la boutique de pain - atelier theatre lycee chevrollier

Transcription

la boutique de pain - atelier theatre lycee chevrollier
LA BOUTIQUE DE PAIN
D’après Bertolt BRECHT
Adaptation Bernard GROSJEAN
Distribution pour une vingtaine d’élèves. Dispositif : Au fond un mur, juste devant une scène sur
samia, de chaque coté deux rangés de bancs sur lesquels les comédiens sont assis et regardent le
jeu. Ils sont en même temps spectateurs et acteurs. Chaque scène est ponctuée par un Stra qui
annonce le titre
INTRO : Je cherche un emploi
Les Stra (Sans TRAvail) :
-
Vous qui, à l'instant, venez de manger
Permettez que nous exposions notre Effort incessant pour le manger, comme vous l'avez
Même un plus modeste nous suffirait bien.
S'il vous plaît : voyez-nous dans l'incessante recherche d'un travail
Malheureusement sur le manger et le travail se dressent immuables des lois Inconnues.
Mais continuellement tombent Vers le bas
Par les grilles dans l'asphalte
Toutes sortes d'homme sans particularité Ni marque
Vers le bas, Subitement sans bruit, vite vers le bas
Du milieu du flot humain selon un choix imprécis
Six sur sept vers le bas, mais le septième
Va dans la pièce où on mange.
Qui de nous est-ce ?
Lequel est destiné au salut ?
Lequel est marqué ?
Où est la grille, la prochaine ?
Inconnu
Chanson (Rap) (en gras tout le chœur)
Ne demande pas, camarade
Où ton chemin mène, ton chemin mène Vers le bas.
Lorsque tu avais un an, camarade
Tu as commencé à marcher - Tu marchais - Vers le bas.
Tu marchais vers l'étude - Tu marchais vers le travail
Tu marchais alertement - Tu marchais péniblement
Camarade, ne marche pas trop vite
Tu marches vers le bas.
Tu prends femme, camarade
Vous avez des enfants vous faites ensemble le chemin Vers le bas.
Mais tu vas le dimanche dans le train avec les camarades
Vous chantez, vous brandissez le drapeau en avant
Vous marchez, au roulement
d'un tambour vers le bas
Nous avons marché ensemble, camarade
Nous avons manifesté nous avons parlé de l’ère nouvelle
Nous nous dispersons, où, nous rencontrons-nous en bas
Car toi non plus camarade tu n’iras pas toujours vers le bas
Quand tu es couché sous la terre tu ne vas plus
Vers le bas
Un Stra : - La Boutique de Pain !
Un Stra : - Où comment un groupe de Sans Travail se joue une pièce pour comprendre sa
situation
Atelier Théâtre Lycée Chevrollier – Angers (F-49) 1995 – 1996
« La Boutique de Pain » - Adaptation Bernard GROSJEAN
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PRÉSENTATION
(A l’appel de chaque nom les comédiens se présentent face public)
-
Moi je veux bien mais qui jouera le patron du kiosque Mr SCHMITT ?
Et son employer le vendeur de journaux Washington MEYER ?
Et La veuve QUECK ?
Ses Patrons Mr et Mme MEININGER ?
Les agents immobiliers, les frères FLAMM
Et le marchand de bois REUTER
Et Melle HYPLER
Et Mr JANUSCHEK
D’accord mais pour jouer cette pièce qui seront les SANS TRAVAILL ? – Nous !
SCÈNE 1ère
L'EMBAUCHE
( Chaque scène est annoncée par un Stra )
Ulysse Schmitt : ( Le vendeur de journaux s'adresse aux Stra ) : - Vous là ! J'en cherche un qui
me vende les journaux et déniche de nouveaux acheteurs pour mon kiosque; car depuis peu mon
cercle de clients n'augmente plus, et moi-même je dois rester à mon kiosque.
Les Stra :
- Choisis parmi nous, Puissant,
- Nous voulons tous Vendre tes journaux.
Ulysse Schmitt : - Mais je ne peux pas employer chacun. Toi, là, as-tu de la famille ?
(Le premier Stra fait oui de la tête).
(un deuxième) : - Moi, je n'en ai pas.
(un troisième) : - Moi je pourrai tenir pas mal le coup, j’étais porteur
(un autre) : - Lui ? Il est trop vieux
Washington Meyer : - Hey Moi je suis plus jeune.
Ulysse Schmitt : - Viens avec moi.
Edmond : - Washington ! Et moi ? Est ce que je n'aurais rien ? Ne peux tu pas voir chez ton
patron, que quelque chose me revienne ?
W.Meyer : - Ne t’inquiète pas, Edmond dès que ça marche, je le fais, mais Laisse-moi d'abord
Prendre solidement pied.
Les Stra : - Un groschen, il gagne pour dix journaux ! C’est pas un Boulot
SCÈNE 2
LES LOIS DU COMMERCE
Ulysse SCHMITT : - Voici dix journaux. Essuie-toi les pattes ! Ça doit devenir dix groschen. Un
pour toi, neuf pour moi. Tiens-toi droit ! Qui es-tu ? Tu n'es rien. rien qu'un trou, qui réclame à
grands cris du pain Une gueule de plus qui veut bouffer ! Mais ici tu as les journaux. Ces dix
journaux sait tout ton bien : Celui qui te les arrache, il est ton ennemi - Et tu n'en as aucun autre,
mais lui veut te tuer. Dix fois ainsi tu seras mis à l'épreuve pour le courage, la dureté et
l'endurance. Si, une fois, tu flanches tu aurais mieux fait de ne jamais naître. Si tu ne le ramènes
pas je te fais comme aux autres. Sauter la tête.
Les Stra :
- Maintenant tu es seul et tu t'en vas
- Fais tes Preuves !
- De quoi il retourne, tu le sais
- Ce qui t'attend, tu l'as entendu
- Maintenant agis !
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SCÈNE 3
L'ÉCOLE DE LA RUE
Washington Meyer ( vend maintenant les journaux. Il rencontre des passants ): - Journaux !
Journaux !
Stra : - Dis-leur ce qu'il y a dedans pour eux !
Washington Meyer (Il crie) - La vérité sur la bourschouasie ! Les trafics de bois du conseil
municipal ! Encore des pots de vin ( Tout le monde passe, mais Personne n'achète ses journaux )
Les Sans-travail l'instruisent : - Sache, jamais les géants n'achètent La vérité sur les géants !
Apprends aussi qu’il y a deux sortes d'hommes. Leurs désirs sont différents, différentes sont leurs
vues et différents leurs actes.
Washington Meyer ( Le garçonnet cherche dans les journaux et dit ) : - Alors je dois découvrir
ce que veulent les uns et les autres. (A partir de maintenant les passants sont contents ) : - Les
mesures de protection de la police pour la veillée de Noël en Occident – Bien choisir ses actions –
Le Caviar ! La Bourse – Les sports !
(Apparaît la veuve Queck)
Madame Queck ( à Washington Meyer ) : - Méfiez-vous
nature brutale et sûrement ne veut rien payer.
de monsieur Januschek, qui est une
Les Stra : - Avance ,Ajax Januschek! - Fracasseur d'hommes ! Sacré coup de poing ! (Aiax
Janaschek entre en scène, prend un journal sans payer et s'en va. )
Les Stra ( rient ): - Maintenant ton patron va te faire sauter la tête !
Washington Meyer : - A quoi me sert de courir partout Si chaque jour Ie soir Januschek vient,
l'habitué au combat, et Prend un journal pour rien
SCÈNE 4
ARRIVÉE DE LA VEUVE QUECK
Madame Queck : - Je suis la veuve Queck avec le loyer en retard. Je fais toutes les commissions
pour monsieur Meininger le boulanger à qui cette maison appartient. Avec ces petites commissions
je nourris, comme mon mari est mort, mes sept enfants mineurs. Parmi eux mon Willem est un
enfant très éveillé. Sept ils sont, Parce que le défunt ne s'est jamais de la vie, sur aucun point,
imposé de la retenue et que je ne me serais pas permis de ne pas le satisfaire toujours et tout le
temps, sur chaque point, sur le champ entièrement et complètement.
( Elle Sort )
SCÈNE 5
LA COMMANDE DE BOIS
( Entrée du boulanger avec sa femme dans la boulangerie )
Mr MEININGER (appelant vers le haut) : - Madame Queck !
Mme Queck : - Oui, monsieur Meininger !
Mr MEININGER : - Descendez!
Mme Queck : - Je me dépêche. ( Pendant qu'elle descend en courant ) Je ne me permettrais
jamais de ne pas vous satisfaire toujours et tout le temps, sur chaque point, sur le champ
entièrement et complètement, monsieur Meininger.
Mr MEININGER : - Pour les fours chauffés à la main de ma petite boulangerie, j'ai besoin de cent
marks de bois
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Mme MEININGER : - Je pense que dix mètres cubes sont suffisants
Mr MEININGER : - Courrez donc chez le marchand de bois Reuter, et rapportez le bois aussitôt !
Mme MEININGER : - Nous prenons comme d'habitude des rondins et les ferons fendre par les
sans-travail, plus nombreux que les chiens jaunes.
Mr MEININGER : - C'est bien trente marks meilleur marché que si nous prenons du petit bois.
Mme Queck : - Je commande donc dix mètres cubes de bois pour cent marks et dare dare
Monsieur Meininger
Les Stra :
- Un jour rose ! du travail ! (Tous le chœur répète).
- Ici doit arriver une pile de bois A débiter !
- Où sont les haches !
- Où est le billot
- Et de scies aussi on a besoin
SCÈNE 6
LES INTÉRÊTS DE LA DETTE
Les frères Flamm (arrivent) : - Bonjour, monsieur Meininger ! Je suis l'agent immobilier Flamm et
je fais ma tournée.
Mr Meininger : - Bonjour, monsieur Flamm !
Flamm 2: - Enfin de nouveau un vrai bel hiver ! Avec de la neige et de la glace ! On ne se sent à
vrai dire jamais plus frais qu'en hiver
Flamm 3: - Le midi on revient à la maison avec une vraie faim à cause de l'air vif !
Flamm 4: - Comment vont par ailleurs les affaires, monsieur Meininger ?
Mme Meininger : - La boutique de pain Meininger fondée en 1848, doit sa bonne renommée
auprès de la clientèle au
maintien systématique de sa fabrication à la main.
Flamm 1 : - Oui, la boutique de pain de Meininger passe pour une des meilleures petites
boulangeries de cette rue. Malheureusement il y a autant de petites boulangeries de ce genre que
de chiens jaunes
Mme Meininger : - Votre affaire est naturellement incomparablement plus grande, monsieur
Flamm.
Mr Meininger : - Oui Comme société immobilière vous traitez bien sûr directement avec les
banques.
Flamm 2 : - Mais pour nous aussi les temps sont terribles. Nous avons affaire aux petites
banques, lesquelles nous tiennent à la gorge et sont entièrement dans les mains des grandes
banques
Flamm 3 : - Mais les grandes banques se trouvent pour leur part en pleine crise. Je ne peux
naturellement que vous esquisser les rapports extrêmement complexes entre industrie et
commerce, que je comprends moi-même à peine, comme vous n'avez pas étudié l'économie
politique
Flamm 4 : - Quoi qu'il en soit, il vous suffira d'apprendre que vous Mr Meininger vous êtes déjà
liquidé Notre situation de société immobilière assez petite, qui peut bien vous apparaître
prodigieusement puissante, parce que nous vous avons accordé deux hypothèques sur votre
maison, est simplement effroyable !
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Flamm 1 : - Nos petites banques pressées comme des citrons par les grandes banques, lesquelles
depuis des semaines ne dorment plus une nuit, étant donné d'ailleurs que les grandes banques
elles-même vacillent parce que l'industrie engloutit des sommes monstres, sans pour cela faire son
beurre
Flamm 2 : - l'Amérique, auprès de laquelle l'Europe s'est endettée jusqu'au cou, se débat dans
une crise effroyable, dont les plus grands savants en économie politique ne peuvent absolument
pas tirer les causes au clair
Flamm 3 : - L’Amérique elle même est à l‘agonie
Mr Meininger : - Croyez-vous vraiment Mr Flamm…
Flamm 4 : - Je ne vous comprends pas, monsieur Meininger. Vous employez ici des gens comme
une grande entreprise Siemens-schuckert licencie ses ouvriers, et vous embauchez"
Flamm 1 : - Oui, qui êtes-vous donc ? Pouvez-vous Payer vos intérêts au jour de l’an
Flamm 2 : - Nous sommes au bout de notre patience, Meininger. Cette boutique de pain
Meininger avec les intérêts
en retard sera fermée le 1" janvier, si au moins les intérêts des hypothèques, dont le
remboursement est demandé par les présentes ne sont pas payés
Flamm 3 : - Si vous Payez les intérêts le 1" janvier, vous pouvez encore continuer une Petite
année votre fabrication à la main.
Mr Meininger : - Monsieur Flamm, vous nous avez ouvert les yeux.
Mme Meininger : - Nous ne nous permettrions pas de ne pas vous donner sur ce point le 1er
janvier entière et complète satisfaction.
( Flamm sort, les Stra manifestent leur mécontentement )
Un Stra : - C'est l'homme le plus haut placé que nous ayons jamais vu, et il se plaignait !
SCÈNE 7
LE VENT DE LA RIGUEUR
Mr Meininger très énervé : - Quand je vous vois, espèces de crapules, la fureur me monte à la
tête. (On l'entend gueuler dans la maison). La lumière brûle à nouveau dans le fournil ! Cette
insouciance me fiche en l'air. Cinq d'entre vous sont licenciés. (mécontentement des Stra)
Mme Meininger : - Vous ne connaissez plus le pfennig, vous ne respectez plus le pfennig, la bière
au goûter est supprimée et la carpe de Noël sera jetée à l'évier, afin d'économiser au moins le
beurre
Les Stra :
- Malheur ! Notre géant vacille
- Quand les géants vacillent les victimes tombent parmi ceux en dehors du coup !
(Mme Queck arrive avec le bois livré par Mr Reuter)
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SCÈNE 8
MEININGER REFUSE SON BOIS
Mr Meininger : - Qu'est-ce que c'est ce bois-là ?
REUTER : - C'est le bois, monsieur Meininger.
Mr Meininger : - Quoi comme bois ?
REUTER : - Du pin.
Mr Meininger (soulève, comme si ça ne lui appartenait pas, une bûche ) : - Du beau bois vous
avez là Madame Queck. Madame Queck voilà votre bois !
Mr Queck : - Avez-vous encore besoin de quelque chose, monsieur Meininger ?
Mme Meininger : - Non. Votre bois est arrivé, madame Queck.
REUTER : - Mais, monsieur Meininger, le bois a bien été commandé pour vous.
Mr Meininger : - Madame Queck, qui a commandé le bois ?
Mme Queck : - Vous, monsieur Meininger.
Mme Meininger : Moi ? Vous êtes bonne ! Pensez-vous que nous ayons de l'argent à jeter par la
fenêtre ?
REUTER : - Madame Meininger, ne faites donc pas d'histoires. Madame Queck a commandé du
bois pour vous, et
voilà Ie bois. Je suis venu avec, pour encaisser tout de suite l'argent, car ça s'est naturellement
répandu comme une traînée de poudre qu'ici tout ne va plus droit. Voici la facture.
Mr Meininger : - Madame Queck, je vous demande maintenant en présence de monsieur Reuter,
le livreur de bois, si je vous ai chargée d'aller chercher du bois pour moi. Que répondez-vous donc,
madame Queck ?
Mme Queck : - Oui, monsieur Meininger.
Mme Meininger : - Quoi oui ? Vous en ai-je chargée oui non ?
Mme Queck : - Oui, madame Meininger.
Mr Meininger : - Madame Queck, je vous donne congé.
Mme Queck : - Dois-je déménager, monsieur Meininger ?
Mr Meininger : - Parfaitement.
Mme Queck : - Alors il faut descendre les meubles.
Mme Meininger : - Monsieur Reuter, la note est pour madame Queck, comme vous voyez. Le bois
appartient à madame Queck.
REUTER : - Madame Meininger, je n'en crois pas mes oreilles.
Mr Meininger : - Oui, monsieur Reuter, eh bien vous auriez mieux fait de n'en pas croire vos
oreilles, quand madame Queck a commandé du bois soi-disant pour moi.
Mme Meininger : - Je me demande vraiment, monsieur Reuter, comment Pouvez-vous écouter
madame Queck ? Madame Queck n'est rien du tout
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Mme Queck : - Oui, comment Pouvez-vous, monsieur Reuter ? Vous ne Pouvez quand même pas,
quand je dis que vous devez apporter du bois, simplement apporter du bois? Qui suis-je donc, moi?
REUTER : - Je n'aurais tout de même pas confié en rêve à madame Queck dix stères de bois.
Mme Queck : - Jamais.
REUTER : - Suis-je donc idiot ?
Mme Meininger : - Cette question vous pouvez y répondre vous-même, monsieur Reuter.
Mme Queck : - Parfaitement, vous le devez, monsieur Reuter.
Meininger : : - Oui, nous allons bien voir ça !
REUTER : - Oui, nous allons bien voir ça !
Mme Queck : - Parfaitement.
Mme Meininger : - C'est de toute façon des rondins. Depuis quand je commande du rondin ?
REUTER : - Depuis cinq ans, monsieur Meininger
Mr Meininger : - Alors je vais vous dire depuis quand je ne commande plus de rondin – Depuis ce
matin
Les Stra :
- Malheur, parmi les géants s’allume de nouveau un combat. Qui va le payer ?
- De toute façon sûrement pas le géant. Malheur notre géant vacille
- Sur qui son regard de mourant tombe-t-il avidement ?
- Sûrement sur nous !
- Car les gens combattent, mais parmi ceux qui sont en dehors du coup tombent les victimes !
Mr Meininger : - Cher Monsieur Reuter nous n’allons quand même pas nous donner en spectacle à
cause de ce bois
REUTER : - Monsieur Meininger c’est pénible pour moi aussi de me chamailler avec vous devant
cette racaille
Mme Meininger : - Me permettrais-je de vous demander d’entrer monsieur Reuter ?
( Ils sortent )
Un Stra - Porteur !
SCÈNE 9
LE DÉMENAGEMENT
(Tous les meubles de Mme QUECK sont descendus)
Un Stra : - Un logement de libre, une pièce tout entière
Mme Queck : (pendant qu’elle parle, ses 7 enfants s’approchent d’elle ) - Habitant depuis vingt
ans dans cette maison Nous commencions à prendre en affection notre cher chez-nous. Même
l'évier percé je ne pourrais pas m'en passer à mon âge. Sans la cloison humide, même le moisi je
I'apprécie dans le plancher - Ma vie ne serait plus une vie. La rafale de vent qui passe à travers les
murs Je la connais. Même la puanteur des chiottes ne nous dérangeait pas. Nous sommes habitués
au poêle fumant, mais dévoreur de bois et habitués nous sommes Au tremblement d€ la maison
Au-dessous des trains du métro aérien au dessus des trains du métro souterrain.
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SCÈNE 10
MEININGER – REUTER – LE RETOUR
( Meininger et Reuter sortant de la boutique de pain avec de gros cigares )
REUTER : - Monsieur Meininger, vous savez que j'aimerais me mettre d'accord avec vous, mais la
difficulté est que madame Queck n'a rien.
Mr Meininger (montrant les meubles) : - Madame Queck a peu, monsieur Reuter, mais elle n'a
pas rien.
REUTER : - Ainsi, ces meubles vous appartiennent, madame Queck.
Mme Queck : - Parfaitement, monsieur Reuter.
REUTER (va examiner les meubles) : - De la pouillerie. Vous avez bien commandé du bois,
monsieur Meininger ?
Mr Meininger : Naturellement, mais, du petit bois ! Si madame Queck fait de ma part une
commission et la fait de travers, suis-je là le moins du monde responsable ?
REUTER : - En tout cas vous devez payer. Naturellement contre madame Queck vous avez un
droit de recours
Mr Meininger : - Pour moi c’est votre bois Madame Queck
REUTER : - Bien, alors je vais maintenant me payer avec vos meubles. Et vous me devrez en
outre encore cinquante marks, et je tirerai aussi ces cinquante marks de votre poche madame
Queck ( prenant congés ) – Mr Meininger
Mr Meininger : - Mr REUTER
SCÈNE 11
LE SOUFLE DE LA RÉVOLTE
( Alfons vient pour emporter les meubles quand arrive Mme Dittmeier)
Mme Dittmeier : - Qu'est-ce qui se Passe donc là ? Vous ne pouvez quand même pas
sérieusement emporter à madame Queck ses derniers meubles? Oui, c'est quand même le comble !
Madame Franzke ! (Madame Franzke regarde par la fenêtre.) Ils emportent à madame Queck
encore aussi les meubles !
Mme Franzke : - Mais ça ne devrait vraiment pas être qu’on emporte à cette femme encore aussi
ses meubles.
Mme Queck : - Ça ne devrait pas être.
Mme Dittmeier : - Oui, qu’est-ce que vous allez donc faire, maintenant, madame Queck, sans
logement, les enfants sur le dos ? Madame Januschek ! (Madame Januschek regarde par la
fenêtre.) A madame Queck on emporte ses meubles.
Mme Franzke : - Monsieur Bölke devrait bien faire quelque chose !
Washington Meyer (accourt): - Qu'est-ce qui se passe ici, madame Dittmeier ?
Mme Dittmeier : - Madame Queck est à la rue et on lui emporte ses meubles.
Mme Januschek : - Emile, veille donc à ce que tout se passe correctement.
Ajax Januschek - Eh bien, qu'est-ce que vous voulez faire là avec les meubles ?
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Alphons : - J'ai l'ordre de monsieur Reuter d'emporter les meubles, mais si vous m'en empêchez
et que vous parlez gentiment ( fait geste d’argent avec ses doigts ) alors je pars sans
Washington Meyer : - Dans ce cas, nous vous parlerions bien entendu gentiment, le cas échéant
Ajax Januschek : - Eh bien, là-dessus tous sont bien d’accord les meubles restent ici, pas vrai ?
Alphons : - Je vous en prie
Ulysse Schmitt : - Halte ! Que faites-vous ? Espèce de fous prêts à vous jeter dans le combat.
Sans armes, aveuglés par la pitié ! Voulez-vous aller rechercher Un caillou qui est tombé dans une
mer ! Qui êtes-vous ? On vous entend discourir à cinq rues à la ronde comme des millionnaires qui
fixent les destinées du monde à votre gré. A peine capables vous-mêmes de vous tirer d'affaire,
avec des estomacs à moitié remplis, mendiant des vêtements. Vous ne voulez toujours pas vous
taire ! Retournez dans vos logements, en vous accrochant à ce que vous avez. Mettez-vous de la
cire dans les oreilles pour que vous puissiez vous en retourner.
SCÈNE 12
DE LA CIRE DANS LES OREILLES
Les Stra :
- Maintenant ils réfléchissent
- Avertis des suites Ils hésitent avec leur pitié
- Bientôt on va les voir s'en aller avec une poignée de main retournant dans leur propre Chaud
logement .
Washington Meyer : Madame Queck je me réjouirais de pouvoir vous dire, tenez voici mon
premier groschen ! A part cela, à vrai dire, je ne peux rien faire pour vous.
Ulysse Schmitt : - Halte ! Ne donne pas le groschen de ta poche ! Toi qui montes aux plaintes de
ceux qui sombrent bouche-toi les oreilles. Mettez-vous de la cire dans les oreilles ! Sinon vous
aussi êtes perdus !
Une femme : A nous, elle doit encore un pot à lait, que nous ne reverrons plus non plus.
Son mari : Je t'ai toujours dit : est-ce que le pot à lait est revenu ?
Une autre femme : - Non, ça je ne l’aurais jamais non plus pensé, qu'un jour je ne pourrais pas
rendre un pot à lait.
Ajax Januschek : - Mais madame Queck, qu'est-ce-que je vois, Vous êtes à la rue. Dans la
matinée encore. Vous me parliez si aimablement. Qu'allez-vous donc faire maintenant ? Où irezvous cette nuit ?
Ulysse Schmitt : - Ne pose plus de questions ! Si elle répond, que vas-tu faire ? Tu ne peux pas
l’aider ! Mettez-vous de la cire dans les oreilles ! Sinon vous aussi êtes perdus ! ( ils se bouchent
les oreilles )
Chanson : Cire dans les oreilles
[ Halte ! Arrêtez-vous que faites vous aveuglés par la pitié
Autant chercher un caillou dans la mer
Mettez-vous d’la cire dans les oreilles ! ] ( bis – tous)
[ Halte ! Arrêtez-vous que faites vous aveuglés par la pitié
A peine vivant n’écoutez pas les morts
Mettez-vous d’la cire dans les oreilles ! ] ( bis – tous )
Les stra :
- Celui-ci a raison !
- Il ne dit rien !
- Il ne demande rien !
- Et il ne donne rien !
- Car il connaît sa situation
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Ulysse Schmitt : - Ne questionnez plus ! La réponse du malheureux vous empêtre seulement
dans le malheur vous qui êtes trop faibles pour aider. Ne soyez pas assez forts pour entendre le cri
de mort ! Autres que les combats du haut sont les combats du bas ! car l’homme du bas sombre
presque sans cause
( Finalement Alfons retire les meubles à la veuve, qui se trouve sans rien )
Mme Queck : - Ça m’est à moi-même désagréable d’être ainsi à la rue. Vous savez, je n'aime pas
du tout être tributaire des gens- Ils ne font vraiment rien pour vous. Ils ne se décarcassent pas si
quelqu'un tombe dans le malheur, alors qu'ils ont déjà eux-mêmes la tête pleine de leurs propres
soucis. Je ne pourrais vraiment même pas vous dire ce que je vais faire dans l’heure qui suit.
Chanson
(Tous autour de la Mme Queck )
Ici y a d’ la chaleur, ici faites pénitence.
Empiffrez-vous ici pour la dernière fois.
Ici recueillez-vous écoutez la parole.
Ce que l’homme doit faire, Ce qu’il doit confesser.
Laissez honte et mépris seulement aux gens riches
Contre une concession il y aura du pain.
Défaites-vous de tout ce qu’on exige de vous.
Voici de la bonne soupe, gratuite est la mort.
Washington Meyer : - Voici mademoiselle Hippler qui vient !
SCÈNE 13
L'ARMÉE DU SALUT INTERVIENT
( Melle Hippler entre accompagnée de deux petits nuages )
Washington Meyer : - Mademoiselle Hippler ! Que dites-vous donc de cela en votre qualité
d'assistante du bureau de bienfaisance ?
Mademoiselle Hippler : - Je sais déjà tout par monsieur Reuter. Ne peut-on donc pas vendre le
bois ?
Washington Meyer : - Monsieur Meininger ne prend pas le bois parce qu’il n’est pas fendu
Mademoiselle Hippler : - Mais ne peut-on pas le fendre ?
Le chœur - Mais ne peut-on pas le fendre ?
Mlle Hippler : - Et combien demandez-vous pour fendre du bois ?
Washington Meyer : - Cinquante Pfennigs l’heure
Mlle Hippler : - Combien faut-il d’heures ?
Washington Meyer (adressant aux Stra ) - Oh pour quatre personnes deux heures !
Mlle Hippler : - Et combien coûte le bois non fendu ?
Washington Meyer : - Madame Queck doit cent marks à monsieur le marchand de bois Reuter.
Mlle Hippler : - Et que doit payer monsieur Meininger pour du bois fendu ?
Washington Meyer : - Cent cinquante ( Hippler calcule ) Oui, à l'Armée du Salut, ils savent
calculer.
Mlle Hippler : - Et ça fait vingt-quatre marks pour vous Madame Queck
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Washington Meyer : - Vingt-quatre marks et vous récupérez vos meubles
Tous : - Ouais !!!
Mme Queck : - J’ai vingt quatre marks !!
Les Stra :
- Un miracle est arrivé !
- Pour les plus pauvres s'ouvrent une perspective
- C’est lui qui rapporte le butin, il accueille le gain sur le bien abandonné par les géants battus.
- Un miracle ! Si deux riches se disputent un pauvre rit !
- Comme si chiait un géant, rempli de crainte, au beau milieu de la place, et qu'une lamentation
s'élevait prématurément chez les personnes touchées, sur lesquelles il reste assis
- Dieu soit loué, madame Queck est aidée
- Dieu soit loué, elle n'est pas sans ressources
- Sans perspective elle n'est pas, elle a une pile de bois
- C'était vraiment pour nous un poids sur le cœur
Washington Meyer : - Le bois, vous le vendez à monsieur Meininger, et vous avez vingt-quatre
marks de capital.
Mme Queck : - C'est plus que je n'aurait attendu
Ajax Januschek : - Vous voyez, madame Queck, on ne doit jamais se décourager, il arrive bien
toujours quelque chose,
Mlle Hippler : - Dieu n'abandonne pas les siens, madame Queck.
(Ils regardent tous au ciel)
Un Stra : - Maintenant va y avoir du travail, il faut retrousser les manches.
Tous : – ouais !
Les Stra :
- Saisissez la hache et le billot et graissez les scies
- Nous allons débiter la pile de bois en de jolies petites bûches
- Et ensuite sera acheter du pain
(Pendant que les Stra parlent, entre Mr Meininger qui tourne dos public les nuages, Washington
Meyer et Mme Queck tous restés sur scène. Mr Meininger se retrouve seul avec Melle Hippler. Ils
sont assis en devant de scène)
Un Stra :- Maintenant je pose la question. Que font-ils dans la boutique de pain
SCÈNE 14
LES DESSOUS DE LA MAGOUILLE
La scène est dite par les stra qui font des images avec Melle Hippler
mettant dans des positions quelque peu suggestives
et Mr Meininger en les
Les Stra :
- Bonsoir monsieur Meininger, vous avez du beau bois là ? Mr Meininger que coûte-t-il ?
- (une autre image) Melle Hippler, le bois me coûte à moi-même cent vingt marks
- Mr Meininger vous avez besoin d’argent liquide ? Vous avez sûrement besoin d’argent liquide ?
Pour Flamm votre partenaire ?
- (une autre image)Du bois vous n’en avez sûrement pas besoin, et voici, voici de l’argent
comptant. Mais nous du bois nous en avons besoin, et le faisons fendre pour quarante pfennigs
l'heure par nos pauvres, les respectables.
( Mr Meininger donne le bois à Melle Hippler )
- L’affaire est faites
- Entendu Mr Meininger !
Atelier Théâtre Lycée Chevrollier – Angers (F-49) 1995 – 1996
« La Boutique de Pain » - Adaptation Bernard GROSJEAN
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( Les Stra Protestent ! )
Un Stra : - Ah ça je ne peux pas le croire, ce n’est pas légal !
( Mr Meininger quitte la scène, les Personnages dos public font face. Madame Queck quitte la scène
Melle Hippler est de nouveau avec ses deux nuages et tient le bois dans ses bras)
Un Stra : - Ah Malheur, ils emportent le bois avec eux
Un Stra : - C’est seulement pas le travail que le pain s’offre à nous, et ils emportent le travail
avec eux. Les soldats du ciel !
Mlle Hippler : - Un instant au moins, écoutez seulement trois minutes la voie du ciel. Nous
chantons maintenant le cantine numéro 27
Chanson
(Melle Hippler et ses compagnons - les nuages )
Tournez les yeux vers Dieu
N’écoutez pas le monde
Tournez les yeux vers Dieu
N’écoutez pas Satan
Tournez les yeux vers Dieu
Oubliez nos casquettes
Qui n’est que dérision
Tournez les yeux vers Dieu
(Les Stra s’accrochent à l’armée du Salut pour qu’elle ne parte pas avec le bois)
Les Stra :
- Au service du capital ceux-là
- Saloperie d’alléluia maintenant tu enlèves le bois !
- Laisse le bois là espèce de chacal
- Espèce de champion de la guitare
- Emportez vos livres de cantique et laissez le bois là !
Mr Meininger ( A son arrivée tout le monde dégarpille) : - Qui dérange mademoiselle Hippler
pendant son chant aura affaire à moi ! Insulter d'innocentes demoiselles. Crève-la-faim qui n'êtes
rien et n'avez rien. Et ne pouvez rien, et voulez seulement toujours bouffer. Comment osez-vous
vous montrer au grand jour. Sortir en rampant de vos trous moisis, crasseux comme des punaises
et nombreux comme des punaises. Espèces de suceurs de sang ! Racaille fainéante ! Rôdeurs !
Fouille-merde ! ( deux Stra se sont approchés de lui et sont de chaque coté )
Deux Stra :
- Tu n'es pas un fouille-merde, mais tu es une merde !
- Connard bouffi !
- Si une petite lettre arrive de la banque il chie plein son froc
- Mais la veuve il marche dessus avec des pieds pas lavés
- Sale petit bourgeois dégueulasse
- Du plâtre il met dans son pain, et puis il augmente le prix
- Mais maintenant regardez comme il a la chiasse
- Parce que le poing vigoureux de la masse le menace
- Défoncez-lui les carreaux !!!
( Les deux Stra attrapent Mr Meininger par les épaules et commencent à le soulever)
Mr Meininger (se dégageant de ses assaillants par les mains) : - Quoi, vous voulez vous livrer à
des excès ? (… et les mettant au sol ) Des violences ! ils veulent donner l’assaut à la boutique de
pain !
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SCÈNE 15
LA BATAILLE DES PAINS
Mr Meininger : - Celui qui maintenant ne m’aide pas immédiatement à protéger la vitrine et ne
rapplique avec tout ce qu’il a sous la main. Je lui donne congés !!!
( Distribution des morceaux de bois pour les Stra. Entrent Mme Meinninger ainsi que Melle Hippler
qui apporte un billot et une hache plantée pour Mr Meininger. Il l’a saisi prêt à se battre )
Mr Meininger : - On va taper dans les miches ! Allez chercher les petits pains, les vieux qui sont
durs ! Et visons l’œil !!!!
( les deux femmes s’exécutent. Mr Meininger est seul face public. Le chœur de Stra de chaque coté
brandit ses morceaux de bois)
Les Stra :
- Ils saisissent, affaiblis par la faim, les lattes
- Brandissent de leurs articulations sans vigueur le pavé
- Mais la colère est juste et remplace le matériel de combat plus coûteux.
- Continuellement maintenus dans la faiblesse de défaite en défaite
- Combattant pour la plus maigre existence
- Ils obtiendront pourtant la ruine complète du formidable ennemi. Ils le savent.
- Et Mascher aussi, qui maintenant ne fait que mettre en pièce le matelas
- Combat pour la victoire finale !
Tous : - Combat pour la victoire finale !
Les Stra :
- Ils ne faiblissent pas !
- Espèces de chiens imbéciles, vous pensez, si vous prenez d'assaut une boulangerie à tel et tel
cochon de boulanger, vous casser la gueule, ça ira mieux ?
- C'est tout à fait sans espoir
- Mais pas sans espoir est notre combat qui est continuel, pour le pouvoir lui-même dans l'État et
la dictature elle-même
- Alors le puissant Meininger lui-même escalade l'œil étincelant de fureur le rempart de pain.
(Meininger commence à fendre les morceaux de pain dur. Les stra reçoivent chaque coup qu’il
donne avec la hache)
- Il rugit : Sauvez ! sauvez l’état !
- Et les locataires saisissent sauvagement les petits pains, pour protéger leurs biens.
- Filant des bosses avec des comestibles
- et aussi avec les lestes petits pains durcis
- Cherchant l'œil de l'adversaire au lieu de sa bouche, de sorte que celui doit se défendre de son
repas
- En avant ! Tous : - En avant !
Les Stra :
- Dehors la bouffe, crient les Sans-Travail
- Et ils transforment, en tremblant, la faiblesse en courage
- Protégez la propriété, crient les Propriétaires !
- Les projectiles redoublent !!!
- Une grêle de petits pains obscurcissent le ciel !
- Mais les affamés se battent dans l'ombre des petits pains
- Le petit pain lui sert plutôt de projectiles
- Et la miche de pain à protéger sa vitrine plutôt qu’à nourrir les affamées
- Sors dehors espèce de résidu de l’humanité, espèce de capitaliste
Mr Meininger : - Espèces de lâches ! Connards !
Mlle Hippler : - Mr Meininger voilà la police
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SCÈNE 16
LA POLICE DU COTÉ DES PUISSANTS
Le Policier : - Monsieur Meininger, vous m’avez appelé !
Monsieur Meininger, que désirez-vous ?
Monsieur Meininger,
me voilà.
Mr Meininger : - Je désire l’ordre !
Washington Meyer : - Le bois appartient à Madame Queck au mépris du droit
Le Policier : - Et quelle est la vérité Monsieur Meininger ?
Mr Meininger : - Le bois appartient légalement à l’armée du salut
Washington Meyer : - Alors je dis : aussi longtemps que je vivrai, on ne prendra pas le bois à la
veuve !!
Tous les Stra : - Ouais !
Un Stra : - Aussi longtemps qu’il vivra, on ne prendra pas le bois à la veuve !
Washington Meyer : - Espèce de grand bloc sans cervelle qui vient et qui retire au service du
capital, le bois à la veuve !
Le Policier : - Silence !
( Meyer frappe le policier à plusieurs reprises)
Le Policier : - Frapper ! C’est interdit ! Ton affaire n’est pas terminée Washington ! Homme
d’état, toi qui ne pouvait pas voir la misère étalée dans la rue désordre et violence ! Tombe ! ( le
policier assène un coup sur le jeune homme qui s’écroule)
Les Stra :
- Ainsi est tombé Washington Meyer ce soif à sept heures
- Au coin de la rue dans le combat pour les intérêts d'une femme,
- Elle-même dans sa chute
- Elle-même sans famille, sans attache, sans abri.
- Sombrant de la marche la plus basse par justice vers le bas
Mr Meininger : - Washington Meyer est tombé on retire le bois à la veuve ! ( il quitte la scène )
CHANSON
( En tenant fermement leur morceau de bois )
entre [ ] bis par le chœur
[ Ne te demande pas
[ Ne te retourne pas
Où ton chemin t’emmène
Petit vendeur de rien
Il t’emmène vers le bas ]
Tu n’es pas un héros ]
[ Lorsque t’étais petit
Tu marchais tout content
Tu marchais vers le bas ]
[ Tu ne questionnais pas
Tu ne discutais pas
Tu vendais tes journaux ]
Tu marchais vers l’étude
Méprisant le mépris
Comptant sur le travail
tu marchais pour la vie
[ Alertement ]
[ Tout simplement ]
[ Péniblement ]
[ Superbement ]
Ne marche pas trop vite
[ Tu n’ marchais pas trop vite
Tu marches vers le bas
Tu marchais pour la vie ]
( En Ils jettent au sol leur morceau de bois )
NOIR
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