Votre identité est-elle préservée
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Votre identité est-elle préservée
Le magazine trimestriel de l‘Initiative EUREKA | PRINTEMPS 2007 | N° 77 Cybercrime Votre identité est-elle préservée ? Collaboration technologique entre le secteur public et le secteur privé pour assurer l’intégrité des identités › Michel Vieillefosse quitte EUREKA : bilan et perspectives › JTI – les meilleures pratiques d’EUREKA au service de l’industrie › Un sevrage en douceur pour les porcs › Sièges de voiture pour enfants: de nouvelles technologies pour une plus grande sécurité › Changements au sein de MEDEA+ : le président sortant revient sur les résultats du Cluster › Actualités et événements. Stimuler aujourd’hui les innovations de demain | www.eureka.be EUREKA est un réseau européen de R&D orienté marché. Son objectif est de renforcer la compétitivité européenne Bonne chance à EUREKA! Voilà 4 ans que j’écris dans ces colonnes, cet éditorial étant le dernier, il satisfait à l’heure du bilan et des perspectives futures. Les résultats dans les Clusters sont impressionnants : chez ITEA2 et MEDEA+ ; ils ont fait l’objet de plusieurs numéros ..... La famille EUREKA s’est agrandie en passant de 34 à 38 membres. Avec 4 nouveaux membres qui participent activement, elle a changé ses règles de fonctionnement pour une meilleure réactivité, en passant d’une prise de décision à l’unanimité à une majorité qualifiée. Globalement le montant des projets EUREKA s’est accru, pour être nettement au-dessus du milliard d’euro ces 4 dernières années. Si le financement public est resté stable, un certain nombre d’acteurs participent aux projets EUREKA, uniquement sur fonds privé pour avoir accès au Réseau et aux plateforme thématiques. L’Initiative a mis en place une méthode harmonisée d’évaluation des projets (PAM) qui fonctionne à la satisfaction de tous les membres. La seule difficulté, pour les évaluateurs, reste l’évaluation du marché, associée à chaque projet. Autre domaine de satisfaction la participation des financements privés à l’issue des projets EUREKA. Les sociétés ayant participé récemment à un projet EUREKA représentent 5% de la totalité des accords de capital risque, alors qu’EUREKA ne représente que 1% de la R&D européenne ! en stimulant les actions de recherche concertée et les développements technologiques. L’Initiative Eureka permet à l’industrie, aux universités et aux instituts de recherche de 37 pays membres et à l’Union européenne de collaborer dans le cadre d’une approche à l’initiative des participants pour le développement et l’exploitation de technologies innovantes. EUREKA News est publié trimestriellement en anglais, français, allemand, italien et espagnol. Une version en ligne est disponible sur www.eureka.be Publié par : Michel Vieillefosse Contributions : Debra Lodoen, Saffina Rana, Dianna Rienstra Pour EUREKA : Sally Horspool, Catherine Simmons Conception : Busybee Traduction : Berlitz Impression : Vanden Broele © 2007 Secrétariat EUREKA ISSN 1470-7489 La reproduction des articles d’EUREKA News à des fins non commerciales est autorisée à condition que la source EUREKA News soit mentionnée dans les crédits. Photographie : nous remercions les participants aux projets et Clusters EUREKA pour leur assistance et le matériel fourni pour la production de ce numéro. Secrétariat EUREKA, Rue Neerveld 107, 1200 Bruxelles, Belgique Si vous souhaitez recevoir gratuitement EUREKA News, écrivez-nous à : [email protected] Les opinions exprimées dans EUREKA News ne reflètent pas nécessairement celles de l’organisation. www.eureka.be 2 | EUREKA NEWS 77 Les initiatives stratégiques (Clusters) ont été les grands acteurs de la période récente. Naissance de nouveaux Clusters dans les télécommunications (CELTIC) et l’énergie (EUROGIA). Fusion de deux Clusters des technologies de l’information pour donner naissance à EURIPIDES dans les « systèmes intégrés intelligents ». Un échec dans les biotechnologies nous rappelle que le développement d’écosystèmes fédérant les innovations de différents acteurs n’est pas un exercice évident. Il est lié à l’émergence d’équipes qui collaborent depuis plusieurs années pour arriver à un consensus sur le « design dominant ». En ce qui concerne le futur, 3 nouveaux programmes communs sont en cours de développement entre EUREKA et le 7ème programme cadre de l’Union européenne essentiellement dans la R&D - 2 partenariats public-privé dans le domaine des logiciels et nanosystèmes vont rationaliser les efforts de développements avec les Clusters EUREKA - un programme pour les PME, Eurostars. > Editorial La Commission européenne, membre d’EUREKA depuis sa fondation, ne participait plus au financement des projets depuis une dizaine d’années, essentiellement à cause de ses règles de fonctionnement. Ces nouvelles initiatives vont lui permettre de jouer un rôle actif. Le développement de nouveaux pôles de compétitivité répond au défi de la mondialisation. Comme je l’écrivais en début d’édito, l’heure est au bilan et je vous invte à découvrir dans ce numéro un article concernant les vrais défis de l’innovation. Vous y trouverez quelques réflexions sur ce qui me semble la réponse la plus adéquate à apporter... Bonne chance à tous et à l’avenir d’EUREKA! Michel Vieillefosse Directeur du Secrétariat EUREKA ‘ Les sociétés ayant participé récemment à un projet EUREKA représentent 5% de Michel Vieillefosse la totalité des accords de capital risque, alors qu’EUREKA ne représente que 1% de ’ la R&D européenne WWW.EUREKA.BE |3 ‘ ‘ © triptyque En entretenant une collaboration plus étroite avec l’UE, EUREKA jouera bientôt un rôle ambitieux et plus important dans l’Espace européen de la Recherche Luuk Borg succède à Michel Vieillefosse à la tête du Secrétariat Les lecteurs du magazine EUREKA News connaissent déjà le nom de Luuk Borg, responsable de la gestion, de l’exécution et du lancement du programme Eurostars, nouvelle mesure lancée conjointement par EUREKA et la Commission européenne, s’adressant plus spécifiquement aux PME qui investissent dans des activités de R&D (www.eurostars-eureka.eu). Dès juillet 2007, Luuk Borg succèdera à Michel Vieillefosse à la tête du Secrétariat EUREKA de Bruxelles. M. Borg évoque ses nouvelles responsabilités avec EUREKA News : « En entretenant une collaboration plus étroite avec l’UE, EUREKA jouera bientôt un rôle ambitieux et plus important dans l’Espace européen de la Recherche. La conjugaison de nos meilleurs atouts – notre réseau couvrant 40 pays, notre approche « ascendante » et flexible de l’innovation et le professionnalisme de notre équipe au Secrétariat -, nous permettra de lever les obstacles auxquels se heurte notre groupe cible, les PME qui investissent dans la R&D ». « Je me réjouis de travailler avec les Slovènes qui prendront le relais de la présidence d’EUREKA le jour où je serai officiellement investi de la gestion du Secrétariat », ajoute Luuk Borg. « EUREKA a ouvert la porte aux pays d’Europe centrale et orientale longtemps avant l’UE, donnant ainsi du poids à l’idée de cohésion européenne. Ces nouveaux pays sont des économies à croissance rapide, et ils sont convaincus que la R&D sont un élément clé pour améliorer le potentiel de l’Europe à l’échelle mondiale ». Détaché du Ministère néerlandais des affaires économiques auprès du Secrétariat, Luuk Borg a supervisé la fusion de « EU Liaison » avec Senter en 1997. Il a également mis en place le Bureau néerlandais de la science et de la technologie européennes (NEST). Il est ensuite devenu directeur de l’Agence néerlandaise des affaires internationales et de la coopération (EVD). Avant de s’installer à Bruxelles, Luuk Borg a dirigé le département de l’information sur les brevets du Bureau néerlandais des brevets, où il a élaboré un plan visant à faciliter aux entreprises et instituts de recherche l’exploitation des droits de propriété intellectuelle et l’information sur les brevets. 4 | EUREKA NEWS 77 Nouveaux partenariats EUROGIA-Tenerrdis : un nouveau partenariat énergétique EUROGIA, le Cluster d’EUREKA consacré à l’énergie, a annoncé récemment la création d’un nouveau partenariat avec le « Pôle de Compétitivité » français Tenerrdis, dont les activités sont axées sur les énergies nouvelles. « EUROGIA a maintenant élargi son champ d’action et s’est ouvert aux énergies renouvelables. En outre, pour la première fois, nous avons réussi à mettre en place un programme ciblant toutes les sources d’énergie », a déclaré son président, Gabriel Marquette, après avoir assisté à la réunion du conseil d’administration de Tenerrdis à Grenoble en février dernier. Le principal objectif du Cluster est d’introduire des développements technologiques fondamentaux de manière à garantir une meilleure gestion des combustibles fossiles, plus économique en hydrogène. « La valeur ajoutée de cette collaboration réside dans le fait qu’il permettra de multiplier les partenariats, de répondre à la demande actuelle en diversité énergétique au sein du marché et de bénéficier de l’enrichissement mutuel entre les différents secteurs de l’industrie », ajoute M. Marquette. « Il permettra aussi d’améliorer la gestion des sources d’énergie en Europe, pour mieux répondre à l’accroissement de la demande mondiale et au changement climatique ». « Deux tiers du secteur français de l’énergie renouvelable sont situés dans la région Rhône-Alpes, et 2006 a été pour Tenerrdis l’occasion de consolider sa structure avec plus de 100 projets en deux ans », a indiqué Claude Graff, président de Tenerrdis. « Toutes les énergies sont bonnes pour autant qu’elles soient bien gérées ; qu’elles se complètent et puissent également être combinées. Il est indispensable d’assurer cette diversité car elle correspond à une réalité économique ». www.tenerrdis.fr www.eurogia.com > Nouvelles en bref Derniers événements Forum CELTIC 2007 à Berlin Le forum annuel du Cluster CELTIC d’EUREKA, qui s’est déroulé au Haupstadtrepräsentanz de Deutsche Telekom à Berlin les 22-23 février, portait cette année un titre ambitieux : Relever les défis de l’omnipresence des TIC - la prochaine génération des communications. Plus de 200 participants provenant de PME du secteur de la communication, des pouvoirs publics et d’instituts de recherche se sont réunis pour échanger des idées, visiter l’exposition où des projets CELTIC étaient présentés et expliqués, et écouter des débats sur des projets et des discussions de groupe, auxquels ont participé d’éminents conférenciers, parmi lesquels Fiona Williams de l’entreprise Ericsson, Jean-Michel Dupont de Thomson, Peter Möckel de Deutsche Telekom Laboratories et le président de CELTIC, et José Jimenez de Telefónica. Le panel sur la co-existence des projets EUREKA financés au niveau national et du 7ème PCRD est parvenu à la conclusion que ces différents programmes de financement de la recherche [ainsi que d’autres] se complétaient efficacement, et que la diversité était une bonne chose. « Toutefois », a ajouté la représentante d’Ericsson, Mme Fiona Williams, « l’Europe doit se montrer plus ambitieuse. Ce ne sont certainement pas les opportunités qui manquent ». Le panel a exhorté les chercheurs européens et les organismes de financement à appréhender les opportunités dans la recherche européenne de façon positive et à se montrer plus audacieux afin d’exploiter pleinement ces opportunités. programme Eurostars Luuk Borg a fait le point sur le programme proposé par EUREKA et l’UE, qui prévoit un cofinancement pour le marché de niche des PME actives dans la R&D. « De nombreuses PME investissent énormément de temps et d’argent dans des activités de R&D », a précisé M. Borg. « Mais l’aide publique est souvent très réduite, ce qui limite leur impact potentiel sur le marché. Le programme Eurostars propose un financement combiné de la recherche au niveau national de manière à faciliter la mise en oeuvre par les PME de projets R&D de collaboration à l’échelon international », a-t-il ajouté. Jozef Cornu, qui a été nommé récemment à la présidence de MEDEA+, a parlé de l’influence de ce Cluster EUREKA sur les Plates-formes technologiques européennes et sur les Initiatives technologiques conjointes proposées, dans le domaine des TIC des partenariats privé-public dont la structure est similaire à celle des Clusters EUREKA et qui sont dirigés par l’industrie. Le sommet de cette année, qui était organisé par la Fédération des entreprises de Belgique (VBO-FEB) et Business Europe (anciennement UNICE), était divisé en quatre séances plénières de haut niveau et 12 ateliers. Il a été l’occasion pour les chefs d’entreprises européens ainsi que pour les hauts responsables du secteur public de travailler en réseau et de débattre de quelques-unes des principales politiques de l’UE. « EUREKA est une organisation tournée vers les entreprises qui, au fil des années, a réussi à démontrer les avantages de son approche « ascendante » unique pour l’élaboration de produits et services innovants. EUREKA continue de laisser à ses partenaires le libre choix des moyens utilisés pour mettre en place et gérer leurs projets, et leur facilite l’accès au financement national des activités de R&D », a indiqué Michel Vieillefosse, directeur du Secrétariat EUREKA à Bruxelles. « Le Réseau EUREKA est en plein développement : plusieurs nouveaux partenariats et programmes sont actuellement en cours d’élaboration et les liens avec l’UE se resserrent [propositions relatives aux JTI dans le domaine des TIC et à Eurostars] ». Les représentants de plusieurs projets EUREKA étaient présents. Ils ont présenté les résultats obtenus et ont donné aux visiteurs un aperçu des produits de la recherche européenne dans différents domaines technologiques. Les visiteurs ont pu voir comment ces produits affectent la vie quotidienne des citoyens européens. Pendant toute la durée de l’exposition, des visites guidées étaient organisées à l’intention des groupes des différentes institutions européennes et des délégations nationales. « Cette exposition, tout en sensibilisant à la contribution d’EUREKA au renforcement de la compétitivité et de la productivité de l’Europe, a également permis de resserrer les liens d’EUREKA avec les institutions européennes », a ajouté M. Vieillefosse. www.ebsummit.org Derniers événements Derniers événements EUREKA au CeBIT 2007 www.celtic-initiative.org Derniers événements EUREKA parle affaires à l’EBS Cette année, EUREKA est retourné au European Business Summit (EBS), qui s’est tenu les 15 et 16 mars 2007 à Bruxelles. Cette fois, le sommet était axé sur le thème « Reform to perform : Europe is our business » et coïncidait avec le 50ème anniversaire du Traité de Rome. EUREKA y a présenté sa contribution pour doper les performances des entreprises européennes, et le gestionnaire du EUREKA au Parlement européen Du 20 au 22 mars 2007, EUREKA a organisé au Parlement européen, sous le patronage de l’eurodéputé italien Vittorio Prodi, une exposition illustrant un certain nombre de réussites de l’organisation et décrivant les perspectives pour l’avenir. Cette exposition de trois jours a permis de sensibiliser les principaux acteurs des institutions européennes aux réalisations et aux objectifs du Réseau en présentant les excellents résultats obtenus par EUREKA et en démontrant l’importance de son rôle dans la recherche européenne orientée vers le marché. Les personnes qui ont visité cette année le salon des technologies de l’information CeBIT, d’Hanovre, en Allemagne (15 – 21 mars 2007), ont découvert le réseau parapluie eConTec au stand de la Flanders multimedia valley ; il leur a permis d’en savoir un peu plus à propos du travail et des objectifs d’EUREKA, plus particulièrement dans le domaine des TIC. EUREKA a également coparrainé les prix Multimedia Seals of Excellence qui ont été décernés lors du salon. www.e-multimedia.org/eureka/ www.fmv.org www.cebit.de WWW.EUREKA.BE |5 > Nouvelles en bref Derniers événements Participation tchèque d’EUREKA à la Hannover Messe Du 16 au 20 avril de cette année, l’Association tchèque d’entrepreneuriat innovant (AIE) a participé à ce salon de la technologie industrielle, où elle a mis en évidence les réalisations d’EUREKA, et plus particulièrement la participation tchèque du Réseau à l’innovation industrielle. Les organisateurs de la Hannover Messe affirment que « pour survivre et prospérer face à la concurrence mondiale, les entreprises sont contraintes de maintenir et d’améliorer sans cesse leur potentiel de performance », ajoutant que « la technologie de pointe joue un rôle crucial dans la compétitivité des entreprises ». Ce sentiment est partagé par Pavel Švejda, de l’AIE, qui ajoute : « L’AIE participe à la Foire d’Hannovre depuis plusieurs années déjà dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat tchèque, mais l’innovation ne s’arrête pas aux frontières nationales ! Le stand que nous partageons ici avec EUREKA démontre clairement l’impact important de l’innovation à l’échelon européen – et les résultats obtenus par EUREKA au cours des 21 dernières années ». www.hannovermesse.de Adieu et bienvenue Jozef Cornu remplace Arthur van der Poel au poste de président de MEDEA+ consacré à la microélectronique. M. van der Poel a souligné l’excellent positionnement des entreprises MEDEA+ au niveau mondial, la réintégration de l’innovation hautement technologique parmi les priorités du programme politique, une plus grande ouverture à la coopération transfrontalière et le maintien d’investissements européens massifs dans la recherche et le développement. Il a cependant ajouté que certains points restaient préoccupants. En dépit de l’ambition européenne représentée par les objectifs de Lisbonne et de Barcelone et les propositions d’initiatives technologiques conjointes, « la discussion continue de primer sur l’action » et le rythme de prise de décisions, surtout pour ce qui concerne le financement, n’est pas adapté aux besoins de l’industrie. « En revanche, il est encourageant de constater que les pouvoirs publics se sont régulièrement exprimés en faveur d’un programme qui assurerait la continuité de MEDEA+ et qui serait lancé en fin d’année. Je pense qu’il est bon que ce changement soit opéré par le directeur entrant plutôt que par le directeur sortant. Et je suis convaincu que mon successeur, Jozef Cornu, dirigera ce processus de main de maître. Il apportera non seulement sa grande expérience en matière de gestion mais aussi l’expérience acquise lors de sa participation au groupe consultatif IST de la Commission et en tant que coauteur du rapport Aho. Je suis sûr que Jo démarrera son mandat sur les chapeaux de roue et que vous serez très contents de lui comme nouveau président ». www.medeaplus.org clés sur le potentiel de financement privé en Europe, et espère aussi qu’ils se serviront de cet outil complet et facile à utiliser pour répondre aux besoins en financement des projets des PME. « Aucun outil de ce type n’a jamais été proposé. Celui-ci a pour but d’aider les PME à trouver une source de financement qui complète les fonds publics auxquels ils ont accès via EUREKA », indique Pierre Collowald, Valorisation Manager au Secrétariat EUREKA. Cet outil de référence comprend une liste des fonds Business Angels nationaux, des programmes d’investissement, des initiatives d’aide financière ainsi qu’une liste des instruments non financiers. Anthony R Clarke, président du Réseau européen des Business Angels, a souligné l’importance de cet outil pour les deux parties : « Nous espérons que, grâce à cette publication, les participants à EUREKA comprendront mieux le rôle que jouent les Business Angels dans l’aide à la croissance des entreprises innovantes. En outre, nous encourageons les membres de l’EBAN à penser à EUREKA pour financer leurs projets de R&D ». www.eureka.be/venturecapital/ New website Mise en ligne du nouveau programme Eurostars destiné aux PME Les lecteurs d’EUREKA News qui souhaitent en savoir plus sur la proposition de programme Eurostars, une nouvelle initiative conjointe d’EUREKA et de l’UE destinée aux PME exerçant des activités de R&D, seront heureux d’apprendre qu’un site Internet vient d’être ouvert. Nouvelle publication Brochure conjointe sur le financement des PME Arthur van der Poel Le mois de mars 2007 a vu le départ d’Arthur van der Poel, qui occupait le poste de président de MEDEA+, le Cluster d’EUREKA 6 | EUREKA NEWS 77 Le secrétariat EUREKA a récemment publié un guide sur le financement privé, qui est le fruit de son partenariat stratégique de longue date avec le Réseau européen des Business Angels (EBAN). Ce partenariat avait été créé dans le but d’aider les PME à accéder au financement privé en comblant le fossé entre les demandeurs et les bailleurs de fonds. Grâce à ce guide, EUREKA espère éclairer ces acteurs Vous trouverez des informations sur l’évolution d’Eurostars, mises à jour régulièrement, à l’adresse suivante : www.eurostars-eureka.eu > Informez-vous sur les nombreuses réussites EUREKA sur www.eureka.be > Présentation de projet ! 2675 UN SEVRAGE SAIN Des phytohémagglutinines et autres composants bioactifs pour améliorer la santé des animaux et l’environnement agricole Un meilleur départ pour les porcs Un nouveau produit à base de plante stimule la maturation du tube digestif chez les porcs et augmente le taux de réussite du sevrage. Ce produit devrait permettre des réductions de coûts substantielles pour les producteurs de porcs. Le sevrage est une période critique dans l’élevage des porcs, plus particulièrement dans le cas de l’élevage intensif. Les porcelets sont souvent sujets à des infections bactériennes, notamment la diarrhée de sevrage qui freinent leur croissance et entraînent souvent la perte d’au moins 10 % des porcelets. Ces types d’infections peuvent alourdir considérablement les coûts de production. Les antibiotiques qui sont généralement administrés sous forme d’adjuvants alimentaires ne sont plus utilisés car il a été démontré qu’ils contribuaient à la résistance des microbes et qu’ils avaient des effets négatifs sur le développement du tube digestif et du système immunitaire. Un produit à base de plantes pour un sevrage réussi Mais un nouveau produit à base de plantes, s’il est administré à un moment bien précis avant le sevrage, stimule le développement du tube digestif et augmente de façon significative les chances de réussir le sevrage. Ce produit est fabriqué à partir d’une lectine provenant de la plante du haricot rouge (Phaseolus vulgaris). Les lectines sont des protéines qui lient les cellules entre elles – généralement les globules rouges – et sont mieux connues sous le nom de phytohémagglutinines. gros changements au niveau du tube digestif des jeunes mammifères. Or, les changements dont l’animal a besoin pour pouvoir assimiler une alimentation autre que le lait ne sont pas encore terminés au moment où le sevrage est effectué chez les animaux d’élevage. L’introduction brutale d’une alimentation de sevrage occasionne souvent des troubles gastro-intestinaux qui réduisent le gain de poids et entraînent une mauvaise efficacité alimentaire. L’étude réalisée par EUREKA a montré que l’administration de lectine à des porcelets âgés de 11 à 12 jours augmentait fortement le taux de réussite du sevrage à 28 jours. Ce résultat a été obtenu par l’accélération de la production de cellules intestinales matures, ce qui permet de supporter l’alimentation de sevrage. Des essais sur le terrain réalisés dans le cadre du projet ont permis de déterminer le moment idéal pour administrer le produit, le dosage optimal ainsi que la meilleure consistance et le mode d’administration le plus efficace. Le comportement des animaux et l’impact économique de cette technique ont également été étudiés. Une innovation saluée par l’industrie D’autres aliments de sevrage onéreux et sophistiqués sont déjà disponibles sur le marché, mais ils ne constituent pas toujours une solution économique pour l’éleveur car la marge bénéficiaire dans le secteur de l’élevage de porcs n’est pas très élevée. Les méthodes d’élevage actuelles pourraient être améliorées de façon notoire grâce à ce nouveau produit, la Suilektin©. Nous espérons que les études démontreront également l’efficacité du produit sur les veaux, chez qui l’on observe des changements très rapides au moment où l’estomac s’adapte aux besoins d’une alimentation végétale. « Nous aimerions vraiment trouver un producteur pour la Suilektin©, et il pourrait être commercialisé très prochainement. Ce produit sera à la fois bon marché et très efficace », affirme M. Pierzynowski. Depuis la finalisation du projet en octobre 2005, les partenaires ont déposé deux brevets pour leur processus et ont suscité un vif intérêt auprès de producteurs potentiels. Un nouveau consortium travaille activement à l’élaboration des modalités de production pour le compte des anciens partenaires du projet EUREKA. « Grâce à l’administration de ce produit, baptisé Suilektin©, pendant une période spécifique relativement courte avant le sevrage, le tube digestif arrive plus vite à maturité », explique le coordinateur du projet, le Professeur Stefan Pierzynowski, de l’Université de Lund, en Suède. « Cela aide les porcelets à passer des besoins de digestion et d’absorption du lait à ceux d’une alimentation adulte ». Durant les premières semaines de la vie, c’est dans le pancréas, l’estomac et la partie supérieure des intestins que l’on observe les plus WWW.EUREKA.BE |7 Cybercrime les nouvelles technologies pr Tous les jours, dans le monde entier, des personnes sans méfiance sont la proie de cybercriminels qui opèrent soit seuls soit en bandes organisées. Ces fraudeurs sont passés maîtres dans l’art de la tromperie, qu’il s’agisse de fraude à la carte de crédit, d’usurpation d’identité ou de « hameçonnage ». L’Internet a révolutionné la façon de faire des affaires, de dialoguer avec l’administration, d’apprendre et de se divertir. Mais c’est également un « lieu » où des cybercriminels peu scrupuleux armés d’outils de fraude en ligne et de « crimeware » sophistiqués peuvent usurper votre identité, soit en ligne soit via des réseaux de télécommunications mobiles. Les possibilités de cybercrime sont presque aussi illimitées que les frontières du cyberespace. Mais les possibilités de déjouer ces fraudes par les nouvelles technologies et de protéger les consommateurs au travers de la gestion de l’identité ne semblent pas, elles non plus, avoir de limites. 8 | EUREKA NEWS 77 rotègent les consommateurs Autrefois, la fraude à la carte de crédit signifiait que quelqu’un avait volé et utilisait votre carte ou votre numéro. Aujourd’hui, ce terme peut également recouvrir l’ « écumage », un procédé high-tech qui permet de lire les données de votre carte de crédit et de fabriquer facilement une copie de la carte. L’usurpation d’identité faisait référence à un individu qui fouillait vos poubelles dans l’espoir d’y trouver des relevés de compte, des informations relatives à des prestations, des numéros de carte téléphonique et des données d’identification personnelle, et qui utilisait ces informations pour prendre votre place. Cela est toujours le cas mais, le plus souvent, les voleurs sophistiqués qui sévissent de nos jours ont à leur disposition un arsenal d’outils de fraude en ligne qui leur permettent d’usurper votre identité dans le cyberespace. L’ « hameçonnage » consiste à utiliser un message électronique pour connecter les consommateurs à de faux sites Internet, où ils sont invités à mettre leur compte à jour en inscrivant leurs coordonnées personnelles sur un formulaire en ligne qui a toutes les apparences d’un document officiel. Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur aux États-Unis, ce qui signifie que l’Europe suivra probablement. D’après les données dont nous disposons, en 2005, près de 109 millions d’utilisateurs américains ont été victimes d’attaques d’hameçonnage par courriel, ce qui correspond à une augmentation de 100 % par rapport à l’année précédente. Ce ne sont là que quelques exemples de cybercrime. Bien que la notion de fraude à l’identité ne soit pas clairement définie, elle est comme toutes les fraudes dans le sens où elle comporte une part de tromperie. Il peut s’agir de : tromperie quant à l’identité d’un individu. tromperie quant au droit ou à l’autorisation d’un individu de recevoir des fonds. tromperie quant à l’intention de cet individu de fournir des biens ou des services. Aux pertes financières substantielles encourues par les victimes, les compagnies d’assurance, les banques et autres institutions, il convient d’ajouter le coût inestimable de la perte de confiance des consommateurs, qui ne se fient plus à l’Internet ni aux réseaux de télécommunications mobiles pour la prestation de biens et de services. La menace est invisible jusqu’à ce que l’incident se produise, ce qui signifie que l’attachement au respect de la vie privée rend souvent difficile la prise de mesures visant à renforcer la protection des données à caractère personnel. Pour combattre efficacement le cybercrime, il est primordial d’adopter une approche multiple. Il est crucial, pour lutter contre cette forme de criminalité, de mettre en place un cadre juridique approprié et de prendre des mesures coercitives. Mais il est tout aussi important de réduire les risques de sécurité au moyen de technologies sophistiquées, et de sensibiliser davantage le public au problème. Il est capital d’instaurer un climat de confiance Dans un monde qui est de plus en plus caractérisé par une vulnérabilité à tous les niveaux, il est extrêmement difficile d’instaurer un climat de confiance. Au milieu de ce paysage de plus en plus complexe se trouve le consommateur à la recherche du nec plus ultra : une connectivité en ligne et mobile illimitée qui soit sûre, fluide et simple. Le gouvernement et l’industrie posent de plus en plus souvent la question suivante : comment le secteur public et le secteur privé peuvent-ils travailler main dans la main pour garantir l’intégrité des identités et des paiements, et conserver la confiance des consommateurs ? « Les utilisateurs ne veulent pas s’occuper des questions de sécurité. Ils veulent la mobilité et l’accès aux services mais ils n’aiment pas communiquer des données à caractère personnel, qui sont susceptibles d’être utilisées de façon abusive, surtout lorsque des services tels que les services bancaires et autres sont menacés », indique Heinz Brüggemann, directeur du Cluster d’EUREKA CELTIC, consacré à la R&D dans les solutions de télécommunications de bout en bout. « Nous devons régler ce conflit entre le confort de l’utilisateur et les exigences en matière de sécurité. Nous devons créer un environnement facile à utiliser, invisible et sûr, dans lequel l’utilisateur aura toute confiance et qui ne pourra pas être menacé », ajoute-t-il. « Nous devons aussi adopter une approche standardisée afin de proposer un cadre qui recueille l’assentiment de l’industrie, des pouvoirs publics et des consommateurs.’ Gestion de l’identité : un facilitateur clé pour l’Internet de demain Les questions de standardisation sont abordées dans plusieurs forums, notamment par le consortium mondial Liberty Alliance, qui réunit des experts de la technologie, des affaires et de la politique afin de traiter le problème de la sécurité dans des domaines tels que les soins de santé, l’administration en ligne, les paiements et l’usurpation d’identité. Le projet du Cluster CELTIC d’EUREKA, FIDELITY (CP2-013 Federated Identity Management based on Liberty), a testé la viabilité technique, économique et juridique de l’approche de la gestion de l’identité adoptée par Liberty dans un contexte paneuropéen, au travers de sept scénarios proches du marché. ➔ WWW.EUREKA.BE |9 ➔ FIDELITY a mis en oeuvre Liberty ID-FF1.1 et ID-WSF1.2. ID-FF est basé sur SAML1.1 (Security Assertion Markup Language), qui est une norme XML (extensible mark-up language) pour l’échange de données d’authentification et d’autorisation entre des domaines de sécurité, c’est-à-dire entre un fournisseur d’identités et un fournisseur de services. ID-FF s’attaque à ce problème crucial, le problème de la signature unique sur Internet, et ID-WSF concerne le partage des attributs de l’utilisateur. Le projet, qui s’est clôturé en décembre 2006, était axé sur le Federated Identity Management (FIM), un système qui permet aux individus d’utiliser les mêmes nom d’utilisateur, mot de passe ou autres moyens d’identification personnelle pour s’inscrire sur les réseaux de plusieurs entreprises – ou fournisseurs de services – afin d’y effectuer des transactions. Les partenaires d’un système FIM dépendent les uns des autres pour authentifier leurs utilisateurs respectifs et se porter garant de leur accès aux services. De cette manière, l’authentification devient interopérable et sûre entre les différents fournisseurs. Pour les utilisateurs, c’est un procédé simple et sans problème. FIDELITY a utilisé les résultats du projet pour créer un modèle d’entreprise pour la gestion de l’identité, dans lequel un opérateur de réseau de télécommunications fait office de fournisseur d’identités. Le coordinateur du projet, Guillaume Garnier de Falletans, du département R&D de France Télécom, fait remarquer que les résultats ont renforcé les partenaires du consortium dans leur conviction que la gestion de l’identité est un facilitateur clé pour l’Internet de demain. « Les fournisseurs de télécommunications, grâce à la relation de confiance qui a déjà été établie avec leurs clients, peuvent jouer un rôle très important », dit-il. FIDELITY a opéré une fusion de « cercles de confiance » reliant entre eux les fournisseurs d’identités. « En les reliant entre eux, l’avantage pour les utilisateurs est limpide 10 | EUREKA NEWS 77 et simple puisqu’ils passent d’un cercle de confiance à l’autre sans devoir s’authentifier à chaque fois », explique Garnier de Falletans. France Télécom pousse plus loin les résultats du projet pour créer My Civil Service, une plate-forme permettant aux citoyens d’avoir accès aux services administratifs en utilisant Internet. Un projet du Cluster CELTIC actuellement en cours, le projet SEIMONET (CP2-023, Secure Interworking of Mobile & Wireless Networks), travaille à l’élaboration d’une nouvelle architecture visant à sécuriser la facturation et l’authentification entre des réseaux hétérogènes. Il s’emploie plus particulièrement à mettre au point un mécanisme permettant une mobilité aisée de l’utilisateur entre WLAN et les environnements GSM. Les cartes intelligentes garantissent la sécurité Le potentiel des cartes intelligentes dans ce domaine est illimité. Les premiers projets EUREKA étaient axés sur la création de normes communes pour les cartes de citoyenneté européenne sur la base d’une plate-forme IAS (Internet Authentication Service) commune. Les projets du Cluster d’EUREKA MEDEA+, qui soutient la R&D de pointe dans le secteur de la microélectronique, commencent à fournir des résultats. De petites puces microprocesseurs incorporées dans des cartes intelligentes pouvant contenir et traiter des données leur permettent de résoudre les problèmes de sécurité en matière d’identités. Avant les avancées du consortium Esp@ss-is (projet A302), une puce de carte intelligente pouvait contenir et transmettre seulement 424 KB de données par seconde via la technologie sans contact. Dans une carte intelligente sans contact, la puce communique avec le lecteur de carte au moyen de la technologie RFID (radio frequency identity). Le projet a produit une puce capable de contenir et de transmettre 1.7 Mb de données, ce qui est amplement suffisant pour effectuer des transactions exigeant un degré de sécurité élevé, telles que le paiement de factures, lors d’une connexion à l’Internet via une interface sans fil. « L’architecture de base que nous avons élaborée dans le cadre du projet repose sur la technologie sans contact, qui offre de grandes possibilités de stockage », explique le partenaire du projet Andreas Raschmeier, World Sales & Marketing Director, département des cartes intelligentes, STMicroelectronics. « L’architecture de base peut aussi être utilisée pour la connectivité mobile afin de sécuriser les transactions sur Internet ». Laurent Sourgen, Architecture & New Technology Director au département des cartes intelligentes de STMicroelectronics, décrit une situation dans laquelle un voyageur étranger peut utiliser une carte bancaire dans un système qui reconnaît que la carte n’a pas la bonne application d’accès. Le système authentifie l’identité de l’utilisateur, obtient l’autorisation de décharger de la banque de l’utilisateur, télécharge vers le porte-monnaie électronique local et distribue de l’argent. Une autre application télécharge de la musique vers les téléphones portables tout en respectant les droits de propriété intellectuelle numérique. La plupart des utilisateurs ne savent pas que derrière les cartes intelligentes se cache un réseau labyrinthien de systèmes, de serveurs et de logiciels qui gèrent l’identité et l’authentification. Dans ce domaine, la question de l’interopérabilité est cruciale pour garantir la sécurité. « Ce problème a été abordé lors de travaux réalisés au sein d’un consortium dans le cadre du Cluster MEDEA+. STMicroelectronics a mis au point le circuit intégré et chaque partenaire a conçu une technologie utilisée pour fabriquer le système, notamment les lecteurs, logiciels, systèmes d’arrière-plan et ordinateurs », précise Sourgen. « Lors de la conception d’une puce, nous avons besoin d’une bonne connaissance de tout le système afin de pouvoir fabriquer un produit approprié. La production de produits haut de gamme coûte des millions. En travaillant de cette manière, nous partageons les risques et nous évitons les échecs ». controversé – pour les autorités nationales et européennes, tout comme la protection des réseaux de télécommunications. Le projet a pris fin en 2004 mais a ouvert la voie à des avancées considérables dans ce domaine. Par exemple, un projet MEDEA+ actuellement en cours, intitulé Onom@ Topic+ (2A302), concentre ses efforts sur la création de plates-formes complètes de matériel et de logiciels embarqués pour supporter une nouvelle génération de cartes USIM (universal subscriber identity module) pour les services de paiement. La Commission a reconnu que l’usurpation d’identité et la fraude en ligne étaient des problèmes majeurs. Elle adopte une approche globale et met au point une politique générale pour lutter contre le cybercrime, qui devrait être rendue publique dans le courant de l’année 2007. La Commission souhaite renforcer la coordination et la coopération à l’échelon européen et élaborer une politique en matière de coopération public / privé et de coopération internationale. La sécurité de bout en bout est primordiale Il est essentiel de garantir la sécurité des réseaux de télécommunications électroniques de bout en bout car les technologies mobile, Internet et multimédia convergent. Dans un même temps, les gouvernements et les pouvoirs publics sont confrontés à d’énormes problèmes dans le domaine de la protection de l’identité et de la vie privée des consommateurs qui utilisent ces technologies. La protection des données est un domaine stratégique clé – et très L’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA) a été fondée par l’UE en 2005 pour conseiller les États membres de l’UE et les entreprises et les aider à trouver des moyens de garantir un niveau élevé et efficace de sécurité des réseaux et de l’information. Entre autres activités, l’ENISA a lancé un débat paneuropéen sur la création d’un langage d’authentification commun qui permettrait une gestion plus efficace de l’identité. La norme SAML, entre autres, fait partie de cet important dialogue. Selon le porte-parole, Ulf Bergstrom, l’avenir de l’économie européenne dépend de l’instauration, du maintien et du renforcement de la sécurité des transactions, qui servira à la fois l’intérêt des consommateurs et l’intérêt des entreprises. « Chaque jour, des millions de consommateurs européens achètent des livres, des billets, des DVD et effectuent des transactions électroniques, notamment des services bancaires numériques », dit-il. « Pour eux, la sécurité des transferts est essentielle pour établir la confiance et développer le commerce en ligne. Les citoyens européens doivent être confiants dans la protection de leur vie privée, de même qu’ils veulent pouvoir être entièrement convaincus que leurs achats et leurs transactions sont effectués en toute sécurité ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes Il n’existe pas de statistiques européennes relatives aux fraudes aux paiements mais les seules fraudes aux cartes sont estimées à plus de 1 milliard d’euros par an. D’après une enquête Eurobaromètre à paraître, six citoyens européens sur 10 pensent que l’usurpation d’identité est très largement répandue dans leur pays. Environ la moitié des Européens interrogés estiment que les mesures contre l’usurpation d’identité prises au niveau national sont insuffisantes, et pensent qu’il serait plus efficace de traiter ce problème au niveau européen plutôt qu’au niveau national. Les statistiques alarmistes estiment le coût total de l’usurpation d’identité pour l’économie britannique à 1,72 milliard de livres, soit 2,55 milliards d’euros, pour l’année 2006. L’APACS, l’association britannique des paiements, fait état de pertes de 504,8 millions de livres (749,2 millions d’euros) liées à l’utilisation de cartes plastiques par des criminels prétendant être les titulaires légitimes ou par des criminels utilisant une fausse identité. En 2006, le Better Business Bureau a révélé que le nombre d’adultes américains victimes d’usurpation d’identité en 2006 s’élevait à 8,9 millions. Il estime que les pertes dues à cette fraude ont augmenté, de 53,2 milliards de dollars en 2003 et 54,4 milliards de dollars (41,1 milliards d’euros) en 2005 à 56,6 milliards de dollars (42,7 milliards d’euros) en 2006. WWW.EUREKA.BE | 11 Initiatives technolo Utilisation des meilleures pratiques d’EUREKA pour renforcer les capacités de l’industrie Le 7ème PCRD propose un nouvel outil de recherche pour soutenir les recherches stratégiques à grande échelle entreprises par l’industrie. Cette initiative est destinée à lutter contre la fragmentation et la duplication que l’on observe actuellement dans les domaines importants de la compétitivité européenne, à les aider à occuper les marchés mondiaux et à conserver leur part de marché. EUREKA News revient sur la création de ce nouvel instrument et explique les avantages qu’il offre par rapport aux instruments de recherche disponibles actuellement. Dès la fin de cette année, un nouvel outil de recherche fera son apparition. La Commission européenne oeuvre actuellement à l’élaboration des Initiatives technologiques conjointes, les JTI, en s’appuyant sur l’article 171 du Traité de l’UE, un article méconnu. Cet article autorise la création d’une entité juridique distincte pour mettre en commun les sources de financement privées, européennes et nationales, y compris les Fonds structurels, dans le but d’approfondir conjointement un domaine de la recherche industrielle qui serait trop vaste pour s’intégrer dans le 7ème PCRD. Jusqu’à présent, la Commission a eu peu recours à l’article 171. Évolution Comme pour EUREKA, les JTI de recherche seront dirigés par l’industrie. L’agenda stratégique de recherche (ASR) ascendant pour chaque JTI émanera de Plates-formes technologiques européennes (ETP) existantes dirigées par l’industrie. Celles-ci ne sont pas financées par des fonds publics 12 | EUREKA NEWS 77 européens mais la Commission les soutient depuis 2003. Les ETP encouragent les entreprises et les autres parties prenantes à former des alliances autour d’un domaine technologique spécifique dans lequel le développement technologique est essentiel pour conserver la part de marché de l’Europe et pour écarter la concurrence des nouvelles économies émergentes telles que la Chine, l’Inde et le Brésil. Non seulement l’approche d’une ETP est axée sur l’innovation proche du marché, mais sa force réside dans le fait qu’elle montre aussi où la volonté de coopérer est la plus forte. Il existe actuellement 30 ETP dans des domaines allant de la nanotechnologie et des logiciels embarqués aux médicaments innovants et aux cellules à combustible à hydrogène. Bien que les ETP soient dirigées par l’industrie, les organismes de recherche du secteur public et les pouvoirs publics y sont également associés. Le concept est similaire à celui des Clusters d’EUREKA, indique Michel Vieillefosse, le directeur sortant du Secrétariat d’EUREKA. Toutefois, le domaine de compétence des Clusters d’EUREKA diffère de celui des ETP. Les Clusters d’EUREKA entrent en jeu lorsqu’il y a chevauchement avec leur domaine de prédilection. Par exemple, les Clusters tels que ITEA 2, le Cluster consacré aux systèmes à logiciel prépondérant et MEDEA+, qui est axé sur la microélectronique, participent à trois des plate-formes. Les ASR identifiés par les ETP ont été pris en compte lors de l’établissement des priorités du 7ème PCRD. Plus de 20 d’entre elles sont abordées directement soit par le biais d’un seul thème soit par le biais de plusieurs thèmes du nouveau PCRD. Toutefois, la nature des instruments communautaires existants ne sera peut-être pas appropriée pour combler les failles du marché découlant du niveau élevé des coûts et des risques associés à la recherche multidisciplinaire pré-compétitive à long terme. Dans ce cas, les JTI aideront les ETP à mettre en œuvre leurs objectifs de commercialisation à moyen ou à long terme. Puisqu’il s’agit d’entités juridiques distinctes, les propositions de recherche, leur évaluation et leur sélection seront effectuées par les JTI elles-mêmes. Financement Le financement des JTI proposées, qui se divise en six parts, devrait suivre un ratio de financement 3:2:1. Trois parts (la moitié) du budget total pour chaque JTI devraient provenir du secteur privé, au moins un tiers des États membres de l’UE et des États ogiques conjointes associés, et un sixième de la Commission. Selon un haut fonctionnaire du cabinet de Janez Potočnik, Commissaire européen en charge de la Recherche : « Chaque JTI devrait recevoir un financement communautaire de plusieurs centaines de millions d’euros pour la période 2007-2013 du 7ème PCRD, sinon ce n’est pas la peine de le faire ». Le budget total d’une JTI pour cette période est estimé à environ 3 milliards d’euros. Les Initiatives technologiques conjointes seront automatiquement éligibles pour bénéficier des deux milliards d’euros du mécanisme de financement du partage des risques avec la Banque européenne d’investissement, mis en place par le 7ème PCRD. Le financement du PCRD est ici utilisé pour renforcer la capacité de la BEI à gérer le risque, en autorisant les prêts à des projets qui étaient autrefois considérés comme trop risqués pour être financés. Il permettra également à la Banque d’accorder des prêts plus importants à des projets technologiques, avec des risques modérés. Contrairement à EUREKA, les partenaires de recherche ne devront pas trouver euxmêmes leur propre financement national. Il existera un point d’entrée unique pour les partenaires, et les budgets seront définis préalablement chaque année par les autorités nationales participantes. Les propositions qui ne relèveront pas du domaine de compétence des JTI seront examinées par EUREKA. D’après Kees van Mourik, directeur du Cluster d’EUREKA ITEA2, « l’instauration d’un processus de financement et de décision unique réduira de façon considérable le temps nécessaire pour entamer les recherches collaboratives ». Priorité aux logiciels embarqués Dans l’attente de l’adoption des JTI par le Conseil des Ministres européen, une première JTI devrait être lancée à la fin de cette année, qui émanera de la plate-forme technologique Artemis, consacrée aux logiciels embarqués. Pour la Commission, cette JTI sera du ressort de Mme Viviane Reding, Commissaire européenne en charge de la société de l’information et des médias. Selon Mme Reding, elle devrait être dotée d’un budget global avoisinant 2,5 à 3 milliards d’euros. Près de 400 millions d’euros de cette somme proviendront du 7ème PCRD. À l’heure où nous écrivons cet article, 14 des 27 États membres de l’UE se sont d’ores et déjà engagés à soutenir financièrement la JTI. Seul le Gouvernement finlandais a promis un total de 70 millions d’euros pour la première période de sept ans. Bien qu’il y ait chevauchement entre les domaines couverts par ITEA2 et ceux couverts par l’ETP, M. van Mourik fait remarquer que le domaine de compétence d’ITEA2 est plus vaste dans le sens où il inclut tous les systèmes et services à logiciel prépondérant, tandis qu’Artemis se concentre sur les logiciels embarqués. M. van Mourik ne craint pas de réduction du financement pour les domaines d’ITEA2 qui ne chevauchent pas ceux couverts par Artemis : « Je ne pense pas que les pouvoirs publics qui financent actuellement ITEA2 se focaliseront uniquement sur celui-là », affirme-t-il. L’ ETP des logiciels embarqués compte une vingtaine d’entreprises européennes, parmi lesquelles Philips, Nokia, Thales, Daimler Chrysler et BT, ainsi que les Clusters d’EUREKA ITEA2 et MEDEA. Le groupe d’industriels qui s’occupe de la gestion et de la mise en place des structures de financement de la JTI Artemis propose que l’évaluation des propositions de recherche soit réalisée sur la base de critères prédéfinis par des experts indépendants, dont la moitié seraient désignés par l’industrie et l’autre moitié par les pouvoirs publics participants, y compris la Commission. Le groupe de l’industrie, qui est présidé par le vice-président de la recherche de Philips, Jan van den Biesen, propose même un appel à propositions ouvert pour les projets de recherche de collaboration, qui sera fondé sur et géré par le Cluster d’EUREKA ITEA2, ainsi que l’inclusion de ITEA2 et MEDEA+ dans le comité directeur final. Ces propositions ont été accueillies favorablement par le directeur du bureau d’ITEA2, étant donné que celui-ci possède l’infrastructure et l’expérience requises. WWW.EUREKA.BE | 13 > Informez-vous sur les nombreuses réussites EUREKA sur www.eureka.be > Présentation de projet ! 3079 KISS – Projet Klippan IsoFix Safety System Des sièges de voiture plus sûrs pour enfants Ce système de sécurité automobile universel est facile à utiliser, moins onéreux, plus léger et se fixe plus facilement dans les voitures. Tous les parents se sont un jour débattus avec des sièges de sécurité pour enfants inutilement compliqués et encombrants. Les études révèlent que 60 % des sièges de sécurité pour enfants actuels ne sont pas utilisés correctement, et ce, en dépit des efforts déployés par la majorité des parents. Les sièges classiques sont difficiles à fixer et nécessitent souvent plusieurs accessoires. Il existe différents sièges de sécurité destinés à différents groupes d’âge, et qui ne s’adaptent pas toujours à tous les véhicules. De nombreux enfants sont ainsi blessés dans des accidents de la route (et les parents poursuivis) à cause de sièges mal fixés. Mais cela changera bientôt grâce au projet ! 3079 KISS d’EUREKA. KISS a mis au point un système de sécurité automobile universel pour les enfants âgés de moins de trois ans. Le dispositif KISS (Klippan Isofix Safety System) est un siège dos à la route innovant, qui sera probablement le siège de sécurité le plus facile à utiliser que l’on ait jamais conçu. Il est moins onéreux, plus léger, plus facile à manipuler et, surtout, il s’adapte facilement à toutes les voitures. « Vous ne pouvez tout simplement pas transiger avec la sécurité des enfants », déclare le coordinateur du projet KISS, Bror Martin, de l’entreprise finlandaise OY Klippan AB. « Notre siège se vend à un prix compétitif, il est facile à utiliser, il convient pour plusieurs tranches d’âge et ne requiert aucun accessoire. Cela signifie une réduction substantielle du risque d’installation inappropriée et, en fin de compte, une diminution des blessures inutiles chez les enfants ». Exploitation de la norme Isofix Les sièges KISS utilisent la nouvelle norme Isofix de fixation des sièges pour voiture, un système de fixation des dispositifs de retenue pour enfants aux véhicules qui crée un lien rigide entre le siège pour enfant et la voiture. Ce système est plus solide et supprime le risque de relâchement de la fixation, qui est l’une des principales causes de la mauvaise utilisation des produits fixés avec une ceinture pour adulte. Ce système permet d’installer le siège plus rapidement que lorsque l’on utilise une ceinture de sécurité. Le siège KISS peut aussi être fixé au moyen de ceintures trois-points traditionnelles. Récolter les fruits de la coopération Klippan devait trouver des fournisseurs et des sous-traitants capables de fabriquer des pièces à un bon prix tout en maintenant un niveau de qualité élevé, explique Bror Martin. Le rôle d’EUREKA, qui a aidé Klippan à trouver des partenaires en Finlande, en Suède et en Estonie, a été déterminant à cet égard. « Le concept EUREKA était parfaitement adapté à nos besoins. Le projet a permis au fabricant, au créateur et aux fournisseurs de pièces de travailler ensemble pour résoudre les problèmes en équipe », précise-t-il. Jusqu’à 50 millions de voitures équipées de la fixation Isofix pourraient arriver sur le marché européen au cours des prochaines années. Bror Martin prédit un « grand potentiel » pour ce produit lors de son lancement sur le marché. Dès qu’il aura été testé et déclaré conforme aux règles officielles de sécurité automobile, le nouveau système sera commercialisé en Europe par l’entreprise Graco sous le nom de sièges Duologic. « Le produit que nous avons réussi à créer est un produit totalement nouveau qui s’adresse à un vaste marché international », ditil. « Notre premier marché sera celui des pays nordiques, où nous pensons pouvoir accaparer 25 % du marché, ce qui représente des ventes de 100.000 sièges par an. Nous envisageons aussi un marché dans le sud de l’Europe (comprenant les constructeurs automobiles) d’environ 100.000 sièges supplémentaires par an, ce qui nous donne un marché potentiel total d’environ 200.000 unités par an ». 14 | EUREKA NEWS 77 > Point de vue L’Europe à la pointe de la microélectronique MEDEA+ est un programme coopératif paneuropéen à l’initiative de l’industrie et en faveur de la R&D avancés dans le domaine de la microélectronique. MEDEA et son successeur MEDEA+ ont été mis sur pied en 2001 en tant que Cluster EUREKA. Il y a 77 projets, dont 47 sont terminés depuis février 2007. Les projets sont essentiellement consacrés à l’innovation de systèmes sur silicium pour l’économie en ligne. Parmi les partenaires de MEDEA+ figurent de grands fabricants de produits microélectroniques, des sociétés de service et de conseil informatique, des PME, des universités et des instituts. Le président du conseil d’administration sortant, Arthur van der Poel, ancien directeur général de Philips Semiconductors, nous parle de l’avantage concurrentiel de l’Europe dans le secteur de la microélectronique. Le nouveau président du conseil d’administration, Jozef Cornu, ancien directeur d’exploitation d’Alcatel, nous dit ce qu’il pense de la situation actuelle et de l’avenir du secteur. Quelles sont les difficultés auxquelles l’industrie est confrontée aujourd’hui et auxquelles elle sera confrontée demain ? Arthur van der Poel: « L’industrie et les pouvoirs publics doivent éviter les prévisions autoproductrices telles que : tout file vers l’Est ; ce n’est plus qu’une question de temps avant que l’Europe ne soit plus compétitive dans le domaine de la R&D de pointe. Si nous sommes passifs et pessimistes, c’est exactement ce qui arrivera. Je n’y crois pas. La concurrence dans notre secteur n’est pas du côté de celui qui affiche les coûts ou les salaires les plus bas. Dans le monde sophistiqué actuel, la concurrence est basée sur les compétences et les aptitudes techniques. En Europe, nous avons appris à exploiter les ressources de différentes organisations et à utiliser les compétences transfrontalières. Cette innovation « ouverte » est au cœur même de MEDEA+ ». dans les secteurs des transports et de l’énergie. La technologie de l’information est cruciale pour résoudre ces problèmes, et pourtant l’UE consacre environ 95 % de son budget au développement régional, en investissant dans des technologies du 20ème siècle telles que les routes et autres infrastructures. Elle ne consacre que 5 % à la technologie de l’information. Cela doit changer. Lorsque l’économie affiche une croissance de 2 %, les marchés de la microélectronique connaissent une expansion de 8 % à 10 %. Jozef Cornu: « La technologie de l’information est essentielle au développement de notre société. La difficulté consiste à l’utiliser de façon appropriée pour répondre aux besoins de notre société. Prenez l’exemple du secteur de la santé, avec le vieillissement de la population en Europe. Compte tenu de la situation démographique de l’Europe, nous devons aborder la question de l’accroissement de la productivité, de même que celle du coût de la fourniture des soins de santé. Nous sommes confrontés à des problèmes tout aussi importants ‘ En quoi la R&D dans le cadre de MEDEA+ aide-t-elle à surmonter ces difficultés ? Arthur van der Poel: « Les travaux réalisés dans le cadre de MEDEA+ et de l’Initiative EUREKA sont un exemple vivant de l’ innovation « ouverte ». Certaines personnes pensent qu’une telle collaboration est une manière naïve de faire cadeau de nos connaissances, mais d’autres croient en la coopération. Le principe est simple : la PI (propriété intellectuelle) que je crée au sein du projet m’appartient, la tienne t’appartient et ce que nous créons ensemble nous appartient. Ces partenariats public / privé resteront un élément clé pour passer de la parole aux actes afin d’être plus compétitifs. L’innovation dans notre secteur a été intégrée parmi les priorités du programme politique grâce aux résultats obtenus par ces partenariats ». Jozef Cornu: « MEDEA+ et son successeur seront au cœur du développement technologique pour l’évolution de notre société de l’information. Dans l’univers de la microélectronique et de la nanotechnologie, une nouvelle génération de technologie apparaît tous les 18 mois. Voyez l’histoire d’EUREKA et les raisons de sa création. L’un des principes fondateurs, outre la stimulation En Europe, nous avons appris à exploiter les ressources de différentes organisations et à utiliser les compétences transfrontalières. Cette « innovation ouverte » est au cœur même de MEDEA+. Arthur van der Poel WWW.EUREKA.BE | 15 > Point de vue ➔ ‘ Je suis convaincu que sans MEDEA+ et son prédécesseur JESSI, nous n’aurions probablement pas de secteur européen des semi-conducteurs. Jozef Cornu de la coopération transfrontalière dans le domaine de la recherche et du développement, est la rapidité du processus décisionnel concernant les projets. Les projets EUREKA et MEDEA+ sont plus aptes à suivre le rythme de l’évolution technologique actuelle ». Qu’est-ce qui fait la différence entre MEDEA+ et les autres programmes de recherche européens ? Arthur van der Poel: « Les différents programmes ont différents rôles. Les projets dirigés par la Commission européenne concernent généralement la R&D de pointe. Les projets nationaux peuvent même être axés sur la production. Les projets MEDEA+ et EUREKA sont des projets de R&D, mais ils sont généralement davantage axés sur le développement que sur la recherche. Ils sont de nature transnationale et impliquent des partenaires très variés. Ainsi, MEDEA+ et ENIAC peuvent tout à fait exister pleinement côte à côte ». (ENIAC est la plate-forme technologique de la Commission européenne consacrée à la nanoélectronique). Jozef Cornu: « EUREKA et MEDEA+ sont tous deux des projets uniques dans le sens où s’ils estiment que certains acteurs disposant de compétences appropriées sont bien placés pour oeuvrer ensemble à l’innovation, ils peuvent le faire sans devoir rassembler 27 pays pour obtenir leur accord. La structure est plus souple et les procédures moins nombreuses. Le processus de lancement de la plupart des programmes européens est très laborieux. Les technologies actuelles n’ont pas le 16 | EUREKA NEWS 77 ’ temps d’attendre la finalisation de procédures compliquées. L’histoire en témoigne. Je suis convaincu que sans MEDEA+ et son prédécesseur JESSI, nous n’aurions probablement pas de secteur européen des semi-conducteurs ». (JESSI était l’initiative Joint European Submicron Silicon Initiative de la Commission européenne.) Quelle valeur ajoutée la coopération dans le cadre du Cluster MEDEA+ offre-t-elle aux entreprises ? Arthur van der Poel: « Le secteur connaît une importante évolution que j’appellerais ‘déverticalisation’, ce qui signifie que, par le passé, toutes les entreprises faisaient tout elles-mêmes. Avec l’évolution du secteur, les tâches tout au long de la chaîne des semiconducteurs se sont fortement spécialisées. Cela signifie que MEDEA+ sera appelé à jouer un rôle beaucoup plus important à l’avenir puisque les entreprises spécialisées peuvent profiter de la coopération pour créer de la valeur dans le secteur ». Jozef Cornu: « Les nanotechnologies sont véritablement au cœur de la société de l’information. Presque tous les progrès réalisés jusqu’à ce jour ont été possibles grâce à l’évolution des nanotechnologies ou de la microélectronique. Cette tendance se poursuit. Au fil du temps, la valeur ajoutée des applications s’accroît, les produits deviennent de plus en plus complexes et la composante logicielle augmente. Les entreprises qui participent à MEDEA+ ont tout à gagner d’un environnement au sein duquel elles peuvent coopérer à cette évolution ». www.medeaplus.org