organiser un chantier de solidarité internationale au burkina faso

Transcription

organiser un chantier de solidarité internationale au burkina faso
ORGANISER UN
CHANTIER
DE SOLIDARITÉ
INTERNATIONALE AU
[BURKINA FASO
[
. GUIDE PRATIQUE .
SOMMAIRE
CONTEXTE DE RÉDACTION DE L’OUTIL
P. 3
QU’EST-CE QU’UN CHANTIER ? P. 4
LES ÉTAPES D’UN CHANTIER
P. 5
1ÈRE PHASE : L’IDENTIFICATION DE L’ACTION ET LA PRÉPARATION > P. 5
2ÈME PHASE : LA RÉALISATION > P. 6
3ÈME PHASE : LE BILAN, LA RESTITUTION, LE RÉINVESTISSEMENT > P. 8
LE PARTENARIAT P.10
LA RENCONTRE INTERCULTURELLE P.11
L’INTERCULTUREL, QU’EST-CE QUE C’EST > P. 11
QUELQUES CONSEILS POUR UNE BONNE PRÉPARATION > P. 12
CHOC CULTUREL : TÉMOIGNAGES > P. 13
LE BUDGET D’UN CHANTIER ET SA GESTION P.14
DEFINIR UN BUDGET > P. 14
BUDGET PRÉVISIONNEL > P. 15
LA RECHERCHE DE FONDS > P. 16
GÉRER L’ARGENT SUR UN CHANTIER > P. 16
LE CHANTIER N’EST PAS UN BUSINESS P.17
L’IMPLICATION DES VOLONTAIRES BURKINABÉ
P.18
LES MOTIVATIONS > P. 18
LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ EN CHANTIER P.20
SANTÉ > P. 20
SÉCURITÉ > P. 22
P.24
LA RÉCIPROCITÉ, DE NOUVELLES PERSPECTIVES ? P.26
LE DON EN QUESTION
CONTEXTE DE RÉDACTION DE L’OUTIL
France Volontaires au Burkina Faso travaille depuis 2008 avec les associations
burkinabé au renforcement de la qualité des projets de chantiers de solidarité
internationale. Plusieurs actions ont été menées jusqu’à présent : des visites de
chantiers, l’organisation de la journée des chantiers de solidarité internationale,
des ateliers de formation à l’interculturalité, d’autres formations…
Il nous a semblé important de proposer, aux associations et autres partenaires
locaux, un outil méthodologique sur l’organisation d’un chantier de solidarité
internationale au Burkina Faso.
Ce guide a pour but de capitaliser toute l’expérience accumulée afin d’avoir
des outils pour l’organisation d’un chantier. Il s’adresse principalement
aux associations, acteurs et autres partenaires des chantiers de solidarité
internationale au Burkina qui en organisent ou souhaitent en organiser. Il peut
également servir à des associations françaises ou des groupes de volontaires
qui recherchent des informations pratiques. Cet outil n’est pas exhaustif
et ne prétend pas recréer une méthodologie de chantiers. Il reprend les
fondamentaux de gestion d’un chantier et propose une approche spécifique
des chantiers au Burkina Faso grâce aux expériences de terrain.
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QU’EST-CE QU’UN CHANTIER ?
« Un chantier de solidarité internationale se définit comme une action
éducative qui vise à développer la citoyenneté locale et mondiale des
participants à travers l’échange interculturel et une action de solidarité
revêtant un caractère d’intérêt général. »
(France Volontaires - Atelier de Cotonou - Novembre 2011)
Le chantier de solidarité revêt plusieurs objectifs :
- la co-construction d’un projet de solidarité internationale
- une expérience éducative
- la rencontre interculturelle
- un partenariat équitable
- un engagement volontaire et citoyen
Ce type de volontariat contribue à l’amélioration des conditions de vie des
populations des territoires d’accueil à travers la réalisation d’infrastructures
sociocommunautaires, d’actions de reboisement, de soutien scolaire… Il offre
aussi et surtout aux jeunes de la localité l’opportunité de s’ouvrir sur d’autres
horizons par la rencontre interculturelle. Les projets de chantiers se réalisent
généralement sur une période moyenne de trois semaines mais leur préparation
en amont doit se faire généralement un an à l’avance. Les chantiers concernent
majoritairement des jeunes de 18 à 25 ans, c’est pourquoi on parle souvent de «
chantiers de jeunes ».
Pour la plupart des volontaires français, c’est une première expérience de
solidarité internationale dans un pays en développement. Les volontaires
burkinabé, quant à eux, ont souvent déjà vécu une première expérience de
chantier en tant que participant ou animateur.
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Un chantier de solidarité internationale doit s’organiser en plusieurs étapes :
l’avant projet (identification et préparation), le pendant (réalisation) et l’aprèsprojet (restitution, réinvestissement et perspectives)
LES ÉTAPES D’UN CHANTIER
1ÈRE PHASE :
L’IDENTIFICATION DE L’ ACTION
ET LA PRÉPARATION
> L’IDENTIFICATION DE L’ ACTION (3 À 4 MOIS)
Il s’agit d’identifier le porteur de projet, de choisir ses partenaires et le projet
de développement local. C’est également le temps de constituer le groupe
de participants, selon les motivations et intérêts de chacun mais aussi selon
leur disponibilité. Pour une meilleure implication, l’identification de l’action
se fait en prenant en compte les compétences / savoir-faire des jeunes.
Cette phase d’identification comprend l’évaluation des besoins de la
population locale, à travers une démarche diagnostic. C’est souvent
l’association burkinabé qui se charge de cette démarche. Pour cela
l’association convoque la population, organise des discussions, des enquêtes
et, en concertation avec les autorités locales, décident d’un projet utile pour
tous.
Au Burkina, nombreux sont les chantiers de reboisement, de rénovation et
construction de bâtiment et les chantiers de soutien scolaire. Ces thèmes à la
mode ne correspondent pas forcément aux besoins réels. Il faut être vigilant
et ne pas chercher la simplicité en se calquant sur des projets existants.
> LA PREPARATION (6 À 9 MOIS)
Plusieurs mois avant la date prévue de réalisation de l’action, voire une année,
le projet est co-construit par les partenaires. Ensemble, ils élaborent le projet,
c’est-à-dire qu’ils définissent, à partir du diagnostic, les objectifs, moyens,
budget prévisionnel, planning d’exécution, l’ensemble du programme du
séjour, la restitution…. Cette phase inclut aussi la recherche de financements
(dépôt de demande de subventions, ...). L’enjeu étant de faire participer les
jeunes des deux pays au financement du projet : mise en place d’actions
génératrices de revenus, engagement financier personnel, etc…
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Enfin, cette phase doit également comprendre un temps de formation ou de
préparation avant-chantier afin de sensibiliser les volontaires accueillants,
tout comme les volontaires qui partent, à la différence culturelle (préjugés)
et aux difficultés pouvant être rencontrées sur place.
C’est également le moment de former / sensibiliser les participants sur les
questions de sécurité dans toutes ses dimensions.
Nous conseillons également aux encadrants de chantier de se former avant
la réalisation du chantier. En effet, l’accompagnement des participants
pendant le chantier occupe une place importante dans les responsabilités
de l’ encadrant. Pendant le chantier, il doit : jouer le facilitateur, le médiateur,
impulser la dynamique, cadrer, être neutre, rester positif, veiller au bon
déroulement du projet et agir face aux difficultés rencontrées. Il est donc
amené à gérer des ressources humaines et des ressources financières. Il y
a donc nécessité pour lui d’avoir des compétences et aptitudes en gestion
de groupes interculturels, en gestion de projets et en animation. (CF. FICHE
FRANCE VOLONTAIRES «FORMATION DES ENCADRANTS»)
2ÈME PHASE :
LA RÉALISATION
Cette phase comprend la réalisation des actions de développement, la
gestion de la vie quotidienne, les découvertes et échanges interculturels...
Les principaux temps de cette phase sont :
1) L’ACCUEIL ET LES VISITES DE PRÉSENTATION : Cela permet d’établir le
contexte, de clarifier les objectifs et de permettre aux participants de se
projeter. Ces moments doivent-être un plaisir, un honneur, une occasion de
s’exprimer, d’observer, d’écouter et d’apprendre.
2) L’HÉBERGEMENT : Quand c’est matériellement possible, tous les jeunes
logent sur le même lieux ce qui permet de vivre dans les mêmes conditions
afin de placer tout le monde sur le même pied d’égalité et d’inciter aux
échanges.
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3) LES TRAVAUX DU CHANTIER : Sur le chantier, les volontaires doivent
pouvoir participer aux « travaux » quel que soit leur niveau de compétence
technique : les encadrants doivent veiller à ce que chacun puisse trouver
sa place.
4) LES REPAS : Les repas se prennent en commun car ils sont un moment
« phare » de l’échange interculturel. Les volontaires peuvent participer
à la préparation du repas et par exemple, proposer un plat de sa propre
région. Mais aussi, participer à l’achat des condiments ainsi qu’aux tâches
périphériques (vaisselle, nettoyage).
5) LES ÉCHANGES CULTURELS :
Pour préparer la rencontre, chacun peut apporter un témoignage de ce
qu’il est individuellement (par des photos, des vidéos, des conversations
sur son milieu, sa famille, ses activités, ses habitudes...) et collectivement
(chaque groupe peut avoir préparé pour l’autre une production artistique :
exposition, pièce de théâtre, chorégraphie...)
Les 2 groupes, pendant leur vie commune, peuvent préparer ensemble un
spectacle et la présenter en fin de chantier à la population...
> Ils peuvent organiser des débats sur des thèmes de société auxquels ils sont sensibles (la pauvreté, la nature, la gestion de l’énergie, l’eau, le bois, la gestion des déchets...), ou encore des rencontres sportives, des fêtes...
> Organiser des visites afin que les volontaires puissent mieux comprendre le contexte de leur séjour et du projet auquel ils contribuent.
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6) LA DYNAMIQUE DU GROUPE ET LA GESTION DU TEMPS :
> Les temps de régulation quotidiens (briefings et débriefings) sont
indispensables. Ils permettent d’aborder les émotions de la journée, les petits
soucis d’ordre sanitaire et de repérer les éventuels tensions et problèmes
d’adaptation.
> Des temps libres sont à programmer (avec vigilance) car ils permettent à
chacun, dans le cadre de petits groupes, de vivre sa propre expérience.
Pour chaque volontaire, du temps libre personnel est essentiel à la prise de
recul et à la réflexion. Il permet d’être plus disponible pour les très nombreux
temps de vie collective, d’y participer sans les subir. (CF. FICHE FRANCE
VOLONTAIRES «VIE DE GROUPE SUR UN CHANTIER DE SOLIDARITÉ»)
7) LA SÉCURITÉ :
L’ensemble de la sécurité physique, émotionnelle, morale et spirituelle doit
être préparée, anticipée et les recommandations présentées aux jeunes
dès le début du séjour. (CF. FICHE FRANCE VOLONTAIRES «LA SÉCURITÉ SUR LES
CHANTIERS»)
3ÈME PHASE :
LE BILAN, LA RESTITUTION
ET LE RÉINVESTISSEMENT
La phase de bilan est une étape incontournable du chantier de solidarité
internationale. Il permet à chacun des partenaires de faire le point et
d’évaluer le projet afin d’en mesurer les résultats par rapport aux objectifs
prédéfinis. L’ensemble des acteurs du projet : les volontaires, les animateurs,
les partenaires sont donc impliqués dans la réalisation et l’écriture du bilan.
> LA RÉDACTION DU BILAN MORAL ET FINANCIER du projet (notamment à destination des bailleurs) doit s’effectuer en commun lors de cette phase.
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> LA RESTITUTION correspond à la présentation du projet auprès des familles,
des
habitants du quartier. L’objectif est triple :
1. valoriser les volontaires dans leur environnement
2. casser les idées reçues et les comportements
3. impliquer leur entourage et eux-mêmes dans une réflexion et une démarche plus citoyenne.
> LE RÉINVESTISSEMENT permet de valoriser l’expérience du chantier, à
moyen et long terme, ici et là-bas, de suivre l’avancée et le devenir du projet de
développement et d’accompagner les démarches individuelles et collectives
des groupes de participants. Il s’agit de permettre au groupe de participants
de rester en contact, de suivre leur itinéraire : un projet de chantier peut
se concrétiser par la création d’une association, par l’engagement de jeunes
dans la vie locale, etc…
Enfin, cette phase permet le « trampoline » du réinvestissement : de sa propre
initiative, autonome ou accompagné, le volontaire traduit son changement
en rebondissant vers d’autres envies, d’autres projets.
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LE PARTENARIAT
DÉFINITION
« Le partenariat est une relation dans laquelle au moins deux parties ayant
des objectifs compatibles s’entendent pour travailler
au service d’une action commune dans un esprit de réciprocité. »
(source : «Visa pour le voyage» - CCFD Terre Solidaire)
Plusieurs notions sont importantes dans le partenariat :
> LA CONNAISSANCE RÉCIPROQUE : prise de conscience des réalités de l’autre, reconnaissance des valeurs de chacun, partage d’analyses, de visions, d’expériences humaines.
> LA CONFIANCE : possible grâce à cette connaissance réciproque. Cette relation de confiance est possible si les objectifs sont communs malgré
des réalités parfois différentes.
> LA DURÉE : le partenariat est un long cheminement qui ne se fige pas
dans l’exécution même du projet. Il est présent et doit se maintenir tout au long des étapes (de la préparation à la capitalisation).
C’est un processus évolutif.
> LES RESPONSABILITÉS ET LES CO-RESPONSABILITÉS de chacun doivent être déterminées car le partenariat implique une convergence stratégique,
un partage des réussites, mais aussi des échecs.
> UNE RELATION ÉGALITAIRE à établir surtout pour un partenariat ONG du Nord / ONG du Sud où la relation donateur / bénéficiaire peut vite primer. Ne jamais oublier que chacun apporte à l’autre.
> LA PARTICIPATION DE L’ENSEMBLE DES PARTENAIRES à toutes les étapes de la vie du projet permet d’éviter toute ambiguïté. L’ensemble du projet
doit être parfaitement clair pour tout le monde, tant dans la définition de
ses objectifs que dans la fonction de chacun et ce, de la mise en œuvre
jusqu’à l’évaluation.
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LA RENCONTRE INTERCULTURELLE
L’INTERCULTURALITÉ :
QU’EST-CE QUE C’EST ?
Très souvent, les personnes qui se rendent à l’étranger parlent de culture
en termes de « choses à voir et à photographier », mais une meilleure
définition de la culture serait : « l’ensemble des valeurs, attitudes, traditions,
comportements et modes de vie assumés et partagés par les individus
d’une même communauté humaine ».
Une culture peut être comparée à un arbre : les choses que nous pouvons
voir ou photographier sont le tronc et les branches : aspects vestimentaires,
culinaires, vie quotidienne, type des relations… Sous la terre, au niveau
des racines se trouvent des valeurs, des attitudes et des croyances plus
profondes, plus complexes et plus difficiles à percevoir et à comprendre
(exemple : la notion de liberté, d’accueil).
Dès lors que deux cultures se rencontrent, les différences apparaissent et
peuvent conduire à des conflits. Il faut donc se préparer à ces chocs pour
en tirer des enrichissements personnels et pour le groupe. La rencontre
interculturelle s’anticipe donc dès la phase de préparation, autant par
les acteurs du Sud que les acteurs du Nord, afin de faire tomber tous les
préjugés avant la rencontre.
Nous disposons à l’Espace Volontariats de France Volontaires Burkina Faso
de nombreuses fiches pour de telles activités. Mais attention, il faut choisir
les animations pour qu’elles soient adaptées aux besoins : selon l’origine
du public visé, l’âge, le nombre, le temps dont on dispose (les animations
peuvent durer de 15 min à plusieurs heures). De plus, des ouvrages de
références existent et sont disponibles à l’Espace Volontariats : «Visa pour
le voyage» - CCFD Terre Solidaire, «Essentiel» - Léo Lagrange, ...
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QUELQUES CONSEILS POUR UNE
BONNE PRÉPARATION
> Préparer en groupe la rencontre interculturelle et pas uniquement entre animateurs : valoriser l’intérêt collectif. Lors de cette préparation : informer
sur comment sont les étrangers qui viennent et réfléchir sur les préjugés
afin d’instaurer un climat de confiance.
> Avec les jeunes burkinabé, rappeler les valeurs du pays notamment celles
liées à l’accueil.
> Les volontaires burkinabé doivent préparer les animations en rapport
avec leur culture et ne pas calquer des animations françaises récupérées
sur des chantiers précédents.
> Faire une réunion, avant la rencontre des deux groupes, pour organiser
l’arrivée des volontaires étrangers. Puis, les rassembler quand ils arrivent
pour leur expliquer ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. (Ex : lieux sacrés
dans les villages où il ne faut pas prendre de photos ni y aller). Un temps
formel est à prévoir mais il est important qu’il y ait aussi une sensibilisation
informelle.
> Il est préférable que les participants aient globalement le même âge à
quelques années près afin de pouvoir favoriser les échanges sur des sujets
adaptés aux préoccupations de chacun.
> Réfléchir et écrire les règlements intérieurs des associations : les envoyer
à chaque jeune avant la rencontre.
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CHOC CULTUREL : TÉMOIGNAGES...
(PAROLES DE FRANÇAIS)
> « Je suis choquée que les burkinabé jettent leurs déchets à terre »
-> « Ce que j’ai admiré c’est la combativité des populations et la bonne
humeur des gens malgré la pauvreté. La pauvreté est là, mais on ne la voit
pas tout le temps »
-> « Ici je trouve l’approche de l’éducation très intéressante pour nous,
jeunes éducateurs français, mais c’est en même temps très difficile de ne
pas réagir selon ses propres enseignements. Nous n’avons pas la même
conception de l’éducation. »
-> « J’ai remarqué que l’homosexualité est un crime ici. »
-> « C’est le travail des femmes qui m’a le plus marqué. »
CHOC CULTUREL : TÉMOIGNAGES...
(PAROLES DE BURKINABÉ)
> « On partageait tout ensemble, la nourriture comme le logement.
Bonne ambiance générale. J’ai trouvé les français optimistes, ils croient
en ce qu’ils font. Cependant, certaines pratiques des français m’ont un
peu choqué parfois, comme sentir la nourriture, manger avec la main
gauche, etc... Mais c’est parce qu’ils ne savent pas…»
-> « J’ai été choqué du manque de pudeur des européens : ici on n’a pas
l’habitude de voir les gens s’embrasser»
-> « Un soir, un belge propose à des burkinabé d’aller boire une bière mais
ne paie que sa propre consommation. Le burkinabé se vexe, expliquant au
belge que lorsqu’une personne fait ce genre de proposition il s’agit d’une
invitation par conséquent, la personne doit payer les consommations des
personnes qu’elle a invité »
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LE BUDGET D’UN CHANTIER ET
SA GESTION
DÉFINIR UN BUDGET
LES ÉLÉMENTS CLÉS D’UN BON BUDGET :
1) Détailler avec précision :
> l’ensemble des ressources (financières, humaines et matérielles) à mobiliser
> les actions à entreprendre pour mobiliser ces ressources
> l’ensemble des dépenses avant, pendant et après le chantier
2) Etablir un budget équilibré (total des charges = total des produits)
3) Etablir le budget en partenariat et s’assurer d’une validation des deux parties
LES MÉTHODES ET OUTILS INDISPENSABLES SONT :
> Budget prévisionnel (voir exemple ci-contre)
> Calendrier de réalisation du budget
> Journal de dépenses par chapitre
> Compte de résultat
> Manuel de procédures
> Définir ensemble les meilleurs moyens de transport de l’argent
> Le budget, un précieux outil de décision
QUELQUES QUESTIONS À SE POSER :
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> Sommes-nous en capacité (moyens, disponibilité) de réaliser des actions de collectes, des évènements pour récolter des fonds… et de rédiger et suivre des demandes de subventions ?
> Quel calendrier de réalisation de notre budget prévisionnel mettons-
nous en place ?
> Quel budget minimum est indispensable pour que notre projet se concrétise ?
> Quelle sera la contribution de chacun et sous quelle forme (financière, matérielle) ?
BUDGET PRÉVISIONNEL
D’UNE ASSOCIATION (à titre d’exemple)
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LA RECHERCHE DE FONDS
TOUS LES ACTEURS DU PROJET DOIVENT PARTICIPER À LA RECHERCHE
DE FONDS : LES ASSOCIATIONS FRANÇAISES ET BURKINABÉ, LES JEUNES
FRANÇAIS ET LES JEUNES BURKINABÉ.
«La recherche de fond est l’une des grande difficultés de tout projet. Il est
pourtant nécessaire de consacrer du temps à cette démarche, tout au long
de l’année. Il existe différentes façon de procéder. Tout d’abord en répondant
à des appels à projets. Pour cela il est important de se tenir informé par le
moyen de notre réseau ou d’internet.
Il est également possible de prendre les devants en se présentant de manière
spontanée auprès de potentiels soutiens financiers. Il faut savoir que les
services de l’état (ministère, organisme public), les entreprises locales, les
fondations et certaines associations ont souvent des fonds dédiés aux projets
de solidarité.
Par ailleurs, les actions d’autofinancements sont très importantes et doivent
être privilégiées. Les jeunes participants aux chantiers peuvent organiser des
événements (tombola, soirée dansante), des ventes d’objets et de nourriture
ou rendre des services à des particuliers pour collecter des fonds pour le
projet. Cette technique est très répandue en France ».
GÉRER L’ARGENT SUR UN CHANTIER
Qui gère l’argent ? Comment impliquer chacun ? La cogestion quotidienne
de l’argent sera facilitée si une convention définissant les responsabilités et
les rôles respectifs a été signée en amont par les partenaires du chantier.
On peut ainsi nommer un volontaire du Sud et un du Nord, en binôme,
qui gèrent toutes les dépenses et notent chaque coût. On peut également
mettre en place un comité de gestion avec des représentants de toutes les
parties prenantes. Il semble également important d’échanger autour des
relations à l’argent, individuelles et culturelles (exemple : les non-dits, l’argent
comme moyen ou finalité, comportement économe ou dépensier, propriété
personnelle ou collective d’un bien). (CF. FICHE FRANCE VOLONTAIRES «GÉRER
L’ARGENT SUR UN CHANTIER DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE»)
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LE CHANTIER N’EST PAS UN BUSINESS
ATTENTION AU RISQUE DE PROPOSER DES CHANTIERS
À LA « CHAÎNE », TOUT AU LONG DE L’ANNÉE…
Il arrive que des associations, dont l’équipe de burkinabé est toujours
constituée des mêmes volontaires, proposent inlassablement les mêmes
chantiers avec des thématiques redondantes (soutien scolaire, animation,
reboisement…). Cela dénature la rencontre interculturelle et ne permet
pas à une jeunesse burkinabé plus large de contribuer à de tels projets.
Le chantier n’est pas un moyen de financer les frais de fonctionnement de
son association ou de servir des intérêts individuels. Il doit rester un moyen
de réalisation de projets de solidarité internationale permettant d’atteindre
des objectifs éducatifs.
Une association ne peut reposer son domaine activité uniquement sur les
chantiers internationaux. En effet, c’est une activité « instable » qui dépend
uniquement de la venue de bénévoles français. De nombreux facteurs
peuvent freiner leur arrivée : contexte politique, enlèvement, catastrophe
naturelle, épidémie…
Depuis 2010, les chantiers au Burkina ont vu leur nombre baisser de moitié
à cause des évènements locaux et de la sous-région. Le risque est, qu’en
l’absence de bénévoles, l’action soit annulée.
D’autre part, des associations demandent de grosses sommes d’argent aux
volontaires (de 200.000 Fcfa à 400.000 Fcfa par personne pour un mois de
chantier) alors que ceux-ci vivent en famille et mangent « localement »…
Ces abus ont déjà été signalés et une méfiance s’est instaurée du côté des
volontaires du Nord qui ont peur de tomber sur une association frauduleuse.
Les associations peu scrupuleuses ternissent l’image des chantiers et
renforcent la méfiance des potentiels partenaires du Nord.
A l’inverse, lorsque des associations burkinabé ne sélectionnent pas
scrupuleusement les volontaires venant d’ailleurs, elles se retrouvent
parfois avec des personnes malveillantes et pas du tout « impliquées » sur
le chantier.
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L’IMPLICATION DES VOLONTAIRES
BURKINABÉ
LES MOTIVATIONS
DANS L’ORGANISATION D’UN CHANTIER, IL EST IMPORTANT DE PRENDRE
CONSCIENCE QUE LES MOTIVATIONS NE SONT PAS LES MÊMES
POUR TOUS...
Le volontaire du Nord qui s’apprête à partir va découvrir une autre réalité et
va œuvrer pour « aider les autres », certains dans l’idée de «sauver le monde».
A l’inverse, le jeune burkinabé ne se déplace pas (ou peu), il ne partage pas la
même excitation, il ne part pas « faire de l’humanitaire », ne se considère pas
forcément comme « pauvre »…
Même si initialement les motivations sont différentes, elles peuvent
converger vers un intérêt commun. On observe souvent que la réalisation
de l’action de solidarité est souvent l’aspect principal du chantier. Or, la
rencontre interculturelle, la co-construction, le caractère éducatif d’un tel
projet sont également primordiaux et doivent-être valorisés. C’est justement
leur déplacement qui fait la différence entre un projet financé par un bailleur
du Nord et un chantier de solidarité internationale. Cette différence prend
tout son sens par la rencontre interculturelle, autour d’une « construction
commune », portée par chaque volontaire.
Nous avons observé que peu de volontaires burkinabé sont impliqués dans
les projets de chantier de solidarité internationale. Soit ils ne sont pas du
tout associés, soit ils sont appelés quelques jours avant le chantier pour «
faire plaisir » au partenaire français. Alors que les volontaires français tirent
profit de ces projets, s’investissent, gagnent de l’expérience, s’enrichissent
humainement… Les burkinabé n’en profitent pas assez. C’est pourquoi nous
attirons l’attention sur la nécessité de responsabiliser de jeunes volontaires
burkinabé sur les 3 phases du chantier. (CF. FICHE FRANCE VOLONTAIRES
«L’IMPLICATION DES JEUNES»)
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L’IMPLICATION DES VOLONTAIRES
BURKINABÉ
Il est vrai que la mobilisation de jeunes n’est pas toujours aisée car ceux-ci
sont affairés aux différentes tâches familiales, à des petits commerces, aux
travaux des champs lors de la saison pluvieuse…. L’ association doit donc
faire un travail de sensibilisation avec les jeunes et leurs familles sur l’intérêt
pour leur enfant de participer à un tel projet.
> QUELQUES MOTIVATIONS À PARTICIPER À UN CHANTIER :
Un chantier est une expérience qui peut être valorisée sur un CV. En effet cela
permet de développer des compétences (en gestion de projets : rédaction,
budget, recherche de fonds, en animation, etc.) mais aussi de développer
des savoir-être : responsabilité, autonomie, engagement, ouverture d’esprit,
sociabilité... C’est une expérience personnelle riche dont les jeunes burkinabé
doivent être fiers d’autant plus qu’ils agissent pour le développement de leur
pays.
> PAROLES DE VOLONTAIRES :
« Participer à un chantier m’a permis d’apprendre la vie en communauté
et d’approfondir la connaissance de la culture de l’autre et de partager la
mienne. »
-« Les jeunes doivent s’impliquer sur le chantier car ils sont la force vive du
pays et sont acteurs du développement »
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SANTÉ + SÉCURITÉ EN CHANTIER
POUR L’ORGANISATION D’UN CHANTIER, LA SÉCURITÉ ET LA SANTÉ DES
PARTICIPANTS SONT PRIMORDIALES...
En tant que partenaire qui accueille le chantier, vous devez vous assurer d’un
certain nombre de points et apporter des conseils. Les volontaires qui arrivent
au Burkina Faso sont parfois inconscients des dangers qu’ils encourent et
manquent de repères. Il revient à l’association d’accueil de les y sensibiliser
et leur indiquer les mesures nécessaires à prendre. Par mail pendant la phase
de préparation et à leur arrivée pendant une séance d’accueil.
SANTÉ
Il faut s’assurer que chaque
volontaire est couvert par une
assurance avec rapatriement.
En cas de soucis, le CENTRE
MÉDICAL INTERNATIONAL
à
Ouagadougou
est
recommandé : Boulevard du
Faso, près de la Résidence
de l’Ambassadeur de France.
Koulouba. Téléphone : 50 30
66 07 ou en cas d’urgence
: 70 20 00 00 (permanence
24h/24)
Pendant le chantier, mettre
au point une série de
procédures à déclencher en
cas de besoin. Il est important
de recenser les moyens
médicaux (hôpital, médécin)
aux alentours ainsi que leurs
coordonnées.
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Enfin, se demander si la localité est équipée d’une ambulance ou d’un
véhicule d’évacuation tout terrain sinon, se procurer un plan de secours.
>
SANTÉ + SÉCURITÉ EN CHANTIER
Pour les associations qui accueillent les jeunes, s’assurer des bonnes
pratiques :
> PRÉVENTION DU PALUDISME
. Fournir à chaque jeune une moustiquaire
. Veiller à ce que tous aient un traitement antipaludique adapté à la zone 3 (Malarone, Doxypalu) et qu’ils se protègent correctement des piqûres, notamment à la tombée de la nuit en portant des vêtements longs et en s’aspergeant de sprays anti moustiques.
> PRÉVENTION DES MALADIES DIARRHÉIQUES
. Bien nettoyer les fruits et légumes (avec des pastilles salad wash), bien cuire la viande
. Boire de préférence de l’eau en bouteille, en sachet ou traitée avec des pastilles. Attention aux glaces et aux glaçons.
> PRÉVENTION DES INSOLATIONS
. Veiller à ce que les jeunes boivent beaucoup et ne s’épuisent pas trop surtout dans les premiers jours de chantiers. Il faut qu’ils prennent le temps
de s’acclimater à la chaleur.
> PRÉVENTION DES MST (MALADIE SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLE)
. Rappeler les règles de base et faire un point sur la sexualité et les relations
affectives sur un chantier. Au lieu d’empêcher les jeunes de se fréquenter,
sensibilisez-les sur les risques qu’ils encourent et demandez-leur de se
respecter et de respecter le groupe (ne pas se montrer en public, ne pas
être « provocant(e)», ne pas s’isoler du groupe au profit d’une relation
amoureuse…). Vous pouvez argumenter vos propos avec des exemples
de faits réels qui ont déstabilisés le chantier.
> PRÉVENTION D’AUTRES MALADIES
. Pour la bilharziose ne jamais se baigner dans les eaux douces ou stagnantes.
. Pour la rage, faire attention aux chiens errants, surtout en brousse.
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SANTÉ + SÉCURITÉ EN CHANTIER
SECURITÉ
Il n’est plus obligatoire pour les volontaires de se rendre à l’Ambassade dès leur
arrivée dès lors qu’ils se sont inscrits sur le site ARIANE. Leur communiquer
l’adresse s’ils ne sont pas informés de ce service du Ministère des Affaires
Etrangères : www.diplomatie.gouv.fr > rubrique « conseils aux voyageurs ».
Vous pouvez ensuite leur faire découvrir l’Espace Volontariats de France
Volontaires (quartier Koulouba - Ouagadougou) qui leur donnera des bons
plans / conseils et qui est un point de repère pour tous les volontaires français.
Lors de la réunion d’accueil, faire un discours sur la sécurité et leur rappeler
qu’ils doivent se comporter avec autant, voire plus de prudence que dans
leur propre pays. Les vacances et l’éloignement ne dispensent pas d’un
comportement responsable et vous serez là pour le leur rappeler.
> VOLS
Conseillez aux volontaires de ne pas sortir avec des sacs visibles surtout la
nuit et de se faire raccompagner en taxi jusqu’à leur lieu d’hébergement. Il
est préférable qu’ils n’aient pas sur eux une somme d’argent trop importante.
Ne pas laisser tout leur argent au même endroit. Dans certains cas, le
partenaire burkinabé peut se charger de consigner et mettre en lieu sûr les
papiers importants et l’argent, en échange d’une décharge. En cas de de
vols, procéder à une déclaration sur place auprès des autorités de la localité.
Définir des règles et des mesures de sécurité telles que :
. Conserver un lieu fermé à clef pour effets personnels des participants (les objets de valeurs : ordianteur portable, téléphone, appareil photo, etc.).
. Les visiteurs non participants du chantier ne doivent pas venir sur les lieux de vie de groupe pour éviter les vols et soupçons.
. Ne pas autoriser n’importe qui à pénétrer dans les chambres ou sur les lieux du chantier.
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En cas de perte ou de vol des papiers, s’adresser au :
CONSULAT DE FRANCE BURKINA FASO : rue du Trésor - Ouagadougou
Tél : 50 49 66 10 / 78 71 86 07 (permanence)
SANTÉ + SÉCURITÉ EN CHANTIER
> CONTRÔLES
Les contrôles de police sont fréquents à certaines périodes, lors des fêtes par
exemple. Il faut que les volontaires aient toujours sur eux la photocopie de
leur passeport lors de leur déplacement en ville comme en brousse. Informer
les volontaires sur les méthodes de corruption souvent employées par les
forces de l’ordre et indiquer-leur une conduite à tenir le cas échéant (vous
appeler, rester calme et poli avec les autorités…).
> STUPÉFIANTS
Contrairement à ce que prétendent les revendeurs, la consommation de
cannabis et autres drogues constitue un délit au Burkina Faso. A ce titre, elle
est punissable d’un emprisonnement de 1 à 6 mois (Code des drogues au
Burkina, art. 60 et 61).
> SÉCURITÉ ROUTIÈRE ET CIRCULATION DE NUIT
La circulation au Burkina Faso est très dangereuse. Le port du casque, bien
que peu répandu, est nécessaire pour la sécurité du volontaire et pour que
son assurance (couverture santé) fonctionne à tous les niveaux (en France,
le port du casque est obligatoire). Aussi, demandez aux volontaires d’en
ramener un ou procurez-vous en, de bonne qualité. Il en est de même
pour la ceinture de sécurité dans les véhicules qu’il faut systématiquement
attacher. LA CIRCULATION DE NUIT HORS AGGLOMÉRATION est vivement
déconseillée, que ce soit en voiture ou en bus. En cause : la mauvaise qualité
de certains axes, les animaux errants, la conduite dangereuse de certains
véhicules et les coupeurs de route.
Sans être le « garde du corps » des volontaires, il faut trouver le juste milieu
entre assurer les conditions « basiques » de sécurité et leur laisser une certaine
liberté. Il arrive parfois que l’association soit trop « étouffante » pour les
volontaires, et ne leur permette pas d’effectuer le moindre déplacement… Ne
pas hésiter à faire signer une charte de bonne conduite à tous les volontaires
français et burkinabé qui rappelle les consignes de sécurité.
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LE DON EN QUESTION
« AIDER C’EST PAS DONNÉ »
Il est fréquent dans la construction d’un projet, que l’un ou l’autre des
partenaires propose que du matériel soit apporté de France pour le
projet ou les populations. Cela est d’autant plus réalisable qu’en France,
nombreux sont les proches, voisins, commerçants du quartier prêts à
donner crayons, livres, vêtements, etc. Pourtant, le don ne s’improvise
pas. S’il n’est pas réfléchi, il peut avoir des effets pervers.
UN DON UTILE ET GÉNÉREUX
Le geste de don est loin d’être anodin. Pour qu’il soit positif, il convient
de réfléchir à différents aspects. « La main de celui qui donne est toujours
au-dessus de celle de celui qui reçoit » dit un proverbe africain.
Dans une relation « donateur - bénéficiaire » se perpétue un lien
hiérarchique, une dépendance. Le don peut aussi créer des jalousies et
déstabiliser l’ordre social : à titre d’exemple, dans un village du Burkina,
une famille hébergeait régulièrement des jeunes en chantier qui
ramenaient à chaque fois du matériel, des vêtements, des fournitures.
Les voisins aux alentours ont éprouvé de la jalousie envers cette famille
et des conflits ont commencé à surgir autour de la cour. La famille
d’accueil à souffert de rejet et subi régulièrement des provocations.
SOURCE :
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LE DON EN QUESTION
Lorsqu’une association française finance un projet, apporte du matériel,
fait des cadeaux, l’association du Sud peut-elle encore se sentir partenaire
? C’est pourquoi, le don doit s’inscrire dans le cadre d’un partenariat
solide et donc équilibré. Le don désordonné et qui ne correspond pas
à un besoin local peut avoir des effets de déculturation. Est-ce vraiment
aider que de donner des manuels scolaires français ?
Dans certains cas, le don est irrespectueux : du matériel abîmé ou
périmé que l’on donne plutôt pour se débarrasser. Ce type de don a un
effet dévastateur dans l’imaginaire du Nord sur le Sud : l’Afrique n’est
pas la poubelle de l’Europe. « Chaque année des groupes ramènent des
livres en mauvais état, des jouets jaunis et parfois des peluches qui sont
totalement inadaptées ici, à cause la poussière et les insectes. »
Deux questions se posent donc lorsque des partenaires envisagent le
don : celle de l’utilité du don et celle de la démarche.
ET SI ON ACHETAIT SUR PLACE ?
Avant que votre partenaire récolte ou achète du matériel en France,
renseignez-vous pour savoir si on peut le trouver sur place au Burkina.
Parfois, on peut y trouver certains produits à moindre coût. Acheter
localement permet ainsi d’économiser d’éventuelles taxes de surcharges
de bagages.
Si ce n’est pas le cas, réfléchissez bien avec votre partenaire au besoin
que vous pouvez éventuellement créer : que se passera-t-il quand ledit
matériel sera fini ou abîmé sans moyen de le réparer sur place ? Ou de
le racheter ?
De plus, acheter le matériel dans le pays permet aux commerçants de
« faire leur marché » et contribue à « faire tourner » l’économie locale.
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LA RÉCIPROCITÉ,
DE NOUVELLES PERSPECTIVES ?
La majorité des projets de chantiers s’effectuent du Nord vers le Sud, de la
France vers le Burkina. Il existe pourtant des projets « Sud / Nord » trop peu
développés et peu médiatisés.
Par exemple, en 2009, des jeunes de Bobo Dioulasso spécialisés en art du
cirque sont partis dans la région de Toulouse pour co-construire un spectacle
présenté dans les petits villages en sensibilisant la population locale à
l’interculturel et au rapprochement des deux cultures. Chaque groupe a
apporté quelque chose à l’autre, aussi bien en termes de pratique de son art,
que de sa culture et sa personne.
Un tel chantier peut être proposé à votre partenaire français qui peut vous
accueillir en premier et ensuite venir au Burkina ou inversement. Si ces
projets sont parfois lourds administrativement (finances, visas…), ils sont au
cœur d’une réelle réciprocité et permettent à des jeunes d’avoir la chance de
voyager au moins une fois dans leur vie…et de découvrir l’Europe sous un
autre regard que la télévision et les médias.
Les chantiers « Sud / Sud » existent aussi, c’est-à-dire des projets de chantiers
entre pays d’Afrique de l’Ouest. En juillet 2013, un groupe de jeunes ouagalais
est parti au Mali pour un chantier d’animation et soutien scolaire avec
d’autres jeunes maliens. Cette initiative a été encouragée d’autant qu’il n’y a
plus de volontaires français qui se rendent actuellement au Mali…
-- / -POUR ALLER + LOIN...
Le Programme Réciprocité France > Mali - Niger de France Volontaires
www.france-volontaires.org/Le-programme-Reciprocite-Mali
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ÉDITION 2014
> REDACTION <
VSI Chargée d’Appui aux Chantiers de Solidarité Internationale - France Volontaires
Félicie GUIARD (2010 / 2013)
Coline BATY (2013 / 2015)
Stagiaire en appui aux Chantiers de Solidarité Internationale - France Volontaires
Rozenn CORAUD (2013)
> REMERCIEMENTS <
Merci aux associations burkinabé pour leurs apports et participations
à la relecture du guide
> GRAPHISME ET MISE EN PAGE <
Sébastien TOULEMONT
VSI Chargé de Communication France Volontaires Burkina - Côte d’Ivoire - Ghana - Mali - Niger
755 avenue Kennedy
Koulouba
01BP 947 - Ouagadougou
50 30 70 43 - 50 31 82 03
77 06 60 50
www.france-volontaires.org