FORUM « BIEN VIVRE ENSEMBLE »

Transcription

FORUM « BIEN VIVRE ENSEMBLE »
et Agence des Temps de Grand Poitiers
FORUM « BIEN VIVRE ENSEMBLE »
UN ENJEU SOCIAL A PARTAGER PAR LES ACTEURS DU TERRITOIRE
ACTES
7 FEVRIER 2012
Edition avril 2012
Sommaire
Programme
Page 3
Avant-propos de l’Adjointe au Maire déléguée à l’Action sociale, la
santé et la petite enfance et du Président du CDR
Page 4
Regard d’un expert et présentation des travaux menés sur le territoire
de Grand Poitiers
Page 6
Ateliers de travail
Page 11
Conclusion
Page 22
Liste des participants
Page 23
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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PROGRAMME DU FORUM
Animateur : Dominique ROYOUX, Directeur du Service Prospective et coopérations territoriales de Grand
Poitiers
17h30 - Séance plénière
Projection du film Artisans d’amitié – Propos autour du projet « Bien Vieillir aux 3 Cités » de
Patrice Marcadé (Maison de la Communication), réalisé par Jeff COSTELLO.
▪Accueil par Régine LAPRIE, Adjointe au Maire de Poitiers chargée de l’Action sociale, la santé et la
petite enfance et James RENAUD, Président du Conseil de développement responsable.
▪Introduction par Dominique THIERRY, vice-président de France-Bénévolat qui développe
« Solidâges21 », programme d’actions 2011/2013 sur la solidarité intergénérationnelle dans et par les
associations.
▪Les principales actions intergénérationnelles des associations de Grand Poitiers ; la formation des
bénévoles, par Gersende BOUTET, service Prospective et coopérations territoriales
Présentation du projet de cohabitation intergénérationnelle par Bernard HOLTZAPFFEL,
animateur du groupe « Ages de la vie » du CDR.
19h - Ateliers simultanés
Les ateliers seront l’occasion d’appréhender pourquoi et comment l’intergénérationnel peut intervenir dans notre
vie quotidienne. Quel est l’existant ? Quels sont les contraintes, les obstacles ? Quelles sont les perspectives ?
- Atelier 1 : Culture, loisirs et sports
Nos activités culturelles, sportives et de loisirs sont-elles propices à une mixité générationnelle constructive ?
Quel rôle jouent les associations ?
Animateur :
Pierre ELINEAU, membre du CDR
Intervenants : Michèle CHAUMET, formatrice
Jean-Noël CHAIGNE, Office municipal des sports et des loisirs de Migné-Auxances
Rapporteur :
Gersende BOUTET
- Atelier 2 : Urbanisme et habitat
Comment concevoir et aménager la ville autrement afin de favoriser le lien intergénérationnel ? Places, jardins
publics, habitat collectif … autant d’espaces de vie qui sont également espaces de rencontres. Comment révéler
et prendre en compte les besoins des habitants ?
Animateur :
Bernard HOLTZAPFFEL, animateur du groupe « Ages de la vie » du CDR
Intervenants : Ludovic GUILBERT, Cabinet d’architecte Lancereau & Meyniel
Vincent DIVOUX, Centre socio-culturel des Trois Cités
Rapporteur :
Dominique ROYOUX, service Prospective et Coopérations territoriales de Grand Poitiers
- Atelier 3 : Solidarité, bien-être et échanges de savoirs
L’éloignement géographique des familles, la précarité sociale ont mis à mal les solidarités familiales. Développer
les échanges entre générations permet ainsi d’apporter une aide matérielle, mais aussi un enrichissement social
et culturel à chaque génération.
Animatrice :
Marie-Hélène MARTIN, membre du CDR
Intervenantes : Nadine THOIRETTE, association des Gardes Malades du Poitou
Anne HALLEY DES FONTAINES, association KuriOz
Rapporteur :
James RENAUD, Président du CDR
20h15 - Séance plénière de restitution et de débat – Cocktail de clôture
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AVANT-PROPOS DE L’ADJOINTE AU MAIRE, DELEGUEE A
L’ACTION SOCIALE, LA SANTE ET LA PETITE ENFANCE ET DU
PRESIDENT DU CDR
Avant-propos de Régine LAPRIE, Adjointe au Maire, déléguée à l’Action sociale, la santé et la petite
enfance
Pourquoi l’Intergénérationnel à Poitiers ? et comment ?
Notre société fait face à un double défi : d’une part l’allongement de l’espérance de vie augmente le nombre de
générations coexistantes, d’autre part l’entrée dans l’âge adulte, départ du foyer parental par l’accès à l’emploi, la
possibilité de fonder une famille, ne cesse d’être retardé.
Nous sommes dans le remplacement progressif du modèle à trois générations par le modèle à quatre, voire cinq
générations. D’après les données sociales de l’INSEE, il y a en France près de 13 millions de grands-parents
(3ème génération), 2 millions d’arrière-grands-parents (4ème génération) et environ trente mille arrière arrièregrands-parents (5ème génération). Confrontée à ce défi de la longévité, jamais notre société ne s’est autant
interrogée sur le « vivre ensemble des âges ».
A Poitiers, près de 15% de la population a plus de 65 ans, ce qui est proche de la moyenne nationale, en
revanche, on constate que près de 60% de cette population des plus de 65 ans, a en réalité plus de 75 ans.
D’autre part, notre ville a la particularité de posséder le plus fort taux de 15-29 ans parmi les villes de plus de
50 000 habitants (chiffres démographiques 2006). Avec une population jeune mais également vieillissante, le
travail sur le « vivre ensemble » est plus que d’actualité dans la cité poitevine.
Le développement d’actions intergénérationnelles est articulé sur Poitiers autour de plusieurs objectifs, certes
classiques, mais répondant à des attentes très identifiées :
-
Considérer le vieillissement comme une ressource à valoriser et non pas comme un handicap, et
permettre aux personnes âgées de jouer pleinement leur rôle de citoyen,
Favoriser le dialogue et les solidarités entre générations au cœur des quartiers,
Développer des synergies dans une logique de partenariat et de transversalité.
Transversales, novatrices et efficaces, ces actions sont en train de se développer sous l’impulsion des élus du
Groupe Grand Poitiers/Temps dans de nombreux domaines : vie festive, culture, mémoire, éducation, formation,
sociabilité, habitat, transport, loisirs, NTCI… Loin d’un simple effet de mode, ces actions sont facteurs de
dynamismes individuels, de dissémination des liens sociaux et de reconstruction de la citoyenneté.
L’intergénérationnel est un esprit une démarche qui privilégient la transversalité et le travail en réseau. Les
différents projets visent la mise en relation de publics d’âges différents, à la lisière de plusieurs domaines et met
en lien des bénévoles et des professionnels issus de milieux divers. Impliquer des partenaires dans la phase de
montage est décisif pour la réussite et la pérennité du projet qui ne s’improvise donc pas, mais doit proposer un
cadre qui permettra à ces échanges de se produire.
Le CCAS : une collectivité engagée
1 - La modification du rôle des crèches
Le mode d’accueil de prise en charge de la petite enfance est en train de subir de profonds changements
structurels et l’essence même de son rôle se complexifie. En effet, les institutions de la petite enfance ne sont
aujourd’hui plus cantonnées à la « simple » tâche d’occuper les enfants durant le temps de travail des parents.
Leur champ d’action devient plus complexe, une aide à la « parentalité » se développe, mais la crèche assume
aussi le rôle de centre de vie d’un quartier d’où naissent des projets qui favorisent la vie sociale et la rencontre de
l’autre.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Dans ce cadre, composer avec le phénomène du vieillissement de la population et la nécessité de sensibiliser les
enfants au cycle de la vie, en donnant notamment à ceux-ci l’occasion de côtoyer des personnes âgées de leur
quartier, permet aux crèches de répondre à l’élargissement de leur rôle. Il offre surtout à la structure la possibilité
d’acquérir des compétences sur le « comment être » avec l’extérieur.
2 - L’ouverture des logements foyers aux quartiers en tant que lieu de vie et d’échanges
Implantés au cœur des quartiers, les logements foyers du CCAS de Poitiers sont des acteurs à part entière de la
vie et de l’animation du quartier. Ils mettent en œuvre les actions en partenariat avec les maisons de quartier.
3 – L’inscription de l’intergénérationnel dans la définition des missions d’intérêt général fixées avec les différentes
maisons de quartiers.
Conclusion
Favoriser les rencontres entre les générations est une démarche pleine de charme et d’espoir. Au-delà de cet
aspect, un projet intergénérationnel doit avoir des bases solides s’il entend créer des synergies
intergénérationnelles qui répondent aux besoins de chacun. De telles synergies permettront de favoriser
l’innovation et la créativité des groupes concernés. Ainsi, de nouvelles pistes de réflexion pour penser le « vivre
ensemble » des différents âges pourront-elles être explorées.
Avant-propos de James RENAUD, Président du Conseil de Développement Responsable
Le Conseil de Développement responsable de Grand Poitiers, instance participative placée auprès des élus de la
Communauté d’agglomération de Grand Poitiers pour les interpeller sur les grandes questions de développement
de territoire et l’Agence des Temps de Grand Poitiers et son groupe d’élus, instance de réflexion et de
prospective sur les rythmes des habitants et l’adéquation des services à ces rythmes, se sont auto saisis de la
question de l’intergénérationnel depuis 2008.
Les constats nationaux et territoriaux ainsi que leurs enjeux ont été posés par Mme LAPRIE. Dans ce contexte le
Conseil de Développement responsable et l’Agence des Temps de Grand Poitiers ont travaillé, depuis 2008,
dans deux directions : la valorisation des actions des associations en matière d’intergénérationnel suite à une
vaste enquête menée en 2010 et une réflexion sur la cohabitation intergénérationnelle.
Ce sont ces travaux qui seront présentés dans un premier temps et qui serviront également de bases aux
différents ateliers.
Aujourd’hui, à l’écriture de ces actes, on peut affirmer que la très forte mobilisation des acteurs sur cette
thématique, - plus de 130 personnes présentes -, prouve l’intérêt pour ce nouvel enjeu de société.
Le forum a constitué une étape importante dans la construction d’une nouvelle politique publique. Il aura
d’ailleurs déjà une suite le 11 avril 2012 à 18h au CSC des Trois Cités pour restituer les propositions des trois
ateliers et approfondir ensuite la question de l’urbanisme et de l’habitat, comme facteurs du bien vivre ensemble.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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REGARD D’UN EXPERT ET PRESENTATION DES TRAVAUX
MENES SUR LE TERRITOIRE DE GRAND POITIERS
DOMINIQUE THIERRY – Vice-Président de France-Bénévolat
La solidarité intergénérationnelle par les associations et la coopération intergénérationnelle dans les
associations, telle est la double approche que France-Bénévolat a souhaité inscrire dans un plan d’actions
2011/2013 dénommé « Solidâges 21 » (Solidarité entre les âges pour le 21ème siècle).
Le contexte et les enjeux
Aujourd’hui l’augmentation de l’espérance de vie est au cœur de grands enjeux :
- l’accès aux ressources (alimentaire, de santé etc.) pour tous,
- la redéfinition du pacte républicain,
- la nécessité de faire émerger de nouvelles formes de solidarité.
Il est essentiel de sortir d’une segmentation sociale par les âges et de favoriser la continuité du parcours de vie
individuel et des liens entre générations dans la vie sociale.
Il faut considérer les jeunes et les seniors non seulement comme des « usagers, des bénéficiaires, des coûts ou
des consommateurs » mais comme des actifs sociaux à part entière construisant leur identité par un sentiment
d’utilité dans la société.
Il convient de développer la notion de prévention globale, mise en œuvre par les organismes de retraite car les
seniors actifs vivent mieux et coûtent moins cher !
Il est possible de définir quatre formes de solidarité intergénérationnelle : la solidarité collective par les retraites
par répartition, la solidarité intrafamiliale, la solidarité de proximité ou de voisinage, la solidarité par les
associations.
La solidarité intra familiale
La solidarité intra familiale reste une valeur solide contrairement à certaines prévisions erronées. Elle augmente
quand la solidarité collective diminue. Les papys boomers favorisés des « trente glorieuses » sont au cœur du
système et très sollicités à l’égard de deux, voire trois générations. Il existe une certaine forme de concurrence
avec d’autres formes de solidarité.
La solidarité directe de proximité
La solidarité de proximité, la plus traditionnelle, reste importante. On ne sait pas précisément si elle est plus forte
en milieu rural qu’urbain.
L’archétype du don et du contre-don (donner/recevoir/rendre créent un état de dépendance qui permet la
recréation permanente du lien social), mis en évidence dès 1925 par Marcel Mauss, est le fondement de la
solidarité.
La coopération intergénérationnelle au sein des associations
Globalement elle est faible. Les jeunes sont engagés dans la vie associative mais dans des associations de
jeunes car ils sont mal accueillis dans les associations instituées ce qui pose le risque d’un spectre associatif
bicéphale.
Les conséquences de cet état de fait sont diverses : les associations s’impliquent trop faiblement dans le
bénévolat des jeunes ; le discours paradoxal sur l’insuffisance des bénévoles et la non saisie des opportunités ;
la non remise en cause des modes de gouvernance ; des associations qui ne sont pas des modèles du « vivre
ensemble » et donc pas en situation de faire la leçon aux autres acteurs.
La solidarité intergénérationnelle par les associations
Il est difficile de savoir s’il existe beaucoup d’expériences locales car elles sont peu rassemblées et capitalisées.
Cette forme de solidarité a souvent deux origines séparées : d’une part les actions à l’égard de l’insertion sociale
et professionnelle des jeunes ; d’autre part les approches gérontologiques dans les établissements spécialisés.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Et lorsqu’elle existe cette solidarité intergénérationnelle dans les associations est le plus souvent axée sur le
« faire pour », plus que sur le « faire ensemble ».
Toutefois, même si elles sont dispersées, ce sont les initiatives associatives qui sont dominantes. Les
collectivités territoriales sont plus sensibles à ce sujet mais ne savent pas forcément le traiter quant aux
entreprises, organismes de retraite, organisations syndicales etc. ils sont encore « en arrière de la main ».
10 champs proposés par France-Bénévolat pour spécifier les terrains opérationnels de la solidarité
intergénérationnelle
- Accompagnement de personnes âgées à domicile ou en établissement (actions individuelles ou collectives)
- Education intergénérationnelle dans les établissements d’enseignement
- Transmission des savoir et savoir-faire
- Parrainage/accompagnement de jeunes/tutorat
- Transmissions de mémoire
- Cohabitation intergénérationnelle
- Conceptions urbanistiques intergénérationnelles
- Activités communes (culturelles et autres) en foyers, clubs de seniors, établissements ou hôpitaux
- Evénements intergénérationnels (fêtes, festivals etc.)
- Solidarité de proximité
Les actions portées par les associations sont de portée intergénérationnelle si elles associent conjointement deux
ou plusieurs générations au sein d’activités concrètes ou de lieux de vie ; elles permettent de créer ou de recréer
des liens sociaux intergénérationnels ; elles entraînent une attention réciproque ; elles ont un impact de
développement personnel (éducation) et/ou de construction identitaire (reconnaissance par le sentiment d’utilité).
Quels systèmes d’actions mettre en œuvre, développer ?
Il faut sûrement réfléchir à la territorialisation des actions, à redéfinir des « territoires de vie » …. ensemble, à la
coopération inter associative, à la transversalité interne dans les systèmes publics, en priorité dans les
collectivités territoriales. Le thème de l’intergénérationnel est le thème idéal pour redéfinir les conditions d’un
partenariat de qualité entre les associations et les collectivités territoriales.
Conclusion
La solidarité intergénérationnelle, c’est dire au jeune « j’ai confiance en toi ! », au senior « j’ai besoin de toi ! »,
aux générations intermédiaires « servez de passeurs ! », c’est permettre aux jeunes de grandir mieux et aux
seniors de vieillir moins vite !
GERSENDE BOUTET – Service Prospective et Coopérations Territoriales
En septembre 2010, lors des journées qui leur étaient dédiées dans les différents communes de Grand Poitiers,
le Conseil de développement responsable et l’Agence des Temps ont interrogé les associations du territoire de
Grand Poitiers pour identifier les actions et les pratiques qui favorisent les échanges entre générations, et ainsi
valoriser le « bien vivre » ensemble.
Les objectifs étaient de :
- sensibiliser les associations à l’intergénération,
- répertorier les actions intergénérationnelles menées par les associations,
- repérer les questions des associations concernant l’intergénération.
Sur les 1100 associations recensées sur Grand Poitiers, 285 questionnaires ont pu être analysés.
Les principaux résultats sont les suivants :
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Les différentes tranches d’âges au sein des associations
Administrateurs
Bénévoles
80% des
associations
déclarent avoir au
moins trois quarts
de leurs
administrateurs
compris entre 31
et 70 ans.
Une plus grande
implication des 1830 ans dans les
projets des
associations, ceci
malgré un très fort
taux de non
renseigné.
Adhérents
Un quart des
adhérents des
associations ont
moins de 18 ans.
L’INTERGÉ
INTERGÉNÉRATIONNEL AU SEIN DES ASSOCIATIONS…
ASSOCIATIONS…
-70% des associations ont le sentiment de proposer des
actions en faveur de l’intergénérationnel ;
-80% des associations ont le sentiment de mélanger les
générations ;
- 81% des associations seraient prêtes à participer à une
action collective sur le thème de l’intergénérationnel.
CONSTATS :
• 60% des associations de Grand Poitiers portent des
projets dans les domaines du sport, de la culture et de
l’action sociale.
• Un quart des adhérents ont moins de 18 ans. C’est
souvent par l’adhésion des enfants que les parents
s’investissent dans le projet des associations ; dans un
premier temps comme bénévole, puis pour certains
comme administrateur.
• Mis à part dans les associations qui leur sont dédiées,
les retraités ne sont que peu représentés dans les
associations, moins de 25%.
LES ASSOCIATIONS NE SONT PAS INEXPERIMENTEES
EN MATIERE D’
D’INTERGENERATIONNEL !
-Les associations provoquent assez majoritairement de
manière volontaire les actions intergénérationnelles et
sont sensibles à cette problématique. Elles ont parfois des
difficultés à les mettre en application, à en définir les
contours et s’interrogent notamment sur l’évaluation ou la
portée exacte de leurs actions ;
-Les associations sont favorables à un accompagnement
ou à un partage d’expérience avec d’autres associations.
Elles cherchent les leviers et expériences qui pourraient
leur faire écho.
Pour répondre au besoin des associations de partager et d’échanger
des expériences en matière d’intergénérationnel…
Une formation pour les bé
bénévoles associatifs a été mise en
place par l’
l’AFIPAR, à l’initiative du Conseil de
Développement Responsable et de l’
l’Agence des Temps de
Grand Poitiers
Décomposée en deux modules, elle a été animée par Michèle
Chaumet et s’est déroulée à CAP Sud.
-1er module : Samedi 15 octobre 2011
« Mettre en place / approfondir des projets intergénérationnels
dans son association »
= 18 participants
-2nd module : Samedi 10 décembre 2011
« Les impacts des actions intergénérationnelles sur un territoire :
les effets de nos actions / comment valoriser nos actions ? »
= 10 participants
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BILAN DE LA FORMATION
POINTS FORTS
•Une animatrice à l’écoute ;
• Une formation riche en termes
de débat et de questionnement
sur les valeurs
intergénérationnelles ;
• Développement d’un réseau
associatif ;
•Liberté de parole ;
•Diversité des associations ;
•Échange d’expériences ;
•Bonne cohérence de groupe.
POINTS D’AMELIORATIONS
• Réduire l’intervalle de temps
entre les deux modules ;
• Investissement personnel
d’assister aux 2 journées de
formation
Proposer des demi-journées
pour faciliter l’organisation de
chacun.
Le recueil des actions intergénérationnelles menées par les associations et maisons de quartier sur le
territoire de Grand Poitiers
L’objectif de ce recueil, édité à l’occasion du forum, est d’avoir une vision illustrative des actions. Il ne s’agit pas
d’un document exhaustif mais bien illustratif !
Ces actions été classées suivant la typologie :
- Faire Pour : une génération se met au service d’une autre (ex : visites aux personnes âgées …)
- Faire Réciproquement : les générations échangent entre elles (ex : échanges de savoirs …)
- Faire Ensemble : les générations construisent ensemble (ex : préparation d’une fête de quartier)
CRITERES DE SELECTION DES ACTIONS :
-L’intergénérationnel est un objectif de l’action phare ;
(par exemple : le partenariat école / maison de retraite
etc.)
-Les ateliers / fêtes / pratiques regroupant différentes
générations, ouverts à tout public ;
(par exemple : les repas de fin d’année / les fêtes de
quartier etc.)
-Les actions qui concernent la transmission et l’échange
des savoirs ;
(par exemple : faire découvrir l’Histoire d’une commune
etc.)
-Les actions qui touchent un public « familial ».
(par exemple : un tournoi des familles etc.)
Le recueil est également l’occasion de présenter deux projets innovants : la résidence intergénérationnelle des
Trois Cités, et le projet KAPS mené par l’AFEV. Ce recueil est téléchargeable sur le site internet de Grand
Poitiers, rubriques Conseil de Développement Durable – Agence des Temps.
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BERNARD HOLTZAPFFEL - Animateur du groupe « Ages de la vie » du CDR
La cohabitation intergénérationnelle permet de mettre en relation des jeunes et des seniors disposant d'espaces
habitables au sein de leur logement, ceci dans le but de prévenir l'isolement des personnes âgées, d'augmenter
leur sécurité, de favoriser leur maintien à domicile dans de meilleures conditions et de répondre au problème de
pénurie de logements et de précarité financière rencontrés par les étudiants, les jeunes travailleurs ou
demandeurs d'emploi.
Dans une étude de septembre 2010, la Cnaf fait état d’une offre de logements potentiellement sous-exploitée et
d’une demande croissante.
Ce service n’existant pas encore sur Grand Poitiers, le CDR, l’Agence des Temps et des partenaires locaux
(associations, bailleurs sociaux, MLI, etc.) ont souhaité le faire connaître et avoir l’avis des personnes
potentiellement concernées à son sujet. Ce groupe de réflexion, avec l’aide d’étudiants de l’IAE, a lancé en 2010
une enquête auprès des habitants de Grand Poitiers.
Au total 1091 questionnaires ont été traités et ont montré que 40% des personnes ayant répondu sont
intéressées par la cohabitation intergénérationnelle.
Depuis, l’animateur du groupe « âges de la vie » et l’équipe technique du service Prospective, ont rencontré
individuellement les représentants des structures concernées par le projet. Il s’agit aujourd’hui de créer un
véritable réseau d’acteurs afin de faire émerger concrètement ce service sur notre territoire.
COMMENT ?
Rencontres avec les associations et les acteurs
institutionnels
Création d’un réseau de partenaires
permettre la mise en place
d’une
structure porteuse
du projet
Missions
Qui veut s’investir dans la structure ?
Les objectifs que nous souhaitons atteindre
Les missions
Le cadre d’intervention
Définir un cadre juridique
La forme
Le financement
Les freins
Les limites
Créer une dynamique
territoriale
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LES ATELIERS DE TRAVAIL
Atelier 1 : Culture, loisirs et sports
Nos activités culturelles, sportives et de loisirs sont-elles propices à une mixité générationnelle constructive ?
Quel rôle jouent les associations ?
Animateur :
Intervenants :
Rapporteur :
Pierre ELINEAU, membre du CDR
Michèle CHAUMET, formatrice
Jean-Noël CHAIGNE, Office municipal des sports, fêtes et loisirs de Migné-Auxances
Gersende BOUTET, Sce Prospective et Coopérations Territoriales
Michèle CHAUMET, Formatrice
Les nombreuses actions intergénérationnelles présentées et valorisées dans le recueil prouvent, s’il en était
nécessaire, que la réponse à la question introductive de l’atelier est bien évidemment positive.
Quelles sont les conditions internes et externes favorables à la construction de ces actions ?
La mixité et l’activité
Culture, loisirs et sports : quel terreau intergénérationnel ! Dans les activités sportives : poussins, benjamins,
minimes, cadets, juniors…et vétérans ; dans les domaines de la culture et des loisirs, des groupes par âges ou
par expérience, par degré de dextérité parfois.
Suffira-t-il de « mettre » ensemble l’espace d’une journée toutes ces catégories en espérant qu’une magie de
l’intergénérationnel opère ? Non, car la mixité en elle-même n’est pas garante de lien.
C’est l’activité qui est le prétexte à l’échange, c’est à travers elle que la rencontre s’opère … mais un club
de boxe…pourra-t-il associer des octogénaires ? !
Il s’agit alors d’observer l’activité sous plusieurs angles…un peu comme un kaléidoscope.
1.
Les valeurs. Valeurs de partage, de respect, de construction de soi, rapports aux autres, vecteur
d’intégration sociale, bienveillance…les activités proposées sont propices à la rencontre si elles permettent de
transmettre ces valeurs comme priorité ; c’est la trame de fond.
2.
Les catégories. Chacune d’elles représente ce que l’on appelle une génération, une « tranche de vie »
ou bien encore un « passage » comme le décrit Richard VERCAUTEREN dans son ouvrage L’intergénération,
une culture pour rompre avec les inégalités sociales avec ce qu’il présente comme « l’arc de vie ». Observées
sous cet angle, dans le kaléidoscope on capte alors l’harmonie des catégories. Celle-ci est souvent excellente
lorsque les projets mettent en lien des générations alternées, pas forcément celles qui se suivent.
Il y a des groupes qui présentent des similitudes inattendues… par exemple les adolescents et les aînés sont
tous les deux en dehors du marché du travail et en ressentent un sentiment d’exclusion… mais ils ont alors en
commun une forme de disponibilité pour entrer en contact. Tout comme l’adolescent, la personne âgée vit une
crise psychologique, renoncement à l’enfance pour l’un, renoncement à la jeunesse pour l’autre, avec des
modifications corporelles fortes pour l’un et l’autre. Enfin, en quête d’autonomie, l’un et l’autre voient parfois leur
image mise à mal…
3.
La pratique. En sport, les diverses disciplines mettent en jeu le corps et parlent des capacités
physiques … chacun a des capacités différentes ; c’est un atout pour parler du corps, de l’intérêt de vieillir, parler
de santé de manière générale et de remède de manière individuelle, parler de différences …un atout pour faire
se rencontrer jeunesse et sagesse. Dans le domaine culturel, les activités mettent en jeu des moyens
d’expression variés où chacun peut trouver un chemin de son histoire, de son être qui se croisera avec celui de
l’autre, une expérience, un savoir.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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4.
L’activité prise en compte sous l’angle de ce qu’elle donne à voir.
Cet axe est souvent écarté dans le sport comme si l’esprit de compétition faisait peur…mais nous pouvons
le percevoir dans le kaléidoscope comme une composante qui, outre le plaisir qu’elle procure aux pratiquants,
apporte une ouverture naturelle au public… le sport, c’est aussi celui des supporters !...nous apercevons alors
dans notre kaléidoscope, ceux qui « se passionnent sans pratiquer », ceux qui ont pratiqué il y a longtemps et
vibrent toujours en « suivant » les scores des plus jeunes. On s’aperçoit alors que la compétition a le privilège
d’inscrire la rencontre dans le temps (voir championnats, différentes coupes).
Dans les domaines de la culture et des loisirs, quoi de plus valorisant que l’exposition, la représentation à
condition de faire tourner le kaléidoscope. Tour à tour le spectateur peut devenir acteur ; celui que l’on
pressentait visiteur devenir artiste ou animateur ….
Combien d’anciens compétiteurs qui ont fait évoluer leurs clubs vieillissent dans l’indifférence ? Notre boxeur suit
sûrement toujours les résultats… il rêve de ses années « champion »… Il a bien reçu une invitation en tant
qu’ancien membre pour participer à la journée qui vise à intéresser de nouveaux adhérents… mais « qu’irait il
faire là-bas ? » Si nos yeux scrutent bien les petites lumières du kaléidoscope, pourrait-on voir l’intérêt qu’il y
aurait pour lui à raconter, à montrer ses photos, témoigner de l’organisation de la pratique de ce sport dans les
années 60 ? Et ses copains, sont ils toujours de ce monde ? Peut- il se déplacer ? Peut-on aller vers lui ? Que lui
reste-t-il ? Et pourtant la boxe c’est toute sa vie ! Alors les enfants…ça vous dit de connaître et de faire connaître
l’histoire de la boxe et du club ?
5.
L’activité dans la réciprocité et la durée. Les personnes en situation de handicap ont peu de
supporters valides…qui connaît Ludovic Lemoine, 26 ans, multi médaillé depuis 2005 en fleuret ? Qui connaît la
boccia ou le rugby fauteuil ? Qui s’est déplacé pour soutenir une équipe de basket fauteuil ?... des actions visant
à faciliter le contact avec les personnes en situation de handicap (génération valide/handi) voient le jour et c’est
tant mieux ! Comment aller plus loin ? Inventer, comment inscrire le lien dans le temps, le renforcer le
fidéliser…La réussite d’une journée d’échanges peut être un simple regard ou une relation plus personnalisée,
l’échange d’une adresse mail, d’un numéro de téléphone, d’une prochaine date de match.
6.
L’activité dans son ouverture. Culture, loisirs et sports peuvent être étroitement liés et ce n’est pas par
hasard si nous les retrouvons ensemble dans notre questionnement. Toute activité est propice à la mixité
générationnelle et toute interaction entre des activités diverses et complémentaires est propice au
développement multi générationnel et à la pérennité des actions. Les associations sont quelquefois réticentes à
s’ouvrir à des partenaires « opérationnels », autres que financiers … compétences complémentaires … couleurs
complémentaires du kaléidoscope. Quand le sportif est invité à peindre, conter, chanter, chaque association
garde son identité, reste maître de son implication dans un projet. Il ne s’agit pas de s’y perdre au contraire, il y a
tout à y gagner.
Une mixité constructive et pérenne par le partenariat - Il s’agit d’observer le travail en réseau comme un
réel apport pour la qualité du projet, dans l’intérêt des acteurs et des personnes cibles du projet.
1.
Le partenariat pour ce qu’il apporte en diversité
Sans cette ouverture, aucune activité n’est propice au développement. Aller plus loin dans le domaine de
l’intergénérationnel passe par le partenariat, le partage, la mixité, des activités.
Le club de boxe aura intérêt à se rapprocher d’une association susceptible de représenter en peinture ou en
photo l’interview qu’aura effectué le jeune boxeur auprès de l’ancien…
Ce type de partenariat permet d’aller vers un résultat partagé, l’ancrage de valeurs mutuelles.
2.
Le partenariat pour ce qu’il apporte en terme de compétences, de pluridisciplinarité, de moyens
Donner un spectacle de danse au sein d’une institution est une chose, inviter à danser ou partager la danse en
est une autre. Dans cet exemple, coopérer avec les professionnels de l’animation dans l’institution permettra de
mieux appréhender les attentes des résidants et les comportements à adopter pour favoriser le lien avec les
personnes âgées pour une action collective qui dépasse l’intérêt de chaque structure. Ce type de partenariat
permet la construction des compétences au sein de l’association.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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3.
Le partenariat pour ce qu’il apporte dans la construction de réseaux.
La fréquence, la qualité et la diversité des partenariats peuvent aboutir à un réseau d’échanges de services. Le
réseau est alors un véritable lieu ressource au service de chacun et valorisant pour tous. Toutefois, les
associations sont souvent réticentes pour s’investir dans ce sens. Elles ont parfois été confrontées à la prise de
pouvoir de certains membres dans un travail initialement à visée partenariale, ou bien à l’essoufflement des
membres, parfois, elles se sont vues dépossédées de leur projet par une autre structure.
L’aide d’une collectivité au pilotage d’un tel réseau peut permettre l’élaboration partagée d’un cadre, d’un
langage, d’une charte, veillant ainsi au maintien d’un climat de confiance. Un soutien dans ce sens permet aux
associations de rester des acteurs forts dans le développement de projets intergénérationnels.
Jean-Noël CHAIGNE, OMSFEL
L’association l’OMSFEL (Office Municipal des Sports, Fêtes et Loisirs) est située à Migné-Auxances. Elle
regroupe et fédère une quarantaine d’associations à vocations diverses (sportives, culturelles, sociales et de
quartier). Il s’agit d’une association qui travaille en lien étroit avec la municipalité.
Les associations représentées ont conscience de provoquer des rencontres intergénérationnelles mais elles le
font souvent de manière spontanée et induite. Une garderie a été créée pour permettre aux parents d’y déposer
leurs enfants lorsqu’ils souhaitent pratiquer une activité.
Les 24h du sport en famille, initiative ouverte à tout public, est quant à elle profondément liée à la dynamique
intergénérationnelle. L’initiative, partie d’une commande du Ministère de la santé et des sports, a perduré grâce à
la demande des familles. C’est une manifestation qui existe depuis quatre ans avec un public toujours plus
nombreux.
L’objectif est de montrer le bénéfice du sport sur la santé et de provoquer des rencontres riches en termes de
mixité sociale et générationnelle (personnes âgées, handicapées, adultes, enfants etc.). L’idée est également
d’apporter des originalités/particularités aux activités proposées dans une optique d’égalité des participants (ex :
tennis de table en aveugle, etc.).
Du vendredi 18h au samedi 18h (avec une coupure entre 2h et 7h), des activités sportives sont proposées.
Toutes les générations sont conviées à ce rendez-vous annuel mêlant esprit familial et convivial autour d’activités
sportives et de loisirs. Ainsi en 2011, le public était constitué de personnes âgées de 2 à plus de 80 ans ! L’ESAT
(Etablissements et Services d’Aide par le Travail) de Lavausseau également invité, a permis d’intégrer à l’action
des personnes adultes de tout âge en situation de handicap.
Durant ces 24h, une multiplicité d’activités sportives est proposée aux participants. L’objectif de l’action n’est pas
la performance mais bien l’amusement et la participation de chacun. L’idée est que les participants restent un
maximum de temps. En 2010, un lot avait été remis à chaque enfant et chaque personne en situation de
handicap participante.
Pour occuper les jeunes adolescents, une animation, liée aux activités du cirque, a été mise en place en 2011.
L’animatrice du chapiteau, ainsi que des jeunes de l’association font découvrir aux participants divers ateliers tels
que les trapèzes, les équilibres, les acrobaties ou encore les jongleries. Ils terminent ensuite la journée par un
spectacle réalisé par les jeunes de l’association de cirque.
Pour l’OMSFEL, il s’agit de dépasser son propre objet pour lui permettre la mise en place d’une diversité
d’activités, gages d’échanges intergénérationnels. Il faut donc créer des partenariats entre les associations.
Néanmoins il est difficile pour une association d’aller vers une autre, c’est pourquoi il est important de créer des
offices municipaux qui ont précisément ce rôle : fédérer les associations et provoquer le Faire Ensemble.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Pierre ELINEAU et Gersende BOUTET – Le débat et les conclusions
Le débat a permis la présentation par Gwen KIVIJER, chanteur et musicien professionnel, d’une action
intergénérationnelle réalisée à Châtellerault, financée par la Fondation de France et soutenu par le CCAS de la
Ville. L’objectif de l’action « Mémoires vives » était de provoquer des échanges entre générations en utilisant la
mémoire « musicale » des personnes âgées qui la transmettaient à des jeunes qui eux-mêmes se la
réappropriaient en la transformant sous forme de chansons réécrites en style slam ou rap, par exemple.
L’association ACCOR (par une note écrite envoyée en amont du forum) et l’association Les Petits Débrouillards
ont insisté sur le fait qu’il convient de s’adapter au public.
ACCOR qui travaille sur le sujet de l’intergénérationnel remarque que chaque génération n’a pas ni les mêmes
besoins ni les mêmes attentes. Les enfants vont très simplement vers l’ensemble des générations, pour les
adolescents c’est plus difficile. Les anciens sont souvent, dans un premier temps, avant tout demandeurs. Enfin,
le fossé technologique sépare les anciens et les seniors des autres générations. Il faut donc être attentif en
rassemblant les générations à trouver le pôle d’intérêt commun qui fera de l’opération une réussite.
Le débat a concerné plus particulièrement la nécessité du travail en réseau. Un des participants, président
d’association, a noté la difficulté de se rapprocher des autres associations sans soutien « institutionnel » au sein
de la commune.
Les élus ont souligné la possibilité pour les associations de s’appuyer sur les Comités des Fêtes municipaux. A
Biard, l’élue en charge des associations, crée ce partenariat entre associations par le biais du Comité des Fêtes.
Michèle CHAUMET estime que créer une dynamique permet d’activer le réseau. Pour arriver à créer des liens
avec les autres associations, il ne suffit pas de parler, il convient également de proposer des écrits, des actions
concrètes avec un projet « ficelé ».
La difficulté sera ensuite, pour l’association, de trouver l’équilibre entre son activité propre et son réseau.
Par ailleurs, outre le partenariat associatif, il s’agit effectivement de mettre en place un maillage entre une
diversité d’associations et les communes concernées.
Atelier 2 : Urbanisme et habitat
Comment concevoir et aménager la ville autrement afin de favoriser le lien intergénérationnel ? Places, jardins
publics, habitat collectif … autant d’espaces de vie qui sont également espaces de rencontres. Comment révéler
et prendre en compte les besoins des habitants ?
Animateur :
Intervenants :
Rapporteur :
Bernard HOLTZAPFFEL, animateur du groupe « Ages de la vie » du CDR
Ludovic GUILBERT, Cabinet d’architectes Lancereau & Meyniel
Vincent DIVOUX, Centre socio-culturel des Trois Cités
Dominique ROYOUX, Service Prospective et coopérations territoriales
Ludovic GUILBERT, architecte, Cabinet Lancereau & Meyniel
En s’appuyant sur le travail conduit sur la résidence des Trois-Cités (SIPEA), Ludovic Guilbert a montré qu’une
dynamique intergénérationnelle dans l’habitat et l’urbanisme peut se concevoir selon trois échelles :
L’échelle de l’objet architectural avec fonction dédiée OU comment éviter le cloisonnement des
générations.
Les programmes actuels courants d’architecture sont souvent des modèles qui s’adaptent à une génération
particulière (EHPAD, foyer logements, logement classique social, en accession à la propriété, habitat individuel
pour des générations intermédiaires, résidences étudiantes, crèches ...)
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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A cette échelle, le travail des professionnels s’effectue surtout au niveau architectural. L’architecte répond à un
programme, développe une structure, un bâtiment pour une génération donnée et travaille à son accessibilité
propre. En terme d’urbanité, le seul travail qui lui incombe est de concevoir des espaces communs au sein de la
structure qui invitent à la rencontre et à l’échange au sein d’une même génération. L’intérêt doit être porté sur les
liens de sociabilité qu’un lieu peut inciter. Avant de créer des échanges entre générations, il faut déjà aussi
savoir créer des échanges à l’intérieur même d’une génération donnée. Exemple : toute la richesse d’une
maison de retraite passe par la qualité de ces espaces communs (couloirs, salles de restauration et d’activités)
qui inciteront à l’échange sans nuire à l’intimité.
Ces structures existeront toujours puisque ces entités sont nécessaires, qu’elles fonctionnent pour certaines
autour d’un personnel qualifié et dédié, qu’elles ont un fonctionnement en adéquation avec une économie de
projet, qu’elles correspondent à des besoins particuliers de générations. Mais, il est un fait qu’à cette échelle
nous véhiculons plutôt des valeurs d’isolement, d’individualisme pouvant conduire à la stigmatisation voire à la
peur. Regardons, le contre-exemple des quartiers extrêmes « Sun City » aux Etats-Unis, où les personnes âgées
se barricadent derrière des espaces enclos conduisant alors à une privatisation totale de l’espace public. Qu’en
est-il du lien intergénérationnel à cette échelle ?
Dans un premier temps, nous pouvons dire, incontestablement, que le lien intergénérationnel possible existe
surtout dans le déplacement des personnes d’une génération dans la structure accueillant ceux d’une autre.
L’exemple serait celui des classes scolaires qui viennent dans les maisons de retraites pour y faire des activités
temporaires communes. Le lien s’opère par l’intervention d’une personne extérieure qui va se déplacer et
provoquer l’échange. Finalement, le lien intergénérationnel n’est pas provoqué par l’architecture semble-t-il mais
est plutôt du domaine social.
C’est encore par exemple, l’aide à domicile qui vient aider ponctuellement la personne âgée dépendante. Mais
nous nous accorderons sans doute à penser que le lien intergénérationnel reste faible, à cette échelle, car il ne
peut se limiter à un seul assistanat de la personne âgée.
L’effort à apporter dans le futur est peut-être, en architecture, le travail sur les thèmes de l’adaptation, l’évolutivité
et la polyvalence. Continuer à concevoir des logements neufs totalement adaptables aux PMR, à travailler sur
des logements facilement évolutifs pour accompagner les changements inévitables de la structure familiale
(arrivée d’un enfant, accueil de ses parents devenus dépendants…), à permettre des colocations
« étudiants /seniors » à développer des programmes originaux, où les habitants d’âges différents se voient
disposer d’une salle commune dédiée à l’échange.
L’échelle intermédiaire mi-architecturale mi-urbaine, de l’îlot, du pâté de maison
A cette échelle, on peut pousser plus loin le lien intergénérationnel en créant une mixité sociale et en amenant
sur un même lieu de vie des générations différentes. L’objectif est que le traitement des espaces rende possible
la rencontre, le croisement de personnes de tous âges. Prenons en exemple ici, les opérations avec un
programme mixte de logements adaptés pour chaque tranche d’âge, comme l’est la résidence
intergénérationnelle René Amand, où les appartements PMR du rdc et les appartements seniors à tous les
étages se mêlent aux logements classiques destinés aux jeunes couples et familles
Evoquons aussi les éco quartiers, modèle déjà très présent en Europe du nord-est (Belgique, Pays-bas…). A
l’origine, le projet d’éco quartier naissait de l’habitant qui se liait à d’autres pour monter un projet commun, avec
chacun son chez soi, mais construit autour d’espaces communs de rassemblement, d’espaces extérieurs invitant
à la rencontre (jardins collectifs...) tout cela dans un contexte de retour à la nature, de développement durable.
Les villes maintenant ont développé ce concept, à une échelle plus large, avec des programmes diversifiés
d’habitat intermédiaire (maison en bande, habitat semi collectif avec balcons ou jardinets) autour là aussi
d’espaces communs de rencontres (jardin, terrain de pétanque…). L’habitat intermédiaire mélange aussi souvent
les types de logements et attire alors les étudiants, les couples pour leur premier achat, ou leur premier bébé, les
personnes âgées qui ne veulent plus entretenir leur maison individuelle… Tous vivent au sein d’un même îlot où
l’échange est incité par le traitement fin de l’espace extérieur.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Enfin, il convient de présenter la théorie urbaine BIMBY « Build in my Backyard » OU «Construire dans mon
jardin » qui est intéressante pour notre problématique de l’intergénérationnel. Cette réflexion s’insère dans une
problématique de limitation de l’étalement urbain, puisqu’elle propose une réflexion sur le tissu pavillonnaire des
périphéries des villes qui pourrait être densifié par la construction sur sa parcelle d’« une cabane » pour loger
son adolescent par exemple ou ses parents qui deviennent plus dépendants, développant ainsi la vie de
plusieurs générations dans un même lotissement.
Tous ces exemples montrent qu’à ce niveau, le travail devient plus complexe et se situe à une échelle
intermédiaire entre l’architecture et l’urbanisme où il s’agit de créer des projets préservant l’intimité et le confort
de chacun, mais en rendant possible la rencontre entre générations. Bien entendu il faut continuer d’intégrer le
travail fait à la première échelle, c’est-à-dire l’adaptation de la structure et du logement à chaque génération,
mais en s’employant à faire cohabiter les personnes par le traitement fins des espaces extérieurs, par les
transitions de qualité entre le domaine public de la rue et le domaine privé du logement, qui créent la rencontre
entre générations.
L’échelle de la ville et du quartier
La troisième échelle possible pour créer du lien intergénérationnel dans le domaine de l’architecture et de
l’urbanisme, est celle du quartier et plus largement de la ville, sans doute l’échelle la plus difficile et exigeante de
la part des professionnels de la construction et des décideurs publics, où l’on amène les générations à échanger
dans un lieu mis à leur disposition et à transmettre leurs savoirs.
Les éco quartiers qui développent des salles polyvalentes dans leur périmètre peuvent reprendre leur place ici,
puisqu’il offre dans une proximité immédiate, l’accès à des équipements pour pouvoir développer des activités
communes intergénérationnelles (cours d’informatique donné aux seniors par des collégiens, garde d’enfant
assurée par les personnes âgées, etc.). L’échelon supérieur aussi de la théorie BIMBY peut revenir en exemple
tant il consiste à la mise à disposition d’espaces de son habitation ou de sa parcelle aux personnes de son
voisinage (mise à disposition de son terrain de basket personnel pour un tournoi inter voisinage, ouverture de sa
bibliothèque, etc.). La résidence intergénérationnelle de René Amand prend sa place aussi ici puisque à un
programme de logements elle offre également des bureaux de services à la personne et une grande salle
polyvalente accessible à tous les habitants de l’immeuble et à ceux du quartier pour des activités culturelles.
Dans tous ces cas la création de lieux polyvalents encourage le partage de savoirs entre générations.
Mais plus largement encore, il s’agit bien là aussi de travailler sur des quartiers mixtes de bureaux, de logements,
d’équipements et commerces où la proximité est immédiate depuis son travail ou son logement, aux équipements
communs où l’échange peut naître et se développer toutes générations confondues.
Il y a donc ici un travail fin et primordial de la position des équipements à mener, mais aussi du traitement des
aménagements extérieurs permettant l’accès à tous à ces équipements et plus largement encore du traitement
de l’espace public qui doit être pour tous un lieu SECURISE (quai bus, trottoir larges, éclairage public
satisfaisant, site piétonnier, chemin en mode doux), CONFORTABLE (qualité du mobilier urbain des matériaux,
de l’ensoleillement, services et équipements à proximité, entretien assuré par les services de la ville) et
CONVIVIAL (détente, bon vivre, beauté, fierté, mixité de l’habitat et promotions d’initiatives diverses tels festivals,
concert… réunissant tous âges, lieu entretenu). L’espace public ne doit pas être un seul lieu de passage mais il
doit créer des instants posés et d’échanges dans un lieu neutre où chacun peut se sentir bien.
Finalement, on touche aussi la problématique de la gestion complexe des flux de personnes et des transports. Et
on se rend bien compte que la réflexion porte sur la ville entière et qu’elle suppose un travail lourd et difficile de
politique publique, d’aménagement du territoire.
En conclusion
Remarquons pour conclure que finalement cette problématique de l’intergénérationnel conduit aussi à mener
une réflexion sur la ville durable, tant elle véhicule les mêmes thèmes de proximité des équipements publics, de
mixité des quartiers, de politiques de transport laissant moins place à la voiture, de conciliation des générations
sur un espace réduit etc.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Et puis faire de l’intergénérationnel dans l’habitat et l’urbanisme c’est évidemment aussi être en adéquation avec
la situation économique difficile actuelle : maintenir la personne âgée dans son logement le plus longtemps
possible avec l’accès facile, rapide, adapté et sécurisé aux équipements, services et commerces de proximité
c’est lutter contre un cheminement trop rapide de la personne vers une structure coûteuse de santé.
Vincent DIVOUX, directeur du Centre socio-culturel des Trois-Cités
Le projet de réhabilitation extension de l’immeuble René Amand aux Trois-Cités a pour originalité d’être fondé sur
le lien social, l’échange entre générations. A terme le programme des Trois-Cités proposera 205 logements allant
du T1 au T3 et surtout 60 logements réhabilités en appartements dits « seniors » et 25 appartements PMR. Il
prendra en compte les contraintes financières des habitants afin de favoriser la mixité sociale. En effet, le projet
visant le label « Bâtiment Basse Consommation » permettra de diviser les charges par deux, voire trois, pour
compenser les très mesurées hausses de loyer. Il offrira au rez-de-chaussée de l’opération, des salles
communes destinées aux habitants de l’immeuble, mais aussi à ceux du quartier. Il prévoit l’installation et la mise
à disposition à tous de services à la personne et d’un pôle culturel.
La démarche, menée conjointement par SIPEA (pour le hard), les habitants et le CSC (pour le soft) est une
manière de concevoir « la ville autrement » en montrant que la dimension intergénérationnelle ne s’adresse pas
qu’aux classes moyennes ; qu’elle doit être associée aux actions interculturelles ; qu’elle révèle l’importance
cruciale du logement comme marqueur social et presque « anthropologique » en renvoyant une image plus
positive de soi, une revalorisation de sa condition sociale, une meilleure respectabilité.
La démarche s’est largement appuyée sur « l’habitant ressource » pour améliorer le projet. Il est nécessaire de
prendre en compte l’importance de la concordance des temps de la concertation et de la décision entre les
différents opérateurs. Il n’y aura pas de lien entre générations si les lieux proposés ne répondent pas aux
attentes des habitants qui doivent être consultés, participer au projet architectural tout en étant informés et
« contraints » par la réalité économique et structurelle de l’opération.
Bernard HOLTZAPFFEL et Dominique ROYOUX - Le débat et les conclusions
Les deux exposés introductifs ont bien montré qu’une dynamique intergénérationnelle dans l’habitat est soumise
à deux conditions :
- une prise en compte de trois échelles complémentaires :
- celle de la nécessaire adéquation du logement au vieillissement sur place,
- celle du traitement indispensable des espaces de vie et des espaces publics de proximité,
- celle des quartiers et de la ville qui, à ce niveau doit s’intéresser aux conditions de mobilité pour tous mais aussi
à la création de lieux polyvalents permettant la transmission des savoirs.
- un volontarisme dans l’accompagnement social pour inciter chacun à s’exprimer sur son
environnement, à sortir de son logement pour rencontrer les autres dans des lieux où seront proposés des
activités intergénérationnelles.
Le débat s’est inscrit dans cette logique :
- l’habitat intergénérationnel « réhumanise » l’urbanisme,
- l’implication des habitants y est cruciale,
- il faut veiller à la présence effective des jeunes générations,
- en complément de l’habitat, les thèmes transversaux de la santé et de l’alimentation intéressent
toutes les générations.
Un projet d’habitat groupé intragénérationnel, porté par le Collectif Eh Cohabitons, a été présenté par Thérèse
RAGONNEAU. Ce projet articule logements indépendants et parties communes pour des personnes
vieillissantes qui souhaitent interagir avec leur environnement tout en gardant leur indépendance. Une écoute
attentive de SIPEA à cette initiative privée va peut-être en permettre l’aboutissement.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Enfin la nécessité de disposer d’un lieu de capitalisation des expériences de ce type a été soulignée ainsi que le
rôle d’ « ensemblier » de la rencontre intergénérationnelle que devrait sans doute impulser aujourd’hui les
collectivités.
Atelier 3 : Solidarité, bien-être et échanges de savoirs
L’éloignement géographique des familles, la précarité sociale ont mis à mal les solidarités familiales. Développer
des échanges entre générations permet ainsi d’apporter une aide matérielle, mais aussi un enrichissement social
et culturel à chaque génération.
Animateur :
Marie-Hélène MARTIN, membre du CDR
Intervenantes : Nadine THOIRETTE, association des Gardes Malades du Poitou
Anne HALLEY DES FONTAINES, association KuriOz
Rapporteur :
James RENAUD, Président du CDR
Nadine THOIRETTE, directrice de l’association des Gardes Malades du Poitou
Aujourd’hui la solidarité intrafamiliale est mise à mal par l’éclatement géographique des familles, alors que faire
quand les capacités physiques diminuent et ne permettent plus d’accomplir les gestes qui étaient le quotidien
depuis des dizaines d’année ? Pour continuer à vivre à son domicile, il faut faire appel à une personne, que l’on
nomme aide à domicile, auxiliaire de vie, ou parfois (et à tort) aide ménagère.
Nadine THOIRETTE, en sa qualité de directrice de l’association des Gardes Malades du Poitou, inscrit son
propos dans cette relation qui se noue alors dans un cadre contractuel et financier, certes, mais qui constitue
surtout une relation humaine.
Les interventions mises en place par l’AGMP varient dans la durée, la fréquence et le temps. La durée varie
d’une heure à huit heures, la fréquence de tous les jours à toutes les semaines et cela pendant quelques mois ou
plusieurs années. Certaines interventions consistent aussi en une présence pendant la nuit.
Que se passe-t-il dans cette relation ?
Souvent l’aide apportée par un professionnel a été difficile à accepter au départ, car admettre l’aide, c’est
admettre une diminution de son autonomie. Quand cette aide est acceptée, il s’agit ensuite de trouver un
fonctionnement qui permette à chacun d’y trouver de l’intérêt. Et cet intérêt réside dans la relation qui se noue
entre les deux : personne aidée et personne aidante.
Nous sommes dans le faire pour et le faire ensemble.
Partage de savoir-faire concrets au moment où les tâches sont accomplies : faire le ménage, la cuisine, le
repassage. Une personne âgée apprend à son aide à domicile comment ouvrir les huîtres ; une auxiliaire de vie
apprend à cuisiner comme le souhaitent les personnes âgées, si elle faisait selon son habitude, ce serait
différent. Les auxiliaires de vie aident les personnes âgées dans l’utilisation des nouvelles technologies.
Il s’agit aussi de façon d’agir : les auxiliaires de vie apprennent la lenteur, agir toujours très vite ne convient pas
aux personnes aidées.
Partage de vécus, dans les conversations qui agrémentent le travail quotidien, mais aussi les promenades ou les
conversations autour d’un café.
Lien social et relationnel. L’aide à domicile constitue parfois le seul lien avec l’extérieur, en dehors du médecin et
de l’infirmière. L’aide à domicile va raconter le déroulement des travaux dans le centre-ville…, raconter ses
vacances, aborder quand c’est possible, des sujets de société…Certaines personnes âgées ont conscience
d’avoir une opinion due à leur génération (par ex. avis sur la façon dont s’habillent les jeunes) qui demande à être
nuancée…
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Echanges culturels et interculturels. Souvent de milieux et de pays d’origine différents (35 % des intervenantes
sont d’origine étrangère) les échanges sont riches pour chacun (si la relation est acceptée, car certaines
personnes âgées se privent de ces échanges en refusant des personnes pour lesquelles elles ont des a priori
négatifs).
Parfois cette relation est tellement importante, que des enfants peuvent en éprouver un sentiment de jalousie,
d’autres, et ce sont les plus nombreux, apprécient à sa juste valeur cette relation que leur parent a pu établir avec
son aide à domicile.
Attendre la venue de la salariée ponctue ainsi les jours et les semaines, et empêche un repli sur soi et un
isolement trop grand.
On peut se poser la question des limites de cette relation.
-
l’aide d’un professionnel est-elle suffisante pour rompre l’isolement ?
les salariés sont-ils armés pour répondre à l’isolement des personnes âgées quand cet isolement
génère angoisses, tristesse, sentiment exacerbé de solitude ?
l’aide est limitée si les revenus sont limités,– là où une personne devra se limiter à l’essentiel, l’aide au
ménage, l’aide à la toilette une fois par semaine, une autre personne pourra bénéficier de plusieurs
heures par jour incluant compagnie et promenades à l’extérieur, sorties au restaurant etc.…
qui dit contrat de travail dit fin de contrat : départ en maison de retraite, départ de la salariée (raisons
multiples) – ces fins de contrat non désirées peuvent entraîner un sentiment d’abandon, de perte …
Que peut-on développer qui permettrait aux personnes âgées de vivre à leur domicile, ou dans un environnement
proche du domicile, tout en leur évitant de se retrouver isolées ?
Sachant que dans les décennies à venir le nombre des personnes âgées va continuer à croître pour arriver en
2050 à 69 personnes de 60 ans et plus pour 100 habitants de 20 à 59 ans (source INSEE) soit 2 fois plus qu’en
2005 :
Que proposer dès maintenant ?
-
les visites de bénévoles à domicile pour les personnes ayant de faibles revenus,
le développement des familles d’accueil, mêlant, comme autrefois, plusieurs générations sous
le même toit,
le regroupement de personnes âgées, se connaissant et partageant les mêmes valeurs, dans
un même logement pour bénéficier à un coût raisonnable des aides nécessaires.
Chiffres AGMP : 140 personnes âgées de plus de 80 ans (34 ont entre 60 et 80 ans) – 120 intervenantes de 18 à
65 ans (plus de la moitié ont entre 18 et 40 ans)
Anne HALLEY DES FONTAINES, association KuriOz
KuriOz, association d’éducation populaire, anime des ateliers d’éducation au développement et à la solidarité
internationale, auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes principalement en Poitou-Charentes. Elle encourage
la prise de conscience qu’un changement de comportement au quotidien est possible. Par une pédagogie
ludique, interactive et participative, grâce à des jeux de simulation, des mises en situation, du débat etc., les
participants appréhendent les notions de répartition des richesses, de commerce équitable, de changement
climatique, de consommation responsable, de rencontre interculturelle, de discriminations, de droits humains...
Le projet éducatif de KuriOz vise le changement de nos regards, l’atténuation de nos peurs, de nos préjugés par
rapport aux grands défis de notre monde pour contribuer au changement des comportements et des mentalités
afin d’encourager un engagement citoyen et solidaire.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Action Intergénérationnelle « Nos vies d’avant et d’aujourd’hui »
2009 -2010 : demande de la part du directeur des Jardins de Camille de créer une dynamique
intergénérationnelle au sein de son établissement.
Mise en relation avec une classe de primaire de l’école Jacques Prévert de Fontaine-le-Comte avec
pour idée d’échanger sur l’impact environnemental de nos modes de vie Avant et Aujourd’hui (transport,
alimentation, déchets, technologie…)
3 rencontres pour réaliser une fresque en forme de Terre contenant les solutions durables imaginées
par les participants.
2010 -2011 : Choix de reconduire le projet « Nos vies d’avant et d’aujourd’hui » avec l’envie de creuser
le sujet des comportements alimentaires.
Ouverture du projet avec la participation des Jardins de Salomé, un groupe de jeunes de l’association
l’Ancre et un groupe de Scouts et Guides de France dans le but de multiplier les échanges et
expériences sur les comportements alimentaires Hier et Aujourd’hui.
Pourquoi l’alimentation ?
Entre 1950 et aujourd’hui, l’alimentation des Français s’est complètement transformée. En l’espace de
60 ans, des mutations économiques et sociales profondes sont survenues. Pendant la période des
« trente glorieuse », le baby-boom, la publicité et le développement du crédit ont favorisé l’avènement
de la société de consommation. La population active s’est féminisée. La France s’est modernisée. En
s’adaptant à l’évolution de la société, les pratiques alimentaires se sont elles aussi transformées (moins
de temps à cuisiner, à table, développement des plats préparés, de la restauration rapide…).
L’alimentation, qui prend une part importante de notre vie, devient un enjeu majeur pour les années à
venir.
Intérêt du projet intergénérationnel
Au-delà des légumes rares que consommaient nos grands-parents, un ensemble de recettes, de savoirfaire et de pratiques culinaires, ignorés par les jeunes générations, tend à disparaître. Un fossé s’est
creusé entre le mode de vie de nos arrières grands-parents et celui de leurs petits-enfants. Le projet
intergénérationnel a paru évident pour que les résidants témoignent de ce changement et que les
générations échangent et en ressortent des alternatives et/ou des solutions durables.
Création de lien social entre trois générations : jeunes, animateurs (25-35 ans) et personnes âgées mais
aussi entre les résidants eux-mêmes au sein des Maisons de retraite.
Mise en avant de la solidarité et de l’échange de savoir.
Extrêmement pertinent d’échanger et d’avoir des regards différents sur la thématique
environnementale en fonction de sa tranche de vie et de son expérience.
Mise en place du projet
Un projet pédagogique a été mis en place dans chacune des structures avec des animations autour de
l’alimentation en faisant un aller-retour sur les pratiques d’hier et d’aujourd’hui. Type d’animation : les
modes de production, la publicité, les déchets, les filières de consommation etc. avec pour objectif de
décrypter le monde d’hier et d’aujourd’hui
Des rencontres se sont organisées : au marché Notre-Dame, autour d’un goûter, pour des ateliers
cuisine, au jardin…
Réalisation d’un livre de recettes, racontées par les personnes âgées. Ces recettes ont été retravaillées
par M. NEVEU, membre de l’Académie culinaire de France. Les jeunes les ont illustrées de photos ou
de dessins. Plusieurs zooms sur l’évolution de nos pratiques alimentaires permettent d’apporter un
éclairage chiffré et documenté.
Les difficultés
Ce type de projet demande un gros investissement de la part de tous les acteurs et donc du temps
L’organisation des rencontres peut être compliquée en termes de date et d’horaires
Le projet en suivi avec des groupes de jeunes comme les Scouts ou l’Ancre n’a pas toujours été facile
car ils ne se voient tous ensembles que pendant les vacances.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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Vision prospective
Objectif de multiplier ce projet en mutualisant les expériences
Intérêt de rester sur le schéma Nos Vies d’Avant et d’Aujourd’hui où chacun y trouve sa place et est
valorisé. De plus, vis-à-vis des sujets traités au sein de notre association, il nous semble pertinent de
comprendre notre monde grâce à la parole des anciens complétée par celle des jeunes (par la parole
des gens) afin de transmettre et d’apprendre des pratiques que nous commençons à oublier. Il ne faut
pas oublier que les personnes qui sont actuellement en maison de retraite sont les derniers témoins de
ce changement et qu’ils ont beaucoup de choses à nous apporter.
Cette année, le projet « Nos vies d’avant et d’aujourd’hui » a été reconduit en l’axant sur le thème de la
solidarité avant et aujourd’hui et sur l’échange de savoir-faire. Suite à la difficulté rencontrée l’an dernier
de travailler avec les jeunes, les rôles ont été inversés en proposant aux personnes âgées d’aller ellesmêmes à leur rencontre avec pour objectif d’aborder la question d’échanges de savoir-faire comme
forme de solidarité.
Le projet Nos vies d’Avant et d’Aujourd’hui est également une perspective pour le CAPCE (Collectif des
Acteurs Poitevins pour le Commerce Equitable) sur le quartier des Couronneries, toujours axée sur
l’alimentation mais un prétexte aussi pour aborder les questions culturelles.
Marie-Hélène MARTIN et James RENAUD - Le débat et les conclusions
Les interventions et débats ont permis de souligner les points importants mis en valeur, les enjeux majeurs et les
aspects à développer.
Les points importants :
le lien social et relationnel compense les évolutions de la vie moderne comme, par exemple,
l’éclatement des familles,
- le rôle central de la « vie locale »,
- le développement des échanges culturels et interculturels,
- la nécessité d’interventions dès le plus jeune âge par des pédagogies ludiques,
- l’intérêt de la solidarité internationale pour la compréhension du monde qui nous entoure,
- l’impact environnemental de nos modes de vie,
- l’importance du travail sur la mémoire et sur la transmission des savoirs,
Enfin, un point qui fait consensus, celui de la nécessité de la réciprocité.
-
Les enjeux majeurs :
la période nécessite une recherche collective d’alternatives. Il faut construire, non pas une,
mais de multiples réponses,
- faire toute sa place à l’intergénérationnel suppose un investissement très important de la part
de l’ensemble des intervenants,
- il existe de vrais problèmes de concordance des temps entre les jeunes générations et les plus
âgées qu’il faut prendre en compte,
- il va falloir dépasser un vrai paradoxe : à une époque où l’individualisme est roi, la solution d’un
grand nombre de difficultés est dans la solidarité.
Les actions à développer :
-
-
travailler sur le lien nécessaire entre salariés et bénévoles pour développer la qualité des
interventions,
développer toutes les formes d’accompagnements possibles (à domicile, familles d’accueil,
regroupement dans de grands logements …),
prendre en compte l’enjeu majeur que devient l’alimentation,
développer toutes les formes d’échanges de savoirs,
travailler sur la coexistence nécessaire et peut-être même indispensable de la solidarité
monétisée et de la solidarité non monétisée, de l’affectif et du professionnel.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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CONCLUSION
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Chacun des trois ateliers s’est achevé par le questionnement de l’ensemble des participants autour des trois
points suivants :
1 - Selon vous, quelles seraient les deux ou trois idées concrètes à mettre en oeuvre pour développer
des échanges et créer des liens entre les générations sur la thématique de notre atelier ?
2 - La structure que vous représentez pourrait-elle avoir un rôle dans cette mise en oeuvre ? Si oui,
lequel ? et, éventuellement quels partenariats seraient souhaitables ?
3 – Quelle structure représentez-vous ?
Sachant que les idées exprimées ne valent bien évidemment pas engagement pour la structure.
Sans présager de l’analyse de ces écrits, mais déjà au vu des débats, on peut estimer que certaines
problématiques seront particulièrement mises en avant, notamment :
-
comment recueillir la demande en matière de bénévolat de la part des associations et comment faire le
lien avec les souhaits des individus désireux de donner de leur temps ?
comment favoriser l’émergence de réseaux dynamiques (élus, associations, techniciens etc.) pour
développer les initiatives intergénérationnelles ?
Les propositions seront restituées le mercredi 11 avril à 18h00 au CSC des Trois Cités, place de France. Un
approfondissement du thème habitat, urbanisme et intergénérationnel sera également au programme.
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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LISTE DES PARTICIPANTS
73 organismes présents
38 Associations : ACCOR, AFCCC, AGMP, AVF, CAJ Fontaine-le-Comte, Chantons Liberté, CIDF, Comité
Départemental Unicef, Conseil des Aînés Buxerolles, Couture Création, Croix Rouge, Danse de Biard, Dessin
peinture, Echanges de savoirs, EGEE, Entraide sociale poitevine, FCPE, FELA, FOL, France-Bénévolat,
Jardinature, KuriOz , La mie du pain, Les Petits débrouillards, Minga, Montmidi multi activités, Naître et grandir,
OMSFEL, Parc des électrons, Parrains et marraines, Quarter horse country, SEL, Solidarité internationale, Stade
poitevin tennis de table, UDAF, UPAR, Vacances et Familles, Yoga Shanti.
29 Structures : CA Beaulieu, CAP SUD, CCAS Buxerolles, CCAS Poitiers, CHU, CRIJ, CSC Blaiserie, CSC La
Comberie, CSC Trois Cités, CODERPA, Conseil de Développement Angers Loire métropole, Conseil de
Développement Responsable Grand Poitiers, Grand Poitiers, IRTS, Architectes Lancereau&Meyniel, Les Ateliers
du développement, Le Local, Logiparc, Maison de la Gibauderie, Maison des Projets Buxerolles, MJC Aliénor
d’Aquitaine, MLI, Réseau gérontologique ville/hôpital, SIPEA, Ville de Béruges, Ville de Biard, Ville de Buxerolles,
Ville de Croutelle, Ville de Fontaine-le-Comte, Ville de Migné-Auxances, Ville de Nouaillé-Maupertuis, Ville de
Saint-Georges-les-Baillargeaux, Ville de Poitiers, Ville de Vouneuil-sous-Biard.
6 Divers : Collectif Eh Cohabitons, architectes, enseignants, étudiants, infirmière, musicien/chanteur.
Les effectifs
192
35
58
60
inscrits/138 présents
inscrits dans atelier 1 (Culture, loisirs et sports)
inscrits dans atelier 2 (Urbanisme et habitat)
inscrits dans atelier 3 (Solidarité, bien-être et échanges de savoirs)
Conseil de développement responsable de Grand Poitiers
Agence des Temps de Grand Poitiers
Service Prospective et Coopérations territoriales
Hôtel de Ville
BP 569
86021 Poitiers CEDEX
05 49 52 36 59 – 05 49 52 36 14
[email protected][email protected]
Conception : Dominique ROYOUX, Mireille TERNY, Gersende BOUTET
Forum « Bien vivre ensemble » - Un enjeu social à partager par les acteurs du territoire – 7 février 2012
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