Les Arcades du lac (Montigny-le-Bretonneux / Voisins-le

Les Arcades du lac (Montigny-le-Bretonneux / Voisins-le-Bretonneux)
Les Arcades du lac et le Temple et ses "Templettes" ont été construits de 1979 à 1986 autour du
bassin de la Sourderie, à cheval sur les communes de Montigny-le-Bretonneux et de Voisins-leBretonneux.
L’architecte catalan Ricardo Bofill et son équipe
du Taller de Arquitectura réalisent un ensemble de
logements qui deviennent un véritable manifeste
du mouvement post-moderne. Ce mouvement
architectural a pour principe de concilier des
formes historiques : façades classiques,
disposition très géométrique des bâtiments ;avec
des moyens de construction modernes : éléments
préfabriqués, béton architectonique.
Les Arcades du Lac à Montigny-le-Bretonneux © S.
Joubert. Photothèque SQY-CA
Trois opérations de logements, réalisées en deux tranches, sont bâties à l’image d’un triptyque : les
Arcades du Lac, le Viaduc et le Temple. L’ensemble du quartier, rues, places, allées… est réservé
aux piétons.
Pour le dessin du site, Ricardo Bofill puise dans le registre du jardin à la française. Les bâtiments
sont organisés autour d’un lac artificiel. Ils prennent la forme de haies de buis, aux formes
géométriques marquées, et encerclent une petite place, la place d’Espagne. Un axe de symétrie
structure l’ensemble du site. Il forme une perspective qui passe par l’immeuble le Viaduc d’un côté
du bassin et par le Temple, de l’autre côté. Cette organisation, sur le modèle des jardins de Le Nôtre
à Versailles, est davantage perceptible vue du ciel.
Le Viaduc fait aussi référence au château de Chenonceau avec son avancée sur l’eau.
Il est accompagné d’une œuvre intitulée «Voilure » de l’artiste Van Thienen.
Cet ensemble a été surnommé
« Versailles pour le peuple » car les
appartements sont en partie des
logements sociaux. Ricardo Bofill voulait
démontrer que l’esthétique et le logement
social pouvaient être associés.
Vue aérienne. 2004
© S. Joubert. Photothèque SQY-CA
Les façades des Arcades du Lac et du Viaduc sont constituées de panneaux moulés qui reprennent
un vocabulaire architectural classique tel que la colonne, la balustrade, le fronton triangulaire. Ces
panneaux sont en béton dit "architectonique" et fabriqués en usine. Leur production fait appel à la
technique du moule. 32 moules ont été nécessaires à la réalisation de l’ensemble. De l’autre côté du
lac, les façades du Temple et des Templettes sont marquées par d’immenses fenêtres qui masquent
certains planchers.
Pour Bofill et son équipe, ce premier chantier en France est une grande réussite. Ces immeubles très
médiatisés, ont occasionné de nombreux débats sur le sens de l’architecture contemporaine et sur
l’approche du logement collectif.
Pour la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, c’est le début d’une reconnaissance officielle.
L’enquête ethnologique menée une dizaine d’année après l’installation des premiers habitants en
1980, a montré que les habitants se sont appropriés « l’harmonie des lieux et des choix esthétiques
de l’architecte » et qu’ils ont « une certaine fierté à habiter dans un lieu référencé ».