Le système monétaire international, l`euro et l`Afrique
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Le système monétaire international, l`euro et l`Afrique
LE S YSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL , L’EURO ET L’AFRIQUE L’É VOLUTION DU S YSTEME M ONETAIRE INTERNATIONAL, L’AVENEMENT DE L’E URO ET I MPLICATIONS POUR L’AFRIQUE Joseph NDEFFO FONGUE Communication présentée au Colloque : «Du franc à l'euro : changements et continuité de la monnaie» Poitiers, du 14-16 novembre 2001 Résumé Dans l’évolution actuelle du Système Monétaire International marquée par l’avènement de l’Euro, l’impact de ce dernier sur les pays africains dépend du régime de change : si les pays participant aux flottements libres peuvent réduire les chocs des termes de l’échange en ajustant par le change et les prix, ceux de la Zone Franc (privés de ces deux instruments ) sont plus exposés aux externalités, parce que ne pouvant coordonner leurs politiques économiques avec ceux de leurs principaux partenaires économiques. The Evolution of the International Monetary System, the Advent of the Euro and Implications for the African Countries Abstract The implications of the advent of the Euro in the International Monetary System for the African countries depend strongly on the exchange rates regimes : the African countries operating in a flexible regime can use the exchange and the inflation rates to reduce the terms of trade shocks, while those of the so-called “Franc Area” are more subject to the externalities, since they can not use the two above mentioned instruments to coordinate their policies with those of their main economic partners. Dr. rer. pol. Joseph NDEFFO FONGUE Université de WITTEN/HERDECKE (Allemagne) Kreuzstrasse 35, D-76133 KARLSRUHE (Allemagne) Tel. ++ 49 721 38 68 46 E-Mail: [email protected] 1 Introduction Depuis pratiquement 1870 avec l’adoption pour la première fois du monométallisme or, le monde est à la recherche d’un «Système Monétaire International stable» mais tend chaque fois à s’éloigner de cet objectif lorsqu’un système laisse place à un autre. Qu’il s’agisse de l’étalon or , de l’étalon or/devises, du système de la période d’entre les deux guerres, du système de Bretton–Woods ou du système actuel, l’instabilité et la non permanence sont la règle quand on se situe dans une perspective historique ( FLOOD, JAGDEEP S B. / HORNE J. [1989] ), de même qu’aucun des systèmes ne s’est jusqu’ici montré capable de résoudre l’ensemble des problèmes inhérents aux différentes économies dans le contexte international. Dans tous les systèmes, on note la prépondérance des rapports conflictuels entre les pays industrialisés, l’absence de coopération réelle, la tendance vers la création des systèmes dans le Système Monétaire International et vers la formation des blocs monétaires, ainsi que l’existence des rapports de domination dont des exemples sont l’utilisation par les Etats Unis de la politique des taux d’intérêt et du Dollar surévalué pour régner sur l’occident et le reste du monde, ou la satellisation pure et simple des pays en développement par les pays développés (et dont la Zone Franc en Afrique est le prototype). Cette satellisation des pays en développement, caractérisée entre autres par l’arrimage des monnaies des pays satellisés à celles des pays développés (à travers le «peg» à une monnaie ou à plusieurs monnaies) pose jusqu’à nos jours des problèmes relatifs au choix optimal du régime de change et/ou à la réalisation des objectifs de politique économique, et implique dans certains cas des coûts réels en terme de bien être collectif (voir par exemple BIRNBAUM [1957], BENDER [1985], NGOGANG [1991] et ORTIZ [1983]). L’évolution récente du SMI (dominée par des progrès remarquables en matière d’intégration économique et monétaire en Europe occidentale et l’introduction de l’Euro comme monnaie de référence sur le plan international), rend celui-ci autant problématique qu’il l’a toujours été, et vaut entre autres par les questions qu’elle soulève sur le plan international lorsqu’on se situe hors de l’Union Européenne (UE) . L’une des questions fondamentales est relative aux implications internationales de l’Euro qu’il serait utile d’analyser. En se limitant aux pays africains, le présent papier essaie, compte tenu de leurs différents régimes de change et de l’importance relative de l’Union Européenne dans la structure de leur commerce international, d’analyser les impacts possible de l’introduction de l’Euro sur économies de ceux-ci (en particulier sur la réduction des chocs externes des termes de l’échange et la coordination des politiques macroéconomiques et monétaires), après que le SMI dans son évolution et l’avènement de l’Euro ainsi que les traits caractéristiques de l’Afrique dans le SMI aient été présentés. 2 1. L’évolution du Système Monétaire International de l’étalon or à l’avènement de l ’Euro en aperçu De 1870 jusqu’à nos jours, quatre principaux Systèmes Monétaires Internationaux se sont succédés1 et sont dans l’ordre l’étalon or , l’étalon or/devises ($, £), le système de la période d’entre - deux guerres, l’étalon Dollar/Or ou le système de Bretton Woods, et enfin le système actuel des changes flexibles en vigueur depuis 19732 . - Dans l’étalon or, ce dernier circule à la fois comme monnaie et comme marchandise. La parité est fixe entre l’or et toutes les monnaies nationales. L’étalon or présentait l’avantage de garantir une libre circulation des capitaux et des taux de change stables, d’éliminer de ce fait les risques de change et les crises des balances des payements, et de limiter le rôle des institutions sans que cela ne nuise au bon fonctionnement du système. Toutefois, dans ce système où le niveau des taux de change et des variables macroéconomiques stratégiques telles que le niveau des prix ou des réserves en devises dépendaient largement de celui du volume d’or, et que ce dernier n’était en général découvert qu’au hasard (et nécessitait tout aussi du travail et du capital pour être produit), des coûts d’opportunité extrêmement élevés en résultaient. En 1914, la suppression de la libre circulation des biens, des capitaux et de l’or ainsi que de la convertibilité en or par les banques centrales, conjuguée avec l’introduction des bons de trésor (à côté de l’or comme contrepartie importante de la masse monétaire et en tant que moyen de financement de la guerre) allaient conduire à la fin de l’étalon-or3 . - Dans l’étalon or/devises ($, £) en vigueur de 1919 à 1924, les taux de change sont fixés librement entre les monnaies nationales et l’or, la pratique des taux en vigueur avant la première guerre mondiale étant rendue impossible par l’absence de convergence dans les taux d’inflation, l’endettement excessif de la France et de Grande Bretagne vis-à-vis des Etats Unis, et les réparations de guerre extrêmement élevées imposées à l’Allemagne. L’or devenant rare en raison de sa production qui a extrêmement baissé, le Dollar et la Livre furent introduits à côté de l’or comme étalons et le retour à la parité fixe vis à vis de l’or fut adopté en 1922. Toutefois, il s’était avéré que la surévaluation de la Livre dès 1925, la sous-évaluation du Franc et les taux d’intérêt élevés en Allemagne rendaient difficile un fonctionnement optimal du système qui, avec l’avènement de la crise de 1929 allait s’effondrer progressivement jusqu’en 1931. - Dans la période d’entre deux guerres(1931-1945) marquée entres autres par la dévaluation de la Livre de 30% vis à vis du Dollar et l’intervention de la Banque du Japon entre 1932 et 1933 à l’issue de laquelle le Yen fut déprécié de près de 40% vis à 1 Pour plus de détails sur l’évolution des différents régimes de change et du Système Monétaire International, ainsi que des différents problèmes qui y sont liés voir par exemple SALOMON R. [1979], YEAGER [1976], DE VRIES[1986], GUENTER R. [1966], GUENTER R. / EDWIN F. W. [1966], FRITZ M. [1964], INGRAM J. C. [1966], RUEF J. [1972], FLOOD/ JAGDEEP S B. / HORNE J. [1989] et FLOOD, R. / NANCY, P. M. [1982]. 2 Toutefois, il convient de préciser qu’il existait avant l’étalon or le bimétallisme or/argent dans lequel les deux métaux jouaient le rôle de numéraire. 3 De nos jours, les cours de l’or sont fixés librement par le jeu du marché, et ne sont en général influencés que par les anticipations inflationnistes des agents économiques qui demandent ce dernier pour se prémunir contre l’inflation. 3 vis de la Livre, le Système Monétaire International allait rentrer dans une ère de turbulences devant durer jusqu’en 1945. Dans cette ère de turbulences, on va assister à une division du Système Monétaire International en quatre blocs : le bloc «Sterling» auquel adhèrent le Royaume Uni, le Portugal et l’Espagne, le bloc «or» auquel adhèrent la France, la Belgique, la Suisse, l’Italie, la Pologne et les Pays Bas, le bloc «Dollar» auquel adhèrent les USA et l’Amérique Latine, et enfin le bloc «Yen» auquel adhèrent le Japon et les pays d’Asie du Sud-Est. Certains pays comme l’Allemagne restèrent neutres et conduisirent des politiques de contrôle des devises. - Dans le système de Bretton Woods (1945-1971) que l’on qualifie également de système Dollar/or, on note une continuité des systèmes d’étalon or et d’étalon or/devises qui avaient prévalu jusque-là. Dans ce système, toutes les monnaies seront définies dans une parité fixe par rapport au Dollar, qui de son côté reste convertible en or à un taux fixe de 1 Dollar contre 0,888g d’or. Parallèlement furent créés le FMI (qui avait pour vocation de veiller au respect et au bon fonctionnement des accords de Bretton Woods) et les Droits de Tirage Spéciaux en 1969 (une monnaie artificielle, qui pour pallier à la rareté des réserves en Dollar comme ce fut le cas pour l’or, pouvait être achetée par les Banques Centrales en cas de manque des réserves nécessaires pour résorber les déficits des balances des paiements4 ). Le système des parités fixes ne pouvant fonctionner dans le long terme que si les balances commerciales des différents pays faisant partie du système sont en moyenne et simultanément équilibrées, le déficit commercial à la fois important et persistant des Etats Unis (conjugué avec la guerre du Vietnam) devait conduire le président Nixon à dévaluer le Dollar et à mettre fin en Août 1971 à la libre convertibilité du Dollar en or, et partant, un terme à la fixité des taux de change et au système de Bretton Woods. - Avec la fin des accords de Bretton Woods en 1971 s’est ouverte depuis 1973 une ère de flexibilités des taux de change qui, loin de répondre aux attentes de ses tenants, montre plutôt que le monde est encore à la recherche d’un Système Monétaire International stable dont l’avènement n’est pas pour demain. En effet, les différents pays du monde sont depuis 1973 confrontés à diverses situations qui rendent problématique le système des changes flexibles : place parfois artificielle du Dollar dans le Système Monétaire International, problèmes de coordination des politiques macroéconomiques et monétaires, satellisation des pays sous-développés, tendance vers une tri-polarisation du Système Monétaire International (autour du Dollar, de l’Euro et Yen), création des systèmes dans le Système Monétaire International dont le Système Monétaire Européen en est un exemple ayant beaucoup évolué jusqu’à la phase d’intégration actuelle qui est lUnion Économique et Monétaire Européenne 5 (UME) dont l’Euro en est l’un des 4 Avec le recours aux DTS, tout se passe comme si on se trouve sur un marché monétaire dans lequel les pays en déficits de réserves remplacent les banques commerciales illiquides, et les pays en excédent de réserves les banques commerciales surliquides. Les pays en excédent de réserves devaient donc dans le système de Bretton Woods les convertir en DTS, qui par le canal du FMI devraient être prêtées à un taux préférentiel (en général, la moyenne des taux d’intérêt nationaux) aux pays en déficits. 5 Entrée en vigueur en mars 1979, le Système Monétaire Européen (SME) a pour objectif de stabiliser les taux de change entre les pays de la communauté, de contribuer à la consolidation des relations monétaires dans le contexte international, et de créer une "Zone Monétaire Stable" en Europe. Les éléments importants du SME sont (i) le mécanisme d’intervention (à travers lequel les banques centrales ne devraient changer la parité de leurs monnaies vis à vis des autres monnaies que dans un intervalle précis), (ii) le système d’intervention de financement de très court terme et (iii) l’Unité de Compte Européen (ECU). Pour plus de détails sur l’évolution en matière d’intégration monétaire en Europe (en particulier le 4 éléments-clé. Dans cette phase d’intégration actuelle, l’accent est mis davantage sur la coordination et la convergence des politiques budgétaire et monétaire (critères de convergence définis à Maastricht) dans la communauté, et sur la stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie comme objectif principal de politique monétaire, l’Euro étant l’unité de compte devant circuler parallèlement aux monnaies nationales à partir de 1999 avant de se substituer totalement (comme monnaie unique dans la communauté) à toutes ces dernières à partir de Janvier 2002. 2. L’Afrique dans le Système Monétaire International Dans le système actuel des changes flexibles, l’intégration des pays africains dans le Système Monétaire International repose sur trois différents modes alternatifs6 : le «peg» à une monnaie unique, le «peg» à un panier de monnaies et la participation avec changes administrés ou non aux flottements libres7 . Le «Peg» à une monnaie unique Largement influencé par les faits historiques et les données politiques et géopolitiques, le «peg» à une monnaie unique était jusque dans le début des années 1980 une caractéristique essentielle des régimes de change des pays africains. Les pays africains étaient satellisés sur le plan monétaire en fonction de leur appartenance à un groupe de colonies. De ce fait, les anciennes colonies françaises (exception faite de quelques pays comme la Guinée Conakry) avaient opté pour le «peg» au FF, de même que la Guinée Equatoriale est restée sous le régime du «peg» au Peseta espagnol jusqu’en 1985. Le Cap Vert a relié sa monnaie à l’Escudo portugais depuis 1997. Le Lesotho, le Swaziland et la Namibie ont relié leurs monnaies au Rand Sud-africain. Seules les anciennes colonies britanniques ont essayé de s’affranchir en optant soit pour le «peg» au Dollar, soit pour le «peg» à un panier de monnaies, soit pour la participation aux flottements libres. La Gambie et la Sierra Leone avaient néanmoins maintenu le lien avec la livre Sterling jusqu’en 1986 et 1978 respectivement. Dans tous les cas, la Livre Sterling quoique étant assez forte comme monnaie, ayant été beaucoup plus stable que le FF et jouant le rôle de numéraire pour certaines matières premières et produits de base, n’a pas dans l’ensemble stimulé les anciennes colonies britanniques pour une coopération monétaire avec l’ancienne métropole. De nos jours, le «peg» des monnaies africaines à une monnaie unique concerne essentiellement (i) les pays de la Zone Franc (Bénin, Burkina Fasso, Côte d‘Ivoire, Gabon, Cameroun, Comores, Congo, Mali, Niger, passage du Système Monétaire Européen à l’Union Monétaire Européenne) voir par exemple WEBER(1991) . 6 Ces modes d’intégration ayant toutefois fait l’objet de divers changements au fil des années et en fonction des pays, de même que certains d’eux étaient en vigueur avant le système actuel des changes flexibles. Dans l’évolution des différents choix en matière de régime de change, on note un certain tâtonnement et une forte tendance du passage du régime de «peg » à celui des flottements libres (avec changes administrés ou non). 7 Pour plus de détails sur les différents régimes de change des pays africains et leur évolution, voir la rubrique « Exchange Rates Arrangements and Exchange Rates Restrictions » publiée dans « The International Financial Statistics » du FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (diverses annuaires). 5 Sénégal, Togo, Tchad, République Centrafricaine, Guinée Equatoriale et Guinée Bissau) utilisant un FCFA relié jusqu’ici au FF et demain à l’Euro, (ii) l’Angola et le Djibouti dont les monnaies sont reliées au $US, et enfin (iii) le Lesotho, le Swaziland et la Namibie dont les monnaies sont liées au Rand Sud - africain . Le «peg» à un panier de monnaies Une tendance assez forte pour le «peg» au DTS, qui était observable jusqu’à la fin des années 1980, s’est inversée par la suite au profit soit du «peg» à d’autres paniers de monnaies individuelles, soit de la participation aux flottements libres. Les pays ayant le plus perduré dans le régime du «peg» aux DTS sont le Botswana (depuis 1980), Sao Tomé et Principes (jusqu’en 1987), le Kenya (jusqu’en 1987), le Malawi (jusqu’en 1985), le Rwanda (de 1984 à 1994), la Guinée Conakry (jusqu’en 1985) et le Burundi (de 1985 à 1991), et ceux ayant perduré le plus dans le «peg» à d’autres paniers de monnaies, le Malawi (de 1986 à 1993), la Mauritanie (jusqu’en 1988 et de 1992 à 1995), l’Ile Maurice (de 1983 à 1994), le Zimbabwe (de 1980 à 1993) et la Tanzanie (jusqu’en 1993). De nos jours, les pays ayant relié leur monnaie à un panier de monnaie sont le Burundi, le Botswana et les îles Seychelles. La Participation aux flottements libres Si en 1978 on ne dénombrait que deux pays (le Ghana et le Nigeria) ayant opté pour la participation aux flottements libres, le nombre des pays effectuant ce choix (avec changes administrés ou non) est en très forte croissance depuis le milieu de la décennie 1980. On est ainsi passé de 7 pays en 1984 à 15 en 1992, et de 16 en 1993 à 25 en 1998. On en dénombre 22 de nos jours et qui sont l’Ethiopie, le Kenya, le Malawi, la Mauritanie, le Nigeria et le Soudan (avec la pratique des Changes administrés), ainsi que la Gambie, le Ghana, l’Erythrée, l’Île Maurice , le Libéria, Madagascar, le Mozambique, le Rwanda, Sao Tomé et Principes, la Sierra Leone, la Somalie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, et la Zambie (avec les Changes non administrés) 3. Les Implications de l’Introduction de l’Euro dans le Système Monétaire International pour les pays africains : une approche analytique L’analyse des implications de l’ Euro sur les économies africaines intègrera les objectifs de politique économique qui sont (i) la stabilisation des termes de l’échange et (ii) la coordination des politiques macroéconomiques et monétaires, la question essentielle étant celle de savoir si les options prises par les pays africains en matière de régime de change et la place qu’occupe l’Euro dans ces choix sont compatibles avec ces objectifs. Ici, on considère une «petite économie ouverte» ayant un seul partenaire économique pour les importations et les exportations, ce partenaire économique pouvant être dans l’Union Européenne ou pas, tout comme la monnaie de la «petite économie ouverte» peut être arrimée à l’ Euro ou non. L’hypothèse du partenaire unique est imposée par le 6 concept de Parité du Pouvoir d’Achat qui sera intégré dans l’analyse. Pour analyser l’impact de l’Euro sur la réalisation des objectifs de politique économique, on peut partir de la définition des conditions de la stabilité économique sous l’hypothèse du «peg» ou non de la monnaie nationale à l’ Euro. L’objectif de politique économique pour une «petite économie ouverte» exportatrice de produits de base est, comme déjà souligné, la stabilisation des termes de l’échange et partant, celle du Revenu National (voir par exemple BLACK [1976], BRANSON/KATSELI [1981] LIPSCHITZ/SUNDARAJAN [1980], DORNBUSCH [1976] et SCHALDER [1977]. La détermination du revenu réel dans la «petite économie ouverte» peut être obtenue à travers les équations suivantes : (1) Pxd = ex .Px f (2) Px f t = ex d Pq Sauf spécification contraire par la suite, P d x monnaie nationale, Px f désigne le prix des exportations en le prix des exportations en monnaie étrangère, Pqd le prix des importations en monnaie nationale et e x le taux de change quotté à l’incertain (défini comme étant le nombre d’unités de monnaie nationale par unité de monnaie étrangère). L’équation (1) définit le prix des exportations en monnaie nationale (et permet également de déterminer la condition dite de Parité du Pouvoir d’Achat en supposant que la loi de l’unicité des prix internationaux et l’hypothèse de neutralité de la monnaie dans le long terme sont vérifiées), et l’équation (2) les termes de l’échange. Les traits sur les tête des variables renverront toujours aux taux de croissance. Le revenu réel dépend des termes de l’échange. Dans le simple cas d’un pays qui ne consomme que les importations et ne produit que pour exporter, avec l’Output Q exogène dans le court terme, le revenu réel (Y) est donné par : (3) Y = tQ Pour analyser l’impact de l’Euro sur le processus de stabilisation des termes de l’échange et partant du revenu national, il convient de distinguer en général deux cas, selon que (i) la «petite économie ouverte» soit membre de la Zone Franc ou (ii) qu’elle ne le soit pas, et d’autres sous-cas dans chacun des deux cas précédents, selon que l’Euro ou une monnaie tierce soit utilisée comme numéraire et intermédiaire d’échange, et/ou que le principal partenaire de la «petite économie ouverte» se trouve dans l’Union Européenne ou pas8. 8 Trois des éventualités ne seront pas prises en compte et sont les suivantes : Les cas où (i) le pays non membre de la Zone Franc a son partenaire hors de l’UE et une monnaie autre que l’Euro comme numéraire(cas qui ne nous intéresse pas parce que l’Euro n’y joue aucun rôle), (ii) la petite économie est membre de la Zone franc avec un partenaire hors de l’UE et l’Euro comme numéraire(hypothèse irréaliste), et (iii) le cas où le pays non membre de la Zone Franc a son partenaire hors de l’UE avec l’Euro comme numéraire (hypothèse irréaliste). 7 Cas d’un pays membre de Zone Franc avec son partenaire économique hors de l’Union Européenne et une monnaie différente de l’Euro comme numéraire et intermédiaire d’échange : La Guinée Bissau La Guinée Bissau, «petite économie ouverte» est membre de la Zone Franc et a comme principaux partenaires économiques la Thaillande, l’Indonésie et la Chine dont le total de leurs parts relatives dans son commerce international représentent à peu près 45% pour les exportations et plus de 54% pour les importations. On admet ici que la Guinée Bissau a un seul partenaire économique pour ses importations et ses exportations qui est la Thaillande, et qu’elle utilise un FCFA arrimé à l’Euro, mais utilise le Bath thaillandais comme intermédiaire d’échange. Si e fca désigne le nombre d’unités de FCFA par unité d’Euro, eba le nombre d’unités de Bath par unité d’Euro et e x le nombre d’unités de FCFA par unité de Bath, la stabilisation des termes de l’échange est assurée par les conditions imposées par la Parité du Pouvoir d’Achat (Conditions de la Parité du Pouvoir d’Achat), définies par les équations (4) et (5). − (4) Etant donné que e x = − t = ex + Px − Pqd f − − (5) − − − ex = P − Px f d q ecfa eba − − − et que par voie de conséquence e x = ecfa − eba , les équations (4) et (5) peuvent être réécrites comme suit : − (6) − (7) − − − − t = ecfa − eba + Px f − Pqd − − − ecfa − eba = P − Px f d q − Toutefois, étant donné que le FCFA est lié à L’Euro à une parité fixe, ecfa = 0 et on obtient par voie de conséquence : (8) − − − eba = Pqd − Px f L’indice des prix (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) en Guinée Bissau est défini par : P = (ex Pqd )2 (e fca Px f )2 1 (9) 1 En supposant que les prix sont donnés, on peut éliminer q et x sur les variables et obtenir P = (ex P d )2 (ecfa P f )2 1 (10) 1 La monnaie nationale étant reliée à l’Euro, on peut écrire : 8 1 2 (11) 1 1 P = P d (P f )2 eba Et en termes de changements proportionnels, (12) − 1 − 1 − 1 − P = P d + P f − eba 2 2 2 − − − Si la condition de Parité du Pouvoir d’Achat est remplie, c’est-à-dire eba = P − Px f , le d q taux d’inflation (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) en Guinée Bissau est donné par l’équation (13) (13) − − P= Pf L’équation (13) implique que le taux d’inflation en Guinée Bissau devrait être aligné au taux d’inflation en Thailande afin de corriger les changements dans le taux de change entre l’Euro et le Bath et de stabiliser les termes de l’échange par voie de conséquence. Toutefois, la Guinée Bissau en sa qualité de pays membre de la Zone Franc est tenue de conduire une politique monétaire restrictive dans laquelle le taux d’inflation doit être maintenu au niveau le plus bas possible 9. Dans ces conditions, il ne sera plus possible à la Guinée Bissau de stabiliser ses termes de l’échange en alignant son taux d’inflation à celui de son principal partenaire économique si ce dernier conduit une politique monétaire inflationniste, comme c’est le cas de la Thailande ou de l’Indonésie. La stabilisation des termes de l’échange ne pourrait donc se faire dans ce cas que par le truchement d’un ajustement du taux de change entre le FCFA et l’Euro, ce qui est impossible en raison de la parité fixe entre ces deux monnaies. Cas d’un pays membre de Zone Franc avec son partenaire économique dans l’Union Européenne et l’Euro comme numéraire et intermédiaire d’échange : la Côte d’Ivoire On prend ici la Côte d’Ivoire comme exemple parce qu’elle exporte essentiellement les produits de base (en particulier le cacao dont elle est l’un des plus grands producteurs mondiaux). Elle a en effet comme principaux partenaires économiques les pays de l’Union Européenne ayant une part relative supérieure à 60% dans la distribution géographique de ses importations et de ses exportations. On a parallèlement aux relations déjà spécifiées plus haut : (14) Pxd = ecfa Px f 9 Les fondements institutionnels de la Zone Franc imposent une politique monétaire restrictive dans laquelle les marges de manœuvre en matière d’augmentation de la masse monétaire sont extrêmement limitées par des restrictions quantitatives, notamment celles portant sur la limitation des plafonds d’avances aux trésors publics nationaux et aux banques ou celles portant sur l’encadrement du crédit. A ces restrictions quantitatives s’ajoutent d’autres qui sont qualitatives et que l’on retrouve (1) dans la détermination de quatre différents taux d’intérêt (taux normal, taux privilégié, taux d’avances aux trésors publics et taux de pénalité) et (2) dans la détermination des ratios tels que « le coefficient d’emploi des dépôts et crédits non réescomptables », le « ratio de liquidité » et le « ratio des ressources propres » (pour plus de détails, voir par exemple TALOM [1986] et NGOGANG [1991] ) 9 (14) Px f t = ecfa d Pq La stabilisation des termes de l’échange, qui reste dépendante de la condition de la − − − − _ parité du pouvoir d’achat (c’est-à-dire e cfa = Px − Px ou encore Px = Px f puisque la parité est fixe entre le FCFA et l’Euro) est donnée par la condition (16) : d − (16) − − − f f d − − t = 0 ⇒ ecfa − P + P x = 0 (ou encore Px = Pqd ) d q f L’équation (17) définit l’indice des prix (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) en Côte d’Ivoire. P = (ecfa Pqd )2 (ecfa Px f ) 2 1 (17) 1 En exprimant l’équation (17) en terme de changements proportionnels, on obtient le taux d’inflation (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) qui est donné par les équations (18) et (19). (18) − − − − 1 − P = ecfa + Pqd + Px f 2 − or P = Px f donc d q − (19) − f − − f P = P x (ou P = P ) A partir de l’équation (19) il s’en suit que la fixité du taux de change entre le FCFA et l’Euro, implique que les taux d’inflation soient les mêmes dans la «petite économie ouverte» et son partenaire membre de l’Union Européenne pour que la «petite économie ouverte» ne subisse pas une dégradation de ses termes de l’échange et puisse stabiliser son système économique. Ceci voudrait dire que l’Union Européenne devrait coordonner sa politique monétaire avec celle de la «petite économie ouverte», ce qui est impossible étant donné que l’Union Européenne définit ses objectifs en matière de politique économique sans tenir compte de l’Afrique d’une part, et que la «petite économie ouverte» en sa qualité de membre de la Zone Franc est d’autre part soumise à une politique monétaire restrictive et confrontée au problème du faible degré de monétarisation de son économie. Cas d’un pays membre de la Zone Franc avec son partenaire économique dans l’Union Européenne et un numéraire différent de l’Euro : le Congo (République Populaire) L’exemple de la République Populaire de Congo est lié au fait que ce dernier exporte du pétrole évalué et vendu en Dollars, et a les pays de l’Union Européenne comme principaux partenaires économiques. Dans ce cas, on aura compte tenu des relations générales spécifiées plus haut : 10 (20) Px fe = eus Px f (21) Pxd = ex Px f (22) eus = ecfa (23) t = ex Px f Pqd ex eus étant le nombre d’unités de Dollar par unité d’Euro, e x le nombre d’unités de − − − FCFA par unité de Dollar (avec e x = ecfa − eus ), Px le prix des exportations en FCFA, Px f d le prix des exportations en Dollars, Pqd le prix des importations en FCFA et Px fEU le prix des exportations en Euro. − − d − f Avec e x = P x − P x , les relations (24) et (24’) donnent la condition de la stabilité des termes de l’échange. − (24) _ f − − t = 0 ⇔ e x − Pqd + P x = 0 c’èst-à-dire − d (24’) − − f Pq = ex + Px L’équation (25) définit l’indice des prix (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international). P = (ex Pdq ) 2 (ecfa Px f ) 2 1 (25) 1 En termes de changements proportionnels, (25) peut s’écrire comme suit : (26) − d − − 1 − − 1 − P = ex + Pqd + ecfa + Px f 2 2 − − f − − − Etant donné que P q = e x + P x et que e x = ecfa − eus , l’équation (26) peut être réécrite comme suit : (27) − _ 1 − − P = ex + ex + Px f 2 + 1 e− + e− + P− f x us x 2 (28) − − − 1 − − P = ex + Px f + ex + eus 2 ou encore 11 (28’) − − − − 1 1 − P− Px f = ecfa − eus 1 + + eus 2 2 − Toutefois, étant donné que ecfa = 0 , on obtient : − f − − (28’’) P x − P = eus La «petite économie ouverte» membre de la Zone étant soumise à des restrictions au niveau de la politique monétaire et ne pouvant de ce fait ajuster par les prix, il faudrait que le taux de change entre l’ Euro et le $ soit ajusté de façon à corriger les différentiels des taux d’inflation entre «la petite économie ouverte» et les USA, lorsque ces derniers lui sont défavorables. Or les objectifs de politique monétaire dans l’Union Européenne, de même que les conventions de coopération monétaire portant sur la Zone Franc n’ont pas prévu la prise en compte ou l’intégration de tels mécanismes d’ajustements, ce qui implique que la coordination des politiques économiques et partant la réduction des chocs externes des termes de l’échange seront impossible. Cas d’un pays non membre de la Zone Franc avec son partenaire économique dans l’Union Européenne et l’Euro comme numéraire et intermédiaire d’échange : l’Île Maurice L’Île Maurice est un pays non pétrolier dont l’économie repose sur l’industrie légère ainsi que sur l’exportation des produits de bases tels que le sucre, le thé et le tabac. Ses principaux partenaires économiques sont les pays de l’Union Européenne. Etant donné qu’elle n’est pas membre de la Zone Franc, la stabilisation des termes de l’échange est donnée par : − (29) − − − t = 0 ⇒ ex = P − Px f d q L’indice des prix (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) est : P = (ex Pqd )2 (ex Px f )2 1 (30) 1 En termes de changements proportionnels, (30) peut s’écrire : (31) − − − 1 − 1 − P = (ex + Pqd ) + (ex + Px f ) 2 2 (32) − 1 − −f 1 − P = e x + (ex + Px ) + (ex + Px f ) 2 2 ou − − et enfin − (33) − − P = 2 ex + Px f 12 L’équation (33) donne le taux d’inflation (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) dans la «petite économie ouverte». Le pays peut dans ce cas ajuster soit par le taux de change, soit par le taux d’inflation, c’est-à-dire qu’il a la possibilité de se servir de deux instruments de politique économique pour coordonner sa politique macroéconomique avec celle de son principal partenaire économique, se prémunir également contre l’inflation importée et stabiliser ses termes de l’échange . Cas d’un pays non membre de la Zone Franc ayant son partenaire économique dans l’Union Européenne et une monnaie différente de l’Euro comme numéraire et intermédiaire d’échange : Le Nigeria Le Nigeria est un pays exportateur de pétrole vendu en Dollars, et compte les pays de l’Union Européenne parmi ses principaux partenaires économiques. Dans ce cas, où le pays a son partenaire économique dans l’Union Européenne avec une monnaie différente de l’Euro (le Dollar) comme numéraire et intermédiaire d’échange, la stabilisation des termes de l’échange (qui reste dépendante de la condition de la parité du pouvoir d’achat) est donnée par : − (34) − − − t = 0 ⇒ ex = P − Px f d q Les relations et conditions supplémentaires requises sont les suivantes : − − − eEU ⇒ eus = eUS − ex ex (35) eus = (36) Px fEU = eUS Px f ⇒ Px f = Px fEU − eUS Pqd est le prix des importations en monnaie nationale, Pxd le prix des exportations en f monnaie nationale, Px le prix des exportations en Dollars, Px fEU le prix des exportations en Euro, e x le nombre d’unités de monnaie nationale par unité de dollar, eUS le nombre d’unités de Dollars par unité d’Euro, et e EU nombre d’unités de monnaie nationale par unité d’Euro. L’équation (37) donne l’indice des prix (relatif aux biens faisant l’objet du commerce international) dans la «petite économie ouverte». 1 (37) 1 P = (ex Pqd ) 2 ( eEU Px fEU ) 2 En termes de changements proportionnels, (37) devient : (38) − − − 1 − 1 − P = (ex + Pqd ) + (eEU + Px fEU ) 2 2 (39) − − − − 1 − 1 − P = ex + ( Px fEU − eUS ) + ( eEU + Px fEU ) 2 2 ou encore et enfin 13 − − − 1 − 1 − P = ex − eUS + eEU + Ps fEU 2 2 (40) A partir de l’équation (40), il s’en suit que le pays est exposé à quatre sources − − − − fEU d’instabilité (e x , eUS , e EU et Px ) mais dispose de deux possibilités d’ajustement qui sont le taux de change et le taux d’inflation. Il peut donc stabiliser ses termes de l’échange en coordonnant ses politiques macroéconomiques et monétaires avec celles de ses partenaires économiques, et se prémunir contre l’inflation importée et le risque de change. C’est en général la situation des pays ayant opté pour la participation aux flottements libres. Conclusion En somme, l’introduction de l’Euro dans le Système Monétaire International affectera les pays africains à des degrés divers en fonction de leur régime de change et de l’importance de leurs relations économiques avec les pays membres de l’Union Européenne. En fonction des situations, les politiques macroéconomiques et monétaires à l’intérieur et hors de l’Union Européenne ont des répercussions plus ou moins importantes sur les économies africaines (selon qu’ils fassent partie de la Zone Franc ou pas), la stabilité du système économique dans ces pays restant tributaire des niveaux des prix à l’intérieur et hors de l’Union Européenne, ainsi que des mouvements des taux de change entre l’Euro et les autres monnaies. En outre, les pays africains ne pourront réduire les chocs externes des termes de l’échange que s’ils disposent des marges de manœuvre leur permettant de coordonner leurs politiques macroéconomiques avec celles de leurs principaux partenaires économiques. Malheureusement, la réalité montre que les marges de manœuvre demeurent limités (si l’on fait abstraction des pays ayant opté pour la participation aux flottements libres qui ne les met toutefois pas à l’abri de la substitution monétaire), en particulier pour les pays africains de la Zone Franc qui se trouvent privés des principaux instruments d’ajustement qui sont le taux de change et les prix. Dans un contexte où l’Union Européenne définit ses objectifs de politique économique sans tenir compte de la conjoncture en Afrique d’une part, et dans laquelle l’intégration de l’Afrique dans le marché commun souffre des barrières réelles à l’entrée d’autre part, il s’en suit que les pays de Zone Franc se trouvent confrontés à un dilemme politique dans lequel ils ne peuvent pas stabiliser simultanément leurs termes de l’échange et leurs niveaux des prix en coordonnant leurs politiques économiques avec ceux de leurs principaux partenaires économiques (en particulier lorsque ces derniers se trouvent hors de l’Union Européenne). 14 BIBLIOGRAPHIE BENDER D., [1985], “Wechselkursbindung in Entwicklungsländer: eine optimale Anpassungsstrategie an flexible Wechselkurse? ”, Kredit und Kapital vol. vol.13, n° 3, p. 320-346. 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