SAMANTHA ou Le chemin de l`amour est pavé de psychopathes
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SAMANTHA ou Le chemin de l`amour est pavé de psychopathes
Harlequin HQN® est une marque déposée par Harlequin S.A. © 2016 Harlequin S.A. Conception graphique : Alice Nussbaum © Marza -Fotolia.com Paroles et musiques : Dany Brillant ISBN 9782280340892 Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de tout ou partie de l’ouvrage, sous quelque forme que ce soit. Ce livre est publié avec l’autorisation de HARLEQUIN BOOKS S.A. Cette œuvre est une œuvre de fiction. Les noms propres, les personnages, les lieux, les intrigues, sont soit le fruit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés dans le cadre d’une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des événements ou des lieux, serait une pure coïncidence. HARLEQUIN, ainsi que H et le logo en forme de losange, appartiennent à Harlequin Enterprises Limited ou à ses filiales, et sont utilisés par d’autres sous licence. 83‑85 boulevard Vincent Auriol -75646 Paris Cedex 13 Tél : 01 45 82 47 47 www.harlequin-hqn.fr Chapitre 1 Je cours sur le chemin de terre, tombe, tente de me relever… Une violente douleur au crâne m’assaille. Je sombre dans le néant… J’ouvre les yeux. Rien, je ne vois rien. Je me mets à trembler. La peur, l’angoisse, le froid s’insinuent en moi comme de fines lames de rasoir. Des larmes coulent le long de mes joues. Mes épaules sont tellement douloureuses. J’ai l’étrange sensation que l’on m’arrache les bras. Je me débats lorsque je comprends qu’on me ligote. Je parviens à me lever, tiens à peine sur mes jambes qui flageolent, perds l’équilibre. Trop tard… J’ai beau tenter d’écarter les bras, de bouger les poignets, rien n’y fait, je suis attachée. Je sens quelque chose qui caresse mon visage… du tissu… On m’a bandé les yeux. – Laissez-moi partir, je balbutie entre deux sanglots. Pour toute réponse, je sens le poids d’un corps sur moi. Je me trémousse pour tenter de m’échapper, mais n’arrive à rien. Je gémis d’horreur quand un souffle chaud caresse mon cou et que des mains parcourent avidement mon corps. Je sens mon agresseur se raidir au-dessus de moi. L’air déserte mes poumons. Un bruit… Des voix… J’ouvre la bouche pour hurler, appeler à l’aide, mais mon agresseur est plus rapide et fourre un morceau de tissu dans ma bouche. Il se relève. Je suis libre… Je tente de recracher mon bâillon de fortune, sans grand succès. 4 Samantha – Tome 4 Je suffoque, m’étouffe. Je l’entends revenir vers moi en courant. J’essaie de me relever, de m’échapper mais il me rattrape et plaque quelque chose sur mon visage. Il me saisit par le bras pour m’attirer je ne sais où, mais je me débats du mieux que je peux en donnant de grands coups de pied dans le vide. Mon ravisseur me lâche, puis me rattrape. Je tombe, m’effondre, respire de la poussière, mais peu importe si je m’étouffe, je sais que s’il m’embarque, c’en sera fini de moi. La tête de Yaourt hante mes pensées. Je ne veux pas finir comme ça… Un dernier coup de pied, je l’entends trébucher, puis s’éloigner en courant. Un bruit de moteur et le silence. Je reprends mon souffle avec difficulté. Des particules de terre sèche s’insinuent dans mes poumons. Je suffoque. J’ai besoin d’air… Je bouge, finis par rouler sur le côté et inspire enfin. Je me mets à hurler quand je me sens glisser. Je roule, tente de trouver une prise, de me retenir, mais rien à faire, je dois sombrer dans ce qui ressemble à un fossé, à un trou… Je finis par ralentir dans ma chute, jusqu’à m’arrêter. Ma respiration est saccadée, mais je suis vivante ! Je roule sur le ventre, glisse à nouveau, essaie de me mettre à genoux mais retombe immédiatement. Je suis sur de la terre sèche, à bout de force. Je finis par m’allonger en espérant me reposer et pouvoir une nouvelle fois tenter de m’échapper. – What? I didn’t say that! Je me fige. Il y a quelqu’un ! Une voix féminine répond quelque chose. Ils sont plusieurs… Ils doivent me chercher… Mon cœur s’accélère. L’espoir… Je crie, hurle, appelle à l’aide, mais ne sors de ma bouche qu’un son étouffé. Foutu bâillon… – Je « trempe mon biscuit » ? Ça veut dire quoi ? s’écrie-t‑il. Le beau-frère ! C’est le beau-frère de Thomas ! Je gigote dans tous les sens, glisse à nouveau. – Tu sais très bien ! Samantha – Tome 4 5 – Lola… Et la sœur ! C’est la sœur de Thomas ! – Pourquoi t’arrêtes de marcher ? lui demande-t‑elle, visiblement surprise. Tu as enfin compris que j’avais raison ? Je gémis, souffle, je suis à bout de force. – Il y a des traces de lutte…, lui répond-il. – Quoi ?! Mais on n’y voit rien ! – Chut… – Non, mais ne me pousse pas comme ça ! – Lola, tais-toi, lui ordonne-t‑il. – Ouh ! Non, tu ne me parles pas comme ça, Jerry ! hurle- t‑elle encore plus fort. – Lola, shut up ! Silence. C’est ma chance… Je gigote à nouveau en tentant de faire le plus de bruit possible. J’ai la gorge en feu, les yeux baignés de larmes, j’ai l’impression de m’ensevelir dans la terre… Je me raidis lorsque je sens que l’on m’attrape. Des mains me saisissent, mais je ne me laisse pas faire et remue dans tous les sens en hurlant. – Calme-toi, Samantha ! on me crie. Mais je n’écoute pas, j’ai peur. Je panique. Je ne sais plus où j’en suis… Je donne des coups dans le vide. Il me faut quelques secondes pour comprendre que je suis libre. On m’a détachée ! – Samantha, on ne te fera aucun mal ! me dit-on plus doucement. Je me débats encore. L’angoisse ne semble pas vouloir me quitter. – Lola, ne t’approche pas ! aboie-t‑il en continuant de me maintenir au sol. Comme je suis à bout de souffle, mes mouvements se font plus lents… puis finissent par s’arrêter. Je ferme les yeux, tente de reprendre ma respiration. – Est-ce qu’elle va bien ? J’appelle la police ! – Lola, je t’ai dit de rester là-bas ! 6 Samantha – Tome 4 – Est-ce qu’elle est blessée ? demande-t‑elle à nouveau. D’un geste désordonné, je me passe une main tremblante sur le visage. Le bâillon est fixé sur ma bouche avec du scotch ! – Ne bouge pas, Samantha, me chuchote-t‑il, je vais juste t’enlever ça, OK ? Je hoche la tête et sens des doigts se poser sur mon visage. Il enlève aussi délicatement que possible l’adhésif puis me retire le tissu qui était enfoncé dans ma bouche. J’inspire une grande bouffée d’air. Libre, enfin libre… – Je vais enlever le bandeau, maintenant, me dit-il doucement. Je hoche à nouveau la tête, pas certaine de pouvoir émettre le moindre son. Je sens ses doigts s’affairer dans mes cheveux, me les tirant par moments. Son souffle caresse mon cou, le poids de son corps sur le mien… Je suis tentée de le serrer contre moi pour me laisser envelopper par sa chaleur mais me retiens. Le morceau de tissu quitte enfin mes yeux. Je les ouvre, cligne et discerne enfin des formes floues. Je souris maladroitement à la forme massive postée au-dessus de moi. – Samantha, tu es blessée ? m’interroge-t‑il en s’écartant de moi. Le froid me saisit tout à coup. Je passe mes mains sur mes bras nus, mon visage, parcours mon corps, ne constate aucune blessure. Je prends appui sur mes mains pour me soulever, sans grand succès. – Je vais t’aider, me lance-t‑il. Il m’aide à me lever. Mes jambes tremblent. J’ai mal partout… Il enlève son manteau et m’aide à l’enfiler. Il me tend la main et nous escaladons la ravine ensemble. – Jerry, fais attention à ta jambe ! lui crie Lola depuis le chemin. Il s’immobilise. J’ai beau y voir flou, je suis sûre qu’il n’apprécie pas ses recommandations. Il m’attrape le bras, me maintenant aussi droite que possible, et m’aide à me hisser tant bien que mal jusqu’en haut de la pente. Je me raidis quand j’aperçois les phares d’une voiture venir vers nous. Je me mets à trembler et me sens submergée par la panique. Il revient…