La rayure à nécrose du riz - Patho-Bios
Transcription
La rayure à nécrose du riz - Patho-Bios
Maladies virales des plantes cultivées au Sahel (2010) La rayure à nécrose du riz Traoré V.S. E.1, F.Tiendrébéogo1, B.J. Néya1, Z. Bouda, A. Galzi-Pinel3, D. Fargette3, D. Dakouo2, G. Konaté1, O. Traoré 1 INERA 01 BP 476 Ouagadougou 01, Burkina Faso 2 INERA, BP 910 Bobo-Dioulasso, Burkina Faso 3 IRD, UMR RPB, BP 64501, 34394 Montpellier cedex 5, France. 1 Introduction Le riz est une denrée alimentaire de grande importance dans le monde et en particulier en Afrique sub-saharienne. La production rizicole doit croître de façon significative pour répondre aux besoins des pays africains souvent en proie aux crises alimentaires. La culture du riz en Afrique est principalement affectée par une maladie virale, la panachure jaune du riz présente dans presque tous les pays producteurs de riz en Afrique subsaharienne. Ces dernières années sont marquées par l’émergence d’une autre maladie virale du riz. Il s’agit de la nécrose à rayure du riz. Cette maladie a été signalée pour la première fois en 1977 en Côte d’Ivoire mais était restée quasiment insignifiante (Fauquet et Thouvenel, 1983). Les caractéristiques de la nécrose à rayure sont présentées ici afin d’attirer l’attention des producteurs et des autres acteurs du monde rural sur une maladie pouvant devenir un autre fléau à la production rizicole dans les prochaines années. Les symptômes et transmission Les symptômes se présentent sous forme de rayures jaune vif sur les feuilles (figure 1). Les jeunes pousses ont souvent un aspect en vrilles. Dans certains cas, il y a un tallage excessif mais les talles restent rabougries. Souvent, les plant infectés meurent ou forment des fleurs et panicules malformés. Les pertes de récolte sont évaluées à 40% (Gutiérrez et al., 2010). La nécrose à rayure du riz est propagée par l'intermédiaire d'un champignon du sol Polymyxa graminis lui-même agent pathogène du riz et d’autres plantes. La maladie n'est pas propagée par l'intermédiaire de graines (indemnes de champignon vecteur) issues de plantes malades. La maladie a été identifiée en au Brésil, en Colombie (Morales et al., 1999), au Mali et récemment au Burkina Faso dans le périmètre rizicole de la vallée du Kou. Figure 1. Symptômes de la nécrose à rayures du riz . (A): feuille saine; (B) et (C): feuilles malades. L'agent pathogène de la nécrose à rayure du riz L’agent pathogène de la maladie est le Rice stripe necrosis virus (acronyme RSNV) ou virus de la nécrose à rayures du riz (Fauquet et Thouvenel, 1983). En observation au microscope électronique, les particules virales sont en forme de bâtonnets rigides de différentes longueurs allant de 110 nm à 380 nm. Ces caractéristiques physiques associées aux propriétés biologiques du virus ont permis de le classer dans le genre Benyvirus des virus de plantes. Figure 2. Micrographie électronique du virus de la nécrose à rayure du riz Contact: Oumar Traoré, Tel : +226 50 31 92 02/08; [email protected] Page 1 Diagnostic de la maladie La présence de rayures chlorotiques (jaunes) associée au rabougrissement des plants malades et à l’aspect vrillée des repousses sont une bonne indication d’infection par le virus de la nécrose à rayures du riz. Cependant, le principal moyen de diagnostic biologique est la transmission à l'aide de son vecteur Polymyxa graminis. Des anticorps polyclonaux ont été produits chez le lapin. Ils permettent une bonne détection du virus en utilisant la méthode immunoenzymatique ELISA (Enzyme-linked immunosorbent assay). Le RSNV ne présente de relation sérologique connue avec aucun autre virus. Une méthode de diagnostic plus moderne et plus fiable est la l’utilisation de la technique connue sous le nom de " réaction de polymérisation en chaîne ". Cette technique peut être associée à la détermination de séquences partielles spécifiques au virus. Recommandations pour la gestion de la maladie La lutte chimique par utilisation de fongicide contre le champignon vecteur pour traiter le sol et les semences permet de limiter considérablement la propagation de la maladie au champ. Des sources de résistante ont été identifiées chez le riz africain Oryza glaberrima (Correa et al., 2002). Ces sources de résistance sont en cours d'utilisation pour l'amélioration génétique de variétés de riz asiatique (O. sativa) pour la résistance au RSNV. Références bibliographiques Gutiérrez AG, Carabalí SJ, Giraldo OX, Martínez CP, Correa F, Prado G, Tohme J, Lorieux M (2010). Identification of a Rice stripe necrosis virus resistance locus and yield component QTLs using Oryza sativa × O. glaberrima introgression lines BMC Plant Biology 10:6. Correa F, Martínez C, Echeverry J, Valdez S, Prado G (2002).Rice stripe necrosis virus: identification of resistance sources to the RSNV (crinkling or entorchamiento) under greenhouse inoculations. Annual Report 2001, Centro Internacional de Agricultura Tropical (CIAT), Cali, Colombia pp 162166. Morales F, Ward E, Castaño M, Arroyave J, Lozano I, Adams M (1999). Emergence and partial characterization of Rice stripe necrosis virus and its fungus vector in South America. European Journal of Plant Pathology 105:643-650. Fauquet CM and Thouvenel JC (1983) Association d’un nouveau virus en bâtonnet avec la maladie de la nécrose a rayures du riz en Côte-d’Ivoire. Comptes Rendus de l’Academie des Sciences Série D 296: 575– 578. Page 2