Du miel sur les toits de Montréal

Du miel sur les toits de Montréal
Résumé : Miel Montréal permet de sensibiliser la population aux enjeux relatifs à l’abeille tout en produisant du miel local et responsable
dans la ville de Montréal. La coopérative vise l’éducation des consommateurs, le réseautage entre les apiculteurs urbains ainsi que la
priorisation d’une approche biologique et écologique. En 2015, elle avait 87 membres producteurs.
AUTEUR(S)
PROGRAMME
ORGANISME(S)
Alexandre Beaudoin
Démarrage : Janvier 2014
Miel Montréal
Membre fondateur et
co-porte-parole, biologiste
Lieu de réalisation : Montréal
2349, rue de Rouen
Budget : 199000 €
QC H2K 1L8 Montréal
Origine et spécificités du financement :
Bourse de 5000$ de la CRÉ. Bourse de
l’INM. FRIJ. Formation et clientèle.
http://mielmontreal.com/
alexandre.beaudoin.1
@umontreal.ca
Fiche rédigée par :
Léo Bureau-Blouin,
Université Laval
Salariés : 15
Bénévoles : 200
Adhérents : 87
COMITé DE LECTURE
Date de lecture de la fiche : lundi 04 janvier 2016
Appréciation(s) du comité : Innovant !
Solution(s) : Agriculture et alimentation, Développement territorial, Education
Opérateur(s) : Coopérative
Pays : Canada
Bénéficiaires : Population urbaine
Envergure du programme : Locale
Domaine(s) : Éducation, Formation, Économie, Alimentation, Agriculture
Fiche collectée dans le cadre du programme RESOLIS « Alimentation responsable et durable » (Québec)
Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0/)
Pour citer un texte publié par RESOLIS : Beaudoin, « Du miel sur les toits de Montréal », **Journal RESOLIS** (2016)
ORIGINES ET CONTEXTE DU PROGRAMME
Plusieurs citoyens montréalais s’intéressent à l’apiculture urbaine, car ils estiment que l’abeille est le meilleur porte-étendard pour aborder les
enjeux de biodiversité. Malheureusement, chaque université et chaque groupe de citoyens menaient ses projets en parallèle sans se parler.
Une rencontre a eu lieu en 2011 dans les locaux de l’organisme Santropol Roulant. Les participants souhaitaient s’assurer que les abeilles
étaient manipulées sérieusement et que les risques de transmission de maladies étaient minimisés. Le réseau «Wannabee» a été créé.
L’organisme Miel Montréal a commencé à offrir des formations à l’hiver 2012 et s’est incorporé en juillet 2012. 35 personnes ont participé à la
première formation. La conférence régionale des élus de Montréal a offert une bourse de 5 000$ à Miel Montréal pour effectuer une étude
d’opportunité sur l’apiculture. Miel Montréal a constaté que peu d’études existaient sur l’apiculture, car le miel ne représente que 1% du chiffre
d’affaires de l’Union des producteurs agricoles. Cette étude a donc permis de confirmer le potentiel apicole de Montréal et les problématiques
vécues par les abeilles à Montréal. L’organisme s’est finalement constitué en coopérative pour assurer sa survie et l’engagement de ses
membres. Toujours en 2012, le Palais des congrès de Montréal a approché Miel Montréal pour que l’organisme l’aide dans l’installation de
ruches sur son toit.
OBJECTIFS DU PROGRAMME
Les objectifs de Miel Montréal sont (1) la mission d’Education à l’apiculture urbaine (2) le Réseautage et l’entraide entre les apiculteurs
urbains (3) Prioriser une approche biologique et écologique pour finalement (4) Devenir une vitrine pour la méthode biologique.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Miel Montréal organise des ateliers de formation sur les abeilles et la pollinisation, gère des ruchers et favorise la création d’habitats propices
au développement des abeilles. Miel Montréal produit un peu plus d’une tonne de miel par année. Miel Montréal est particulièrement
préoccupé par la quantité de ruchers à Montréal par rapport à la capacité de l’écosystème à nourrir les abeilles. Miel Montréal estime qu’il y a
environ 500 ruchers à Montréal, ce qui est à la limite de la capacité de l’écosystème. Il faudra davantage de trèfles et de bourraches pour
permettre la pollinisation des abeilles. Pour contrer ce phénomène, Miel Montréal encourage la plantation de bourraches et de trèfles et a
limité son nombre de ruchers à 35.
RéSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS, DES ACTIONS
MISES EN OEUVRE
Miel Montréal constate un engouement pour l’apiculture urbaine. Alors que la coopérative n’avait que 5 membres au départ, elle en a
maintenant 87. Lorsqu’elle produit du miel, la coopérative Miel Montréal garde 50% de la production de miel. Elle fait de petits pots pour
l’écouler au plus grand nombre de gens possible et ainsi sensibiliser la population aux abeilles. L’autre 50% est donné au client. Le Palais des
congrès fut le premier client. Le Cégep Ahuntsic a également acquis des ruches en 2013. Cette année, 8 étudiants et 4 employés ont suivi la
formation en apiculture au Cégep Ahuntsic. Ils seront autonomes avec le rucher. Miel Montréal offre une formation de 21 heures qui gagne en
popularité. Dans l’avenir, Miel Montréal se concentrera sur la sensibilisation et la création d’habitats favorables aux abeilles.
ORIGINALITé DU PROGRAMME
Miel Montréal permet de sensibiliser la population aux enjeux relatifs à l’abeille tout en produisant du miel local et responsable.
PARTENARIAT(S) DéVELOPPé(S) DANS LE CADRE DU PROGRAMME
Des partenariats ont été développés avec le Marché solidaire Frontenac, le Palais des congrès, les caisses Desjardins, le Cégep Ahuntsic, la
CEDEC, la CRÉ et plusieurs autres acteurs de la communauté montréalaise.
RETOUR D’EXPéRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés durant la mise en oeuvre du programme :
L’effet de mode autour de l’abeille et de l’agriculture urbaine contribue au projet, mais nuit également au développement, car il y a
trop de ruchers à Montréal. La production apicole est encadrée par la Loi sur la protection sanitaire des animaux et La Loi sur les
cités et les villes qui sont parfois contradictoires. Il y aurait beaucoup d’essaimages non contrôlés par les entreprises privées ainsi
qu’un mauvais suivi des ruchers, ce qui nuit à l’acceptabilité sociale des abeilles.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Miel Montréal va se concentrer sur la création d’habitats favorables aux abeilles pour permettre à l’écosystème montréalais de
supporter davantage de ruchers.
Améliorations futures possibles :
Sans aucune publicité, Miel Montréal a rempli 4 classes de 25 personnes pour ses formations sur l’abeille. L’organisme mise sur la
formation et l’éducation pour assurer son financement à l’avenir.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou transposition du programme :
Le premier élément structurant a été le soutien financier de la CRÉ. La CRÉ est entrée en contact avec Miel Montréal pour leur offrir
du financement. La Fédération de l’apiculture du Québec voit d’un bon œil Miel Montréal, car elle forme une relève en apiculture.
L’effet de mode autour de l’abeille et de l’agriculture urbaine a contribué à la prise de conscience autour de l’abeille.