi (GHdC). Comment mener tous ces changements de front? Explications de Gauthier Saelens, directeur général, et Ghislain Vandenbosch, président du Conseil médical. Gauthier Saelens: «Nous continuons à chercher d’autres développements pour l’HAD, par exemple, en pédiatrie et en gestion de la douleur. Nous travaillons aussi sur les traitements ambulatoires.» Dr Ghislain Vandenbosch: «Nous allons dans le sens de la rationalisation des soins voulue par Maggie De Block. Nous allons réduire significativement le nombre de nos lits.» Gauthier Saelens: Sur le plan économique, l’hôpital se porte bien. Depuis 4, 5 ans, nous avons entrepris une série de réformes. Chaque année, la situation financière s’améliore. Aujourd’hui, les comptes 2015 sont clôturés avec un résultat courant de 8,6 millions d’euros. Pour les aspects plus sociaux, j’estime que le climat est bon. Nous avons des discussions régulières avec les partenaires sociaux dans une ambiance sérieuse et positive. Ghislain Vandenbosch: Au niveau de la communauté médicale, nous sommes sur la bonne voie. La fusion a été relativement bien digérée par tous les services. Le fait que les finances globales de l’hôpital sont saines et que l’on respecte le plan de construction du nouvel hôpital des Viviers est bien ressenti par la plupart des médecins. La fusion est consommée. Nous partageons tous un projet commun fédérateur. JS2588F Reconstruire un nouvel hôpital est-il mobilisateur? Ghislain Vandenbosch: Au départ, certains médecins ont été un peu effrayés par l’impact financier de cette construction. Aujourd’hui, ils sont quelque peu rassurés. Au niveau de la mobilité, le nouvel emplacement devrait être un avantage. Gauthier Saelens: Je constate un véritable enthousiasme. Je n’ai pas encore entendu de gens exprimer un avis négatif. Certains peuvent être sceptiques mais ils ne sont plus nombreux. Tous les groupes de métiers sont impliqués dans la programmation du nouvel hôpital. Cette mobilisation participe beaucoup à la création d’une culture d’entreprise et renforce la cohésion. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 © Thierry Strickaert Le Spécialiste: Le GHdC est-il en bonne santé? Le GHdC en quelques chiffres • 6 sites hospitaliers: Notre-Dame (425 lits), Saint-Joseph (294 lits), Sainte-Thérèse (240 lits), Reine Fabiola, IMTR (165 lits) et Charles-Albert Frère (30 lits). •Admissions: 33.087 •Personnel: 2.713 ETP salariés + 594 médecins et paramédicaux • Recettes d’exploitation: 372.095.305 euros • Taux d’occupation (lits agréés): 66% • Résultat courant: 8.626.418 euros • Durée moyenne de séjour: 8,1 jours (6,8j pour les lits aigus) Réduction des lits de 30% Comment voyez-vous la place du GHdC dans la grande réforme du paysage hospitalier lancée par Maggie De Block? Gauthier Saelens: Nous avons beaucoup réfléchi à cette question lors de la préparation de la construction du nouvel hôpital. Le positionnement est clairement d’être un hôpital régional qui offre tous les services de soins et quelques services de référence qui ont une portée plus large que la région de Charleroi. C’est déjà le cas pour notre service des • Admissions aux urgences: 88.133 • Nombre de consultations médicales: 463.955 Note Chiffres 2015, source Rapport annuel 2015 GHdC. grands brûlés mais aussi en oncologie et en gastro-entérologie. Ghislain Vandenbosch: Le rassemblement de 5 sites en un seul va nous permettre d’améliorer notre organisation. Tous les services – aujourd’hui séparés – seront sur un même plateau. Par exemple, nos trois services d’urgence seront regroupés. Nous allons dans le sens de la rationalisation des soins voulue par Maggie De Block. Nous allons réduire significativement le nombre de nos lits. Vous êtes donc un bon élève?! Gauthier Saelens: Le GHdC est un bon exemple. Nous allons réduire de 30% le nombre de nos lits. Il est donc possible de réduire fortement la voilure d’une institution hospitalière? Gauthier Saelens: La construction d’un nouvel hôpital nous aide à réduire le nombre de nos lits. Il ne faut pas avoir peur de quitter ses petits et anciens sites hospitaliers et se concentrer en un seul lieu. Nous allons perdre un petit peu en «dispersion géographique» mais nous allons gagner beaucoup sur le plan qualitatif et économique en rassemblant toutes les compétences en un seul lieu. Ce regroupement sur un seul site estil un atout pour attirer de nouveaux médecins? Gauthier Saelens: Le GHdC n’a pas de véritables difficultés pour attirer des médecins. Dans certaines disciplines, les spécialistes sont plus rares mais, par rapport à d’autres hôpitaux, nous sommes attractifs. Le projet du nouvel hôpital participe à cet enthousiasme. De nombreux jeunes médecins postulent chez nous. www.lespecialiste.be I7 Ghislain Vandenbosch: Notre hôpital ne connaît pas la pénurie: les entrées de médecins ou d’infimiers(ières) sont nettement plus importantes que les départs. En radiologie, par exemple, nous recevons de nombreuses candidatures spontanées. s’est encore jamais fait en Belgique. Sur les anciens sites, il faut faire disparaître l’empreinte économique de ces anciens bâtiments. Certains vont être revendus, d’autres seront peut-être détruits pour réaffecter l’espace à du foncier. Votre rassemblement sur un seul site vous permettra-t-il d’être agréé pour certains appareillages lourds dont vous ne disposez pas actuellement. Condamnés à être concurrents Période transitoire Comment réussir durant 6 ans la période de transition entre les vieux bâtiments et le nouveau? Comptezvous encore investir dans les sites actuels? Gauthier Saelens: C’est une période difficile qui a commencé récemment. Avant le début des travaux, cette question était théorique. Depuis que les travaux préparatoires ont commencé, cela prend corps. Il faut garder nos moyens pour construire le nouvel hôpital mais nous ne pouvons pas abandonner nos sites existants à leur sort. Nous allons continuer à entretenir nos infrastructures et remplacer les pièces importantes (exemple: chaudière…) qui risquent d’arriver en bout de course d’ici 2022. Ces investissements sont indispensables pour le personnel, les médecins et les patients. Ghislain Vandenbosch: Il en va de même pour le matériel médical. Nous devrons prévoir de pouvoir déménager certains appareillages récents. Les techniques vont aussi évoluer. Nous avons actuellement trois IRM (2 à Notre-Dame et 1 à St-Joseph). En fonction de la réforme du secteur hospitalier, nous pourrons peutêtre en avoir 4. En outre, le site NotreDame va devenir un plateau de consultation et disposera toujours d’un service d’imagerie médicale. Que va devenir le site Notre-Dame? Gauthier Saelens: Un tiers de l’hôpital va poursuivre des activités sous l’autorité directe du GHdC sous la forme d’une polyclinique, d’un centre de réadaptation, d’un hôpital de jour psychiatrique… Quelques asbl proches de notre institution viendront s’installer dans le bâtiment. Les deux autres tiers du bâtiment vont être réaffectés, pour l’enseignement et pour les personnes âgées dépendantes. Et le site Saint-Joseph? Gauthier Saelens: Le GHdC va quitter ses 4 autres sites hospitaliers. C’est plutôt révolutionnaire… Gauthier Saelens: Notre projet est révolutionnaire à plus d’un titre. Concentrer 5 sites hospitaliers en un seul est un fameux défi. A ma connaissance, cela ne www.lespecialiste.be Gauthier Saelens: Nous sommes fondamentalement concurrents parce que le système de financement des hôpitaux nous pousse à l’être. Nous travaillons dans une enveloppe fermée. Pour se développer, il faut prendre plus de patients en charge que ses voisins. Nous avons tout de même de très bonnes relations et la même intelligence partagée, c’est-à-dire que nous ne voulons pas être concurrents dans des domaines pour lesquels nous devons nous unir. Ainsi, nous collaborons pour le matériel médico-technique lourd. Nous nous sommes unis pour décrocher l’agrément d’un PET-Scan, idem pour la RMN. La gestion des SMUR est collaborative. Lorsque nous devons nous unir, nous le faisons facilement. Ghislain Vandenbosch: Le dossier des «Stroke centers» va nous donner l’occasion de collaborer entre hôpitaux. L’enjeu pour les patients est trop important que pour se faire une concurrence entre institutions. Où en êtes-vous dans l’accréditation? Gauthier Saelens: On s’inspire de la dynamique de l’accréditation. Chaque fois que nous modifions un système, nous consultons les référentiels. Au fur et à mesure, nous corrigeons et précisons des procédures. Nous en sommes au travail préparatoire à l’accréditation. Aucune date n’a encore été fixée pour se lancer globalement dans l’accréditation. L’hôpital obtient des accréditations dans certains secteurs, par exemple, celle de JACIE en hématologie. La programmation détaillée du nouvel hôpital mobilise l’énergie de nombreuses personnes. Nous ne pouvons pas mener tout de front. Notre priorité reste de prendre en charge quotidiennement des patients. © Thierry Strickaert Etre un moteur de l’HDA Le GHdC s’est lancé depuis quelques années dans l’hospitalisation à domicile (lire Le Spécialiste N°83). Vous n’avez pas attendu l’appel à projet (lire en page 8) de Maggie De Block pour vous lancer dans cette activité. Gauthier Saelens: Réduire notre nombre de lits de 30% ne se fera pas uniquement grâce à la réduction des durées de séjour. Une partie de cette réduction est maîtrisable par le corps médical et le nursing mais il ne faut pas sous-estimer la difficulté de faire sortir le patient vers le domicile, une MRS, un centre de revalidation… Nous avons lancé une série d’initiatives pour nous permettre d’atteindre cette réduction importante de notre nombre de lits avant les annonces de Maggie De Block. Nous sommes donc en phase avec son discours. Ghislain Vandenbosch: Nous avons déjà lancé il y a deux ans le projet Plume pour le retour précoce à domicile des jeunes mamans. Il faut aller dans cette direction. L’organisation pratique des soins à domicile relève autant des infirmiers que des médecins. Nous avons créé de nombreux groupes de travail pour réfléchir à la manière de travailler. Le raccourcissement de l’hospitalisation classique, le développement de l’hospitalisation de jour… induisent une nouvelle façon de travailler à l’hôpital, notamment au niveau des horaires de travail. Le personnel a des horaires plus flexibles, les quartiers opératoires sont ouverts plus longtemps, les services d’imagerie travaillent le samedi, parfois le dimanche… Obtenir cette flexibilité n’est pas toujours facile. Gauthier Saelens: Nous continuons à chercher d’autres développements pour l’HAD, par exemple, en pédiatrie et en gestion de la douleur. Nous travaillons aussi sur les traitements ambulatoires. Notre taux de prise en charge ambulatoire est relativement élevé mais nous pouvons encore l’intensifier. Nous allons aussi améliorer la sortie de l’hôpital de la personne âgée dépendante. Comptez-vous être le moteur de cette HAD ou seulement un partenaire au sein d’un réseau? Gauthier Saelens: On utilise le mot «hospitalisation» à domicile, cette démarche relève donc bien de l’hôpital. Celui-ci change. Il doit regarder à l’extérieur et s’exporter partiellement puisqu’une série de disciplines hyperspécialisées sortent de l’institution, par exemple, les chimiothérapies à domicile. Cela doit se faire en parfaite collaboration avec la médecine générale, les services de soins à domicile… Le GHdC est certainement l’initiateur et dispose, entre autres, des moyens informatiques mais il ne veut pas développer seul l’hospitalisation à domicile. Vous êtes confiants dans l’avenir? Gauthier Saelens: Nous le sommes clairement. Le GHdC a un beau projet et de belles équipes, particulièrement au niveau médical. Ghislain Vandenbosch: L’entente est très bonne entre le corps médical et le gestionnaire – au sens large – de l’hôpital. En tant que président du conseil médical durant 4 mandats, je peux témoigner qu’il est plus facile d’avoir des relations normales et équilibrées avec la direction que par le passé. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout… ❚ Entretien réalisé par Vincent Claes © Thierry Strickaert Gauthier Saelens: Nous avons déjà tous les agréments et nous allons tous les conserver… mais nous pourrons beaucoup mieux partager ces équipements. Comment définiriez-vous votre manière de collaborer avec les autres hôpitaux de votre bassin de soins? Gauthier Saelens (à gauche): «Le GHdC a un beau projet et de belles équipes». Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 8 I ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE Hospitalisation à domicile: prière de préparer des projets pilotes La ministre de la Santé lance un deuxième appel à projets pilotes. Les premiers concernaient l’hospitalisation après accouchement avec durée de séjour écourtée. Cette fois-ci, la demande concerne l’hospitalisation à domicile (HAD). Attention, la mesure doit être budgétairement «neutre». «L ’objectif principal des projets portant sur l’hospitalisation à domicile est de faire bénéficier les patients des meilleurs soins dans leur propre environnement familier et confortable», explique Maggie De Block. Précision utile de la ministre: comme il s’agit de projets pilotes, les patients auront bien entendu toujours le libre choix d’être hospitalisés au sein d’un hôpital. Antibiothérapie à domicile JS2566F Cet appel vise avant tout l’antibiothérapie par voie intraveineuse à domicile. «J’espère par ailleurs recevoir d’autres propositions permettant au patient de bénéficier d’autres types de soins à domicile plutôt qu’à l’hôpital, comme par exemple des tests du sommeil sans séjour à l’hôpital.» Les projets peuvent être introduits par des groupes de prestataires de soins ou de prestataires de services, par exemple, des fournisseurs d’équipement ou de matériel. Une contrainte est imposée: il faut nécessairement une collaboration avec au moins un hôpital au sein duquel est prévue «une expertise aussi bien médicale qu’infirmière.» N’est-ce pas le cas de tous les hôpitaux?! Aucun frais pour le patient Le cahier des charges comprend d’autres critères à respecter: - les soins sont dispensés au lieu de résidence quotidien du patient ou dans une institution résidentielle; - il n’y a pas de frais supplémentaires pour le patient; - le patient est accepté comme partenaire actif du processus de décision concernant le suivi de son trajet de traitement. Son entourage y est également étroitement associé; ❚ RÉACTIONS NUANCÉES DES SYNDICATS ■ Que pensent les syndicats médicaux de ce nouvel appel à projet? JS2566BF P aul de Munck, président du GBO, regrette d’avoir appris par la presse l’appel à candidatures qui se lançait. «Comment préparer, motiver l’ensemble de la profession au développement de cette collaboration transmurale, si on ne tient même pas ses structures informées?», déplore-t-il. «S’est-on assuré que la première ligne était prête, qu’elle avait les moyens de s’impliquer? C’était la moindre des choses si on veut vrai- Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 ment favoriser la collaboration entre lignes.» On dirait la médecine générale déjà condamnée à n’être que suiveuse. Paul De Munck dénonce «la frénésie d’action», typique de l’empressement des politiques à marquer leur législature. «Le terrain finit par se perdre dans tous ces lancements. De quel “chantier” va relever un diabétique qui devrait être hospitalisé, ayant besoin d’une antibiothérapie, mais peut la voir administrée chez lui?» - un plan d’accompagnement est prévu dans lequel est défini quel prestataire est responsable du patient et dans quelle phase. Le patient et son entourage doivent savoir à tout moment à qui s’adresser en cas de problèmes. Fidèle à sa ligne de conduite, la ministre indique que le gouvernement décidera, au terme d’une évaluation, si des projets portant sur l’hospitalisation à domicile seront introduits plus largement à l’avenir et lesquels. Neutralité budgétaire Quid du financement? «L’utilisation concrète des moyens, le budget, son origine et son affectation doivent être Sur le fond, le GBO n’est pas opposé à l’HAD, mais préfère le concept d’alternative à l’hospitalisation – qui évite une admission ou raccourcit un séjour – par la dispensation de «soins techniques complexes à domicile». «Un processus passionnant» Jacques de Toeuf (Absym), pour sa part, ne trouve pas anormal que Maggie De Block s’adresse avant tout aux hôpitaux. Il apprécie qu’elle ait déclaré – «c’est rare!» – ne pas se sentir idéologiquement tenue de poursuivre l’HAD si les projets ne s’avéraient pas convaincants. «C’est un peu comme de la recherche clinique: on voit ce qui est probant», indique le syndicaliste. Lui-même trouve l’aventure passionnante intellectuellement, mais pointe le flot de questions définis dans un plan financier faisant partie du dossier de candidature», peut-on lire sur le site de la ministre. «Le financement actuel des soins à la population de patients concernée par l’épisode de soins inclus dans le projet pilote est mis en commun. La proposition de projet décrit ce que comprend précisément le financement actuel pour l’offre de soins incluse au cours de l’épisode de soins concerné, et comment celui-ci a été calculé (par ex. sur la base de l’activité réelle il y a deux ans (année t-2)). Ces fonds mis en commun sont les ressources financières disponibles pendant la durée du projet pour les soins au groupe cible de patients, mais ils peuvent être utilisés d’une manière différente. Cette mise en commun des flux de financement existants, au niveau du projet, vise une collaboration plus étroite et une meilleure coordination transmurale des soins. Les partenaires sont égaux dans le projet et décrivent comment ils vont utiliser les fonds et réinvestir les éventuels bénéfices dans les soins. Ils s’engagent à établir un budget commun pour les moyens mis en commun.» Pour le Cabinet, ces projets pilotes doivent être budgétairement neutres. En clair: les autorités prévoient un budget identique pour les patients pris en charge en HAD et pour les patients qui présenteraient un profil comparable mais seraient restés ou admis en hospitalisation classique ou de jour. En cas d’HAD, ce budget couvre tant les soins donnés au sein de l’hôpital que les soins donnés par d’autres partenaires. Le plus difficile sera certainement de partager ce budget global en toute «neutralité». ❚ réglementaires, juridiques, administratives… que le processus va immanquablement soulever. Et la réflexion, les évolutions légales ou contractuelles, les négociations… qui seront nécessaires par exemple, dit-il, pour faire faire du déplacement à des infirmières hospitalières ou au niveau de la délivrance des médicaments. Il se dit aussi curieux de voir si la formule, avec son défilé d’intervenants à domicile, ne s’avérera pas plus coûteuse que l’hospitalisation tout court. Toujours est-il que le cabinet, ditil, «fort de l’expérience engrangée avec l’appel sur les “séjours en maternité raccourcis”, a rédigé un canevas à respecter. Mais il n’y a pas de modèle national, le système n’existe pas encore.» ❚ Johanne Mathy www.lespecialiste.be I9 ❚ IMAGERIE MÉDICALE ■ Des règles de remboursement plus strictes L’Inami impose depuis le 1er juin 2016 de nouvelles règles pour obtenir le remboursement de certaines prestations d’imagerie médicale et de certaines prestations de santé effectuées dans un service hospitalier ou un lieu de prestation agréé. Cette mesure pourrait avoir des effets contreproductifs. des campagnes de santé publique “pas de rayons sans raisons”». Le Dr Delcour reconnaît néanmoins que le cadastre des appareils lourds est une bonne chose puisque «jusqu’à présent, personne ne connaissait, par exemple, le nombre de CT fonctionnant en Belgique». ❚ Référence 1.http://www.inami.fgov.be/fr/professionnels/ etablissements-services/hopitaux/Pages/circulaireshopital-general.aspx#.V055ZEsXdHh V.C. «À partir du 1er juin 2016, lors de la facturation de certaines prestations effectuées avec un appareillage médical lourd comme CT, PET, PET-CT, PET-IRM, SPECT-CT et IRM, il sera obligatoire de mentionner le numéro d’identification unique Inami de l’appareil avec lequel l’examen a été effectué. Cette mention sera une condition de remboursement», a prévenu l’Institut ce 30 mai. Ce numéro provient du cadastre national des appareils d’imagerie médicale réalisé par le SPF Santé. L’Inami a déjà communiqué par courrier ce numéro de facturation par appareil aux hôpitaux et aux exploitants de l’appareil. Il a aussi envoyé une circulaire aux hôpitaux (1). L’objectif de cette mesure est d’améliorer le cadastre de l’appareillage lourd en vérifiant la réalité de terrain. Par ailleurs, pour une série de prestations – effectuées dans un service hospitalier ou un lieu de prestation agréé – il obligatoire de mentionner le numéro d’identification de ce service ou lieu lors dans la facturation. La liste de ces prestations au 1er juin 2016 a été mise à jour et harmonisée. JS2562F Mesure contreproductive Ces mesures vont-elles dans le bon sens? «Pas du tout», regrette le Dr Christian Delcour (secrétaire de la Société belge de radiologie), «car il y a beaucoup d’IRM non agréées qui ont été installées dans les unités qui en avaient déjà afin de pouvoir répondre à la demande. On ne peut accuser ces services (universitaires et non universitaires) de l’avoir fait pour des raisons économiques car pour ces machines ils ne reçoivent pas la partie du financement dite A3B3. Ceci est totalement incohérent avec les campagnes “pas de rayons sans raisons” qui prônent le remplacement des examens ionisants (CT-scan, par exemple) par des examens non irradiants (IRM). L’Inami, dans une logique administrative aveugle, va mettre en péril l’organisation des services d’imagerie, car si on ne peut plus travailler sur ces IRM grises, les délais d’attente en IRM – qui sont déjà beaucoup trop longs – vont carrément devenir délirants! Comme on ne pourra plus faire d’IRM sur ces machines, on fera davantage de CT. Cette réaction ira à l’encontre total www.lespecialiste.be www.cineart.be LeSpecialiste_Cineart_MaLoute.indd 1 | /cineartbelgium 12:09 Le Spécialiste 85 ❚ 930/05/16 juin 2016 10 I ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE Séjour écourté: De Block fait marche arrière Face à la mobilisation des hôpitaux, la ministre de la Santé publique supprime l’obligation pour les hôpitaux de réduire la durée de séjour après accouchement mais maintient l’économie budgétisée. A répartir en 2016 sur tous les hôpitaux généraux. «A la veille de 2015, le gouvernement Michel a pris la décision d’imposer aux maternités du pays qu’elles réduisent les durées de séjour de 0,5 jour au 1er janvier 2015 et de 0,5 jours supplémentaires au 1er janvier 2016. Au mépris de toute logique économique, la ministre de la Santé publique considérait que cette mesure ferait économiser à la sécurité sociale 18,32 millions d’euros en 2015 et 18,32 millions d’euros en 2016», rappellent Yves Smeets et Michel Mahaux, responsables de santhea. «L’opposition solidaire des hôpitaux a eu pour conséquence que la ministre vient de renoncer à appliquer la réduction de séjour prévue pour 2016.» A l’époque, la fédération santhea avait formulé une série de critiques à l’égard de la mesure imposée par la ministre, en particulier sur le fait de considérer que si la durée de séjour en maternité est diminuée d’un pourcentage X (en l’occurrence 1/9e), le budget total des maternités pourra être diminué du même pourcentage. «Ce raisonnement ne tient absolument pas compte du fait que le prix de journée est calculé sur base d’un ensemble d’éléments (coûts fixes) qui ne varieront pas en fonction de la durée de séjour», a objecté santhea. «La seule partie “variable” (quoique très partiellement), pourrait être le personnel infirmier, mais ce serait à condition d’une parfaite adaptabilité du staff à la charge de travail et d’une réelle diminution de la charge de travail (en maternité, la charge de travail se concentre sur les 2 premiers jours du séjour).» les hôpitaux, sans plus aucun lien avec la maternité ou la réduction de séjours lors de l’accouchement. Cette décision ministérielle ne remet pas en cause la mise sur pied des projets pilotes «accouchement avec séjour écourté» lancés récemment à la demande de Maggie De Block. ❚ entreprises ont fini par faire céder Maggie De Block, qui a décidé de ne pas appliquer la réduction prévue en 2016. Cette décision est devenue tout à fait officielle depuis sa parution au Moniteur belge du 27 janvier», précise santhea. Malheureusement la décision n’est pas rétroactive et s’applique bien à 2015. Pour 2016, les 18,32 millions à économiser sont transformés en une économie linéaire à appliquer sur le budget de tous V.C. INFORMATIONS ESSENTIELLES DU RCP Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Voir rubrique 4.8 pour les modalités de déclaration des effets indésirables. 1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT ABASAGLAR 100 unités/ml solution injectable en stylo prérempli. 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Chaque ml contient 100 unités d’insuline glargine* (équivalent à 3,64 mg). Chaque stylo contient 3 ml de solution injectable, correspondant à 300 unités. *L’insuline glargine est produite par la technique de l’ADN recombinant dans Escherichia coli. Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Solution injectable. KwikPen. (Injection). Solution claire, incolore. 4. DONNÉES CLINIQUES 4.1 Indications thérapeutiques Traitement du diabète sucré de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant à partir de 2 ans. 4.2 Posologie et mode d’administration Posologie ABASAGLAR contient de l’insuline glargine, un analogue de l’insuline, et a une durée d’action prolongée. ABASAGLAR doit être administré une fois par jour à n’importe quel moment de la journée mais au même moment chaque jour. Le schéma posologique d’ABASAGLAR (posologie et moment d’administration) doit être ajusté individuellement. Chez les patients atteints de diabète de type 2, ABASAGLAR peut également être associé à des antidiabétiques actifs par voie orale. L’activité de ce médicament est exprimée en unités. Ces unités sont spécifiques à l’insuline glargine et ne correspondent ni aux UI ni aux unités utilisées pour les autres analogues de l’insuline (voir rubrique 5.1). Populations particulières Sujet âgé (≥ 65 ans) Chez les patients âgés, une altération progressive de la fonction rénale peut provoquer une diminution régulière des besoins en insuline. Insuffisance rénale Chez les patients insuffisants rénaux, les besoins en insuline peuvent être diminués en raison d’une réduction du métabolisme de l’insuline. Insuffisance hépatique Chez les patients insuffisants hépatiques, les besoins en insuline peuvent être diminués en raison d’une réduction de la capacité de la néoglucogenèse et d’une réduction du métabolisme de l’insuline. Population pédiatrique La sécurité et l’efficacité de l’insuline glargine ont été établies chez les adolescents et les enfants à partir de 2 ans. Les données disponibles sont détaillées dans les rubriques 4.8, 5.1 et 5.2. La sécurité et l’efficacité de l’insuline glargine n’ont pas été étudiées chez les enfants de moins de 2 ans. Aucune donnée n’est disponible. Transition d’autres insulines à ABASAGLAR Quand on remplace une insuline d’action intermédiaire ou d’action prolongée par ABASAGLAR, il peut être nécessaire de modifier la dose d’insuline et/ou d’ajuster la posologie du traitement antidiabétique concomitant (doses et horaires d’administration des insulines rapides ou des analogues rapides de l’insuline ou posologies des antidiabétiques oraux associés). Afin de réduire le risque de survenue d’une hypoglycémie nocturne ou de début de journée, les patients qui remplacent leur schéma d’insuline basale de 2 injections journalières d’insuline NPH par une injection quotidienne d’ABASAGLAR doivent réduire leur dose quotidienne d’insuline basale de 20-30 % durant les premières semaines de traitement. Durant les premières semaines, cette réduction doit, au moins en partie, être compensée par une augmentation de l’insuline couvrant les repas, après cette période le traitement devra être ajusté individuellement. Comme avec d’autres analogues de l’insuline, les patients nécessitant de fortes doses d’insuline en raison de la présence d’anticorps anti-insuline humaine peuvent constater une amélioration de leur réponse à l’insuline avec ABASAGLAR. Il est recommandé d’assurer une surveillance métabolique étroite pendant la période de transition et les premières semaines qui suivent. En cas d’amélioration de l’équilibre métabolique et, par conséquent, d’augmentation de la sensibilité à l’insuline, il peut être nécessaire d’effectuer un ajustement posologique supplémentaire. Un ajustement posologique peut également s’avérer nécessaire par exemple en cas de modification du poids corporel ou du mode de vie du patient, de modification de l’heure d’administration de l’insuline ou dans toute autre circonstance pouvant augmenter la susceptibilité à l’hypo- ou à l’hyperglycémie (voir rubrique 4.4). Mode d’administration ABASAGLAR est administré par voie sous-cutanée. ABASAGLAR ne doit pas être administré par voie intraveineuse. L’effet prolongé de l’insuline glargine dépend de l’injection dans le tissu sous-cutané. L’administration intraveineuse de la dose sous-cutanée usuelle risquerait de provoquer une hypoglycémie sévère. Il n’a pas été observé de différences cliniques notables sur le plan des taux sériques d’insuline et de glucose, selon que l’insuline glargine soit administrée dans l’abdomen, la région deltoïde ou la cuisse. Il faut néanmoins effectuer une rotation des sites d’injection dans une même zone d’injection, d’une injection à l’autre. Il ne faut ni mélanger ABASAGLAR à une autre insuline, ni la diluer. Un mélange ou une dilution risquerait en effet de modifier le profil d’action en fonction du temps et un mélange pourrait provoquer une précipitation. Pour plus de détails sur la manipulation, voir rubrique 6.6. Les conseils d’utilisation mentionnés dans la notice doivent être lus avec attention avant l’utilisation d’ABASAGLAR KwikPen (voir rubrique 6.6). 4.3 Contre-indications Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. 4.8 Effets indésirables Résumé du profil de sécurité L’hypoglycémie, en général l’effet indésirable le plus fréquemment rencontré lors de toute insulinothérapie, peut survenir si la dose d’insuline est supérieure aux besoins. Tableau reprenant la liste des effets indésirables Les effets indésirables rapportés lors des études cliniques sont repris ci-dessous, selon la classification MedDRA, par classes de systèmes d’organes et dans l’ordre décroissant des fréquences d’apparition (très fréquent : ≥ 1/10 ; fréquent : ≥ 1/100, < 1/10 ; peu fréquent : ≥ 1/1000, < 1/100 ; rare : ≥ 1/10 000, < 1/1000 ; très rare : < 1/10 000). Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés suivant un ordre décroissant de gravité. Classes de systèmes d’organes MedDRA Très fréquent Fréquent Peu fréquent Rare Réactions allergiques X Troubles du métabolisme et de la nutrition Hypoglycémie X Affections du système nerveux Dysgeusie X Affections oculaires Altération de la vision X Rétinopathie X Affections de la peau et du tissu sous-cutané Lipohypertrophie X Lipoatrophie X Affections musculosquelettiques et systémiques Myalgie Autre constat: une comparaison internationale des durées de séjours en maternité – plus élevées en moyenne en Belgique – ne peut se faire que si cette durée est calculée de la même façon partout. Or, ce n’est pas le cas. «En Suède, les durées de séjour sont calculées post-partum alors qu’elle est calculée dès l’admission de la future maman en Belgique. Or un temps certain peut s’écouler entre l’admission de la patiente et le moment où elle accouche, cela confirme donc que certaines comparaisons peuvent être biaisées», souligne santhea. JS2563F Economie linéaire Rappelons que de nombreux hôpitaux ont décidé d’introduire un recours contre cette mesure devant le Conseil d’Etat. «Les arguments des hôpitaux et les actions qu’ils ont Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 Très rare Affections du système immunitaire X Troubles généraux et anomalies au site d’administration Réactions au site d’injection Oedème X X Description des effets indésirables susmentionnés Troubles du métabolisme et de la nutrition Les épisodes d’hypoglycémie sévère, surtout s’ils sont répétés, peuvent entraîner des lésions neurologiques. Les épisodes d’hypoglycémie prolongée ou sévère peuvent engager le pronostic vital. Chez de nombreux patients, les signes et symptômes de neuroglycopénie sont précédés par des signes de réaction adrénergique compensatrice. En règle générale, plus la chute de la glycémie est importante et rapide, plus le phénomène de réaction adrénergique compensatrice et ses symptômes sont marqués. Affections du système immunitaire Les réactions d’hypersensibilité immédiate à l’insuline sont rares. De telles réactions à l’insuline (y compris l’insuline glargine) ou à ses excipients peuvent s’accompagner, par exemple, de réactions cutanées généralisées, d’un œdème de Quincke, d’un bronchospasme, d’une hypotension et d’un choc et peuvent menacer le pronostic vital. L’administration d’insuline peut provoquer la formation d’anticorps anti-insuline. Dans les études cliniques, la fréquence des anticorps provoquant une réaction croisée avec l’insuline humaine et l’insuline glargine a été identique dans les groupes traités par l’insuline NPH et par l’insuline glargine. Dans de rares cas, la présence de ces anticorps anti-insuline peut rendre nécessaire l’ajustement de la dose d’insuline, de manière à corriger une tendance à l’hyper- ou à l’hypoglycémie. Affections oculaires Un changement prononcé de l’équilibre glycémique peut entraîner une altération transitoire de la vision, due à une altération temporaire de la turgescence et de l’index de réfraction du cristallin. Une amélioration de l’équilibre glycémique à long terme diminue le risque de progression de la rétinopathie diabétique. Toutefois, une intensification de l’insulinothérapie induisant une amélioration brutale de l’équilibre glycémique peut provoquer une aggravation transitoire de la rétinopathie diabétique. Une hypoglycémie sévère risque de provoquer une amaurose transitoire chez les patients atteints de rétinopathie proliférative, en particulier si celle-ci n’a pas été traitée par photocoagulation. Affections de la peau et du tissu sous-cutané Comme avec toute insulinothérapie, une lipodystrophie peut survenir au site d’injection, ce qui peut retarder la résorption locale de l’insuline. Une rotation continue des sites d’injection dans une zone donnée peut aider à diminuer ou à éviter ces réactions. Troubles généraux et anomalies au site d’administration De telles réactions comprennent rougeur, douleur, prurit, urticaire, tuméfaction ou inflammation. La plupart des réactions mineures à l’insuline au site d’injection disparaissent généralement en l’espace de quelques jours à quelques semaines. Dans de rares cas, l’insuline peut provoquer une rétention sodée et un œdème, en particulier si l’équilibre métabolique auparavant médiocre se trouve amélioré par une insulinothérapie intensive. Population pédiatrique D’une manière générale, le profil de tolérance est identique chez les enfants et les adolescents (≤ 18 ans) et chez les adultes. Les rapports sur les effets indésirables reçus au cours de la surveillance post marketing ont montré une fréquence relativement plus importante des réactions au site d’injection (douleur au point d’injection, réaction au point d’injection) et des réactions cutanées (éruption, urticaire) chez les enfants et les adolescents (≤ 18 ans) que chez les adultes. Chez les enfants de moins de 2 ans, il n’y a pas de données de tolérance issues d’études cliniques. Déclaration des effets indésirables suspectés La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/ risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé, Division Vigilance, Eurostation II, Place Victor Horta 40/40, B- 1060 Bruxelles (www.afmps.be ou [email protected]), ou via la Direction de la Santé, Division de la Pharmacie et des Médicaments, Villa Louvigny, Allée Marconi, L- 2120 Luxembourg (http://www.ms.public.lu/fr/activites/pharmacie-medicament/index.html). 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Eli Lilly regional Operations GmbH., Kölblgasse 8-10, 1030, Vienne, Autriche. 8. NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ EU/1/14/944/005 EU/1/14/944/006 EU/1/14/944/007 EU/1/14/944/008 EU/1/14/944/0010 EU/1/14/944/0011 EU/1/14/944/0012 EU/1/14/944/0013 9. DATE DE PREMIÈRE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION Date de première autorisation: 09 septembre 2014 10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE Mai 2015 STATUT LEGAL DE DELIVRANCE Médicament soumis à prescription médicale. Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site internet de l’Agence européenne des médicaments http://www.ema.europa.eu. www.lespecialiste.be I 11 VIE DES HÔPITAUX Accréditation à Saint-Joseph (CHC) en collaboration avec l’aviation L e Dr Van Erck a été nommé à la direction des trois quartiers opératoires il y a dix ans. A l’époque, l’accréditation n’était pas encore sur toutes les lèvres comme c’est le cas aujourd’hui, mais déjà, il rêvait d’une certification pour ses blocs. «Lorsque la Région wallonne a commencé à parler ABASAGLAR KWIKPEN : PRIX PUBLICS 5 X 100 U/mL 50.35 € LA GAMME LILLY DIABETE d’accréditation pour les hôpitaux, j’ai alors directement interpellé notre directeur général, Alain Javaux, qui a de suite accepté.» «Pour l’ACI, accréditer un service et non un hôpital dans sa totalité n’était pas dans les habitudes. Mais après avoir défendu notre projet, ils ont fini par accepter. Par ailleurs, le fait que nous collaborions avec le monde de l’aviation était aussi tout nouveau pour eux, et aujourd’hui, ils se disent séduits», poursuit l’anesthésiste. Le projet, baptisé «Takeoff», repose en effet sur une collaboration inédite avec le monde de l’aviation. «Nous avons décidé de travailler avec la société Report’in. Pour ces pilotes de ligne, collaborer avec le monde hospitalier était aussi une nouveauté. Notre but consistait à travailler avec eux pour améliorer la check-list du bloc opératoire et former le personnel à la gestion des risques (formation sur simulateur de vol, formation au Crew Resource Management…). Et j’ai eu la chance que le personnel a de suite été motivé et enthousiasmé», relève Jacques Van Erck. S’AGRANDIT : Le bloc décroche toutes les médailles d’or Abasaglar® est remboursé en catégorie Af et a les mêmes critères de remboursement que Lantus® Lors de la visite des experts de l’ACI fin mars, six domaines ont été évalués: la gouvernance (au niveau du conseil d’administration), le leadership (au niveau de l’équipe de direction du quartier opératoire), la prévention des infections, la préparation aux situations d’urgence et aux sinistres, la stérilisation et le bloc opératoire. A BASAL GLARGINE Le Dr Van Erck peut être fier des résultats obtenus. Aujourd’hui, le quartier opératoire de la clinique Saint-Joseph remplit en effet tous les critères «or», la grande majorité des critères «platine» et tous les critères «diamant». Dans son rapport, l’ACI félicite le quartier opératoire pour différents points dont sa culture de la sécurité, sa gestion des risques, l’implication de ses acteurs dans la qualité des soins, la mise en place de sa checklist opératoire et l’investissement dans la formation. Lilly Diabète, une famille d’antidiabétiques injectables ELB/BAS/Apr/2016/0010 - JUNE 2016 dulaglutide en injection hebdomadaire Ce test brillamment réussi constitue une belle reconnaissance de la nouvelle dynamique mise en place par le quartier opératoire, mais aussi un encouragement pour le CHC, qui se lance un nouveau défi: l’accréditation de l’ensemble de ses services hospitaliers sur ses six cliniques en 2018. ❚ France Dammel www.lespecialiste.be Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 JS2578F N O U VE A U Le quartier opératoire de la clinique Saint-Joseph vient de recevoir la confirmation de sa certification par l’Accréditation Canada International (ACI). Une belle reconnaissance pour le Centre Hospitalier Chrétien, mais aussi pour l’équipe du Dr Jacques Van Erck, médecin responsable des quartiers opératoires des Cliniques Saint-Joseph, Espérance et Notre-Dame Waremme, à l’initiative de ce projet. 12 I ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE Pour le Comité consultatif de bioéthique, imposer la vaccination est éthiquement Lorsqu’un petit groupe de parents ont refusé, il y a quelques années, de faire immuniser leurs enfants contre la polio, la ministre Onkelinx a sollicité le Conseil supérieur de la santé (CSS) pour répondre notamment à un certain nombre de questions éthiques. Est-il acceptable pour un gouvernement d’imposer un vaccin? Est-il défendable pour un citoyen de s’y opposer? Le Comité consultatif de bio éthique a rendu un avis sur la question, qui a été présenté en primeur à l’assemblée générale du Conseil supérieur de la santé le 18 mai dernier. L certains effets secondaires, d’autre part le fait qu’un individu non vacciné ne contractera pas nécessairement l’infection. Une obligation à soigneusement évaluer La recherche a livré plusieurs constats intéressants concernant les vaccinations imposées. Dans notre pays, il semble notamment que celles qui sont effectuées sur base volontaire livrent déjà un taux de couverture très élevé, qui n’est finalement pas beaucoup plus faible que lorsqu’on les impose. L’obligation risque même au contraire de susciter une réaction de méfiance ou d’opposition au vaccin dans la population. On observe par ailleurs qu’il n’existe pas de cadre systématique pour la réception et l’évaluation des demandes d’indemnisation: le demandeur doit lui-même s’adresser au tribunal pour faire valoir le dommage encouru, mais la procédure est longue et son issue incertaine. Le Comité consultatif de bioéthique recommande donc d’élaborer une structure ad hoc pour remédier à cette lacune. Enfin, la vaccination obligatoire suppose Quatre questions concrètes Les questions que le CSS a soumises au Comité consultatif ne touchent toutefois pas uniquement aux aspects éthiques de la vaccination obligatoire et de son refus: les rapports parents-enfants aussi revêtent une importance fondamentale dans ce débat. Est-il éthiquement défendable, pour un parent, de refuser cette protection au nom de son enfant? Les autorités peuvent-elles refuser l’accès aux crèches aux bébés non vaccinés? Petit tour d’horizon des quatre avis formulés par le Comité. • Est-il éthiquement acceptable que les autorités imposent certains vaccins? Les membres du Comité estiment que les pouvoirs publics peuvent imposer certains vaccins en présence de raisons sérieuses, comme par exemple un recul du taux de couverture par vaccination volontaire dans certains sous-groupes Lorsque c’est possible, des mesures pour motiver ou encourager les parents à faire vacciner leurs enfants devraient être préférées aux sanctions. ou l’existence d’indices concrets d’une épidémie grave. Ils soulignent néanmoins que les autorités disposent également d’autres moyens pour optimiser le taux de couverture de la population: s’ils s’avèrent suffisamment efficaces, inutile de s’engager dans l’épineux débat des vaccins obligatoires. Les pouvoirs publics doivent en première instance assurer la bonne organisation de la politique vaccinale (accessibilité, coût, enregistrement, etc.), mais ils peuvent aussi prendre ou soutenir des initiatives pour inciter la population à se faire immuniser. Les taux de couverture observés dans notre pays démontrent que cette stratégie donne d’excellents résultats (à tout le moins chez les plus jeunes) et qu’un élargissement de l’obligation légale n’est donc ni nécessaire ni opportun. Néanmoins, le Comité n’est pas favorable à une levée de l’obligation pour le vaccin polio. L’administration de ce produit hexavalent, qui protège donc également contre cinq autres maladies, pourrait en effet expliquer en partie l’excellent taux de couverture observé chez les nourrissons belges. Dans la mesure où de nouveaux foyers font encore régulièrement leur apparition, une mesure qui risquerait de compromettre le taux de vaccination existant ne semble en outre pas opportune. • Est-il éthiquement acceptable que les autorités refusent l’accès aux crèches aux enfants non vaccinés? Lorsqu’un problème de santé publique risque de se poser – à la suite, par exemple, d’un taux de couverture trop MS10810F e fait qu’un patient vacciné ne protège pas que lui-même est au cœur de ce débat, puisque tout sujet non immunisé devient un maillon potentiel dans la transmission du pathogène. Il est important ici de penser aux personnes non vaccinées en raison de circonstances externes (p.ex. migration) ou d’un problème médical (p.ex. immunité réduite), qui resteront à l’abri de l’infection pour autant que le taux de couverture de la population qui les entoure soit suffisant. Sous cet angle, la vaccination a donc aussi un caractère social: les enfants qui ne sont pas vaccinés pour des raisons d’ordre social sont protégés par ceux qui les entourent. La prévention d’une épidémie permet par ailleurs d’éviter des coûts considérables à la collectivité. Si la vaccination peut légitimement être considérée comme un droit individuel, elle relève donc également d’un devoir collectif… ce qui confère un mandat aux autorités pour l’intégrer à leur politique de santé. Deux autres considérations méritent néanmoins qu’on s’y arrête – d’une part le constat qu’un vaccin peut aussi provoquer un contrôle et des sanctions en cas de non-respect des dispositions légales, faute de quoi le législateur perd toute crédibilité. Fixer ces sanctions est toutefois très délicat. Exclure les enfants non vaccinés des crèches, par exemple, pourrait les marginaliser et donc leur causer un dommage supplémentaire en sus du risque accru d’infection. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 www.lespecialiste.be I 13 défendable faible contre une maladie grave – les membres du Comité jugent éthiquement acceptable que les autorités imposent la vaccination contre l’affection concernée comme condition d’admission aux crèches. Il est en effet acceptable de rendre l’accès à une structure d’accueil sûre tributaire d’une volonté de contribuer activement au maintien de sa sécurité. Lorsque c’est possible, des mesures pour motiver ou encourager les parents à faire vacciner leurs enfants devraient néanmoins être préférées aux sanctions. parent prive son enfant d’une protection efficace contre une maladie grave et évitable comme la poliomyélite ou le tétanos, il peut par contre légitimement s’opposer à la vaccination lorsque, d’un point de vue scientifique, la balance entre les risques liés à l’administra- tion du produit et ceux de la maladie ne penche pas clairement d’un côté ou de l’autre. Les parents doivent toujours trancher dans l’intérêt de leur enfant et il n’est acceptable ni d’un point de vue légal ni d’un point de vue éthique qu’ils prennent des décisions qui lui portent manifestement préjudice. S’agissant de la protection d’autrui, on se réfèrera au troisième point ci-dessus. ❚ Dr Michèle Langendries SAVE THE DATE 19-26 • Est-il éthiquement acceptable qu’une personne refuse de se faire vacciner? Tout dépend du vaccin, de la maladie et des circonstances. Dans notre société, chacun est libre de décider si et dans quelle mesure il souhaite avoir recours aux interventions médicales préventives. Le choix de ne pas se faire vacciner est éthiquement défendable et il trouve d’ailleurs un ancrage légal dans la loi sur les droits du patient. Un individu adulte est donc parfaitement libre de ne pas se faire immuniser contre une maladie comme le tétanos puisque les conséquences de cette décision n’engagent que lui [lorsqu’un patient contracte le tétanos après avoir refusé de se faire vacciner, la société porte malgré tout une partie des conséquences au travers du coût de son traitement, mais l’avis du Comité ne s’arrête pas sur cet aspect. Il ne s’agit toutefois que d’un surcoût relativement limité, ndlr]. S’agissant de maladies graves et hautement contagieuses, les autorités peuvent néanmoins décider après mûre réflexion d’imposer la vaccination, comme c’est notamment le cas pour la polio (cf. la réponse à la première question). Le Comité estime que, dans ce cas, tout citoyen a non seulement l’obligation légale de respecter cette obligation mais aussi une responsabilité éthique de protéger ses concitoyens qui existe indépendamment de cette obligation légale. Le même raisonnement s’applique aux vaccinations facultatives dont le but est de protéger autrui. A cet égard, le Comité juge difficilement compréhensible que les médecins et infirmiers travaillant dans un hôpital ou un autre établissement de soins soient si peu nombreux à se faire vacciner chaque année contre la grippe saisonnière. • Est-il éthiquement acceptable qu’un parent refuse de faire vacciner son enfant? Là aussi, la réponse dépendra du vaccin, de la maladie et des circonstances. S’il est éthiquement inadmissible qu’un novembre 2016 6e Symposium Médico-Pharmaceutique Club Med 2 19/11/2016 - 26/11/2016 P R O G R A M M E Samedi 19/11/2016 Mardi 22/11/2016 Ouverture (Dr Jean-Marie Massart, médecin responsable) • Concertation Medico-Pharmaceutique partie 2 (Pharmacien Alain Chaspierre; Vice Président de l’Association Pharmaceutique Belge) Dimanche 20/11/2016 • Sarcopénie de l’obésité, carence en vitamines et en minéraux suite à une chirurgie bariatrique: Quelles recommandations pouvez-vous donner en tant que pharmacien ou médecin généraliste à vos patients? (Pr David Nocca; Professeur de chirurgie digestive, CHU Montpellier, France) • Concertation Medico-Pharmaceutique partie 1 (Pharmacien Alain Chaspierre; Vice Président de l’Association Pharmaceutique Belge) Lundi 21/11/2016 • “Fitness sur Ordonnance” et E-Health: l’avenir de notre santé publique (Mr Yves Devos; Spécialiste du mouvement et auteur de l’ouvrage ‘Fitness sur Ordonnance’) • Apnée du sommeil: mise à jour du traitement chez l’enfant et l’adulte (Orthodontiste Sophie Leroy; Centre Médical Uccle et UZ Anvers, Vice Présidente de la IBEDSMA [Interdisciplinary Belgian Dental Sleep Medicine Academy]) Jeudi 24/11/2016 - Pas de symposium • Instablilité de l’épaule: évolution du traitement (Dr José Huylebroek; Chirurgie orthopédique Traumatologie du sport, Clinique du Parc Léopold, Président EFOST 2007-2010, Membre du conseil d’administration de l’RSCA) Vendredi 25/11/2016 • Chémoprévention avec des (phyto-)suppléments nutritionnels. Quelles sont les données scientifiques actuelles et comment les mettre en pratique? (Dr Rudy Proesmans; Généraliste Vremde-Antwerpen, Médecine nutritionnelle de prévention et curative – Médecin orthomoleculaire) • Chirurgie du sein: I’importance de la détection et de l’exérèse du ganglion sentinelle (Dr Jean-Louis De Keyzer; Chef de Département de Gynécologie des Cliniques de l’Europe. Responsable de l’unité d’oncologie mammaire de la Clinique Saint-Michel Etterbeek) Médecin responsable: Dr. Jean-Marie Massart (INAMI 1-23889-77-004) ACCREDITATION DEMANDEE Inscription en ligne http://www.lespecialiste.be/fr/ symposium-medico-pharmaceutique-cm2 1 Inscrivez-vous et recevez un exemplaire du livre «Fitness sur ordonnance» de Yves Devos. PUB10100_SPECIALISTES_A4_FR.indd 1 www.lespecialiste.be Mercredi 23/11/2016 27/05/16 09:36 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 ESPACE PHARMA HÉPATITE C Les patients difficiles à traiter sous les feux de la rampe Après le tsunami d’études de ces 2 dernières années établissant les antiviraux à action directe (AAD) comme premier et unique traitement capable d’éliminer le virus de l’hépatite C, le paysage a changé, comme on a pu le constater lors du dernier congrès de l’ILC à Barcelone. Un changement marqué principalement par un glissement de l’intérêt des cliniciens vers l’évaluation de l’impact clinique des AAD pour la prise en charge des populations de patients VHC plus fragiles ou plus difficiles à traiter. C-EDGE: un programme d’études dans l’air du temps Témoin de cette nouvelle orientation, le programme d’études C-EDGE qui évalue l’efficacité et la sécurité d’emploi de la nouvelle combinaison tout oral elbasvir + grazoprévir au sein de populations classiques telles que les patients naïfs ou préalablement traités, cirrhotiques ou non, porteurs du génotype 1 et 4, mais pas seulement! Le programme comporte aussi des études centrées sur des populations plus ciblées, difficiles à traiter ou plus fragiles, comme les patients co-infectés par le virus VIH, ceux présentant une insuffisance rénale avancée de stade 4/5 ainsi que chez les utilisateurs de drogues injectables traités depuis au moins 3 mois par traitements de substitution. Lors de la dernière édition de l’ILC, des données inédites de ce programme ont été présentées comme l’étude C-EDGE H2H, une des rares études de comparaison directe disponibles, l’étude C-EDGE IBLD centrée sur des patients porteurs de maladies sanguines héréditaires et de nouvelles données de l’étude C-EDGE CO-STAR chez les consommateurs de drogues injectables évaluant le risque de réinfection après traitement. JSC143F Etude C-EDGE H2H Si ces dernières années ont été marquées par la publication d’un nombre impressionnant d’études évaluant les divers AAD seuls ou en combinaisons variées au sein de différentes populations de patients VHC, les études de comparaison directe demeurent par contre rares, d’où l’intérêt pour l’étude C-EDGE H2H qui a recruté 255 patients porteurs du VHC génotype 1 et 4, soit naïfs de tout traitement, soit préalablement traités par PR (peginterferon alpha + ribavirine) mais en échec. Ces patients ont été répartis en 2 groupes équipotents pour recevoir soit la combinaison fixe orale elbasvir + grazoprévir, soit sofosbuvir + PR. A 12 semaines, SVR12 était atteint par 100% des patients de génotype 1a dans les 2 groupes. Pour les patients de génotype 1b, si 99% traités par combinaison fixe atteignent SVR12, ils ne sont que 90,4% au sein du groupe traité par sofosbuvir + PR. Enfin, l’association sofosbuvir + PR semble moins efficace pour les patients de génotype 4 puisque seuls 60% atteignent SVR12 vs 99% pour la combinaison fixe. Notons enfin l’efficacité clinique supérieure de la combinaison fixe chez les hommes, les patients cirrhotiques, ceux ayant un taux d’ARN viral élevé à l’inclusion (> 800.000UI/ml) ou ceux en échec du traitement par PR. Une moins bonne tolérance et une survenue plus fréquente d’effets secondaires, surtout état grippal, pyrexie, baisse des globules rouges et des neutrophiles, ont été observées dans le groupe sofosbuvir + PR mais ceci est normal lorsque ribavirine et peginterferon font partie du traitement. Bien que la combinaison sofosbuvir + PR ne soit plus actuellement un traitement recommandé (mais elle l’était à l’initiation de l’étude), elle demeure encore largement prescrite dans le monde. Cette étude comparative vs combinaison fixe apporte donc, au clinicien, une perspective intéressante et importante pour améliorer sa pratique future. Deux cas compliqués Transfusions sanguines et de dérivés sanguins à répétition font des patients atteints d’une maladie sanguine héréditaire (hémophile, anémie falciforme, thalassémie, etc.) des proies de choix pour le VHC. De plus, le traitement de ces patients est rendu difficile par les multiples comorbidités et la mauvaise tolérance à la ribavirine. Dans l’étude C-EDGE IBLD, la combinaison fixe permet à 93,5% de ces patients de parvenir à SVR12 et ce avec une bonne tolérance. Une avancée majeure pour ces patients difficiles à traiter! Enfin, une nouvelle analyse de l’étude C-EDGE CO-STAR montre que chez des utilisateurs de drogues injectables sous traitement substitutif et infectés par le VHC, l’efficacité, la tolérance et l’adhésion thérapeutique sont excellentes mais on déplore 6 cas de réinfection par un génotype différent soit une incidence de réinfection sur 24 semaines de 8,4 pour 100 patients/année. Un suivi de 3 ans est prévu afin de suivre le cours naturel de cette réinfection dans un contexte thérapeutique et d’évaluer l’impact de cette réinfection sur le taux de réponse thérapeutique à long terme. Dr Jean-Luc Schouveller Références 1. Sperl J. et al. PS002, ILC 2016, Barcelone 2. Hezode Ch. et al. SAT-128, ILC 2016, Barcelone 3. Dore G. et al. SAT-163, ILC, Barcelone I 15 ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE «On a pris la médecine générale O à revers» Etre délestés de la «bobologie»? Jean-Pierre Pelgrim, secrétaire du BeCEP, le Collège belge des médecins urgentistes, développe le point de vue de sa profession sur l’organisation des soins non programmés. Il préconise qu’urgentistes et MG cherchent, ensemble et sans non-dits, un système pérenne. «N ous n’avons pas de problème à intégrer dans nos staffs des généralistes, brevetés en médecine aiguë. Il y a des MG qui apprécient de travailler à l’hôpital, souvent part time, pour avoir une variété dans leur pratique», commence le chef du service des urgences de la Clinique St-Pierre, à Ottignies. Pour lui, il y a un monde, en revanche, à envisager la formule du KCE, ou le modèle initialement voulu par le cabinet De Block, du PMG dans l’hôpital, avec renvoi d’une partie du trafic en médecine générale. «Ce n’est pas un système aussi efficace que la ministre veut le dire, comme le montrent des expériences peu concluantes à l’étranger, aux Pays-Bas par exemple. Et il ne faut pas se leurrer: la proximité du plateau médicotechnique de l’hôpital va influencer la pratique du MG. Sous la pression du patient, il va demander davantage d’examens.» Le Dr Pelgrim considère que «dans cette affaire, on a pris la médecine générale à revers. Ce n’est pas honnête. Les postes de médecine générale ont été créés pour répondre à un problème de… médecine générale! Il s’agissait de rendre cette spécialité plus attrayante, d’endiguer la désaffection, de rationnaliser l’organisation de sa garde…» MS10830F Le mythe de l’affluence jugulée «On pourrait dire que, malgré l’injection de 25 millions dans les postes pour assurer 61 heures/semaine – alors qu’avant un médecin de garde, en prestataire indépendant, finançait ses déplacements, son secrétariat… – pas un patient de plus n’a été vu par la médecine générale, et l’affluence aux urgences n’a www.lespecialiste.be «Trop souvent, nous sommes mis en opposition. Dans toutes ces discussions, on doit tendre vers un partenariat qui soit viable pour les deux parties, se basant sur des affirmations réelles.» pas baissé. Les généralistes ont l’honnêteté de dire que le but des PMG n’est pas de désengorger celles-ci», nuance le Dr Pelgrim, qui rapporte avoir toutefois entendu Domus Medica prétendre que les (P)MG ‘reprendraient du trafic’. «C’est une utopie. A Saint-Luc, le poste, géré par SOS Médecins, est à 50m de la porte des urgences, et ça n’a rien changé à leur fréquentation. On se heurte à l’attitude des patients, leur état d’esprit ‘je veux tout tout de suite’, qui n’est pas corrigé par des campagnes d’information.» Bref, pour l’urgentiste, on ne peut pas «soudain changer les règles et dire aux MG ‘vous allez mettre votre poste à l’hôpital et assurer une présence 24h/24, 7j/7. Ce n’est pas du tout le même type de médecine qu’à l’origine! En plus, franchement, si demain on m’imposait un poste à la Clinique, je ne saurais où le mettre, physiquement.» Bof bof, le 1733? Quelle est donc la position du BeCEP sur le 1733, fort attendu des MG, que dans son communiqué il qualifie de «Dr Google virtuel au téléphone»? «Il existe parmi les urgentistes des partisans de ce dispatching», admet le Dr Pelgrim, qui dit comprendre l’intérêt pour les MG d’une structure neutre, officielle, qui les déchargerait de la responsabilité dans l’appréciation de la nécessité d’un déplacement, de la possibilité de différer le contact… «Comme nous, pour le SMUR, quand nous sommes réquisitionnés par le 100.» Il estime toutefois que le 1733, «qui va coûter 45 millions, en plus des 25 millions des postes et d’un coût annuel des salles d’urgence de 65 millions, ne changera pas grand-chose pour nous. Cela n’empêchera pas quelqu'un de venir s’il l’a décidé. Et moi, jamais je ne vais renvoyer un patient sans l’avoir examiné. Si, à ce moment, je constate que son cas relève du MG, que voulez-vous que je fasse? Je poursuis la consultation, je prescris le nécessaire – et je facture ma prestation.» Quel sens cela aurait-il de s’arrêter, le faire se rhabiller et le renvoyer à un MG?, s’interroge l’urgentiste. Viabilité et stabilité Quel message le BeCEP adresse-t-il aux MG, dont les postes, pour rappel, devront d’ici fin 2017 avoir tissé des accords de collaboration avec des SU? «Trop souvent, nous sommes mis en opposition. Dans toutes ces discussions, on doit tendre vers un partenariat qui soit viable pour les deux parties, se basant sur des affirmations réelles. Par exemple, côté MG, des choix comme: ‘nous, on ne veut plus faire la nuit profonde; nous nous estimons compétents pour ceci, pas pour cela, etc.’ Une garde, même correctement rémunérée, cela reste une garde, pénible à organiser et à assumer. Il faut qu’on trouve, ensemble, un système pérenne. Ou plutôt des systèmes, parce que la réalité n’est pas la même, ici à Ottignies, qu’au cœur de Bruxelles ou en Ardenne. Et qu’ils ne soient pas remis en cause à tout bout de champ.» ❚ Johanne Mathy n sait que les urgences sont, pour un hôpital, une porte d’entrée générant 30% à 40% des admissions. Quid, par ailleurs, de la perception de la «bobologie»? Des images duales d’urgentistes noyés de cas (trop) simples ou au contraire, les accueillant à bras ouvert pour raisons financières, circulent à l’extérieur. Où est le vrai, le faux? «Aucun urgentiste n’aspire aux cas légers, ce n’est pas un aiguillon pour nous d’aller chercher la rhinite allergique, ça ne nous passionne pas. Notre élément, c’est stabiliser les gens, sortir en SAMU au moins une fois par semaine, pour avoir un sentiment d’utilité. Maintenant, nous n’avons pas décidé de notre nomenclature. Elle nous a été donnée quand la profession s’est développée, en travaillant dans une enveloppe fermée où il fallait prendre des moyens aux autres spécialistes. On est dans un modèle encore fort lié à l’acte et on gagne parfois plus à soigner cette fameuse rhinite. Je la tarifie 38€. Si je réanime quelqu’un durant 4 heures et qu’il est admis aux soins intensifs, vu l’interdiction de cumuler certains codes avec les codes USI, je peux espérer 100€. Et une nouvelle mesure vient juste de tomber, qui fait que pour tout patient hospitalisé j’aurai un forfait de 28€, même si j’ai passé plusieurs heures à le stabiliser, tandis qu’un confrère spécialiste, un neurologue par exemple, qui ‘descend’ donner un avis percevra 35€ pour le quart d’heure que cela lui prendra. On nous reprochera ensuite de faire de la bobologie… mais on ne corrige pas cette situation», développe le secrétaire du BeCEP. Il indique que son service, à Ottignies, est dans le rouge, mais que le déficit est absorbé par le pool commun de tous les autres, «parce que avoir un SU permet à ceux-ci d’être plus à l’aise». Une solution résiderait, d’après lui, dans un mélange de rétribution forfaitaire et à l’acte, mais centré sur les patients les plus aigus. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 Injectafer® 50 mg/ml 5x 2 ml €110,- (ex factory) 5x 10 ml €550,- (ex factory) Leur monde les attend Consultez le Résumé Des Caractéristiques (RCP) pour les informations complètes. Dénomination du médicament: Injectafer 50 mg de fer/ml solution injectable ou solution pour perfusion. Composition qualitative et quantitative: Un ml de solution contient 50 mg de fer sous forme de carboxymaltose ferrique (ferric carboxymaltose). Chaque flacon de 2 ml contient 100 mg de fer sous forme de carboxymaltose ferrique. Chaque flacon de 10 ml contient 500 mg de fer sous forme de carboxymaltose ferrique. Chaque flacon de 20 ml contient 1000 mg de fer sous forme de carboxymaltose ferrique. Un ml de solution contient jusqu’à 5,5 mg (0,24 mmol) de sodium, voir rubrique 4.4 du RCP. Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. Forme pharmaceutique: Solution injectable ou solution pour perfusion. Solution aqueuse, non transparente, de couleur brun foncé. Indications thérapeutiques: Injectafer est indiqué dans le traitement de la carence martiale, lorsque les préparations orales de fer ne sont pas efficaces ou ne peuvent être utilisées. Le diagnostic de carence martiale doit reposer sur des examens biologiques appropriés. Posologie et mode d’administration: Surveiller attentivement les patients afin de détecter tout signe et symptôme de réactions d’hypersensibilité pendant et après chaque administration d’Injectafer. Injectafer doit être administré uniquement lorsque du personnel formé pour évaluer et prendre en charge les réactions anaphylactiques est immédiatement disponible, dans un environnement disposant des moyens nécessaires pour assurer une réanimation. Le patient doit être surveillé afin de détecter l’apparition de tout effet indésirable pendant au moins 30 minutes après chaque administration d’Injectafer (voir rubrique 4.4). La posologie d’Injectafer est déterminée en plusieurs étapes: [1] détermination des besoins individuels en fer, [2] calcul de la ou des doses de fer à administrer [3] examens de contrôle après la supplémentation en fer. Ces étapes sont décrites ci-dessous : Etape 1: Détermination des besoins en fer. Les besoins individuels en fer à supplémenter avec Injectafer sont déterminés à partir du poids corporel et du taux d’hémoglobine (Hb) du patient. Se reporter au Tableau 1 pour déterminer les besoins en fer: Tableau 1: Détermination des besoins en fer BE/INF/15/0030a jan 2016 Hb Poids corporel du patient g/dL mmol/L inférieur à 35 kg de 35 kg à <70 kg 70 kg et plus <10 <6,2 500 mg 1 500 mg 2 000 mg de 10 à 14 de 6,2 à 8,7 500 mg 1 000 mg 1 500 mg >14 >8,7 500 mg 500 mg 500 mg La carence martiale doit être confirmée par des examens biologiques, comme indiqué à la rubrique 4.1. Etape 2: Calcul de la ou des doses individuelles maximales de fer à administrer. La ou les doses appropriées d’Injectafer, basées sur les besoins en fer déterminés ci-dessus, doivent être administrées en tenant compte des points suivants: Une administration unique d’Injectafer ne doit pas dépasser: • 15 mg de fer/kg de poids corporel (pour l’administration par injection intraveineuse) ou 20 mg de fer/kg de poids corporel (pour l’administration par perfusion intraveineuse), • 1 000 mg de fer (20 mL d’Injectafer). La dose cumulée maximale recommandée d’Injectafer est de 1 000 mg de fer (20 mL d’Injectafer) par semaine. Etape 3: Examens de contrôle après la supplémentation en fer. Le clinicien doit procéder à la réévaluation en fonction de l’état du patient individuel. Le taux d’Hb doit être réévalué au moins 4 semaines après la dernière administration d’ Injectafer afin de laisser le temps nécessaire à l’érythropoïèse et à l’utilisation du fer. Si le patient nécessite une nouvelle supplémentation en fer, les besoins en fer doivent être recalculés sur la base du tableau 1 cidessus. (Voir rubrique 5.1). Population particulière: patients insuffisants rénaux chroniques hémodialysés. La dose quotidienne unique maximale de 200 mg de fer injectable ne doit pas être dépassée chez les patients insuffisants rénaux chroniques hémodialysés (voir aussi rubrique 4.4). Population pédiatrique L’utilisation d’Injectafer n’a pas été étudiée chez l’enfant et n’est donc pas recommandée chez l’enfant de moins de 14 ans. Mode d’administration. Injectafer doit être exclusivement administré par voie intraveineuse: • par injection, ou • par perfusion, ou • directement non dilué dans la ligne veineuse du dialyseur pendant une séance d’hémodialyse. Injectafer ne doit pas être administré par voie sous-cutanée ou intramusculaire. Injection intraveineuse: Injectafer peut être administré en injection intraveineuse, sans dilution préalable. La dose unique maximale est de 15 mg de fer/kg de poids corporel et ne doit pas dépasser 1 000 mg de fer. Les vitesses d’administration sont présentées dans le Tableau 2 : Tableau 2: Vitesses d’administration d’Injectafer par injection intraveineuse Volume d’Injectafer requis Dose de fer équivalente 2 à 4 mL 100 à 200 mg Pas de durée minimale prescrite à 10 mL >200 à 500 mg 100 mg de fer/min >10 à 20 mL >500 à 1 000 mg Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 Volume d’Injectafer requis Dose de fer équivalente Quantité maximale de solution stérile de chlorure de sodium à 0,9 % m/V Durée minimum d’administration 2 à 4 ml 100 à 200 mg 50 ml - >4 à 10 ml >200 à 500 mg 100 ml 6 minutes >10 à 20 ml >500 à 1000 mg 250 ml 15 minutes Contre-indications: L’utilisation d’Injectafer est contre-indiquée dans les cas de: • Hypersensibilité à la substance active, à Injectafer ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. • Hypersensibilité grave connue à tout autre fer administré par voie parentérale, • Anémie non liée à une carence martiale, comme une autre anémie microcytaire, • Signe de surcharge martiale ou trouble de l’utilisation du fer. Effets indésirables: L’effet indésirable le plus fréquemment signalé est la nausée (qui survient chez 3,1 % des patients), suivi des maux de tête, vertiges et de l’hypertension. Les réactions sur le site d’injection classées comme fréquentes comportent divers effets indésirables signalés individuellement avec une fréquence peu fréquente ou rare. Une hypophosphatémie (fréquente) peut survenir. Au cours des essais cliniques, les valeurs minimales ont été obtenues après environ 2 semaines et elles étaient revenues à la normale environ 4 à 12 semaines après le traitement à base d’Injectafer. L’effet indésirable le plus grave est le choc anaphylactoïde avec une occurrence rare. Effets indésirables observés pendant les essais cliniques et au cours de l’expérience après mise sur le marché (Rares (>1/10 000, <1/1 000), Peu fréquentes (>1/1 000, <1/100), Fréquentes (>1/100, <1/10), Très fréquentes (>1/10)). Affections du système immunitaire: hypersensibilité (peu fréquentes), réactions anaphylactoïdes (rares); Affections du système nerveux: céphalées, étourdissement (fréquentes), paresthésie, dysgueusie (peu fréquentes), perte de connaissance (rares); Affections psychiatriques: anxiété (rares); Affections cardiaques: tachycardie (peu fréquentes); Affections vasculaires: hypertension (fréquentes), hypotension, bouffées vasomotrices (peu fréquentes), phlébite, syncope, présyncope (rares); Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales: dyspnée (peu fréquentes), bronchospasme (rares); Affections gastro-intestinales: nausées (fréquentes), vomissements, dyspepsie, douleurs abdominales, constipation, diarrhée (peu fréquentes), flatulence (peu fréquentes); Affections de la peau et du tissu sous-cutané: prurit, urticaire, érythème, éruption cutanée (peu fréquentes), y compris éruptions érythémateuse, généralisée, maculaire, maculopapuleuse, pruritique (rares), œdème de Quincke, pâleur et œdème facial; Affections musculo-squelettiques et systémiques: myalgie, douleurs dorsales, arthralgie, spasmes musculaires (peu fréquentes); Troubles généraux et anomalies au site d’administration: réactions au point d’injection (fréquentes), y compris brûlure du point de perfusion, douleur, meurtrissure, décoloration, extravasation, irritation (peu fréquents) et paresthésie (rares), pyrexie, fatigue, douleur thoracique, œdème périphérique, frissons (peu fréquentes), frissonnements, malaise, syndrome grippal (rares); Investigations: élévation de l’alanine aminotransférase (fréquentes), élévation de l’aspartate aminotransférase, élévation de la gammaglutamyltransférase, élévation de la lactate déshydrogénase sanguine, élévation du taux de phosphatase alcaline dans le sang (peu fréquentes); Troubles du métabolisme et de la nutrition: hypophosphatémie (fréquentes). Il n’y a pas d’effets indésirables de fréquence inconnue. Titulaire de l’autorisation de mise sur le marché: Vifor France SA 7-13, Boulevard Paul Emile Victor 92200 Neuilly-sur-Seine France. Tel. +33 (0)1 41 06 58 90 Fax +33 (0)1 41 06 58 99 Numéro d’autorisation de mise sur le marché: Belgique: • Injectafer 2 ml: BE 371393, • Injectafer 10 ml: BE 371402, • Injectafer 20 ml: BE452711. Luxembourg: 1308/10110018 Mode de délivrance: Médicament soumis à prescription médicale. Date de mise à jour du texte: Date d’approbation de la notice: 09/2015 Vitesse d’administration/ Durée minimale d’administration >4 62741_VIF_Advertentie_A4_BE-FR.indd 1 Perfusion intraveineuse: Injectafer peut être administré par perfusion intraveineuse. Il doit dans ce cas être dilué. La dose unique maximale est de 20 mg de fer/kg de poids corporel et ne doit pas dépasser 1 000 mg de fer. Lors de la perfusion intraveineuse, Injectafer doit exclusivement être dilué dans une solution stérile de chlorure de sodium à 0,9 % m/V, comme indiqué au Tableau 3. Remarque: pour des raisons de stabilité, Injectafer ne doit pas être dilué à des concentrations inférieures à 2 mg de fer/mL (sans compter le volume de solution de carboxymaltose ferrique). Tableau 3: Schéma de dilution d’Injectafer pour perfusion intraveineuse 15 minutes Uitbreidingstraat 84 , B-2600 ANTWERPEN Tel.: +32 (0) 218 20 70 - Fax: +32 (0) 218 22 08 www.viforpharma.be 03-12-15 13:15 www.lespecialiste.be COMMUNIQUÉ DE VIFOR PHARMA La carence martiale en cas d’insuffisance cardiaque: Injectafer® peut-il améliorer la qualité de vie de votre patient? Fin avril, le Pr Stefan Anker (professeur de recherche en cardiologie et en cachexie, Université de Göttingen) a présenté à Gand un exposé consacré à la carence martiale en cas d’insuffisance cardiaque et au rôle de l’administration intraveineuse de fer carboxymaltose (Injectafer®). La carence martiale en cas d’insuffisance cardiaque Dans son introduction, Stefan Anker a souligné le mauvais pronostic de l’insuffisance cardiaque non traitée, qui est souvent associée à d’autres comorbidités. La carence martiale est une comorbidité importante qui nécessite assurément un traitement. Outre une diminution de l’absorption du fer et des saignements chroniques, la carence martiale associée à l’insuffisance cardiaque peut également être due à l’inflammation. Cette inflammation entraîne la production hépatique d’hepcidine qui, à son tour, séquestre le fer dans les macrophages et les entérocytes, via un blocage de la ferroportine dans la membrane cellulaire, suite à quoi le fer n’est pas disponible (1). Il ne s’agit donc pas d’une carence absolue en fer, mais bien en fer fonctionnel, ce qui explique que ce tableau porte le nom de carence martiale fonctionnelle. Carence martiale et anémie: deux choses différentes Chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque avancée et d’anémie, il s’avère que la carence martiale constitue une importante cause de cette anémie (2). La carence martiale absolue est définie comme une ferritine sérique < 30µg/l. On parle de carence martiale fonctionnelle associée à l’inflammation chronique et aux affections rénales lorsque la ferritine sérique est inférieure à 100µg/l, ou comprise entre 100 et 299µg/l avec une saturation de la transferrine < 20% (3, 4). La plupart des patients souffrant d’insuffisance cardiaque et de carence martiale ne sont toutefois pas anémiques (Hb < 12g/dl) et souffrent donc d’une carence martiale isolée. Dans une population totale de patients souffrant d’insuffisance cardiaque chronique, on a constaté une carence martiale chez 50% des patients confondus, souffrant ou non d’anémie (5). La carence martiale est un puissant facteur prédictif indépendant du pronostic. Une étude prospective impliquant 157 patients a révélé qu’en soi, la carence martiale est même deux fois plus alarmante sur le plan du pronostic que l’anémie associée à l’insuffisance cardiaque chronique, en termes de mortalité (6). JSC140N Traitement intraveineux Il n’est pas facile de corriger oralement une carence martiale et de supprimer les symptômes qui y sont associés, déclare Stefan Anker. L’absorption orale maximale atteint en effet 5 à 6mg par jour via l’intestin, tandis que les pertes physiologiques quotidiennes s’élèvent à 1 à 2mg. Cela signifie qu’il pour- Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 rait être nécessaire d’administrer jusqu’à 200 jours de suppléments oraux pour traiter une carence martiale, pour autant que la compliance thérapeutique soit correcte. Or, on sait que la prise orale de fer n’est pas toujours bien tolérée, surtout en raison d’effets indésirables gastro-intestinaux. Pour Stefan Anker, toutes ces observations plaident entre autres pour une administration intraveineuse de fer. Études cliniques avec Injectafer® Stefan Anker a analysé plus en détail les résultats de l’étude FAIR-HF, une étude contrôlée par placebo conduite auprès de 459 patients souffrant d’insuffisance cardiaque en classe NYHA II ou III, ayant une hémoglobine comprise entre 9,5 et 13,5g/dl et une carence martiale, définie comme une ferritine sérique < 100µg/l ou < 300µg/l avec une saturation de la transferrine < 20% (8). Durant la phase de correction, le traitement actif impliquait l’administration de 200mg/semaine d’Injectafer®. Dès la disparition de la carence martiale, le traitement était poursuivi par une phase d’entretien (200mg d’Injectafer® toutes les quatre semaines). Au bout de 24 semaines de traitement, on notait une amélioration significative des deux critères d’évaluation primaire dans le bras de l’étude traité par Injectafer®, par rapport au placebo; ces deux critères étaient en l’occurrence le patient global assessment (OR: 2,51; p < 0,0001) et le pourcentage de patients en classe NYHA I ou II (47% vs 30%; OR: 2,40; p < 0,0001). Le bénéfice était déjà enregistré au bout de quatre semaines de traitement, soit plus rapidement qu’escompté. En outre, l’effet était significatif, que les patients soient anémiques ou non. Outre le taux d’Hb, le traitement corrige surtout la carence martiale (ferritine, saturation de la transferrine). Il y avait également des différences significatives sur le plan des critères d’évaluation secondaire tels que la qualité de vie et le test de marche de six minutes. La fonction rénale s’est également significativement améliorée. L’effet d’Injectafer® a aussi été évalué dans l’étude CONFIRM-HF, une étude en double aveugle, contrôlée par placebo, également conduite auprès de patients souffrant d’insuffisance cardiaque en classe NYHA II ou III et de carence martiale, mais cette fois à une dose élevée de 1.000mg toutes les six semaines. Ici, le critère d’évaluation primaire était constitué par le test de marche de six minutes au bout de 24 semaines. Dans ce cas également, l’effet était significativement différent par rapport au groupe placebo, la différence de distance parcourue atteignant 33 mètres (p = 0,002). Une analyse post-hoc a montré une diminution significative du risque d’hospitalisation pour aggravation de l’insuffisance cardiaque sous Injectafer® (HR: 0,39; p = 0,0019) (9). Recommandations Les données des études cliniques citées ci-dessus ont conduit à inclure Injectafer® en tant qu’option thérapeutique dans les recommandations formulées en 2012 par l’ESC au sujet de l’insuffisance cardiaque (10). Ce produit a également sa place dans les recommandations du Belgian Working Group on Heart Failure (Figure 1) (10). Conclusion La carence martiale est fréquente en cas d’insuffisance cardiaque et constitue un facteur pronostique défavorable indépendant, y compris en l’absence d’anémie. Le diagnostic est posé sur la base de la ferritine et de la saturation de la transferrine. Un traitement intraveineux par Injectafer® améliore la qualité de vie, la classe NYHA et la capacité à l’effort de ces patients, et réduit potentiellement le risque d’hospitalisation. Références 1. Hentze MW, Muckenthaler MU, Andrews NC. Cell 2004;117(3):285-97. 2. Nanas JN, Matsouka C, Karageorgopoulos D, et al. J Am Coll Cardiol 2006;48(12):2485-9. 3. Wish JB. Clin J Am Soc Nephrol 2006;(Suppl 1):S4-8. 4. Muñoz M, Villar I, Garcia-Erce JA. World J Gastroenterol 2009;15(37):4617-26. 5. Klip IT, Comin-Colet J, Voors AA, et al. Am Heart J 2013;165(4):575-82. 6. Okonko DO, Mandal AK, Missouris CG, et al. J Am Coll Cardiol 2011;58(12):1241-51. 7. Anker SD, Colet JC, Filippatos G, et al. N Engl J Med 2009;361:2436-48. 8. Ponikowski P, van Veldhuizen DJ, Comn-Colet J, et al. Eur Heart J 2015;36(11):657-68. 9. McMurray JJ, Adamopoulos S, Anker SD, et al. Eur J Heart Fail 2012;14(8):803-69. 10.www.bwghf.be Insuffisance cardiaque chronique (NYHA II-IV) Anémie Homme Hb < 13g/dl Femme Hb < 12g/dl OUI NON OUI Déterminer la cause de l’anémie et la traiter en conséquence Carence martiale ferritine < 100ng/ml ou ferritine 100-299ng/ml avec une saturation de la transferrine (TSAT) < 20% NON Anémie Homme Hb < 13g/dl Femme Hb < 12g/dll OUI NON Déterminer la cause de l’anémie et la traiter en conséquence Pas de traitement Injectafer® 500-1000mg par administration pour corriger la carence martiale Contrôler la ferritine/la TSAT lors de la consultation suivante (de préférence 1-3 mois) Injectafer® 500mg pour maintenir la ferritine/la TSAT à la valeur cible Contrôler la ferritine/la TSAT en cas de modification du tableau clinique ou de diminution de l’Hb ou 1-2x par an Figure 1: Diagnostic et traitement de la carence martiale en cas d’insuffisance cardiaque chronique selon les recommandations du Belgian Working Group on Heart Failure. www.lespecialiste.be 18 I ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE TVA et chirurgie esthétique: de nombreuses questions en suspens! Au 1er juillet, la fiscalité des médecins spécialisés en chirurgie esthétique va profondément changer. Certains d’entre eux vont être tentés par le régime de la franchise TVA. S’ils ne dépassent pas 25.000 euros de facturation par an, ils ne devront pas payer de TVA ni la répercuter sur les patients. L’ entrée en vigueur de la TVA dans le domaine de la chirurgie esthétique se trouvait au coeur d’un séminaire de l’Absym organisé au château de Namur. Une salle comble, notamment, de médecins, curieux d’en savoir plus. Pour rappel, l’administration fiscale a décidé que les demandes d’identification à la TVA ou de modification de cette identification des assujettis concernés (médecins, sociétés de médecins, hôpitaux, cliniques privées) seront considérées comme introduites à temps si elles lui parvenaient au plus tard le 31 mars 2016. De son côté, Mr Didier Meyer, expert-comptable & conseiller fiscal entre dans le détail: «Il est important que le médecin s’identifie auprès de l’administration avec le formulaire 604A comme quoi il est bien assujetti à la TVA. Dans la plupart des cas, il devra rentrer une déclaration trimestrielle. La première déclaration sera à rendre pour le 20 juillet 2016. Pour rappel, les soins ne sont pas soumis à la TVA avant le 30 juin 2016. Seules les grosses cliniques seront assujetties mensuellement à la TVA.» Il insiste sur le fait que «les médecins ne devront pas oublier pour le 31 mars 2017 de déposer un listing client pour leur patient assujetti à la TVA.» La franchise, une distorsion Le suivi médical… le suivi TVA? Mr Didier Meyer met déjà le doigt sur l’un des effets pervers du système: «Certains médecins vont être tentés par le régime de la franchise s’il ne dépasse pas les 25.000 euros de facturation par an. Ils ne devront pas payer de TVA ni la répercuter sur le prix aux patients. Il y aura évidemment une distorsion de concurrence entre les médecins qui appliqueront la TVA et ceux qui seront sous le régime de la franchise. Les textes n’ont rien prévu à cet effet pour lutter contre ce phénomène.» Certains cas pratiques peuvent paraître tirés par les cheveux, mais restent actuellement sans réponse. «Quid de la surveillance médicale d’un acte post-chirurgie esthétique en dehors de l’hôpital? Si on va au bout du raisonnement, la TVA devrait être encore appliquée pour le médecin généraliste ou le spécialiste qui fait le suivi. Cela se passera-t-il réellement comme cela?», interroge Me Michel Vanden Dorpe, Avocat au barreau de Liège. La tentation pourrait être grande de s’arrêter à 24.990 euros et de reporter les opérations à l’année suivante… mais dans la pratique il est probable que les patients se rendront chez un autre praticien si ce dernier fixe un délai d’attente trop important. Au vu des courts délais entre la publication du texte, son entrée en vigueur et des différentes questions soulevées, une circulaire administrative prévoyant un régime transitoire a été négociée et publiée fin mars 2016. En attendant, les opérations visées, effectuées par les médecins et les établissements hospitaliers, continuent à être exonérées de la TVA lorsque les conditions suivantes sont remplies cumulativement: au plus tard le 29/02/2016 est conclu avec le patient un contrat concernant l’exécution de l’intervention ou du traitement à une date bien précise… et le traitement/l’intervention est, effectivement, effectué, au plus tard le 30/06/2016. «Des questions non réglées» JS2558F Pour le Dr Jacques de Toeuf, président de l’Absym, «il reste des questions non réglées dans ce dossier. L’administration n’y connaît pas encore grand chose. Le conseil le plus important que l’on peut donner aux médecins aujourd’hui est de prendre un conseiller fiscal pour être parfaitement en ordre avec la TVA. Il peut enfin s’adresser à l’Absym pour les autres questions et nous l’aiderons.» Ce changement implique en effet pour le médecin de s’identifier à la TVA, de l’appliquer sur certaines prestations, de remplir des déclarations TVA, de tenir une comptabilité adaptée, d’avoir en contrepartie la possibilité de récupérer (dans certains cas) une partie de la TVA payée sur les frais et investissements professionnels… Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 Quand la TVA s’applique-t-elle? A ctuellement, la TVA de 21% s’applique sur les prestations de services effectuées par des médecins ayant pour objet des interventions et traitements à vocation esthétique lorsque ces interventions et traitements ne sont pas repris dans la nomenclature Inami ou lorsque ces interventions et traitements, bien que repris dans la nomenclature, ne répondent pas aux conditions pour donner droit à un remboursement. Sont également désormais soumis à la TVA, l’hospitalisation et les soins médicaux ainsi que les prestations de services et les livraisons de biens qui leur sont étroitement liées et qui concernent les interventions et traitements à vocation esthétique. Les hôpitaux vont devoir se charger de formalités et charges administratives supplémentaires. L’obligation d’appliquer la TVA concernera également les honoraires forfaitaires en biologie clinique et en radiologie, lors de l’admission, les honoraires pour l’anesthésie et les autres honoraires de traitement liés à l’intervention chirurgicale, sans oublier le prix de la journée d’entretien en hôpital. L’un des intervenants soulignant que «même la TV serait soumise à la TVA.» De son côté, Me Michel Vanden Dorpe, avocat au barreau de Liège, précise qu’«au niveau de l’hôpital, ce dernier va faire une convention avec la TVA pour le pool des médecins concernés. Ces derniers devront chacun de leur côté rentrer un document à l’administration pour lui signifier qu’ils sont bien assujettis à la TVA. Ces médecins-là ne pourront toutefois pas récupérer cette TVA puisque c’est l’hôpital qui s’occupe de la gestion. Par contre, si l’hôpital est en défaut de paiement de la TVA, l’administration pourra se retourner contre les médecins.» De son côté, le Dr Jean-Luc Nizet, chirurgien plasticien, a aussi répondu à quelques questions très pratiques: Que va-t-on faire pour des oreilles décollées, pour certaines opérations des paupières non esthétiques ou des cas d’eczéma. «On ne demande pas la TVA lorsqu’il y a quand même une finalité thérapeutique», rappelle-t-il. Selon son interprétation, le Dr Nizet précise que «pour les diagnostics préopératoires, il n’y aura pas de TVA.» Nul doute que tant les médecins que l’administration vont connaître une période d’ajustement indispensable. On ne peut s’empêcher de penser que cette décision et, surtout, le volet de sa mise en application, ont été pris dans un «sombre» bureau… loin du quotidien réel médical. ❚ Vincent Lievin www.lespecialiste.be Where a 25-year legacy of innovation in chronic HEPATITIS C treatment1–3 meets AN UNWAVERING COMMITMENT TO THE TASK AT HAND LEADERSHIP MSD has a long history of developing innovative solutions for people with chronic hepatitis C, from the very first approved treatment to the first pegylated interferon-alfa and the first direct-acting antiviral.1-3 COMMITMENT MSD is dedicated to a deeper understanding of chronic hepatitis C, uncovering new molecular breakthroughs, and strengthening support for patients. INNOVATION Through its chronic hepatitis C pipeline, MSD is continuously exploring potential new therapies. References: 1. PEG-intron and ribavirin combination product approval letter. FDA: August 7, 2001. 2. Victrelis® (boceprevir), first-in-class oral hepatitis C virus protease inhibitor, approved in the European Union for treatment of chronic hepatitis C [news release EU version]. Whitehouse Station, NJ: MSD; July 18, 2011. 3. Intron A Registration Life Cycle Status as of January 21, 2011 [FDA]. MSD Belgium BVBA/SPRL Lynx Binnenhof 5 Clos du Lynx, 1200 Brussel / Bruxelles GAST-1169488-0001 Date of last revision 01/2016 www.lespecialiste.be Sustained Virologic Responsibility Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 20 I VIE DES HÔPITAUX ❚ 20 ANS DE NEUROCHIRURGIE À SAINT-LUC À BRUXELLES ■ La technologie au service du chirurgien RMN, bras robotisé, implants, 3D… En 20 ans, la neurochirurgie a vécu ses révolutions. Petit tour d’horizon et perspectives d’avenir avec le Pr Christian Raftopoulos, la cheville ouvrière du service des Cliniques Saint-Luc à Bruxelles. JS2492F Le bras robotisé de 2e génération permet des innovations cliniques dans le domaine des implants dans la colonne vertébrale et intracrâniens. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 www.lespecialiste.be I 21 E n 1996, Christian Raftopoulos est appelé par l’UCL pour créer une unité de neurochirurgie. Vingt ans et une dizaine de moments clés plus tard, cette dernière a acquis une réputation internationale. Le premier fait d’arme, et première mondiale, date de 1998, avec l’implantation d’une électrode sur le nerf optique d’une patiente aveugle (1). Deux ans plus tard, l’équipe publie ses résultats en chirurgie anévrysmale par embolisation endovasculaire (2) et, en 2001, le service devient centre de référence pour l’épilepsie réfractaire. Janvier 2006 accueille une autre première: l’installation d’une RMN à très haut champ (3,0 Tesla) directement dans le bloc opératoire. Désormais, le neurochirurgien peut, à tout moment, visualiser l’impact de ses gestes chirurgicaux et parfaire son intervention s’il y a lieu. La table sur laquelle le patient est installé et endormi, glisse sur deux rails vers une salle contiguë équipée d’un appareil IRM où les images du patient sont acquises dans un environnement stérile. Cette technique est particulièrement utile pour la résection des tumeurs cérébrales. «Beaucoup craignaient des problèmes mais, depuis dix ans, nous n’avons eu aucun incident lié au champ électromagnétique très puissant, parce que nous avons développé des procédures de sécurité. La résonance 3 Tesla, c’est le top mondial pour voir les structures molles», commente-t-il. Chirurgie virtuelle En 2008, nouvelle évolution, le service se dote d’un laboratoire de neurochirurgie virtuelle: grâce à des lunettes spéciales, le neurochirurgien examine les images de CT et de RMN en 3D. Il peut guider les instruments en choisissant le trajet le plus approprié sans léser de zones fonctionnelles importantes et ainsi s’entraîner avant de réaliser l’intervention sur un patient souffrant d’un méningiome, d’une tumeur cérébrale ou encore d’un anévrisme cérébral. «Nous voyons littéralement flotter le cerveau, ou la colonne vertébrale. Au début, la 3D était présentée comme un élément de formation mais le fait de voir votre patient en 3D avant l’opération et d’imaginer l’intervention, vous donne une certaine aisance… Le lendemain, vous avez l’impression de faire quelque www.lespecialiste.be Le chirurgien peut à tout moment visualiser l’impact de ses gestes chirurgicaux. Chirurgie patient endormi chose que vous avez déjà fait. Pour la chirurgie neurovasculaire, sur deux chirurgiens de qualité équivalente, celui qui a préparé son intervention en 3D aura une meilleure habilité: la chirurgie sera plus courte et l’exposition au risque infectieux moins grande. Nous devons absolument développer la 3D, qui préfigure les hologrammes», estime le Pr Raftopoulos. Robot high tech La fusion chirurgie-imagerie s’est poursuivie en 2010 en équipant une salle d’opération avec un bras robotisé qui donne des images radiolo- giques ultra-précises, comparables à celles d’un CTscan. Cette installation est très utile en cas d’intervention sur des patients souffrant de pathologies dégénératives ou traumatiques de la colonne vertébrale. Trois ans plus tard, Saint-Luc s’est équipé d’un bras robotisé de deuxième génération qui permet des innovations cliniques dans le domaine des implants de la colonne vertébrale et intracrâniens. «Grâce au Zeego et à la neuronavigation, la mise en place des vis pédiculaires peut se faire en minimal invasive. On peut même confier la procédure à un assistant senior consciencieux qui suit les infos données par le neuronavigateur basé sur les images 3D du Zeego: on obtient ainsi 100% de mise en place correcte. C’est une révolution qui n’est pas encore assez soulignée.» Et demain? «Vu la pénétration des systèmes informatiques dans les salles d’opération, les chirurgiens doivent avoir une relation à l’informatique extrêmement poussée. Cependant, si les salles d’opération sont envahies par l’électronique et l’automatisation, ce n’est pas demain que les robots vont remplacer les neurochirurgiens, étant donnée la complexité des gestes chirurgicaux», met-il en garde. Comment va évoluer la neurochirurgie? «Deux routes se dessinent: d’une part, l’intégration de plus en plus importante des implants dans le corps humain (Parkinson, dépressions, chirurgie vertébrale et crânienne…) et, d’autre part, les cellules souches. Ces deux techniques vont être en compétition mais aussi complémentaires». L’équipe de l’UCL travaille par exemple sur des cellules souches prélevées dans la graisse du patient (Adipose-derived Mesenchymal Stem Cells, AMSCs), pour créer un tissu «bone like» 3D, équivalent à une structure pseudo-ostéoblastique. A ce jour, elle a été implantée chez 3 patients sans complications. L’un des problèmes qui se posent est bien sûr celui du financement. «Chaque année, l’hôpital doit faire plus avec moins. Il faut que notre cerveau et ses 200 milliards de neurones trouvent des solutions», estime le neurochirurgien. Ce bilan posé, le Pr Christian Raftopoulos relie les perspectives d’avenir de son service et de la neurochirurgie en général, à la marche du monde: «Le futur dépendra de beaucoup de choses et notamment de la capacité de la population mondiale à contrôler les naissances. Nous sommes plus de 7,5 milliards, ce qui entraîne entre autres déplacements de population, chômage, réchauffement A u chapitre neurooncologie, Christian Raftopoulos fonde beaucoup d’espoir sur l’IRM de diffusion (DTI, Diffusion Tensor Imaging, qui permet de cartographier in vivo la microstructure et l’organisation des tissus) et la résonance fonctionnelle: «A l’heure actuelle, les salles Tesla-RMN sont très peu développées dans le monde. Quand nous nous sommes équipés en 2006, nous étions des pionniers. En ce moment, la neuro-oncologie suit deux routes: la chirurgie éveillée ou celle du patient endormi. C’est celle que nous utilisons: travail sur patient endormi en utilisant les techniques de résonance fonctionnelle-DTI…, fusion des techniques dans un neuronavigateur et opération par un chirurgien qui voit où est la tumeur. Le but étant de faire une exérèse si possible macroscopiquement complète (en chirurgie Tesla, 99,9% de la tumeur est ôtée). La résonance est le golden standard dans cette chirurgie». Pour le neurochirurgien, une révolution se prépare: le traitement des tumeurs par immunothérapie. «En fin de chirurgie, en profitant de l’accès à la zone périphérique, on pourra mettre sur les parois certaines substances (de nouveaux immunomodulateurs)», conclut-il. M.V. climatique… La neurochirurgie ne peut pas survivre si nous ne résolvons pas ensemble ces problèmes.» ❚ Martine Versonne Références 1. Brain Research 1998;813(1):181-6 2. J Neurosurg 2000;83(2):175-82 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 REALISÉ AVEC LE SOUTIEN DE GILEAD SCIENCES ELIMINATION DE L’HÉPATITE C EN EUROPE Stratégies pour que l’avancée thérapeutique que constituent les AAD ne demeure pas une simple victoire scientifique! Autrefois considérée comme une épidémie silencieuse, l’hépatite C sort enfin de son mutisme. Après plus de 25 années de recherches, scientifiques et pharmacologues ont développé des traitements simples, de courte durée, mieux tolérés et efficaces puisqu'ils permettent d'obtenir, dans la plupart des cas, une réponse virologique soutenue (RVS12) chez plus de 90% des patients traités: les antiviraux à action directe (AAD). Historique, cette avancée thérapeutique majeure ouvre, pour la première fois, la perspective tangible d’éradiquer le virus de l’hépatite C à l’horizon 2030. Mais les obstacles sont nombreux! P our que cet espoir ne demeure pas lettre morte, pour que cette avancée thérapeutique majeure ne se résume pas, in fine, à une simple victoire scientifique, il est urgent de définir des stratégies à long terme, réalistes et performantes, en matière de santé publique. Et de stratégies, il en fût beaucoup question lors du dernier congrès de l’ILC (International Liver Conference) de Barcelone, preuve que l’hépatite C n’est déjà plus vraiment une priorité scientifique. Elle s’est muée en une priorité politique qui, en Belgique, concerne près de 70.000 personnes. JSC142F - 000/BE/16-5/NPM/1484 Hépatite C: la cascade mortelle Avant d’aborder la question des stratégies de santé publique, c’est à dire comment éliminer durablement le virus de l’hépatite C, il est capital de comprendre pourquoi cette élimination est prioritaire. Tout simplement parce que le virus de l’hépatite C’est un virus oncogène, un virus qui tue et, qui plus est, en silence. Après un stade aigu qui paradoxalement est, en majorité, peu ou pas symptomatique, l’hépatite C devient chronique chez 85% des patients alors que tel n’est le cas que pour 5% Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 des patients atteints du virus de l’hépatite B. Après une période de 20 ou 30 ans de silence mais pas d’inactivité virale, environ 30% des patients développent une cirrhose, une étape qui coïncide, en général, avec le moment où l’infection est dépistée. Mais la cascade pathologique ne s’arrête pas là car la cirrhose peut se décompenser (6%) ou encore faire le lit d’un cancer hépatocellulaire (4%), deux situations qui exigent le recours à la transplantion hépatique (dont, pour rappel, l’hépatite C est un des principaux pourvoyeurs). Cette transplantation n’est pas toujours possible, en heure et en temps, compte tenu du manque endémique de donneurs compatibles. Enfin, conséquence de ces deux évolutions, 3,2% des patients infectés meurent de l’hépatite C. Mais, l’hépatite C est une maladie qui affecte bien plus que le corps. On oublie trop souvent son impact mental (stress, dépression, suicide), sociétal (stigmatisation, discrimination, isolement) et sur la qualité de vie (limitation des activités professionnelles, de loisirs, de sports ainsi que des relations familiales, amicales et amoureuses). AAD: tarir la cascade mortelle 1989-2014, deux dates qui ne sont pas gravées au fronton d’un édifice national mais bien dans les annales de l’hépathologie moderne. Vingt-cinq années, c’est le laps de temps qui sépare la découverte du virus de l’hépatite C, jusque là baptisé «non A, non B», et la présentation des premiers résultats cliniques de phase III démontrant l’efficacité virologique de la nouvelle classe des antiviraux à action directe (AAD), avec des taux de RVS12 souvent supérieurs à 90% en 12 ou 24 semaines de traitement, ce compris au sein des groupes de patients difficiles à traiter. En permettant à la quasi totalité des patients traités de parvenir à une RVS12, les AAD ont fait de l’hépatite C la seule infection virale chronique dont on puisse guérir. Les bénéfices associés à la RVS sont en effet nombreux comme le démontrait, en 2014, Hill et al. au travers de l’abstract 44, présenté lors du congrès de l’AASLD, rapportant les résultats d’une méta-analyse de 34.563 patients: diminution de la mortalité toute cause, du risque de carcinome hépatocellulaire et de transplantation hépatique à 5 ans. De plus, en 2012, la cohorte R.E.V.E.A.L. montrait que la guérison du virus de l’hépatite C réduit la mortalité tant hépatique que extra-hépatique. Le défi de l’élimination de l’hépatite C A présent que l’on dispose d’un arsenal thérapeutique permettant de guérir les patients atteints d’hépatite C et, se faisant, d’éradiquer la maladie en éliminant le risque de transmission, l’OMS a proposé un plan de bataille, The Global Hepatitis Strategy 2016-2021, dont les objectifs sont de réduire de 90% les nouveaux cas d’hépatite C chronique et de 65% la mortalité associée au virus de l’hépatite C. Cette stratégie ambitieuse constitue cependant un véritable défi pour la majorité des responsables nationaux de la santé car elle implique que 90% des patients infectés soient diagnostiqués et que 90% d’entre eux soient pris en charge, suivis et traités. Un challenge colossal quand on examine les chiffres européens fournis, pour 2016, par l’observatoire Polaris, référence dans l’évaluation de l’évolution de l’épidémie d’hépatite C dans le monde. Selon Polaris, seuls 33% des patients vivant dans les 26 pays de l’Union européenne (Chypre et Bulgarie ne sont pas pris en compte) sont diagnostiqués et à peine 3,7% sont traités. Si on examine à présent les chiffres propres à la Belgique fournis par Polaris, on constate que, si près de 45% des patients sont diagnostiqués, ce qui est mieux que la moyenne européenne, seuls 2% sont traités. On est donc bien loin, en Europe comme en Belgique, des objectifs du plan de l’OMS, qui prévoit 90% de patients diagnostiqués et 81% sous traitement. Il est grand temps de mettre en place des stratégies de santé publique pour rattraper ce retard, ce qui implique de prendre en compte et de solutionner un certain nombre d’obstacles. www.lespecialiste.be L’ignorance, le frein au dépistage L’un des principaux obstacles qu’il faudra surmonter est l’indifférence – ou plus exactement l’ignorance – du grand public concernant l’hépatite C, car elle impacte gravement sur le rendement du dépistage de la maladie. Contrairement au VIH, au cancer, au diabète, au cholestérol ou aux maladies cardiovasculaires, autant de maladies dont le grand public a peur, auxquelles il a été sensibilisé, depuis longtemps, par des campagnes d’information répétées et pour lesquelles il cherche naturellement conseil et réassurance auprès de son médecin, l’hépatite C demeure une grande énigme, comme en attestent les résultats du baromètre sur l’hépatite C réalisé en 2015 auprès de 1.000 Belges. On y découvre que 54% ne connaissent pas les voies de transmission du virus, 64% ne savent pas comment éviter la contamination, et pire, 45% sont convaincus qu’il n’existe pas de traitements pour guérir l’infection et 75% pensent qu’il existe un vaccin, confondant hépatite A-B et C. D’autres obstacles au dépistage existent, tels la peur de la stigmatisation comme pour le VIH, l’absence prolongée de symptômes, l’accès simple aux tests de dépistage. Dépister plus, dépister mieux Quelles solutions dès lors apporter pour améliorer le dépistage? Il faudrait mettre sur pied des campagnes nationales de sensibilisation (symptômes, risques à long terme, comportements à risque, existence des traitements, méthodes d’évitement, etc.), mobiliser les médias, organiser des journées de dépistage gratuit comme cela se fait pour le mélanome. Ensuite, il faudrait envisager un dépistage systématique des groupes les plus à risque: personnes nées entre 1950 et 1979 (les baby-boomers), les usagers de drogues sous forme injectable (un groupe hautement à risque de transmission de l’infection), les travailleurs du sexe ou les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples, les travailleurs de la santé, les prisonniers, les adeptes du piercing et des tatouages et, enfin, les nouveaux migrants. L’idéal serait que, chaque fois qu’un médecin – surtout les généralistes car ils sont en première ligne pour le dépistage – se trouve face à un patient potentiellement à risque, il demande un test hépatite C (ARN viral et pas seulement les anticorps). Cette initiative devrait devenir automatique, comme demander un glycémie, un profil lipidique ou des enzymes hépatiques chez des patients bons vivants. Un traitement pour tous: l’exemple portugais L’autre grand obstacle, d’essence principalement financière, est l’accès et surtout l’éligibilité aux AAD. www.lespecialiste.be Idéalement, et par simple respect des droits les plus élémentaires de la personne, tout patient dépisté porteur du virus de l’hépatite C, quel que que soit son degré de fibrose, devrait pouvoir être traité dès l’instant où existe un traitement qui guérit. C’est le cas au Portugal, un pays pourtant miné économiquement par la crise financière de 2008, où le poids des médias, des associations de patients et surtout la persévérance et les dossiers chiffrés bien argumentés des hépatologues ont eu gain de cause auprès des autorités. Un an après la mise en application de la loi, le Pr Rui Marinho Tato, la cheville ouvrière du projet, a annoncé que 7.011 patients ont été placés sous traitement et que 2.138 d’entre eux ont déjà terminé leur cure, avec un taux de 96% de patients atteignant une RVS12. Les choses ont été vite au Portugal, un peu trop vite peut-être car, pour continuer à traiter à ce rythme, un plan de santé publique doit être mis en place afin de booster le dépistage, notamment parmi la population des usagers de drogue injectable, un problème endémique dans ce pays où ils représentent près de 1% de la population. Son confrère de l’Université de Dundee, le Pr John Dillon a déclaré que «bien que ne disposant pas des atouts économiques d’autres pays européens, le Portugal s’est engagé dans une politique du traitement pour tous et, au vu de ces premiers résultats, c’est un succès. Il n’y a donc pas d’excuse, pour des pays économiquement plus favorisés, de ne pas suivre cet exemple». Et en Belgique? Actuellement, la Belgique suit une politique de priorisation en matière de prise en charge des patients hépatite C. Sur près de 70.000 patients infectés que compte notre pays, 1.500 ont été traités en 2015 par AAD, tous aux stades F3-F4 de fibrose. Si la Belgique veut parvenir en 2030 aux objectifs fixés par le plan de l’OMS, le Belgian Working Group for HCV recommande une intensification rapide tant du dépistage que du traitement des patients infectés et, surtout, un accès sans restriction aux AAD. Ainsi, le taux de patients dépistés doit augmenter de 10% par an dès 2016 pour parvenir à un niveau de diagnostic de 3.030 patients par an dès 2018. De plus, il faudra augmenter le nombre de patients traités annuellement, de 1.350 pour le moment à 4.060 début 2018. Enfin, concernant l’accès au traitement, celui-ci devrait être étendu aux patients F2 dès 2017 et à tous les patients porteurs du virus de l’hépatite C sans distinction aucune du stade de fibrose dès 2018. Si cette stratégie est suivie scrupuleusement, on peut espérer réduire les cas virémiques de 66.200 actuellement à 6.800 en 2030. Le nombre de décès d’origine hépatique ne serait plus, alors, que de 175. Deux autres priorités doivent retenir l’attention de nos responsables de la santé. Premièrement, l’amélioration de la rétention des patients diagnostiqués afin qu’ils soient traités au plus vite et jusqu’à terme, ce qui actuellement est loin d’être le cas. Deuxièmement, il est indispensable de mettre sur pied un registre de l’hépatite C afin de récolter un maximum de données épidémiologiques et ainsi évaluer, dans le temps, l’impact du modèle choisi sur la morbidité et la mortalité hépatique et extra-hépatique, sur les avancées du dépistage, sur l’éradication ainsi que sur la survenue de nouveaux cas afin d’adapter le modèle pour parvenir au résultat escompté. Seul, on ne peut changer le monde! Évoquée au décours d’une séance plénière du congrès de Barcelone, une réflexion du rédacteur en chef de la revue The Lancet, Richard Horton, sur la lutte contre les maladies chroniques, révèle une clé importante du succès pour parvenir à éradiquer le virus de l’hépatite C: l’engagement de la société civile aux côtés de la communauté scientifique pour éveiller l’attention des autorités de la santé sur le besoin urgent de passer enfin à l’action. «La communauté médicale dispose du potentiel scientifique, thérapeutique et humain pour lutter contre nombre de maladies. Elle en a aussi la volonté. Mais, pour mettre ses idées en pratique et les traduire en stratégies de santé publique, elle a besoin du soutien indéfectible de la société civile. D’autre part, la société civile attend de la communauté médicale qu’elle lui procure des bases scientifiques solides pour soutenir son action et justifier son plaidoyer. Pareille collaboration a déjà porté ses fruits dans la lutte contre le VIH. L’élimination des maladies chroniques est un droit humain élémentaire. Faisons, de ce constat, notre cri de guerre!». Au Portugal, c’est cet engagement, cette cohésion qui a permis l’accès au traitement pour tous. Un exemple à suivre car 2025, 2030, c’est bientôt et il reste tant à accomplir! Références 1. Conférence «A hepatitis free Europe, is it achievable?», ICL 2016, Barcelone, 13/04/2016. 2. Symposium de l’Observatoire Polaris, ICL 2016, Barcelone, 13/04/2016. 3. Acta Gastro-Enterologica Belgica Vol LXXIX , accepted for publication on 05/05/2016. 4. Mei-Hsuan Lee et al, World J Gastroenterol 2014 Jul 28; 20(28): 9270–80. 5. WHO, global health sector strategies, Viral hepatitis 2016–21 (endorsed on May 28, 2016). Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 24 I ACTUALITÉS MÉDICALES ❚ ACTUALISATION 2016 DES RECOMMANDATIONS POUR LE TRAITEMENT DE L’HÉPATITE C ■ L’OMS brûle la politesse à l’EASL Recommandations 2016 pour le traitement de l’hépatite C L’OMS a profité du congrès de l’ILC à Barcelone (13-17 avril 2016) pour organiser un grand symposium de près de deux heures afin d’y présenter ses actualisations 2016 pour le dépistage, la prise en charge et le traitement des patients porteurs du virus de l’hépatite C, brûlant ainsi la politesse à ses confrères européens. Deux raisons majeures à ce retard du vieux continent. D’ abord, l’EASL a voulu attendre l’approbation européenne imminente (cet été, on l’espère) d’une combinaison fixe tout oral importante, elbasvir + grazoprévir, qui se devait d’être prise en compte dans les nouvelles recommandations. Ensuite, la politique de santé européenne étant ce qu’elle est, les experts ont dû prendre en compte les calendriers d’approbation ainsi que les mécanismes de remboursement très variables d’un pays à l’autre afin d’émettre des recommandations appropriées pour l’ensemble des pays de l’Union. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour les 23 et 24 septembre 2016, à Paris, afin de découvrir ces nouvelles recommandations européennes lors d’un symposium baptisé «New Perspectives in HCV infection-The roadmap to cure». JS2467F Les AAD en pool position Comme on pouvait s’y attendre, les nouveaux AAD occupent, en toute logique, la pool position pour le traitement en première ligne des différents génotypes du virus de l’hépatite C ainsi que des différents profils de présentation de l’infection. Voyons ceci dans le détail (encadré). Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 1 Pour les patients porteurs du VHC de génotype 1, avec ou sans cirrhose, sont recommandées les associations suivantes: sofosbuvir/ledipasvir ou sofosbuvir/daclatasvir avec ou sans ribavirine. 2 Toujours pour les génotypes 1, avec ou sans cirrhose, des alternatives aux schémas proposés sont possibles. Il s’agit des associations sofosbuvir/simeprevir ou ombitasvir/paritaprevir/ ritonavir/dasabuvir, avec ou sans ribavirine. 3 Pour les patients porteurs d’un génotype 2, avec ou sans présence d’une cirrhose, est recommandée l’association sofosbuvir/ribavirine avec, comme alternative possible, sofosbuvir/daclatasvir. 4 our le génotype 3, si le patient ne présente pas de cirrhose, P les recommandations vont vers les associations sofosbuvir/ daclatasvir ou sofosbuvir/ribavirine. Si, par contre, un état cirrhotique est présent, on s’orientera de préférence vers l’association sofosbuvir/daclatasvir/ribavirine. 5 Pour les patients porteurs du génotype 4, les recommandations thérapeutiques sont identiques à celles émises pour les patients porteurs du génotype 1. 6 En cas de génotypes 5 et 6, avec ou sans cirrhose, les AAD recommandés sont sofosbuvir/ledipasvir. 7 eux seules indications demeurent pour les schémas D thérapeutiques incluant un interféron. Il s’agit, d’une part, des patients porteurs du génotype 3 et cirrhotiques et, d’autre part, des patients porteurs des génotypes 5 et 6 avec ou sans cirrhose présente. Pour ces patients, on peut proposer la combinaison sofosbuvir/peginterferon alpha/ribavirine. 8 Les schémas thérapeutiques comprenant sofosbuvir, daclatasvir et ledipasvir peuvent être prescrits chez des patients porteurs d’une cirrhose décompensée. Par contre, il n’est pas indiqué de prescrire, chez ces patients présentant une cirrhose décompensée, les molécules suivantes: paritaprevir, simeprevir et peginterferon alpha car ceci pourrait entraîner une défaillance hépatique, voire le décès. Bien comprendre le sens de la priorisation thérapeutique Lors de ce symposium, les différents intervenants ont tenu à rappeler que l’accès aux traitements les plus performants pour tous les patients atteints du virus de l’hépatite C est un droit humain élémentaire et incontournable. Cependant, la priorisation de l’accès aux nouveaux traitements est une nécessité qui doit être bien comprise. La priorisation ne doit en aucun cas être motivée par des raisons financières (ça, c’est ce que nos responsables de la Santé se sont empressés de comprendre, à tort). Sa seule motivation est qu’il est humainement impossible de traiter en même temps tous les patients porteurs du virus de l’hépatite C. C’est pourquoi, dans un premier temps, priorité a été donnée aux patients les plus gravement atteints et dont le pronostic vital était en jeu à très court terme. Dans nombre de pays développés, ce cas de figure est en voie de résolution et donc plus rien ne justifie le fait de refuser un traitement qui guérit sous prétexte que la maladie n’est pas suffisamment avancée. A propos des réinfections post-traitement Un autre débat moral a aussi été soulevé qui concerne le retraitement des patients qui, bien que déclarés guéris au terme de leur traitement par AAD, présentent une nouvelle infection par une souche souvent différente du VHC, conséquence directe de leur comportement à risque (principalement au sein du groupe des patients drogués ayant recours aux drogues injectables). Pour le panel d’experts, non seulement ces patients doivent être à nouveau traités (le médecin n’est pas là pour punir les comportements de ses patients) mais, surtout, ils doivent l’être en priorité car ils constituent une source majeure de réinfection au sein de la population saine, ce qui tendrait à annuler l’impact des traitements sur l’élimination définitive du virus de l’hépatite C. Débat autour de la durée des traitements Un sujet demeure encore fort débattu. Il concerne la durée idéale du traitement. Sur base des données issues des études cliniques et de celles menées en pratique quotidienne (monde réel) ainsi que des premières données des registres nationaux de suivi, il semble que le délai de 12 semaines constitue la durée la plus communément admise, même si cela sous-entend qu’un certain nombre de patients seront traités en excès. Des études sont cependant en cours pour évaluer l’impact, sur le critère SVR (immédiat et à distance), d’un raccourcissement de la durée de traitement à 6 ou 8 semaines, ce qui pourrait, à n’en pas douter, constituer un avantage indéniable pour le confort et l’observance thérapeutique du patient ainsi que sur le plan financier. Pour certains profils de patients, pareille réduction du traitement n’est pas envisageable. On pense ici aux patients co-infectés par le virus VIH ou, encore, aux patients porteurs du génotype 3, surtout en cas de cirrhose associée. Pour ces derniers, le délai de traitement est de 24 semaines si on veut espérer une élimination durable du virus. ❚ Référence WHO Symposium, ILC 2016, Barcelone, 15/04/2016. Dr Jean-Luc Schouveller P our ceux de nos lecteurs qui désirent parcourir plus en détail ces différentes recommandations de l’OMS, il est possible de les télécharger sur le site propre de l’OMS à l’adresse suivante: www.who. int. Sur la homepage, choisir «programme», ensuite, dans le répertoire alphabétique aller à la lettre H, hepatitis. Enfin, sur la nouvelle page, cliquer sur publication puis download. Un peu complexe mais pas de lien direct! www.lespecialiste.be ACTUALITÉ MÉDICO-SCIENTIFIQUE I 25 ❚ STÉATOSE HÉPATIQUE NON ALCOOLIQUE ■ La bombe à retardement de l’hépathologie A présent que le lourd dossier du traitement de l’hépatite C est en bonne voie, sur le plan scientifique du moins, les hépatologues focalisent leur intérêt et leur énergie sur une nouvelle bombe à retardement, la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) et, surtout, sa forme agressive, la stéato-hépatite non alcoolique (NASH) caractérisée par une inflammation chronique et une accélération de la nécrose hépathocellulaire par surcharge massive en graisses, deux mécanismes qui font le lit de la fibrose, de la cirrhose et, souvent, du cancer. Autre problème en vue, la stéatose hépatique non alcoolique constitue un facteur de risque cardiovasculaire indépendant, avec pour conséquence une mortalité d’origine cardiaque nettement plus élevée que celle d’origine hépatique. L ors du congrès de l’ILC de Barcelone, un nombre impressionnant de communications se sont intéressées à l’épidémiologie, au dépistage, au diagnostic et, surtout, au traitement de cette affection avec de nouvelles molécules prometteuses car elles s’attaquent aux bases pathophysiologiques de l’accumulation de graisse dans le foie. Du matériel bienvenu pour espérer éteindre la mèche avant que la bombe n’explose! NAFLD: une maladie de notre temps Pour tout savoir concernant l’épidémiologie des NAFLD, tournons-nous vers une toute récente méta-analyse globale publiée en ligne en février 2016 dans la revue Hepatology sous la conduite du Dr Zobair Younossi (Inova Fairfax Hospital, Virginia). Ce travail se base sur l’analyse des données de 86 études regroupant plus de 8,5 millions de patients dans 22 pays. La prévalence globale des NAFLD est de 25,4% avec les taux les plus élevés relevés en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. Parmi les comorbidités les plus souvent retrouvées en association avec les NAFLD, citons, par ordre décroissant, les hyperlipidémies (69%), l’obésité (51,3%), le syndrome métabolique (42,5%), l’HTA (39,3%) et le diabète de type 2 (22,5%). Enfin, le taux de progression vers la fibrose hépatique est relativement important puisqu’il concerne 40% des patients. JS2561F Débusquer le tueur silencieux Comme le montrent les résultats de cette méta-analyse, il existe un lien étroit entre les différentes composantes www.lespecialiste.be du syndrome métabolique et les NAFLD. Une piste intéressante pour dépister ce tueur silencieux (les symptômes cliniques ne survenant que fort tard, au stade de cirrhose le plus souvent) serait d’utiliser ces signes cliniques simples, surtout en médecine générale, pour repérer les patients potentiellement porteurs d’un «foie gras». Si une élévation, même conséquente, des enzymes hépatiques lors d’une prise de sang de routine, ne signe en aucun cas la présence d’une stéatose non alcoolique, inutile, pour autant, de se précipiter d’emblée sur l’aiguille à biopsie pourtant considérée comme le test de référence. Cette technique invasive et non sans risque est à réserver en cas de doute ou aux stades plus avancés. Mieux vaut donc se tourner vers des outils moins invasifs. Pour la stéatose simple, l’échographie, voir l’IRM permettent de ce faire une bonne idée de la situation du patient. Aux stades plus avancés, on s’orientera soit vers l’élastographie par FibroScan qui, en mesurant l’élasticité du foie, renseigne sur le degré de fibrose, soit vers les calculs de score de fibrose gratuits et disponibles sur le net basés sur des données facilement obtenues lors d’une prise de sang et de l’examen clinique (NAFLD fibrosis score ou FIB-4) ou, encore, vers le Fibrotest et l’APRI, également des calculs de scores mais cette fois payants. NAFLD: rôle de la flore intestinale Parmi les posters présentés à Barcelone, relevons une étude japonaise (PS106) qui s’est intéressée à l’impact de la flore intestinale sur les NAFLD. Pour bien comprendre les résultats de cette essai, il importe de se rappeler que les endo- toxines sont des lipopolysaccharides présents au sein de la paroi des bactéries Gram négatif. En cas de déséquilibre du microbiote intestinal, de pullulation bactérienne anormale ou d’augmentation de la perméabilité de la paroi intestinale, ces endotoxines passent en force dans la circulation portale et systémique où leur concentration augmente fortement ce qui, au niveau hépatique, accroît l’inflammation et, par voie de conséquence, la fibrose. Or, l’étude japonaise montre que, chez les patients NAFLD, l’endotoxinémie augmente de manière anormale (par rapport au groupe témoin de patients sains), tout comme l’inflammation du tissu hépatique, la fibrose hépatique et les anomalies structurelles des hépatocytes. La raison? L’examen de la flore intestinale des patients NAFLD révèle que l’augmentation de l’endotoxinémie est en corrélation directe avec une forte diminution, au sein de la flore intestinale, de la quantité d’une bactérie, Faecalibacterium, connue, depuis des travaux sur les MICI, pour sécréter une molécule anti-inflammatoire appelée MAM (Microbial Anti-inflammatory Molécule). Une voie de recherche intéressante pour de nouveaux traitements! Des molécules prometteuses Vu le lien étroit entre NAFLD, NASH et syndrome métabolique, le traitement doit avant toute chose viser une perte de poids de 5 à 10%, une amélioration de l’alimentation et une intensification de l’activité physique, autant de mesures simples qui auront une influence bénéfique tant sur le plan hépatique que sur le plan cardiovasculaire. Au stade de la stéato-hépatite, un arsenal thérapeutique plus spécifique se révèle nécessaire pour éviter la cascade fatale fibrose-cirrhose-cancer-décès. Trois options intéressantes sont sur les rangs, ce qui est encourageant. Premièrement, l’acide obéticholique, un acide biliaire de synthèse. Dans l’étude FLINT, publiée en mars 2015 dans la revue The Lancet, une dose journalière de 25mg a permis de réduire de 61% la stéatose (vs 38% pour le placebo) et de 35% la fibrose (vs 19% pour le placebo) sans oublier une nette amélioration de la déformation des hépatocytes. Mais, revers de la médaille, ce traitement occasionne un prurit gênant pour 25% des patients. De plus, il augmente le LDL-cholestérol et diminue le HDL-cholestérol. Une perturbation du profil lipidique malvenue pour des patients dont le risque cardiovasculaire est déjà élevé à la base. Deuxièmement, il y a l’elafibranor (anciennement GFT505), un double agoniste des récepteurs activés par PPAR alpha et delta. Les premiers essais disponibles montrent une réversion des anomalies hépatiques sans aggravation de la fibrose et, surtout, une amélioration du profil inflammatoire et lipidique ainsi que de l’insulinorésistance et du bilan enzymatique hépatique. Le tout avec une tolérance globale très acceptable. C’est, à l’heure actuelle, le meilleur candidat pour envisager enfin un possible traitement causal. A moins que le petit dernier ne vienne bouleverser la donne. Il s’agit d’une première approche d’inhibition de la lipogenèse via une inhibition de l’ACC (Acetyl-Coenzyme-Carboxylase), une enzyme intervenant dans la première phase de la synthèse des acides gras. ❚ Dr Jean-Luc Schouveller Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 BPCO: l’association du tiotropium et de l’olodaterol, ESPACE PHARMA un LABA, est non seulement logique, elle est efficace! Le Spiolto® associe au tiotropium, l’olodaterol, qui est un ß2-mimétique à longue durée d’action. Il améliore significativement la fonction pulmonaire par rapport à chacun de ses composants en monothérapie, et ce, tout au long du nycthémère. Il agit de manière significative sur des variables aussi importantes que la qualité de vie, la capacité d’exercice et la prévention des exacerbations, et ce quelle que soit la sévérité de la BPCO. Il se positionne donc comme traitement continu de fond des patients atteints. L e tiotropium est le traitement de maintenance de la plupart des patients atteints de BPCO depuis plusieurs années. Il a en effet démontré des effets significatifs sur la fonction pulmonaire et l’expression symptomatique de la maladie (dyspnée, qualité de vie, exacerbations, hospitalisations), y compris dans l’étude clinique de grande envergure qu’était UPLIFT et qui avait suivi les patients pendant plus de 4 ans, chez des patients de toute sévérité. L’association avec un LABA, qui agit de manière complémentaire, est pertinente et est appropriée chez les patients insuffisamment contrôlés par un broncho dilatateur en monothérapie ou en cas de symptômes importants/VEMS très bas. L’olodaterol est un LABA. Il a toutes les qualités pour se marier au tiotropium et présente un profil pharmacocinétique superposable à ce dernier (durée d’action de 24h, début d’action très rapide, dans les 5 minutes). La combinaison fixe tiotropium/olodaterol 5/5µg – administrée en 2 inhalations, 1 fois par jour via le Respimat® – a été largement étudiée dans le cadre du programme TOviTO, qui a impliqué plus de 15.000 patients. Fonction pulmonaire significativement améliorée D’abord, la combinaison fait (significativement) mieux que chacun de ses composants en monothérapie sur le VEMS – et ce, tout au long du nycthémère – ainsi que sur le VEMS résiduel (trough FEV1) à 24 semaines. La combinaison TIOOLO 5/5µg a en outre démontré un effet bronchodilatateur (VEMS AUC 0-12, 12-24, 0-24h) supérieur à celui procuré par la combinaison de fluticasone et de salmétérol 250/50µg et 500/50µg (p < 0,0001). Les patients GOLD II-III et IV tirent bénéfice du traitement par TIO-OLO La combinaison se montre efficace tant chez les patients GOLD II que chez les patients plus sévèrement atteints, GOLD III-IV. Les améliorations les plus importantes du VEMS résiduel s’observent néanmoins chez les patients GOLD II encore naïfs de tout bronchodilatateur de longue durée, chez lesquels l’accroissement du VEMS résiduel est doublé par rapport au TIO (Figure 1). De manière similaire, les améliorations les plus importantes du VEMS AUC 0-3 sont observées chez les patients GOLD II. Par contre, le score SGRQ est davantage amélioré sous TIO-OLO chez les patients GOLD III (vs GOLD II; -6,07 vs -3,99; NS), tandis que l’amélioration du score de dyspnée TDI est comparable chez les patients GOLD II et III. Efficacité en termes de réduction des exacerbations Au terme d’un suivi d’un an, on observe une tendance à une réduction de la probabilité de survenue d’une exacerbation modérée ou sévère sous TIO-OLO (différence significative vs OLO, mais pas vs TIO). Figure 1: Impact du TIO-OLO sur le VEMS résiduel, chez des patients GOLD II et GOLD III-IV. On retrouve la même supériorité de la combinaison TIO-OLO (vs monothérapies par OLO et TIO) sur d’autres paramètres respiratoires, telle la CVF 24h post-dose, mais aussi sur des paramètres témoins de l’hyperinflation pulmonaire statique et dynamique (CPT, VR, CRF), qui joue un rôle important dans la dyspnée et la réduction de capacité d’exercice liées à la BPCO. Impact sur la qualité de vie et la dyspnée L’amélioration de la qualité de vie liée à la santé est un objectif important dans la prise en charge des patients BPCO. Il s’agit probablement de l’une des attentes les plus importantes des patients. A 12 semaines, l’administration de la combinaison TIO-OLO s’accompagne d’un meilleur score au questionnaire de Saint-Georges que le TIO (delta = 2,6) (delta de 4,7 points, cliniquement et statistiquement significatif par rapport au placebo), avec une proportion de patients atteignant une amélioration cliniquement pertinente plus élevée (c.-à-d. d’au-mois 4 points, p < 0,0001 vs placebo). Parallèlement, la combinaison TIO-OLO améliore significativement le score de dyspnée TDI en comparaison à ses composantes en monothérapie, avec une proportion plus importante de répondeurs. Effets sur la capacité d’exercice Les 2 doses de la combinaison TIO-OLO ont augmenté de 21% la distance de marche au test de la navette d’endurance (ESWT) – un test d’endurance de marche sous maximal apprécié pour sa reproductibilité – en comparaison avec le placebo (p = 0,05). Conclusions Le SPIOLTO® Respimat® 5/5µg: • améliore la fonction pulmonaire dans une plus large mesure que le tiotropium ou l’olodaterol ou la combinaison fluticasone + salmeterol 500/50µg; • améliore de manière cliniquement significative l’état de santé, la dyspnée et la capacité d’exercice; • est supérieur à l’olodaterol en termes de prévention des exacerbations; • tant le tiotropium que l’olodaterol exercent leur effet bronchodilatateur durant 24 heures; • s’est montré bien toléré dans les essais cliniques, avec des taux d’effets secondaires comparables à chacun de ses 2 composants. JSC146F Sécurité La combinaison TIO-OLO s’est montrée bien tolérée – aussi bien que le TIO ou que l’OLO isolément –, l’incidence des effets apparaissant indépendante de la dose. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 Références sur demande www.lespecialiste.be 001/BE/15-10/NPM/1419 A new Standard of Care could help preserve Long-Term Health www.lespecialiste.be Go beyond undetectable by talking to your patients about long-term treatment options Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 COMMUNIQUÉ DES LABORATOIRES VIIV HEALTHCARE Infection VIH Tout concourt à placer le dolutegravir au cœur du traitement antirétroviral Les schémas thérapeutiques basés sur le dolutegravir figurent au premier rang des traitements à proposer chez les patients naïfs de tout traitement1,2. En cause, «un bon profil d’innocuité général et une efficacité égale ou statistiquement supérieure à d’autres schémas d’usage courant», constate le Pr Jan Van Lunzen (MD, Professeur à l’Hôpital universitaire d’Hambourg et actuellement Global Medical Director ViiV Healthcare)8-11, ajoutant que «la puissance du dolutegravir s’explique notamment par le fait qu’il se lie très étroitement à une enzyme virale appelée intégrase nécessaire pour que le VIH puisse insérer son matériel génétique dans l’ADN d’une cellule»7. Résumé d’une conversation à bâtons rompus avec l’un de ceux qui connaît le mieux cette molécule. L’infection par le VIH n’est plus celle que l’on a connue au millénaire précédent. Que retenez-vous de cette évolution? Pr Jan Van Lunzen: Si nous ne pouvons toujours pas éradiquer le virus, nous pouvons aujourd’hui le contrôler3,5. L’infection par le VIH n’est donc plus une maladie aiguë, mais une maladie chronique qui exerce un impact considérable sur le quotidien des patients qui doivent prendre des traitements durant de très longues années. Dès lors, à côté de leur puissance ou de leur efficacité, les traitements actuels du VIH bénéficient d’une amélioration considérable tant en matière de toxicité (cardiovasculaire, lipidique, rénale ou osseuse) que de profil de tolérance aux effets secondaires3. Cependant, la relative simplicité de prise des traitements d’aujourd’hui ne doit pas faire oublier que, dans une population vieillissante comme celle des patients atteints par le VIH, la simplicité passera également par un traitement à moindre risque d’interactions médicamenteuses3. JSC136F - BE/TRIM/0008/16 – Mai 2016 Un peu la quadrature du cercle… Plus aujourd’hui. Cela dit, à la fin des années 90, la première révolution thérapeutique a été le passage à la trithérapie, basée sur les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (NNRTIs) ou les inhibiteurs de la protéase (PIs), en association avec les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (NRTIs) comme base du traitement («backbone»), que l’on a nommée HAART3. Mais nous étions limités par la pharmacologie des PIs, ce qui a notamment conduit au développement des «boosters» (ou activateurs pharmacocinétiques), leur apportant une efficacité supérieure en moins de prises et Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 une barrière plus robuste à l’apparition des résistances3,20. Cependant, ces boosters interfèrent aussi avec les autres traitements en agissant sur le CYP450 de manière telle que des effets secondaires potentiellement sérieux peuvent survenir3. D’où l’apport indéniable de la classe des inhibiteurs de l’intégrase… Avec l’apparition récente des inhibiteurs (de transfert de brin) de l’intégrase, on dispose désormais de produits à l’efficacité intrinsèque la plus importante sur le VIH (Figure 1)3,4,6. En effet, la très haute efficacité des thérapies basées sur cette classe d’agent rejoint les guidelines actuelles qui attendent que près de 9 patients sur 10 soient indétectables à 48 semaines1-3. Les études avec ces molécules ont démontré leur rapidité d’action en vue d’abaisser la charge virale en dessous de la limite de détectabilité, ce qui facilite aussi un retour plus rapide à une fonction immunitaire partiellement restaurée. Ils sont dès lors devenus un premier choix thérapeutique1-2. Au sein de cette classe, le raltegravir et le dolutegravir peuvent être prescrits sans «booster», contrairement à l’elvitegravir qui en requiert un3,17-18,21-22. Une particularité supplémentaire du dolutegravir est qu’il est le seul à ce jour à pouvoir être administré en une prise quotidienne, sans influence de la nourriture17-18. Enfin, les faibles changements ou mutations qui se produisent dans l’intégrase n’empêchent pas le dolutegravir de s’y lier pour une période relativement longue (près de 72 heures versus 8 heures pour le raltegravir et 3 heures pour l’elvitegravir)7. Cette propriété pharmacologique unique au dolutegravir explique probablement l’absence de résistances observées chez les patients naïfs dans les études à ce jour3,8-11,14-16, ce qui constitue à mon sens son avantage majeur pour le placer aujourd’hui au coeur du traitement antirétroviral. ViiV HealthCare étend l’accès du dolutegravir aux pays économiquement défavorisés 23 Le Medicines Patent Pool, organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies, a pour mission d’améliorer l’accès aux traitements contre le VIH, l’hépatite C virale et la tuberculose dans les pays à revenus faible et intermédiaire (lower middle income countries ou LMICs). Pour réaliser cette mission dans ces pays, le Medicines Patent Pool collabore avec l’industrie pharmaceutique ainsi qu’avec d’autres acteurs. A ce jour, des accords ont été signés avec sept titulaires de brevets pour douze antirétroviraux contre le VIH et un antirétroviral à action directe contre l’hépatite C. ViiV Healthcare leur avait déjà octroyé sa licence pour le dolutegravir pour les pays à revenus faibles et les pays de l’Afrique sub saharienne. L’accord sur la licence pour la formulation adulte du dolutegravir est désormais étendu à tous les pays LMICs, de sorte que ce sont près de 94% des adultes HIV+ de ces pays qui sont à présents couverts. www.lespecialiste.be Pourquoi le dolutegravir ne doit-il pas être boosté? Le dolutegravir possède une pharmacologie très stable et très prédictible qui lui assure une constante de dissociation très basse, ce qui signifie que l’affinité pour son substrat (l’intégrase) est plus importante, plus rapide et de plus longue durée qu’avec les autres inhibiteurs de l’intégrase7,12-13,17-18. De plus, le dolutegravir étant principalement métabolisé par l’UGT1A1 avec une composante CYP3A mineure17-18, il présente moins de risque d’interactions médicamenteuses, contrairement à beaucoup d’autres antirétroviraux. Ceci le rend particulièrement intéressant pour les patients VIH vieillissants, avec des comorbidités multiples, directement liées ou non au VIH, mais également des patients plus jeunes, recourant ou abusant de drogues dites «récréatives». En définitive, lors de l’administration du dolutegravir, il faudra être attentif au monitoring du dosage de la metformine, à dissocier l’administration de suppléments en calcium, en fer ou de compléments multivitaminés et doubler les doses de dolutegravir en cas de co-administration avec le millepertuis, la rifampicine, l’efavirenz, la nevirapine et/ou le tipranavir17, 18. cadre d’études de simplification3. Mais il est encore trop tôt pour en parler. Ces particularités pharmacologiques peuvent-elles permettre une simplification de la prise en charge? Que retenez-vous de votre expérience propre avec cet agent auprès de vos patients? De par le fait que le dolutegravir est associé dans un seul comprimé à la lamivudine et à l’abacavir, sa prise est nettement simplifiée, autant en termes de nombre de comprimés qu’en termes de fréquence de prise quotidienne3,17-18. La co-formulation garantit également l’absolue concomitance des traitements en éliminant le phénomène de prise sélective (ou adhérence partielle), qui engendre un plus grand risque de résistance. Les avantages dont le dolutegravir a fait preuve lors des essais cliniques (puissance, bon profil de tolérance, profil de sécurité favorable, posologie uniquotidienne, absence de restrictions alimentaires, nombre limité d’interactions médicamenteuses8-11,14-19) ont incité nombre de chercheurs à tenter d’invalider le dogme de la trithérapie et à tester ce médicament dans le Références 1. EACS: http://www.eacsociety.org/guidelines/eacs-guidelines/eacs-guidelines.html; last accessed: 11 May 2016. 2. DHHS: https://aidsinfo.nih.gov/guidelines; last accessed: 11 May 2016. 3. Llibre et al. J Antimicrob Chemother 2016 Apr;71(4):856-61. doi: 10.1093/jac/dkv429. Epub 2016 Jan 7. 4. Lee FJ et al. (2014) PLoS ONE 9(5): e97482. doi:10.1371/journal.pone.0097482. 5. UNAIDS, 90-90-90 An ambitious treatment target to help end the AIDS epidemic; UNAIDS / JC2684 (English original (October 2014), Learn more at www.unaids.org., last accessed: 11 May 2016. 6. Messiaen P. et al. (2013) PLoS ONE 8(1): e52562. doi:10.1371/journal.pone.0052562. 7. Hightower et al. Antimicrob Agents Chemother 2011;55(10):4552-9. 8. Walmsley S et al. J Acquir Immune Defic Syndr 2015 ;70(5):515-9 (SINGLE, 96-144w). 9. Molina et al. Lancet HIV 2015 Apr;2(4):e127-36. doi: 10.1016/S2352-3018(15)00027-2. Epub 2015 Mar 10. (FLAMINGO, 96w). 10. Raffi F et al. Lancet Infect Dis 2013;13(11):927-35. (SPRING-2, 96w). 11. Llibre et al. AIDS Review 2015;17:47-55. 12. Min et al. Antimicrob Agents Chemother 2010;54:254-8. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. Les données obtenues avec le dolutegravir m’ont conduit à le proposer au cœur de mes traitements à près de 80% de mes patients naïfs et à la quasi totalité des autres patients. Cela dit, même s’il est vrai que le dolutegravir est puissant, il n’est pas invincible. S’il est utilisé de façon incorrecte, le traitement peut échouer, particulièrement chez les personnes qui ont reçu auparavant des inhibiteurs de l’intégrase. Il faut donc sans relâche taper sur le clou de la compliance, ce qui est facilité grâce à la combinaison fixe dolutegravir-abacavirlamivudine. Cet article a été réalisé avec la contribution de ViiV Healthcare. Elliot et al. J Antimicrob Chemother 2016;71:1031–6. Walmsley S et al. N Engl J Med. 2013;369(19):1807-18 (SINGLE, 48w). Clotet B et al. Lancet. 2014;383(9936):2222-31 (FLAMINGO, 48w). Raffi F et al. Lancet.2013;381(9868):735-43 (SPRING-2, 48w). TIVICAY, Summary of Product Characteristics. TRIUMEQ, Summary of Product Characteristics. Raffi F et al. AIDS. 2015;29(2):167-74. Mills et al. AIDS 2009;23:1679-88. STRIBILD, Summary of Product Characteristics. ISENTRESS, Summary of Product Characteristics. ViiV Healthcare, London, Press release 25 April 2016, https://www.viivhealthcare.com/media/press-releases/2016/april/viiv-healthcareextends-medicines-patent-pool-licence-agreement-for-dolutegravir-to-cover-all-lower-middle-income-countries.aspx Figure 1: 2003-2015: Core agents drive the majority of advancements in HIV therapy www.lespecialiste.be Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 dolutegravir/abacavir/ lamivudine RÉSUMÉ ABREGE DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT Veuillez vous référer au Résumé des Caractéristiques du Produit pour Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui une information complète concernant l’usage de ce médicament. permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Voir rubrique « Effets indésirables » pour les modalités de déclaration des effets indésirables. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT Triumeq 50 mg/600 mg/300 mg, comprimés pelliculés (EU/1/14/940/001) Classe pharmacothérapeutique : Antiviraux à usage systémique, antiviraux pour le traitement des infections par le VIH, associations d’antirétroviraux. Code ATC : J05AR13 COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Chaque comprimé pelliculé contient 50 mg de dolutégravir (sous forme sodique), 600 mg d’abacavir (sous forme sulfate) et 300 mg de lamivudine. INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES Triumeq est indiqué dans le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) chez les adultes et adolescents à partir de 12 ans pesant au moins 40 kg (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). Avant de débuter un traitement contenant de l’abacavir, le dépistage de l’allèle HLA-B*5701 doit être réalisé chez tout patient infecté par le VIH, quelle que soit son origine ethnique (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). L’abacavir ne doit pas être utilisé chez les patients porteurs de l’allèle HLA-B*5701. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION Triumeq doit être prescrit par un médecin expérimenté dans la prise en charge de l’infection par le VIH. Posologie Adultes et adolescents (pesant au moins 40 kg) La posologie recommandée de Triumeq est d’un comprimé une fois par jour. Triumeq ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg, car c’est une association fixe ne permettant pas de réduction de la posologie. Triumeq est un comprimé d’une association fixe et ne doit pas être prescrit chez les patients nécessitant un ajustement posologique. Chaque substance active (dolutégravir, abacavir ou lamivudine) est disponible séparément au cas où une interruption du traitement ou un ajustement de la posologie de l’une des substances actives est nécessaire. Dans ces deux cas, le médecin devra se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit de chacun de ces médicaments. Omission de doses En cas d’oubli d’une dose de Triumeq, le patient doit prendre Triumeq dès que possible s’il reste plus de 4 heures avant la dose suivante. S’il reste moins de 4 heures avant la prise suivante, la dose oubliée ne doit pas être prise et le patient doit simplement poursuivre son traitement habituel. Sujets âgés Les données concernant l’utilisation du dolutégravir, de l’abacavir et de la lamivudine chez les patients âgés de 65 ans et plus sont limitées. Aucun élément n’indique que les patients âgés doivent recevoir une dose différente de celle donnée aux patients adultes plus jeunes. Une attention particulière devra être portée en raison de modifications liées à l’âge, telles qu’une diminution de la fonction rénale et une altération des paramètres hématologiques. Insuffisance rénale L’administration de Triumeq n’est pas recommandée chez les patients dont la clairance de la créatinine est < 50 ml/min. Insuffisance hépatique Une réduction de la posologie de l’abacavir peut être nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère (Child-Pugh grade A). Triumeq ne permettant pas de réduction de la posologie, les présentations individuelles du dolutégravir, de l’abacavir ou de la lamivudine devront être utilisées si nécessaire. Triumeq n’est pas recommandé chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée et sévère (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). Population pédiatrique La sécurité d’emploi et l’efficacité de Triumeq chez les enfants âgés de moins de 12 ans n’ont pas encore été établies. Aucune donnée n’est disponible. Mode d’administration Voie orale. Triumeq peut être pris avec ou sans nourriture. 4.3 Contreindications Hypersensibilité au dolutégravir, à l’abacavir ou à la lamivudine ou à l’un des excipients. Voir les rubriques “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi » et « Effets indésirables ». Administration concomitante de dofétilide. 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi Transmission du VIH Bien qu’il ait été démontré que l’efficacité virologique d’un traitement antirétroviral réduise sensiblement le risque de transmission du VIH par voie sexuelle, un risque de transmission ne peut être exclu. Des précautions doivent être prises conformément aux recommandations nationales afin de prévenir toute transmission. Réactions d’hypersensibilité (voir rubrique « Effets indésirables ») L’abacavir et le dolutégravir sont tous deux associés à un risque de réactions d’hypersensibilité (voir rubrique « Effets indésirables ») qui présentent quelques caractéristiques communes telles que la fièvre et/ ou une éruption cutanée, ainsi que d’autres symptômes traduisant une atteinte multi-organe. Il n’est pas possible d’un point de vue clinique de déterminer si une réaction d’hypersensibilité avec Triumeq est liée à l’abacavir ou au dolutégravir. Les réactions d’hypersensibilité ont été observées plus fréquemment avec l’abacavir ; certaines d’entre elles ont mis en jeu le pronostic vital du patient et, dans de rares cas, ont été fatales lorsqu’elles n’ont pas été prises en charge de façon appropriée. Le risque de développer une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir est élevé chez les patients porteurs de l’allèle HLA-B*5701. Cependant, des réactions d’hypersensibilité ont été rapportées chez des patients non porteurs de cet allèle mais avec une fréquence faible. Par conséquent, les recommandations suivantes doivent toujours être respectées : - Le statut HLA-B*5701 du patient doit toujours être recherché avant de débuter le traitement. - Un traitement par Triumeq ne doit jamais être débuté chez les patients ayant un statut HLA-B*5701 positif, ni chez les patients ayant un statut HLA-B*5701 négatif qui ont présenté une suspicion de réaction d’hypersensibilité à l’abacavir au cours d’un traitement précédent contenant de l’abacavir. - Le traitement par Triumeq doit être immédiatement interrompu si une réaction d’hypersensibilité est suspectée, même en l’absence de l’allèle HLA-B*5701. Retarder l’arrêt du traitement par Triumeq après l’apparition d’une réaction d’hypersensibilité peut entraîner une réaction immédiate menaçant le pronostic vital. L’état clinique, ainsi que les transaminases hépatiques et la bilirubine, doivent être surveillés. - Après l’arrêt du traitement par Triumeq lié à une suspicion de réaction d’hypersensibilité, Triumeq ou tout autre médicament contenant de l’abacavir ou du dolutégravir ne doit jamais être réintroduit. - La reprise d’un traitement contenant de l’abacavir après une suspicion de réaction d’hypersensibilité à l’abacavir peut entraîner une réapparition rapide des symptômes en quelques heures. Cette récidive est généralement plus sévère que l’épisode initial et peut entraîner une hypotension menaçant le pronostic vital et conduire au décès. - Afin d’éviter toute reprise d’abacavir et de dolutégravir, il sera demandé aux patients ayant présenté une suspicion de réaction d’hypersensibilité de restituer les comprimés restants de Triumeq. Description clinique des réactions d’hypersensibilité Des réactions d’hypersensibilité ont été rapportées chez moins d’1% des patients traités par le dolutégravir au cours des études cliniques ; celles-ci étaient caractérisées par des éruptions cutanées, des symptômes généraux, et parfois par des atteintes d’autres organes, comme des atteintes hépatiques sévères. Les réactions d’hypersensibilité à l’abacavir ont été bien caractérisées au cours des études cliniques et lors du suivi après commercialisation. Les symptômes apparaissent généralement au cours des six premières semaines de traitement par l’abacavir (le délai médian de survenue est de 11 jours), bien que ces réactions puissent survenir à tout moment au cours du traitement. La quasi-totalité des réactions d’hypersensibilité à l’abacavir comporte de la fièvre et/ou une éruption cutanée. Les autres signes et symptômes observés dans le cadre de réactions d’hypersensibilité à l’abacavir sont détaillés dans la rubrique « Effets indésirables » (« Description de certains effets indésirables »), notamment les symptômes respiratoires et gastro-intestinaux. Attention, de tels symptômes peuvent conduire à une erreur diagnostique entre réaction d’hypersensibilité et affection respiratoire (pneumonie, bronchite, pharyngite) ou gastro-entérite. Les symptômes liés à cette réaction d’hypersensibilité s’aggravent avec la poursuite du traitement et peuvent menacer le pronostic vital. Ces symptômes disparaissent généralement à l’arrêt du traitement par l’abacavir. Dans de rares cas, des patients qui avaient arrêté un traitement par l’abacavir pour des raisons autres que des symptômes de réaction d’hypersensibilité, ont également présenté des réactions mettant en jeu le pronostic vital dans les heures suivant la réintroduction d’un traitement par l’abacavir (voir rubrique « Effets indésirables « Description de certains effets indésirables »). La reprise de l’abacavir chez ce type de patients doit être effectuée dans un environnement où une assistance médicale est rapidement accessible. Poids corporel et paramètres métaboliques Une augmentation du poids corporel ainsi que des taux de lipides et de glucose sanguins peuvent survenir au cours d’un traitement antirétroviral. De telles modifications peuvent en partie être liées au contrôle de la maladie et au mode de vie. Si pour les augmentations des taux de lipides, il est bien établi dans certains cas qu’il existe un effet du traitement, aucun lien n’est clairement établi entre une prise de poids et un quelconque traitement antirétroviral. Le contrôle des taux de lipides et de glucose sanguins devra tenir compte des recommandations en vigueur encadrant les traitements contre le VIH. Les troubles lipidiques devront être pris en charge en fonction du tableau clinique. Atteinte hépatique La tolérance et l’efficacité de Triumeq n’ont pas été établies chez les patients présentant des troubles de la fonction hépatique sous-jacents significatifs. Triumeq n’est pas recommandé chez les patients ayant une insuffisance hépatique modérée à sévère (voir rubrique « Posologie et mode d’administration »). Les patients ayant des troubles préexistants de la fonction hépatique (y compris une hépatite chronique active) présentent une fréquence accrue d’anomalies de la fonction hépatique au cours d’un traitement par association d’antirétroviraux et doivent faire l’objet d’une surveillance appropriée. Chez ces patients, en cas d’aggravation confirmée de l’atteinte hépatique, l’interruption ou l’arrêt du traitement devra être envisagé. Patients atteints d’une hépatite chronique B ou C Les patients atteints d’une hépatite chronique B ou C et traités par association d’antirétroviraux présentent un risque accru de développer des effets indésirables hépatiques sévères et potentiellement fatals. En cas d’administration concomitante d’un traitement antiviral de l’hépatite B ou C, veuillez consulter le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) de ces médicaments. Triumeq contient de la lamivudine, qui est une substance active contre l’hépatite B. L’abacavir et le dolutégravir ne présentent pas cette activité. La lamivudine utilisée en monothérapie n’est généralement pas considérée comme un traitement adéquat de l’hépatite B, le risque de développement d’une résistance du virus de l’hépatite B étant élevé. Si Triumeq est utilisé chez des patients co-infectés par le virus de l’hépatite B, un traitement antiviral supplémentaire est par conséquent généralement nécessaire. Il convient de se référer aux recommandations thérapeutiques. Si le traitement par Triumeq est interrompu chez des patients co-infectés par le virus de l’hépatite B (VHB), il est recommandé de procéder à une surveillance régulière de la fonction hépatique et des marqueurs de la réplication du VHB, l’interruption de la lamivudine pouvant entraîner une exacerbation sévère de l’hépatite. L’abacavir et la ribavirine partageant les mêmes voies de phosphorylation, une interaction intracellulaire entre ces deux médicaments n’est pas exclue ; celle-ci pourrait conduire à une diminution des métabolites phosphorylés intracellulaires de la ribavirine et donc potentiellement à une réduction des chances d’obtenir une réponse virologique soutenue (RVS) pour l’hépatite C (VHC) chez des patients co-infectés par le VHC et traités par l’association interféron pégylé / ribavirine (RBV). Il existe dans la littérature des données cliniques contradictoires sur la co-administration de l’abacavir et de la ribavirine. Certaines données suggèrent que des patients co-infectés par le VIH et le VHC recevant un traitement antirétroviral contenant de l’abacavir peuvent présenter un risque de diminution de la réponse au traitement par interféron pégylé/ribavirine. La co-administration de médicaments contenant de l’abacavir et de la ribavirine devra se faire avec une prudence particulière . Syndrome de restauration immunitaire Chez les patients infectés par le VIH et présentant un déficit immunitaire sévère au moment de l’instauration du traitement par association d’antirétroviraux, une réaction inflammatoire à des infections opportunistes asymptomatiques ou résiduelles peut apparaître et entraîner des manifestations cliniques graves ou une aggravation des symptômes. De telles réactions ont été observées classiquement au cours des premières semaines ou mois suivant l’instauration du traitement par association d’antirétroviraux. Des exemples pertinents sont les rétinites à cytomégalovirus, les infections mycobactériennes généralisées et/ou localisées et les pneumonies à Pneumocystis carinii. Tout symptôme inflammatoire doit être évalué et un traitement doit être instauré si nécessaire. Des maladies auto-immunes (telle que la maladie de Basedow) ont également été rapportées dans le cadre de la restauration immunitaire ; toutefois, le délai de survenue rapporté est plus variable, et les manifestations cliniques peuvent survenir plusieurs mois après l’initiation du traitement. Des élévations des tests hépatiques compatibles avec un syndrome de restauration immunitaire ont été rapportées chez certains patients co-infectés par le virus de l’hépatite B et/ou C au début du traitement par dolutégravir. La surveillance des tests hépatiques est recommandée chez ces patients co-infectés par le virus de l’hépatite B et/ou C. (Voir la précédente rubrique « Patients atteints d’une hépatite chronique B ou C » et voir également la rubrique « Effets indésirables »). Dysfonctionnement mitochondrial Il a été démontré que les analogues nucléosidiques et nucléotidiques entraînent, in vitro et in vivo, des atteintes mitochondriales plus ou moins sévères. Des cas de dysfonctionnement mitochondrial ont été rapportés chez des nourrissons non infectés par le VIH, exposés in utero et/ou en période post-natale à des analogues nucléosidiques. Les effets indésirables principalement rapportés sont des atteintes hématologiques (anémie, neutropénie) et des troubles métaboliques (hyperlipasémie). Ces effets indésirables sont souvent transitoires. Des troubles neurologiques d’apparition tardive ont été rapportés (hypertonie, convulsions, troubles du comportement). Le caractère transitoire ou permanent de ces troubles neurologiques n’est pas établi à ce jour. Tout enfant exposé in utero à des analogues nucléosidiques ou nucléotidiques, y compris les enfants séronégatifs pour le VIH, devra faire l’objet d’un suivi clinique et biologique et d’un bilan approfondi à la recherche d’un éventuel dysfonctionnement mitochondrial devant tout signe ou symptôme évocateur. Ces données ne modifient pas les recommandations actuelles nationales quant à l’utilisation d’un traitement antirétroviral chez la femme enceinte dans la prévention de la transmission materno-fœtale du VIH. Infarctus du myocarde Des études observationnelles ont montré une association entre l’infarctus du myocarde et la prise d’abacavir. Les sujets étudiés étaient principalement des patients préalablement traités par antirétroviraux. Les données issues des essais cliniques ont mis en évidence un nombre limité d’infarctus du myocarde et ne permettent pas d’exclure une légère augmentation de ce risque. Dans l’ensemble, les données disponibles, issues des cohortes observationnelles et des essais randomisés, présentent un manque de cohérence dans leurs résultats, et de fait ne permettent ni de confirmer ni de réfuter un lien de causalité entre le traitement par abacavir et le risque d’infarctus du myocarde. A ce jour, aucun mécanisme biologique expliquant une éventuelle augmentation de ce risque n’a été identifié. La prescription de Triumeq doit s’accompagner de mesures visant à réduire tous les facteurs de risque modifiables (par exemple : tabagisme, hypertension et hyperlipidémie). Ostéonécrose Bien que l’étiologie soit considérée comme multifactorielle (incluant l’utilisation de corticoïdes, des biphosphonates, la consommation d’alcool, une immunosuppression sévère, un indice de masse corporelle élevé), des cas d’ostéonécrose ont été rapportés en particulier chez des patients à un stade avancé de la maladie liée au VIH et/ou ayant un traitement par association d’antirétroviraux au long cours. Il est conseillé aux patients de solliciter un avis médical s’ils éprouvent des douleurs et des arthralgies, une raideur articulaire ou des difficultés pour se mouvoir. Infections opportunistes Les patients doivent être informés que Triumeq ou tout autre traitement antirétroviral ne guérit pas l’infection par le VIH et que l’apparition d’infections opportunistes et d’autres complications liées à l’infection par le VIH reste, par conséquent, possible. Les patients doivent donc faire l’objet d’une surveillance clinique attentive par des médecins expérimentés dans la prise en charge des maladies associées au VIH. Résistance à des médicaments Etant donné que la posologie recommandée de dolutégravir est de 50 mg deux fois par jour chez les patients présentant une résistance à la classe des inhibiteurs d’intégrase, l’utilisation de Triumeq n’est pas recommandée chez ces patients. Interactions médicamenteuses Etant donné que la posologie recommandée de dolutégravir est de 50 mg deux fois par jour en cas de prise concomitante avec l’étravirine (sans inhibiteurs de protéase boostés), l’éfavirenz, la névirapine, la rifampicine, l’association tipranavir/ritonavir, la carbamazépine, la phénytoïne, le phénobarbital et le millepertuis, l’utilisation de Triumeq n’est pas recommandée chez les patients traités par ces médicaments. Triumeq ne doit pas être co-administré avec des antiacides contenants des cations polyvalents. Il est recommandé de prendre Triumeq 2 heures avant ou 6 heures après la prise de ces médicaments. Il est recommandé de prendre Triumeq 2 heures avant ou 6 heures après la prise de suppléments en calcium ou en fer. Le dolutégravir augmente les concentrations plasmatiques de la metformine. Une adaptation posologique de la metformine doit être envisagée à l’initiation et à l’arrêt de l’administration concomitante avec dolutégravir afin de maintenir le contrôle de la glycémie. La metformine étant éliminée par voie rénale, il est important de surveiller la fonction rénale en cas de traitement concomitant avec dolutégravir. Cette association peut augmenter le risque d’acidose lactique chez les patients ayant une insuffisance rénale modérée (stade 3a, clairance de la créatinine [ClCr] comprise entre 45 et 59 ml/min) ; elle doit donc être utilisée avec prudence chez ces patients. Une réduction de la posologie de la metformine doit être fortement envisagée. L’association de la lamivudine et de la cladribine n’est pas recommandée. Triumeq ne doit pas être pris avec un autre médicament contenant du dolutégravir, de l’abacavir, de la lamivudine ou de l’emtricitabine. EFFETS INDÉSIRABLES Résumé du profil de sécurité Les données cliniques de tolérance disponibles avec Triumeq sont limitées. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés, considérés comme étant possiblement ou probablement reliés au dolutégravir et à l’association abacavir/lamivudine [données groupées issues de 679 sujets naïfs de tout traitement antirétroviral, ayant reçu cette association au cours des essais cliniques de phase IIb à IIIb], ont été des nausées (12%), des insomnies (7%), des sensations vertigineuses (6%) et des céphalées (6%). La plupart des effets listés dans le tableau ci-après surviennent fréquemment (nausées, vomissements, diarrhée, fièvre, léthargie, éruption cutanée) chez les patients présentant une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir. Par conséquent, chez les patients présentant un de ces symptômes, la présence d’une réaction d’hypersensibilité doit être soigneusement recherchée (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). Des cas d’érythème polymorphe, de syndrome de Stevens-Johnson ou de syndrome de Lyell, pour lesquels l’hypothèse d’une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir n’a pu être exclue, ont été très rarement rapportés. Dans ces cas, les médicaments contenant de l’abacavir doivent être définitivement arrêtés. L’évènement indésirable le plus sévère, possiblement relié au traitement par le dolutégravir et l’association abacavir/ lamivudine, observé chez des patients, a été une réaction d’hypersensibilité caractérisée notamment par une éruption cutanée et une atteinte hépatique sévère (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »et le paragraphe « Description de certains effets indésirables » dans cette rubrique). Tableau récapitulatif des effets indésirables Les effets indésirables considérés comme étant au moins possiblement reliés au traitement par les composants de Triumeq, issus des études cliniques et des données après commercialisation, sont listés par classe de systèmes d’organes et fréquence. Les fréquences sont définies de la manière suivante : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100), rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (<1/10 000). Les effets indésirables observés avec l’association dolutégravir + abacavir/lamivudine dans une analyse des données groupées issues des études cliniques de phase IIb à IIIb ont été généralement cohérents avec les profils d’effets indésirables observés avec chaque composant individuel (dolutégravir, abacavir et lamivudine). Quel que soit l’effet indésirable observé, aucune différence n’a été observée entre la forme combinée et les composants individuels en termes de sévérité. Tableau 2 : Tableau récapitulatif des effets indésirables liés à l’association dolutégravir+abacavir/lamivudine issus d’une analyse des données groupées des études cliniques de phase IIb à IIIb, et des effets indésirables liés au traitement par abacavir et lamivudine, utilisés avec d’autres antirétroviraux, observés au cours des études cliniques et après commercialisation. Fréquence Affections hématologiques et du système lymphatique : Peu fréquent : Très rare : Affections du système immunitaire : Fréquent : Peu fréquent : Troubles du métabolisme et de la nutrition : Fréquent : Peu fréquent : Très rare : Affections psychiatriques : Très fréquent : Fréquent : Peu fréquent : Affections du système nerveux : Très fréquent : Fréquent : Très rare : Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : Fréquent : Affections gastro-intestinales : Très fréquent : Fréquent : Effet indésirable Neutropénie2, anémie², thrombocytopénie1 érythroblastopénie 1 hypersensibilité (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »)2 syndrome de restauration immunitaire (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »)2 anorexie1 hypertriglycéridémie, hyperglycémie acidose lactique Insomnie rêves anormaux, dépression, cauchemars, troubles du sommeil Idées suicidaires ou tentative de suicide (en particulier chez les patients ayant des antécédents de dépression ou de maladie psychiatrique) Céphalées sensations vertigineuses, somnolence, léthargie2 neuropathie périphérique2, paresthésie2 toux², symptomatologie nasale1 nausées, diarrhées vomissements, flatulences, douleur abdominale2, douleur abdominale haute 2, distension abdominale, gêne abdominale, reflux gastro-œsophagien, dyspepsie pancréatite2 Rare : Affections hépatobiliaires : Peu fréquent : hépatite2 Affections de la peau et du tissu sous-cutané : Fréquent : rash, prurit, alopécie Très rare : érythème polymorphe1, syndrome de Stevens-Johnson1, syndrome de Lyell1 Affections musculo-squelettiques et systémiques : Fréquent : arthralgies2, troubles musculaires1 Rare : rhabdomyolyse2 Troubles généraux et anomalies au site d’administration : Très fréquent : Fatigue Fréquent : asthénie, fièvre2, malaise2 Investigations : Fréquent : Elévation de la créatine phosphokinase (CPK) 2, élévation des enzymes hépatiques ALAT/ASAT 2 Rare : Elévation de l’amylase 1 1 Cet effet indésirable n’a pas été observé au cours des études cliniques de phase III que ce soit pour Triumeq (dolutégravir + abacavir/lamivudine) ou pour le dolutégravir seul, mais a été observé au cours des études cliniques ou après commercialisation pour l’abacavir ou la lamivudine utilisés avec d’autres antirétroviraux. 2Cet effet indésirable n’a pas été identifié comme pouvant être raisonnablement relié à Triumeq (dolutégravir + abacavir/lamivudine) au cours des études cliniques ; ainsi la catégorie de fréquence prise en compte est celle la plus élevée des composants individuels mentionnée dans le RCP (par exemple pour le dolutégravir, l’abacavir et/ou la lamivudine). 1. Raffi F, et al. AIDS. 2015;29(2):167-174 16_213_ViiV_PUB_fr-nl.indd 3 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 9/05/16 09:08 www.lespecialiste.be Pack TRIUMEQ® dolutegravir50mg / abacavir600mg / lamivudine300mg 1 bottle x 30 film-coated tablets Public Price (incl. VAT) 945,58 € CONSIDER DOLUTEGRAVIR AS YOUR CORE AGENT IN HIV One core agent. Many different patients.1 dolutegravir/abacavir/ lamivudine Simplicity of dolutegravir in a single-pill regimen Description de certains effets indésirables Réactions d’hypersensibilité L’abacavir et le dolutégravir sont tous deux associés à un risque de réactions d’hypersensibilité, qui ont été plus fréquemment observées avec l’abacavir. Les réactions d’hypersensibilité observées pour chacun de ces médicaments (décrites ci-dessous) présentent quelques caractéristiques communes telles que la fièvre et/ou une éruption cutanée ainsi que d’autres symptômes traduisant une atteinte multi-organe. Le délai d’apparition de ces réactions a été généralement de 10 à 14 jours, que ce soit pour les réactions associées à l’abacavir ou au dolutégravir, bien que les réactions liées à l’abacavir puissent survenir à tout moment au cours du traitement. Le traitement par Triumeq doit être arrêté immédiatement si une réaction d’hypersensibilité ne peut être exclue sur la base de la clinique. Le traitement par Triumeq, ou par tout autre médicament contenant de l’abacavir ou du dolutégravir ne doit jamais être réintroduit. Se référer à la rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi » pour plus de détails concernant la prise en charge du patient en cas de suspicion de réaction d’hypersensibilité avec Triumeq. Hypersensibilité au dolutégravir Les symptômes ont inclus des éruptions cutanées, des symptômes généraux, et parfois des dysfonctionnements d’organe, comme des atteintes hépatiques sévères. Hypersensibilité à l’abacavir Les signes et symptômes associés à une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir sont listés ci-dessous. Ceux-ci ont été identifiés au cours des essais cliniques ou lors du suivi après commercialisation. Les effets indésirables rapportés chez au moins 10 % des patients présentant une réaction d’hypersensibilité apparaissent en gras. Chez la quasi-totalité des patients présentant une réaction d’hypersensibilité, le syndrome comporte de la fièvre et/ou une éruption cutanée (habituellement maculopapuleuseou urticarienne), cependant certains patients ont présenté une réaction sans fièvre ni éruption cutanée. D’autres symptômes évocateurs d’une hypersensibilité comprennent des symptômes gastro-intestinaux, respiratoires ou généraux tels que léthargie et malaises. Affections de la peau et du tissu sous-cutané Eruption cutanée (habituellement maculopapuleuse ou urticarienne). Affections gastro-intestinales Nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, ulcérations buccales. Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales Affections du système nerveux / Affections psychiatriques Dyspnée, toux, maux de gorge, syndrome de détresse respiratoire de l’adulte, insuffisance respiratoire. Fièvre, léthargie, malaise, œdème, lymphadénopathie, hypotension artérielle, conjonctivite, anaphylaxie. Céphalées, paresthésie. Affections hématologiques et du système lymphatique Lymphopénie. Affections hépatobiliaires Perturbations du bilan hépatique, hépatite, insuffisance hépatique. ffections musculo-squelettiques et systémiques Myalgie, rarement rhabdomyolyse, arthralgie, élévation de la créatine phosphokinase. Affections du rein et des voies urinaires Elévation de la créatinine, insuffisance rénale. Effets divers Les symptômes liés à cette réaction d’hypersensibilité s’aggravent avec la poursuite du traitement et peuvent menacer le pronostic vital ; dans de rares cas, ils ont été fatals. La reprise du traitement par abacavir après une réaction d’hypersensibilité entraîne une réapparition rapide des symptômes en quelques heures. Cette récidive est généralement plus sévère que l’épisode initial et peut entraîner une hypotension menaçant le pronostic vital, et conduire au décès. Dans de rare cas, des réactions similaires sont également apparues chez des patients après reprise du traitement par abacavir, alors que ceux-ci n’avaient présenté qu’un seul des symptômes évocateurs d’une réaction d’hypersensibilité (voir ci-dessus) préalablement à l’arrêt du traitement par l’abacavir ; très rarement des réactions ont également été observées chez des patients pour lesquels le traitement a été réintroduit alors qu’ils ne présentaient au préalable aucun symptôme d’hypersensibilité (c’est-à-dire des patients précédemment considérés comme tolérants l’abacavir). Paramètres métaboliques Une augmentation du poids corporel ainsi que des taux de lipides et de glucose sanguins peuvent survenir au cours d’un traitement antirétroviral (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). Ostéonécrose Des cas d’ostéonécrose ont été rapportés, en particulier chez des patients présentant des facteurs de risque connus, un stade avancé de la maladie liée au VIH ou un traitement par association d’antirétroviraux au long cours. Leur fréquence de survenue n’est pas connue (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). Syndrome de restauration immunitaire Chez les patients infectés par le VIH et présentant un déficit immunitaire sévère au moment de l’instauration du traitement par une association d’antirétroviraux, une réaction inflammatoire à des infections opportunistes asymptomatiques ou résiduelles peut se produire. Des cas d’affections auto-immunes (telle que la maladie de Basedow) ont également été rapportés dans un contexte de restauration immunitaire ; toutefois, le délai de survenue rapporté varie davantage, et ces évènements peuvent survenir plusieurs mois après l’initiation du traitement (voir rubrique “Mises en garde spéciales et précautions d’emploi »). Anomalies biologiques Des augmentations de la créatinine sérique ont été rapportées au cours de la première semaine de traitement par le dolutégravir puis une stabilisation a été observée pendant 96 semaines. Dans l’étude SINGLE, une variation moyenne de 12,6 µmol/L par rapport à l’inclusion a été observée à l’issue des 96 semaines de traitement. Ces variations ne sont pas considérées comme cliniquement significatives car elles ne se traduisent pas par un changement du débit de filtration glomérulaire. Des élévations asymptomatiques de la créatine phosphokinase (CPK), principalement associées à une activité physique, ont également été rapportées lors du traitement par le dolutégravir. Infection concomitante par le virus de l’hépatite B ou C Des patients co-infectés par le virus de l’hépatite B et/ou C ont été autorisés à participer aux études de phase III du dolutégravir, sous réserve que les valeurs à l’inclusion des tests de la fonction hépatique aient été inférieures ou égales à 5 fois la limite supérieure de la normale (LSN). Globalement, le profil de sécurité chez les patients co-infectés par le virus de l’hépatite B et/ou C était similaire à celui observé chez les patients non co-infectés par le virus de l’hépatite B ou C, bien que les taux d’anomalies des ASAT et ALAT aient été plus élevés dans le sous-groupe de patients co-infectés par le virus de l’hépatite B et/ou C au sein de tous les groupes de traitement. Population pédiatrique Il n’existe pas de donnée clinique sur les effets de Triumeq dans la population pédiatrique. Chaque composant de Triumeq a été étudié individuellement chez les adolescents (de 12 à 17 ans). Sur la base des données limitées disponibles chez les adolescents (de 12 à 17 ans) traités avec la formulation individuelle du dolutégravir en association avec d’autres antirétroviraux, il n’y a pas eu d’autres effets indésirables que ceux observés dans la population adulte. Les formulations individuelles de l’abacavir et de la lamivudine ont été étudiées séparément et en association, associé à un traitement antirétroviral, chez des patients pédiatriques infectés par le VIH, naïfs de tout traitement antirétroviral, et préalablement traités par des antirétroviraux (les données disponibles sur l’utilisation de l’abacavir et de la lamivudine chez le nourrisson de moins de trois mois sont limitées). Aucun type d’effet indésirable supplémentaire n’a été observé par rapport à ceux observés dans la population adulte. Déclaration des effets indésirables suspectés La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Belgique Agence fédérale des médicaments et des produits de santé Division Vigilance EUROSTATION II Place Victor Horta, 40/40 B-1060 Bruxelles Site internet: www.afmps.be e-mail: [email protected] Luxembourg Direction de la Santé – Division de la Pharmacie et des Médicaments Villa Louvigny – Allée Marconi L-2120 Luxembourg Site internet: http://www.ms.public.lu/fr/activites/ pharmacie-medicament/index.html TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ ViiV Healthcare UK Limited, 980 Great West Road, Brentford, Middlesex, TW8 9GS, Royaume-Uni DATE D’APPROBATION DU TEXTE 01/16(v07) MODE DE DELIVRANCE Sur prescription médicale Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site de l’Agence européenne des médicaments http://www.ema.europa.eu. BE/TRIM/0008/16 - Mai 2016April 2016 BE/TRIM/0004/16(1) Date of creation: https://be.dolutegravir.com/ ER/VU/RE: ViiV Healthcares.a./n.v Site Apollo Avenue Pascal, 2-4-6, 1300 Wavre, BELGIUM • Contact +32 10 85 65 00 © 2016 ViiV Healthcare group of companies. 16_213_ViiV_PUB_fr-nl.indd 4 www.lespecialiste.be 9/05/16 09:08 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 32 I ACTUALITÉ MÉDICO-SCIENTIFIQUE ❚ 3 RD INTERNATIONAL SYMPOSIUM OF PROBIOTICS & PREBIOTICS IN PEDIATRICS, GAND, 28-30 AVRIL 2016 ■ Des probiotiques à toutes les sauces Pr Yvan Vandenplas (VUB) JS2524F Succès de foule pour ce 3ème symposium, organisé de main de maître par le Pr Yvan Vandenplas (VUB) en collaboration avec la BESPGHaN (Belgian Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition). Au programme, les cent mille milliards de bactéries, réparties en grands phyla, regroupant mille espèces caractérisées à ce jour et qui peuplent notre intestin, l’épigénétique et ses relations avec la plasticité du microbiome ainsi que la métabolomique qui étudie l’ensemble des métabolites (sucres, acides aminés, acides gras, etc.) présents dans une cellule. Un parcours en forme de certitudes et de points d’interrogation, avec une constante: tout reste à faire…, même s’il est clair que le microbiote intestinal est un partenaire bénéfique crucial pour son hôte Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 «La présence des cent mille milliards de bactéries dans le tractus gastro-intestinal dont la surface est égale à celle d’un terrain de tennis serait dramatique pour l’organisme sans la fonction barrière de l’intestin» L’ importance de l’axe intestin-cerveau dans la genèse des troubles de l’humeur n’est plus à démontrer, «du moins sur modèle animal», constate Guy Rousseau (Pharmacologie, Hôpital Sacré-Coeur, Montréal). Son équipe a également développé un modèle pour étudier la dépression post-infarctus du myocarde, une dépression consécutive probablement à la mort de cellules cérébrales, mort reliée à l’inflammation. En réduisant l’inflammation, par différents moyens, dont l’administration de probiotiques, une atténuation des symptômes de dépression a été constatée. Reste encore à expliquer cet effet, à confirmer qu’il est lié à la prise de probiotiques et à leur capacité de maintenir l’intégrité du tractus intestinal et de sa fonction de barrière (1). Mais ce n’est pas la seule piste de travail. C’est ainsi que Johan Garssen (Utrecht) s’est attelé à étudier l’importance du rôle immunorégulateur du microbiome dans diverses maladies non transmissibles: asthme, BPCO, diabète, cancer, obésité, …, toutes maladies qui ont en commun la présence d’un substrat inflammatoire à l’origine de leur développement. Parmi ses découvertes récentes, le rôle antiallergique possible de certaines bifidobactéries (2), l’intérêt des oligosaccharides non-digestibles (GOS/FOS) dans la création d’un microbiote voisin de celui des enfants nourris au sein, et celui de fibres prébiotiques pour agir sur l’incidence et la sévérité de nombreuses affections allergiques. Conserver précieusement nos garde-barrière «La présence des cent mille milliards de bactéries dans le tractus gastro-intestinal dont la surface est égale à celle d’un terrain de tennis serait dramatique pour l’organisme sans la fonction barrière de l’intestin», signale Jon Vanderhoof (Boston). Cette barrière est cependant compromise dans ses constituants (protéines de jonctions, cellules sécrétrices de mucus, transport transcellulaire), notamment en cas d’obésité, et principalement lorsque cette obésité est associée à certaines pathologies inflammatoires comme une stéato-hépatite non alcoolique, par exemple (3). Le microbiome de l’obèse est différent de celui du sujet normal, ce qui pourrait expliquer que certains éléments d’origine microbienne, comme les lipopolysaccharides, principaux composants de la membrane des bactéries gram négatives, soient corrélés positivement avec l’insulinémie à jeun chez les patients diabétiques. On a également constaté que le transfert de microbiote d’individus sains à des sujets obèses permet une amélioration de la sensibilité hépawww.lespecialiste.be I 33 tique et périphérique à l’insuline qui persiste durant les quelques semaines qui suivent le transfert avant de revenir à l’état antérieur, preuve selon Vanderhoof «que le microbiote joue un rôle régulateur du métabolisme de l’hôte, ce qui pourrait lui octroyer une valeur thérapeutique potentielle, au même titre que les constituants de l’alimentation, et notamment les acides gras à chaîne courte, qui jouent un rôle dans la gestion de l’écologie microbienne.» Enfin, et ce n’est pas le moins intéressant, l’obésité pourrait avoir un substrat infectieux comme le démontre l’augmentation du risque d’obésité après infection par adénovirus 36… Ontogenèse, microbiote et grossesse Le développement du tractus gastro-intestinal est un processus complexe, d’autant que cet organe est bien plus qu’un organe destiné à la digestion et à l’absorption des aliments. «On sait ainsi que de nombreux processus de maturation intestinale se produisent au cours du troisième trimestre de la grossesse et des premiers jours de vie, explique Flavia Indrio (Bari), et ce, même si le développement anatomique est terminé après la 20e semaine.» Il faut attendre en effet que le péristaltisme, la capacité de succion (vers 29-30 semaines) et les réflexes de déglutition (vers la 32e-34e semaine) se développent pour que l’intestin puisse acquérir toute sa fonctionnalité (4). C’est dans ce contexte aussi que pourra se développer la ‘tolérance orale’, ou capacité de l’organisme d’utiliser sans réflexe de type allergénique les nutriments qui lui sont apportés. Et le microbiote joue un rôle capital dans cette tolérance orale du fait de son interaction avec l’épithélium intestinal, les cellules dendritiques tolérogènes des ganglions mésentériques et les cytokines produites par les multiples cellules immunitaires. Dans ce contexte, on comprend mieux que la prématurité, l’ingestion d’antibiotiques, et l’alimentation artificielle puissent être à l’origine d’une rupture de la balance par colonisation microbienne aberrante. Le microbiome des enfants prématurés est différent et moins varié car la colonisation intestinale est moins rapide du fait de l’immaturité fonctionnelle de l’intestin, une immaturité qui se traduit par une moindre mobilité, un moindre développement des cellules immunitaires et une moindre activité des cellules en gobelet de telle sorte que la couche de mucus est de moins bonne composition (5). C’est une des explications majeures apportée par Hans van Goudoever (Amsterdam) au risque d’entérocolite nécrosante que courent les prématurés. Ce qui a suscité l’idée d’administrer préventivement des probiotiques à ces enfants, voire à la mère en cas de grand risque de prématurité, sans succès formel à ce jour, mais avec des éléments tendant à confirmer la preuve du concept. Troubles fonctionnels gastrointestinaux de l’enfant: des éléments positifs qui s’accumulent Syndrome de l’intestin irritable C’est surtout la forme avec constipation du côlon irritable que l’on rencontre chez l’enfant, principalement chez la fille. Dans la mesure où cette affection www.lespecialiste.be fonctionnelle se rencontre très fréquemment dans le décours d’une infection bactérienne intestinale, il est plus que probable que ce syndrome est lié à une dysbiose intestinale. Si plusieurs essais thérapeutiques ont été effectués pour améliorer le confort de ces enfants, seuls l’hypnothérapie, la thérapie cognitivo-comportementale et les probiotiques (en particulier le lactobacillus GG, le lactobacillus reuteri et VSL#3) ont apporté des résultats probants alors que les fibres donnent des résultats hétérogènes. «Cependant, souligne Annamaria Staiano (Naples), les traitements psycho-comportementaux ne sont pas accessibles dans de nombreux centres, contrairement aux probiotiques…» (6). Douleurs abdominales fonctionnelles D’autres affections gastro-intestinales pédiatriques fonctionnelles comme la dyspepsie fonctionnelle ou les douleurs abdominales fonctionnelles ainsi que la migraine abdominale ont fait l’objet d’études cliniques à l’aide de probiotiques. Seules les études portant sur le syndrome de l’intestin irritable ont été probantes avec les souches mentionnées plus haut. Il n’est pas impossible que le dessin des études qui les ont testées dans d’autres indications aient mal réalisés selon Zvi Weizman (Beer-Sheva, Israël) qui, pour étayer ses dires, rappelle que ces souches (L. reuteri, L. plantarum, L. GG, VSL#3) ont prouvé améliorer la motilité, réduire la sensation de douleur, réduire la perméabilité intestinale et réduire l’inflammation (7). Coliques infantiles Les coliques infantiles sont une autre cause fréquente de consultation (une famille sur six consulte pour ce problème!). Cependant, les études portant sur cette pathologie sont très inégales car la définition même de ce syndrome est très variable (20 définitions différentes dans les 39 études recensées par Hania Szajewska, Varsovie). Rome III s’en tient pour l’instant aux critères suivants: paroxysmes d’irritabilité ou d’agitation accompagnant des pleurs débutant et s’arrêtant sans explications au moins 3 heures par jour, durant plus de 3 jours/semaine et pendant plus d’une semaine, chez les enfants âgés de moins de 4 mois. On n’en connaît pas les facteurs causaux, même si certains auteurs la décrivent comme un antécédent migraineux. Maladie cœliaque: la génétique et l’environnement Il existe une relation claire entre composition du microbiote et réponse à l’agression par le gluten, une baisse proportionnelle de lactobacilles et de bifidobactéries étant fréquemment mise en évidence. Parallèlement, un régime pauvre en gluten permet souvent de rétablir une proportion normale d’entérobactéries et de staphylocoques, mais pas des bactéroïdes, bifidobactéries et lactobacilles, ce qui pourrait signifier une relation entre cette absence et le risque de maladie cœliaque. Il est donc logique que ces probiotiques aient été testés. Les résultats observés sont intéressants, mais pas encore démontrés in vivo: bifidobacterium lactis inhibe les effets toxiques induits par la gliadine sur ces cellules épithéliales en culture, bifidobacterium infantis réduit la perméabilité intestinale, L. plantarum, L. casei et VSL#3 agissent in vitro sur les polypeptides de l’hydrolysat de la gliadine… (9). Plusieurs pistes en défrichage… Les infections respiratoires hautes, et en particulier l’otite moyenne, ont un rapport avec le microbiote. Il en va de même de certaines infections urinaires et des surinfections que l’on observe dans la mucoviscidose ainsi que de certaines allergies alimentaires. C’est dans ce cadre que la métagénomique et la métabolomique sont susceptibles d’apporter des informations intéressantes avec pour objectif de définir mieux les cibles, les souches utiles, et les fenêtres d’opportunité pour une prise en charge efficace, «ce qui laisse largement le champ à un programme passionnant dans le cadre des prochains symposia sur les prébiotiques et probiotiques en pédiatrie, le suivant étant prévu pour 2018 à Bari», conclut Yvan Vandenplas. ❚ Dr Dominique-Jean Bouilliez Références 1. Rousseau G. Gut-Brain axis and behaviour. 2. Garssen J. Microbiome manipulation and immune regulation: impact for non-communicable diseases? 3. Vanderhoof J. Microbiota and obesity. 4. Indrio F. Microbiota and development of gastro-intestional function and inflammation. 5. van Goudoever H. Microbiota and probiotics in the preterm. 6. Staiano A. Microbiota and probiotics in pediatric irritable bowel syndrome. 7. Weizman Z. The effect of probiotics in abdominal pain-related functional gsatrointestinal disorders in childhood. 8. Szajewska H. Microbiota and probiotics in infantile colic. 9. Francavilla R. Microbiota and the celiac patient. Parmi les autres causes invoquées: des anomalies gastro-intestinales sous-jacentes (RGO, etc.), des facteurs psychosociaux, l’inexpérience des parents, l’exposition à la fumée de cigarette, des allergies alimentaires, des pleurs «normaux» mais fréquents, (on se situerait alors à l’extrémité de la courbe de Gauss)… voire une dysbiose que certaines études évoquent devant l’abondance relativement plus importante de C. difficile et d’E. coli et la faible proportion de lactobacilles chez ces enfants. Il semble par ailleurs acquis que la diversité des espèces soit moindre chez ces enfants que dans les groupes contrôle. Ce constat a justifié la réalisation d’études avec plusieurs probiotiques, mais les résultats sont inconstants, et probablement liés à l’importance du mode d’alimentation de l’enfant dans la création de son microbiote (8). «Ceci pose clairement la question de l’intérêt d’un traitement préventif», conclut Hania Szajewska. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 34 I LIFESTYLE Renault Kadjar Lacune comblée Avec le Kadjar, Renault se dote enfin d’un SUV digne de ce nom. Un modèle qui singe le Nissan Qashqai. Pour notre plus grand plaisir! L’ espaces de rangement sont nombreux et pratiques (30 litres au total). Seul défaut: aucun n’est réfrigéré. absence d’un vrai cross over compact représentait une grosse lacune dans la gamme du constructeur généraliste français. Certes, la marque a bien essayé de combler son retard avec le Koleos, mais ce pâle modèle extrapolé d’une Samsung coréenne n’a jamais été adapté au marché, malgré des qualités dynamiques certaines. Echec et mat dès lors et, surtout, incompréhension quand on sait que Renault et Nissan sont comme des frères et que le Japonais cartonne depuis des lustres avec son Qashqai… Les responsables de Renault ont dès lors bien dû se rendre à l’évidence et ils ont donc enfin opéré ce copier/coller entre Nissan et Renault pour donner naissance au Kadjar, ce dernier ne se distinguant du Qashqai que sur le plan du style. Renault ne fait d’ailleurs pas de mystère quant à cette mise en commun: «Le Kadjar emprunte 60% des composants du Nissan Qashqai, mais les parties visibles sont à 95% originales», précise la documentation. Economique… Pour les moteurs, Renault joue, comme pour l’Espace, la carte de la réduction de cylindrée. Le programme se compose en effet d’un 1.2 essence turbo de 130ch et, en diesel, du 1.5 dCi de 110ch, un moteur promis à un bel avenir quand on prend connaissance de ses chiffres flatteurs de consommation et de rejets (3,8l/100km ou moins de 100g/km de CO2). Quid des performances dynamiques avec famille et bagages? Les plus exigeant pourront encore se tourner vers le plus généreux 1.6 dCi décliné en 130ch (traction ou 4x4 au choix), mais il faudra par contre attendre 2016 pour goûter à la version double turbo de 160ch connue de l’Espace et de l’utilitaire Trafic… Un comble! Agile AS0953F Copie conforme? Renault a l’honnêteté de jouer cartes sur table et admet donc que toute la technique est identique à celle du Nissan Qashqai. Ce SUV est dès lors aussi construit sur l’architecture modulaire (CMF C/D pour les plus pointilleux) qui couvrira à terme tous les besoins, de la future Megane présentée au salon de Francfort jusqu’au récent Espace 5. S’agissant d’un développement commun, même les réglages de la suspension sont partagés, ce qui témoigne Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 encore une fois de la proximité entre ces deux modèles. Unique différence: un coffre légèrement plus avantageux pour le Renault (472l) qui tire profit de dimensions légèrement augmentées. C’est le fruit du travail du designer maison, Laurens Van Den Acker. Long d’une taille respectable de 4,45m, le Kadjar a toutes les chances de séduire les familles, même si sa finition pourrait encore progresser. Mais le style apprécié des Renault actuelles est au rendez-vous, tout comme les aspects pratiques. Totalement rhabillé par les designers français, les sièges sont excellents et celui du passager peut même être rabattu en tablette pour faciliter le chargement des longs objets. L’habitabilité est généreuse à toutes les places, tandis que les En dynamique, le Kadjar ne réserve pas de surprise. Il se comporte comme le Qashqai et reste donc prévenant, voire agile pour une auto dotée d’un centre de gravité plutôt élevé. Le confort se veut d’un bon niveau tout comme l’insonorisation. Nous avons pris en main le groupe motopropulseur 130ch 4X4. Ses performances apparaissent plus qu’honnêtes pour autant qu’on ne soit pas trop exigeant. Mais c’est là le choix de la raison… ❚ Arnaud Dellicour www.lespecialiste.be I 35 PETITES ANNONCES Offre d’emploi Je suis puéricultrice de formation, et j’aimerais beaucoup travailler au sein d’un centre médical ou d’un hôpital à l’accueil des malades, être l’intermédiaire entre eux et le corps médical. Je suis courageuse, à l’écoute et je peux également remplir des tâches administratives. Vous pouvez me contacter au 0497/11.08.75 ou [email protected] BRUXELLES. Centre médical au nord de Bruxelles cherche 2e DERMATO-2e OPHTALMO-2e ORTHODONTISTE. Prière de tél au 02267.97.78 ou par mail [email protected] contact: Dr VAN den HOVE D’ERTSENRIJCK Ou Mme LOPEZ Florence. Centre Médical situé à woluwé st lambert, cherche cardiologue part time. Contacter le Dr Y. LECHIEN 02 770 44 47 Cherche technicienne EEG, éventuellement à former.Centre de Médecine Spécialisée de La Hulpe. Tél:0476 54 88 78 Diplômée assistance dentaire et secrétariat médical avec 5 ans d’expérience assistance stomato-orhtodontie-paro-endo-dentisterie générale et prothèses cherche emploi plein temps. e-mail: [email protected] Cabinet MG de groupe Bruxelles Nord Ouest cherche un(e) généraliste temps plein ou partiel 0475934642 Centre médical WSTLAMBERT cherche à compléter son équipe par un médecin du sport, un orthop, un chirur. vasc,un pneumo,un neuro,infos:[email protected] Polyclinique Laeken rue Marie Christine cherche médecins pour les services: généraliste, Cardiologue, dermatologue,gastro, ortho. pédiatre, Pneumologue,Neurologue et gynécologue. Contact: 0474625106 JS2575F Association de 2 jeunes MG recherche collaborateur MS. Pratique en Brabant-Wallon Centre. Bonne patientèle de caractère familial, ambiance de travail agréable et moderne, secrétariat. Possibilité 1/2 journée. 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Dr Dandoy Marc 0485/38.39.91 Cause fin de carrière, médecin généraliste région de Wavre (Grez-Doiceau), bonne patientèle de caractère familial, cherche jeune médecin motivé pour reprise. T. 0477 742 847 Matériel médical Médecin généraliste en fin de carrière cherche successeur pour reprendre sa patientèle fin 2015. Cabinet installé en zone résidentielle et semi-rurale au sud de Charleroi. Association avec deux généralistes féminins en un regroupement reconnu par l’INAMI. Possibilité de pratique accompagnée durant les premiers mois. Organisation pratique à discuter, mais recherche avant tout d’une solution où chaque partie – médecin, associées, successeur et patientèle – y trouve sécurité et qualité de vie. Contact: Dr Bernard ALEXANDRE 0475/39.04.19 Cause fin de carrière médecin généraliste région Namur- Andenne, bonne patientèle de caractère familial et semi-rural, cherche jeune médecin pour collaboration ou reprise. Toutes modalités d’accord envisageables. T 0479397857 – [email protected] Centre Médical situé à Molenbeek St. Jan cherche médecins pour les services de cardiologie, physiothérapie ou médicine physique, pédiatrie, gastro-entérologie et Neurologie. Tél: 0476 811 161 Assoc. de 2 généralistes (entourés de spécialistes, kinés, podo, psycho, infi ) travaillant à Anderlues (Thuin-Binche) recherche un généraliste et collaborateurs (spécialisés). Dr. Borlée 0498/543330 Gynécologue donne sa table Ritter, une table plate dossier mobile pr kiné, autre petit mobilier. Vend un beau bureau italien années 80 électrifié 200 euros. Contact [email protected] ou 0478/982390 A v: revues Classica: collection complète 181 numéros . (sauf le n°16). Etat impeccable. En cadeau: 25 revues Musiques et Panorama Musiques et 12 revues Diapason. Prix: 180 euros. Tél: 0477/671574 . 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RECRUTEMENT D’UN BIOLOGISTE L’ULB – Institut de Biologie Clinique cherche à s’assurer la collaboration d’un Médecin ou d’un Pharmacien biologiste, dans le cadre d’un contrat d’indépendant. Domaine de compétence: Le candidat aura une expérience plus spécifiquement orientée vers la microbiologie. Il aura cependant une compétence suffisamment polyvalente que pour pouvoir participer à la validation journalière des résultats. Soutien à l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé: Début des prestations: • A partir du 1er août 2016 Médecin – vaccins Collaborateur/expert scientifique - Expertise scientifique, services et conseils sur dispositifs médicaux les vaccins à usage humain; représentation au Conseils et évaluation concernant les applications sein du Comité européen pour l’évaluation des dispositifs médicaux; analyse bénéficesdes demandes d’autorisation de mise sur risques sur base des évaluations cliniques, des le marché (Londres); développement lignes directrices européennes et expansion de l’expertise et de la littérature scientifique; (européenne ) et du réseau participation à des groupes de d’experts; Envoyez votre candidature travail et développement de consultation et coordination via notre site l’expertise quant aux applications liées www.wiv-isp.be/jobs (de préférence avant la fin de juin ). à la vaccination Profil: médecin / doctorat PUB10119F Les candidatures doivent être adressées: • par courrier à L’ULB – Institut de Biologie Clinique, chaussée de La Hulpe 171 à 1170 Bruxelles – A l’attention de la Direction • et/ou par e-mail à l’adresse [email protected] PUB10060F.indd 1 Plus d’informations? Contactez Stefaan Vernaeve ou Dorothée Hanin (02 642 50 16 ou [email protected] ) Profil: médecin; min. 8 ans d’expérience dans le domaine des vaccins 20/05/16 10:15 PUB10119F_WIV_ISP.indd 1 Le Centre Hospitalier Interrégional Edith Cavell, CHIREC recherche, en vue de renforcer l’équipe d’Orthopédie Traumatologie sur le nouveau Site de Delta en sciences médicales; expérience de recherche en matière de dispositifs médicaux (à savoir, cardio vasculaire) Le département médical du Grand Hôpital de Charleroi 3/06/16 (GHdC), recherche pour le laboratoire : UN SPÉCIALISTE EN BIOLOGIE CLINIQUE POLYVALENT AVEC TROPISME EN MICROBIOLOGIE (H/F) 2 chirurgiens orthopédistes (h/f) Contrat indépendant, temps plein (8 demi-journées/semaine) ayant une compétence reconnue en traumatologie Entrée en fonction souhaitée : mai 2017 Votre profil : Les candidatures (lettre de motivation et curriculum vitae complet) sont à envoyer par mail au Docteur P. Zygas ([email protected]) • Être porteur d’un diplôme au grade légal de médecin biologiste ou de pharmacien biologiste. • Être titulaire du certificat en hygiène hospitalière ou à acquérir dans les deux ans. Renseignements à prendre auprès du Dr Patrick Zygas, Chef du Pôle Locomoteur Delta (02/434.62.34) UN SPÉCIALISTE EN BIOLOGIE CLINIQUE POLYVALENT AVEC TROPISME EN CHIMIE CLINIQUE/SÉROLOGIE (H/F) www.chirec.be Contrat indépendant, temps plein (8 demi-journées/semaine) Entrée en fonction souhaitée : février 2017 Votre profil : • Être porteur d’un diplôme au grade légal de médecin biologiste ou de pharmacien biologiste. Description des deux fonctions : LE CENTRE HOSPITALIER DE WALLONIE PICARDE ASBL recrute des (H/F) : • Des cardiologues • Des médecins Urgentistes SMU et SMA • Des médecins généralistes pour les • Des dentistes salles d’hospitalisation en gériatrie, en réadaptation et soins palliatifs • Un rhumatologue • Un endocrino-diabétologue • Deux gériatres Pour toute information : [email protected] ou www.chwapi.be Siège social Av. Delmée 9 à 7500 Tournai Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 www.chwapi.be • Former en encadrer les technologues et assistants en biologie clinique attachés à son secteur (le laboratoire du GHdC est reconnu comme service de stage) ; • Participer à l’organisation et à la gestion quotidienne de son secteur ainsi qu’aux projets généraux du laboratoire (comités hospitaliers, management de la qualité et suivi de la norme ISO 15189) et aux rôles de gardes ; • Valider biologiquement les résultats d’analyses et développer et valider de nouvelles analyses ; • Communiquer avec les cliniciens pour l’orientation optimale des tests et l’interprétation des résultats. Pour plus d’informations, consultez les offres détaillées sur notre site internet www.ghdc.be Ce poste vous intéresse ? Envoyez votre candidature accompagnée d’un curriculum vitae et d’une lettre de motivation, au Dr KORNREICH, Médecin chef du laboratoire ([email protected]) et au Dr Ventura, Directeur Médical ([email protected]). www.lespecialiste.be 11:00 I 37 A VENDRE: Imprimante Médical Thermique Compact - MITSUBISHI Model P90E + 6 rouleaux de papier thermique. Parfait état - € 220 Tel après 19h: 0472/80.82.82 À vendre: très belle collection complète des rapports de la SFORL de l’année 1981 à 2007. Les années antérieures feront gracieusement partie du lot. Prix à discuter. Contact 0475/321 587 ou [email protected]. Le Groupe Jolimont recrute pour les Centres Hospitaliers Jolimont Site de Nivelles: un médecin intensiviste ou anesthésiste-réanimateur (H/F) pour le service des soins intensifs. La personne engagée devra effectuer des prestations occasionnelles de garde de nuit et de week-end. Veuillez prendre contact avec la direction médicale auprès du Dr Jaumotte - [email protected] PUB010059F.indd 1 17/05/16 A vendre et à enlever pour fin d’activité de pédiatre. Une table d’examen: 1 plateau et 2 battants; un escabeau à 2 marches; un assistant mobile: 2 plateaux et 2 supports; un tabouret réglable sur roulettes; un tabouret réglable tripode fixe; une armoire vitrée; un négatoscope; une balance mécanique avec 14:55 toise (SECA); un pèse-bébé mécanique (SECA); une toise pour nourrisson 0477 29 17 66 A vendre microscope bioculaire Leitz Wetzlar GMBH année 1957, n°:502732, dans son coffret en bois d’origine, avec éclairage électrique, 4 objectifs et deux jeux d’oculaires. Excellent état. Visible à Bruxelles. Prix demandé 200 Eu. Contact: Te.: 0473832500 ou 024682389 (après 18h) ou par mail: [email protected] Prix: 200 € A prendre livraison à la hulpe. Contact: d.baran@belgacom. net A vendre colposcope Zeiss 150FC état impécable, un seul utilisateur. 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À cette occasion, Sanofi publie sur www.vs-MS.com les résultats de son enquête mondiale (1), menée auprès des patients SEP et de leurs partenaires pour mieux comprendre les répercussions psychologiques et physiques de la maladie. En Belgique, environ 10.000 personnes souffrent de la SEP (2). L’enquête révèle que: • Les malades de la SEP ne sont pas seulement affectés physiquement: ils sont aussi durement touchés sur le plan émotionnel et cognitif. www.lespecialiste.be • • • 1. 55% des patients se sentent frustrés, parce que leurs proches ne comprennent pas leurs difficultés et limitations. 2 patients sur 3 déclarent avoir du mal à conserver leur travail. Les conjoints, eux aussi, admettent vivre dans le stress et demandent plus de compréhension. 1.075 patients SEP et 580 partenaires de patient SEP ont participé à une enquête en ligne de 20 minutes, organisée par Sanofi en juillet et août 2015. Tous les répondants étaient âgés de 18 ans ou plus. L’enquête a été réalisée en Australie, au Canada, en France, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. 2.http://ligue.ms-sep.be/ Vous aussi souhaitez publier une annonce dans nos prochaines éditions? Envoyez-nous votre petite annonce à l’adresse [email protected] Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 NOUVEAU LA nouvelle référence en recrutement santé Project Management Officer (Industrie Pharmaceutique / Bruxelles) Délégué médical et/ou pharmaceutique expérimenté (Industrie Pharmaceutique / Wallonie) Un spécialiste en Gériatrie (Hôpital / Bruxelles) Infirmier(e) chef de service pour le département infirmier (Hôpital / Brabant Wallon) Retrouvez toutes nos offres d’emploi et déposez votre CV sur www.JobHealth.be pa_jh_250_317_med.indd 1 Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 1/07/13 20:46:16 www.lespecialiste.be I 39 ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE ❚ SÉCURITÉ DES MÉDECINS ■ Les notifications d’agression centralisées L’Ordre des médecins annonce la création d’un point de contact national permettant aux médecins de notifier les agressions subies dans l’exercice de leur profession. Un formulaire de signalement des incidents est disponible sur son site. L’initiative s’inscrit dans un projet plus vaste, en achèvement pour début août: le service «Médecins en difficulté». La violence envers les médecins peut prendre plusieurs formes, de l’agression verbale à l’attaque physique. L e Conseil national de l’Ordre ouvre un point de contact pour les cas de violence à l’égard des médecins, dont le nombre, dit-il, prend «des proportions inquiétantes». Il rapporte avoir «régulièrement connaissance d’incidents signalés par des médecins individuels» et recevoir «des alertes de plusieurs cercles de médecins généralistes». Comme le développe le Pr Jean-Jacques Rombouts, vice-président et porte-parole du Conseil national, cette violence peut revêtir différentes formes et aller d’événements tragiques isolés – comme le coup de poignard fatal porté au généraliste flamand Patrick Roelandt lors d’une visite à domicile en décembre dernier – à des faits d’agression verbale devenus monnaie courante. JS2580F Mesurer l’incidence et catégoriser Le Conseil national, conscient qu’il n’existe que des données fragmentaires sur la problématique, va donc s’employer à cartographier et caractériser la violence à l’égard du corps médical. www.lespecialiste.be Pour ce faire, il convie les consœurs et confrères qui sont victimes de faits de violence à les lui signaler via un formulaire standard disponible sur son site. Le document peut être complété anonymement. On y demande au médecin son âge et son sexe, son environnement d’exercice, son type de pratique (solo, groupe, centre de santé, hôpital…) et le lieu précis où est survenue l’agression. Est attendue également la description de l’acte de violence, sa nature (violence physique, psychologique, verbale…), les circonstances dans lesquelles il s’est produit ainsi que sa raison présumée – comme le refus de prescription, le temps d’attente, le vol… Le formulaire s’enquiert encore des caractéristiques de l’auteur des faits, des conséquences de ceux-ci (dommages corporels, matériels, ITT…) et de la suite donnée par la victime (dépôt de plainte, recherche d’aide médicale/psychologique…). Une facette d’un plus gros projet S’agit-il d’un recueil à durée limitée, visant à pouvoir éclairer les autorités pour dresser un plan stratégique (le ministère de l’Intérieur, par exemple, dont l’Ordre est l’un des interlocuteurs sur la question de la sécurité des médecins)? «L’initiative va s’inscrire dans la durée, corrige le Pr Rombouts. Elle fait partie intégrante d’un projet de grande envergure, appelé “Médecins en difficulté”, qui démarrera pleinement cet été. Le Conseil national souhaite apporter du soutien à des confrères qui rencontrent différents types de situations délicates, pas uniquement de la violence. Il y a ceux qui sont confrontés à des problèmes d’alcoolisme ou de burn out, ou encore ceux qui se retrouvent en mauvaise posture parce qu’ils ont commis, par exemple, une erreur médicale et font l’objet de poursuites.» L’idée est de leur proposer l’aide d’une structure indépendante de l’activité disciplinaire de l’Ordre. Pour animer «Médecins en difficulté», qui aura pour vitrine un site (actuellement en chantier) connexe aux pages web du Conseil national, ce dernier vient d’engager une collaboratrice à temps plein, bilingue et à fibre sociale et psychologique. «Elle nous rejoindra le 1er août.» En outre, la structure pourra également s’appuyer sur un réseau de référents, médecins, psychiatres…, vers lesquels aiguiller les confrères en souffrance qui se manifesteront. Le service disposera d’une ligne d’appel gratuite (0800/23460), offrant un point de contact unique. Un peu de patience, donc, avant que ce dispositif ne soit tout à fait sur les rails, conclut Jean-Jacques Rombouts, en signalant toutefois qu’il est déjà fonctionnel auprès des conseils provinciaux pionniers en la matière de Flandre orientale et du Brabant wallon, emmenés par leurs présidents respectifs, les Drs Bafort et Machiels. Initiative en nom propre Il existe une certaine concurrence dans le soutien aux médecins en difficulté, précise par ailleurs le porte-parole de l’Ordre. «Il y a par exemple en Flandre la structure locale D4D (Doctors for Doctors) qui s’occupe de burn out. L’Inami a plus d’une fois tenté de créer un dispositif analogue. En matière de sécurité, le groupe récemment constitué par les amis du MG décédé, le PRaag (Patrick Roelandt anti-agressie groep), pousse tout le monde à l’action. “Médecins en difficulté” est une initiative propre au Conseil national, sur ses deniers, via les cotisations des membres», qui servent donc une cause d’entraide et de solidarité. ❚ Johanne Mathy Pour le trimestre qui suit l’accouchement, l’indépendante pourrait aussi être exonérée du paiement des cotisations tout en conservant ses droits. C’est l’objet d’un projet de loi, qui sera prochainement déposé au Parlement. Si elle est approuvée, cette mesure pourrait aussi entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Le congé de maternité des indépendantes allongé L ’arrêté destiné à allonger le congé de maternité des femmes indépendantes a été publié au Moniteur belge. Il entrera en vigueur dès le 1er janvier prochain. Une évolution qui ne manquera pas d’intéresser la gent féminine. En Belgique, seul un indépendant sur trois est une femme. Le pourcentage de femmes sous ce statut a peu évolué depuis cinq ans. Les femmes représentent aussi 23% des employeurs. Au terme d’une vaste enquête, les organisations représentatives ont ciblé la difficulté à concilier vie familiale et vie professionnelle comme principal obstacle, parmi les femmes, pour embrasser une carrière en tant qu’indépendante. En vue de renforcer le statut social des indépendantes, deux mesures ont été adoptées et seront appliquées dès 2017. Le congé de maternité se voit allongé de quatre semaines. Trois semaines sont obligatoires et neuf facultatives. Ce congé peut être pris à la semaine, à temps plein ou à mi-temps pour mieux coller à la réalité professionnelle. L’ensemble du congé facultatif devra être pris sur une période de temps de 36 semaines à compter de la fin du congé postnatal obligatoire. L’indemnité avoisine les 450 euros par semaine. Autre changement, l’octroi désormais automatique de 105 titres-services gratuits. A.M. Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 40 I ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE Vous pourriez répéter, Docteur? A JS2576AF la faveur d’un colloque qu’elles organisaient ce mardi autour de l’health literacy, les Mutualités libres livrent les résultats d’une enquête sur la capacité des Belges à comprendre les explications délivrées par leur médecin. Ce sondage, tout frais, a été conduit en avril auprès d’un millier de personnes de plus de 18 ans ayant consulté au moins deux fois un médecin généraliste sur les 12 derniers mois. Il en ressort de préoccupants constats. Si six participants sur dix affirment «très bien» saisir les explications que leur médecin fournit sur leur pathologie, le traitement à suivre, les conseils de prévention…, les quatre autres reconnaissent les capter «à peu près» – et certains avouent même ne pas les comprendre du tout. Les MLOZ s’interrogent, dès lors, sur la capacité de cette grosse minorité de patients à réellement prendre leur santé en main. «Car si les explications du médecin sont jugées la plupart du temps satisfaisantes, pour 17% des Belges, les mots utilisés lors de la consultation sont “compliqués”», détaille la mutualité. Le sondage MLOZ s’est efforcé de cerner les suites de ce déficit d’entendement. Si, par exemple, huit répondants sur dix déclarent prendre scrupuleusement les médicaments prescrits, ils respectent toutefois moins bien le traitement quand ils ont éprouvé des difficultés à comprendre les explications du MG. «Les adultes dans cette situation sont ainsi deux fois plus nombreux à “oublier” de prendre leurs médicaments ou à les prendre de manière irrégulière. Ils suivent moins les recommandations du généraliste aussi, font moins souvent les examens complémentaires prescrits, se présentent moins aux visites de suivi, et respectent moins les conseils d’hygiène de vie (sport, alimentation…)», énumèrent les Mutualités libres. Contacts trop expéditifs et peur de demander Les Mutualités libres ont également épinglé le fait que la durée de la consultation influençait le niveau de compréhension. Les patients qui éprouvent plus de difficultés à saisir les indications du médecin bénéficient généralement de consultations plus courtes, sous les 15 minutes, alors que les MLOZ ont relevé une durée moyenne de 16 minutes (avec toutefois, une fois sur huit, un temps de contact inférieur à 10 minutes). Les personnes qui comprennent moins bien sont deux fois plus nombreuses à affirmer que le MG n’a pas passé assez de temps à leur expliquer le traitement Rapprochement des cliniques Saint-Jean et de l’Europe Depuis le 1er juin, les Cliniques de l’Europe (709 lits) et la Clinique Saint-Jean (558 lits) sont officiellement des «partenaires privilégiés». Les 2 institutions bruxelloises comptent améliorer leur collaboration médicale et renforcer mutuellement leurs services de support. JS2576BF «C ette convention de partenariat est un accord entre les deux hôpitaux leur donnant mutuellement la priorité afin de développer de nouveaux projets aussi bien médicaux, administratifs que de support. Cette collaboration s’inscrit dans une réalité économique ainsi que dans l’évolution de la politique de santé des différents gouvernements, incitant les hôpitaux à travailler de plus en plus en réseau et à se spécialiser. Ces dernières années, plusieurs projets communs de partenariats non officiels ont déjà vu le jour. Cet accord se voit aujourd’hui doté Le Spécialiste est une publication réservée aux médecins spécialistes et médecins spécialistes en formation. Bimensuel • 21 numéros/an Tirage: 18.500 exemplaires Rédacteur en chef: Vincent Claes [email protected] Le Spécialiste 85 ❚ 9 juin 2016 d’un caractère officiel», communiquent les 2 institutions. «Notre partenariat est logique. Nous proposons en grande partie les mêmes services et spécialisations pour des patients au profil similaire, et ce dans la même région. Cette nouvelle étape a nécessité de l’audace, mais nous étions naturellement destinés à collaborer. Il a donc été décidé de poursuivre le processus de partenariat avant qu’une législation spécifique et contraignante se mette en place», expriment les directions. L’enjeu est de coordonner les six sites – les 3 des Cliniques de l’Europe et les Collaborateurs réguliers: Erik Briers, Dominique-Jean Bouilliez, France Dammel, Stef Gyssels, Jean-Yves Hindlet, Michèle Langendries, Vincent Liévin, Johanne Mathy, Chantal Maton, Philippe Mauclet, Martine Versonne, Jean-Luc Schouveller, Albin Wantier Assistant de rédaction: Kris Heyvaert Régie publicitaire: Philip Bergé [email protected] Production: Sandrine Virlée, Witold de Campo Dr K. Ilunga, directeur médical des Cliniques de l’Europe. 3 de la Clinique Saint-Jean – des deux groupes hospitaliers. Une façon aussi d’exister pour ces deux institutions relativement isolées sur l’échiquier hospitalier bruxellois face au CHU Bruxelles (hôpitaux publics Iris sauf HIS) qui se met en place, au Chirec qui se reconstruit à Delta et aux 3 hôpitaux académiques bruxellois. et comment le prendre. «Un handicap, quand on sait», commentent les MLOZ, «que 4% des Belges n’osent pas “interroger” leur médecin.» Les commanditaires du sondage s’inquiètent donc de voir qu’en dépit, d’une part, du haut niveau de satisfaction exprimé en Belgique à l’égard du corps médical et du système de santé, et d’autre part, de la multiplicité des sources d’infos médicales, un participant sur deux estime qu’il est «difficile» de comprendre comment améliorer sa santé et son bien-être. Les MLOZ estiment qu’on peut aider la population à préserver son capital santé et à se prendre en charge «en améliorant la qualité et l’accessibilité de l’information santé, y compris l’information réglementaire (droits des patients)», tout comme «en stimulant le développement de connaissances tout au long de la vie». A qui incombe cette mission d’éducation à la santé? «L’école, les professionnels de la santé, les mutuelles, l’administration publique, etc.» ❚ Johanne Mathy référer le patient vers le meilleur prestataire, dans l’intérêt du patient. «Nous le faisons déjà. Par exemple, en radiologie interventionnelle, les deux hôpitaux ont leurs spécialités», explique le Dr K. Ilunga, directeur médical des Cliniques de l’Europe. «Nous pouvons nous référer des patients. Nous nous inscrivons plus dans une logique de réseau, ce qui est la tendance actuellement, que dans celle d’une fusion. D’ailleurs, les trois hôpitaux ont des bassins de vie différents.» Cette collaboration ne vise pas que l’activité médicale mais aussi des activités de support (informatique, achat, dossier médical… ). «Dans ces domaines qui touchent à la performance et à la qualité, il n’y pas d’enjeux de concurrence, poursuit le Dr Ilunga. Les conseils médicaux et les directions des deux groupes hospitaliers se parlent régulièrement entre eux. Nous poursuivons ce rapprochement.» ❚ Loin d’une fusion Il n’est pas question pour l’instant de réorganiser les services médicaux en fonction de cette «alliance» mais bien de Coordinateur général: Vincent Claes Editeur responsable: Dr Vincent Leclercq Abonnement annuel: 125e Tous droits réservés, y compris la traduction, même partiellement.Paraît également en néerlandais. L’éditeur ne pourra être tenu pour responsable du contenu des articles signés, qui engagent la responsabilité de leurs auteurs. En raison de l’évolution rapide de la science médicale, l’éditeur recommande une vérification extérieure des attitudes diagnostiques ou thérapeutiques recommandées. Vincent Claes GAMBEL GAMBEL Copyright net net Gambel net Gambel sprl Avenue des Fougères 6 1950 Kraainem Tel 02/785.07.20 Fax 02/731.33.55 E-mail [email protected] net D’après un sondage commandité par les mutualités libres (MLOZ), 17% des Belges trouvent les mots employés par le médecin «compliqués». 40% estiment comprendre «à peu près» le message. Avec, à la clef, un déficit de compliance. Le degré de compréhension est impacté par la durée de la consultation, signale encore l’organisme assureur qui plaide pour une progression de la qualité et de l’accessibilité de l’info santé. net www.lespecialiste.be