Le club du mois : Le Judo Club Clerlande

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Le club du mois : Le Judo Club Clerlande
Le club du mois :
Le Judo Club Clerlande
Quel est le nom de votre club ? D’où vient ce nom ?
Le club s’appelle le Judo Club Clerlande. L’idée du nom
vient du lieu où se situe le Centre Neurologique William
Lennox (allée de Clerlande – Château de Clerlande).
Comment vous est venue l’idée de créer ce club ?
Le club a démarré au sein du CNWL dans le cadre des
traumatisés crâniens. Durant la durée de leur séjour, une
lassitude apparaissait dans la prise en charge et il y avait
un manque évident de sport. Etant infirmière dans ce
service et judokate, le judo a vu le jour. D’abord l’activité
était réservée et adaptée aux traumas crâniens mais elle s’est vite étendue aux enfants hyperactifs
et aux enfants ayant des troubles du comportement pour s’ouvrir après au public extérieur.
Vos coordonnées et votre rôle au sein du club ?
Je me prénomme Fabienne Charlier et je suis présidente, monitrice et j’assure le lien avec le
CNWL.
Depuis combien de temps êtes-vous affiliés à la LHF ? Nombre d’encadrants ? Nombres de
sportifs ?
Nous sommes affiliés depuis 6 ans. Nous avons commencé petit car j’étais seule pour encadrer les
enfants. Ensuite, Mr Médina et Mme Jacobs sont venus m’épauler. Nous comptons une vingtaine
de sportifs.
Quelles sont les activités pratiquées au sein de votre club ? Lieux ? Répétition ?
Nous pratiquons le judo dans le hall omnisports du centre. Nous
organisons deux entrainements sur la semaine (le mardi et le
mercredi) en fonction de l’âge et du type d’handicap. Deux fois par
mois, nous faisons un entraînement le samedi (ces entrainements
sont plus axés sur la pratique du judo en famille).
Quels types de handicap prenez-vous en charge ?
Nous prenons vraiment tous types de handicap.
Participez-vous à des compétitions ? Si oui, lesquelles (régionales, nationales, internationales) ?
Oui, essentiellement le Challenge Technique en France car
ça correspond totalement à la philosophie de notre club.
C'est-à-dire le Judo « respect de l’autre », le Judo
« kodokan », ça n’a aucun sens de faire combattre une
personne qui n’a aucune notion d’opposition. C’est
vraiment notre fil conducteur même si ça prends plus de
temps pour former nos jeunes, le Judo doit rester du Judo.
De plus nous n’avons pas d’élite pour aller en compétition
officielle donc, ces challenges nous conviennent très bien.
Nous allons en France car les compétitions en Belgique sont essentiellement axées sur l’handicap
mental et ne sont pas suffisamment réglementées (combat entre fille et garçon,). Ce qui ne colle
pas de trop avec notre politique. C’est année sportive, nous avons intégrés un jeune judoka dans
une compétition valide. Ce n’est qu’un début…
Comment pourrait-on envisager des compétitions régionales ? Est-ce possible ? Si oui
comment ?
Cela pourrait être envisageable pour l’handicap mental car
le nombre de sportif actuel est plus important. Il faudrait
donc pour cela développer des entraînements régionaux
pour le niveau 1. Car ce niveau peut facilement intégrer
les clubs valides et compétitions valides. Le fait de
développer ces entrainements permettrait de former plus
de sportifs et donc, la mise en place de réelles
compétitions. Il faut absolument un certain niveau pour
pouvoir participer à celles-ci. Cela na guère de sens de faire combattre des athlètes qui n’ont
qu’une notion d’opposition ludique et de respect. Attention il est très important pour ces athlètes
d’organiser des rencontres pédagogiques.
Avez-vous déjà eu dans votre club un sportif ayant participé aux Jeux Paralympiques ? Si oui, qui
est-ce ?
Non, malheureusement….
Les ID réintègrent les Jeux Paralympiques (athlétisme, aviron, tennis de table, natation) qu’en
pensez-vous ? Si votre discipline est concernée, est-ce une piste pour vous ?
Si un jour le judo est concerné, ça sera une
excellente chose mais uniquement pour les
sportifs de niveau 1. Il faut arrêter de penser à
des compétitions de haut-niveau avec des
sportifs de niveau 2 et 3. De plus les sportifs de
niveau 1 pourront et devront alors s’entrainer
avec des valides. Mais si le judo Paralympique
ouvre ses portes aux déficients mentaux cela
engendrerait de nombreuses discussions. Comme par exemple en niveau 1 (Belgique et France),
les étranglements et les clés sont interdits or, par exemple, un athlète de chez nous est appelé à
utiliser ces techniques car il va combattre en compétitions valides. Il faudra donc se mettre
d’accord.
Un des objectifs principaux de l’IPC est l’intégration. Comment êtes-vous positionnés par
rapport à ce sujet ? (fédération valide, club valide)
Je trouve ça une très bonne idée car je la pratique déjà dans le club dans un sens comme dans
l’autre. C'est-à-dire que j’intègre des enfants du personnel
qui travaille au CNWL et des jeunes de la région dont les
parents pensent qu’il est intéressant de rencontrer des
personnes différentes. Et dans l’autre sens, c’est vraiment
indispensable mais il faut arrêter de croire à l’intégration à
tout prix. Des jeunes sont intégrables mais il y a des limites à
l’intégration. Car on ne peut pas exiger des personnes qui
viennent passer du bon temps, faire leur sport, passer leur grade de commencer à s’adapter à des
personnes handicapées mentales qui ont beaucoup trop de lacunes. Une journée ou deux sur
l’année, ça pourrait aller mais une ou deux fois par semaine ça deviendrait très difficile.
L’intégration est très intéressante pour les sportifs de haut-niveau ou jeunes talents.
Avez-vous une politique de détection de jeunes sportifs ? Si oui, comment procédez-vous ? Si
non, comment pourrait-on en mettre une sur pied ?
Non, je n’en ai pas. Au fil des années et de ma formation, on sent ceux avec qui on pourrait insister
un peu plus et où on pourrait atteindre des résultats.
Sinon je trouve que c’est très compliqué au niveau de
chez nous car ça reste un club qui accueille tous types
d’handicaps et que nous n’avons pas assez de sportifs
dans chaque catégorie pour faire des entrainements
séparés. Et de plus, nous avons beaucoup d’étudiants
qui font passer les études avant le judo. C’est tout à fait
normal car ils ne pourront pas vivre du sport.
Comment faire ?? Demander de l’aide à la fédé…
Quels problèmes rencontrez-vous le plus souvent ?
Peu de sportifs spécifiques, trop de variabilité. Car un sportif qui a un bon niveau retrouve peu
d’opposition durant nos entrainements. Heureusement qu’il peut s’entrainer avec les valides.
La double affiliation : nous devons payer une affiliation club à la Ligue Handisport Francophone et
à Ligue Francophone de judo. Et nos sportifs payent aussi deux affiliations, ils paient donc plus
cher que les valides pour pratiquer leur sport. Ca pose des questions sur l’objectif de l’IPC :
l’intégration.
Quelles sont vos attentes par rapport à la LHF ?
Un guide pour créer des filières compétitives autre que la compétition Paralympique. Je pense
donc aux handicapés mentaux. Car en judo
Paralympique on est limité à l’handicap visuel et
nous avons très peu de sportifs visuels. Si un jour j’ai
la chance d’avoir 25 sportifs ayant une déficience
visuelle, nous pourrons mettre sur pied un
championnat de Belgique, championnat d’Europe,
etc. Mais ça c’est un rêve pour le moment…
Quel est votre plus grand souhait ? De quel budget auriez-vous besoin pour y arriver ?
Développer la filière visuelle en Belgique. Car je suis certaine qu’il y aurait des possibilités. Et donc
amener un sportif aux Jeux Paralympiques. Au point de vue du budget, il faudrait un budget pour
les amener en Compétitions internationales et un budget comme tout sportif de haut-niveau pour
ses entrainements et ses compétitions. En sachant que le judo n’est pas un sport onéreux car il ne
demande pas de matériel couteux.