Pré-lecture, développement du langage et des - FAF Pré

Transcription

Pour enrichir la journée d’étude un questionnaire a été adressé en novembre 2008 auprès
de nombreux SAAAIS, instituts et auprès d’un peu plus de 100 IEN ASH (Inspecteurs de
l’Education nationale chargés de l'adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves
handicapés) pour une diffusion la plus large possible auprès des professionnels concernés..
Julie Berthelon, Chargée de développement à la FAF a réalisé la synthèse des réponses
récoltées
Pré-lecture, développement du langage et des représentations, éveil
de la conscience de l’écrit, auprès des jeunes enfants aveugles ou
amblyopes.
Synthèse Questionnaire
Ce questionnaire d'enquête d'une trentaine de questions dans le cadre du projet
« pré-lecture, développement du langage et des représentations, éveil de la
conscience de l'écrit », auprès des jeunes enfants aveugles ou amblyopes visait à
faire le point sur la situation des professionnels spécialisés ou non qui doivent
travailler avec des enfants.
→ professions :
C'est assez varié, la majorité des personnes interrogées sont tout de même
issues du milieu de l'éducation spécialisée dans la déficience visuelle.
(voir réponses)
instituteur en locomotion ; enseignante spécialisée ; professeur de français en
collège ; psychologue ; éducatrice spécialisée ; bibliothécaire-documentaliste;
orthophoniste; EJE spécialisée; orthoptiste; psychomotricienne; professeur des
écoles; professeur spécialisé; ergothérapeute – instructrice AVJ; éducatrice de
jeunes enfants spécialisée; jardinière d'enfants spécialisés;
→ établissements :
Les personnes interrogées sont en majorité issues de creesdev. (voir réponses)
SAAAIS/SAFEP/APAJH, école primaire. Secteur spécialisé majoritaire.
→services :
Ici encore le secteur spécialisé domine avec les SAAAIS (voir réponses)
Faf – Projet Pré-lecture /langage/représentations – Journée d’étude du 1 avril 2009
01_04_2009_synth_questio.docx, par Julie Berthelon
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www.pre-lecture.faf.asso.fr/
SAAAIS en majorité, SEES, SAFEP, CDI, jardin d'enfants; CLIS. Secteur
spécialisé dans la déficience visuelle majoritaire.
→ Vous intervenez auprès d’enfants :
En termes de secteur d'intervention, les aveugles et amblyopes sont représentés
de façon égale.
→ De quels âges ?:
Tous les âges sont couverts de 18 mois à 20 ans, mais avec des fourchettes très
variables selon les services (voir réponses)
6-8 ; 4-11 ; 6-7 ; 10-14 ; 11-19 ; 12-17 ; 5-6 jusqu’à 20 (SEES), bébé jusqu’à âge
adulte (SAFEP-SAAIS) ; 9 ans ; 13-20 ; 14-17; 4 – 18 ans; 0 – 20 ans; 2 à 6 ans;
0-20 ans; 18 mois à 20 ans; 6 à 12 ans; 5 à 12 ans; 3 à 20 ans; 6 mois – 20 ans; 3,5
à 8 ans; 2 à 10 ans; 6 à 10 ans.
A PROPOS DU LANGAGE ET DES REPRESENTATIONS …
Le « bain » conversationnel qui entoure l’enfant, les termes dans lesquels on
s’adresse à lui s’appuient sans cesse sur des références visuelles.
→ Pensez-vous que cela ait des conséquences particulières sur le développement
langagier et cognitif des jeunes enfants aveugles ?
Ici la réponses est oui en très grande majorité.
→ Si oui, selon vous lesquelles ?
Les conséquences peuvent être notamment: une pauvreté dans le vocabulaire, des
concepts "vides" de sens, un verbalisme (tendance à donner plus de valeur aux
mots qu'aux idées) si l'on ne montre pas la "chose parlée", l'utilisation par les
enfants de mots dont la signification exacte leur échappe, des connaissance trop
abstraites, un manque d'expériences concrètes, un retard ou des "trous" sur le
plan de l'accès aux représentations mentales qui sont souvent erronées, de la
conceptualisation; l'accès au langage d'évocation est difficile, imprécis voire
même inexistant. Les apprentissages sont ralentis... la construction du
vocabulaire est plus lente. Sans une exploration tactile, le sens des mots n'est
pas intégré et cela peut entraîner l'incompréhension de la conversation.
→ Pensez-vous que cela ait des conséquences particulières sur le développement
langagier et cognitif des jeunes enfants amblyopes ?
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Concernant les enfants amblyopes il semble que les conséquences, bien
qu'existantes, soient moins importantes car les possibilités visuelles permettent
de percevoir le monde environnant, mais à nuancer puisque cela dépend du type
de déficience visuelle et du reste visuel.
→ Si oui, selon vous lesquelles ?
Ici les conséquences peuvent être notamment les suivantes: vocabulaire imprécis,
risque de verbalisme, en somme les conséquences sont semblables à celle
rencontrées avec un public aveugle mais moins graves, tout dépendant encore une
fois du degré d'amblyopie. L'on rencontre souvent un "flou" ou des erreurs au
niveau des représentations en particulier pour tout ce qui n'est pas "englobable"
tactilement, ainsi qu'une connaissance approximative, incomplète de
l'environnement.
→ A travers votre expérience professionnelle, pensez-vous notamment que les
jeunes enfants aveugles et amblyopes rencontrent des difficultés spécifiques
pour associer une réalité ou un concept à certains mots ?
La réponse est oui, surtout pour les expressions, les termes non associés à une
expérience perceptive précise, pour les verbes d'action, de mouvement ou les
mots désignant des choses abstraites (paysages, nuages, distance, taille,
couleur...).
→ ou d’autres difficultés dans le rapport au langage ?(si oui,lesquelles ?)
Expériences stéréotypées, accès au sens figuré et aux représentations de
l'espace difficile.
→ Pouvez-vous illustrer vos réponses par quelques exemples ?
Les principales difficultés sont rencontrées pour les notions que l'on ne peut pas
toucher: la cime des arbres, la ligne d'horizon, un animal dangereux ou
inaccessible; pour les couleurs, montagnes, monument... les notions de haut et de
bas, les notions d'espace en général sont difficiles à appréhender. Il existe
souvent une confusion en entre la réalité et les concepts, des approximations
sémantiques. Les difficultés apparaissent dès que la représentation d'un objet
ne peut pas passer par une exploration tactile (le ciel...). La narration est
difficile car le manque de vocabulaire est un frein pour évoquer une situation, un
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événement. L'expérimentation n'est pas toujours suffisante pour accéder à la
connaissance de l'infiniment grand ou petit, aux concepts mathématiques, à
l'abstraction. Les enfants restent axés sur l'émotionnel. Ils doivent tout
apprendre, les découvertes spontanées sont difficiles.
Le sens figuré pose problème: "un coup de soleil", "un nuage de lait dans le café",
"mal au cœur", "la tête qui tourne" (l'enfant croit que la tête tourne sur le cou).
Ces difficultés peuvent résulter d'un manque de stimulation et de sollicitations
du bébé.
→Quels sont éventuellement les « outils » que vous utilisez, dans ce cadre ou
les points d’attention que vous recommanderiez ?
Dans la démarche, il faut s'efforcer le plus possible d'associer un concept avec
des données sensorielles, multiplier les expériences concrètes en parallèle à la
lecture d'histoires et à l'acquisition de vocabulaire, il faut amener les enfants à
aller vers des représentations mentales plus élargies.
En termes d'outils: "boîtes à mots", séquences pédagogiques spécifiques,
maquettes, déplacements, visites, mises en situation, jeu de rôle, mime, supports
tactiles à inventer, représentations tactiles, auditives, jeux et manipulations
systématiques simultanément à la parole descriptive, utilisation de mots simples
pour décrire de façon complète et précise, jeux moteurs, devinettes...
Il faut prêter une attention particulière à la vérification de la représentation
que se fait l'enfant et la rectifier si nécessaire.
→A partir de besoins particuliers que vous auriez repérés pour favoriser le
développement du langage et des représentations en lien avec le développement
cognitif, avez-vous mis en place (votre service et/ou vous-même) des outils, des
ateliers ou autres initiatives pour les enfants que vous suivez ?
La réponse dominante et oui mais parfois les moyens sont limités, chacun fait
avec ses moyens qui sont assez variables. Par exemple dans le cadre d'un CDI
l'outil est tout simplement "la voix qui raconte"; ateliers pré-lecture FAF; travail
en orthophonie; lecture de contes, histoires et leurs explications; il faut essayer
d'amener du concret, explorer, expérimenter, fabriquer des maquettes.
→Dans un cas comme dans l’autre, pouvez-vous en dire quelques mots :
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Un travail sur la représentation mentale spatiale de l'environnement est fait
avec des plans en relief, des maquettes, des jouets en relief, des contrastes; des
« boîtes à mots », des sorties, des objets... Une attention particulière est
dirigée à la compréhension des notions purement visuelles (lumière, couleurs);
parfois une co-animation avec l'orthophoniste d'un atelier histoire lue; des
séances à thèmes avec des manipulations; un travail spécifique sur le vocabulaire
et sur la reformulation, la confrontation de représentations, multiplication des
exemples. Associer oral et tactile pour se rapprocher au maximum de la réalité.
A PROPOS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE DE L’ECRIT
Connaître l’existence de l’écrit et pressentir que l’écrit est langage est
une condition fondamentale à l’accès à la lecture et à l’écriture. Cela se
réalise pour le petit enfant voyant à travers maintes observations qu’il peut
relier entre elles : non seulement il est entouré de signes graphiques , mais
il voit l’intérêt que les adultes portent à ceux-ci, il voit ses parents en
train de lire un livre, d’écrire, d’ouvrir un courrier, de lire un mode d’emploi,
de consulter la composition d’un produit sur une étiquette, de griffonner un
petit message…il saisit que ces actes sont reliés à des tas d’émotions et qu’il
se passe là quelque chose de vivant, plein de sens. Très tôt on lui propose
des albums où
les images et le texte qu’on lui
lit s’éclairent
réciproquement.
→ Selon ce que vous observez, à partir de quel âge les enfants aveugles
entrent-ils en contact avec les livres ?
Assez variable, plus tôt avec un suivi SAFEP. De 1 à 5 ans, 6-7 au plus tard. 3 ans
et de mi en moyenne mais cela dépend aussi de l'environnement familial (est-il
stimulant ou pas).
→ A partir de quel âge entrent-ils en contact avec de l’écrit ?
- Très variable dans les réponses, 2-6 ans (dès 15 mois si suivi SAFEP),
moyenne 4 ans.
→ Sous quelles formes ?
Livres tactiles, livres en relief, étiquettes braille sont les 3 principales formes
- Livres, mots, objets de tous les jours, livres tactiles, étiquettes braille …
livres illustrés en relief, jeux, exercices de pré-braille, école
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→ Dans quelles circonstances :
- Ecole ou en famille, prise en charge spécialisée (SAAAIS, SAFEP),
éducateurs, bibliothèque, ludothèque…
→ Qu’en est –il des enfants amblyopes ?
- Outils: Livres colorés, objets de tous les jours, livres tactiles, étiquettes
…
- Démarche: Peut-être plus tôt car eux sont « stimulés » visuellement grâce
à leur potentiel visuel existant et l'accès aux couleurs, aux formes, aux
reliefs sont possibles.
→ Quelles sont les personnes qui peuvent selon vous le plus favoriser l’éveil à
l’écrit?
Les parents en première position, suivis des enseignants spécialisés ou non et
éducateurs, la fratrie, orthophonistes, bibliothécaires volontaires.
Suggestion: les parents « devraient » avec les professionnels former une équipe.
→ Quels sont les outils mais aussi les interactions et les points d’attention que
vous utilisez et/ou recommanderiez pour favoriser l’éveil de la conscience de
l’écrit particulièrement chez les jeunes enfants aveugles?
- lecture animée (avec objets) ; Association, braille + objets
- livres tactiles, livres braille
- partir de leur vécu, de leurs centres d’intérêt, leur environnement
- associer au maximum les parents pour le développement et la stimulation
des autres sens
- Création de fiches tactiles, de jeux
- autour d'un thème (eau, transports), raconter des histoires à voix haute.
Retrouver ensemble les mots clef de ces thèmes
- Prénom en braille sur le porte manteau, repères tactiles
- très tôt faire la correspondance entre le signifié et le signifiant
- rencontres avec des élèves aveugles plus grands
- jeux d'éveil et de stimulations du toucher, d'orientation, devinettes
tactiles, pictogrammes et symboles tactiles simplifiés, réalisations
tactiles (travaux manuels).
- important que les adultes commentent ce qu'ils font;
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-
les livres audio, histoires lues, verbalisation des actions
→ A partir de quel âge ?
De 2 à 5 ans en moyenne
→ Ce thème de réflexion et de travail est-il important pour vous ?
Oui en majorité
→ Pour l’équipe dans laquelle vous travaillez?
Oui en majorité
→ A partir de besoins particuliers que vous auriez repéré pour favoriser l’ éveil
de la conscience de l’écrit , avez-vous mis en place (votre service et/ou vousmême) des outils, des ateliers ou autres initiatives pour les enfants que vous
suivez ?
- livres de cuisine, jeux de lettres (devinettes)
- Apprentissage des différents outils actuels d’écriture, de communication,
de prise de notes (PC – synthèse vocale – IRIS…)
- création de livres tactiles
- constitution d’une bibliothèque braille/ noir
- au CDI, lecture à haute voix
- ateliers pré-lecture avec Régine Michel FAF
- jeux créés au service.
- Jeux tactiles, pictogrammes, braille ludique
→ Si vous travaillez au sein d’un S.A.A.AI.S., S.A.F.E.P., les enfants que vous
suivez ont-ils l’occasion de se rencontrer en regroupement ?
Très variable: dans la majorité des cas ces regroupements sont très
exceptionnels.
- Pour les petits, jusqu'au partenariat avec les FAF c'était très occasionnel,
par exemple pour une rencontre annuelle, un goûter.
→ Pour quel type d’activité :
- EPS
- Ateliers pré-lecture
- éducatives, pédagogiques, récréatives
- sorties
- ateliers psychomot/psy.
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