Programme de salle - Opéra de Saint

Transcription

Programme de salle - Opéra de Saint
Alexandre Tharaud
Alain Planès
Andreas Staier
Philippe Cassard
Guillaume Coppola
Duo Double Piano
11e
édition
FESTIVAL
PIANO PASSION
Variations et transcriptions
22.05 > 29.05.12
établissement de la Ville de Saint-étienne, l’Opéra Théâtre bénéficie du soutien
du Ministère de la Culture et de la Communication ( Direction Régionale des Affaires Culturelles ),
du Conseil régional Rhône-Alpes et du Conseil général de la Loire
L’Opéra Théâtre remercie l’ensemble de ses partenaires pour leur confiance et leur fidélité
Bientôt à l’Opéra Théâtre...
autres s
9+
théâtre
Tempête sous un crâne
D’après «Les Misérables» de Victor Hugo
Une impressionnante adaptation des Misérables où
seuls cinq comédiens interprètent la totalité des rôles.
Une véritable performance ponctuée de chansons
tirées de la poésie de Victor Hugo.
Célébrant la force de la langue avec plaisir, émotion
et humour, ils n’oublient pas pour autant le Hugo
politique et visionnaire, ses interrogations sur la
violence révolutionnaire et sa haine de l’injustice. La
mise en scène de Jean Bellorini est époustouflante.
Retenez bien son nom et préparez-vous à vivre un
moment de théâtre rare et inoubliable !
Mise en scène et adaptation Jean Bellorini
Hors les murs : Comédie de Saint-Étienne
Mardi 5 juin : 20h
Mercredi 6 juin : 20h
Tarif spécial : 20€ (série unique - Places non
numérotées)
En famille, à partir de 9 ans.
Croq’chœ
ur
Chœurs d’Orphée
Depuis l’Orfeo de Monteverdi jusqu’à nos jours,
la mythologie a nourri quatre siècles d’opéra.
Alors, laissez-vous toucher par nos chants…
Direction Laurent Touche
Piano Florent Mathevet
Auditorium Groupe Casino
Jeudi 7 juin : 12h30
Bourse du Travail
Mardi 12 juin : 12h30
Tarifs : 5€ / 3€
cènes
Un jour mon prince viendra
Récital Coquin
Salé, piquant, tendre et sensuel, le récital de L’équipe
Rozet fait le tour de "la chose" avec un répertoire
particulièrement riche de chansons croustillantes où
nos deux chanteuses, à défaut de trouver le Prince
Charmant, nous font partager avec le sourire leurs
émois comico-érotiques. Un très bon moment qui
ravira les réticents à l’opéra, déridera les plus sérieux
et fera rire aux éclats tout le monde.
Mise en scène et conception Bernard Rozet
Avec Anne-Lise Faucon et Jeanne-Marie Lévy
Théâtre Copeau
Mardi 12 juin : 20h
Tarif : 15€ (et tarifs réduits)
lyrique
Orphée et Eurydice Gluck / Berlioz
Le thème éternel d’Orphée et Eurydice a inspiré
une vingtaine d’opéras, l’Orphée de Gluck se
situant à mi-chemin (temporel) entre le sublime
Orfeo de Monteverdi et l’hilarant Orphée aux Enfers
d’Offenbach. Cette dimension mythique inspire le
travail de Frédéric Flamand qui pour la première
fois a accepté de mettre en scène un opéra,
soutenu dans sa démarche résolument novatrice
par le scénographe Hans Op de Beeck, figure
internationalement reconnue des arts plastiques. Une
première rencontre entre le Ballet de Marseille et les
artistes de l’Opéra Théâtre qui fera date !
Direction musicale Giuseppe Grazioli
Mise en scène et chorégraphie Frédéric Flamand
Grand Théâtre Massenet
Mercredi 13 juin : 20h
Vendredi 15 juin : 20h
Dimanche 17 juin : 15h
Tarifs : de 10€ à 52€ (et tarifs réduits)
1
L’Opéra Théâtre, côté coulisseS
mai
EN PRÉPARATI
ON
2 QUESTI
Orphée et Eurydice, du 13 au 17 juin
C’est une nouvelle production, inédite, qui va clore
notre belle saison lyrique avec une mise en scène
d’un artiste dont le public stéphanois a déjà pu
apprécier le travail cette saison avec Moving Target :
le chorégraphe Frédéric Flamand.
Une production au service de l’expression des
sentiments, accessible à tous, dans laquelle le Ballet
National de Marseille évolue dans l’énergie d’une
scénographie signée Hans Op de Beeck.
La collaboration de grands artistes pour un thème
éternel, celui d’Orphée et de son Eurydice.
O•n en pa
rle...
Sous la plume de François Lehel, dans le numéro
d’avril d’Opéra Magazine à propos de The Rake’s
Progress : « D’excellents chœurs, bien investis dans
les mouvements parfois complexes qui leur sont
demandés, renforcent la tenue du plateau.
Celui-ci bénéficie du soutien constamment attentif
et efficace de Laurent Campellone qui, avec un
orchestre impeccable (dans les parties solistes de
vents notamment), rejoint le metteur en scène
dans un travail servant le compositeur de façon
exemplaire... »
LA PHOTO
2
Louise Merly, chargée de production
En quoi consiste votre travail ?
Les chargées de production veillent à l’accueil des
artistes invités à se produire à l’Opéra. Avant leur arrivée,
de la rédaction des contrats à la gestion des plannings,
puis sur place, tout au long de leur présence dans la
maison. Nous avons une vision globale des spectacles,
tout doit être pensé, anticipé, organisé, pour que nous
soyons à même de nous focaliser sur les imprévus le
moment venu, en sachant que tout le reste est calé. Mon
maître-mot : « Il ne faut jamais croire, il faut être sûr ! ».
Un souvenir fort à l’Opéra Théâtre ?
Oui, précisément le 3 décembre 2009 ! Ce soir-là Jane
Birkin chantait au Grand Théâtre. L’un de ses chanteurs
est arrivé à Saint-étienne sans ses bagages, égarés par
une compagnie aérienne. Moins de 3h avant le concert
je l’ai accompagné en ville en quête de sous-vêtements,
d’une chemise noire et d’un pantalon assorti... pour
découvrir, à notre arrivée à son hôtel, qu’il n’y avait
plus d’eau... Bref nous avons surmonté les galères les
unes après les autres et il a été prêt à temps pour le
concert ! Un merveilleux spectacle d’ailleurs, au cours
duquel Jane Birkin a eu la gentillesse de me remercier,
personnellement, devant son public. Un grand moment
d’émotion...
B•RÈVES
© Cyrille Cauvet
Madama Butterfly de Puccini, joué du 25 au 29
avril 2012.
ONS À...
• Thaïs avec Nathalie Manfrino, enregistré par l’unité
vidéo de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne en 2009 au
Grand Théâtre Massenet, est actuellement programmé
sur Mezzo.
Ne ratez pas la prochaine diffusion le 28 mai
à 14h55 !
• Présentation de saison 12-13.
Vous êtes tous les bienvenus les 30 et 31 mai
prochains à 19h30 lors de la présentation de la
nouvelle saison de l’Opéra Théâtre.
Renseignements et inscriptions au 04 77 47 83 40.
mardi 22 mai 2012
Pianosong
Alexandre Tharaud
Piano Alexandre Tharaud
Carlos D’Alessio India Song (1975)
1. Vincent Bouchot Ouverture (d’après Here’s to you, Nicola and Bart, J. Baez, E. Morricone)
2. Boris Filanovsky Qui veut (boîte à musique sur Voulez-vous, B. Anderson, B. Ulvaeus, ABBA)
3. Oscar Strasnoy Tourbillon (d’après Le Tourbillon de la vie, G. Delerue, S. Rezvani, G. Bassiak)
4. Gérard Pesson Noir dormant (berceuse à bas voltage) (d’après Une petite cantate, Barbara)
5. Thierry Pécou Madonna Erotica (d’après Erotica, Madonna, S. Pettibone, A. Shimkin)
6. Régis Campo La Javanaise (arrangement de La Javanaise, S. Gainsbourg)
7. Vincent Bouchot Allemande (d’après Here’s to you, Nicola and Bart, J. Baez, E. Morricone)
8. Oscar Strasnoy L’Ami de Marie (d’après Mon amour, mon ami, A. Popp, E. Marnay)
9. Gérard Pesson Why may ? (marche élégiaque) (d’après Comme d’habitude, C. François,
G. Thibaut, J. Revaux)
10. Régis Campo Libertine (d’après Libertine, J.-C. Dequeant, L. Boutonnat)
11. Oscar Strasnoy Corbeaux (d’après Porque te vas, J.-L. Perales)
12. Boris Filanovsky Passacaille de la rue (d’après Les Champs-élysées (Waterloo road),
M. Wilshaw, M. Deighan)
13. Thierry Pécou Chanson douce (d’après Le Loup, la biche et le chevalier, H. Salvador,
B. Michel, M. Pons)
14. Vincent Bouchot Sarabande (d’après Here’s to you, Nicola and Bart, J. Baez, E. Morricone)
15. Régis Campo Bad boy (d’après Bad, M. Jackson)
Carlos D’Alessio India Song (1975)
Mardi 22 mai 2012 : 20h
Grand Théâtre Massenet
Durée : 1h sans entracte
Création Mai 2012 / Commande de Musique Nouvelle en Liberté, MC2 Grenoble, Opéra Théâtre de Saint-étienne
1, 2, 7, 10, 14 © Universal Music Publishing
3 éditeur : TUTTI INTERSONG EDITIONS MUSICALES SARL / Sous-éditeur : WARNER CHAPPELL MUSIC France
5 © W B Music Corp. / Webo Girl Publishing Inc. Droits exclusifs France, Territoires SACEM, RTL: WARNER CHAPPELL
MUSIC France & Shepsongs (NC)
6 © WARNER CHAPPELL MUSIC France / Sous-éditeur : WARNER CHAPPELL MUSIC France
8 © EMI MUSIC PUBLISHING FRANCE
9 © WARNER CHAPPELL MUSIC France
11 éditeur : HISPAVOX S A EDICIONES MUSICALES / Sous-éditeur : EMI MUSIC PUBLISHING FRANCE
12 © Intersong Music Ltd / Droits exclusifs France, Territoires SACEM, RTL : WARNER CHAPPELL MUSIC France
13 © H. Salvador et M. Pons
15 © Mijac Music / Droits exclusifs France, Territoires SACEM, RTL : WARNER CHAPPELL MUSIC France
PianoSong - 3
introduction
au concert
Jouer, pour Alexandre Tharaud, c’est affirmer une vision, en un
mot : créer. Refusant la frontière qui sépare musique sérieuse
et musique populaire, il extrait du répertoire de la chanson les
pépites de PianoSong.
Il y a des pianistes à méthode. Il y a des pianistes à poigne, à larmes, à mèche,
à doigts, à lunettes. Il y a des pianistes à chaise pliante, des pianistes à loups.
Alexandre Tharaud, lui aussi, aurait pu prendre son image pour la réalité. Les
gimmicks ne manquaient pas.
Il était le pianiste sans piano. Celui qui erre d’appartement en appartement
quand ses amis n’y sont pas et refuse tout clavier dans le sien. Culte de
l’absence par curiosité – quel son aujourd’hui ? quelle mécanique ? –, par
sportivité – changer de terrain chaque semaine c’est chaque semaine
réapprendre à courir – et par philosophie – le manque, nourriture du désir.
Il était le pianiste français, clair et fin, héritier de Marguerite Long et de Vlado
Perlemuter, amoureux de Samson François et de Marcelle Meyer, champion
de Poulenc et de Chabrier. Il était le passeur du xviiie siècle, l’élu de Bach,
de Couperin, de Scarlatti, de Rameau. Il était le vainqueur des troubles
obsessionnels compulsifs qui le paralysaient. Un rescapé, un héros. Il était
l’éternel enfant, David sans cuirasse parmi les Goliath à concours, Petit Prince
énigmatique sur la planète des Rach 3 huilés et musclés.
Un rêve de communicant. D’ailleurs ces clichés ne lui déplaisaient pas.
Être reconnu tout de suite, d’un signe, d’un mot, dans la jungle surpeuplée
du piano : pourquoi dire non ?
Parce qu’une fois l’image fixée, il ne s’y retrouvait plus.
Pianiste français ? Mais les formes larges de Beethoven ne le grisent pas moins
que les miniatures de Debussy. Baroque ? Mais peu de virtuoses sollicitent
autant que lui leurs contemporains, et moins encore se sont vu dédier un
concerto d’importance (L’Oiseau innumérable de Pécou en 2006). Maladif ?
Mais il nage comme une loutre, se porte comme un charme, sillonne la planète
sans répit et n’annule presque jamais.
S’il a au fil des ans charmé un public fidèle et toujours plus nombreux en
renonçant une à une à ses cages douillettes, c’est qu’il y a autre chose.
Quelque chose de moins contraignant et de plus solide qu’une image.
Mais quoi ?
Peut-être justement les deux principes à l’origine du concert de ce soir. La vision
d’ensemble et la passion du lien.
4
- PianoSong
La vision d’ensemble est la marque de tous ses succès. Oui, une valse de Chopin,
une danse de Rameau, une Gnossienne de Satie sont des pièces brèves, des
pépites dont l’éclat s’admire de près.
Mais Alexandre Tharaud ne se borne pas à les détailler. Il les fond en un tout.
Chaque disque, chaque tournée exigent une saison entière ; rien ne tombe
au hasard. Rameau ? Des concerts, un album, d’autres concerts éclairés par
l’album, des commandes à divers compositeurs priés de s’en inspirer, des jeux
de miroir Rameau / Ravel… Tout un édifice patiemment élaboré, largement
déployé. Ce soir : la chanson, projet de longue date et de longue haleine.
Un père chanteur d’opérettes. Une familiarité avec ce qu’on appelle la chanson
française – Brel, Nougaro, Catherine Sauvage – devenue manie à l’adolescence
et jamais dissimulée. N’a-t-il pas, le jour de son anniversaire, chanté Barbara
accompagné par Bénabar avant d’accompagner Bénabar chantant Barbara ?
Barbara ! Il n’aurait pas manqué un seul de ses spectacles et avoue même :
« Barbara m’a apporté énormément dans mon jeu ».
Pourquoi avoir si longtemps différé PianoSong ? « Parce que je ne savais pas
comment obtenir les droits. Jusqu’à ce que mes camarades Benjamin Lazar et
Geoffroy Jourdain montent leur spectacle La la la, un opéra en chansons. J’ai vu
que c’était possible et je me suis lancé dans ce labyrinthe juridique ».
Abba, Michael Jackson, Madonna… bon courage aux négociateurs !
Enfin, le lien.
« Je n’accepte pas, fulmine Alexandre, cette frontière étanche qui sépare la
musique sérieuse et la musique populaire. Bien sûr, ce ne sont pas les mêmes
règles, pas les mêmes enjeux – et en général pas le même public. Mais ces sens
interdits me dérangent. Schubert a tiré des chefs-d’œuvre de danses paysannes,
tout comme Brahms et Dvorák. Poulenc a composé un Hommage à Édith Piaf.
La liste serait trop longue. Ce qui m’excite, c’est le lien qui peut conduire une
mélodie aussi populaire que Comme d’habitude à une partition chuchotée de
Gérard Pesson. Ou le lien qui va pousser Thierry Pécou à tremper sa plume dans
une encre joyeusement funky pour surprendre l’Erotica de Madonna.
Comme dans les « hommages à » Rameau et Couperin, six compositeurs entrent
en jeu. La différence étant que, cette fois, nous n’entendrons pas les originaux.
C’est une soirée de pure création. Certains "tubes" sont à peine identifiables,
d’autres bien affirmés, mais il n’y a aucun arrangement. Rien que des œuvres
originales nées de parents très connus.
M’asseoir au piano pour balancer Je suis une catin avec la bénédiction de
Mylène Farmer, ne le répétez pas, j’adore ! Ce métier, c’est tellement ça. »
Ivan A. Alexandre
Texte écrit pour le Théâtre de la Ville
Hors Série avril-juillet 2012
PianoSong - 5
entretien
TêTE-à-TêTE AVEC
alexandre tharaud
PianoSong en quelques mots ?
C’est une commande de douze pièces pour piano solo, en écho à douze "tubes"
des années soixante à nos jours. De Barbara à Michael Jackson, en passant par
Henri Salvador ou Madonna, cette création est l’occasion pour moi de réunir dans
un même programme deux genres qui ne se parlaient plus beaucoup... et qui me
passionnent tous deux : la musique contemporaine et la chanson populaire.
Vous avez grandi sur scène
Je suis un musicien né dans une famille d’artistes, de la scène, du théâtre. Ma
mère était danseuse, mon père chanteur d’opéra. C’est sur ce sol-là que je me sens
à la maison. Je me sens plus chez moi sur une scène que dans mon appartement
à Paris. Je suis très sensible aux atmosphères et à l’histoire des lieux. Plus un lieu
est ancien, plus il m’inspire. Un théâtre c’est plein de fantômes, tant de choses se
sont jouées ici, tant de peurs, tant de plaisir, tant d’émotions fortes. On les ressent
très présentes quand on est sur scène.
Construire un programme de concert
C’est toujours très délicat. Un concert, c’est un spectacle, il faut qu’il y ait une
progression, une ligne, une direction, il y a aussi des tunnels, passages où l’on
se demande où l’on va. Il faut qu’il y ait des surprises. Surtout, il faut que ce soit
la fête à la fin. Pour moi, un concert est réussi si l’on se sent heureux en sortant
de scène et de salle. Il faut construire le programme en pensant à ce que va
découvrir et ressentir l’auditeur du début à la fin. Je me définis toujours comme
un chercheur, un archéologue du meilleur.
Retranscription d’une interview diffusée sur Canal 32
6
- PianoSong
BIOGRAPHIE
Alexandre Tharaud
Piano
Après Rameau, Couperin et Bach au piano, Alexandre
Tharaud a renoué avec le monde baroque pour son
nouvel enregistrement dédié à Scarlatti paru chez
Virgin Classics.
Alexandre avait auparavant enregistré pour harmonia
mundi la musique de Ravel, Chopin (Intégrale des
Valses, Vingt-Quatre Préludes et Journal Intime, ce
dernier pour Virgin Classics) et Satie.
Alexandre a été invité à se produire en récital dans
les plus grandes salles internationales en Europe,
au Japon, en Amérique du Sud et du Nord, et se
produit également dans les meilleurs festivals dont
les célèbres BBC PROMS à Londres. Il est le soliste
des grands orchestres français, et étrangers, sous
la direction de Lionel Bringuier, Bernard Labadie,
Rafael Frühbeck de Burgos, Jean Fournet, Georges
Prêtre, Yukata Sado, Stefan Blunier, Marc Minkowski,
Stéphane Denève et Claus Peter-Flor.
© Marco Borggreve
« Voici le Scarlatti le plus charnel, le plus jouissif, le
plus épicurien que l’on puisse imaginer… »
Christophe Huss, Classica
Dédicataire de nombreuses œuvres, il crée le
cycle Outre-Mémoire de Thierry Pécou ainsi que
son concerto L’Oiseau Innumérable et donnera
en première mondiale, dans le cadre du Festival
d’Automne, le concerto de Gérard Pesson avec la
Tonhalle de Zürich et le RSO Frankfurt en décembre
2012. Après les Hommages à Rameau, faisant
alterner les mouvements de la Suite en la du
compositeur baroque avec les hommages à des
compositeurs vivants et Hommage à Couperin,
Alexandre prépare un PianoSong sur le même
principe, mais s’inspirant de la musique populaire
qu’il aime tant.
Alexandre Tharaud est "artiste résident" de la Maison
de la Culture de Grenoble (MC2) et de l’Opéra
Théâtre de Saint-Étienne.
PianoSong - 7
mercredi 23 mai 2012
Double
piano
Romantisme et virtuosité
Duo Double Piano
Pianos Anne-Céline Barrère et Nicolaï Maslenko
Johannes Brahms Variations sur un thème de Haydn op. 56b pour deux
pianos
Franz Liszt Réminiscences de Don Juan pour deux pianos
***
Franz Liszt Concerto Pathétique en mi mineur S258 pour deux pianos
Frédéric Chopin Rondo en do majeur op. 73 pour deux pianos
Witold Lutoslawski Variations sur un thème de Paganini pour deux
pianos
Mercredi 23 mai 2012 : 20h
Grand Théâtre Massenet
Durée : 1h30 entracte compris
8
- Double Piano
introduction
au concert
Johannes Brahms (1833-1897)
Variations sur un thème
de Haydn pour deux pianos
Johannes Brahms, compositeur allemand né à Hambourg, a passé la plus
grande partie de sa carrière à Vienne, où il était l’une des figures importantes
de la scène musicale. Considéré comme le successeur de Beethoven et de
Schubert pour les œuvres symphoniques, il écrivit également beaucoup de
musique vocale. Brahms était en outre pianiste virtuose, aussi a-t-il largement
composé pour cet instrument. Ainsi, les Variations sur un thème de Haydn,
souvent données dans leur version orchestrale (op. 56a), furent initialement
écrites pour deux pianos en 1873 (op. 56b). Aussitôt publiée, l’œuvre fut créée
à Vienne le 10 février 1874. D’une durée d’environ 18 minutes, la partition
comprend un thème en si bémol majeur, huit variations, et un long finale en
forme de passacaille, lui-même constitué de dix-huit mini-variations. Le thème,
parfois intitulé Choral de Saint Antoine, est emprunté au deuxième mouvement
du Divertimento pour huit bois de Joseph Haydn (Hob. II, 46).
Double Piano -
9
Franz Liszt (1811-1886)
Réminiscences de Don Juan
pour deux pianos
Concerto Pathétique en
mi mineur pour deux pianos
On divise habituellement l’œuvre de Franz Liszt en deux grandes catégories :
le piano et l’orchestre. C’est oublier un peu rapidement, non seulement les
compositions vocales et les pièces de musique de chambre du compositeur,
mais aussi ses nombreux travaux de réécriture, qu’il s’agisse d’adaptations
de ses propres œuvres ou bien de celles d’autres musiciens.
Né en octobre 1811 à Doborján (village de la Hongrie occidentale alors
germanophone), le jeune pianiste formé à l’école de Czerny rencontre très
tôt de grands succès comme virtuose, ce qui freine le développement de sa
carrière de compositeur. Ce n’est qu’après l’arrêt de ses activités de concertiste
en 1848 qu’il s’adonne pleinement à la composition : il entame alors une
période de révision des œuvres publiées au cours des années 1830 et 1840.
Ainsi, les Réminiscences de Don Juan, composées en 1841 pour piano seul, sont
transcrites pour deux pianos en 1877. Pendant une douzaine de minutes, Liszt
expose son souvenir du Don Giovanni de Mozart. La partition, très virtuose,
bouscule la chronologie de l’opéra original : les accords tragiques de la scène
du cimetière ouvrent l’œuvre, puis deux variations sur le thème du duo avec
Zerline sont présentées avant un final éblouissant.
Le Concerto Pathétique en mi mineur connut également plusieurs versions,
puisqu’il est issu du Grand solo de concert écrit par Liszt pour le concours de
piano du Conservatoire de Paris en 1850. Différents arrangements pour piano
et orchestre existent ; la version pour deux pianos, écrite vers 1856, fut très
appréciée des élèves de Liszt. Plus courte que dans sa présentation orchestrée,
la partition dure environ 18 minutes et se présente en un seul mouvement,
alternant des passages très agités et des moments plus méditatifs.
10
- Double Piano
Frédéric Chopin (1810-1849)
Rondo en do majeur op. 73
pour deux pianos
Frédéric Chopin, pianiste et compositeur polonais, s’installa à Paris en 1831
après sa formation au Conservatoire de Varsovie. Il poursuivit dans la capitale
française une carrière de pianiste, fréquentant sans relâche le milieu artistique
romantique : ami de Liszt et de Berlioz, mais aussi de Balzac, Sainte-Beuve
et Delacroix, compagnon de George Sand de 1836 à 1847, il mourut de la
tuberculose à 39 ans. Le Rondo opus 73 fut composé en 1828, d’abord pour
piano seul (op. 73a), avant d’être transcrit par Chopin lui-même pour deux
pianos. L’œuvre ne fut publiée que de manière posthume en 1855. Assez longue
(une dizaine de minutes) et très virtuose, la pièce, de tempo rapide, repose sur
un refrain enjoué.
Double Piano -
11
Witold Lutoslawski (1913-1994)
Variations sur un thème
de Paganini pour deux pianos
Avec Liszt, Paganini incarne la virtuosité instrumentale au xixe siècle. Parmi ses
morceaux les plus célèbres figure le 24e Caprice pour violon et piano, dont le
thème a souvent été repris : Brahms l’exploite dans ses Variations en la mineur
(1863), Rachmaninov dans sa Rhapsodie sur un thème de Paganini (1934).
Composées en 1941, les Variations sur un thème de Paganini pour deux pianos
de Witold Lutoslawski (1913-1994) s’inspirent également de cette mélodie
fameuse. D’une durée à peu près égale à celle du 24e Caprice (6 minutes), la
pièce de Lutoslawski peut constituer une introduction à la musique atonale et
dodécaphonique. Le compositeur et chef d’orchestre polonais imprime en effet
sa marque sur le thème emprunté : ayant lui-même étudié le piano et le violon,
puis, à partir de 1927, la composition avec un ancien élève de Rimski-Korsakov,
il présente la mélodie de Paganini dans un langage moderne, diversifiant au fil
des variations les textures pianistiques.
Céline Carenco
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégée de musique, Céline
Carenco est doctorante à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, où elle travaille
sur les relations entre les œuvres d’Hector Berlioz et de Franz Liszt. Elle est notamment
l’auteur d’un article sur la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz (Quaderni
dell’Istituto Liszt, numéro 7, décembre 2008).
12
- Double Piano
entretien
TêTE-à-TêTE AVEC
Anne-Céline Barrère
et Nicolaï Maslenko
176 touches et 4 mains
Si les ensembles de musique de chambre sont très répandus, les duos de pianos
sont beaucoup plus rares. Le duo Double Piano est la rencontre entre deux
interprètes talentueux unis par la passion pour le répertoire de deux pianos et
celui du piano à quatre mains. Notre particularité est de jouer les partitions par
cœur. Sans besoin de pupitre et libérés dans l’écoute, nous partageons musique
et clavier avec la même intention.
Un duo, deux pianos, un label
À l’occasion du 150e anniversaire de Claude Debussy, nous avons enregistré le
premier CD de notre duo Double Piano. Produit par notre propre label (« Double
Piano »), ce disque offre un regard comparatif et enrichissant sur les œuvres de
C. Debussy et de M. Ravel.
Sous le signe du romantisme et de la virtuosité
Au contact du monde lyrique, de grands chefs d’orchestre et de metteurs en
scène, le duo Double Piano y puise son inspiration et crée des formes nouvelles et
inattendues de spectacle musical en s’unissant sur scène aux chanteurs, récitants
et danseurs. Notre objectif : communiquer et partager activement notre passion
pour la musique avec le public. Le programme que vous entendrez ce soir, met en
scène les plus belles œuvres du répertoire romantique, originalement écrites pour
deux pianos. Le fil conducteur est le « Héros Romantique », incarné par Niccolò
Paganini, qui s’exprime à travers les œuvres de Franz Liszt, Frédéric Chopin ainsi
que Johannes Brahms. Witold Lutoslawski, le compositeur polonais du siècle
dernier, nous offre son regard plus moderne sur le même personnage dans ses
Variations sur un thème de Paganini.
propos recueillis par Aurélie Noailly
Double Piano -
13
BIOGRAPHIE
Le duo Double Piano est la rencontre entre deux
interprètes talentueux unis par la passion pour le
répertoire de deux pianos et celui du piano à quatre
mains. Anne-Céline Barrère et Nicolaï Maslenko,
l’une venant de Perpignan, l’autre d’Odessa, tous
deux diplômés du Conservatoire National Supérieur
de Musique de Paris créent le duo Double Piano en
2006.
Lauréat de plusieurs concours, le duo remporte
notamment le Premier Prix au Concours International
Grieg à Oslo pour deux pianos. Il bénéficie des
conseils de Christian Ivaldi, Daria Hovora ainsi que
de Christoph Eschenbach qui lui apporte fantaisie et
liberté d’interprétation dans le plus grand respect de
la partition.
Le duo Double Piano aime explorer le riche répertoire
du piano à quatre mains ainsi que celui pour deux
pianos, allant des "grands classiques" aux œuvres
contemporaines, abordant les œuvres de Mozart,
Schubert, Brahms, ou encore Stravinski, Bartók,
Ligeti... Avec une complicité toute particulière, leur jeu
sensible et équilibré s’exprime avec une joie toujours
renouvelée.
Au contact du monde lyrique, de grands chefs
d’orchestre et de metteurs en scène, le duo Double
Piano puise son inspiration et crée des formes
nouvelles et inattendues de spectacle musical,
s’unissant sur scène aux chanteurs, récitants,
danseurs... Il collabore ainsi aux spectacles : La valse
perdue d’Offenbach avec la mezzo-soprano Isabelle
Druet et le baryton Marc Mauillon, Jardin d’enfance
de Bizet avec la soprano Olivera Topalovic.
14
- Double Piano
© Catherine Kikoïne
double piano
Invité au festival Olivier Messiaen à la Meije, le duo
Double Piano se produit également à Paris avec
l’orchestre Colonne à la salle Gaveau, au studio
Sacha Guitry de la Maison de Radio France, au musée
Carnavalet, à la salle de la Philharmonie d’Odessa, au
Théâtre Musical de Besançon... À l’occasion du 150e
anniversaire de Claude Debussy, le duo Double Piano
enregistre son premier CD (produit par son propre
label Double Piano) qui offre un regard comparatif et
enrichissant sur les œuvres de Debussy et Ravel.
Le duo Double Piano se produira prochainement au
festival Estivales de Médoc, à Paris dans un récital à
4 mains « Impressions russes », et au festival Les Nuits
de Corté.
« C’est avec fierté et enthousiasme que nous
souhaitons hisser cette rare formation à la hauteur
de son magnifique répertoire. Il nous paraît essentiel
d’interpréter les œuvres de mémoire afin de rendre
notre écoute libre et entièrement créative. »
jeudi 24 mai 2012
Alain
Planès
Inspirations...
Piano Alain Planès
Joseph Haydn Andante con variazioni « Un piccolo divertimento »
Ludwig van Beethoven 6 variations en fa majeur, pour piano ou harpe
sur un chant suisse
Anton Bruckner Adagio du quintette à cordes (transcription Josef Schalk)
***
Johannes Brahms Thème et variations du sextuor à cordes opus 18
(arrangement de Brahms)
Franz Schubert Soirée de Vienne, 1er cahier (transcription par Franz Liszt)
Frédéric Chopin Six chants polonais (transcription par Franz Liszt)
Béla Bartók Quinze chants paysans hongrois
Jeudi 24 mai 2012 : 20h
Grand Théâtre Massenet
Durée : 1h45 entracte compris
Alain Planès -
15
introduction
au concert
Joseph Haydn (1732-1809)
Andante con variazioni
«Un piccolo divertimento»
Joseph Haydn, compositeur autrichien incarnant le classicisme viennois, est
reconnu à partir des années 1770 dans toute l’Europe. Il est l’auteur d’une
centaine de symphonies et de plus de 80 quatuors à cordes, mais aussi de
nombreuses œuvres de musique sacrée et de plusieurs opéras. L’Andante con
variazioni « Un piccolo divertimento » (parfois appelé Variations en fa mineur,
Hob. XVII, 6), composé en 1793, repose sur deux thèmes issus de son opéra
L’âme du philosophe (ou Orphée et Eurydice), composé deux ans auparavant.
En 8 minutes environ, alternant majeur et mineur, la partition, après l’exposition
du thème, propose deux variations et un finale.
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
6 variations en fa majeur,
pour piano ou harpe sur un
chant suisse
Ludwig van Beethoven est souvent considéré comme le musicien le plus
important du xixe siècle, car un très grand nombre de compositeurs ultérieurs
ont été influencés par son œuvre. À la fois dernier grand représentant du
classicisme viennois et premier des romantiques, c’est d’abord en tant que
pianiste virtuose qu’il se forge une réputation à son arrivée à Vienne en 1792,
où il suivra l’enseignement de Joseph Haydn. Les Six variations sur un chant
suisse (Woo64) datent de 1790-92. La pièce, bâtie sur un thème aussi simple
que bref, est très courte, mais chacune des six variations présente un caractère
bien défini : la deuxième, par exemple, offre un aspect assez martial, tandis que
l’atmosphère de la troisième est plus mélancolique.
16
- Alain Planès
Anton Bruckner (1824-1896)
Adagio du quintette à cordes
(transcription Josef Schalk)
Anton Bruckner, organiste et compositeur autrichien, est surtout connu pour
ses symphonies, mais il a aussi écrit beaucoup de musique vocale et quelques
pièces de musique de chambre. Le Quintette pour 2 violons, 2 altos et violoncelle
(WAB 112), composé en 1878-79, fut joué en public plus de vingt fois du
vivant du compositeur. Placé en troisième position, l’Adagio qui forme le
centre émotionnel de l’œuvre dure environ 8 minutes et se termine dans une
atmosphère de paix profonde et de sérénité. Josef Schalk (1857-1900), auteur
de la transcription pour piano, était musicologue, pianiste et chef d’orchestre
autrichien. Il fut un élève et un fervent défenseur de Bruckner.
Johannes Brahms (1833-1897)
thème et variations du
sextuor à cordes opus 18
(arrangement de Brahms)
Johannes Brahms, compositeur allemand né à Hambourg, a passé la plus
grande partie de sa carrière à Vienne, où il était l’une des figures importantes
de la scène musicale. Pianiste virtuose, il arrangea pour piano à quatre mains
l’ensemble de son Sextuor op. 18, et pour piano à deux mains le deuxième
mouvement. Créé le 20 octobre 1860 à Hanovre, le Sextuor, pour 2 violons,
2 altos et 2 violoncelles, est la première œuvre de Brahms qui ait atteint
une célébrité immédiate. L’Andante ma moderato présente un thème et six
variations.
Alain Planès -
17
Franz Schubert (1797-1828)
Soirée de Vienne, 1er cahier
(transcription de Franz Liszt)
Franz Schubert est le maître incontesté du lied. Bien qu’il soit aujourd’hui
également reconnu pour sa musique symphonique et de chambre, la majeure
partie des compositions célèbres de son vivant sont des lieder et des danses
pour piano. Les Soirées de Vienne (A131), publiées par Franz Liszt (1811-1886)
en 1852, sont un recueil de neuf Valses-Caprices d’après Schubert : loin d’être
des transcriptions strictes de la musique de Schubert, les partitions sont réécrites
par Liszt qui, mêlant dans chaque numéro des extraits tirés de différents opus
de son aîné, ajoute interludes et transitions, change les harmonies, amplifie les
effets. Le 1er cahier contient une valse, Allegretto malinconinco, qui emprunte
ses thèmes à trois danses composées par Schubert entre 1816 et 1824.
Frédéric Chopin (1810-1849)
Six chants polonais
(transcription de Franz Liszt)
Frédéric Chopin (1810-1849), pianiste et compositeur polonais, s’installa à Paris
en 1831 après sa formation au Conservatoire de Varsovie. Sa mort prématurée
survint avant la publication de son opus 74, recueil de chants polonais pour
voix et piano composé entre 1827 et 1847, qui resta méconnu de son vivant.
En 1857, Liszt décida de transcrire pour piano seul six des dix-sept mélodies de
Chopin : la première (Mädchens Wünsch) et la cinquième (Meine Freuden) sont
bâties sur un rythme de mazurka, tandis que Frühling, la deuxième, aborde le
thème de la mort.
18
- Alain Planès
Béla Bartók (1881-1945)
Quinze chants paysans
hongrois
Béla Bartók (1881-1945), pianiste et compositeur hongrois, est considéré
comme un pionnier de l’ethnomusicologie, car il parcourut à partir de 1905
les villages d’Europe de l’Est pour transcrire et enregistrer des centaines de
mélodies populaires. Les Quinze chants paysans hongrois (BB79) pour piano,
composés entre 1914 et 1918, reposent sur des thèmes issus de ces musiques
folkloriques : quatre airs anciens ouvrent le recueil, suivis d’un scherzo, d’une
ballade, puis de 9 vieilles danses.
Céline Carenco
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégée de musique, Céline
Carenco est doctorante à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, où elle travaille
sur les relations entre les œuvres d’Hector Berlioz et de Franz Liszt. Elle est notamment
l’auteur d’un article sur la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz (Quaderni
dell’Istituto Liszt, numéro 7, décembre 2008).
Alain Planès -
19
entretien
TêTE-à-TêTE AVEC
alain planès
Des siècles, des interprétations
La compréhension de la musique est en perpétuelle évolution. à chaque époque
sa sensibilité. La musique est ineffable. Contrairement à un tableau, la musique
n’a pas de réalité physique, elle n’existe pas si ce n’est à travers des sons.
Si certains prétendent que la musique est le plus grand des arts, c’est parce
qu’en étant éphémère et vivante elle se renouvelle constamment. La musique
étant le domaine du sentiment, du rythme, du souffle, cet art touche en nous
des endroits différents.
Le temps du concert
Un concert, c’est une préparation physique et mentale. Contrairement à celle du
marathon des enregistrements, l’énergie du concert est très rapide, très intense.
Bien sûr que je voudrais tout contrôler mais sur scène, je suis dans une espèce
d’état second. L’écoute de la musique demande le silence dans lequel se créent
des liens vibratoires entre le public et l’artiste. Bien évidemment, on passe des
heures à contrôler le programme du concert en le travaillant. Le moment génial
c’est quand l’incontrôlable montre son nez. Parfois, quand vous jouez un morceau
déjà donné une centaine de fois, il y a une chose qui sort instinctivement de vous.
Une pépite
Vous vous dites, « mais pourquoi je ne l’ai jamais ressenti comme ça auparavant ! »
Ceci dit, pour une pépite d’or, il y a beaucoup de pépites de charbon ! Les idoles
de mon adolescence comme Kempf, Richter, Serkin, François vous emmenaient
avec une force très importante. En sortant de scène, le temps du concert a été
tellement intense, qu’il faut du temps pour redescendre, pour revenir à la réalité.
Dans la vie d’un interprète, ce qui compte le plus c’est la curiosité, ne jamais
cesser de vouloir savoir plus.
propos recueillis par Aurélie Noailly
20
- Alain Planès
BIOGRAPHIE
Grand amateur et connaisseur de peinture, érudit
amoureux de poésie, Alain Planès a la carrière qui
lui ressemble : il suit depuis toujours le chemin de la
vie plutôt que les sirènes d’une gloire exigeante en
compromissions. Il y a en lui quelque chose comme
un curieux mélange de Proust et de Wilde. L’un pour
le rapport au temps, profond, distendu, schubertien.
L’autre pour un certain dandysme intellectuel, une
forme de cynisme raffiné qui pourtant reste tendre.
D’une mère au tempérament d’artiste, peintre et
mélomane, il a gardé l’humilité fervente et la gratuité
du geste. C’est au fond ce qui crée le style… la rigueur
est peu sans la grâce.
Planès, sensibilité multiple, découvre le piano à cinq
ans, joue avec orchestre trois ans plus tard et part
aux états-Unis après le conservatoire de Paris pour y
faire de la musique autrement : avec Pressler, Sebök,
Primrose et Starker, avec lequel il donnera longtemps
de nombreux concerts aux U.S.A. et en Europe.
© DR
alain planès
piano
Soliste, chambriste, accompagnateur, pédagogue,
toutes les facettes de son art le concernent. Il a
en outre découvert tout le répertoire classique et
contemporain en jouant à deux pianos avec François
Michel, ami de Stravinski, chez qui il côtoyait
les esprits du temps comme Malraux, Deleuze,
Cassandre, et par la suite Miró. Rentré en France
quelques années plus tard il devient, à la demande
de Pierre Boulez, pianiste soliste de l’Ensemble
Intercontemporain jusqu’en 1981. Son travail
pointu avec d’éminents compositeurs tels Boulez,
Stockhausen, Ligeti ou Berio affirme définitivement
le caractère éclectique de son jeu et conduit les
plus grands festivals à solliciter sa présence. Il joue
entre autres à La Roque-d’Anthéron, à Montreux, au
festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence et à Marlboro,
prestigieux festival auquel il reste fidèle, étant très
proche de Rudolf Serkin.
Alain Planès -
21
vendredi 25 mai 2012
Andreas
Staier
Variations Diabelli
Pianoforte Andreas Staier
Thema d’Anton Diabelli - Vivace
Var. 4 Carl Czerny
Var. 16 Johann Nepomuk Hummel
Var. 18 Frédéric Kalkbrenner - Allegro non troppo
Var. 20 Joseph Kerzkowsky - Moderato con espressione
Var. 21 Conradin Kreutzer - Vivace
Var. 24 Franz Liszt - Knabe von 11 Jahren, geboren in Ungarn - Allegro
Var. 26 Ignatz Moscheles
Var. 31 Johann Peter Pixis
Var. 28 Franz Xaver Wolfgang Mozart (Fils) - Con fuoco
Var. 38 Franz Schubert
Ludwig van Beethoven Bagatelles op. 126
***
Ludwig van Beethoven 33 Variations sur un thème d’Anton Diabelli,
en do majeur op. 120
Vendredi 25 mai 2012 : 20h
Grand Théâtre Massenet
Durée : 1h50 entracte compris
22
- Andreas Staier
introduction
au concert
Variations sur un thème
d’Anton Diabelli
Les Variations Diabelli sont une série de variations pour piano composées
dans les années 1820 par une cinquantaine de compositeurs allemands et
autrichiens sur une courte valse que l’éditeur de musique Anton Diabelli
(1781-1858) avait proposée à leur imagination. Ces variations furent publiées
en recueil en 1824, classées par ordre alphabétique de noms de compositeurs.
Beethoven composa de son côté 33 variations sur le thème, qui furent
également publiées par Diabelli, dans un volume séparé.
Johann Nepomuk Hummel (1778-1837), considéré en son temps comme l’un
des plus grands compositeurs européens, et peut-être le plus grand pianiste
du continent, était également chef d’orchestre et professeur de piano. Enfant
prodige, il fut l’élève de Mozart à Vienne. Ses concertos pour piano restent
célèbres de nos jours, mais son œuvre est en réalité beaucoup plus vaste,
puisqu’elle comprend également des opéras et de la musique sacrée. Il est
l’auteur de la seizième variation du recueil, qui, conservant la structure et
l’harmonie du thème, fait circuler de nombreuses lignes chromatiques dans les
différents registres.
Carl Czerny (1791-1857), compositeur et pianiste autrichien, fut l’élève de
Hummel et de Beethoven, et le professeur de Liszt. Surtout connu pour les
qualités pédagogiques de ses exercices pour piano, il laisse un catalogue de
861 opus, dont les œuvres pédagogiques ne représentent en réalité qu’un
dixième. Czerny a composé une variation et une coda pour le recueil.
La variation (placée en quatrième position), qui conserve la structure formelle
et harmonique de la valse, présente une ligne ornementale très volubile à la
main droite, tandis que la coda, plus développée, offre plusieurs modulations
avant de ramener le thème dans sa tonalité initiale.
C’est à la mort de son père, en 1800, que Conradin Kreutzer (1780-1849) quitte
ses études de droit pour se consacrer entièrement à la musique. Une vingtaine
d’années plus tard, devenu un compositeur et chef d’orchestre reconnu dans
toute l’Allemagne (principalement pour ses opéras), il compose, en réponse à la
proposition de Diabelli, une variation ornementale sur la mélodie de la valse.
Dans un tempo vivace, avec ses triolets aux deux mains, la variation de Kreutzer
requiert une grande virtuosité.
Andreas Staier -
23
Franz Liszt (1811-1886) est né en octobre 1811 à Doborján (village de la
Hongrie occidentale alors germanophone). Lorsque Diabelli lance son projet,
le jeune pianiste n’a pas 10 ans, et il est l’élève de Czerny à Vienne. Encore
inconnu du grand public, il est le seul enfant à écrire une variation pour le
recueil, qui lui donne ainsi l’occasion de publier sa première œuvre. La 24e
variation, écrite dans une mesure à deux temps et en mineur, ne conserve que
la forme générale et la trame harmonique du thème de la valse. Sur un ton très
dramatique, Liszt introduit, parmi les arpèges brisés, quelques diminutions en
double-croches des motifs mélodiques principaux.
Franz Schubert (1797-1828) est le maître incontesté du lied. Bien qu’il soit
aujourd’hui également reconnu pour sa musique symphonique et de chambre,
la majeure partie des compositions célèbres de son vivant sont des lieder et
des danses pour piano. La variation qu’il compose pour le recueil de Diabelli
conserve l’aspect brisé de la mélodie originale (amené par la présence de
nombreux silences), tout en modifiant légèrement sa ligne.
Ludwig van Beethoven (1770-1827) est souvent considéré comme le musicien
le plus important du xixe siècle, car un très grand nombre de compositeurs
ultérieurs ont été influencés par son œuvre. Dernier grand représentant du
classicisme viennois et premier des romantiques, Beethoven fut progressivement
frappé de surdité au cours de sa carrière, si bien qu’il devint totalement sourd
dans les dix dernières années de sa vie. Composées entre 1819 et 1823, les
Variations Diabelli (op. 120) comptent parmi ses dernières grandes œuvres pour
piano. Le lien mélodique entre le thème et les différentes variations est souvent
ténu, parfois inexistant : Beethoven se tourne de plus en plus vers la variation
harmonique. Royaume des contrastes violents, les variations font se côtoyer les
extêmes ; le mouvement perpétuel de la dix-neuvième variation, par exemple, se
heurte à la quasi-immobilité de la vingtième.
Les Six bagatelles (opus 126) furent composées en 1824, après les Variations
Diabelli. Le cycle comprend des pièces brèves et fortement contrastées : des
morceaux lents et chantants alternent avec des passages plus rapides.
Céline Carenco
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégée de musique, Céline
Carenco est doctorante à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, où elle travaille
sur les relations entre les œuvres d’Hector Berlioz et de Franz Liszt. Elle est notamment
l’auteur d’un article sur la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz (Quaderni
dell’Istituto Liszt, numéro 7, décembre 2008).
24
- Andreas Staier
entretien
TêTE-à-TêTE AVEC
Andreas Staier
En quoi les Variations Diabelli de Beethoven, sont-elles
incontournables ?
Pour moi, nulle part ailleurs, on ne trouve cet humour, cette ironie, ce sarcasme.
à la différence des Variations Goldberg, il ne s’agit pas d’un thème d’un grand
compositeur comme Beethoven. Pianiste et éditeur, Anton Diabelli a écrit une
petite base simple à la banalité voulue. Beethoven inspiré y a trouvé matière à 33
variations où il prend une position polémique vis-à-vis du théâtre de la nouveauté
absolue.
Vous avez créé la Kontra-Sonate de Brice Pauset
Je connaissais ce compositeur français depuis 13-14 ans. Cette pièce était pour
pianoforte, j’ai été très touché qu’il pense à moi pour sa création. Cette KontraSonate, prologue et épilogue à la Sonate en la mineur op 42 (D.845) de Franz
Schubert interroge les liens entre la composition, l’écoute et une certaine idée du
passé. Comment un compositeur actuel réagit-il au répertoire du passé ? Comme
j’ai toujours été très curieux du répertoire d’avant Bach, nous nous sommes
rejoints.
Piano, pianoforte, clavecin
J’ai toujours été fasciné par les instruments à claviers. J’aime travailler sur des
instruments d’époque. à Saint-Étienne, je jouerai sur la copie d’un pianoforte
Conrad Graf dont l’original date de 1827. Je viens de publier le CD BeethovenDiabelli Variations chez harmonia mundi. Le disque s’ouvre sur un choix de
variations écrites par quelques-uns des 50 autres compositeurs sollicités par
Diabelli. Vous y découvrirez les toutes premières fulgurances de Liszt (onze ans...),
la musique du fils de Mozart, les variations inattendues d’un Kreutzer ou d’un
Kalkbrenner ou la variation Diabelli d’un certain Franz Schubert…
propos recueillis par Aurélie Noailly
Andreas Staier -
25
BIOGRAPHIE
Andreas Staier a sans aucun doute porté l’art
d’interpréter le répertoire baroque, classique et
romantique sur instruments anciens à son apogée.
Reconnu par ses pairs et un public toujours plus
nombreux, il défend avec une exigence intellectuelle
et artistique les pièces connues du répertoire et
les œuvres des compositeurs plus négligés comme
Clementi, Hummel et Field, par exemple.
Né à Göttingen, Andreas a étudié le piano moderne
et le clavecin à Hannover et à Amsterdam. Après ses
études, il devient le claveciniste de Musica Antiqua
Köln avec lequel il tourne et enregistre de manière
intensive pendant trois ans.
En 1986, il commence une carrière de soliste au
clavecin et au pianoforte, et joue dans le monde
entier en récital ou avec des orchestres tels que
Concerto Köln, Freiburger Barockorchester, Akademie
für alte Musik Berlin et l’Orchestre des Champsélysées.
Andreas est l’invité de nombreux festivals
internationaux et s’est également produit dans les
salles les plus prestigieuses, particulièrement en
Europe, aux états-Unis et au Japon. Il est de plus
régulièrement invité par la BBC.
Il a formé un trio avec le violoniste Daniel Sepec
et le violoncelliste Roel Dieltiens, et se produit
régulièrement en duo ou quatre mains avec Christine
Schornsheim. Il a travaillé avec les actrices/récitantes
Senta Berger et Vanessa Redgrave ainsi qu’Anne
Sophie von Otter, Pedro Memelsdorff et Alexej
Lubimov, et son partenariat musical de longue date
26
- Andreas Staier
© Josep Molina
Andreas Staier
pianoforte
avec le ténor Christoph Prégardien a donné naissance
à de nombreux enregistrements avec, entre autres,
des Lieder de Schubert, Schumann, Mendelssohn,
Beethoven et Brahms.
En 2001, il donnait en création mondiale la
Kontra-Sonate de Brice Pauset, qui a été enregistrée
par AEON. Sa collaboration avec le compositeur
s’intensifie puisqu’il partage avec lui une résidence
à l’Opéra de Dijon depuis septembre 2011, en tant
qu’artiste associé, et pendant laquelle il a donné le
concerto du compositeur français, Kontra-Concert,
avec le Freiburger Barockorchester.
Andreas Staier a déjà à son actif environ cinquante
enregistrements pour BMG/Deutsche harmonia
mundi, Teldec et, depuis 2003, harmonia mundi
France. Nombreux sont ceux qui ont reçu les éloges
de la presse internationale et de nombreuses
récompenses dont un Diapason d’Or de l’Année
pour Am Stein vis-à-vis avec Christine Schornsheim
(œuvres de Mozart) et un Prix d’honneur de la
critique discographique allemande en 2002 (Preis der
Deutschen Schallplattenkritik).
mardi 29 mai 2012
Grande soirée
de
concertos
Sur un chant montagnard
Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire
Piano Philippe Cassard, Guillaume Coppola
Direction Laurent Campellone
Nikolaï Rimski-Korsakov La Grande Pâque russe pour orchestre seul
Vincent d’Indy Symphonie cévenole sur un chant montagnard français
pour orchestre et piano
***
Erik Satie / Darius Milhaud Jack in the box version pour piano et
version pour orchestre
Franz Liszt Danse macabre dite « Totentanz » pour piano et orchestre
Mardi 29 mai 2012 : 20h
Grand Théâtre Massenet
Durée : 1h45 entracte compris
Grande soirée de concertos -
27
introduction
au concert
Nikolaï Rimski-Korsakov
(1844-1908)
La Grande Pâque russe
I - Lento mystico - Maestoso
II - Andante lugubre
III - Allegro agitato
IV - Maestoso alla breve
Durée : 15 minutes environ
Nikolaï Rimski-Korsakov, compositeur et chef d’orchestre russe, fut également
professeur d’harmonie et d’orchestration au Conservatoire de Saint-Pétersbourg.
Il est avec Moussorgski et Borodine un des membres les plus célèbres du
« Groupe des Cinq », qui prônait, dans les années 1860, une musique basée
sur les traditions populaires russes et détachée des standards occidentaux.
Auteur de nombreux opéras, d’œuvres chorales, orchestrales et concertantes,
de mélodies et de quelques pièces de musique de chambre et de musique
sacrée, il est surtout connu pour son savoir-faire en matière d’orchestration.
La Grande Pâque russe (opus 36) est une ouverture de concert pour orchestre
symphonique écrite entre août 1887 et avril 1888, dont la création eut lieu à
Saint-Pétersbourg le 3 décembre 1888, sous la direction du compositeur.
D’une durée d’environ quinze minutes, la partition présente plusieurs thèmes
issus de divers cantiques de la liturgie orthodoxe russe. Chaque partie de
l’ouverture est décrite avec précision dans l’autobiographie du compositeur,
Chroniques de ma vie musicale : on apprend ainsi que la lente introduction qui
ouvre le morceau, Lento mystico – Maestoso, évoquait pour Rimski-Korsakov
la prophétie d’Isaïe sur la résurrection du Christ, tandis que l’Andante lugubre
qui suit représentait plutôt l’illumination du Saint Sépulcre au moment de
la résurrection. L’Allegro agitato, plus joyeux, fait intervenir la trompette en
alternance avec le son joyeux des cloches, et un Maestoso alla breve forme la
coda solennelle de l’ouverture. L’orchestration chatoyante de la pièce donne à
entendre les timbres de nombreux instruments solistes, et nécessite un pupitre
de percussions assez fourni (comprenant notamment des cloches tubulaires et
un tam-tam).
28
- Grande soirée de concertos
Vincent d’Indy (1851-1931)
Symphonie Cévenole sur un
chant montagnard français
I - Assez lent - Modérément animé - Allegro
II - Assez modéré mais sans lenteur
III - Animé
Durée : 25 minutes environ
Compositeur, chef d’orchestre, professeur et théoricien français, Vincent d’Indy
est l’auteur de plusieurs opéras et symphonies, mais aussi de nombreuses
partitions pour piano, ensemble de chambre, et de pièces de musique religieuse.
Il écrivit également un Cours de composition musicale, ainsi qu’un certain
nombre de biographies de compositeurs. Président de la Société Nationale
de Musique à la mort de César Franck en 1890, et fondateur de la Schola
Cantorum en 1894, il se fit connaître par son activité dans le milieu musical
parisien, mais plus encore par la reconnaissance que lui valut la Symphonie
cévenole sur un chant montagnard français, qui compte parmi les grandes
pages symphoniques de son époque.
Composée en 1886, la Symphonie cévenole en sol majeur pour piano et
orchestre (opus 25) est probablement l’œuvre la plus célèbre du catalogue
de d’Indy ; elle est, encore de nos jours, régulièrement exécutée sur les scènes
internationales. Conçue à l’origine comme une fantaisie pour piano et orchestre,
la symphonie met en avant la partie de piano sans jamais la laisser dominer
entièrement le discours. Elle fut créée le 20 mars 1887 avec la pianiste BordesPène, à qui elle est d’ailleurs dédiée. En un peu moins d’une demi-heure, trois
mouvements s’enchaînent : le premier progresse de « Assez lent » jusqu’à
« Allegro », tandis que le second est « Assez modéré mais sans lenteur », puis
le troisième « Animé ». Comme l’indique le titre de la symphonie, le thème
principal, donné dès le début de l’œuvre par le cor anglais, est emprunté à un
chant populaire que d’Indy aurait entendu dans les Cévennes.
Grande soirée de concertos -
29
Erik Satie (1866-1925)
Darius Milhaud (1892-1974)
Jack in the box
I - Prélude (assez vif)
II - Entr’acte (vif)
III - Final (modéré)
Durée : 7 minutes environ
L’humour est certainement le trait le plus marquant de la musique du pianiste
et compositeur français Erik Satie. Pourtant, sous le masque du clown se
dissimulait un compositeur sérieux en quête de reconnaissance, qui, en 1905,
s’inscrivit à la Schola Cantorum de d’Indy pour y étudier pendant trois ans le
contrepoint classique. Malgré des collaborations glorieuses (notamment avec
les Ballets russes de Diaghilev) et certains succès, il mourut dans une grande
misère.
Darius Milhaud fit partie du « Groupe des Six », dont Satie était avec Cocteau
le principal parrain. Né à Marseille, il étudia de 1909 à 1915 la musique au
Conservatoire de Paris, suivant notamment les cours d’orchestration de Paul
Dukas. Surtout célèbre pour ses opéras, ballets et musiques de scène, ce
compositeur très productif est également l’auteur de nombreuses pièces de
musique de chambre, symphonique, et vocale.
Jack in the box est une pièce pour piano en trois mouvements écrite par Satie
en 1899, mais la partition fut perdue autour de 1905. Retrouvée vingt ans plus
tard, elle fut orchestrée par Milhaud et mise en ballet par George Balanchine.
C’est dans cette version que l’œuvre fut créée en juin 1926. Cette pièce au
ton très enjoué est assez courte (moins de dix minutes), et rappelle un peu
l’atmosphère du music-hall. Un « Prélude (assez vif) », un « Entr’acte (vif) » et
un « Final (modéré) » font entendre des harmonies diatoniques et de nombreux
motifs répétitifs.
30
- Grande soirée de concertos
Franz Liszt (1811-1886)
Danse macabre
Durée : 15 minutes environ
Né en Hongrie, Franz Liszt rencontre très tôt de grands succès comme pianiste
virtuose. Ce n’est qu’après l’arrêt de ses activités de concertiste et l’installation
comme maître de chapelle à la cour de Weimar en 1848 qu’il s’adonne
pleinement à la composition. Cependant, la plupart des œuvres qu’il termine
pendant la période weimaroise avaient en réalité été esquissées dans les années
1830 et 1840 : c’est le cas de la fameuse Totentanz, dont Liszt commence dès
1839 une version pour piano seul. Cette pièce lui aurait été inspirée lors de son
passage à Pise, par la fresque Il trionfo della Morte qui orne le Campo Santo.
Créée dans sa version finale (pour piano et orchestre) le 15 avril 1865 à La
Haye avec Hans von Bülow au piano, l’œuvre, sous-titrée Paraphrase sur le Dies
irae, présente cinq variations sur la mélodie de plain-chant consacrée à la messe
des morts.
L’introduction fait entendre la séquence du Dies irae aux cuivres, accompagnée
par le piano et les timbales dans les extrêmes graves. Après plusieurs traits
cadentiels, la mélodie est redonnée au piano, dans une harmonisation riche et
colorée. Commence ensuite la première variation (Allegro moderato), basée sur
un motif mélodique plus rythmé, interprété aux bassons et premiers violons,
accompagnés par le thème principal en pizzicati aux cordes graves. La deuxième
variation progresse vers un accelerando général, pour aboutir au Molto vivace
de la troisième. Indiquée « lento canonique », la quatrième variation contraste
fortement avec l’ensemble de ce qui précède : de caractère beaucoup plus
recueilli, la texture contrapuntique dense exposée d’abord au piano solo permet
une reprise très progressive de l’orchestre, en commençant par la clarinette
solo qui entonne une variante plus chantante du Dies irae. La dernière
variation, la plus longue et la plus virevoltante, repose sur les notes répétées
très rapidement. Cette œuvre d’une quinzaine de minutes, dans laquelle Liszt
repense les rapports entre le piano et l’orchestre, est certainement l’une des plus
difficiles qui aient jamais été écrites pour le piano.
Céline Carenco
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégée de musique, Céline
Carenco est doctorante à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, où elle travaille
sur les relations entre les œuvres d’Hector Berlioz et de Franz Liszt. Elle est notamment
l’auteur d’un article sur la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz (Quaderni
dell’Istituto Liszt, numéro 7, décembre 2008).
Grande soirée de concertos -
31
entretien
TêTE-à-TêTE AVEC
Guillaume Coppola
Philippe Cassard et vous ?
Nous sommes originaire de ma même ville : Besançon. Enfant, ado, j’ai toujours
beaucoup entendu parler de lui. Nous nous sommes retrouvés plus tard à Paris.
Il a toujours été très encourageant, généreux en conseils. Nous partageons un
concert pour la première fois. Ce soir, j’interpréterai pour vous, Satie et Liszt.
à propos de Liszt
Dans ma vie et ma carrière, ce compositeur a toujours été décisif. Le premier
disque qui m’a donné envie de jouer du piano était un enregistrement de la
Danse macabre. Pour choisir nos instruments, mes parents nous ont fait écouter
beaucoup de musique à ma sœur et moi. J’ai en mémoire une photo où à 3-4
ans, elle ferme les yeux, les oreilles enserrées par un casque énorme après avoir
réclamé : « Papa, mets les violons ». Quant à moi, jouer ce soir La Danse macabre
avec orchestre, c’est un rêve de gosse !
Vous suivre dans les bacs
Avec mon disque Franz Liszt - un portrait (2011-Eloquentia), j’ai souhaité rendre
hommage à ce compositeur qui a toujours été présent dans ma carrière comme
une bonne étoile. J’ai choisi des pièces caractéristiques et variées pour dessiner
un portait musical de cet homme aux multiples facettes. Je change de couleur et
de registre avec la sortie, en septembre prochain, du CD Granados : 12 Danses
espagnoles (Eloquentia).
D’un siècle à l’autre
Comme il est impossible de téléphoner à Beethoven ou à Liszt, il y a beaucoup de
questions sans réponses pour un interprète. Que met-on entre les notes ? Lorsque
la compositrice Isabel Pires m’a dédié Ombres, sa dernière œuvre pour piano, ce
fut absolument passionnant d’être témoin et acteur du processus de création.
propos recueillis par Aurélie Noailly
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- Grande soirée de concertos
BIOGRAPHIE
« Un authentique poète du clavier qui trouve sa place
parmi les personnalités les plus attachantes du jeune
piano français » (À Nous Paris) : Guillaume Coppola
est aujourd’hui reconnu comme un des musiciens les
plus accomplis de la jeune génération. Son CD Franz
Liszt - un portrait a rallié tous les suffrages : Diapason
d’Or Découverte, ƒƒƒƒ Télérama, le Monde : les
meilleurs disques 2009, Coup de cœur de l’Académie
Charles Cros… En février 2011, Classica lui consacre
un portrait dans sa rubrique « Piano : Les 10 stars de
demain ».
On a pu l’entendre dans une vingtaine de pays,
sur des scènes européennes prestigieuses comme
le Concertgebouw d’Amsterdam, le Rudolfinum de
Prague, la Philharmonie de Bratislava ou le Liepaja
International Piano Stars Festival, jusqu’à l’Asie de
Shanghai ou Xiamen, en passant par l’Amérique du
Sud. Et bien sûr en France : Festival Chopin à Paris,
Festival de l’Orangerie de Sceaux, Radio France et
Montpellier, Folle Journée de Nantes en région,
La Roque-d’Anthéron/Ensembles en résidence, les
Rendez-vous de Rochebonne, les Solistes aux Serres
d’Auteuil, Piano en Valois… En 2010, il participe à
l’intégrale Chopin donnée salle Pleyel, diffusée sur
France 3.
Nombreux sont les échanges qui ont forgé cette
authentique personnalité artistique : ses débuts à
Besançon, la rencontre décisive avec France Clidat à
l’âge de quatorze ans, la profonde influence de Bruno
Rigutto au Conservatoire, l’enseignement de Nicholas
Angelich, Hervé Billaut et Marie-Françoise Bucquet
en piano, Christian Ivaldi en musique de chambre,
Claude Helffer pour la musique contemporaine,
et les masterclasses, ponctuelles mais ô combien
© Emilie Mille
Guillaume Coppola
piano
marquantes de Leon Fleisher, Dmitri Bashkirov,
Dominique Merlet et Jean-Claude Pennetier.
Un Premier Prix de piano et de musique de
chambre au Conservatoire National Supérieur de
Musique de Paris vient couronner ce parcours,
suivi de nombreuses distinctions internationales :
The International Holland Music Sessions, avec
notamment la tournée européenne New Masters on
Tour, le Prix Déclic CulturesFrance/Gouvernement
français, le 1er Prix Lion’s Club, Fondation Cziffra…
Outre le récital et le concerto avec orchestre
- avec l’Orchestre National de Montpellier, le
Philharmonique de Besançon… -, la musique de
chambre lui permet de partager des moments
privilégiés avec les violonistes Régis Pasquier,
Patrice Fontanarosa ou sa sœur Cécile Coppola,
les Quatuors Debussy, Voce, Alfama, les pianistes
Bruno Rigutto, éric Le Sage, Cédric Tiberghien ou
des chanteurs comme Marc Mauillon, Laia Falcón ou
Bénédicte Tauran.
Musicien complet et curieux, il prend part à des
productions mêlant récit et musique avec Didier
Sandre, François Castang ou prochainement MarieChristine Barrault. Sa collaboration avec plusieurs
compositeurs lui a permis d’assurer la création de
pièces de Steven Stucky, Gao Ping, et la compositrice
Isabel Pires lui a dédié sa dernière œuvre pour piano,
Ombres.
Grande soirée de concertos -
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BIOGRAPHIE
Premiers Prix de piano et de musique de chambre au
CNSMD de Paris, il approfondit ses connaissances
pendant deux ans à la Hochschule für Musik de
Vienne. Il y reçoit les conseils du légendaire Nikita
Magaloff.
Lauréat du Concours Clara Haskil en 1985, 1er Prix
du Concours International de Dublin en 1988, il est
invité par les principaux orchestres britanniques et
français sous la direction de grands chefs.
À partir de 1993, il présente l’œuvre intégrale pour
piano de Debussy en 4 récitals répartis sur une
journée, notamment à Londres, Marseille, Besançon,
Tokyo, Sidney, Paris, Singapour, Vancouver et Dublin,
rencontrant à chaque fois un immense succès.
Chambriste et accompagnateur de chanteurs
recherché, il a pour partenaires Christa Ludwig,
Donna Brown, Wolfgang Holzmair, Raphaël Oleg,
Laurent Korcia, David Grimal, Anne Gastinel,
Xavier Phillips, les Quatuors Chilingirian et Ysaÿe,
les comédiens Philippe Torreton, Roland Bertin,
Françoise Fabian…
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- Grande soirée de concertos
© Vincent Catala
Philippe Cassard
piano
Ses enregistrements consacrés à Schubert, Schumann
et Debussy sont unanimement accueillis : Editor’s
Choice de Grammophone, ƒƒƒƒ de Télérama, 10 de
Classica, Joker de Crescendo...
Philippe Cassard présente « Notes du traducteur » sur
France Musique depuis 2005 (Prix SCAM de la
meilleure oeuvre sonore 2007). Il a fondé les Estivales
de Gerberoy en 1997 et a été directeur artistique des
Nuits Romantiques du Lac du Bourget (1999-2007).
En 1998, Philippe Cassard a été décoré de l’Ordre
National du Mérite. Il a écrit un essai Schubert, petit
lexique amoureux, paru aux éditions Actes Sud.
BIOGRAPHIE
Après des études de violon, de tuba, de percussions
et de chant, Laurent Campellone, par ailleurs diplômé
de philosophie, étudie la direction d’orchestre au
Conservatoire Frédéric Chopin de Paris. À 23 ans,
il devient assistant du Directeur musical de l’Opéra
de Toulon puis complète sa formation auprès
de Christoph Eschenbach. En 2001, il remporte
à l’unanimité le Premier Prix du 8ème Concours
international des jeunes chefs d’orchestre de la
Communauté Européenne à Spoleto (Italie), en
association avec l’Académie Sainte-Cécile et l’Opéra
de Rome.
Depuis lors, Laurent Campellone a été invité à diriger
près de 250 œuvres symphoniques et plus de 50
partitions lyriques, parmi lesquelles La Gioconda,
Carmen, Turandot (Deutsche Oper de Berlin), Les
Troyens (Opéra de Manaus), Les Pêcheurs de perles et
Faust (Opéra de Madison, USA), Lakmé, La Traviata,
La Damnation de Faust (Opéra national de Bulgarie),
Les Contes d’Hoffmann (Bolchoï), L’enfance du
Christ de Berlioz, La Périchole (Opéra de Marseille),
Don Pasquale, Lucia di Lammermoor, Cleopatra de
Cimarosa (Spoleto), Les Mamelles de Tirésias et La
Voix humaine à l’Opéra de Toulon, L’Étoile à l’Opéra
de Nantes et à l’Opéra d’Angers, Il Barbiere di Siviglia
à l’Opéra national de Bordeaux, La Cenerentola à
l’Opéra de Bogotá...
En 2004, Laurent Campellone est nommé Directeur
musical de l’Opéra Théâtre et de l’Orchestre
symphonique Saint-Étienne Loire, où il a lancé une
politique de redécouverte du répertoire lyrique
français du xixe siècle, dirigeant à ce titre des œuvres
rares de Massenet (Sapho, Le Jongleur de Notre-Dame,
© JA Raveyre
Laurent
campellone
direction musicale
Ariane, Le Mage...), de Gounod (La Reine de Saba,
Polyeucte), de Lalo (Le Roi d’Ys)...
Ses lectures du grand répertoire sont très remarquées
et saluées par la presse internationale, notamment
Rigoletto, Norma, Samson et Dalila, Tosca, Die
Walküre, Der Fliegende Höllander, Roméo et Juliette,
Carmen, L’Elisir d’amore, ou Faust…
Régulièrement invité par les plus grandes maisons
lyriques internationales, Laurent Campellone se
produit également à la tête d’orchestres prestigieux :
l’Orchestre de la Radio bavaroise, l’Orchestre national
du Brésil, le New Russia State Orchestra, l’Orchestre
Philharmonique de Dublin, l’Orchestre National
du Capitole de Toulouse, l’Orchestre National des
Pays-de-la-Loire, l’Orchestre de l’Opéra National de
Nancy, l’Orchestre Philharmonique de Nice... et est
régulièrement l’invité de festivals prestigieux en
France, dont le Festival de La Chaise-Dieu, le Festival
Berlioz...
Depuis septembre 2009, il est Chef principal invité
de l’Opéra national de Sofia. Il y dirigera cette saison
deux nouvelles productions (La Traviata et Carmen)
ainsi que plusieurs reprises (Lakmé, Don Quichotte,
Turandot...).
En janvier 2012, il est nommé chevalier de l’ordre des
Arts et des Lettres.
Grande soirée de concertos -
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L’Orchestre
Symphonique
Saint-Étienne loire
Créé en 1987, l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne
Loire (OSSEL) a su s’élever au rang des grands
orchestres français.
La critique, toujours attentive aux évolutions des
institutions musicales, salue de façon enthousiaste
cette phalange, considérant désormais que la Ville de
Saint-Étienne possède un très bel instrument, capable
de servir tant les grandes œuvres du répertoire que la
création contemporaine.
En 2004 Laurent Campellone devient Directeur
musical de l’orchestre et instaure une véritable
complicité avec ses musiciens ; il entreprend un
travail en profondeur sur la qualité artistique de cet
ensemble, permettant d’engager l’OSSEL dans une
nouvelle phase de développement.
À Saint-Étienne et dans la Loire, l’OSSEL est un acteur
culturel incontournable qui accomplit une mission
essentielle d’éducation et de diffusion du répertoire
symphonique et lyrique.
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- Grande soirée de concertos
©© DR
DR
BIOGRAPHIE
Sur le plan régional, l’OSSEL va à la rencontre de tous
les publics au travers d’actions de médiation
ou de la participation à des festivals (Festival Berlioz,
Festival de La Chaise-Dieu...). Sur le plan national
enfin, l’OSSEL a su acquérir une solide réputation,
en particulier dans le répertoire romantique français.
En septembre 2010, le Conseil général de la Loire
confirme son attachement à l’Orchestre en signant
avec la Ville de Saint-Étienne une convention visant
notamment à développer l’action artistique et
pédagogique sur l’ensemble du département.
Distribution
orchestre symphonique saint-étienne loire
VIOLONS
I
contreb
asses
trompet
tes
Lyonel Schmit, soliste
Jérôme Bertrand, soliste
Didier Martin, soliste
Françoise Chignec, soliste
Daniel Romero
Gilles Peseyre
élisabeth Gaudard
Marie Rossbach
Isabelle Reynaud
Dominique Rochet
Agnès Pereira
Tigran Toumanian
Jérôme Prince, soliste
FLûTES
Stéphane Fyon
Sanda Boac
Christine Comtet, soliste
Albane Genat
Anna Stavelova
Anne--Catherine Promeyrat
Laure Philippoteaux
VIOLONS
II
François Vuilleumier, soliste
Gilles Bauer, soliste
Mylène Coimbra
CLARINETTES
Françoise Guiriec
Bernard Gaviot-Blanc, soliste
Isabelle Sallelles
André Guillaume
altos
CLARINETTE
ba s s e
Taeko Yokomichi, soliste
Anne Perreau, soliste
Sophie Odde
BASSONS
Marc Rousselet
Pierre-Michel Rivoire, soliste
Geneviève Rigot
Pierre Cathelain
Aurélie Métivier
Julie Carles
Chen-Ling Huang
violonce
lles
CORS
Frédéric Hechler, soliste
Ludovic Le Touzé, soliste
Serge Badol
Romain Hugon
Thierry Gaillard
Marianne Pey
Philippe Constant
Louis Bonnard
Louison Cres
Joël Castaingts
t u ba
HAUTBOIS
Sébastien Giebler, soliste
Murielle Charbonnier
es
Nicolas Grassart
Solange Becqueriaux
Christophe Gerboud
trombon
Brian Damide, soliste
PICCOLO
Alain Meunier
Marie-Noëlle Villard
cornets
Éric Varion, soliste
TIMBALIER
Philippe Boisson, soliste
PERCUSSIONNISTES
Nicolas Allemand, soliste
Patrick Gagne
Denis Kracht
Sung Hwa Lee
Guillaume Gibert
HARPE
Roberta Inglese, soliste
Locations / réservations
du lundi au vendredi de 12h à 19h
04 77 47 83 40
[email protected]
Conception graphique : www.breakfast-included.com
Réalisation : Opéra Théâtre de Saint-Étienne - Licences n°1028383-1028384-1028385
Opéra Théâtre de Saint-étienne
Jardin des Plantes – BP 237
42013 Saint-étienne cedex 2
www.operatheatredesaintetienne.fr